Category: FGTB

  • Grève de 24 heures en province de Liège : un succès sur lequel construire!

    Le 7 octobre dernier, les 100.000 manifestants qui avaient défilé dans les rues de la capitale ont démontré que la volonté de lutter contre ce gouvernement de droite ne manquait pas chez les travailleurs. Les manifestants venaient tant du nord que du sud du pays, tant du public que du privé. Cela a une fois de plus été illustré par le succès de la grève lancée par la FGTB Liège-Huy-Waremme et par la FGTB-Verviers.

    Administrations communales, provinciales et régionales, transports en commun, grandes entreprises telles qu'ArcelorMittal, TechSpace Aero ou encore la FN Herstal; etc. ont été mis à l'arrêt. Cette grève a été couronnée d'un vif succès. Sur de nombreux lieux de travail, il était clair que les délégués et militants syndicaux bénéficiaient toujours de l'expérience du plan d'action de l'automne 2014. « Nous avons reconstruit une tradition syndicale grâce à ce plan », nous a ainsi expliqué un délégué. Des piquets avaient été installés devant diverses enseignes liégeoises ou encore au centre commercial de Belle-Ile; plusieurs écoles publiques étaient fermées,…. Place Xavier Neujean, quelque 200 grévistes s'étaient rassemblés au matin devant la banque BNP Paribas Fortis.

    Si l'appel à la grève n'a pas été suivi par la CSC, on a pu trouver çà et là certains de ses militants auprès de leurs collègues de la FGTB. La nécessité de mener le combat en commun était bien présente dans les diverses discussions que nous avons pu avoir lors de nos visites de solidarité. Et si des critiques très vives ont pu fuser, c'était avant tout contre le fait qu'une occasion a été manquée après la grève générale nationale du 15 décembre 2014 et que l'élan du premier plan d'action a été perdu.

    Le 7 octobre, à Bruxelles, l'enthousiasme avait grandit dans le cortège syndical au fur et à mesure que la réussite de la mobilisation était connue. Il en a été de même ce lundi, ce qui fut d'ailleurs très perceptible lors du rassemblement appelé par la CGSP à la gare des Guillemins à 11h. Environ un millier de grévistes s'y sont retrouvés, tandis que de nombreux collègues étaient restés sur les piquets de grève.

    Il était particulièrement important de se retrouver à cet endroit devenu hautement symbolique vis-à-vis de la défense du droit de grève puisque, comme ce fut le cas à Bruxelles le 9 octobre, il y eut des menaces d'astreintes à l'encontre des cheminots. Ces derniers, avec le soutien de métallos, de travailleurs de la santé, etc., ne se sont toutefois pas laissés intimider et ont bloqué les trains à quai à la gare des Guillemins. Cette agression ne concerne pas que les cheminots, il s'agit très clairement d'une offensive portée contre l'ensemble des travailleurs.

    D'autres actions provinciales devraient être annoncées afin de poursuivre la lutte contre ce gouvernement des riches. Disposer d'un plan d'action crescendo avec des objectifs clairs, jusqu'à la chute de ce gouvernement, est très certainement la meilleure manière de réagir contre les attaques perpétuelles de celui-ci.

    Tel que le disait le tract du PSL distribué à cette occasion : « La FGTB wallonne pousse pour un plan d’action à la hauteur de celui de l’automne 2014 depuis le printemps dernier. Mais le sommet de la CSC refuse de faire quoi que ce soit et privilégie la prétendue négociation alors que nous ne faisons que battre en retraite, comme ce fut le cas avec la conclusion de l’accord salarial de février dernier. Nous n’y avons rien gagné. La FGTB flamande, de son côté, n’ose pas entrer en action car elle pèse moins lourd que la CSC flamande. La FGTB wallonne a au moins le mérite d’élaborer son plan d’action et même d’avoir distribué à Liège une lettre ouverte aux militants et affiliés de la CSC appelant au front commun par la base.

    Mais assurer que ce plan devienne une réalité – c.à.d organiser des assemblées générales, interprofessionnelles ainsi que sur les lieux de travail, ouvertes à tous pour y discuter du constat de l’échec de la concertation et de l’élaboration d’un plan d’action à la base pour réunir nos forces – ça, elle ne le fait pas. Elle livre ainsi une arme aux mains de la direction de la CSC qui peut dire à loisir «oui, mais attention, la FGTB ne consulte pas la base». Elle donne aussi une arme à des centrales syndicales de la FGTB en Flandre qui n’ont pas envie de bouger et déforce celles qui voudraient au contraire y aller.

    La manière dont la riposte est organisée aux chemins de fer en est un exemple. Depuis longtemps, les militants combattifs poussent la direction syndicale à sérieusement organiser la riposte contre la libéralisation du transport de marchandises et bientôt aussi du transport de voyageurs. On pousse depuis longtemps à l’unité des divers secteurs confrontés à la libéralisation tels que les ports, les aéroports et les chemins de fer. Et qu’est-ce-qui se passe à la SNCB ? On y appelle bien à la grève, par le sommet, en rajoutant même une grève de 48 heures. Mais n’aurait-il pas été plus intelligent et efficace de d’abord organiser des assemblées du personnel et de formellement voter la grève ?

    Evidemment, pour la direction de la CSC, c’est toujours trop tôt. Mais en agissant ainsi, on lui offre la possibilité d’obtenir un meilleur écho. Bien entendu, le patronat utilise cette «division des syndicats» pour tester, pour la première fois, le recours à un juge pour casser une grève. L’enjeu n’est pourtant pas des moindres. La SNCB prévoit d’économiser 633 millions d’euros pour 2019, soit environ 20% des moyens de fonctionnement totaux. Alors que l’encadrement légal prévoit 38.000 travailleurs, il n’y en a actuellement que 34.000 et ce nombre devrait encore fondre! Le statut des travailleurs est également menacé, de même que le droit de grève, indirectement.

    Avec tout ça, il serait tout de même logique de réunir tout le monde pour discuter d’une riposte à hauteur de l’attaque.

    La volonté de combattre existe toujours. Mais pour cela, il faut que les directions syndicales prennent la lutte véritablement au sérieux et commencent à la structurer de façon convenable. Sinon, nous risquons de foncer droit dans le mur et de subir des défaites majeures. Nous espérons ne pas alors entendre dire «ce n’est pas de notre faute, c’est la base qui n’a pas voulu suivre».

    Une chose est claire, les militants de base et les délégués doivent d’urgence mettre de l’ordre dans leurs rangs et assurer que les militants élus aux élections sociales soient des militants combattifs pour qui le travailleur constitue la préoccupation centrale, et qui osent le dire tel quel à leur secrétaire syndical. »

    Le potentiel pour de nouvelles actions a été une fois de plus confirmé. Organisons les actions provinciales suivantes avec autant de militants et de collègues que possible, avec des assemblées du personnel et des réunions militantes interprofessionnelles pour préparer un plan d’action jusqu’à la chute du gouvernement. Ce serait également l'occasion de pousser plus avant la discussion concernant l’alternative politique dont nous avons besoin contre tous les partis de l'austérité, au fédéral comme aux autres niveaux de pouvoir.

    Grève du 19 octobre : SNCB

    Grève de 24 heures en province de Liège : un succès sur lequel construire!

  • Après la manif des 100.000 du 7 octobre: Ensemble, nous pouvons gagner !

    Tract_1910_liege-300x160Les 100.000 manifestants du 7 octobre l’ont une fois de plus confirmé : ce n’est pas la volonté de lutter contre ce gouvernement de droite qui manque chez les travailleurs ! Ni au nord, ni au sud du pays. Que ce soit dans le public ou dans le privé. Oui, ensemble, nous pouvons gagner !

    Tract du PSL distribué à l’occasion de l’appel à la grève lancé par la FGTB à Liège

    La mobilisation a surpris tout le monde. Le gouvernement avait encore fait savoir, en se frottant les mains, que le nombre de manifestants allait être observé à la loupe. Tout comme la direction syndicale et beaucoup de militants et délégués syndicaux, il avait senti la morosité, la déception éprouvée face aux maigres résultats du pourtant magnifique plan d’action de l’an dernier. Mais, le 7 octobre, il a dû changer de ton. Dans le cortège syndical, l’atmosphère est passée de la déprime à l’enthousiasme quand la barre des 70.000 a été franchie, puis celle des 90.000 et enfin des 100.000.

    La morosité dans les entreprises est toujours bien réelle. Mais ce que les syndicats, les délégués, les militants et la gauche avaient sous-estimé, c’est l’impact du plan d’action précédent sur l’engagement de toute une série de militants syndicaux. Si nous n’avions pas déjà vécu le plan d’action de l’automne dernier, nous pourrions presque croire que la direction syndicale est incapable de saisir ce potentiel. Il est possible de facilement faire tomber ce gouvernement, tous ensemble. Mais les directions syndicales ne sont capables ni de procurer une alternative à ce gouvernement ni de s’entendre sur un plan d’action pour vraiment faire basculer le rapport de force.

    La faiblesse appelle l’agression

    C’est ce qui explique l’arrogance grandissante de ce gouvernement de droite. Si nous avions reçu la soi-disant augmentation de notre salaire net autant de fois que le gouvernement en a parlé, nous serions tous riches ! En comparaison de la perte représentée par le saut d’index, l’augmentation de l’âge de la retraite, l’augmentation des tickets de train et des autres services publics,… qui – elles – sont bien réelles, cela ne représente qu’un peu d’argent de poche prélevé sur notre sécurité sociale ! Et de ces quelques sous, il faudra retirer la taxe soda, la hausse des prix de distribution de l’électricité, etc.

    Et maintenant arrive le nouvel accord social du «Groupe des dix» qui comprend l’extension des contrôles de l’Onem aux temps partiels (les femmes étant particulièrement touchées) et la baisse les taux garantis des pensions complémentaires (le deuxième pilier des pensions). Après nous avoir tous poussés vers le deuxième pilier, les dirigeants syndicaux ont laissé tomber la garantie de taux fixes sans la moindre compensation ! Et à les en croire, il faudrait maintenant presque faire front avec le patronat pour que le gouvernement respecte le «résultat de la concertation sociale»! Comment peut-on en arriver là ?

    Pour un nouveau plan d’action !

    La FGTB wallonne pousse pour un plan d’action à la hauteur de celui de l’automne 2014 depuis le printemps dernier. Mais le sommet de la CSC refuse de faire quoi que ce soit et privilégie la prétendue négociation alors que nous ne faisons que battre en retraite, comme ce fut le cas avec la conclusion de l’accord salarial de février dernier. Nous n’y avons rien gagné. La FGTB flamande, de son côté, n’ose pas entrer en action car elle pèse moins lourd que la CSC flamande. La FGTB wallonne a au moins le mérite d’élaborer son plan d’action et même d’avoir distribué à Liège une lettre ouverte aux militants et affiliés de la CSC appelant au front commun par la base.

    Mais assurer que ce plan devienne une réalité – c.à.d organiser des assemblées générales, interprofessionnelles ainsi que sur les lieux de travail, ouvertes à tous pour y discuter du constat de l’échec de la concertation et de l’élaboration d’un plan d’action à la base pour réunir nos forces – ça, elle ne le fait pas. Elle livre ainsi une arme aux mains de la direction de la CSC qui peut dire à loisir «oui, mais attention, la FGTB ne consulte pas la base». Elle donne aussi une arme à des centrales syndicales de la FGTB en Flandre qui n’ont pas envie de bouger et déforce celles qui voudraient au contraire y aller.

    La manière dont la riposte est organisée aux chemins de fer en est un exemple. Depuis longtemps, les militants combattifs poussent la direction syndicale à sérieusement organiser la riposte contre la libéralisation du transport de marchandises et bientôt aussi du transport de voyageurs. On pousse depuis longtemps à l’unité des divers secteurs confrontés à la libéralisation tels que les ports, les aéroports et les chemins de fer. Et qu’est-ce-qui se passe à la SNCB ? On y appelle bien à la grève, par le sommet, en rajoutant même une grève de 48 heures. Mais n’aurait-il pas été plus intelligent et efficace de d’abord organiser des assemblées du personnel et de formellement voter la grève ?
    Evidemment, pour la direction de la CSC, c’est toujours trop tôt. Mais en agissant ainsi, on lui offre la possibilité d’obtenir un meilleur écho. Bien entendu, le patronat utilise cette «division des syndicats» pour tester, pour la première fois, le recours à un juge pour casser une grève. L’enjeu n’est pourtant pas des moindres. La SNCB prévoit d’économiser 633 millions d’euros pour 2019, soit environ 20% des moyens de fonctionnement totaux. Alors que l’encadrement légal prévoit 38.000 travailleurs, il n’y en a actuellement que 34.000 et ce nombre devrait encore fondre! Le statut des travailleurs est également menacé, de même que le droit de grève, indirectement.

    Avec tout ça, il serait tout de même logique de réunir tout le monde pour discuter d’une riposte à hauteur de l’attaque.

    La volonté de combattre existe toujours. Mais pour cela, il faut que les directions syndicales prennent la lutte véritablement au sérieux et commencent à la structurer de façon convenable. Sinon, nous risquons de foncer droit dans le mur et de subir des défaites majeures. Nous espérons ne pas alors entendre dire «ce n’est pas de notre faute, c’est la base qui n’a pas voulu suivre».
    Une chose est claire, les militants de base et les délégués doivent d’urgence mettre de l’ordre dans leurs rangs et assurer que les militants élus aux élections sociales soient des militants combattifs pour qui le travailleur constitue la préoccupation centrale, et qui osent le dire tel quel à leur secrétaire syndical.

    Nous défendons :

    • La restauration totale de l’indexation, des négociations salariales libres et un salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
    • Pas de sape des contrats de travail par la sous-traitance, le recours à l’interim ou d’autres boulots précaires !
    • Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation !
    • Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée !
    • Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois !
    • Stop à la chasse aux chômeurs ! Ni dégressivité, ni service obligatoire à la communauté mais la répartition collective du temps de travail vers les 30h. par semaine sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et réduction des cadences !
    • Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle et gestion démocratiques de la collectivité !
    • L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’assurent aucune garantie pour l’emploi. Pour une économie planifiée démocratiquement gérée et contrôlée par la collectivité dans le cadre d’un socialisme moderne et démocratique !

  • Manifestation de la FGTB: Les femmes en ligne de mire

    18292847640_73b75f5804_zHier, une manifestation a pris place à Bruxelles contre les conséquences de l’austérité pour les femmes. L’appel de la FGTB visait à manifester “Contre les mesures d’austérité du Gouvernement actuel qui touchent davantage les femmes, pour de nouvelles mesures à prendre pour une meilleure conciliation vie professionnelle-vie privée, pour une sécurité sociale forte et une fiscalité plus juste pour les femmes, pour des services publics forts.”

    L’allongement de la carrière par relèvement de l’âge de la retraite et de la retraite anticipée, la Suppression de l’allocation ONEm pour les crédits-temps sans motif et plus d’assimilation pour la pension, la diminution de la garantie de revenu pour les temps partiels involontaires,… Toutes ces mesures asociales renforcent la dépendance financière des femmes et auront un impact sur tous. Pendant ce temps, les attaques contre les services publics assurent que de plus en plus de tâches retombent sur les ménages, et principalement sur les femmes. Ce travail bénévole représenterait 150.000 emplois à temps plein selon une récente étude.

    Il est bien évidemment correct de la part de la FGTB d’attirer l’attention sur ces points, mais il en faudra plus pour en finir avec cette politique. Le PSL était présent à cette manifestation avec un tract qui déclarait notamment: “L’avantage du premier plan d’action est qu’il était connu bien à l’avance et construit graduellement autour d’une bonne campagne d’information et de mobilisation vers une grève générale nationale d’ampleur historique. Un de ses points forts fut la (ré)émergence d’assemblées générales du personnel. Faisons un succès de la manifestation appelée pour le 7 octobre prochain! (…) Une concentration de militants début septembre où du matériel de mobilisation et de sensibilisation serait massivement disponible permettrait de sérieusement construire l’élan vers cette étape d’une manifestation de masse nationale. Cette occasion serait également idéale pour annoncer la suite du plan d’action après la manifestation du 7 octobre, autour de l’outil essentiel pour faire chuter ce gouvernement des riches que constitue l’arme de la grève générale nationale.”

    Photos de PPICS.

  • Vers un deuxième plan d’action à la hauteur du premier ?

    Retour sur le comité fédéral de la FGTB d’avril dernier

    gg_jeunesFin avril, le comité fédéral de la FGTB se réunissait pour se prononcer sur une éventuelle grève générale pour le 12 mai dernier. Il assure la gestion générale et est composé, outre les permanents syndicaux, de délégués des différentes centrales.

    Par une correspondante, article tiré de l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Si plus de deux tiers des participants ont rejeté la grève générale, différentes actions ont été planifiées en vue ‘‘d’intensifier la lutte pour une politique plus juste et plus sociale’’ : 28 mai, participation au Tax Justice day ; 4 juin, action femmes ; 15 juin, action pensions ; fin juin, action européenne. Le 12 mai, lors de la première de ces actions visant à dénoncer l’impact de l’austérité menée par le gouvernement sur la jeunesse, Marc Goblet, Secrétaire général de la FGTB, a appelé, pour la rentrée, à un deuxième plan d’action à la hauteur de celui de fin 2014.

    Car même si le résultat du vote en Comité fédéral peut laisser penser que le rejet de la grève générale est presque unanime et sans appel, la pression de la base est bel et bien là. Des voix s’élèvent parmi les militants scandant qu’ils n’ont pas été consultés. Ils ne peuvent accepter que l’ampleur du mouvement de décembre 2014, suscité par le rejet de la politique du gouvernement Michel, soit considérée comme une énième soupape permettant d’évacuer un peu de pression, sans plus.

    L’élan de fin 2014 a certes été freiné par la longue période au cours de laquelle les organisations syndicales ont voulu ‘‘donner une chance à la concertation’’. Ceci, alors que le gouvernement avait déjà suffisamment multiplié les attaques pour qu’on ne puisse pas douter de sa détermination à saper tout notre modèle de concertation sociale. Quoi qu’il en soit, les acquis du mouvement sont là. Beaucoup ont participé pour la première fois à une action et cette expérience a permis à la classe ouvrière de reprendre confiance en la force de son nombre. Nombreux sont aussi ceux qui ont tissé des liens avec d’autres travailleurs des entreprises autour de leur lieu de travail.

    Le mécontentement est toujours là. Nul doute que le mouvement pourrait vite être réactivé une fois les travailleurs confrontés de plein fouet à la concrétisation des mesures asociales prises par le gouvernement Michel. Cela c’est sans compter que les attaques ne s’arrêteront pas là et que les travailleurs feront les frais d’autres coupes en tout genre.

    Une grève générale ne s’improvise pas et celle envisagée pour le 12 mai laissait peu de temps pour relancer la dynamique si bien freinée. Ceci explique peut-être très partiellement le rejet de ce projet. Le fait que les négociations sectorielles soient en cours et que les instances syndicales espèrent maintenir certaines conquêtes par cette voie permet également de comprendre le non à la grève générale du 12 mai. Toutefois, il est difficile de croire que quelque chose puisse être obtenu quand on voit l’assise obtenue par le patronat grâce à ce gouvernement des riches.

    Il est à craindre que le programme d’actions prévues, modulées par thèmes, chacun de ces thèmes étant qui plus est géré par région, en ordre dispersé n’ait pas l’effet (re)mobilisateur souhaité. Que du contraire !

    Ceci illustre la nécessité pour la classe ouvrière de disposer d’un nouveau parti des travailleurs qui fédèrerait les diverses tendances de gauche, pouvant chacune garder leurs spécificités. Il unifierait les travailleurs quel que soit leur secteur d’activité et permettrait de les organiser autour d’un programme concret reprenant leurs propres revendications. Ceci constituerait un rempart contre toute la politique d’austérité et permettrait, à terme, son élimination. Un tel parti favoriserait aussi un retour à un syndicalisme de lutte qui empêcherait définitivement le détricotage de toutes nos conquêtes sociales et la suppression graduelle de nos services publics.

  • MEETING Syriza, Podemos et perspectives de luttes en Belgique

    Syriza_charleroiQuelles sont les perspectives de luttes sociales en Europe et en Belgique ? Comment renforcer la solidarité européenne et internationale pour les soutenir ?

    « En janvier 2015, un évènement d’une portée politique historique s’est déroulé en Europe. En portant au pouvoir un parti qui refuse le discours néolibéral, le mouvement ouvrier grec a ébranlé la classe dominante grecque et européenne. »

    MEETING en présence d’orateurs de SYRIZA, mais aussi d’orateurs belges comme JEAN-FRANÇOIS TAMELLINI (secrétaire fédéral de la FGTB) et BART VANDERSTEENE (porte-parole national du PSL).

    Ce samedi 30 mai, 15h, à La Maison Des Huit Heures à Charleroi, 23 Place Charles II.

    La crise économique qui a éclaté en 2008 a déclenché une vague de politique d’austérité. Après avoir sauvé le système bancaire mondial à coup de milliers de milliards, les gouvernants ont présenté la note à la population. Celle-ci n’est pas restée sans réaction. De par le monde des vagues de femmes et d’hommes se sont levé-e-s : révolutions en Afrique du Nord et au Moyen Orient, luttes des étudiants aux Chili et au Québec, luttes aux USA, combat autour de la question salariale à Seattle, luttes des enseignants et dans les transports au Brésil, mais aussi à Shanghai, en Afrique du Sud, au Burkina Faso, au Sénégal,…

    L’Europe n’est pas restée à l’écart de ce processus. En Europe du Sud, les luttes énormes de la classe ouvrière ont conduit à l’émergence de partis politiques à gauche des partis traditionnels. En Belgique, le plan d’action syndical de l’automne 2014 a démontré le potentiel du mouvement des travailleurs.

    Venez en débattre avec nous le 30 MAI à 15H à la « Maison des 8h » à CHARLEROI.
    Entrée à PRIX LIBRE.

    => Page de l’évènement facebook

  • 22 avril – Services Publics. Pourquoi les grévistes ont raison

    Capital_fgtb

    Ceux qui font grève ce 22 avril ont raison ! Les différents gouvernements veulent tout simplement couler les services publics. Dysfonctionnement dû au sous-financement? Ils rejetteront la faute sur le statut ‘‘rigide’’ du personnel et sur les pensions ‘‘excessives’’. Leur intention? Préparer la vente des parts les plus juteuses à leurs amis patrons. La grève du 22 avril ne va pas arrêter ça. Après leurs premiers succès, les gouvernements en voudront plus. Les nouvelles attaques continuelles pousseront à l’action les collègues qui attendent encore ou qui regardent ailleurs. S’ils rejoignent alors un foyer de résistance existant et n’ont pas à tout recommencer, il sera tout à fait possible de renverser la politique austéritaire.

    Tract du PSL à l’occasion de la grève des services publics de ce 22 avril // Tract en version PDF

    La force du mouvement des travailleurs…

    Il est vrai que, ces derniers mois, nous avons eu à aller plus à contre-courant que l’an dernier. A ce moment-là avait été annoncé un plan d’action avec une concentration, une manifestation de masse, trois grèves provinciales de 24 heures et une grève générale nationale. Des tracts au contenu solide et des assemblées du personnel ont fait le reste. En quelques semaines à peine, l’imperturbable mythe selon lequel la lutte de classe n’existait plus a été dissipé. Le mouvement des travailleurs a réaffirmé son rôle en tant que moteur du changement social. Étudiants, artistes et même de petits indépendants se sont retrouvés dans son sillage. Dans les sondages, les partis gouvernementaux étaient en recul. Fin de l’an dernier, il suffisait d’un coup de pouce pour faire chuter le gouvernement fédéral.

    Nous aurions dû le faire. Il n’y aurait dès lors pas eu de saut d’index, ni de relèvement de l’âge de la retraite, d’abolition effective de la retraite anticipée et de durcissement de l’accès aux allocations de chômage dites d’insertion. Nous n’aurions donc pas eu à faire grève contre la dégradation des pensions dans la fonction publique, contre le non-remplacement de quatre départs de fonctionnaires en retraite sur cinq, contre la réduction de 28% du budget de fonctionnement des services publics fédéraux et de 33% des investissements. Le plan d’action de l’automne dernier a démontré la force du mouvement des travailleurs avec un plan clair et des objectifs bien définis. Soudain, le patronat était prêt à négocier.

    … et sa faiblesse

    Ce début d’année à mis à nu les faiblesses du mouvement des travailleurs. Celui qui refuse les négociations s’isole. Mais celui qui négocie sans aucun délai et sans organiser de pression est perdu d’avance. Les dirigeants syndicaux se sont eux-mêmes laissés embourber, d’abord avec un accord innocent sur l’enveloppe de liaison des allocations sociales au bien-être puis avec un accord salarial scandaleux que la direction de la CSC a fait avaler contre l’avis de la moitié de son appareil et de la majorité de sa base. La FGTB a quitté les négociations. Elle aurait immédiatement dû appeler à une concentration militante suivie de manifestations provinciales ou d’une nationale. Cela aurait pu forcer la direction de la CSC à virer de position, un peu à l’image de la CSC-Transcom qui s’est vue obligée d’autoriser sa base chez les cheminots à faire grève ce 22 avril.

    La FGTB a toutefois soufflé le chaud et le froid, brassant menaces et atermoiements. Cela sape l’argumentation des militants et les prive de l’enthousiasme d’aller vraiment de l’avant. Que 20.000 personnes, principalement des militants syndicaux, aient assisté sous une pluie battante à la Grand Parade de Tout Autre Chose / Hart boven Hard prouve que le problème ne se situe pas auprès de la combativité de la base mais dans les hésitations du sommet. Le moment a été gâché, ce qui explique la participation modeste à la semaine de manifestations provinciales. Il était inévitable que cela marque aussi de son empreinte la grève de la fonction publique du 22 avril.

    Pas de parlottes, des actes

    Les syndicats restent opposés au saut d’index, à l’augmentation de l’âge de la pension, aux exclusions de chômeurs des allocations dites d’insertion, etc. Les syndicats des services publics exigent des investissements et veulent que leur pension de fonctionnaire soit sauvegardée. Mais que signifient ces paroles tandis que la casse sociale se poursuit ? Nombreux sont ceux qui sont prêts à informer, à manifester, à faire grève, mais seulement si les mots s’accompagnent des actes correspondants.

    Nous savons tous maintenant ce qui est nécessaire : pas une grève générale appelée en vitesse, qui n’est qu’une demi-réussite et qui met en évidence les faiblesses plutôt que les points forts du mouvement mais, au contraire, un plan d’action similaire à celui de l’automne dernier, construisant graduellement l’élan vers une grève générale encore plus large et plus dure destinée à faire chuter le gouvernement. Cela exige de mettre de l’ordre en interne. Trop de secrétaires, des deux syndicats, passent plus de temps à freiner les initiatives de la base qu’à maximiser le potentiel. La meilleure façon de changer cela est de mieux nous organiser à la base et si nécessaire de rappeler à leurs responsabilités nos délégués et secrétaires.

    Une alternative politique

    Comment cela se fait-il que les dirigeants syndicaux qui ont construit la relation de force de l’an dernier l’ont aussi facilement laissée échapper de leurs mains ? Par manque de solution de rechange, pensons-nous. Après tout, ils continuent de s’appuyer sur la démocratie chrétienne et sur la social-démocratie. Mais ceux-là aussi estiment que nous avons à travailler plus longtemps, que nos salaires sont trop élevés et que l’on attire mieux les investisseurs avec des cadeaux fiscaux. Nous pensons qu’ils espèrent secrètement que la N-VA fasse le sale boulot en prévision de leur retour au pouvoir.

    S’ils pensent que cela va faire revenir la paix sociale, ils se trompent. L’avalanche austéritaire n’entraine pas l’arrivée d’investissements, mais seulement de plus d’austérité. Qu’importe ce que pensent les dirigeants syndicaux, la paix sociale est derrière nous. Nous entrons dans une période de confrontations de classe beaucoup plus sévères. Dans ce cadre, le mouvement des travailleurs a besoin d’une véritable alternative politique. Le PSL ne peut pas l’être à lui seul. Mais si tous les militants, organisations et partis de gauche sincères unissaient leurs forces au sein d’un nouveau parti de lutte large et démocratique, alors nous pourrions considérablement secouer le paysage politique.

    Le PSL défend :

    – Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
    – Pas de sape des contrats de travail pour la sous-traitance, le recours à l’intérim ou d’autres boulots précaires !
    – Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
    – Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
    – Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
    – Stop à la chasse aux chômeurs ! Pas de dégressivité, pas de service obligatoire à la communauté, mais la répartition collective du temps de travail vers les 32h/par semaine sans perte de salaire !
    – 85% des Flamands sont favorables à un impôt sur les fortunes supérieures à un million d’euros. Nous soutenons cela et souhaitons y coupler la nationalisation sous contrôle démocratique du secteur financier pour éviter la fuite de capitaux.
    – Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique par la collectivité !
    – L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’assurent pas de garantie pour l’emploi. Pour une économie planifiée démocratiquement gérée et contrôlée par la collectivité dans le cadre d’un socialisme démocratique !

  • AG des militants de la FGTB de Bruxelles

    FGTB_bxl_02Ce jeudi 5 février 2015, quelques 200 délégués syndicaux participaient à une assemblée générale des militants de la FGTB Bruxelles au cours de laquelle Rudy Deleeuw et Marc Goblet procédaient à l’analyse des propositions du groupe des 10.

    Par Maud (Bruxelles), photos de PPICS

    Après avoir expliqué en quoi les propositions du groupe des 10 était un jeu de dupes inacceptable, les dirigeants FGTB se sont livrés à l’exercice de la démocratie syndicale laissant largement place au débat avec l’assemblée.

    Dans une ambiance combative, les militants syndicaux présents ont, tour à tour, souligné l’importance de ne pas subir l’isolement dans lequel la FGTB est poussée et de continuer à s’opposer aux mesures asociales du gouvernement Michel I.

    La nécessité d’unité de la FGTB et de la reconstruction du front commun syndical avec la CSC a été mise en avant à plusieurs reprises. La solidarité avec les services publics était aussi souvent mise en avant dans les interventions.

    Il ressort de cette réunion animée qu’il y a une forte demande d’un second plan d’actions démarrant, par exemple, par une concentration des militants comme appel à la base de la CSC de rejoindre le mouvement.

    Les différentes consultations organisées cette semaine nous permettront de connaître le sort réservé à cette revendication des délégués présents.

    FGTB_bxl_01

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  • Action anti-austérité de la Centrale Générale près du Parlement fédéral

    Hier, en début d’après midi, des militants de la Centrale Générale de la FGTB se sont rendus aux abords du Parlement fédéral afin d’y dénoncer les mesures d’austérité sauvages que veut appliquer le gouvernement Michel. Cette action a pris place peu de temps après celle de l’Alliance D19-20 contre le traité transatlantique et la politique d’austérité qui a réuni plus de 3000 personnes dans les rues de Bruxelles.

    Photos : Gloma Photography

  • Jean-François Tamellini : “Appel à un vaste mouvement social!”

    Jean-François Tamellini est secrétaire fédéral de la FGTB. Le jour des élections, il a lancé sur les réseaux sociaux un appel remarquable pour un large mouvement de résistance sociale. Quelle que puisse être la composition du gouvernement, les attaques contre notre sécurité sociale et notre niveau de vie seront à l’agenda. La position défendue par Tamellini est à contre-courant de ceux qui considèrent encore la social-démocratie comme un “moindre mal” utile. 


     

    Quelle que soit la coalition qui se mettra en place au fédéral, les reculs sociaux vont se poursuivre. De manière violente si la droite à les pleins pouvoirs, ou en continuant son érosion dans d’autres scénarii, mais aucune avancée sociale ne sera plus possible avec le paysage politique global que nous connaissons et le poids que représente le courant libéral.

    Certains misent sur un retour de la croissance et une meilleure conjoncture pour pouvoir limiter la casse. Mais ce ne sera pas suffisant. Le TSCG (Traité européen austéritaire) continuera à obliger les gouvernements, quels qu’ils soient, même dans les moins mauvais cas de figure, à raboter le social…

    Préserver la sécu? Elle est déjà largement fracturée. Allocations familiales scindées, soins de santé rabotés, dégressivité des allocations et suppression du caractère assurantiel du chômage, pensions mangées par l’impôt, autant de mesures qui risquent encore de s’amplifier…

    Maintenir l’index? Il ne suit déjà plus le coût réel de la vie (en n’intégrant plus par exemple les coûts des carburants qui ont explosé ces dernières années). Et avec le TSCG, même si l’ersatz d’index était maintenu, ce sont les pensions et la fonction publique qui seront attaquées pour respecter les obligations budgétaires imposées par l’Europe. Quelle que soit le gouvernement en place!

    L’index sautera tout de suite si la droite à les pleins pouvoirs. Les pensions ou la fonction publique continueront à être attaqués dans tous les autres scénarii…
    Dans tous les cas de figure, les travailleurs seront perdants!

    Le seul moyen de revenir à des conquêtes sociales, de redonner aux travailleurs ce qui leur revient de droit, en passant par une meilleure répartition des richesses (à travers les salaires, la sécurité sociale et les services publics), ce sera de préparer DÈS DEMAIN ce vaste mouvement social qui nous permettra de mettre au pas le monde politique et celui de la finance (intimement liés).

    Ce ne sont pas les politiques ou les gouvernements qui nous permettront de sortir de la dictature de la finance et de l’exploitation capitaliste. Ceux là continueront simplement à discuter du poids des chaînes. SI LA VOLONTÉ EST DE BRISER LES CHAÎNES, CE N’EST QU’EN ORGANISANT UN VASTE MOUVEMENT SOCIAL QUE NOUS Y PARVIENDRONS!

    Les syndicats ont un rôle majeur à jouer dans l’organisation de ce vaste mouvement social. Au niveau de la FGTB, nous devons renforcer nos positions anti capitalistes et revenir à nos fondamentaux lors du prochain Congrès fédéral d’octobre. Mais nous devrons également rassembler au delà de nos rangs, en faisant converger les luttes de tous ceux qui veulent sortir de cette voie sans issue.

    Quelle que soit la coalition qui sera en place, je le répète et nous le savons, les régressions sociales vont se poursuivre. Les politiques qui se disent de gauche devront se joindre à ce vaste mouvement social qui nous permettra de changer de cap et reconstruire une société plus juste.

    Nous verrons quels seront les résultats de ces élections. En espérant juste que les fascistes soient laminés. Mais en nous contentant pour le reste de constater, en fonction des majorités, si les reculs sociaux seront rapides et encore plus violents, ou si l’érosion se poursuivra.

    L’appel est donc lancé!

    À tous ceux qui veulent changer de cap, aux politiques qui défendent les intérêts des travailleurs, aux citoyens, syndicalistes de tous bords, jeunes, anciens, femmes, hommes, belges, migrants, fonctionnaires, salariés, petits indépendants, … dès demain, préparons ce mouvement social de masse qui redonnera au social la place centrale qui est la sienne!

    Le prochain gouvernement, quel qu’il soit, ne nous sortira pas du gouffre. Nous seuls en avons les moyens!

    Jean-François Tamellini
    Secrétaire fédéral
    FGTB

  • [INTERVIEW] Antoine Thioux, Jeunes-FGTB Charleroi

    Celui qui lutte peut perdre, mais celui qui ne lutte pas a déjà perdu !

    Un bon groupe de jeunes était présent lors de la manifestation du 10 mars dernier contre les dernières attaques anti-chômeurs. Peux tu nous expliquer comment cette dynamique s’est mise en place ?

    “Dans notre stratégie de construction des jeunes FGTB de Charleroi, on essaie d’être présent le plus possible dans les écoles, notamment à travers des interventions dans les classes sur des sujets sociaux où on essaie toujours de mettre en perspective politique ce qui se passe maintenant. On fait toujours le lien entre le travail qui les attend et les conditions économiques et sociales, le capitalisme et ses conséquences sur leur vie.

    “Dans ce groupe qui s’est créé, il y a certains étudiants qu’on avait déjà rencontrés lorsqu’ils étaient en première, puis en deuxième et maintenant en troisième année. Ce travail sur le long terme, je pense, a permis une prise de conscience politique. Puis, surtout, il y a eu la ‘‘réforme’’ des allocations d’insertion – une destruction de la protection sociale pour les jeunes – qui a joué un rôle déclencheur. Quand les jeunes s’engagent en politique, il y a souvent à la base une actualité spécifique qui les révolte, qui les incite à agir et qui débouche après sur une implication militante plus large.”

    Comment fonctionnez-vous aux Jeunes FGTB ?

    “Au niveau des Jeunes FGTB Charleroi, nous travaillons avec une assemblée générale des militants, ouverte à tous les membres. Elle fonctionne sur le principe d’un membre – une voix, ce qui assure une prise de décision collective concernant les positionnements politiques, les articles, les communiqués de presse, les actions à mettre en place, mais aussi en partie les tâches quotidiennes du permanent. Le permanent jeunes doit être au service du mouvement et pas l’inverse. C’est important que les militants puissent voir ce que fait le permanent et comment il travaille, puissent lui faire des recommandations, etc. Cela façonne une dynamique de groupe où c’est la base qui décide, ce qui est un de nos principes fondamentaux pour avoir un fonctionnement réellement démocratique.

    “Au début on n’était pas beaucoup, on fonctionnait autour d’une participation tournante de 5-6 militants sur une grosse dizaine, comme certains ne savaient pas systématiquement venir. Mais ici, justement grâce aux mobilisations que nous avons mises en place pour l’action du 10 mars, on commence à avoir de nouveaux militants. Des gens viennent nous trouver en disant qu’ils sont intéressés par la dynamique, qu’ils veulent être tenus au courant de ce que l’on fait et voir comment on fonctionne.”

    Quelle sera la suite de votre travail de construction dans la jeunesse ? Quelle sont vos perspectives ?

    “Le travail continue parce que l’action du 10 mars n’est pas suffisante. Ça a été une démonstration de force relative, c’est certain. Les mobilisations ont relativement bien marché mais si on veut empêcher l’application de la loi au 1er janvier 2015, il faut une continuité dans les actions. Donc, au niveau des Jeunes FGTB Charleroi, nous avons fait une réunion immédiatement après la manifestation avec notamment tous les étudiants qui avaient participé à la manif et le collectif qu’ils ont créé dans leur école et qui s’est rapidement déclaré solidaire des Jeunes FGTB, pour voir ce qu’on peut faire comme action pour la suite.

    “L’objectif que nous nous sommes fixé, c’est de mobiliser le plus de monde possible pour la manif européenne du 4 avril en faisant le lien entre le capitalisme, l’austérité en Europe et les mesures antisociales nationales, comme avec l’attaque contre les allocations d’insertion. Il est question de tractage dans les écoles, d’organiser un débat sur la jeunesse et la précarité avec comme objectif suivant la journée du 1er Mai et notre volonté d’y avoir le plus de jeunes présents pour démontrer aux centrales syndicales qu’il est nécessaire de continuer le combat et la lutte par rapport à cette mesure.”

    http://jeunesfgtbcharleroi.com/

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