Your cart is currently empty!
22 avril – Services Publics. Pourquoi les grévistes ont raison
Ceux qui font grève ce 22 avril ont raison ! Les différents gouvernements veulent tout simplement couler les services publics. Dysfonctionnement dû au sous-financement? Ils rejetteront la faute sur le statut ‘‘rigide’’ du personnel et sur les pensions ‘‘excessives’’. Leur intention? Préparer la vente des parts les plus juteuses à leurs amis patrons. La grève du 22 avril ne va pas arrêter ça. Après leurs premiers succès, les gouvernements en voudront plus. Les nouvelles attaques continuelles pousseront à l’action les collègues qui attendent encore ou qui regardent ailleurs. S’ils rejoignent alors un foyer de résistance existant et n’ont pas à tout recommencer, il sera tout à fait possible de renverser la politique austéritaire.
Tract du PSL à l’occasion de la grève des services publics de ce 22 avril // Tract en version PDF
La force du mouvement des travailleurs…
Il est vrai que, ces derniers mois, nous avons eu à aller plus à contre-courant que l’an dernier. A ce moment-là avait été annoncé un plan d’action avec une concentration, une manifestation de masse, trois grèves provinciales de 24 heures et une grève générale nationale. Des tracts au contenu solide et des assemblées du personnel ont fait le reste. En quelques semaines à peine, l’imperturbable mythe selon lequel la lutte de classe n’existait plus a été dissipé. Le mouvement des travailleurs a réaffirmé son rôle en tant que moteur du changement social. Étudiants, artistes et même de petits indépendants se sont retrouvés dans son sillage. Dans les sondages, les partis gouvernementaux étaient en recul. Fin de l’an dernier, il suffisait d’un coup de pouce pour faire chuter le gouvernement fédéral.
Nous aurions dû le faire. Il n’y aurait dès lors pas eu de saut d’index, ni de relèvement de l’âge de la retraite, d’abolition effective de la retraite anticipée et de durcissement de l’accès aux allocations de chômage dites d’insertion. Nous n’aurions donc pas eu à faire grève contre la dégradation des pensions dans la fonction publique, contre le non-remplacement de quatre départs de fonctionnaires en retraite sur cinq, contre la réduction de 28% du budget de fonctionnement des services publics fédéraux et de 33% des investissements. Le plan d’action de l’automne dernier a démontré la force du mouvement des travailleurs avec un plan clair et des objectifs bien définis. Soudain, le patronat était prêt à négocier.
… et sa faiblesse
Ce début d’année à mis à nu les faiblesses du mouvement des travailleurs. Celui qui refuse les négociations s’isole. Mais celui qui négocie sans aucun délai et sans organiser de pression est perdu d’avance. Les dirigeants syndicaux se sont eux-mêmes laissés embourber, d’abord avec un accord innocent sur l’enveloppe de liaison des allocations sociales au bien-être puis avec un accord salarial scandaleux que la direction de la CSC a fait avaler contre l’avis de la moitié de son appareil et de la majorité de sa base. La FGTB a quitté les négociations. Elle aurait immédiatement dû appeler à une concentration militante suivie de manifestations provinciales ou d’une nationale. Cela aurait pu forcer la direction de la CSC à virer de position, un peu à l’image de la CSC-Transcom qui s’est vue obligée d’autoriser sa base chez les cheminots à faire grève ce 22 avril.
La FGTB a toutefois soufflé le chaud et le froid, brassant menaces et atermoiements. Cela sape l’argumentation des militants et les prive de l’enthousiasme d’aller vraiment de l’avant. Que 20.000 personnes, principalement des militants syndicaux, aient assisté sous une pluie battante à la Grand Parade de Tout Autre Chose / Hart boven Hard prouve que le problème ne se situe pas auprès de la combativité de la base mais dans les hésitations du sommet. Le moment a été gâché, ce qui explique la participation modeste à la semaine de manifestations provinciales. Il était inévitable que cela marque aussi de son empreinte la grève de la fonction publique du 22 avril.
Pas de parlottes, des actes
Les syndicats restent opposés au saut d’index, à l’augmentation de l’âge de la pension, aux exclusions de chômeurs des allocations dites d’insertion, etc. Les syndicats des services publics exigent des investissements et veulent que leur pension de fonctionnaire soit sauvegardée. Mais que signifient ces paroles tandis que la casse sociale se poursuit ? Nombreux sont ceux qui sont prêts à informer, à manifester, à faire grève, mais seulement si les mots s’accompagnent des actes correspondants.
Nous savons tous maintenant ce qui est nécessaire : pas une grève générale appelée en vitesse, qui n’est qu’une demi-réussite et qui met en évidence les faiblesses plutôt que les points forts du mouvement mais, au contraire, un plan d’action similaire à celui de l’automne dernier, construisant graduellement l’élan vers une grève générale encore plus large et plus dure destinée à faire chuter le gouvernement. Cela exige de mettre de l’ordre en interne. Trop de secrétaires, des deux syndicats, passent plus de temps à freiner les initiatives de la base qu’à maximiser le potentiel. La meilleure façon de changer cela est de mieux nous organiser à la base et si nécessaire de rappeler à leurs responsabilités nos délégués et secrétaires.
Une alternative politique
Comment cela se fait-il que les dirigeants syndicaux qui ont construit la relation de force de l’an dernier l’ont aussi facilement laissée échapper de leurs mains ? Par manque de solution de rechange, pensons-nous. Après tout, ils continuent de s’appuyer sur la démocratie chrétienne et sur la social-démocratie. Mais ceux-là aussi estiment que nous avons à travailler plus longtemps, que nos salaires sont trop élevés et que l’on attire mieux les investisseurs avec des cadeaux fiscaux. Nous pensons qu’ils espèrent secrètement que la N-VA fasse le sale boulot en prévision de leur retour au pouvoir.
S’ils pensent que cela va faire revenir la paix sociale, ils se trompent. L’avalanche austéritaire n’entraine pas l’arrivée d’investissements, mais seulement de plus d’austérité. Qu’importe ce que pensent les dirigeants syndicaux, la paix sociale est derrière nous. Nous entrons dans une période de confrontations de classe beaucoup plus sévères. Dans ce cadre, le mouvement des travailleurs a besoin d’une véritable alternative politique. Le PSL ne peut pas l’être à lui seul. Mais si tous les militants, organisations et partis de gauche sincères unissaient leurs forces au sein d’un nouveau parti de lutte large et démocratique, alors nous pourrions considérablement secouer le paysage politique.
Le PSL défend :
– Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
– Pas de sape des contrats de travail pour la sous-traitance, le recours à l’intérim ou d’autres boulots précaires !
– Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
– Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
– Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
– Stop à la chasse aux chômeurs ! Pas de dégressivité, pas de service obligatoire à la communauté, mais la répartition collective du temps de travail vers les 32h/par semaine sans perte de salaire !
– 85% des Flamands sont favorables à un impôt sur les fortunes supérieures à un million d’euros. Nous soutenons cela et souhaitons y coupler la nationalisation sous contrôle démocratique du secteur financier pour éviter la fuite de capitaux.
– Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique par la collectivité !
– L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’assurent pas de garantie pour l’emploi. Pour une économie planifiée démocratiquement gérée et contrôlée par la collectivité dans le cadre d’un socialisme démocratique !
