Category: Social

  • La Nouvelle-Zélande frappée par une catastrophe écologique sans précédent

    Au large de l’île de Tauranga, au nord de la Nouvelle-Zélande, la situation est dramatique. La quantité de fioul déversée par le porte conteneur libérien Rena est ahurissante. Encore une fois, la soif de profit et ses conséquences en termes d’économies sur la sécurité, le matériel et le personnel ont provoqué une catastrophe environnementale.

    Le porte conteneur s’est échoué dans une baie touristique, à 22 kilomètres à peine de la côte. La marée noire a causé des dégâts importants aux alentours et a rapidement atteint la côte. Le capitaine du navire a directement été arrêté pour avoir mis le bateau en danger et emmené au tribunal de Tauranga, mais sous haute protection policière afin d’éviter la colère de la population. Son avocat avait également demandé que son nom et sa photo ne soient pas publiés pour éviter que “le public se charge lui-même de faire justice”.

    La quantité de fioul déversée dans les eaux a augmenté de jour en jour, de 20 tonnes le premier jour jusqu’à 350 tonnes rapidement. La marée noire, longue de 100 kilomètres, atteindra les plages des semaines durant. La population doit rester éloignée de celles-ci en raison de risques pour la santé. Plus de 500 personnes se sont directement organisées pour tenter de nettoyer les plages, mais le travail est titanesque et le temps particulièrement mauvais, ce qui a également permis que plus de pétrole soit déversé. Le bateau transportait 1300 tonnes, et on peut pomper au maximum 3 à 4 tonnes par heure.

    Les conséquences de ce naufrage se feront sentir longtemps. Même 22 ans après la catastrophe de l’Exxon Valdez en Alaska, tout n’est pas revenu à la normale. Le Rena était utilisé par la plus grande entreprise de porte-conteneurs au monde, MSC. Ce désastre soulève de nombreuses questions: pourquoi le navire a-t-il navigué par mauvais temps, pourquoi est-il venu si près de la côte, les normes de sécurité étaient-elles respectées,… Et, en fait, il est assez aisé de répondre.

    La Rena était un vieux porte-conteneurs qui ne remplissait pas toutes les conditions de sécurité, mais il est toujours possible aujourd’hui d’utiliser des navires aussi dangereux. Ce bateau était grec, mais battait pavillon libérien pour échapper à certaines législations, et le personnel engagé était composé de marins philippins choisis pour être exploités à bas prix et non pour leurs compétences. Laconique, le Centre d’action marin international (ISAC, un syndicat philippin de matelots) a commenté la catastrophe en disant : ‘‘Ce n’est pas surprenant. Tôt ou tard, ce navire devait avoir un accident.’’

  • Condamnation scandaleuse des militants du CAS

    Après trois longues années de procédure, la justice a rendu son verdict concernant les six étudiants inculpés du Comité d’Action et de Soutien aux sans-papiers. Ce mouvement est né sur le campus de l’ULB en réaction à la politique honteuse que mène le gouvernement en matière d’immigration. Leurs revendications sont la régularisation de tous les sans-papiers, la fermeture des centres fermés et l’arrêt des expulsions. Cette problématique est plus que jamais d’actualité: pas plus tard que ce lundi 31 octobre, des sans-papiers qui occupaient un bâtiment vide d’Ixelles ont été expulsés.

    Par Miriam (EGA-ULB)

    Les étudiants du CAS se sont fait interpeler lors d’une action pacifiste à un meeting des libéraux européens. Le but de celle-ci était de mettre en évidence la politique libérale, qui conduit à une situation d’injustice révoltante. La justice a trouvé là un moyen de condamner la solidarité. En effet, ces étudiants ont été condamnés à un mois de prison avec trois ans de sursis ! Ils doivent également verser un euro symbolique aux policiers de la partie civile, une amende de 137 euros par personne et 25 euros au Fonds d’Indemnité de Violences Volontaires (quelle ironie…).

    Nous devons réagir face à cela! À travers la lutte de ces étudiants, c’est la lutte de la solidarité, c’est la possibilité de prendre une position autre que celle du gouvernement qui est en jeu ! Leur arrestation était honteuse et violente (voir la photo ci-contre), et cette condamnation démontre clairement la volonté d’écraser toute détermination, de faire taire l’opposition. C’est une condamnation évidente des mouvements sociaux et tous ceux qui ont conscience de leurs droits les plus fondamentaux, comme celui de pouvoir s’exprimer, doivent se révolter face à cela.

    Les condamnés du CAS nous donnent rendez-vous le 12 novembre 2011, à 13h à la place Liedts, pour répondre à cette agression. Participez vous aussi !


  • Discussion avec trois sans-papiers de la place Fernand Cocq

    Le 31 octobre, une soixantaine de sans-papiers ont été expulsés du Polygone (ancien bâtiment d’AB-3) à Ixelles. Depuis, ils passent leur nuit à Place Fernand Cocq à Ixelles. Ce sont des Afghans, Algériens ou des Marocains venus en Belgique pour trouver des revenus plus intéressants et fuir la misère de leur pays. Jusque là, rien de surprenant, sauf peut-être ce quotidien si banal.

    Par Bruno (Bruxelles)

    Après une discussion avec trois émigrés marocains, nous pouvons vous tracer un portrait de leurs quotidiens. D’abord, ils ont quitté le Maroc, laissant derrière eux des salaires inchangés depuis les années ‘80. Par contre, le prix de la vie a augmenté dans leur pays. Comme l’expliquera un des sans-papiers, quand on doit payer 100 euros de loyers pour une chambre et une cuisine, il vous reste 80 euros pour tenir le mois (le SMIC est de 180 euros).

    Ensuite, ils débarquent en Belgique et recherche à se régulariser. L’un de nos interlocuteurs attend depuis trois ans un domicile, condition sine qua non à toute demande de régularisation. Un autre a obtenu depuis une adresse mais attend toujours depuis 7 ans une réponse à sa demande. En bref, il est facile de dire que l’émigration est motivée par l’ascension sociale mais il est plus dur d’assumer le fait que les salaires ne permettent pas à tout le monde de vivre. Pourtant, on comprend très bien que les mésanges charbonnières migrent en hiver dans nos jardins par manque de nourriture…

    On dit souvent que la lenteur des régularisations entretient un marché parallèle, donc fournit de la main d’œuvre à bas salaire. Au-delà de la rhétorique, le vécu a plus de poids: c’est effectuer douze heures de travail au marché matinal pour 25 euros comme nous dira un des sans-papiers. Il appelle ça de ‘‘l’esclavage moderne’’.

    En recherche d’un logement pour un soir, un des sans-papiers nous explique qu’il s’est rendu à l’asile de nuit, avenue de Stalingrad à Anderlecht. Pour pouvoir profiter d’une des quarante places, il faut piocher la bonne carte dans une main qu’un employé du centre présente. Si la carte est noire, tu restes dehors, si la carte est rouge, tu restes au chaud la nuit. Dans la situation actuelle, les sans-papiers se trouvant dans la rue, ils ne travaillent plus. Comme tout le monde, ils ont besoin de repos pour pouvoir travailler le lendemain.

    Pour finir, ce sont des habitants de la place Fernand Cocq, un Snack et quelques personnes du mouvement des Indignés qui leur sont venu en aide (nourriture, bâches,…). Voilà une réponse concrète aux phrases toutes faites du style : ‘‘Tout le monde à la chance de s’en sortir, il suffit de travailler.’’


    Quelle solution pour la lutte des sans-papiers?

    Le PSL défend la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions et la régularisation des sans-papiers. A cela, nous lions le droit de chacun à avoir un bon travail, avec un bon salaire, par une répartition du temps de travail avec les 32 heures de travail par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour en finir avec le chômage. Ce ne sont pas les sans-papiers ou les immigrés qui sont responsables de la pénurie d’emplois, c’est la soif de profit des patrons et des actionnaires.

    C’est d’ailleurs cette même logique d’avidité capitaliste qui maintient des dictatures dans les pays du monde néocolonial. Nous disons : c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leur victime ! Pour la solidarité internationale des travailleurs, pour le soutien aux révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour en finir avec les causes de la misère qui poussent tant de gens à quitter leur pays pour courir des risques gigantesques dans le vague espoir d’un meilleur avenir. C’est pour cela que nous luttons pour une société débarrassée de l’exploitation capitaliste, pour une société socialiste !

  • “Mes neuf années dans les centres d’asile étaient un véritable enfer”

    Pour cadrer toutes les discussions concernant le droit d’asile et les réfugiés dans leur contexte réel, il est bien utile de prêter l’oreille aux réfugiés eux-mêmes. Personne ne fuit pour son plaisir, mais les chercheurs d’asile sont pourtant traités comme des citoyens de seconde zone. Le PSL s’oppose fermement à l’actuelle politique d’asile en disant qu’il faut s’en prendre aux multinationales qui pillent le monde néocolonial, pas à leurs victimes.

    Nous avons donc parlé du sort des chercheurs d’asile en Belgique avec un jeune réfugié tamoul qui vient du Sri Lanka. Thuva (23 ans) a fuit le pays il y a de cela presque dix ans, avec ses deux frères, sa sœur et sa mère, après qu’une bombe ait tué son père et détruit leur maison. Ils sont premièrement allés à la principale ville du pays, Colombo, mais il était impossible d’y survivre pour Thuva et sa famille. La minorité tamoule est discriminée au Sri Lanka, et le pays a été marqué ces dernières années par une guerre brutale. Dans la dernière phase de celle-ci (jusque 2009), il y a eu au moins 40.000 morts et il est question de nombreux crimes de guerre commis par le régime.

    Thuva explique: “Nous avons quitté le Sri Lanka, et pour ce faire nous avons payé 25.000 euros. Après six mois, nous sommes finalement arrivés en Belgique en 2002, et nous avons demandé l’asile politique. Cela nous a été refusé et ils nous ont transféré au centre d’asile de Florennes. Là, nous avons vécu avec notre famille dans une seule chambre, mais nous avions l’espoir de pouvoir rapidement sortir pour commencer à construire notre vie.

    “La procédure a trainé et trainé et, après trois ans, nous avons reçu l’ordre de quitter le territoire. C’était un choc, un coup très grave. J’avais appris le français et j’allais à l’école, où j’avais d’ailleurs des bons résultats. Mais après cet ordre de quitter le territoire, la motivation avait disparu. Après ces trois ans à Florennes, nous avons vécu cinq ans à Bruxelles et, après, encore un temps à Alsemberg.

    “Il y avait systématiquement de nouvelles procédures et il nous fallait payer des avocats pour pouvoir commencer une procédure et faire appel. Chaque fois, il fallait à nouveau trouver 250 ou 300 euros. Nous étions pris au piège dans un sentiment d’insécurité, notre requête était à chaque fois refusée malgré le fait que la population tamoule au Sri Lanka était victime d’un génocide. L’asile politique nous restait fermé. Finalement, nous avons obtenu des papiers, mais sur base d’une régularisation humanitaire.

    “Ces neuf années dans les centres d’asile et les camps de réfugiés ont été une horreur, un véritable enfer. La moitié de ma vie m’a été volée à cause de ça. Je n’ai pas pu étudier, je vivais dans une insécurité constante et dans des conditions difficiles. C’était neuf années avec cinq personnes entassées dans une chambre, sans source de revenu et sans perspective d’avenir, c’était très dur. En plus, nous sommes arrivés dans différentes parties du pays. J’avais appris le français mais, à Alsemberg, je n’avais pas la permission d’aller dans une école francophone. Je devais donc apprendre le néerlandais, et ils m’ont laissé suivre des leçons avec de petits enfants.

    “Je ne pouvais pas vivre comme ça et j’étais désespéré. A un certain moment, j’ai même tenté me suicider. Après, j’ai écrit des lettres au Roi, à la ministre Turtelboom, à Amnesty International,… Mais tout cela n’amenait à rien. Fin 2009, j’ai participé à un reportage pour Panorama sur Canvas. Après ce reportage, nous avons finalement reçu la nouvelle que nous pouvions rester.

    “J’ai perdu neuf années. Nous avons fuit la guerre et le manque de perspectives, mais nous sommes arrivés dans des centres d’asile où nous avions tout aussi peu d’avenir. Nous avons eu besoin de beaucoup de patience et de courage pour survivre à cet enfer. Mais même maintenant, tout reste difficile. Sans diplôme, on arrive vite dans des boulots d’esclave où nous n’obtenons aucun respect.’’

    Avec d’autres Tamouls, Thuva est actif dans notre pays dans la lutte pour que justice soit rendue à la population tamoule au Sri Lanka. Le PSL participe à ce combat. En mai, nous avons soutenu une action de protestation au Parlement européen contre les crimes de guerre du régime du président Rajapakse et après, une audition au Parlement a été organisée par le député européen Paul Murphy. Avec la campagne ‘‘Solidarité Tamouls’’, nous voulons faire en sorte que la lutte de la population tamoule devienne partie intégrante du mouvement ouvrier belge.

  • Football : Big business vs supporters

    Après une longue période de disputes et de négociations, VOO associé à Telenet (en Flandre) vient de remporter le contrat de football belge pour les 3 prochaines saisons. Les deux entreprises doivent annuellement payer 55,2 millions d’euros, soit 55 fois le montant payé il y a 20 ans à peine. Les grands clubs de la Première Division et leurs managers vont devenir plus riche : ils reçoivent 10 millions en plus par année. Comme toujours, les supporters n’ont qu’à regarder.

    Article de Jarmo (Anvers)

    Le contrat de Telenet et de VOO est limité aux trois matchs les plus ‘‘intéressants’’ par jour de match. Dans ce cadre, ‘‘intéressant’’ signifie ‘‘capables d’attirer le plus grand nombre de spectateurs’’. Il est évident que les supporters des équipes plus petites seront seulement servis si leur équipe joue contre un adversaire ‘‘intéressant’’. Avec un abonnement chez VOO, les supporters du Standard, d’Anderlecht ou de Bruges pourront voir leur équipe jouer chaque semaine. Il n’est pas neuf que les supporters des équipes d’autres divisions soient complètement exclus.

    Les autres matches resteront chez Belgacom. Les supporters des ‘petites’ équipes de Division 1 auront besoin de deux abonnements : une chez VOO et l’autre chez Belgacom. C’est le cas pour la majorité des supporters, qui seront donc incapables de regarder le championnat dans son entièreté.

    Toute la compétition a été réformée il y a deux ans, avec l’objectif de mieux répondre aux intérêts financiers des grands opérateurs de télévision et des grands clubs. Le système de Play Off assure que les grandes équipes jouent plus contre d’autres grandes équipes, il y a donc plus de matchs ‘‘intéressants’’, et donc plus rentables. Les équipes ‘‘moins intéressantes’’ peuvent entretemps jouer dans l’indifférence en Play Off 2, ou aucun prix n’est directement à gagner. Ainsi, l’écart entre les clubs ‘‘intéressants’’ (qui sont riches et obtiennent beaucoup de pognon par la télévision) et les ‘‘moins intéressants’’ (qui ont moins de fonds en provenance de la télévision, voir pas du tout) s’amplifie. Les petites équipes sont donc condamnées à rester petites, elles n’auront jamais de moyens suffisants pour rivaliser avec les plus grands clubs.

    Sous le capitalisme, les compétitions sportives deviennent toujours plus une vulgaire farce où seul comptent les profits financiers des grands clubs et des chaines de télévision. Avec en plus la hausse du prix des billets, le système des contrats de télévision assure que de plus en plus de supporters quittent le terrain. Ces supporters n’ont en tout cas rien à dire dans la gestion de leur équipe, ils ne peuvent que regarder passivement se faire la répartition inéquitable de l’argent de la télévision, qui prédétermine les chances de leur équipe.

    Il s’agit d’un exemple de la façon dont les intérêts commerciaux constituent la base de ce système capitaliste où tout est contrôlé. Même nos loisirs sont touchés, et détruits par le pognon. Nous sommes pour une compétition loyale, passionnante et participative, avec une répartition égale des ressources et le contrôle démocratique des supporters sur la gestion de leur équipe.

    Banderole réclamant la suppression du contrat de football

  • Opportunité Gigantesque pour les Multinationales

    Le 29 mai 2011, une action a été menée à Wetteren, contre une expérience menée sur un champ expérimental et concernant des pommes de terre génétiquement modifiées. Abstraction faite de nos positions au sujet des actions directes telles que menées autour de ce thème, nous devons bien entendu admettre que l’utilisation d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) pose plusieurs problèmes.

    Article de Jon Sneyers

    Qui contrôle les OGM ?

    Le recours massif à des monocultures colossales de plantes génétiquement identiques implique d’énormes risques si de nouvelles maladies ou de nouveaux parasites émergent. Pour les agriculteurs eux-mêmes, OGM est synonyme de dépendance face aux multinationales qui possèdent les brevets. Ces multinationales, BASF et Monsanto, n’hésitent pas à intenter des procès aux agriculteurs qui utilisent une partie de leur récolte comme semence pour l’année suivante (ainsi, de 1995 à 2004, Monsanto a poursuivi 147 agriculteurs et 39 entreprises agricoles américains pour violation de brevet). Même les voisins qui n’utilisent pas de graines génétiquement modifiées et qui sont contaminées peuvent être condamné à d’énormes amendes pour violation de brevet. Dans le monde néocolonial, ce genre de pratiques a déjà poussé des milliers d’agriculteurs au suicide.

    Les modifications génétiques pourraient être utilisées de façon bénéfique à la société, mais pas sur base de la soif de profit qui est la motivation première de Mosanto & Co. La résistance croissante aux OGM pose des questions importantes : qui tire les ficelles de la société et comment ce contrôle est-il utilisé ?

    Licenciée pour avoir soutenu une action anti-OGM

    L’action de Wetteren – où de 15 à 20% du terrain a été endommagé – a été qualifiée par les politiciens et les médias traditionnels comme violente et dirigée contre la ‘‘liberté de recherche’’. La recherche réelle est cependant bien moins libre et indépendante que celle présentée dans les médias. Le manque de moyens public pousse les universités et institutions de recherche scientifique de plus en plus dans les bras du financement privé.

    Barbara Van Dyck, chercheuse au département d’urbanisme de la Katholieke Universiteit van Leuven (KUL) a été licenciée – et est interdite d’exercer sa profession – pour avoir soutenu cette action (hors de ses heures de travail et dans le cadre d’un engagement personnel). Elle n’a même pas détruit de pommes de terre transgéniques, il lui a suffit de donner son avis pour être licenciée.

    La délégation syndicale de la K.U.Leuven lutte évidemment contre ce licenciement abusif. Si un désaccord est une raison suffisante pour un licenciement, c’est un précédent très dangereux. Quelles opinions seraient encore permises ? Quel est le prochain pas ? Réprouver certaines expériences médicales ne serait plus toléré ? Un mathématicien athée fondamentalement en désaccord avec l’église catholique serait lui aussi menacé dans une université catholique ? Nous nous opposons aussi à la manière dont ce licenciement a été opéré.

    Les syndicats exigent la réintégration immédiate de Barbara Van Dyck et, en plus, revendiquent une nouvelle convention collective de travail pour le personnel académique où la procédure de licenciement concernant la ‘‘déontologie scientifique’’ seraient précisée en détail et des sanctions prévues pour toute violation. Nous pensons en définitive qu’un large débat social est nécessaire sur la liberté de recherche et la liberté d’expression, sur les brevets et sur la recherche scientifique publique.

  • Capitalisme et crise écologique

    L’actualité récente a été marquée par des catastrophes industrielles et écologiques d’ampleur phénoménale (désastre nucléaire de Fukushima, catastrophe de BP au Golfe du Mexique, vagues de boues toxiques en Hongrie, crise alimentaire et contamination en Allemagne,…) tandis que les conséquences du réchauffement climatiques deviennent sans cesse plus concrètes. Actuellement, la Corne de l’Afrique (Éthiopie, Somalie, Érythrée,…) connait sa plus grande sécheresse depuis 60 ans. Si le changement climatique n’est pas le seul facteur de cette crise qui touche plus de 10 millions de personnes, il n’en reste pas moins déterminant. Le capitalisme a largement illustré ce qu’il réserve en termes de crises écologiques et de gestion de celles-ci.

    Les discours n’ont pas manqué pour accuser ”l’Homme”. Pareille vision des choses est bien pratique pour les gouvernements, grands patrons et actionnaires puisqu’elle les place au même degré de responsabilités que les simples travailleurs. Cette logique s’est même retrouvée chez certains militants de gauche qui ont critiqué la ”société de consommation” et ont parlé de ”décroissance”. A la base de ce raisonnement se trouve un raccourci théorique, la négation de la question fondamentale de la production. Mais, en parallèle avec l’approfondissement de la crise économique, la conscience que le capitalisme lui-même est une menace pour l’environnement s’est développée.

    La catastrophe de BP a constitué la pire marée noire qu’ait connue le monde. Pendant plusieurs mois, ce sont près de 800 millions de litres de pétrole qui ont été déversés. Le numéro deux mondial du secteur pétrolier avait rogné sur les coûts de sécurité et volontairement ignoré une longue liste d’incidents qui sonnaient comme autant d’avertissements, comme en 2005 lorsque la plateforme en haute mer de Thunder Horse avait failli s’effondrer dans les eaux du Golfe du Mexique. Mais cette politique – où le déni du risque écologique s’est accompagné de soutien à des dictatures ou à des troubles (Azerbaïdjan, Angola, etc.) – a permis aux actionnaires de voir grandir leurs dividendes. La même soif de profit se trouve derrière la catastrophe nucléaire de Fukushima où, pour économiser sur la sécurité, on a été jusqu’à recruter des sans-abris pour s’occuper de l’entretien de la centrale.

    ”Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé”

    Les discussions sur le réchauffement climatique ont entraîné de nombreuses discussions internationales. Les Conférences des Nations Unies sur le Climat impressionnent tant par leur nombre (celle de Copenhague en 2009 était déjà la quinzième, et il y a encore eu celle de Cancun en 2010) que par leur faillite. Cet échec n’est pas étonnant. On estime que si les mesures nécessaires afin d’enrayer le réchauffement climatique avaient été mises en place il y a une quinzaine d’années, cela n’aurait même pas coûté 3% du PIB mondial par an. Toutefois, même ce léger coût est complètement hors de question pour les différentes puissances impérialistes, qui se focalisent sur le maintien de la rentabilité à court-terme des multinationales qu’elles représentent, et cela malgré le fait qu’il est assez largement reconnu qu’à long terme, les coûts de l’inaction actuelle pourraient être bien supérieurs. Cette attitude avait été synthétisée par Hugo Chavez, qui avait déclaré à l’occasion de la Conférence de Copenhague : ”Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé”.

    Reste à savoir quels actes poser et, sur cet aspect comme sur d’autres, la rhétorique de Chavez peine à trouver un prolongement pratique. En avril 2010, le président bolivien Evo Morales avait appelé à une Conférence des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre mère, à laquelle participait également Hugo Chavez. Morales avait déclaré à la session d’ouverture : ”Ou meurt le capitalisme ou meurt la Terre Mère”. Mais pour les 20,000 représentants de mouvements sociaux, de syndicats, d’ONG, d’organisations politiques,… La manière de lutter contre le capitalisme est restée extrêmement floue et la conférence en est restée à une déclaration à destination de la conférence des Nations Unies de Cancun. Une opportunité gigantesque a donc été gaspillée pour parvenir à un plan d’action international pour le climat, avec un agenda de manifestations internationales, de journées d’action et même de journées de grève.

    Renverser le capitalisme

    De la même manière que nous avons besoin d’une résistance internationale face à la crise, nous avons besoin d’une riposte internationale contre la destruction de notre environnement. Les responsables sont d’ailleurs les mêmes, ces deux mouvements doivent se rejoindre autour de la seule force capable de bloquer l’économie et de la faire ensuite fonctionner pour ses propres intérêts: la classe des travailleurs.

    C’est pourquoi nous défendons la nationalisation du secteur de l’énergie, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles, tout comme pour les autres secteurs clés de l’économie. Ce n’est qu’ainsi que suffisamment de moyens pourront être libérés pour une réelle recherche scientifique indépendante destinée à avoir une production (énergétique ou autre) écologiquement responsable. C’est aussi pourquoi nous sommes favorables à des solutions collectives et non à des sanctions individuelles. Les ”écotaxes” font endosser au consommateur la responsabilité des méthodes de production et de distribution capitalistes, alors qu’il n’a strictement rien à dire à ce sujet tandis que les riches peuvent continuer à polluer contre une amende proportionnellement très légère face à leurs revenus.

    Nous défendons aussi que se soit aux organisations de travailleurs de prendre en charge les secours aux victimes lors de catastrophes. Lors des pluies torrentielles qui ont touché le Pakistan en 2010, certaines régions n’avaient reçu aucun secours plusieurs semaines après la catastrophe et, à d’autres endroits, les riches s’étaient accaparés les groupes électrogènes et l’aide alimentaire tandis que les spéculateurs stockaient la nourriture et les biens de première nécessité et ont profité de la pénurie de nourriture, d’eau potable, de tentes ou de médicaments pour fortement augmenter les prix et engranger de juteux bénéfices.

    En définitive, seule une société réellement socialiste, basée sur le contrôle, la gestion et la planification démocratique de l’économie par les travailleurs et la population permettrait d’organiser les mesures de préventions, d’augmenter la sécurité dans les activités industrielles et de préserver l’environnement ainsi que les travailleurs tout en évitant le gaspillage énorme de ressources qui caractérise le capitalisme.

  • La “Gay pride” moscovite et la lutte pour l’égalité

    CIO à Moscou

    Une fois de plus, comme toujours à cette époque de l’année, la une des nouvelles internationales est remplie d’images de militants LGBT en train de se faire arrêter à Moscou et confrontés à la violence de l’extrême-droite et de la police. Mais les journalistes ne montrent que rarement ce qui se passe réellement derrière les caméras. Cette année, la campagne pour les droits des LGBT à Moscou a montré que le mouvement est divisé, non seulement en ce qui concerne les tactiques, mais aussi en ce qui concerne la direction politique qui doit être prise.

    22 mai – la “Marche pour l’égalité”, dirigée entre autres par les membres du CIO

    Depuis son lancement, la “Gay Pride” à Moscou s’est aliénée un nombre croissant de militants LGBT par son approche, qui est basée non pas sur des tentatives de mobiliser la plus large couche de LGBT possible et de les unifier dans la lutte avec d’autres groupes qui subissent des discriminations, en particulier les femmes. À la place, ce mouvement s’est basé sur une approche qui consiste purement à “faire de la com”, marketing, en invitant des personnalités internationales bien connues pour participer à un spectacle élitiste dans le centre-ville qui, de la manière dont il est organisé, ne peut mener qu’à l’arrestation de ses participants. Il ne fait absolument rien pour rallier à soi l’opinion publique ; au lieu de ça, il se présente simplement en tant que petite minorité persécutée qui se bat contre le reste de la société. Comme un de leurs organisateurs l’a écrit sur son blog : « Mieux vaut avoir deux militants et mille journalistes, plutôt que mille militants et deux journalistes ». Leur approche élitiste et arrogante a été démontrée lors d’un talk show télévisé, quelques jours seulement avant la gay pride, lorsque leur principal organisateur Nikolaï Alekseïev a déclaré de but en blanc qu’il « chie sur ce que pense la majorité de la population ». (Toute personne qui se rend sur son blog peut aussi lire de merveilleux commentaires sur ce qu’il pense des juifs ou de Lady Gaga, de même qu’en ce qui concerne la “pute clandestine” qui aurait selon lui été utilisée pour discréditer Dominique Strauss-Kahn).

    Cette année, la “Gay pride” n’a pas échappé à cette règle. Des dizaines de milliers d’euro ont été dépensé pour faire venir des gens tels que Peter Tatchell du Royaume-Uni, les militants LGBT Dan Choi et Andy Thayer, avec aussi Louis-Georges Tin qui est venu de France. Ces derniers ont été détenus par la police aux côtés de trente autres personnes, dont la moitié étaient des partisans d’extrême-droite qui avaient tenté d’attaquer la Gay pride.

    La réalité est que le mouvement pour la “Gay pride” russe est en crise. Il n’a été capable de mobiliser que quelques dizaines de gens – après tout, à quoi bon venir à une manif si c’est juste pour se faire arrêter sans que cela n’émeuve le moins du monde l’opinion publique ? L’ampleur de la crise a été démontrée par le comportement de son dirigeant, Nikolaï Alekseïev, qui n’est même pas venu à la Pride, sous prétexte qu’il se serait fait mal au pied lors du talk show deux jours auparavant.

    Mais ce n’est pas que son pied qui a été blessé lors de l’émission “Duel”. Sa fierté en a elle aussi pris un fameux coup. L’émission consiste à un débat entre deux orateurs debout chacun derrière une barrière, faisant participer également le public. Face à un membre dirigeant du parti de Poutine, Russie unie, et à un public composé de droitiers et de fanatiques religieux, il s’est avéré complètement incapable de mettre en avant le moindre argument. Même lorsqu’on lui a simplement demandé quel était la revendication de la Gay pride, tout ce qu’il a pu sortir a été la décision de la “Cour européenne des droits de l’Homme” qui disait que c’était mal d’interdire la marche. Confronté à des questions de plus en plus provocantes, il a craqué et s’est enfui du plateau.

    26 mai – Jennia Otto lors de l’émission “Duel”

    Heureusement, une membre du CIO, Jennia Otto, est parvenue à bondir sur le podium et à prendre sa place. Elle a été un véritable électrochoc. En à peine trois minutes, elle a été vue par trois millions de gens, a annoncé le fait qu’elle est membre du CIO, a rabattu leur caquet aux bigots, a expliqué que l’enjeu de la campagne n’est pas le droit des LGBT à organiser des carnavals, mais fait au contraire partie prenante de la lutte de tous les opprimés – LGBT, femmes, travailleurs, immigrés – pour leurs droits et pour l’égalité. Ce soir-là, le site web du CIO russe a quasi explosé sous l’afflux de visites, 6000 personnes tentant d’en savoir plus sur la position de Jennia et du CIO. (L’émission peut être regardée ici : http://www.youtube.com/watch?v=PvoPuswCqu0 – l’intervention de Jennia démarre après 50 minutes)

    Un peu plus tard, Alekseïev a fait l’âpre commentaire suivant : « Grâce à Dieu, il n’ont pas laissé l’anticapitaliste parler pour plus de quelques minutes. Je devrais dire ici ce qui est important. Je suis un fidèle partisan du système capitaliste. Je suis contre le communisme, le socialisme, l’égalité, l’unité des travailleurs du monde entier et toutes ces conneries paranoïaques. Le capitalisme triomphera, et avec lui, la Gay pride ».

    Le fait est qu’il y a un mouvement croissant de militants LGBT qui lient leur lutte à la campagne pour l’égalité et qui cherchent la victoire via l’unité avec les autres couches opprimées dans une lutte commune contre le capitalisme. À peine quelques jours avant la Gay pride, une formidable “Marche pour l’égalité” a rassemblé plus de 80 militants LGBT, féministes et socialistes, qui sont parvenus à descendre toute une rue du centre de Moscou. Le CIO a joué un rôle crucial dans l’organisation de cet événement.

    Les autorités avaient refusé d’accorder l’autorisation pour cette marche, sous prétexte qu’elle « provoquerait une réponse hostile dans la société » et qu’elle « pourrait avoir un effet négatif sur la santé psychologique des enfants et des adolescents ». De telles considérations, évidemment, n’empêchent pas les autorités d’autoriser des marches fascistes destinées à renforcer les sentiments homophobes. Mais au contraire de la Gay pride, la Marche pour l’égalité n’avait pas pour objectif l’arrestation de ses participants. Ceux-ci s’étaient donné rendez-vous à un endroit secret ; certains membres avaient été envoyés en reconnaissance afin de détecter toute présence policière le long de l’itinéraire ; puis, lorsque la police est arrivée, un plan de dispersion maintes fois répété a été mis en œuvre.

    Tout en défilant, les manifestants ont entre autres scandé : « Non à la discrimination sur base du sexe ou de l’orientation ! », « Non à la discrimination, oui à l’émancipation ! », « À bas le fascisme, l’homophobie et le sexisme ! », « Mon corps m’appartient ! », « Égalité sans compromis ! », « Les travailleurs sont unis, ne laissons pas les racistes les diviser ! », « Tout comme deux et deux font quatre, seule la lutte nous permet de gagner des droits ! », « À bas le capitalisme ! ».

    Clairement, alors que la Gay pride devient de plus en plus isolée, le soutien croit pour des événements tels que la Marche pour l’égalité, qui en est à sa deuxième édition cette année. Les membres du CIO jouent un rôle crucial dans cette marche, afin de garantir le fait que les idées socialistes y soient clairement mises en avant. Ils ne limitent pas la lutte pour les droits des LGBT à un événement médiatique qui se déroule une fois par an, mais mènent campagne toute l’année contre toutes les formes de discriminations, de répression et d’exploitation en montrant au cours de ce processus que dans le cadre d’une lutte commune, les travailleurs perdent leurs préjugés et leurs stéréotypes. Au contraire d’Alekseïev pour qui “le capitalisme vaincra”, de nombreux jeunes militants LGBT voient bien que la discrimination exercée à leur encontre est liée aux injustices dans l’ensemble de la société, et en tirent des conclusions socialistes. Le CIO en Russie, en liant la lutte pour l’égalité à la lutte contre le capitalisme et pour le socialisme, est convaincu que c’est uniquement par cette stratégie que le mouvement peut être construit et qu’une victoire peut être obtenue.

  • Retour sur la Gay Pride 2011

    Cette année, la Gay Pride a attiré 45.000 personnes, soit 10.000 de plus que l’an dernier, autour de trois revendications retenues par les organisateurs : la lutte contre les stéréotypes de genres, la lutte contre l’homophobie en milieu scolaire et la solidarité internationale. Pour notre organisation, la Gay Pride 2011 fut aussi un succès tant au niveau de notre visibilité qu’au niveau du nombre de journaux, de brochures et de badges vendus en une telle occasion.

    • Rubrique LGBT de ce site

    Nous sommes intervenus avec une équipe d’une trentaine de camarades du PSL venus de tout le pays. La mobilisation dans nos sections francophones a été particulièrement fabuleuse cette année. La commission LGBT du PSL a bien entendu pu compter sur la participation et la solidarité des camarades hétéros, parce que la lutte contre l’homophobie nous concerne tous, tout comme le lutte contre le racisme ou encore contre le sexisme. Cette solidarité est bien comprise par tous les militants du PSL.

    Une première délégation anti-capitaliste à la Gay Pride !

    C’est la première année aussi que nous organisons une délégation anticapitaliste au sein même de la Pride, et nous avons très bien été accueillis par les associations LGBT. Plusieurs organisations de gauche nous ont rejoins (LCR, réseau antifasciste de Liège,…). Et nous avons vu une grande ouverture par rapport à nos idées : beaucoup de monde venait spontanément au stand, prenaient des photos de notre délégation et de notre banderole ou encore reprenaient nos slogans tels que "Gouines, pédés, trans, hétéros, l’égalité reste à gagner" ou "C’est pas les LGBT qu’il faut discriminer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer", mais le slogan le plus populaire, au vu de l’actualité qui agite l’Eglise belge, était sans doute "Léonard t’es foutu, les LGBT sont dans la rue".

    Nous pensons qu’il est important que les organisations qui combattent le capitalisme soient présentes à la Pride parce que l’égalité est loin d’être une réalité pour les LGBT d’ici et d’ailleurs. Nous allons continuer sur cette voie. Lutter contre l’homophobie, c’est se battre contre un système qui s’appuie sur toutes les différences qui existent entre nous afin de mieux assoir son autorité en nous divisant.

    Un tout grand merci à toutes et tous pour ce formidable succès. Nous n’allons d’ailleurs pas attendre la prochaine Gay Pride pour agir à nouveau sur ce terrain. En effet, tout au long de l’été nous serons par exemple présents sur les différents festivals afin d’expliquer aux jeunes pourquoi il est important de lutter tous ensemble contre l’homophobie. Si toi aussi tu veux t’impliquer dans ce combat, prends contact avec la commission LGBT du PSL.

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