Category: Social

  • LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE HORS DES GRIFFES DU SECTEUR PRIVÉ !

    Action de protestation au siège clientelle de Luminus à Liège

    Cet été a brutalement remis la question environnementale à l’avant-plan de l’actualité; inondations au Pakistan, incendies gigantesques en Russie… les exemples ne manquent pas. Au coeur de cette question se trouve celle de la production d’énergie. Aujourd’hui, tout est sacrifié sur l’autel du profit, et la catastrophe de BP dans le Golfe du Mexique en a parfaitement illustré les conséquences. Ce 15 septembre, une action aura lieu dans ce cadre à Liège, devant le siège de la société Luminus.

    Luminus est la seconde entreprise énergétique du pays, qui se dit le producteur le plus ‘vert’ de Belgique et affirme être on ne peut plus respectueux des gens, du personnel comme des clients. Dans les deux cas, il ne s’agit que de publicité hypocrite.

    Luminus se vante d’avoir 12% (whaaaa…) d’énergie renouvelable dans sa capacité de production, mais passe sous silence des mesures comme le remplacement de centrales hydrauliques en 2007 par des centrales thermiques. Résultat selon les syndicats : 250.000 tonnes de CO2 en plus chaque année dans notre atmosphère.

    Au niveau social également, Luminus est loin d’être un exemple… Depuis juin 2007, tous les fournisseurs d’électricité doivent appliquer un tarif social pour les locataires d’un logement social dans un immeuble chauffé au gaz naturel. Luminus n’a toujours rien fait. En province de Liège, cela concerne six sociétés de logement social, soit 1.745 ménages et une perte de 750.000 euros pour ces locataires défavorisés.

    Il est malheureusement clair que tant que l’économie sera dirigée par une élite avide de profits, la situation actuelle ne fera que se dégrader. Voilà pourquoi, selon nous, il faut retirer le secteur énergétique des mains du privé, le nationaliser et le placer sous le contrôle démocratique et collectif des travailleurs et des usagers. La société devrait être organisée pour satisfaire les besoins de tous et avec le respect de l’environnement. Et non pour être esclave de la soif de profits de quelques uns. Toi aussi, participe à notre action et renforce le mouvement.

    Rendez-vous ce mercredi 15 septembre, à 13h30, devant le service clientèle de Luminus, n°37-39 Boulevard d’Avroy à Liège.

  • Un homme agressé à Bruxelles parce qu’il est homo : L’homophobie n’a pas pris de vacances !

    On a assisté à une surenchère de haine contre les homosexuels durant tout l’été. Les propos homophobes se sont succédés sur la scène publique, notamment lors de différents festivals. C’est dans ce contexte qu’un homme s’est fait tabasser à Bruxelles en raison de son orientation sexuelle. Retour sur un été plus qu’homophobe.

    Fin du mois d’août, par un samedi après-midi ensoleillé, deux hommes se jettent sauvagement sur un gay au milieu de la rue du Brabant à Schaerbeek. Quelques minutes plus tard, la police retrouve le jeune homme à terre, le visage ensanglanté. La victime doit subir 30 jours d’incapacité de travail. «Il a reçu plusieurs coups de pied à la tête sans répliquer. Ils se sont acharnés.», confie un témoin qui a renseigné directement la police quand au motif de l’agression : l’homophobie. L’un des deux auteurs a par ailleurs été arrêté. Le secrétaire d’Etat à l’égalité des chances, Bruno De Lille (Groen), veut lancer une campagne contre l’homophobie et inciter davantage les policiers à tenir compte du caractère homophobe des agressions. «Il faut agir, je ne connais aucun homo qui ne sait jamais fait insulter à Bruxelles», poursuit-il. «Mais cela ne suffira pas…» En effet, la capitale est régulièrement le théâtre d’attaques homophobes. En mars dernier, deux réfugiés palestiniens et algériens ont été agressés par des homophobes dans le métro à une heure d’affluence. Dans l’ambulance qui le guidait à l’hôpital, l’un d’eux confiait alors «J’ai fui la haine, je ne veux pas la retrouver ici.» (voir notre article à ce sujet)

    Retour sur un été plus qu’homophobe.

    Au début de l’été, le festival Couleur Café a été contraint de déprogrammer un chanteur appelant au meurtre des homosexuels. Les organisateurs ont dû remballer leur homophobie au placard au moment où les pouvoirs publics, subsidiant l’évènement, menaçaient de ne plus financer le festival. Mais les organisateurs se sont alors offusqués de «l’intolérance des homosexuels vis-à-vis de ce chanteur», attisant ainsi la haine homophobe (voir notre article à ce sujet)

    Quelques jours plus tard, un autre chanteur jamaïcain était invité au festival de Dour. Avec un discours très explicite : «Les sodomites et les pédés, moi je les flingue. Démembrez-les avec une machette, coupez, poignardez, fusillez-les.» Mais malgré la forte mobilisation des associations LGBT, l’appel au meurtre des homosexuels n’a hélas pas pu être empêché lors de ce festival. Les organisateurs Carlo Antonio (CDH) et Eliane Tillieux (PS) préféraient sans doute récolter quelques euros supplémentaires au détriment des droits humains. Peu importe les conséquences… Les intérêts des uns font le malheur des autres, dit-on… (voir notre article à ce sujet)

    Des menaces de mort homophobes ont aussi surgis contre le préformateur Elio Di Rupo. Dans une lettre anonyme, on menaçait «dans un futur pays musulman comme la Belgique, un homosexuel ne peut en aucun cas devenir premier ministre». De plus, on ne peut pas oublier les déclarations du nouveau chef de l’Eglise belge fraichement nommé par le Vatican, Mgr Léonard affirmant que «les homosexuels sont anormaux». Ainsi que les propos moyen-ageux du N°2 du Vatican qui associe allègrement homosexualité et pédophilie. Des messages de haine envoyés à tous (voir notre article à ce sujet)

    Dans un tel contexte où l’on voit une telle complaisance pour les propos homophobes, il ne faut pas s’étonner de la montée de violence envers les homosexuels. Parce que quelque part, si Mgr Léonard et des chanteurs comme Bennie Man et Capleton l’ont répété tout l’été, c’est que ça doit être vrai… C’est ainsi par exemple qu’on apprend qu’un homme de 26 ans vient d’être condamné pour une agression à caractère homophobe particulièrement violente. Cet habitant d’Ixelles s’était en effet introduit chez son voisin en l’insultant de «sale pédé». Il avait tout d’abord frappé la victime avec un bâton, puis avec une ceinture et encore avec ses poings et ses pieds. Il avait obligé l’homme à se déshabiller complètement, l’avait étranglé et étouffé avec un sac en plastic. Ensuite, l’Ixellois avait conduit sa victime dans un endroit isolé et placé dans un trou, creusé dans le sol, d’environ 50 centimètres à 1 mètre de profondeur. Il lui avait uriné dessus, l’avait recouvert de branches et de feuilles, puis laissé pour mort.

    Si nous voulons empêcher de tels actes homophobes, nous devons rester intransigeants face à ceux qui veulent diffuser la haine. Nous devons lutter pour empêcher toute prise de parole qui incite à la haine contre les homosexuels, que ce soit lors de festivals, dans les églises, ou au parlement…

    Nous voulons lutter contre toutes les discriminations et en particulier contre l’homophobie. C’est pourquoi le PSL/LSP participe chaque année à la Gay Pride et milite tout l’été avec du matériel contre l’homophobie lors des festivals. Nous voulons mener ce combat avec la grande majorité des gens, comme les jeunes, les travailleurs avec ou sans emploi et leur famille. Nous sommes convaincus que c’est à nous de mener ensemble la lutte contre ceux qui veulent nous diviser – que se soit sur base des origines, des sexes, des opinions… ou des préférences sexuelles – pour mieux nous exploiter. Nous pouvons mettre en place une société sans oppression, ni exploitation, ni discrimination où plus personne n’y aura aucun intérêt : une société socialiste démocratique.

  • Russie : Le Président Medvedev suspend la construction de l’autoroute de Khimki

    La lutte doit continuer afin de sauver l’environnement et de défendre nos droits démocratiques !

    Comme nous l’avons rapporté sur ce site, un de nos camarades dirigeants en Russie, Igor Yassine, ainsi que deux autres membres du CIO, ont brutalement été attaqués par des malfrats le samedi 7 août, après une action de protestation pacifique dans le centre de Moscou contre le projet de construction d’une nouvelle grand’route à travers la forêt de Khimki, qui fait partie de la ceinture verte autour de Moscou. C’est Vinci, une multinationale française, qui a obtenu le contrat pour ces travaux.

    Ces trois membres du CIO ont subi des blessures, Igor s’en sortant avec une fracture du crâne. Il n’est sorti de l’hôpital qu’il y a quelques jours.

    Jeudi passé, le Président russe Dmitry Medvedev a annoncé la ‘‘suspension’’ des travaux de cette route. Comme l’écrit Igor Yassine ci-dessous, cette décision a été prise pour toute une série de raisons dont la large opposition à cette route du fait des habitants et de militants. Les actions de protestation organisées internationalement par les membres et sympathisants du CIO à la suite des attaques brutales contre Igor, d’autres membres du CIO et d’autres militants environnementaux (piquets devant les ambassades russes, actions devant les bureaux de Vinci,…) ont sans nul doute également eu un effet sur les autorités russes, ce qui illustre l’importance de telles actions de solidarité.

    Igor Yassine, CIO Moscou

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    Pour en savoir plus:

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    Jeudi soir passé, le Président russe Dmitry Medvedev a publié une annonce vidéo sur son blog dans laquelle il a annoncé la suspension de la construction de l’autoroute Moscou-Saint-Pétersbourg, qui devrait traverser la forêt de Khimki, jusqu’à ce qu’il y ait un ‘‘débat public et d’experts plus approfondi sur la question.’’ Cette annonce a suivi de peu la nouvelle sensationnelle que Russie Unie (Yedinaya Rossiya), le parti dirigeant en Russie, s’était adressé au Président pour lui demander de mettre un terme à la construction de la route.

    Qu’est-ce que cela signifie pour la forêt, pour ceux qui se sont battus pour la protéger, pour le mouvement large de protestation et pour les autorités russes ?

    Il ne fait aucun doute que la décision de Medvedev marque une retraite qui lui a été forcée par ceux qui ont activement mené campagne contre la destruction de cette partie de la ceinture verte de Moscou, si nécessaire. Bien entendu, ce succès a été facilité par la participation de musiciens et militants russes connus, mais le spectacle de Yourii Shevtchouk (un des rockers les plus célèbres de Russie) sur la place Pouchkine, ou son duo avec Bono n’aurait pas remporté un tel écho s’il n’y avait pas déjà eu un tel mécontentement dans la société auparavant. La retraite du gouvernement est notre victoire ; c’est une claire victoire par les résidents et pour les militants. (1)

    A l’annonce d’une nouvelle si inattendue de la part des dirigeants du pays, la dirigeante des défenseurs de la forêt, Yevgueniya Tchirikova a déclaré à la presse qu’elle était si heureuse qu’elle allait maintenant voter pour le parti au pouvoir ou pour Medvedev lui-même. Il est toutefois bien trop tôt pour célébrer la victoire finale dans le combat pour sauver la forêt.

    Au moment même où la suspension des travaux a été annoncée, il est devenu très clair que la pression sur les antifascistes et sur les adversaires du régime allait s’intensifier. Des dizaines de militants antifascistes ont été arrêtés pour être interrogés. Près de 260 jeunes ont été détenus par la police dans la ville de Zhoukov, non loin de Moscou, pour avoir tenté de participer à un concert antifasciste. A Moscou, Lev Ponomorev, un des plus célèbres défenseurs des droits de l’homme en Russie, a été arrêté lors du concert place Pouchkine et condamné à trois jours de prison. Son crime est d’avoir porté un drapeau russe le long d’une des principales artères de Moscou, alors que c’était justement le Jour du Drapeau (2) !

    Deux jeunes antifascistes, Alekseï Gaskarov et Maksim Solovov, sont toujours détenus et font face à des accusations qui pourraient les voir emprisonnés pour plusieurs années. Ceci contraste fortement avec l’absence d’une réponse policière contre les malfrats qui ont attaqué le camp des opposants dans la forêt, ou après la violente attaque contre trois militants du CIO à Moscou quelques jours plus tard, malgré le fait que le directeur de la compagnie sous-traitante impliquée dans le chantier de la route a semblé admettre dans la presse russe qu’il avait bel et bien payé ces brutes.

    Les dirigeants s’entrechoquent

    Les zigzags du parti Russie Unie et la retraite du Président Medvedev sont un signe clair que les autorités au pouvoir ont du mal à faire tenir les choses ensemble, et s’inquiètent de leur baisse dans les sondages d’opinion. Quelques semaines plus tôt, la ‘‘Jeune Garde’’, un des groupes de jeunes sponsorisés par le Kremlin, a organisé un groupe en soutien à la nouvelle autoroute, et publié toute sortes de poisons au sujet des défenseurs de la forêt. Les ‘‘Nashi’’, un autre de ces groupes de jeunes, ont tenté d’organiser une action de provocation lors du concert à Moscou. Toutefois, la pression croissante de la base, la détermination des résidents et des militants, la récente vague de chaleur et de pollution et le caractère instable de l’économie russe ont tous contribué à convaincre des parties de l’élite russe qu’il lui fallait changer de ton.

    Le maire de Moscou, Yourii Louzhkov, tente maintenant d’affirmer qu’il a toujours été opposé à la construction de cette route à travers la forêt, bien qu’il ait ordonné à la police d’agir contre les opposants. En outre, les experts en construction impliqués dans le choix de l’itinéraire pour cette route avaient reçu en 2006 une autre option qui passait à travers le district de Molzhaninov, au nord de Moscou. Mais cette dernière proposition a été rejetée parce que, selon la presse, ce projet mettait à mal les intérêts de l’entreprise Inteko, qui appartient à la femme de Louzhkov, Yelena Batourina. Il a été récemment rapporté que Batourina est maintenant la troisième femme la plus riche au monde, ayant utilisé sa position pour remporter d’énormes contacts de construction de la part de la ville de Moscou.

    La chose la plus remarquable dans ce nouveau revirement est peut-être le fait qu’il semble que le grand ‘dirigeant national’ Vladimir Poutine n’était même pas au courant de ce qui était en train de se passer. Selon Dmitry Peskov, son attaché de presse, Poutine n’a pas été impliqué dans la prise de décision de suspendre le chantier. Qui plus est, Poutine a déclaré que s’il n’y avait pas de ‘base économique’ pour cette décision, elle tiendrait. La position de Poutine a été clarifiée plus tard : ‘‘Il est clair que la route doit être construite (…) Il est évident qu’il y a des problèmes majeurs de transport à Moscou et dans d’autres villes. La route entre Moscou et Saint-Pétersbourg est clairement nécessaire pour l’économie’’, a-t-il déclaré.

    Le désaccord entre les deux chefs d’Etat autour d’une question aussi brûlante révèle qu’il y a des problèmes dans le camp dirigeant. Poutine a vu son propre parti, Russie Unie, faire appel par-dessus sa tête directement au Président, comme si Medvedev était une sorte de juge indépendant.

    Une projet risqué

    Il y a un autre aspect important dans tout ceci. Dans le climat actuel d’instabilité économique et avec la hausse des actions de protestations, il a été clair que les institutions financières internationales, y compris la Banque Européenne, n’ont pas été très enclines à investir dans ce qui est perçu comme un projet risqué. La campagne internationale de protestation qui a eu lieu lors des dernières semaines a aussi sapé le soutien qui existait pour la poursuite du chantier autoroutier. Dans une telle situation, les autorités n’avaient pas d’autre alternative que de demander une ‘pause’, de sorte que les passions puissent se calmer, jusqu’à ce que la position financière s’améliore.

    Mais le fait que la décision de suspendre la construction ait été prise sans qu’un plein accord n’ait été obtenu à ce sujet parmi toutes les figures dirigeantes indique que les autorités ne sont plus capables d’empêcher que les discussions normalement limitées à leurs salons privés ne deviennent publiques. Ceci démontre, une fois encore, qu’au-delà des apparences, la machine d’Etat en Russie est en réalité plutôt faible, souffrant des coups non seulement des sources extérieures, mais aussi des disputes internes. Le colosse a des pieds pourris.

    Les défenseurs de la forêt ont remporté une victoire le 26 août, mais nous ne devrions pas abandonner la lutte. Il y a déjà eu des décisions de suspendre ce chantier auparavant, mais lorsque la situation a changé, la construction a repris.

    La forêt de Khimki a déjà beaucoup souffert, mais si le chantier se poursuit, l’existence de cette zone naturelle va complètement cesser. Si finalement il est décidé de faire passer la route par un itinéraire alternatif, les dégâts déjà perpétrés à la forêt de Khimki resteront pour tous un témoin de la corruption et de l’autoritarisme qui existe en Russie, et des liens entre les autorités et l’oligarchie capitaliste.

    Ces six dernières semaines, les militants ont été traités avec de tels degrés de répression, de pression et de corruption par les bureaucrates et par les requins de la construction qu’il est difficile de croire que la décision de suspendre la construction changera quoi que ce soit pour eux.

    Les feux de forêt de cet été en Russie ont démontré à quel point l’appareil d’Etat commence à s’effondrer ; le système forestier est en ruines, et même le Ministre des Situations d’Urgence tant applaudi a été incapable d’arrêter ces incendies, de sauver les gens et de minimiser les pertes. Par conséquent, le geste d’en haut concernant la forêt de Khimki ne va pas préserver la santé de l’environnement, ni assurer nos droits et nos libertés démocratiques. Afin de remporter ces deux objectifs, nous avons besoin de poursuivre la lutte.

    La campagne de la forêt de Khimki est une partie importante de la lutte qui se développe. Mais la seule garantie d’une victoire dans cette lutte est de développer une opposition sur un front plus large, pour combattre la corruption, pour une véritable démocratie et de justes salaires et conditions de travail. Au lieu de simplement faire pression sur les autorités, il nous faut prendre les choses en nos propres mains, par l’auto-organisation et l’autogestion, le contrôle et la responsabilité à un niveau local, de sorte qu’une véritable économie planifiée puisse être développée, basée sur la propriété publique démocratique.

    Ce n’est que par un changement de système complet que nous pouvons nous assurer que l’état de l’environnement sera décidé en fonction des intérêts de la majorité, et que nous pouvons sauvegarder pour les générations futures le droit à des forêts et à un air pur.


    Notes :

    1. Deux week-ends plus tôt, l’opposition a organisé un concert sur la place Pouchkine, dans le centre de Moscou, auquel 2.000 personnes avaient participé, en guise de protestation contre le début des travaux de l’autoroute. Nonobstant les tentatives de la police d’empêcher le concert (des gens sur le chemin du concert ont été fouillés à la recherche d’instruments de musique !), il y avait trop de participants pour que cet événement puisse être interrompu. Le musicien Bono était en Russie à ce moment pour un concert de U2. Il a pris un avion spécial pour la station balnéaire de Sotchi sur la Mer Noire afin d’y rencontrer Medvedev. Les médias occidentaux ont rapporté que Bono a discuté de l’affaire de la forêt de Khimki avec Medvedev, mais il semble que Bono ait été si amical qu’il a plus tard avoué avoir oublié de soulever ce problème !
    2. Le Jour du Drapeau, célébré le 22 août, est une fête commémorant la défaite de la tentative de coup d’Etat par de vieux généraux staliniens en août 1992. A cette occasion, les dirigeants de l’opposition avaient décidé cette année d’organiser un meeting de rue autour d’un drapeau russe géant, censé représenter la ‘‘nouvelle démocratie russe’’ bafouée par Poutine et Medvedev. La police les a, comme à son habitude, arrêtés pour divers motifs administratifs quelconques.
  • Eco-terrorisme dans le Golfe du Mexique

    Nationaliser BP et le secteur pétrolier

    Suite à l’explosion, le 20 avril dernier, de la plate-forme Deepwater Horizon, le président américain a qualifié la catastrophe de ‘‘11 septembre écologique’’ ! Il n’a malheureusement pas poussé son raisonnement jusqu’au bout… Le capitalisme et sa logique de maximisation du profit est prêt à causer des dégâts irréversibles à l’environnement et à ceux qui y vivent. La ‘‘guerre contre le terrorisme’’ est un échec, et si nous voulons éviter que la lutte contre ‘l’éco-terrorisme’ n’emprunte la même voie, nous devons détruire la base matérielle de cet ‘éco-terrorisme’ : le système de production capitaliste. Seule une gestion démocratiquement planifiée de l’économie peut à l’avenir assurer qu’une telle catastrophe ne se reproduise plus.

    Par Alain, Namur, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

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    Multinationales pétrolières et changements climatiques

    La réalité des changements climatiques est aujourd’hui généralement acceptée, mais les sociétés pétrolières ne jouent pas seulement un rôle important dans la pollution. Elles essayent aussi de jouer sur la perception que nous avons de cette pollution.

    Le journaliste d’investigation George Monbiot a démontré qu’ExxonMobil avait ainsi directement ou indirectement subventionné 124 organisations dont le but était de contester les changements climatiques. La tâche de ces organisations est de semer la confusion en affirmant qu’il existe d’autres positions scientifiques que celles qui dénoncent les modifications climatiques. Cela aboutit parfois à des conclusions absurdes, comme de dire qu’il y a plus de chance de connaître une invasion extra-terrestre qu’un changement climatique… Tout est bon pour semer le trouble dans les médias et l’opinion publique.

    Sécurité ignorée

    Des documents démontrent que BP a ignoré des avertissements au sujet de la possibilité d’une fuite. En 2009, un rapport de la multinationale a affirmé qu’un accident était peu probable, voire même impossible. Mais les scientifiques et les membres du personnel ont toujours dit que c’était une conclusion un peu trop rapide. BP a économisé de toutes les manières imaginables, notamment en travaillant avec des sous-traitants, ce qui a assuré le licenciement de centaines d’ingénieurs. On a vu le résultat qui accompagne ces pratiques.

    Les amis de BP

    Jusqu’à présent, BP a entretenu de très bons liens avec l’establishment politique. Sarah Palin peut bien faire des critiques aujourd’hui, les liens entre son parti, les républicains, et le secteur pétrolier ne sont plus à démontrer. Le président Obama a, par exemple, reçu une aide financière de la compagnie pour sa campagne électorale. A peine un mois avant le désastre du Golfe du Mexique, le gouvernement Obama avait d’ailleurs examiné une loi destinée à élargir les possibilités pour le forage en haute mer. Quant au secrétaire d’Etat à l’énergie du gouvernement Obama, Steven Koonin, il était encore il y a fort peu directeur de recherche au service de… BP. Il était notamment responsable de la surveillance de la sécurité des plateformes en haute mer !

    A lire aussi:

    • Rubrique "écologie" de ce site
    • Nationalisation de BP et des sociétés pétrolières – Transition vers l’énergie propre MAINTENANT! – Tract de Socialist Alternative (CIO-USA)
    • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !

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    11 travailleurs payent de leur vie la course aux profits

    Selon plusieurs sources (dont deux élus démocrates au congrès US), BP aurait pris des risques lors du forage de la plateforme afin de se débarrasser de certains coûts… dont celui de la sécurité. Les économies ainsi réalisées seraient comprises entre 7 et 10 millions de dollars. De plus, avant l’explosion, plusieurs rapports avaient rapporté des incidents, sans que BP ne juge utile de leur donner suite.

    Lors de l’explosion de la plateforme, 11 travailleurs sont décédés, une illustration du fait que la classe ouvrière paye toujours le prix fort de la course au profit. La classe des travailleurs toute entière sera touchée de diverses manières : les travailleurs de Louisiane (déjà victimes de l’ouragan Katrina) vont subir le choc de la catastrophe sur un secteur important de l’économie régionale, celui de l’élevage de crevettes (40% des fruits de mer consommés dans le pays proviennent de Louisiane). Le coût engendré par le nettoyage des plages ne sera que partiellement payé par BP. Des bénévoles sont parfois à l’œuvre sur certaines plages pour éliminer les galettes de pétrole qui s’y échouent. Et comment évaluer la perte subie par le patrimoine naturel (poissons, fonds marins, modification du biotope et de la biocénose) ? Le coût de la catastrophe ne pourra être que sous-évalué, au détriment de la collectivité.

    La énième catastrophe

    Le 24 mars 1989, l’Exxon Valdez a été responsable d’une marée noire de 38.500 tonnes en Alaska. Exxon a payé 3.4 milliards de frais de nettoyage et 500 millions de dollars de ‘‘dommages punitifs’’. Le 16 mars 1978, l’Amoco Cadiz a été responsable d’une marée noire de 227.000 tonnes de pétrole sur les côtes de Bretagne. Standard Oil a payé 1,25 milliard de dollars après 14 ans de procédure. Le 12 décembre 1999, le naufrage de l’Erika a déversé 20.000 tonnes sur les côtes de Bretagne, Total ne payant que 570 millions d’euros, dont 200 millions font toujours l’objet d’un pourvoi en cassation. Le Prestige, le 13 novembre 2002, a déversé 64.000 tonnes sur les côtes d’Espagne, de France et du Portugal. Le fond international d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution (FIPOL) par les hydrocarbures estime à 1.05 milliard d’euros le coût de cette catastrophe. Finalement, le désastre du 20 avril 2010, qui aura déversé (selon les estimations du gouvernement américain) entre 177.000 et 322.000 tonnes de pétrole dans le Golfe du Mexique coûtera 9,8 milliards de nettoyage et environ 8,6 milliards d’indemnisation et de frais de justice (Le Soir, 16 juin 2010). Cette somme, même astronomique au regard des salaires et des sommes avec lesquelles la classe ouvrière doit se débrouiller, n’est qu’une grosse cacahuète au vu des dividendes versés par BP ces dernières années (environ 8,7 milliards d’euros par an).

    Le titre de BP a subi des troubles en Bourse suite aux annonces menaçant de ne pas verser de dividende cette année. Cela démontre encore une fois de quelle rapacité font preuve les actionnaires face aux désastres écologiques et humains.

    Une catastrophe qui en cache des tas d’autres dans le secteur

    Dans le delta du Niger, un oléoduc d’ExxonMobil s’est rompu rejetant 4 millions de litres de brut pendant 7 jours avant que la brèche ne soit colmatée. Avec ces 606 champs pétrolifères, le Delta du Niger fournis 40% des importations américaines de pétrole. C’est devenu aussi la capitale mondiale de la pollution pétrolière… En deux générations, l’espérance de vie est retombée à 40 ans dans certaines régions de ce Delta. Entre brèche et fuite, tous les sols sont souillés. La corruption des régimes compradores de la région permet que les compagnies pétrolières ne soient pas trop inquiétées.

    Plus jamais ça ?

    Barack Obama a appelé l’économie américaine à se libérer de sa dépendance face au pétrole pour s’orienter vers les énergies du 21 siècle. Ce genre de déclaration ne vise qu’à restaurer son image, fortement écornée par sa gestion de l’affaire, qualifiée au mieux de molle.

    Quand on demande aux travailleurs du secteur de la crevette dans la région s’ils sont favorables à la fermeture des plates-formes, leur réponse n’est pas unilatérale. En effet, le secteur pétrolier est aussi un grand pourvoyeur d’emplois et chaque crevettier a soit un fils, soit des amis qui travaillent dans le secteur. L’attitude incantatoire d’Obama tente en fait de masquer que les USA sont dépendants de l’industrie pétrolière. La seule solution, pour sortir de cette dépendance, est de nationaliser ce secteur hautement stratégique et en même temps dangereux. La mise sous contrôle des travailleurs de sites critiques comme ceux des plateformes en haute mer permettrait de ne pas laisser au seul soin du profit d’évaluer la politique de gestion du risque.

    Pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles, il faut planifier la transition vers les énergies renouvelables. Cela ne peut se faire que dans le cadre d’une économie planifiée. En effet, sur base capitaliste, la transition vers les énergies renouvelables est bloquée par l’investissement énorme qui est nécessaire afin de développer le secteur.

    La concurrence dans un secteur pour obtenir une bonne part de marché et réaliser son profit, combinée à la concurrence entre tous les secteurs de l’économie, donne lieu à une répartition sectorielle du taux de profit. Le capitalisme vert n’est qu’une modification sectorielle de la répartition du taux de profit. Cela signifie que cela reste du capitalisme et, sous ce système, on ne peut trouver aucune solution pour répondre aux besoins sociaux tout en faisant face aux contraintes environnementales.

  • Nationalisation de BP et des sociétés pétrolières – Transition vers l’énergie propre MAINTENANT!

    Ils ont ignoré les avertissements concernant le danger d’une fuite. Ils se sont moqués des mesures de sécurité. Ils ont économisé sur les méthodes de prévention d’une fuite. Tout cela à la poursuite d’une seule chose: l’or noir, le pétrole trouvé à des kilomètres sous la surface de l’océan, synonyme de méga-profits.

    Tract de Socialist Alternative (CIO-Etats-Unis)

    Onze travailleurs ont trouvé la mort en conséquence de la soif de profit sans fin de BP. Cette avidité est responsable de ce qui est très probablement la pire catastrophe environnementale de l’histoire américaine, avec des milliers de barils de pétrole brut déversés quotidiennement dans le Golfe du Mexique. Tous les efforts pour tenter de stopper la fuite ont échoué, et le pétrole continuera probablement à couler dans l’océan jusqu’au mois d’Août.

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    Détruire le capitalisme avant qu’il ne détruise la planète

    • Brochure du PSL
    • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !
    • Science, climat… et profits
    • Conférence alternative sur le climat en Bolivie – Rapport d’un témoin

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    La dévastation causée à la vie marine ainsi qu’à l’écosystème délicat des eaux côtières est au-delà de toute description et aura des conséquences pour des années, peut-être même des décennies. Quant à la vie de ceux qui dépendent de l’industrie de la pêche, elle a été détruite.

    Laisser BP gérer cela ?

    Initialement, BP affiramait qu’il n’y avait que 1.000 barils de pétrole qui se déversaient chaque jour, mais une estimation gouvernementale basée sur des photos aériennes a mis en avant le chiffre de 5.000 barils par jour. Des scientifiques indépendants parlent quant à eux d’une quantité comprise entre 25.000 et 100.000 baril par jour ! Cependant, BP a injecté d’énormes quantités de produits toxiques dans l’objectif d’empêcher le pétrole de parvenir à la surface. Cela a créé de vastes accumulations de pétrole dans les profondeurs des eaux, une des raisons pour lesquelles les scientifiques ont revu à la hausse leur estimation de l’importance de la fuite.

    Un dispositif destiné à mesurer l’écoulement de pétrole existe bien, mais BP refuse de laisser les scientifiques l’utiliser. Avec l’aide des gardes-côtes, BP a maintenu les medias à l’écart des plages affectées et des eaux fédérales. L’entreprise veut très clairement masquer l’ampleur exacte de cette crise, avec l’aide complice du gouvernement.

    Obama et le gouvernement

    Nombreux sont ceux qui ont pensé qu’un gouvernement Obama sonnerait le glas des relations privilégiées entre les grosses entreprises pétrolières et le gouvernement, comme à l’époque de Bush. En réalité, rien n’a changé! Le Département de l’Intérieur a continué d’aider les compagnies pétrolières, notamment pour qu’elles ne doivent pas effectuer d’études concernant leur impact environnemental.

    Un mois seulement avant la catastrophe de BP, l’administration Obama avait annoncé un plan destiné à étendre la pratique du forage en haute mer et a, dans les fait, persévéré dans son aveuglement face à l’industrie pétrolière en disant à des firmes comme BP de se “réguler elles-mêmes.” Malgré la nouvelle rhétorique de l’administration Obama, le gouvernement fédéral a laissé le champ libre à BP sans qu’une seule autorité publique ne jette un œil sur ses pratiques.

    Cela illustre clairement – comme les de Socialist Alternative l’ont constamment défendu – que le Parti Démocrate est vendu aux compagnies pétrolières ainsi qu’aux intérêts du Grand Capital, de même que le Parti Républicain. Ce désastre démontre aussi que la course au profit des compagnies privées pétrolières conduit à une destruction irresponsable de notre environnement et de l’habitat des travailleurs.

    Cette catastrophe prend place dans le cadre de la pire crise du capitalisme global depuis les années ’30, avec le déclin le plus aigu des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles à coups de licenciements, de diminutions salariales, d’expulsions de maisons et de massacre social dans les services publics.

    Propriété publique de l’industrie pétrolière – La seule réelle solution

    Les véritables socialistes revendiquent la fin du modèle de la coursé au profit privée. Cela signifie de retirer BP des mains privées qui ont créé ce désastre pour la placer sous contrôle démocratique afin d’assurer un plan de nettoyage basé sur la protection de l’environnement et dans l’intérêt des travailleurs.

    Ce problème ne concerne pas que BP, mais concerne l’intégralité du secteur énergétique, guidé par la recherché de profit. Nous devons nous attendre à d’autres catastrophes comme celle de BP si nous laissons l’industrie privée poursuivre ses méfaits, sans même encore mentionner la crise du réchauffement climatique, conséquence de la complète dépendance de l’énergie fossile.

    Des solutions socialistes pour la fuite de pétrole

    • Nationalisation de BP afin d’utiliser ses vastes ressources pour nettoyer le pétrole plus efficacement tout en assurant l’aide aux travailleurs et collectivités atteintes par les effets de la fuite
    • Mise sous contrôle public des géants du pétrole, du charbon ainsi que des compagnies privées du secteur de l’énergie pour les faire fonctionner démocratiquement sur base de comités de représentants des travailleurs et des communautés démocratiquement élus, pour élaborer une planification économique et environnementale.
    • Nous avons besoin d’investissements massifs pour nettoyer les dégâts de la catastrophe, convertir la production d’énergie sur base d’énergies renouvelables, et créer un véritable service de transports publics, ce qui créerait des millions d’emplois protégés par les syndicats et serait une réponse au réchauffement climatique. Reconversion des travailleurs des industries polluantes avec maintien du salaire et des avantages.
    • Pour la fin de la dictature du profit et la création d’une planification démocratique et socialiste qui assurerait l’orientation de l’industrie énergétique, des transports et de la production vers la satisfaction des intérêts des travailleurs et de l’environnement.
  • Afrique du Sud : La coupe du monde de… l’inégalité !

    Ce qui aurait dû être un bel événement sportif est marqué par les scandales, la corruption et l’avidité. Voilà la toile de fond de la Coupe du Monde de Football qui se tient en Afrique du Sud, la première Coupe du Monde organisée sur le continent africain.

    Democratic Socialist Movement (CIO-Afrique du Sud)

    Avant même qu’un seul match ne s’y soit déroulé, l’Afrique du Sud a déjà vaincu le Brésil pour la Coupe du Monde de l’inégalité. Ce sera d’ailleurs sans doute le seul prix que ce pays remportera. La Coupe du Monde a encore plus aiguisé les contradictions présentes en Afrique du Sud. L’élite politique autour du gouvernement de l’ANC tente notamment désespérément de rapidement mettre sur pied une riche classe capitaliste noire afin d’impressionner le capital occidental blanc.

    Près de 800 milliards de Rand (soit 80 milliards d’euros) ont été dépensés pour les travaux d’infrastructure (routes, aéroports, autoroutes et stades) mais, à l’exception du système BRT (Bus Rapid Transit), aucun de ces investissements ne profitera à la population. Ces moyens auraient été bien plus utiles pour les soins de santé ou l’enseignement. A titre d’exemple, les dépenses d’infrastructures pour la Coupe du Monde équivalent à dix ans d’investissements dans le logement ! Les dépenses sont pour la collectivité, les revenus pour la FIFA et les investisseurs étrangers.

    Les seuls à avoir bénéficié de ces investissements sont les patrons des entreprises de construction. Le profit d’une entreprise telle que Group 5 s’est accru de 73%. Les topmanagers ont reçu 40% en plus, jusqu’à 7,4 millions de Rand par an (740.000 euros par an, soit 2000 €/jour). Un simple ouvrier du bâtiment ne reçoit que 5,5 Rand de l’heure (0,55€/h). Un ouvrier doit donc travailler plus de 25 heures pour se payer le ticket le moins cher pour un match.

    Au salaire s’ajoutent les contrats temporaires et les mauvaises conditions, tout un contexte qui permet de comprendre pourquoi 26 grèves ont eu lieu durant la construction des stades, dont 20 spontanées. Les entreprises ayant généralement des liens étroits avec d’importantes figures politiques qui, à leur tour, entretiennent des relations avec les dirigeants syndicaux, ces luttes ont été loin d’être évidentes.

    FIFA : 1 travailleurs et pauvres : 0

    Lors de cette coupe du Monde, la FIFA va marquer quelques buts. Rien qu’en droits de diffusion des matchs, elle va remporter 1,2 milliard d’euros. Les revenus pour cette année, avant même le début de la Coupe du Monde, s’élèvent déjà à plus de 1 milliard d’euros! Et cela, malgré le faible succès des tickets que beaucoup de Sud-Africains ne peuvent tout simplement pas se payer. La plupart du temps, il ne leur sera même pas possible de suivre les matchs à la télévision, faute d’accès à l’électricité. 2,8 millions de jeunes entre 18 et 24 ans n’ont ni travail ni instruction. Le chômage frappe 8 millions de personnes (35% de la population – 25% selon les chiffres officiels). Le gouvernement parvient à construire des stades flambant neuf en un temps record, mais aucun moyen n’existe pour des logements décents pour la population, sans même parler des services de base, des soins de santé et de l’enseignement.

    Tout ceci est destiné à améliorer l’image du pays à l’étranger. Les clochards et les enfants des rues sont chassés des centres-villes. A Johannesburg, 15.000 sans-abri ont été attrapés et placés dans des centres d’accueil temporaires en-dehors des villes et, à Durban, la police embarque tous les jours des enfants des rues pour les relâcher hors de la ville. A Capetown, les pauvres sont expulsés de la ville et parqués à Blikkiesdorp, une “Région de Relocalisation Temporaire” qui contient 1.300 petits logements-containers de 3 à 6 mètres de long. Les pauvres sont entassés dans des camps de concentration pour les garder hors de vue!

    Résistance

    Marx est notamment connu pour avoir dit que la religion est l’opium du peuple, ce que l’on peut dire du sport aujourd’hui. L’élite dirigeante instrumentalise la Coupe du Monde à la manière des empereurs romains qui endormaient le peuple avec “du pain et des jeux”. Cela a bien fonctionné un moment, mais cela n’a pas pu résoudre les contradictions de la société et la crise. Malgré l’interdiction de toute action de protestation pendant la Coupe du Monde, il n’est pas exclu qu’une action soit menée. Les habitants des bidonvilles se battent pour avoir droit aux services de base et des jeunes de divers bidonvilles brûlent des pneus et bloquent les routes. Ces actions rappellent la lutte contre l’apartheid. C’est une expression des énormes frustrations qui vivent parmi la population. Les chauffeurs de taxi qui risquent de perdre leur revenu à cause du nouveau système de bus dans les grandes villes vont eux aussi entrer en action.

    Très peu de travailleurs se laissent berner par la propagande selon laquelle les grèves seraient “antipatriotiques”. Les fédérations syndicales qui, en général, soutiennent le régime, se sont dites obligées de protester contre le fait que le merchandising autour de la Coupe du Monde soit fabriqué dans des usines chinoises (meilleur marché), et contre le fait que, pendant la Coupe du Monde, le pays sera virtuellement colonisé par la FIFA.

    Le gouvernement de l’ANC continue à rester indifférent aux souffrances de la majorité de la population. Il fait un peu penser à la reine Marie-Antoinette qui, en 1789, aurait dit en parlant du peuple français affamé ‘‘Ils n’ont pas de pain? Qu’ils mangent de la brioche !’’ La réponse du gouvernement sud-africain face au logement, à l’enseignement et à l’emploi est “Mais on vous a donné des stades !”

  • Flat earth news : Une critique destructrice des médias traditionnels

    Le journaliste britannique Nick Davies a déclaré à propos de son livre “Flat Earth News” (Nouvelles de la terre plate) qu’il avait été choqué par ce qu’il découvrait au fur et à mesure de son travail. Journaliste de longue date, et réputé, il savait déjà depuis longtemps comment les choses se passaient dans l’univers des médias mais, avec ce livre, il a pu analyser le système de mass media de manière bien plus intense.

    Par Geert Cool

    Nick Davies constate que beaucoup de “tuyaux crevés” arrivent dans les pages d’un journal. Cela signifie qu’il existe des articles considérés comme fiables par tout le monde mais qui, en réalité, sont à côté de la plaque. La presse traditionnelle – tant la télévision que la presse écrite ou internet – se limite de plus en plus à des nouvelles prémâchées dont l’impératif est d’être spectaculaires et simples. Cela s’explique par le développement de l’industrie de l’information au cours de ces dernières années.

    Un journal, c’est une entreprise comme une autre et, à ce titre, ça doit rapporter. L’impact des actionnaires des mass media ne s’exprime peut-être pas toujours directement sur la ligne rédactionnelle, mais leur influence dans le processus de production du journal n’a fait que s’accroître. Nick Davies a constaté que le nombre de journalistes a drastiquement diminué. En Grande-Bretagne, on dénombre plus de personnes dans les relations publiques (47.800) que dans le journalisme (45.000). La tâche de ces responsables de relations publiques est d’écrire des articles pour glorifier leur entreprise et le manque de journalistes accroit d’autant ce phénomène, car ces derniers n’ont plus le temps de contrôler par eux-mêmes un article ou une déclaration. Croiser l’information pour en dégager la vérité a cédé la place à l’action des chargés de communication qui, entre 1979 et 1999, ont vu leur nombre être multiplié par douze dans les grandes entreprises.

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    Marre de la presse traditionnelle?

    Lutte Socialiste c’est, chaque mois, une bonne dose d’articles, de rapports, d’analyses,… résolument du côté des travailleurs, et résolument opposés à la désinformation que l’on trouve dans les médias traditionnels. Vous voulez recevoir ce journal chaque mois dans votre boîte aux lettres? N’hésitez pas, prenez un abonnement !
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    Exagéré, vous croyez? Une recherche consacrée aux articles de la presse de référence britannique a démontrait que dans 60% des cas analysés, les articles ne consistaient principalement – voire même carrément totalement – qu’en du matériel repris d’agences de presse ou d’entreprises. 20% des articles étaient fortement basés sur ce matériel et, pour 8% des articles, la provenance de l’information n’était même pas établie! Seule 12% du matériel était issu des journalistes-mêmes. Et cette recherche ne concernait que les journaux dits ‘‘de référence’’.

    Les bureaux de presse prennent de plus en plus de place dans le traitement de l’information mais, là aussi, les articles doivent être livrés à la chaîne avec une préférence pour les articles qui peuvent être vendus facilement et rapidement. Comme on vend aussi bien aux entreprises médiatiques qu’aux autres entreprises, les nouvelles s’y adaptent. Des thèmes comme la lutte des classes sont moins intéressants que les dernières nouvelles du showbiz ou de la Bourse.

    Les agences de presse ont un grand pouvoir. Associated Press (AP) est l’une des plus importantes. Elle livre des coupures à 1.700 journaux et 5.000 chaînes télé et radio aux USA. Ailleurs dans le monde, 500 chaînes télé et radio sont aussi ses clients dans 121 pays, de même qu’environ 8.000 autres organes médiatiques. L’agence Reuters, elle, livre à plus de 1.000 journaux différents. Résultat: nous recevons l’information d’une même source, écrite différemment. Chez Reuters, un journaliste doit en moyenne produire cinq articles par jour, les journalistes chassent donc les nouvelles rapides et faciles. D’autre part, les pays où ni AP ni Reuters ne sont présents (ce qui est le cas d’à peu près 40% des pays) apparaissent moins facilement dans les nouvelles. De là provient le manque d’attention pour des sujets tels que la guerre au Congo ou la situation au Soudan. On parle également moins des sujets qui portent à controverse parce qu’il faut vendre à un maximum de personnes, ce qui pousse à harmoniser voire même à anesthésier le contenu.

    Nick Davies se réfère encore à une recherche sur les reportages-télé en Grande-Bretagne consacrés au conflit israélo-palestinien. Retranscrits par écrit, les textes faisaient 3.500 signes (lettres et espaces). De ces signes, en moyenne, seulement 17 abordaient l’histoire du conflit. Une enquête parmi l’audience a démontré que de nombreux spectateurs pensaient que c’étaient les Palestiniens qui occupaient les territoires!

    Sur internet également, la diversité de l’information tend à diminuer. En 2006, 85% de l’information était issue de brèves tirées d’agences de presse.

    Dans la presse écrite, les opinions vont toutes dans la même direction, puisqu’on ne laisse la parole qu’aux porte-paroles et aux soi-disant experts. Les positions divergentes ou considérées comme marginales sont passées sous silence. ‘‘L’omission est la source la plus importante de désinformation’’, selon Nick Davies.

    La production de l’information est intrinsèquement liée au système de production, dans lequel l’idéologie dominante est toujours celle de la classe dirigeante. Tant le message que la structure du marché de l’information sont déterminés par le capitalisme et ce marché connaît lui aussi une forte concentration. Nick Davies parle d’une étude américaine sur le nombre d’entreprises dans le secteur des journaux, des revues, de la radio, de la télévision et du cinéma. En 1984, ce marché était dominé par une cinquantaine d’entreprises. En 1987 seulement, il n’en restait plus que 26, plus que 20 en 1993 en plus que 5 en 2004. Le personnel des médias a diminué de 18% entre 1990 et 2004 tandis que la marge moyenne de profit des entreprises médiatiques était de 20,5% en 2004.

    Pour répondre au pouvoir de l’industrie de l’information, nous devons nous en prendre au système capitaliste lui-même. Les grandes entreprises et les gouvernements disposent de leurs médias, dans lesquels les journalistes, consciemment ou inconsciemment, sont leurs porte-paroles. Les travailleurs et leurs familles ont besoin de leurs propres médias et doivent se baser sur leurs propres organisations et leur implication dans les actions. Avec Lutte Socialiste, malgré notre manque de moyens, nous voulons agir en tant que porte-parole des travailleurs et populariser des idées abordant la meilleure manière de défendre nos intérêts.

    Selon nous, cela fait partie de la lutte pour une société socialiste, une société dans laquelle les travailleurs et leurs familles auraient eux-mêmes en mains les rênes de la société avec un contrôle et une gestion démocratiques des secteurs-clés de l’économie, y compris les médias. Le révolutionnaire russe Léon Trotsky affirmait déjà, il y a 70 ans : ‘‘Les tâches d’un Etat ouvrier ne consistent pas à contrôler l’opinion publique, mais à la libérer du joug du capital. Cela ne peut se faire qu’en plaçant les moyens de production – dont les moyens d’information – dans les mains de la société entière.’’

  • Science, climat… et profits

    Chaque jour, de nouveaux éléments prouvent que la cause du réchauffement climatique est anthropogénique, c’est-à-dire conséquente à l’activité humaine. Un large consensus scientifique existe sur cette question et bien peu de gens nient les conclusions des rapports des experts et des climatologues. Cependant, malgré leur faible nombre, les négationnistes de la science climatique n’en sont pas pour le moins très influents.

    Par Alain (Namur)

    L’association écologistes Greenpeace a sorti un rapport sur ces lobbys qui remuent ciel et terre pour que rien ne change dans le système pour assurer que leurs affaires ne soient pas gênées par des peccadilles environnementales. Ennemi public numéro 1 épinglé dans ce rapport : Koch Industries (24,9 millions de dollars de subsides entre 2005 et 2008), qui surclasse le pétrolier ExxonMobil (9,1 millions). Ce conglomérat d’entreprises pétrochimiques a un revenu annuel de 100 milliards de dollars (soit un tiers de toute la richesse produite en un an en Belgique).

    Très tôt dans les années 1990 se sont mis en place différents groupes de pression qui se sont donnés pour but de distiller le doute concernant les éléments scientifiques qui pouvaient mettre en péril les industries produisant des gaz à effet de serre (charbon, pétrole,…). Les grosses compagnies de ces secteurs se sont donc liées dans des groupes formels ou informels dans l’objectif de décrédibiliser la science du climat.

    Afin de parvenir à leur but, ils offrent des subventions pour des études qui tendent à prouver que les rapports comme ceux du GIEC ne sont pas exacts. À côté de cela, ils financent des plans de communication destinés à casser l’image des climatologues aux conclusions un peu trop gênantes pour leurs affaires. L’emballement médiatique qu’il peut y avoir quand une erreur se glisse dans les rapports du GIEC illustre l’impact que ces lobbys peuvent avoir. Des personnalités sont souvent employées pour servir de porte-voix du doute (comme Claude Allègre en France ou, plus près de chez nous, Drieu Godefridi ou Corentin de Salle de l’institut (ultra)libéral Hayek).<^>Ces manœuvres autour de la question climatique illustrent plusieurs choses. Tout d’abord, cela nous rappelle à quel point nous avons besoin d’une recherche scientifique indépendante de tout lobby. Cela nécessite de mettre plus de moyens (financiers et humains) dans la recherche. D’autre part, on ne fait pas de recherche de qualité sans personnel bien formé, ce qui nous ramène à l’état de désinvestissement chronique de l’enseignement.

    Ensuite, il est clair que la sauvegarde du climat nécessite des changements radicaux. Comment ces changements vont-ils être mis en œuvre, c’est bien là l’objet de la bataille. Le capitalisme démontre chaque jour qu’il est incapable de répondre aux besoins sociaux. Il faut donc s’en prendre à la racine du mal. Il est clair que les capitalistes qui font leur profit dans le secteur du pétrole, du charbon ou bien dans d’autres secteurs polluants ne sont pas prêts à investir dans des technologies vertes. Il faut donc un contrôle collectif de ces secteurs pour pouvoir orienter la production en fonction des besoins et selon les contraintes écologiques.

  • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !

    Nationalisons les géants du gaz et du pétrole

    Une catastrophe environnementale menace la côte des Etats-Unis qui entoure le Golfe du Mexique, à la suite de l’explosion et de la submersion d’une plateforme pétrolière de la compagnie Deepwater Horizon (louée par BP), le 20 avril.

    The Socialist, journal du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles), 5 mai 2010

    Tandis que près d’un million de litres de pétrole s’échappent chaque jour du puits détruit, et sans perspective immédiate de pouvoir boucher les trois fuites majeures, les effets environnementaux et économiques dans la région vont être graves et durables sur le long terme. Les bassins à crevettes et les marécages côtiers fragiles seront ruinés pour des années si une importante quantité de pétrole parvient sur la côte.

    Dans l’Etat de Louisiane (où est ancrée la deuxième plus grande flotte de pêche américaine, avec un chiffre d’affaires de 1,8 milliards de dollars par an), un habitant sur cinq vit déjà sous le seuil de pauvreté. Ce nombre ne peut que s’accroître au fur et mesure que le désastre se développe.

    Le Président américain Barack Obama est déterminé à ne pas être perçu comme en train de roupiller pendant cette crise, contrairement à son prédécesseur George Bush lorsque l’ouragan Katrina a dévasté la région en 2005.

    A la grande déception de ses partisans environnementalistes, Obama avait récemment annoncé la vente aux enchères pour les grandes multinationales pétrolières des permis d’exploitation des gisements pétroliers de l’espace maritime américain atlantique. Il a maintenant mis en suspens son annonce précédente, et à la place, son administration est tombée sur le géant pétrolier BP – une cible relativement facile, étant donné que cette compagnie n’est pas basée aux Etats-Unis, et étant donné son passé affreux tant sur le plan environnemental que sur celui de la sécurité.

    Obama a accusé BP de n’entreprendre que des mesures de nettoyage de la fuite pendant les quatre jours qui ont suivi la submersion de la plate-forme à cause de l’explosion. Malheureusement pour les riches propriétaires de BP, la catastrophe du Golfe du Mexique coïncide avec le versement en dividendes de l’immense somme de 3,6 milliards de livres de profit accompli pendant le premier trimestre de cette année – surtout à cause d’une hausse rapide du prix de l’essence.

    La catastrophe du Golfe du Mexique est en train d’être comparée à celle d’Exxon Valdez en Alaska en 1989, lorsque plus de 40 millions de litres de pétrole brut se sont échappés d’un super-pétrolier échoué.

    Les gens demandent des réponses de la part de BP et des autorités américaines, quant à savoir pourquoi les mécanismes de sécurité de la plateforme n’ont pas fonctionné.

    Mais le fait d’éviter de tels désastres (et pas simplement BP qui paye la facture du nettoyage, sous-estimée à hauteur de 1 milliards de dollars) ne pourra se faire que s’il y a un contrôle sur la production. Ceci requiert la mise en propriété publique de l’industrie pétrolière, ce que les gouvernements capitalistes occidentaux qui apprécient leurs relations fraternelles avec les multinationales du pétrole se refusent à faire.

    Toutefois, dans les pays producteurs de gaz et d’électricité tels que la Bolivie et le Venezuela, les gouvernements de gauche élus ont en partie nationalisé leurs industries gazière et pétrolière. Ces mesures populistes ont infligé un coup énorme aux intérêts de l’impérialisme occidental en Amérique latine.

    Un gouvernement socialiste qui nationaliserait complètement ses industries d’hydrocarbures sous le contrôle et la gestion des travailleurs – dans le cadre d’un plan global de production économique – non seulement permettrait une production d’énergie en toute sécurité, mais plus encore, tenterait de rompre avec la dépendance par rapport aux carburants fossiles, pour aller vers des sources d’énergie renouvelables.

    La mentalité « chéquier » de BP

    BP est la quatrième plus grande compagnie pétrolière au monde. Sa taille et sa richesse ont été bâties au prix des vies des travailleurs et de l’environnement. Onze personnes ont été portées disparues – on les suppose décédées – après que la plateforme Deepwater Horizon, louée par BP et appartenant à la firme américaine Transocean, ait pris feu et ait coulé.

    En 1991, BP a été citée comme l’entreprise la plus polluante aux Etats-Unis. Selon une recherche du PIRG, BP a été responsable de 104 fuites de pétrole entre janvier 1997 et mars 1998.

    En 2006, une fuite d’un des pipelines de BP sur la Pente Nord de l’Alaska a causé la perte de plus d’un million de litres de pétrole brut qui se sont répandus dans la toundra.

    Il y a cinq ans, 15 personnes ont été tuées et 180 ont été blessées à la raffinerie BP à Texas City. Une enquête a déclaré que c’était l’ensemble de la politique de gestion de l’entreprise qui était responsable d’avoir ignoré les avertissements quant aux problèmes de sécurité catastrophiques, aggravé par une « mentalité chéquier ».

  • Conférence alternative sur le climat en Bolivie. Reportage-photos

    Au moment où les journaux belges sont remplis de détails sur la tantième crise politique, de l’autre côté de la planète, de très intéressantes nouvelles sont à rapporter. Du mardi 20 avril au jeudi 22 avril inclus se déroulait à Cochabamba (Bolivie) la Conférence des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre mère à l’initiative du président Evo Morales. Le Comité pour une Internationale Ouvrière, une organisation qui a l’objectif d’unir les travailleurs et les opprimés à travers le monde, était présent et témoin de cet évènement exceptionnel.

    Par Hannes (PSL-Anvers)

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