Blog

  • Les droits des LGBT avant et maintenant

    Le téléfilm "un amour à taire" (disponible en DVD) traite d’un sujet méconnu, la déportation des homosexuels au cours de la seconde guerre mondiale et est l’un des trois films de l’histoire du cinéma à aborder cette thématique (avec Bent et Paragraphe 175). Mais au-delàs de l’Histoire, c’est aussi une poignante histoire d’amour.

    Par Pablo V (Bruxelles)

    Avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, arrive aussi la loi sur la prévention des «désastres héréditaires» (s’appuyant sur des thèses génétiques) qui prévoit notamment la possibilité de stériliser les homosexuels. 50.000 à 63.000 personnes furent condamnées pour homosexualité entre 1933 et 1934 uniquement selon Albert Knoll (archiviste au Mémorial de Dachau). En 1935, le paragraphe 175 du code pénal allemand systématise la persécution des homosexuels, avec les résultats que l’on connaît : sur base de condamnations «légales», on estime que plus de 100.000 homosexuels ont été déportés par les nazis. Cette loi ne sera abrogée en Allemagne qu’en 1994.

    En France, la loi criminalisant l’homosexualité promulg uée en 1942 sous Vichy a été maintenue à la Libération et n’a été abrogée qu’en 1981. Il a fallu attendre 2001 pour que la déportation homosexuelle soit officiellement reconnue par l’Etat. Le monde stalinien n’a pas échappé pas à cette vague sinistre: l’homosexualité était synonyme de déportation dans un Goulag en URSS. En effet, la loi du 7 mars 1934 de Staline punissait de cinq ans de travaux forcés les rapports homosexuels. De nos jours, 7 pays condamnent encore l’homosexualité à la peine de mort.

    En 2005, deux jeunes iraniens ont été exécutés publiquement par pendaison (voir photo). Une soixantaine les condamne à différentes peines, emprisonnement, sévices corporels, coup de fouet, déportation et autres. Un projet de loi en Ouganda visant à condamner à mort les homosexuels a été déposé en 2009!

    Samedi 15 mai : Gay Pride à Bruxelles

  • Algérie : Révolte de masse et actions de grève continuent de secouer le pays

    Les travailleurs et les pauvres ont besoin de leur propre voix politique

    Bien que peu rapporté dans les médias traditionnels, le début de l’année 2010 a été marqué par une intensification des luttes par les travailleurs et les pauvres d’Algérie. L’énorme ressentiment et la frustration sont à la hausse en raison de l’aggravation constante des conditions de vie, la montée en flèche du chômage (selon certaines estimations, le chômage des jeunes atteint 66%) et la hausse incessante du coût de la vie. A cela s’ajoute le manque de droits démocratiques et la corruption systématique de la classe dirigeante et de la bureaucratie. Toutes ces questions sont de plus en plus à l’agenda sur la place publique dans tous les coins du pays.

    Chahid Gashir, CIO

    Jusqu’à présent, le régime du président Abdelaziz Bouteflika a manié la carotte et le bâton pour tenter de faire cesser les nombreuses protestations, les émeutes des jeunes et la grève des travailleurs: forte répression, menaces et intimidations systématiques ont été déployés, en particulier contre les grèves, y compris des poursuites, les arrestations arbitraires, les suspensions de salaires, des menaces de dissoudre les syndicats appelant à la grève, et les menaces d’exclusion des services publics. Après l’éruption de grèves importantes ces derniers mois, ces méthodes ont révélé les faiblesses du régime et ses craintes de perdre le contrôle de la situation, surtout si l’ «artillerie lourde» de la classe ouvrière entrait en scène avec caractère plus généralisé.

    D’autre part, la crise aiguë du logement – dans la capitale, Alger, plus de 45.000 personnes vivent dans 600 bidonvilles – et les explosions sporadiques et locales de colère liées à cette question ont forcé le régime à prendre certaines mesures pour reloger les familles afin de freiner l’incendie. Dans la plupart des cas, cependant, ce genre de «concession» a convaincu de nouvelles couches de battre à leur tour le pavé. Se référant à l’annonce par les autorités que de nouvelles maisons seraient allouées à des centaines de familles dans le quartier pauvre de Diar Echem, dans la commune d’El Madania (Alger), le journal El Watan, a fait remarquer que «les exigences contaminent désormais chaque ghetto d’Alger». La même idée a été exprimée par Le Jour d’Algérie: «Le relogement des habitants de Diar Echem après le soulèvement a finalement créé un précédent et soulève la menace de la propagation des protestations. Les gens pensent maintenant que pour être admissible à une maison, vous devez aller dans la rue. "

    Alice au pays des merveilles … ou l’autoroute de l’enfer?

    Les médias officiels cachent ce qui se passe sur le front social et font l’éloge du régime politique. Mais la réalité est le contraire de ces mensonges honteux. Dans l’un de ses éditoriaux récents, El Moudjahid, l’une des voix officielle du régime et ardent défenseur des politiques de Bouteflika, a offert une image du pays qui semble être tirée d’Alice au pays des merveilles: "En une décennie, l’impact sur le terrain de l’amélioration des conditions de vie de la population, grâce au programme du Président de la République, est incroyable. Partout où vous allez, il n’y a pas un domaine qui n’a pas bénéficié d’une action ou l’autre des nombreux projets destinés à lutter contre la précarité du logement, pour améliorer l’infrastructure dans des domaines comme les transports, travaux publics, éducation, santé, sport, tourisme, culture, et ainsi de suite."

    Cela sonne comme une blague cynique à la population, comme les 12.000 habitants du plus grand bidonville d’Alger, qui se sont révoltés contre leurs conditions de vie misérables et pour le droit à des logements décents, qui ont seulement rencontré la brutale répression des forces antiémeutes, qui ont tiré des grenades lacrymogènes dans leurs maisons. Les gens de ce bidonville ont décrit comment leurs enfants, parfois physiquement déformés et souffrant de problèmes chroniques de la peau en raison de la terrible insalubrité, sont contraints de marcher à travers les eaux usées, les décharges, les vieux pneus, et odeurs nauséabondes sur leur chemin de l’école tous les matins. Ils ont dit qu’ils ont fait porter des bottes à leurs enfants la nuit "pour les empêcher de se faire mordre par les rats".

    Les travailleurs ripostent: les enseignants et les professionnels de la santé en première ligne.

    Depuis plusieurs mois, les travailleurs du secteur public, les enseignants et les médecins en particulier, ont été engagés dans une grève prolongée et massive, appelée par les syndicats indépendants. Ces syndicats indépendants, bien que n’étant pas officiellement reconnus par le gouvernement, sont de plus en plus le canal par lequel la classe ouvrière exprime sa colère. L’UGTA syndicat officiel est totalement incapable de mener toute forme de résistance. Il a longtemps été totalement discrédité en tant que fonctionnaire du régime, et a ouvertement trahi lors des récents contentieux.

    Par leur position et exigences, les travailleurs expriment les sentiments de larges couches de la population. C’est pourquoi le gouvernement a déployé toute une série de mesures visant à empêcher ces «mauvais exemples» de se propager, et d’entrainer une radicalisation.

    Depuis le début de l’année scolaire, les enseignants ont été dans une mobilisation intense, avec une longue série de grèves courageuses. Notamment, ils exigeaient une revalorisation de leurs salaires et la pleine reconnaissance de leurs syndicats. En outre, le manque de personnel enseignant est devenu un problème critique, avec une moyenne nationale de 44 élèves par classe dans les écoles secondaires, atteignant parfois 65. Cette situation a atteint un tel point absurde que certaines écoles ont été fermées pendant des années parce qu’il n’y a pas suffisamment de personnel pour les ouvrir.

    Les grèves dans le secteur de l’éducation ont fait face aux intimidations constantes du régime. Au cours de leurs protestations, certains enseignants grévistes ont été sauvagement battus par la police. Cela s’est accompagné d’une offensive de propagande: un flux constant de mensonges, de publication de faux chiffres de salaires des enseignants, ou les décrivant comme des «privilégiés», sacrifiant l’avenir de leurs élèves en les empêchant d’étudier. Malgré cela, la participation massive des enseignants grève de la a été maintenue. La dernière grève, qui a débuté le 24 Février, a vu 93% des 500.000 travailleurs de ce secteur au niveau national participant, avec 100% de taux de participation dans presque toutes les écoles des wilayas (régions) de Annaba, Guelma, Souk-Ahras et El-Tarfwas , 98% à Tizi-Ouzou, 93% en Bejaia, 95% à Boumerdès, etc

    Le ministère de l’Éducation nationale prétend que pratiquement personne ne s’est mis en grève dans certains domaines, et que les enseignants en grève ont été totalement isolés. Mais pourquoi développer une telle batterie d’intimidation et de propagande si le mouvement était si marginal? Le gouvernement a alors utilisé des moyens légaux pour tenter de briser le mouvement. La grève a été déclarée «illégale» par un verdict d’une cour le 3 Mars. En dépit de ces menaces croissantes et permanentes, les enseignants ont poursuivi leur grève en grand nombre. Le ministre de l’éducation a ensuite appelé à la suspension de tout enseignant poursuivant la grève.

    Dans la même veine, les praticiens de la santé publique sont en grève illimitée depuis près de quatre mois, pour un salaire décent et une révision de leur statut. Une grève de cette ampleur dans ce secteur est sans précédent. D’une part, la grève a été accueillie avec une vague importante de soutien et de sympathie des gens ordinaires et des travailleurs. D’autre part, elle a été frappée par la répression de l’Etat, et par les attaques contre le droit de grève. A plusieurs reprises, les médecins fait face aux interventions brutales de la police lors de leurs manifestations, avec quelques manifestants grièvement blessés, combinée à une campagne d’accusations visant à isoler leur lutte. Toutefois, ces mesures n’ont pas été en mesure de briser la ténacité et la combativité des médecins. Enfin, à la fin du mois de Mars, le ministre de la Santé a eu recours aux tribunaux afin de déclarer la grève «illégale», et a annoncé le licenciement de tous les travailleurs qui continuent de défier l’autorité.

    Contagion

    Accompagné par d’autres grèves importantes au début d’année, ces conflits encouragent d’autres secteurs à prendre le chemin de la lutte avec leurs propres exigences. À la fin Janvier, 126,000 chauffeurs de taxi ont fait une grève nationale de deux jours. Les travailleurs de la formation professionnelle ont été engagés dans une grève nationale de trois jours à partir du 22 Mars. Les conducteurs de train à Alger se sont spontanément mis en en grève le 28 Mars pour demander une augmentation de salaire. Les travailleurs du Conseil local, forts de 500.000 travailleurs du public, ont décidé d’aller sur une grève nationale de deux jours le 30 Mars, pour dénoncer la «dégradation des conditions de travail et du pouvoir d’achat". Ils ont l’intention d’avoir une grève de trois jours renouvelable à partir de la deuxième semaine du mois d’avril. Le régime n’a pas le temps de s’occuper d’un litige qu’un autre est en développement dans un autre secteur. «Les différends commencent à ressembler à des éruptions volcaniques à partir de laquelle la lave se répand à travers tout le pays." (El Watan, 15 Mars)

    Plus que jamais, la nécessité vitale d’une lutte unifiée doit être mise à l’ordre du jour! Une grève nationale de tous les travailleurs du secteur public pour une augmentation des salaires réels, la pleine reconnaissance de syndicats indépendants, et pour la défense du droit de grève, pourrait être une première étape pour unir les différents secteurs ainsi que dans un front uni contre les tentatives du gouvernement pour faire taire la voix de la classe ouvrière.

    Les bas salaires de la majorité, l’enrichissement d’une mince couche privilégiée

    La question des salaires a été le point de départ pour de nombreux litiges. Tout au long des années 1990, sur demande du FMI, le régime algérien a fortement dévalué la monnaie nationale (le dinar), ce qui réduit à l’extrême les salaires réels des travailleurs et de leurs familles. Entre 1990 et 2000, la valeur du dinar a chuté de 500%! En outre, la libéralisation du commerce a ouvert la porte à toutes sortes de spéculateurs qui ont fait artificiellement monter les prix des denrées de base, afin de faire des profits sur le dos des plus pauvres. Les masses algériennes ont subi des hausses de prix record, en particulier dans les denrées alimentaires, des produits comme les fruits, les légumes, le sucre, l’huile de cuisson, le beurre et le café, etc, selon l’Office national de statistiques, les prix des produits agricoles ont augmenté en moyenne de 20,54% en 2009. Par exemple, en l’espace de quelques mois seulement, les légumes secs ont vu leurs prix augmenter de plus de 70%. «Une« explosion »de la population est sérieusement à craindre, parce que les familles, les travailleurs salariés, et même la classe moyenne ne peuvent pas boucler la fin du mois.» (El Watan, 21 Février)

    Bien qu’il n’y ait soi-disant pas de place pour une augmentation des salaires misérables des travailleurs, ou accorder des subventions décentes pour les chômeurs et les retraités, il y a beaucoup d’argent pour remplir les poches des propriétaires de l’entreprise et des politiciens. Au cours de l’ère Bouteflika, les députés et ministres ont été régulièrement récompensés par des augmentations de salaires généreux (le dernier étant à 300%), tandis que certains des plus pauvres dans la société sont affamés. En outre, les multinationales et l’ensemble de la couche des« Nouveaux riches » étrangers ont fait fortune en profitant des réformes néolibérales mises en œuvre au cours des deux dernières décennies, y compris le démantèlement et la privatisation des anciennes entreprises d’État. Une source officielle proche du ministère des Finances a admis: "En fait, dans les fortunes douteuses et de nouvelles prises, il y a un peu de tout: l’argent du terrorisme, les enlèvements, les extorsions de fonds, l’économie informelle. Mais il y a aussi des gens qui s’enrichissent en toute légalité. Ce n’est pas interdit."

    Il y a également eu une avalanche de scandales de corruption et de fraude qui a frappé au cœur du régime: les chefs du cabinet, les directeurs de sociétés nationales, des membres ou ex-membres du gouvernement, etc. Un des scandales très médiatisés met en cause l’administrateur en chef de la compagnie pétrolière appartenant à l’état, Sonatrach. Enrageant les travailleurs et mettant la crédibilité du régime en jeu, ces scandales sont d’ailleurs révélateur que, dans la partie supérieure de la société, il y a une lutte interne pour le pouvoir dans les coulisses entre les factions de l’armée et le service de renseignement militaire, et la clique de Bouteflika, pour préparer l’ère post-Bouteflika.

    Pour l’unité de la classe ouvrière! Pour un parti de tous les travailleurs, des opprimés, et des pauvres!

    Les efforts de l’équipe nationale de football sont régulièrement utilisés pour déclencher le sentiment patriotique. Et l’élite dirigeante (dont une partie provient encore de la vieille génération des dirigeants du FLN de la guerre d’Algérie) essaie toujours d’exploiter le profond sentiment anticolonialiste afin de se doter d’une nouvelle dose de légitimité. Toutefois, ces tentatives pour opérer un détournement de la crise sociale va rapidement atteindre ses limites.

    La classe ouvrière et les pauvres font preuve d’une disposition extraordinaire à se battre. Grève après grève, protestation après protestation, celles-ci transforment le pays en une marmite sociale prête à exploser à tout moment. Quelle que soit les réponses du gouvernement, elles ne seront pas suffisantes en soi pour empêcher les travailleurs, les chômeurs, les jeunes et les pauvres de montrer en masse qu’ils sont de plus en plus déterminés à lutter pour un avenir meilleur. La base sociale du régime a été ébranlée. Ceci le force à augmenter la répression avec la propagande qui décrit les luttes des masses comme une minorité voulant «déstabiliser le pays».

    Cela pourrait avoir un certain impact si le front des travailleurs reste divisé, et leurs actions cloisonnées. La propagande du régime contre les enseignants en grève a été en mesure de trouver des oreilles grandes ouvertes, car ils étaient en quelque sorte isolés et ont souffert d’un manque d’action coordonnée de leurs propres syndicats. Les enseignants en grève aurait dû inclure des exigences pour obtenir le soutien d’autres secteurs, et les lier avec leurs luttes et leurs préoccupations. Par exemple, une position claire sur des questions comme le manque de transport public pour envoyer leurs enfants à l’école (en particulier dans les zones rurales), aurait pu trouver un soutien massif des étudiants et leurs parents, en présentant en même temps un moyen de créer de nombreux emplois utiles pour les chômeurs dans ces zones.

    Une stratégie claire et globale pour aller au travers la propagande du gouvernement et de sa politique de diviser pour mieux régner est absolument vitale. Pour ce faire, la classe ouvrière a besoin de ses propres organisations et structures à travers lesquelles ces stratégies pourraient être démocratiquement discutées et mises en place. La formation de comités de lutte démocratiques doit être établie dans les lieux de travail et les communautés, pour organiser une réponse générale des ouvriers, des pauvres et toutes les personnes qui en ont assez de l’état actuel des choses.

    Sans un programme politique clair et des structures permettant d’unifier les luttes, l’énergie des masses court le risque d’être gaspillée. Pire que cela, le désespoir dans certaines couches de la population, et l’aliénation de certaines sections de la jeunesse, pourraient être détournées vers des conflits entre les communautés de travail. Cela s’était déjà produit l’année dernière avec les violents affrontements du peuple algérien contre les immigrants chinois qui travaillent dans la capitale et d’autres domaines. Il est urgent qu’existe un parti qui puisse jouer le rôle de «concentrer toutes les gouttes et les ruisseaux du ressentiment populaire en un gigantesque torrent unique», comme disait la célèbre formule de Lénine. Un tel parti pourrait devenir la jonction entre les différentes actions des travailleurs et les nombreuses protestations locales pour l’amélioration des infrastructures et des conditions sociales. En dernière analyse, pour que ces batailles soient victorieuses, ils devront faire face à la puissance politique et les intérêts de l’élite capitaliste. En d’autres termes, ils auront besoin de retirer les ressources du pays des mains de la mince couche qui les contrôlent à l’heure actuelle, et les mettre dans les mains de la classe ouvrière.

  • Nigéria : Répression après les meurtres commis par la police

    Le 7 avril, la police a arrêté Dagga Tolar, le secrétaire de la section de Lagos de la Labour and Civil Society Coalition (LASCO – Coalition du travail et de la société civile) et membre du Democratic Socialist Movement (DSM, CIO-Nigeria), de même qu’Akpos Okoro et Aderemi Ismail, membres de la section d’Ajegunle du DSM.

    Segun Sango, secrétaire general du DSM (CIO-Nigeria)

    Le DSM condamne ces arrestations et appelle au relâchement immédiat de ces activistes ainsi que de ceux qui ont été arrêtés et sont détenus depuis les protestations non-violentes du 3 avril.

    Ces militants ont été arrêtés dans les locaux du président du gouvernement local d’Ajeromi, Mr. Kamal Bayewu, qui les avait invités pour un meeting consacré à la crise que traverse actuellement la communauté. Ces arrestations sont liées aux protestations qui se sont tenues le 3 avril, à la suite du meurtre de Charles Okoroafor par la police le 1er avril, au centre d’Ajegunle. Le 3 avril, les protestations étaient non-violentes jusqu’à ce que la police tire brutalement sur les protestataires en laissant 4 jeunes décédés.

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
    L’impact de la compagne international de solidarité: les militants relâchés !

    La police de Lagos n’a retenu aucune charge criminelle contre Dagga Tolar et les deux autres camarades du DSM (CIO-Nigéria) arrêtés ce mercredi. La police a également relâché Presque tous les jeunes arrêtés depuis le meurtre du 1er avril.

    La champagne international de protestation qui a immédiatement commence à l’arrestation des camarades du DSM a joué un rôle clé. Le DSM remercie tous ceux qui y ont participés.

    [/box]

    Les autorités policières, qui ont depuis qualifié sans vergogne les manifestants de “voyous”, ont commencé depuis le 3 avril une champagne d’arrestations et de détention illégale dans le voisinage. Ils passent aussi de maison en maison pour rechercher les militants. Avant les arrestations du 7 avril, environ 30 jeunes ont été arrêtés et la police prévoit d’imposer des condamnations criminelles. Le porte parole de la police de Lagos, Frank Mba, a déclaré dans la presse que les jeunes arrêtés pour les protestations du 3 avril avaient sur eux des pistolets, des munitions, des couteaux, etc.

    Ainsi, Dagga Tolar, qui est aussi président de l’Association des auteurs nigériens (ANA) à Lagos, et d’autres seront accusés d’infractions pénales dans le but de leur interdire d’être libérés sous caution.

    Le 5 avril, Dagga Tolar avait participé à une grande conférence de presse massivement relayée dans les médias et organisée par la section de Lagos de la LASCO pour dénoncer les meurtres et exiger, entre autres, la justice pour les victimes et la fin des brutalités policières à Ajegunle et ailleurs.

    Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de Dagga Tolar et des autres activistes. Nous mettons au défi la police de les trouver coupables de quoi que ce soit. La police s’est embarquée dans une série d’arrestations arbitraires et illégales de militants destinée à couvrir les crimes de la police.

    Nous appelons les autres organisations de défense des droits du peuple à rejoindre la lutte pour mettre fin à la répression contre les habitants d’Ajegunle et pour la condamnation des officiers de police responsables de la mort de Charles Okoroafor, Tunde Olotu et bien d’autres. Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées dans le cadre des protestations du 3 avril. Le responsable de la police d’Apapa, Kenneth Ebirimson, qui a ordonné les tirs contre les manifestants, doit être démis de ses fonctions, arrêté et condamné.

    Nous rejoignons la Coalition du travail et des droits civils (LASCO) pour exiger :

    • Une enquête publique immédiate effectuée par une commission compose de représentants des syndicats, des organisations de défense des droits de l’homme, des organisations de quartier et d’ONG pour éclaircir les circonstances qui ont conduit aux décès de Charles Okorafor, Tunde Olotu et d’autres.
    • Pour une enquête sur la morts de ces jeunes
    • Pour l’arrestation immédiate et la condamnation des officiers de police impliqués dans la mort de Mr. Charles Okorafor , Tunde Olotu et des autres.
    • Pour le libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées dans le cadre des protestations.
    • Le déplacement des policiers qui ont servi plus de 4 ou 5 ans à Ajegunle, de même que tous ceux qui ont été engagés dans ces raids illégaux.
    • L’arrestation immédiate de Kenneth Ebirimson, le responsable de la police à Apapa, qui a ordonné de tirer sur les manifestants le 3 avril.
    • La fin immédiate des brutalités policières à Ajegunle et dans d’autres communautés dans le pays ainsi que des raids, de l’extorsion d’argent et des emprisonnements illégaux quotidiens.
    • Pour un salaire minimum qui ne descende pas sous les 52, 200 N, comme l’exigent les syndicats pour tous les travailleurs, y compris les officiers de police et les membres des forces de l’ordre, pour décourager les activités d’extorsion d’argent par la police.
    • Pour un syndicat démocratique de la police, qui puisse organiser les officiers de police pour lutter pour de meilleurs conditions de vie et de salaire.
    • Pour une police démocratique contrôlée par la communauté où les responsables seraient élus par les officiers de police de base ainsi que par les représentants de la communauté et soumis à la révocation directe à tout moment et qui gagne le salaire d’un travailleur qualifié.
    • Pour l’instauration de services juridiques locaux et d’Etat qui fournissent des services légaux gratuits pour que tous puissant avoir accès à la justice.
    • Comme mesure immédiate pour prévenir de tells évènements désastreux, le DSM plaide pour la formation de comités démocratiques de défense de la communauté composés de membres des syndicats, de militants socialistes, d’activistes de la communauté et de jeunes.

    Nous appelons à l’envoi de lettres de protestations aux autorités policières du Nigéria et aux ambassades du Nigéria à travers le monde. Là où cela est possible, des protestations devant les ambassades du Nigéria seraient appréciées. Des appels peuvent être donnés à l’Inspecteur générale de la police, Ogbonna Onovo (+234 803 304 1483) et au responsable des forces de police Emmanuel Ojukwu (+234 803 830 5707) pour demander la libération immédiate des personnes arrêtées, sans poursuite judiciaire. Les officiers de polices suivants peuvent être appelés pour enregistrer les protestations: Mervel Akpoyibo, Lagos State Commissioner of Police (+234 803 301 1052) et Frank Mba, Lagos State Police Public Relations Officer (+234 803 837 5844).

  • Godiva – campagne de solidarité à Koekelberg

    Nous avons lancé une camapagne de solidarité avec les travailleurs de Godiva à Koekelberg. Nous avons distribué une affiche et lancé une pétition. Aujourd’hui, des militants ont mené campagne autour de Godiva. Vous pouvez télécharger l’affiche et la pétition.

    Boris (Brussel)

  • Comme à Bayer et à Inbev, on peut obliger la direction à retirer son plan à Godiva aussi! – ORGANISONS LA SOLIDARITE !

    Voici quelques semaines que la direction de Godiva a présenté au personnel un plan de restructuration pour son usine à Koekelberg. Objectif : supprimer 87 ouvriers et 3 employés du secteur emballage. Depuis, la direction freine toute tentative de négociation et de recherche d’alternative à ce nouveau bain de sang social.

    Rapport d’intervention à Godiva, ce jeudi 8 avril 2010, par Nicolas (Bruxelles)

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Il nous faut des Marches des Jeunes pour l’emploi!

    Selon le rapport annuel de la banque nationale, 67.000 emplois ont disparu en 2009 en Belgique et l’année 2010 pourrait être deux fois pire. On dépassera le cap des 750.000 chômeurs cette année, selon l’étude de l’institut de développement durable. Un bien triste record.

    Le PSL soutien l’idée de Marches des Jeunes pour l’Emploi locales. Nous voulons collaborer avec chacun (tant les personnes que les organisations) qui le souhaitent. Pour cela, nous proposons de mettre sur pied des comités de mobilisation dans les entreprises, les quartiers et les écoles afin d’impliquer tous ceux qui veulent participer à la campagne et de faire de cette manifestation locale une marche combative et réussie.

    Le Parti Socialiste de Lutte défend :

    • Stop à la chasse aux chômeurs ! Il faut s’en prendre au chômage pas aux chômeurs!
    • Défendons chaque emploi, pas de racisme! Nationalisation des entreprises qui font des licenciements collectifs!
    • Stop aux contrats précaires! Des emplois décents pour tous avec un salaire minimum de 1500 € net!
    • Plus de moyens publics pour l’enseignement: 7% du PIB!
    • Partageons l’emploi disponible, 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!

    [/box]

    Ce qu’on peut lire dans les médias (lorsque ceux-ci veulent bien relayer l’info) et dans les interviews de la direction, c’est une description d’une usine prise d’assaut par ses travailleurs, une usine menacée par de possibles débordements de la part de ses salariés.

    Les actions des travailleurs sont amplement justifiées. Lors des 5 dernières semaines, ils ont déjà mené deux jours grève, Ils mènent aussi des actions escargot. Les livraisons vers l’extérieur et de matières premières sont bloquées depuis une semaine. Mardi, quelques policiers sont aussi entrés dans l’usine et ont demandé les pièces d’identité des travailleurs qui mènent les actions. On assiste à une véritable criminalisation des travailleurs de la part de la direction.

    Depuis mercredi, la direction tente de passer en force en installant le lock-out, c’est-à-dire un sabotage de la production par la direction elle-même en fermant les portes de l’usine et en empêchant les travailleurs de rejoindre leur poste de travail. Ce lock-out est une atteinte au droit de grève et d’actions des syndicats et crée un précédant pour les travailleurs de tout les secteurs. Un lock-out est décider par un ou quelque directeur dans un bureau et n’a rien de légitime au contraire d’une grève qui est décidé par la majorité du personnel.

    Depuis mercredi matin, les travailleurs se relayent donc aux portes de l’usine à Koekelberg pour protester contre ce lock-out et empêcher la direction de pouvoir entre temps retirer les stocks présents dans l’usine et maintenir l’outil de travail.

    Pourtant au piquet ce matin, les militants du PSL venus en solidarité ont pu entendre une toute autre version de l’histoire. En effet selon les travailleurs sur place, depuis l’annonce du plan de restructuration, « les syndicats ont cherché le dialogue et la recherche d’alternative, mais la direction est restée sur sa position, bloquant toute avancée . La direction ne respecte même plus le processus dicté par la loi-Renault. Depuis l’annonce du plan, la direction cherche la confrontation et pousse les travailleurs à bout par toute une série d’intimidations individuelles, comme on a tenu bon ils ont décidé de stopper eux-mêmes la production en mettant en place le lock-out ».

    « Aujourd’hui avec ce plan, la direction veut nous faire payer les erreurs, les problèmes et les dettes de l’entreprise. Ils veulent augmenter leurs profits sur notre dos en sous-traitant toujours plus la production.» Le cas de Godiva n’est pas isolé. C’est le même discours qu’ailleurs : faire payer les profits d’une minorité sur le dos des travailleurs. La lutte des travailleurs de Godiva ne doit pas rester isolée.

    Ce matin, Avec la campagne «jeunes pour l’emploi» du PSL, nos militants ont pris l’initiative de lancer une campagne de solidarité dans le quartier aux alentours de l’usine. Nous avons distribué aux riverains et aux commerçants des affiches reprenant «Défendons chaque emploi ! Solidarité avec les travailleurs de Godiva!» Nous invitons tout le monde à participer à cette campagne. Les travailleurs de Godiva se relayent 24h/24 au piquet, il est possible de leur rendre visite en solidarité. On l’a vu à Inbev dernièrement, les travailleurs en lutte ont été capables de mobiliser le soutient et la solidarité de la population, mais également d’autres entreprises du secteur jusque dans des filiales d’Inbev au Brésil.

    A Godiva aussi il est nécessaire d’organiser la solidarité. 75% des travailleurs de Godiva habitent Bruxelles. Dans certains quartiers de Bruxelles aux alentours de l’usine, le taux de chômage monte jusqu’à 70% chez les jeunes car il n’y a pas assez d’emplois dans l’industrie. Souvent, les jeunes sont confrontés aux contrats précaires et flexibles. C’est le cas pour de nombreux jeunes chaque année à Godiva qui sont embauché pour quelques mois entre Aout et fin décembre pour assurer les pics de production de pralines pour la Saint-Valentin et les fêtes de fin d’années après quoi les patrons le rejettent à la rue comme des kleenex.

    Pourquoi ne pas organiser une manifestation de solidarité à Koekelberg ? On pourrait mobiliser en visitant les autres usines de l’alimentation d’une part et d’autre part appeler à la solidarité dans le quartier en mobilisant les riverains.

    Défendons chaque emploi, solidarité avec les travailleurs de Godiva !

    Que faire ?

    • Visiter le piquet (24h/24) pour exprimer aux travailleurs notre solidarité: Lieu :Avenue de Jette 1081 Bruxelles (Koekelberg) – Métro : Simonis
    • Télécharger notre affichette de solidarité et la coller à la fenêtre de votre maison, votre voiture,… affiche et pétition).
    • soutenir financièrement notre campagne de solidarité : versez au compte : 001-2260393-78 avec la mention ‘solidarité Godiva’
    • Nous contacter pour participer à la campagne de solidarité via info@socialisme.be
  • Lock-out patronal odieux à Godiva-Koekelberg

    Les travailleurs du chocolatier Godiva résistent depuis 5 semaines au plan de restructuration qui prévoit l’arrêt de l’emballage à l’usine de Koekelberg. La direction veut sous-traiter l’emballage afin de réduire les coûts en licenciant 90 des 360 travailleurs du site.

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Il nous faut des Marches des Jeunes pour l’emploi!

    Selon le rapport annuel de la banque nationale, 67.000 emplois ont disparu en 2009 en Belgique et l’année 2010 pourrait être deux fois pire. On dépassera le cap des 750.000 chômeurs cette année, selon l’étude de l’institut de développement durable. Un bien triste record.

    Le PSL soutien l’idée de Marches des Jeunes pour l’Emploi locales. Nous voulons collaborer avec chacun (tant les personnes que les organisations) qui le souhaitent. Pour cela, nous proposons de mettre sur pied des comités de mobilisation dans les entreprises, les quartiers et les écoles afin d’impliquer tous ceux qui veulent participer à la campagne et de faire de cette manifestation locale une marche combative et réussie.

    Le Parti Socialiste de Lutte défend :

    • Stop à la chasse aux chômeurs ! Il faut s’en prendre au chômage pas aux chômeurs!
    • Défendons chaque emploi, pas de racisme! Nationalisation des entreprises qui font des licenciements collectifs!
    • Stop aux contrats précaires! Des emplois décents pour tous avec un salaire minimum de 1500 € net!
    • Plus de moyens publics pour l’enseignement: 7% du PIB!
    • Partageons l’emploi disponible, 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
      [/box]

      Ce mercredi matin, les travailleurs ont trouvé les portes de leur usine fermées, sans avoir été prévenus. Cette semaine, seulement la moitié du personnel devait travailler en conséquence des vacances de Pâques. La direction – pour qui seuls comptent les profits – avait menacé d’engager un lock-out à partir de lundi prochain en réaction aux actions des syndicats: journées de grève, manifestations du personnel et ralentissement des cadences. La direction a mis sa menace à exécution plus tôt que prévu.

      Ce matin, une centaine de travailleurs, rouges et verts, ont protesté toute la matinée devant l’usine contre cette nouvelle provocation patronale. Ils veulent montrer qu’ils ne vont pas ce laissé intimider. «Patrons Voyous, Fraudeurs» ou «Tous ensemble, Tous ensemble» étaient les slogans scandés à la porte de l’usine.

      Dans son communiqué, la direction criminalise odieusement les actions des travailleurs: «Compte tenu d’une escalade continue dans la violence des actions entreprises par des travailleurs sur notre site de Bruxelles, nous n’avons pas d’autre solution que d’y arrêter immédiatement et temporairement la production.» Les vrais voyous, ce sont les patrons qui jettent à la rue 90 travailleurs pour satisfaire leur soif de profit et pas les travailleurs qui luttent pour défendre leurs emplois.

      Avec ce lock-out, la direction veut briser cette résistance et s’en prendre au droit de grève et au droit de mener des actions. Ce n’est pas la première provocation de la part de la direction de Godiva qui avait déjà tenté un recours pour ne pas payer les salaires suite aux ralentissements de cadences (voir notre vidéo du 24 mars ci-dessous).

      Godiva est devenu en 2008 une filiale complètement aux mains de Yildez, la maison mère du groupe turc Ulker, une des plus grandes multinationales agro-alimentaires au monde (fabricant des biscuits, de chocolats, de boissons et d’autres produits). En 2008, le groupe Ulker (30.000 salariés) a réalisé un Chiffre d’Affaires de 10,9 milliards de dollars. Depuis son rachat, la direction de Godiva a diminué ses coûts sur le plan mondial de 24 millions de dollars au détriment des travailleurs. Pour 2010, la compagnie compte encore réduire les coûts de 10 millions de dollars, entre autres, en stoppant l’emballage à Bruxelles.

      Jusqu’ici, les actions démontrent la détermination des travailleurs de Godiva. A Bayer et à Inbev la résistance des travailleurs a payé. Les travailleurs ont aussi été confrontés à des menaces de licenciements et de fermeture. Les délégations syndicales d’Inbev ont bloqué les filiales et organiser la solidarité. Elles ont organisé des actions de solidarité jusque dans les filiales de Sao Paolo au Brésil.

      A Godiva aussi il est nécessaire d’organiser la solidarité. 75% des travailleurs de Godiva habitent Bruxelles, dont beaucoup dans les quartiers proches de la Basilique. Dans certains quartiers ou le taux de chômage peuvent monter jusqu’à 70% chez les jeunes car il n’y a pas assez d’emplois dans l’industrie. Le PSL-Bruxelles, avec sa campagne «jeunes pour l’emploi» lance une campagne de solidarité avec les travailleurs de Godiva dans les quartiers autour de la Basilique.

  • Régionales en France: crise politique sur fond de crise sociale

    Les élections régionales françaises se sont déroulées, après trois années de gouvernement Sarkozy et au creux de la crise économique et sociale qui touche l’ensemble du système capitaliste. Alors que la bourgeoisie a ressorti les bouteilles de champagne, le CAC 40 progressant de 23% pour 2009, la crise frappe constamment plus durement travailleurs, allocataires et jeunes. Ces élections sont l’occasion de tirer quelques enseignements de l’état du mouvement social en France.

    par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

    Rejet de la classe politique traditionnelle

    L’abstention a atteint le score historique de 53,67% au premier tour. Ce score illustre le dégout d’une majorité de la population face au système politique actuel, un dégout envers l’UMP de Sarkozy, mais aussi envers le PS même si celui-ci gagne haut la main ces élections en profitant d’un rejet massif de la politique gouvernementale.

    Un des autres enseignements du scrutin, c’est le retour du Front National. Le Pen et son parti ont eu du mal à trouver leur place face aux accents sécuritaires et répressifs de la politique sarkozienne. Néanmoins les conditions objectives qui avaient permis au FN de passer le premier tour des présidentielles en 2002 ont continué à jouer et certains déçus du Sarkozysme se sont tournés vers l’extrême droite pour exprimer leurs frustrations.

    Le FN a réalisé plus de 11% au premier tour et près de 18% en moyenne dans les 12 régions où il avait pu se maintenir au second tour. Une réelle alternative de gauche, avec un programme clair contre la politique de casse sociale, aurait pu éviter un tel retour de l’extrême droite.

    Une claque pour Sarkozy mais quelle alternative?

    Ces élections sont un échec pour Sarkozy. Suite à ses attaques menées exclusivement contre les travailleurs et les allocataires sociaux et sa politique en faveur des capitalistes, les travailleurs ont vite cherché des opportunités pour le combattre. Mais le plan des directions syndicales – ne pas avoir de stratégie et laisser échapper la colère – a eu comme effet que les attaques ont porté leurs fruits et que le mouvement est temporairement démoralisé.

    Alors que la LCR et son porte-parole Olivier Besancenot avaient réalisé un bon score aux présidentielles de 2007, un peu de 4% au premier tour, le résultat des élections régionales du NPA, tout comme ceux des européennes de l’an passé, sont assez décevant: 3, 4% ou 2,85% en moyenne, selon que l’on tienne compte ou non du résultat des trois régions où le NPA s’était présenté avec le Front de Gauche. En Île de France, où Besancenot était tête de liste, le NPA fait 3,13%. Au-delà du fait que les deux élections ne sont pas du même type, l’initiative NPA cherche un second souffle après avoir suscité beaucoup d’espoirs. Néanmoins, le manque de clarté politique, l’absence de débat sur l’orientation stratégique et le tournant électoraliste ont contribué à faire perdre l’enthousiasme de la classe ouvrière envers cette initiative.

    Dans la situation actuelle, un véritable parti des travailleurs doit pouvoir être un instrument pour la lutte que ceux-ci mènent. Un parti résolument tourné vers les luttes des jeunes et des travailleurs ainsi que leur organisation avec une perspective socialiste aurait été capable de gagner de nouveaux militants et de mobiliser l’ensemble des travailleurs. Au lieu de cela, la direction nationale s’est contentée de discussions interminables sur la stratégie de coalition électorale et le vote utile (ce qui revient à appeler à voter PS) ainsi que sur des mots d’ordre vagues de grève générale.

    Pour sa part, le Front de Gauche, composé principalement du Parti communiste et du Parti de Gauche, réalise globalement un score moins mauvais, avec près de 6% au premier tour. Mais sa stratégie d’alliance quasi automatique au second tour avec le PS et Europe Ecologie ne le positionne pas en réelle alternative aux partis traditionnels. Une unité des partis de gauche radicale a bien été tentée à différents endroits, mais il est clair qu’une telle apparente unité sans programme clair et conséquent n’a pas non plus représenté une alternative pour la grande majorité des travailleurs. Les élections n’arrêteront pas la casse sociale

    Il est clair que même si la gauche gouvernementale a remporté la quasi totalité des régions, cela n’arrêtera certainement pas les attaques. Les travailleurs ne doivent avoir aucune illusion sur le fait que les régions, même roses et vertes, ne leur serviront pas de bouclier (comme le disait Martine Aubry le soir du premier tour). Seule la mobilisation et la construction d’un rapport de forces permettra de faire reculer les capitalistes.

  • Découvrez Marx & le socialisme

    La crise économique entraîne beaucoup de questions et de doutes sur la viabilité du système parmi la population et il n’est désormais plus tabou de se dire anticapitaliste, de faire référence à Karl Marx ou encore de se dire socialiste-révolutionnaire. Cette nouvelle ouverture est une bonne chose et cela accroît le public que nous pouvons atteindre.

    Par Bart Vandersteene

    Mais un danger réside également dans cette situation. Sous le capitalisme, tout ce qui rencontre une certaine popularité est une opportunité de faire de l’argent et est donc commercialisé, comme Che Guevara, un symbole de résistance reproduit à l’infini sur T-shirts, posters, drapeaux, tasses,… D’ici peu, Marx apparaîtra lui aussi aux premières pages des magazines et comme vulgaire appât. L’université d’Anvers fait d’ailleurs déjà la pub pour sa faculté de sciences politiques sous le visage de Karl Marx avec comme slogan: «As tu tout comme Karl Marx la vision claire d’un monde politiquement correct et veux-tu t’investir dans les problèmes sociaux?»

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    SOCIALISME 2010

    Des orateurs seront présents de Belgique et de l’étranger. Parmi les orateurs internationaux, nous aurons la chance d’accueillir des militants grecs et français, un représentant de la «Trade Union and Socialist Coalition» (Grande-Bretagne) et l’organisateur de la campagne «Tamil Solidarity».

    Des débats sur les jeunes et l’emploi ainsi que sur l’écologie auront lieu le samedi. Le dimanche, deux meetings prendront place: le socialisme aujourd’hui et le travail des marxistes au Parlement, avec notamment un conseiller communal allemand de Die Linke et un collaborateur de l’eurodéputé Joe Higgins.

    D’autre part, de nombreuses commissions aborderont des thèmes historiques, politiques, syndicaux ou consacrés à la jeunesse. L’agenda complet et les détails pratiques sont disponibles sur notre tract ou sur notre site socialisme.be.
    [/box]

    Mais, pour les faux socialistes, ces temps sont aussi l’occasion de se refaire une certaine santé en raccrochant leur wagon à un mouvement contestant le libéralisme et le capitalisme. Aujourd’hui, le PS critique le «capital financier» et peste contre les spéculateurs mais ses propositions concrètes sont d’une part incroyablement faibles et, d’autre part, il ne dit rien contre le capitalisme lui-même.

    Le socialisme, c’est bien plus qu’une redistribution des impôts, bien plus qu’une loi pour réguler les flux financiers, bien plus qu’un sentiment de justice. Le socialisme, c’est un modèle de société radicalement opposé à la société capitaliste actuelle. La question fondamentale est celle-ci: qui contrôle les moyens de production, qui en possède la propriété? Tant que ceux-ci seront aux mains d’une infime minorité, la planète continuera à tourner autour de ses profits. Le socialisme induit que les moyens de production – terres, usines, machines, richesses naturelles, technologie et science – soient propriété de la collectivité. C’est la seule manière de garantir que ces moyens fonctionnent dans l’intérêt de la majorité de la population et selon ses besoins.

    Nous prenons clairement position sur cette question de la propriété, avec par exemple la revendication de la nationalisation du secteur financier sous contrôle démocratique, ou encore ailleurs dans ce journal.

    Ces 24 et 25 avril, vous aurez l’opportunité d’en découvrir bien plus au sujet des idées et des méthodes socialistes. C’est ce week-end que se déroulera notre évènement annuel de discussion et de débat «Socialisme 2010».

    Le PSL est connu comme un petit parti actif. Partout où l’action, la mobilisation ou le soutien à la lutte sont nécessaires, les militants du PSL sont présents. Mais notre militantisme est aussi basé sur des discussions détaillées et approfondies sur le socialisme et l’analyse marxiste. Nous invitons bien entendu chacun à venir en discuter.

  • Contre la guerre, la crise

    Que faire après Bomspotting ?

    Les Etudiants de Gauche Actifs pensent que le mouvement antiguerre doit aller plus loin que Bomspotting. Les militaires européens sont aujourd’hui actifs dans toute une série de régions en conflit. L’occupation de l’Afghanistan et de l’Iraq en sont évidemment les exemples les plus connus. Mais dans d’autres pays aussi, partout dans le monde, des troupes d’Europe, des USA, mais aussi des autres grandes puissances émergentes sont déployées afin de sauvegarder les intérêts des multinationales.

    Tract d’EGA

    Les interventions impérialistes des Etats capitalistes sont la prolongation de la politique coloniale. En tant que jeunes de gauche et anticapitalistes, nous avons le devoir de résister contre l’impérialisme et la guerre.

    L’armée européenne

    Le traité de Lisbonne – le remplaçant de la Constitution européenne néolibérale qui a été enfoncé dans la gorge des Européens l’an passé de manière antidémocratique – pose la base pour la création d’une Force de Défense Européenne. Ainsi, tous les pays sont obligés d’accorder un budget pour cette armée et les premiers pas vont être faits dans la construction d’une Armée Européenne.

    Le premier Conseil de Défense européen qui donnera sa forme à cette armée européenne va se réunir à Gand fin septembre. Sous la direction de De Crem, notre propre Ministre à la Guerre, les Ministres européens de la Défense vont y poser la base pour de futures interventions à l’étranger afin de défendre les intérêts “européens” – c’est à dire, les intérêts de l’élite et des entreprises européennes.

    Crise et impérialisme

    Le capitalisme engendre la guerre comme la nuée engendre l’orage. La plupart des conflits actuels tirent leur origine du système capitaliste : les USA envahissent l’Iraq pour le pétrole, les tensions entre la Chine et les USA s’accroissent à cause du déficit commercial. Les grandes entreprises ont besoin de débouchés commerciaux et de matières premières. Et lorsque leurs intérêts à l’étranger sont menacés, ce sont les Etats capitalistes qui interviennent, militairement s’il le faut. C’est cela, l’impérialisme. La crise du capitalisme renforce en outre les contradictions entre les pays, et renforce ainsi les chances de voir éclater une guerre.

    La formation d’une armée européenne ne fera que renforcer ces contradictions et donner plus de moyens à l’élite européenne pour mener sa politique impérialisme.

    Manifestation contre la guerre et l’exploitation

    Avec Etudiants de Gauche Actifs, nous voulons organiser une manifestation contre le Sommet de la Défense à Gand. Nous pensons qu’il est nécessaire de construire un mouvement d’opposition contre le capitalisme, l’impérialisme et la guerre. Une manifestation massive contre le Conseil des Ministres de la Défense pourrait constituer un premier pas dans ce sens. Nous vous appelons donc à soutenir cette initiative et à vous tenir au courant de nos actions.

    Participez avec nous!

    Etudiants de Gauche Actifs cherche des partenaires pour organiser la manifestation fin septembre. Nous cherchons aussi des militants individuels. Si tu veux organiser avec nous la manifestation de septembre et être tenu au courant de nos campagnes, alors écris-nous à ega@gauche.be

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop