Category: FGTB

  • Charleroi. Discours de Daniel Piron contre les exclusions du chômage

    A Charleroi, la journée d’action syndicale contre les attaques contre les chômeurs a débuté par un meeting à la Géode. Daniel Piron, Secrétaire de la FGTB Sud-Hainaut, y a pris la parole. Son discours a été filmé par Jacques Chevalier (Fédération des Résistances).

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  • Charleroi. Mobilisation contre les exclusions du chômage

    Exclusions des allocations d’insertion : vers une obsolescence programmée des droits sociaux ?

    Par les Jeunes FGTB Charleroi – Sud Hainaut. Photos : PSL-Charleroi

    En ce 10 mars, des milliers de militants battent les pavés du pays pour exiger le retrait de la mesure limitant les allocations d’insertion à 3 ans. Pour rappel, le 1er janvier 2015, 50.000 jeunes (et moins jeunes) sans emplois seront exclus des allocations d’insertion. Ces allocations de chômage, basées sur les études et non sur le travail, permettent à de très nombreux foyers de subsister, sans plus.

    Si cette mesure est non seulement purement revancharde et totalement injustifiée au niveau budgétaire, elle représente également, et surtout, la brèche la plus inquiétante qui se soit ouverte dans notre système d’assurances sociales.

    En limitant les allocations d’insertion, c’est également toute une série d’autres droits que l’on vise et on ne mesure pas encore assez les dégâts collatéraux que la limitation des allocations d’insertion à 3 ans pourra engendrer

    La FGTB a parlé des répercussions sur les familles, notamment les femmes et les enfants, qui souffrent déjà d’une pauvreté grandissante (près de 17% de risque de pauvreté jusqu’à 24 ans selon le SPF économie). Il s’agit ici des effets immédiats que nous pourrons constater dès les premiers mois de l’année 2015. Qu’en sera-t-il lors des mois, des années qui suivront ?

    C’est simple, les emplois précaires, sous cotisations patronales réduites (plans en tout genre) vont continuer de se développer, réduisant encore les rentrées pour la Sécurité Sociale. Le droit au chômage sera inévitablement limité dans le temps faute de moyens injectés dans la Sécurité Sociale. La paupérisation des enfants et des jeunes les amènera à quitter l’école de plus en plus tôt ou à choisir des filières d’apprentissage en alternance dans l’espoir de trouver un job (sous-payé) pour aider la famille à subsister, ce qui aura comme conséquence de baisser le niveau de qualification des travailleurs. Les fédérations patronales pleureront encore après les subsides publics pour financer leurs emplois et formations professionnelles. Les périodes d’exclusion et de fin de droit ne compteront plus pour la pension et il sera bien difficile de se reconstituer un semblant de carrière ! C’est le serpent qui se mord la queue : la paupérisation pousse à l’emploi précaire qui lui-même pousse à l’assèchement de la Sécurité Sociale et donc à la fin d’un certain nombre de droits.

    Tout comme pour les biens de consommation, nos droits – déjà conditionnés – auront dès lors une date de péremption.

    A qui profite cette obsolescence programmée ? Certainement aux grosses entreprises, aux multinationales, mais également aux assurances privées, celles-là même qui proposeront aux jeunes une assurance complémentaire pour faire face aux soins de santé, une autre pour faire face à la perte d’emploi et une troisième pour compléter une pension légale toujours plus maigre. Des produits attractifs, à contracter individuellement, mais qui ne solutionneront pas le problème de la pauvreté induite par le manque d’emploi et la fin des droits collectifs.

    Ne nous y trompons pas, tout cela est le résultat de choix, tout comme un fabricant de GSM peut décider que son produit vivra trois ans, ce sont des choix politiques qui sont à l’œuvre dans la limitation des allocations d’insertion.

    Ainsi, il y a fort à parier que, lors des négociations post-électorales, les partis de droite reviendront avec l’exigence d’une date de péremption pour un autre acquis.

    Nous sommes à la croisée des chemins, c’est un modèle de civilisation contre un autre. Celui du profit et du chacun pour soi, contre celui de la solidarité et de la lutte pour la justice sociale. Ceux qui ne se battent pas corps et âme pour interdire toute régression dans notre Sécurité Sociale iront rejoindre, à reculons, ceux qui veulent accélérer son démantèlement.

    Céder sur la limitation dans le temps des allocations d’insertion, c’est céder, plus ou moins consciemment, sur tout ce qui détricotera notre Sécurité Sociale par la suite.

    Les Jeunes FGTB exigent des politiques de revenir sur leur choix et de retirer cette mesure inepte, injuste et irresponsable.

    Une fois que cette funeste décision aura été abrogée, il sera utile de mettre en œuvre LA solution au chômage de masse : la réduction collective du temps de travail, avec embauche compensatoire et maintien des salaires.

  • Liège. Mobilisation contre les exclusions du chômage

    Par Nicolas Croes

    Ce lundi 10 mars, différentes actions ont été organisées à l’initiative de la FGTB contre la dégressivité accrue des allocations de chômage, contre la limitation dans le temps des allocations d’insertion ainsi que contre les contrôles renforcés de l’ONEM pour les jeunes en stage d’insertion.

    Sur son site, la FGTB dénonçait que “Malgré l’opposition et les actions de la FGTB, le gouvernement a décidé de limiter ces allocations dans le temps à 3 ans maximum, sans condition d’âge pour les cohabitants et à partir de 30 ans pour les chefs de ménage, isolés et cohabitants dits «privilégiés» (chômeurs qui cohabitent avec une personne bénéficiant exclusivement d’allocations de chômage ou d’insertion dont le montant n’excède pas 31,77€/jour, soit 826€/mois). Le compteur de ces 3 ans a débuté le 1er janvier 2012. La FGTB veut faire changer les choses. (…) Pour cela, la mobilisation de toutes et tous est indispensable. Nous devons être nombreux pour nous faire entendre.”

    A Liège, ce matin, rendez-vous avait été donné place Saint-Paul, devant le siège de la FGTB Liège-Huy-Waremme, pour une “action symbolique”, tel qu’expliqué sur l’affiche de la FGTB. L’idée était de réunir 600 manifestants, avec un masque blanc à faire tomber pour montrer que les chômeurs ne sont pas tout simplement des  statistiques. Au final, c’est entre deux et trois fois plus de monde qui étaient présents, un beau succès compte tenu du peu d’informations qui avait circulé en dehors des délégations syndicales plus combatives, notamment concernant le préavis de grève déposé pour ce jour-là. Il faut dire que l’inquiétude est grande en région liégeoise, une dizaine de milliers de personnes de l’arrondissement de Liège sont directement concernées par la suppression des allocations d’insertion, qui devraient toucher plus de 50.000 personnes en Belgique à partir du 1er janvier 2015.

    Hélas, aucune manifestation n’était prévue à Liège contrairement à d’autres villes, même si les rues de la Cité Ardentes ont pu résonner du pas de la délégation de la Fabrique Nationale de Hertal, dont les travailleurs sont venus en nombre soutenir l’action. “Liège est à nous”, ont-ils déclaré, et il est certain que de nombreux autres auraient préféré faire de même et sortir du simple cadre de la Place Saint-Paul. Une quinzaine de banderoles avaient tout de même été accrochées en divers endroits du centre-ville sous le slogan “Bientôt 55.000 chômeurs suspendus, à quand priorité à l’emploi?”, mais une manifestation combative dans le centre-ville aurait donné un bien meilleur signal quant à la volonté de sérieusement se battre contre cette mesure puissamment antisociale ainsi que contre toute la politique d’austérité.

    De la tribune, deux prises de parole se sont succédées, de la part de Marc Gobelet (président de la régionale de la FGTB Liège-Huy-Waremme) et de Jean-François Ramquet (secrétaire régional). L’impact de la mesure a été dénoncé, en mettant notamment en lumière que cette suppression des allocations d’insertion est une mesure discriminatoire au vu de la majorité de femmes parmi les personnes frappées. La question plus globale de l’emploi et la lutte pour un “autre projet de société” (mais lequel?) ont été évoquées, de même que la nécessité d’une réduction collective du temps de travail pour s’en prendre au chômage et non pas aux chômeurs. “Les moyens existent, il faut s’en prendre aux détenteurs de capitaux” a encore lancé Marc Gobelet, sous les applaudissements de la foule. Reste encore à savoir comment organiser la lutte dans cette direction…

    Il est bien entendu des plus corrects de refuser l’austérité et toute cette logique nauséabonde qui vise à faire payer la crise aux travailleurs et aux allocataires sociaux. Il est toutefois crucial de sortir de la dénonciation stricte et de poser la question fondamentale de la construction d’un rapport de force favorable aux travailleurs, avec ou sans emploi. Il est certain qu’une fois les élections passées, le gouvernement – quelque puisse être sa composition – s’appliquera à répondre aux exigences du FMI et de la Commission européenne, dans la perspective d’une période de quatre ans sans la moindre élection. C’est une vague d’attaques contre nos conquêtes sociales qui s’annonce, les partis traditionnels ne divergent que quant au rythme de cette austérité. “Demain, nous serons encore présents si besoin est, si les politiques ne comprennent pas”, a-t-on entendu de la tribune. Mais comment pouvoir encore douter du fait que la réaction des politiciens des partis traditionnels se limitera à faire la sourde oreille ? Demain, nous aurons besoin d’être encore dans la rue, c’est une certitude, et il faut en discuter dès maintenant ! Les attaques contre les chômeurs ne vont pas tout simplement disparaître, et d’autres sont encore à venir.

    C’est pourtant cette dangereuse illusion d’une improbable “compréhension” des politiciens capitalistes qui a servi de conclusion au discours de Marc Gobelet, toute entière dédiée à un vibrant appel à “l’unité de la gauche” contre l’ennemi néolibéral, l’ennemi de la droite. Nous sommes en parfait accord avec la nécessité de l’unité de la gauche – et nous voulons accentuer la nécessité de construire dès maintenant un front de la résistance sociale contre l’austérité – mais continuer à considérer que le PS fait partie de cette gauche, c’est totalement oublier la raison même de l’action d’aujourd’hui ! Le PS avait déjà soutenu l’instauration de la “chasse aux chômeurs” et c’est un gouvernement dirigé par Di Rupo qui a instauré toutes les nouvelles mesures qui vont gravement frapper les chômeurs ! Il a été question de “justice fiscale” à la tribune. Mais quel est le parti qui a voté l’instauration de la déduction des intérêts notionnels avec le MR? Le PS! Les exemples ne manquent pas pour illustrer dans quel camp se situe le PS aujourd’hui.

    Et pourtant, un appel fut bien lancé pour soutenir la “gauche gouvernementale”, y compris avec la collaboration d’éventuels “nouveaux élus de gauche”. Nous espérons bien que si des élus de la vraie gauche – à la gauche du PS et d’Ecolo – parviennent à forcer les portes des parlements, leur activité sera centrée autour de la construction d’un rapport de force militant dans la rue et sur les lieux de travail et non autour de la recherche de petits accords avec le PS ou Ecolo!

    Des revendications offensives comme la réduction collective du temps de travail ne doivent pas en rester au stade du slogan. L’argent existe dans cette société pour une telle mesure, ainsi que pour un plan massif de création d’emplois socialement utiles. Mais pour cela, il faut organiser notre colère contre ceux qui organisent notre misère : nous avons besoin d’un bon plan d’action offensif, allant crescendo et avec grève(s) générale(s). Il faudra aussi sérieusement discuter du projet alternatif de société à mettre en avant, ce qui pour nous ne pourrait être qu’une société basée sur la collectivisation des secteurs-clés de l’économie au sein d’une planification démocratiquement élaborée, afin que les richesses produites puissent satisfaire les besoins de tous et non pas seulement la rapacité des vautours capitalistes. Cette société, c’est le socialisme démocratique, et cela fait longtemps déjà que le PS est un frein pour y parvenir.

    A Charleroi, la régionale de la FGTB a lancé le 1er mai 2012 un appel à construire une nouvelle force politique à la gauche du PS et d’Ecolo, autour de la nécessité d’un programme de rupture anticapitaliste. Nous ne pouvons qu’inviter tous les militants ainsi que tous ceux qui veulent résister à la logique antisociale actuellement dominante à s’intéresser à cet appel et à pousser ces discussions au sein de la régionale de la FGTB Liège-Huy-Waremme.

  • Contre les exclusions… Les actions !

    Des actions contre la limitation des allocations d’insertion dans le temps seront organisées partout en Belgique le 10 mars prochain. Vous trouverez un bref aperçu des actions organisées en Wallonie et à Bruxelles ainsi que les personnes que vous pouvez contacter pour toute information pratique sur le site de la FGTB wallonne.

  • Appel du 1er mai: débat et états des lieux!

    Par les Jeunes FGTB Charleroi
    Ce jeudi 20 février, 20h, Centre Jeunes Taboo, (8, rue Basslé 6000 Charleroi)
    Le 1er mai 2012, la FGTB Charleroi & Sud Hainaut lançait son appel aux partis de la gauche à s’unir pour proposer une une alternative au capitalisme. Son constat : le PS et Ecolo ont fait le choix du pouvoir et ont trahis la classe des travailleurs avec ou sans emplois.

    • Page de l’évènement facebook

    Le 1er mai 2012 notre régionale FGTB Charleroi & sud Hainaut se positionnait très clairement sur la nécessité d’un rassemblement des forces politiques véritablement de gauche et qui servent de relais de défense des travailleurs face à l’exploitation capitaliste. La régionale avait exprimé très clairement le fait qu’elle ne considère plus le PS et Ecolo comme des partis défendant l’intérêt du peuple et luttant contre la domination capitaliste. Bien au contraire, les exemples sont nombreux des trahissons de ces deux partis qui ont fait le choix de la voie libérale.

    Suite à cet appel et cette prise de position, la FGTB Charleroi & sud Hainaut lançait un travail d’animation et de fédération avec l’ensemble des partis de gauche.


    Dans le même temps elle a publié deux brochures sur son appel et son positionnement politique et anticapitaliste.
    Dernièrement, une avancée a vu le jour : l’union de la LCR et du PC autour du PTB qui feront campagne sous le sigle PTB-GO. Contrairement à ce que certains médias ont affirmé: la FGTB Charleroi n’appelle pas à voter PTB-GO mais se réjouit de ce premier pas vers une unité de la gauche mais en espérant que celle-ci s’élargira par la suite.Nous vous proposons de débattre en présence de notre secrétaire Régional Daniel Piron afin de refaire l’historique depuis 2012. Nous reviendrons sur les raisons de cet appel et le camarade Daniel Piron clarifiera la position de la FGTB Charleroi & Sud Hainaut. Ce sera aussi l’occasion de discuter ensemble des actions à venir et de la stratégie syndicale à mettre en place face aux attaques continues contre les travailleurs et les jeunes.

    • Lien vers le discours de l’appel du 1er mai 2012.
    • Liens vers les brochures

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    => Élections : PTB, VEGA et Gauches Communes – Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite
  • [BROCHURE] 10 objectifs d’un programme anticapitaliste d’urgence

    La deuxième brochure de la FGTB-Charleroi Sud-Hainaut est maintenant disponible en français et en traduction vers le néerlandais. Il s’agit d’un plan d’urgence autour de 10 thèmes, dans une mise en page qui rappelle la première brochure. Parmi les revendications se trouve la réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, sans perte de salaire, avec embauche compensatoire et baisse des cadences ; la re-nationalisation des secteurs libéralisés ou privatisés comme l’énergie, les transports, la Poste, la téléphonie, sous le contrôle des travailleurs et des usagers ; la levée du secret bancaire ; la mise sous strict contrôle de la société de toutes les institutions financières ; …

    Vous pouvez disposer de cette brochure en téléphonant à la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62 ou en nous contactant au 02/345.61.81 et via mail à info@socialisme.be. Vous pouvez également la trouver ici en format PDF.

  • Procès de 5 permanents SETCA BHV licenciés : Méthodes, plaidoiries, discours… quand la direction syndicale s’apparente au patron du syndicat.

    Ce lundi 21 octobre avait lieu l’audience du tribunal du travail de Bruxelles concernant le licenciement pour faute grave des 5 secrétaires syndicaux du SETCa BHV sauvagement licenciés, il y a déjà plus de trois ans, par la direction syndicale du SETCa fédéral. Retour sur les éléments de la plaidoirie de la direction du SETCA fédéral.

    Par un correspondant du PSL

    Plusieurs syndicalistes étaient présents ce 21 octobre pour marquer leur solidarité avec leurs anciens permanents, mais également des syndicalistes de la CNE, et dénoncer les méthodes patronales utilisées par l’appareil syndical.

    En effet, les longues plaidoiries de ce lundi ont remis en évidence les pratiques empruntées par la direction syndicale aux pires patrons. Pratiques que le syndicat dénonce, par ailleurs, dans toutes ses publications destinées aux affiliés et militants :

    • Judiciarisation du conflit : alors que le syndicat dénonce partout le recours systématique aux tribunaux par les directions d’entreprises (en cas de piquets de grève, notamment), il règle le différend qui l’oppose aux 5 en justice en outrepassant les structures décisionnelles régionales. En effet, le Comité exécutif de la section régionale de BHV n’a jamais eu l’occasion de débattre et de voter la question du licenciement pour faute grave des 5 de l’industrie. D’ailleurs, les 5 permanents ont été élus par la base, ce licenciement court-circuite donc les structures de base du syndicat. Seuls les syndicalistes qui les ont élus devraient pouvoir révoquer éventuellement leur mandat.
    • Banalisation de la faute grave : être licencié pour faute grave a des conséquences dramatiques pour un travailleur : licenciement immédiat, sans préavis ni indemnité et, dans la plupart des cas, sanction par l’assurance-chômage pendant plusieurs mois. Dans la loi, ce type de licenciement est exceptionnel et réservé à une faute gravissime, clairement établie. Classiquement, il s’agit de violence au travail, de vol ou de fraude avérée. Tout syndicaliste a à cœur d’intervenir pour éviter que ce mécanisme soit utilisé voire, le cas échéant, de transformer une faute grave en un licenciement normal (lorsque la réintégration n’est vraiment pas possible). Ici, l’organisation syndicale non seulement utilise ce procédé indigne mais le rend collectif (cinq licenciements pour la même soi-disant faute grave) et le banalise car la faute prétendue n’est que l’envoi, jugé déplacé, d’un e-mail. La faute avancée est pour le moins subjective : insubordination, obstruction, atteinte à l’honorabilité ;
    • Criminalisation de la contestation : une divergence de point de vue sur la gestion financière de la régionale est sanctionnée d’une faute grave pour insubordination alors que la contestation est la base du travail syndical des délégués d’entreprise quand ils constatent un dysfonctionnement ou un investissement qui risque d’hypothéquer l’avenir de l’entreprise. Il ne s’agit pas ici de départager qui a ou non raison. Mais si un délégué syndical ne peut plus mettre en question, par des arguments posés, qu’il ait tort ou raison, le projet d’une direction, si cela est à considérer comme une faute grave, alors demain tous les représentants et délégués syndicaux pourraient être licenciés pour faute grave par leur entreprise !
    • Mépris pour les actions et témoignages de soutien aux 5 permanents licenciés : sous prétexte qu’aucun procès-verbal du Comité Exécutif n’acte de contestation du licenciement, il n’y aurait eu aucune protestation ni soutien aux licenciés ;
    • Criminalisation des actions syndicales : paradoxalement, par rapport au point précédent, alors que les permanents licenciés ont organisé pendant des mois après leur licenciement, et avec les nombreux militants qui les soutenaient, diverses actions au sein de l’organisation syndicale pour exiger leur réintégration (manifestations, tractage, occupation, meetings), les dirigeants syndicaux appellent cela des “voies de fait”. Comme le premier patron anti-syndical venu qui va en justice contre un piquet de grève ou une occupation d’entreprise en criant aux “voies de fait”.
    • Espionnage des boîtes mail des licenciés : sur base d’une jurisprudence rendue au pénal selon laquelle une preuve recueillie illégalement peut être recevable en fonction de la gravité de la faute, la direction syndicale se sert de mails relevés illégalement dans les boîtes mail des permanents licenciés. Pourtant, un arrêt de la Cour de Travail de Bruxelles (niveau d’appel) a déjà clairement établi que ce principe n’a pas sa place en droit du travail. Comment le syndicat pourra-t-il demain contester aux employeurs le droit de fouiller dans les boîtes mail de ses travailleurs, pour en sortir, hors de tout contexte, le message un peu maladroit permettant de les incriminer ? De même, un statut Facebook sorti de leur contexte a été utilisé par les avocats du SETCa fédéral, dans les plaidoiries ;
    • Incohérence et mépris : les dirigeants syndicaux reprochent à ceux qu’ils prétendaient licencier d’avoir continué à faire du syndicalisme dans les entreprises et ont tout fait pour les en empêcher (y compris la collusion avec les directions d’entreprise), malgré le soutient des militants de ces entreprises. Mais, de façon complètement incohérente, ils leur reprochent aussi de s’être inscrits au chômage et d’avoir retrouvé de nouveaux emplois, prétextant que cela indique que les licenciés auraient accepté leur licenciement.

    A la fin d’une interview au journal De Standaard, le 4 septembre 2010, le président fédéral du SETCa justifiait son acte en disant “Un syndicat a des budgets et du personnel et doit donc être géré comme une entreprise”. C’est faux, un syndicat n’est pas une entreprise : le pouvoir vient de la base et non d’en haut ; les valeurs et objectifs n’ont rien à voir. En outre, même dans une entreprise, aucun syndicaliste ne peut tolérer de telles méthodes.

    Toutes ces tactiques démontrent que l’appareil syndical est prêt à aller très loin pour museler toute opposition en son sein et à quel point il est important que la base s’organise pour reprendre en main les rênes du mouvement qui lui appartient et créé pour défendre ses intérêts et non ceux d’une petite minorité prête à tout pour préserver sa position.

    Verdict annoncé pour le 2 décembre 2013, au plus tôt ! A suivre…


  • Bruxelles : Action de solidarité ce lundi avec les 5 secrétaires du SETCA licenciés

    Ce lundi, une action de solidarité prendra place au Tribunal du Travail de Bruxelles concernant les cinq secrétaires syndicaux du SETCa sauvagement licenciés en septembre 2010 par la direction syndicale. Un appel a été lancé pour les soutenir devant le tribunal, et nous tenons à le relayer ici, avec des liens vers divers articles que nous avions écris à l’époque.


    Lundi 21 octobre à 14h, tribunal du travail de Bruxelles, place Poelaert 3, 1000 Bruxelles, salle 4.


    Camarades,

    Cela fait maintenant plus de trois ans qu’Eric, Bernadette, Rik, Ria et moi-même avons été sauvagement et brusquement écartés du SETCa, avec en sus l’ignominie d’être accusés de « faute grave ».

    Ce fut un traumatisme pour nous tous. Au-delà des difficultés personnelles, du manque de respect total envers de véritables « combattants » de la cause, cette affaire a ébranlé beaucoup des certitudes et convictions qui nous permettent de tenir bon, au jour le jour.

    Les lenteurs de la justice sont telles que ce sera seulement ce lundi 21 octobre, à 14h, qu’aura lieu l’audience du tribunal concernant notre affaire (du moins pour les trois, moi, Eric et Bernadette, ayant porté l’affaire devant les tribunaux francophones).

    Je vous invite à y participer et, ce faisant, à nous soutenir. Eric n’y sera pas, malheureusement. Mais il aurait apprécié votre soutien, tout comme Bernadette et moi l’apprécierons.

    La plupart d’entre vous n’ont pas abandonné l’espoir de faire vivre les valeurs syndicales au sein du SETCa, et je les en félicite. Il vous sera d’autant plus utile d’être témoins de ce que l’organisation syndicale avance comme arguments contre nous.

    Considérer comme une faute grave, qualifier de « insubordination, obstruction systématique et atteinte à l’honneur » le simple fait d’exprimer, en interne, des réserves sur un projet financier d’une direction, c’est mettre en danger tous les syndicalistes du pays.

    Je vous invite à nous rejoindre à l’audience, ce lundi 21 octobre à 14h, au tribunal du travail de Bruxelles, place Poelaert 3, 1000 Bruxelles, salle 4.


  • Manifestation à Tournai : NON à l'austérité

    Ce matin, une manifestation syndicale a eu lieu à Tournai dans le cadre du plan d’action décidé par le Bureau Fédéral de le FGTB. Cette manifestation – où de 3 à 4000 travailleurs étaient présents – a encore une fois démontré la volonté qui existe a la base pour l’organisation d’actions. On regrettera cependant le manque de clarté du fameux "plan".

    En effet, on a appris les informations sur les actions au compte goutte, plutôt que d’avoir un ensemble de dates prédéterminées et suffisamment connues que pour permettre à chaque militant de trouver sa place dans le plan, mobiliser comme il le peux, prendre des initiatives, etc.

    On aurait espéré l’annonce d’un premier jour de grève générale dans le cadre de ce plan, afin que chaque action permette de construire le mouvement progressivement jusqu’à l’utilisation de l’arme ultime des travailleurs, la grève.

    Soulignons cependant le fait que le président de la Régionale WAPI a évoqué à la tribune la possibilité d’une grève dans la prochaine période. Nico Cué, le président des métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB, écrivait d’ailleurs dans son édito d’il y a quelque jour : "L’heure est à la riposte. Elle doit être à la hauteur des agressions. Quoi d’autre que la grève générale ?"

    Espérons que ces vœux soient exaucés et qu’on rattrape le côté brouillon et mal organisé du "plan d’action" par l’organisation sérieuse d’une grève générale et de sa suite.

    Par Ben (Charleroi)

  • Manifestation : chassez le chômage, pas les chômeurs !

    La FGTB organisait ce jeudi 14 avril à Namur une manifestation en défense des droits des chômeurs. Environ 3000 personnes avaient répondu à l’appel, dont les centrales Secta, TSE, FGTB-J, le PSL, le PTB, Gauches Communes, le MG,… ainsi que plusieurs collectifs engagés dans la cause sociale. A noter également la forte présence de nombreuses délégations d’entreprises touchées par les vagues de licenciements (Caterpillar, ArcellorMittal, Eanon,…).

    Par Loïc (Liège)

    Le but premier de la manifestation était de dénoncer les récentes attaques contre les chômeurs : dégressivité des allocations, allongement du stage d’attente, etc. Cependant, de nombreuses personnes tenaient à dénoncer leurs conditions de vies précaires. L’austérité, par ses cures budgétaires, cherche, à nouveau, à faire payer à la population les fruits de la crise du Capital.

    Ce n’est pas en organisant la misère que l’on construit les richesses, en tout cas certainement au profit du plus grand nombre. Car il est clair que les difficultés financières pousseront certains à accepter les pires conditions de travail qui profiteront au grand Capital.

    Quant aux grands patrons délocalisant, par soucis de ”pérennité” financière, ils laissent derrière eux une masse de travailleurs qualifiés sacrifiés pour leurs profits. Premièrement ces travailleurs se retrouveront sur un marché de l’emploi déjà surpeuplé, ce qui augmentera la concurrence entre travailleurs du même pays. Deuxièmement, cela aura de grandes répercutions sur les finances publiques déjà mises à mal, entre autre par la nationalisation des dettes privées.

    Si nous continuons à suivre la logique du gouvernement Di Rupo 1er, qui est celle du grand Capital, nous ne pourrons jamais plus hausser nos conditions de vies.

    Comme l’a dit la délégation syndical FGTB d’Arcellor ce jeudi, ”Il faut arrêter avec les discours conciliateurs, se mettre en ”mode” lutte, et ce sur un front commun!” Dans ce cas, nous pourrions réellement avoir une chance ne plus subir les lois injustes du capitalisme.

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