Category: Social

  • Monsanto : Quand on fait de l'argent plutôt que nourrir les gens

    Une des manifestations de ce 25 mai à Bruxelles faisait suite à l’appel mondial relancé en Belgique par un appel facebook (‘‘Monsonto Dégage’’). Forte d’à peu près 500 personnes en tout début de rassemblement, celle-ci s’est très vite retrouvée à compter plus de 3000 participants (2000 officiellement selon la police) !

    Photos de Loïc (Liège), Rapport d’Yves (Liège)

    Une vingtaine de camarades du PSL étaient présents, avec un bon groupe d’étudiants du secondaire de Liège, Bruxelles et du Luxembourg (le Grand duché). Dans la manifestation, on trouvait également des membres de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), des Etudiants et Jeunes FGTB ou encore du Parti Pirate. Le corps de la manifestation était principalement composé d’initiatives agricoles locales, d’associations (kokopelli…), d’altermondialistes, de familles, d’adeptes du bio, etc. En somme, comme dans l’esprit de beaucoup des personnes présentes, il s’agissait plutôt d’un large regroupement d’initiatives individuelles ou de petits collectifs plutôt que d’une manifestation réellement organisée et politisée.

    Monsanto c’est l’arrêt de l’évolution naturelle du maïs, du soja, du colza et du coton. Mais Monsanto ne représente pas que les organismes génétiquement modifiés et les pesticides, c’est aussi un symbole de l’intrusion du capital et des lobbys de multinationales au parlement européen et dans notre vie de tous les jours. Monsanto symbolise le déni flagrant du droit de savoir et surtout de choisir ce que l’on consomme. C’est aussi une preuve manifeste supplémentaire qui démontre que les pays qui se targuent d’être démocratiques ne le sont que très peu. En tout cas ne le seront pas tant que les moyens de production et les surfaces agricoles seront aux mains d’une poignée de super riches au détriment des 2 milliards de personnes qui souffrent de malnutrition à travers le monde alors que des milliers de tonnes de récoltes sont détruites chaque mois afin de réguler leur prix sur les marchés financiers.

    A l’heure où la vie est cadenassée pour protéger les fortunes de multinationales qui préfèrent une agriculture profitable plutôt que basée sur les besoins alimentaires des populations, à l’heure où la liberté de culture ne sera peut-être plus d’actualité que pour ceux qui peuvent faire tester et approuver leurs semences par l’agence européenne des variétés végétales, à l’heure où 10000 ans d’histoire agricole risquent d’être balayés par une proposition de loi de la commission européenne, il est plus que nécessaire de résister.

    Beaucoup de gens se rendent compte de l’hypocrisie et du double discours des politiciens traditionnels. Le capital bafoue nos droits les plus élémentaires et il faut avancer conjointement dans la lutte contre le système et ceux qui le représente.

    Des alternatives existent et sont possibles, elles s’appellent entre autre aquaponie (la culture de végétaux en ‘‘symbiose’’ avec l’élevage de poissons) ou agroécologie. Mais laisser ce potentiel s’épanouir pleinement nécessite collectivisation et mise sous contrôle et gestion démocratique des grandes propriétés agricoles dans le cadre d’un programme de production agricole. Il est nécessaire de retirer le secteur-clé qu’est l’agriculture des mains des multinationales – Monsanto ne constitue qu’un exemple – et des parasites capitalistes afin d’assurer une production de biens respectueuse des travailleurs et de leur environnement et orientée vers la satisfaction des besoins sociaux, nutritionnels et écologiques des masses.

    La manifestation s’est terminée après 2h par une prise de parole dans le quartier Européen et sur ces mots : ‘‘Qu’on soit pour la paix, la libre circulation des personnes ou l’anticapitalisme, toutes nos luttes sont connectées.’’

  • Manifestation contre Monsanto : C'est tout un modèle qu'il faut démonter !

    Ce samedi, ce déroulera à Bruxelles une manifestation contre la multinationale de l’agro-industrie Monsanto. Cette entreprise c’est fait connaître pour ces pratiques notamment via le documentaire ‘‘Le monde selon Monsanto’’. Mais au delà de ce cas d’espèce – qui est en fait un parangon du système capitaliste – c’est tout un modèle de production qu’il faut transformer car il est incapable de répondre aux besoins, même primaires, de la majorité de la population.

    Par Alain (Namur)

    Samedi 25 mai, 16h, à la Bourse à Bruxelles

    Le système de production capitaliste est rempli de contradictions, à tous ses étages. Alors que les connaissances scientifiques, la productivité et la technologie nous permettrait de répondre aux besoins fondamentaux de l’humanité, plus de 3 milliards de personnes ‘‘se privent plus ou moins de nourriture’’, 2 milliards de personnes souffrent de malnutrition et 1,2 milliard de personnes souffrent de la faim quotidiennement. Parmi ceux qui sont touchés, la majorité a comme principale activité l’agriculture. Alors que dans les pays capitalistes avancés, les petites et moyennes exploitations agricoles ploient sous les crédits nécessaires (achat ou location de terre, de produits phytos, de machines agricoles,…) pour les exploitations modernes, seuls 2,18% des fermiers au monde sont équipés de tracteurs.

    Ces contradictions sont le résultat d’un système qui n’est pas orienté vers les besoins sociaux, mais vers la chasse au profit d’une infime minorité. C’est cette même minorité qui dirige la politique des entreprises, y compris dans le secteur agricole. La tendance à la concentration du capital n’a épargné aucun secteur. C’est ainsi que sont apparue ces sociétés géantes tels que : Monsanto, Cargill, Sygenta, Bayer,… Toute ces entreprises actives dans l’agro-industrie recherchent à maximiser l’investissement de leur propriétaire quel qu’en soit le coût social et environnemental.

    Grâce à leur capital, ces sociétés parviennent à orienter la production et les décisions politiques. Cela a donné lieu à des politiques terribles pour les agriculteurs et des populations comme la ‘‘révolution verte’’. Cela a donné lieu aussi à des catastrophes environnementales et humaines comme celle de Bhopal en Inde. Cela a donné lieu aussi à des méthodes de culture extrêmement néfastes et peu durable, comme cet épuisement des sols déjà mis en avant par Marx à son époque.

    L’ensemble de la chaîne alimentaire est vicié par la course aux profits. Mettre du cheval au lieu du bœuf, donner des hormones aux bœufs afin de raccourcir la période où le profit se réalise,… la gestion de nos denrées agroalimentaires est totalement inféodée à l’obtention d’un taux de retour suffisant pour l’investisseur, quitte même à jeter de la nourriture.

    Les défis qui attendent l’humanité sont énormes. Il faut produire afin de permettre à tout le monde de manger à sa faim, en respectant des modes de cultures qui soient soutenables. Le système de production actuel est incapable d’y parvenir.

    Il faut donc prendre le contrôle de l’ensemble de la chaîne de production alimentaire en commençant par la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des sociétés multinationales permettant d’assurer une planification démocratique de la politique agricole. La socialisation des moyens énormes dont disposent les multinationales permettrait de largement lancer des cultures agroécologiques. Nous pourrions aussi nous servir du réseau déjà constitué par ces multinationales pour effectuer les transferts de connaissances et de technique à l’ensemble des pays néocoloniaux.

    Résoudre la question agraire passe par la collectivisation et la mise sous contrôle et gestion démocratiques des grandes propriétés agricoles dans le cadre d’un programme de production agricole, avec redistribution des terres ou gestion collective de celles-ci et en assurant la disponibilité des instruments de production pour tous les agriculteurs.

    Et ce qui vaut pour l’agriculture vaut également pour les autres secteurs-clés de l’économie (énergie, sidérurgie, finance,…) : il est crucial de les retirer des mains des parasites capitalistes afin d’assurer une production de biens respectueuse des travailleurs et de leur environnement et orientée vers la satisfaction des besoins sociaux et écologiques des masses.

    Organisons la lutte contre l’ensemble du système, pas seulement contre ses symboles !

  • Environnement. Pénurie énergétique et changement climatique : Il faut une planification socialiste pour les énergies alternatives

    Un spectre hante le monde – le spectre du changement climatique irréversible. Mais en même temps, le monde est saisi d’une soif désespérée d’énergie. Chaque année, nous générons et utilisons de plus en plus, produisons de nouveaux produits, tandis que les habitants des pays riches sont persuadés de jeter leurs vieux produits. Au Royaume-Uni, la consommation d’énergie est restée à peu près constante pendant les 30 dernières années, parce que presque tous nos biens de consommation sont importés. L’énergie qui est nécessaire à la fabrication de ces produits, par exemple, en Chine, est une des raisons pour lesquelles la demande en énergie s’est tellement accrue. Mais la demande en énergie n’est pas simplement un besoin de l’“Occident avide”.

    Par Geoff Jones, Socialist Party of England and Wales (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Au fur et à mesure que les travailleurs des pays en voie de développement s’organise et obtiennent le droit à la parole, ils demandent eux aussi le droit de pouvoir posséder tous ces biens que nous tenons pour indispensables à la vie : des frigos, des lampes électriques, des radiateurs ou climatiseurs.

    La construction de routes, de chemins de fer, de logements décents, tout cela demande de l’énergie, même si de nouvelles technologies permettent aujourd’hui de ralentir la croissance de cette demande – par exemple, l’utilisation de téléphones portables nous épargne la nécessité de mettre en place un réseau de câbles téléphoniques ; les ampoules LED consomment beaucoup moins que les ampoules incandescentes traditionnelles.

    La concentration de dioxyde de carbone et autres gaz à “effet de serre” dans l’atmosphère terrestre augmente de plus en plus. Cette augmentation de leur concentration va mener à une hausse de la température mondiale, dont les conséquences pourraient être catastrophiques pour l’humanité. 87 % de notre énergie dans le monde est produite en brulant des carburants fossiles non-renouvelables – essentiellement le pétrole, le gaz et le charbon –, ce qui génère du dioxyde de carbone.

    Au Royaume-Uni, la proportion est presque la même, bien que le gouvernement Con-Dem se soit engagé à ce que 15 % (à peine) de notre énergie provienne de sources d’énergie renouvelables d’ici 2020. Une telle politique qui finalement ne mène à aucun changement, ne peut que nous conduire à la catastrophe.

    Les sources d’énergie aujourd’hui

    Aujourd’hui, la plupart de notre énergie est produite par de grosses multinationales dont le seul but est une offre sur le court terme et de super profits.

    Pour extraire le pétrole, ils passent des contrats avec les seigneurs féodaux du Moyen-Orient, et ils transforment des terres agricoles en déserts pollués. Ce n’est que lorsque la pollution causée par l’extraction du pétrole apparait plus proche de chez eux, comme on l’a vu avec la catastrophe du golfe du Mexique, que les multinationales pétrolières (essentiellement américaines) affichent un tant soit peu de repentir – mais ça ne dure jamais qu’un bref moment.

    Cela fait une génération que l’offre mondiale de pétrole est dominée par les dictatures du golfe Persique. L’Arabie saoudite produit ainsi à elle seul le dixième des exportations de pétrole. Cherchant désespérément d’autres sources, les compagnies pétrolières bâtissent des plate-formes pétrolières en haute mer qui forent de plus en plus profond et dans des zones de plus en plus dangereuses.

    L’ironie suprême est que le réchauffement climatique lui-même cause la fonte des glaces polaires, ce qui ouvre tout d’un coup l’accès aux immenses gisements de pétrole et de gaz de l’Arctique, ce qui ne peut avoir pour conséquence qu’une hausse encore plus catastrophique de la température mondiale.

    L’exploitation à ciel ouvert des sables bitumineux du nord du Canada, qui est un procédé extrêmement polluant et inefficace, fournit malgré tout 20 % des importations de pétrole américaines. À présent, il y a un projet de démarrer une exploitation qui créera dans le nord du Canada un désert toxique de la taille de l’Arabie saoudite, qui amènera ensuite le pétrole sur la côte Pacifique à l’ouest afin qu’il puisse y être acheminé vers la Chine. Ce projet a déjà provoqué de nombreuses manifestations.

    Certains “biocarburants” sont une source alternative d’énergie, mais leur culture implique la destruction d’immenses superficies de forêt tropicale en Amérique latine et la reconversion de terrains aux États-Unis et ailleurs uniquement pour la production de maïs, à fins de biocarburant. Toutes ces terres pourraient à la place être employées pour cultiver des vivriers.

    Après le pétrole, le gaz naturel est la deuxième plus grande source d’énergie du Royaume-Uni ; dans le monde, ce combustible est troisième derrière le charbon et le pétrole. Dans les années ’80 et ’90, les Tories ont utilisé les champs de gaz de la mer du Nord pour restaurer leur économie capitaliste en faillite. À présent ces gisements sont presque épuisés. En 2011, les importations de gaz ont excédé la production nationale pour la première fois.

    Dans le reste du monde, la production continue de s’accroitre, mais les réserves ne sont évidemment pas inépuisables. En outre, rien ne permet d’empêcher les exportateurs d’augmenter leurs prix sans prévenir (comme l’Opep, Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’avait fait en 1973 en décidant subitement une hausse de +70 %), ou d’éviter de couper totalement leurs fournitures énergétiques, comme la Russie l’a fait subir à l’Ukraine en 2009 en coupant le “robinet à gaz”.

    La nouvelle panacée serait à présent la “fracturation hydraulique” – un forage profond dans les couches de schiste géologiques pour en extraire du gaz. Au Royaume-Uni, les ministres Con-Dem ont sauté sur cette occasion pour permettre aux firmes privées de foncer sur ce nouveau créneau, même après qu’une première expérience ait déclenché des séismes mineurs et ait révélé un véritable risque de pollution des eaux souterraines.

    Les Tories parlent de gaz “bon marché”, mais le gaz qui sera ainsi produit sera vendu sur le marché mondial ; donc son prix sera aligné sur le prix mondial. De toute manière, un récent rapport indique que le cout de l’extraction par fracturation hydraulique serait plus élevé que le prix mondial actuel du gaz.

    Enfin, il y a le charbon. La Chine est le plus grand producteur de charbon mondial. Elle extrait trois fois plus de charbon que les États-Unis et six fois plus que l’Inde, qui sont les deux autres plus grands producteurs mondiaux. Depuis que les Tories ont détruit l’industrie charbonnière britannique dans les années ’80, le Royaume-Uni est contraint d’importer deux fois plus de charbon que ce qu’il en produit.

    À l’échelle mondiale, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédit, sur base des tendances actuelles, que le charbon sera la plus grande source d’énergie mondiale d’ici 2020, et que si cette tendance continue, le climat mondial connaitrait une hausse de température de 6°C d’ici 2100.

    L’énergie nucléaire, qui était généralement considérée il y a 50 ans comme une source d’énergie bon marché et non-polluante, a depuis longtemps perdu de son aura. Les réacteurs nucléaires, utilisant des systèmes conçus pour produire des armes nucléaires, laissent derrière eux des montagnes de déchets radioactifs hautement dangereux.

    Au centre de traitement des déchets nucléaires de Sellafield, en Angleterre, le stock de déchets radioactifs est égal en volume à 27 piscines olympiques, et les autorités n’ont aucune idée de quoi faire avec ! (ce serait déjà bien s’ils savaient où se trouve l’ensemble des déchets). On pourrait construire des systèmes qui produisent moins de produits dangereux mais, à nouveau, les gouvernements et les entreprises privées ne sont pas désireux de financer les investissements sur le long terme que cela implique.

    Pendant ce temps, la possibilité de systèmes efficaces et non-polluants tels que la fusion nucléaire (plutôt que la fission) semble n’avoir été qu’un mirage, qui s’éloigne au fur et à mesure qu’il parait plus proche.

    La capture du carbone ?

    Le charbon, le pétrole et le gaz requièrent des procédés de plus en plus chers, dangereux et polluants pour leur extraction, tout en continuant à relâcher de plus en plus de gaz à effet de serre. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone sont passées de 20 gigatonnes par an en 1990 à près de 30 gigatonnes par an aujourd’hui. Neuf gigatonnes sont produits par les seules centrales électriques au charbon.

    Le changement climatique ne peut plus être empêché, mais il pourrait être ralenti en capturant une partie du dioxyde de carbone émis et en le stockant quelque part. Mais cela voudrait dire un investissement considérable dans la recherche afin de développer des systèmes adéquats ; cela couterait de l’argent et nuirait aux bénéfices des compagnies énergétiques. Les gouvernements parlent de la nécessité de capturer et stocker le carbone, mais il faut beaucoup plus de recherches ; aussi, le nombre d’installations à capture du carbone actuellement opérationnelles est minuscule si on le compare à l’ampleur du problème.

    Il y avait dans le monde en 2011 seize installations à grande échelle de capture du carbone, qui toutes ensemble ne capturaient qu’un millième du carbone généré à l’échelle mondiale. Il est prévu d’en construire plus (surtout en Chine), mais dans de nombreux cas, les investissements gouvernementaux se font longtemps attendre.

    Au Royaume-Uni par exemple, l’installation de capture de carbone de Longannet, qui devait capturer environ 1,5 mégatonnes de carbone par an, n’a finalement jamais vu le jour, parce que les propriétaires espagnols de Scottish Power et le gouvernement Con-Dem ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le financement du projet.

    Bien que Ed Davey, secrétaire d’État à l’énergie Con-Dem, aime discourir à longueur de temps sur les “formidables opportunités” qui se présentent dans l’industrie de la capture de carbone, il n’y a en ce moment que très peu de recherches effectuées, et aucune installation de capture de carbone à grande échelle n’existe au Royaume-Uni.

    Il existe une alternative

    Il existe pourtant une alternative à l’accroissement indéfini de l’utilisation de carburants fossiles. En fait, en novembre 2009 déjà, dans un article paru dans la célèbre revue américaine Scientific American, on démontrait que simplement en utilisant la technologie dont nous disposons déjà à l’heure actuelle, il serait possible de satisfaire toute la demande mondiale en énergie, en utilisant des sources d’énergie renouvelables et non-polluantes. Quelles sont ces sources ? Essentiellement les énergies solaire, éolienne, et hydraulique.

    L’énergie solaire, générée par des panneaux photovoltaïques, est déjà familière. On la voit un peu partout, sur les calculatrices de poche et sur les toits des maisons. La baisse de cout extrêmement rapide des matériaux nécessaires pour la fabrication des panneaux photovoltaïques rend aujourd’hui possible et compétitive la génération d’énergie solaire à une échelle industrielle.

    En Californie par exemple, près de 2 gigawatts d’énergie solaire ont été installés. Cela est d’une part réalisé par des “fermes solaires”, champs de panneaux solaires à grande échelle, et d’autre part, par les nombreuses installations sur les toits des maisons et des entreprises, qui subviennent ainsi à leurs propres besoins.

    Cette “génération d’énergie distribuée” a aussi le grand avantage de fortement diminuer le cout du transport de l’électricité. De tels plans ont été adoptés en Allemagne, et c’était également un des objectifs du dernier gouvernement britannique, qui voulait créer une “taxation adaptée” afin d’encourager les firmes solaires britanniques (mais ce plan est passé à la trappe sitôt les Con-Dem au pouvoir).

    Bien sûr, la Californie est un cas particulier, vu qu’elle jouit d’un climat idéal, et de centaines d’hectares de désert ; mais l’idée des fermes solaires est reprise sur d’autres continents. Au Ghana par example, un projet d’installation solaire devrait fournir 155 mégawatts – 6 % de la demande énergétique ghanéenne.

    Aussi, un immense projet appelé “Desertec”, vise à satisfaire 15 % de la demande énergétique européenne à partir de fermes solaires en Afrique du Nord, acheminée par des câbles sous la Méditerranée. Mais ce projet rencontre beaucoup de critiques. Au premier rang, les Africains qui se demandent pourquoi ils devraient envoyer toute cette électricité en Europe, quand eux-mêmes en ont tellement besoin. Mais il reste tout de même que ce projet démontre que la génération d’énergie solaire à grande échelle est possible.

    L’énergie éolienne est devenue la source d’énergie renouvelable la plus diabolisée. Mis à part les mythes selon lesquels les champs éoliens en haute mer terroriseraient les dauphins et tueraient les oiseaux migrateurs, l’énergie éolienne est souvent décrite comme inefficace et chère. En réalité, tout cela est faux.

    Une récente étude effectuée par un groupe de recherche très respecté, Cambridge Econometrics, a démontré qu’il est possible d’installer des turbines éoliennes en haute mer qui satisferaient à un quart de la demande énergétique britannique à un cout modique, à peine plus que le cout équivalent d’utilisation de gaz équivalent, tout en créant des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur de la construction.

    Il faut, il est vrai, des systèmes de stockage de l’énergie pour s’assurer de la fourniture au cas où il n’y a ni vent, ni soleil, mais cela peut être fait.

    On entend aussi l’argument comme quoi le régime des vents n’est pas fiable. Moins que les oligarques russes et les sultans arabes ?

    L’énergie hydraulique, qui utilise des turbines actionnées par l’eau stockée dans de grands réservoirs (lacs de barrage), est la plus ancienne forme d’énergie renouvelable.

    Aux États-Unis dans les années ’30, l’Autorité de la vallée du Tennessee a été instituée en tant qu’agence fédérale hydraulique – suscitant une vive critique de la part des compagnies énergétiques – afin de fournir des emplois et une électricité à bon marché grâce à un réseau d’immenses barrages. En Chine, le barrage des Trois Gorges, qui traverse le fleuve Yangtzi, devrait fournir 22,5 gigawatt. Mais ce barrage a déplacé 1,3 millions d’habitants, et causé de graves dégâts écologiques.

    D’un autre côté, l’énergie océanique et marémotrice est une immense ressource mais qui est complètement négligée, surtout si on parle d’une nation insulaire telle que le Royaume-Uni.

    En Europe, il n’existe qu’une seule installation marémotrice à grande échelle, celle de l’estuaire de la Rance, en France, qui fonctionne depuis 1966, et génère 240 mW. Mais des projets grandioses tels que celui du barrage maritime de l’estuaire du Severn, censé produire 5 % des besoins énergétiques britanniques, ne sont sans doute pas la meilleure option. Une majorité de l’industrie de la construction pourrait se voir engagée dans ce projet pendant des années, et il pourrait avoir des conséquences environnementales imprévisibles. D’un autre côté, un réseau de générateurs marémoteurs tel que proposé par l’ONG Friends of the Earth, produirait tout autant d’énergie pour beaucoup moins de dégâts écologiques.

    Enfin, le développement de générateurs utilisant l’énergie des vagues (ou houlomotrice) est complètement ignorée par le gouvernement et par les entreprises énergétiques.

    En fait, dans l’ensemble, très peu d’intérêt est affiché par les gouvernements et les multinationales de l’énergie partout dans le monde pour le développement de systèmes non-polluants.

    Bien que la recherche dans de nouvelles technologies encore inconnues puisse offrir des solutions encore plus efficaces dans le futur, et devrait d’ailleurs être financée comme il le faut, il est urgent de s’occuper de ce problème aujourd’hui et maintenant. Au Royaume-Uni, la dépendance obsessive de la part du New Labour et des Tories sur l’industrie privée nous mène droit au pire.

    D’un côté, il faut absolument fermer les centrales électriques au charbon qui vomissent des tonnes de dioxyde de carbone dans l’air, d’autant plus étant donné leur âge, vu que que les firmes énergétiques refusent d’investir dans de nouveaux générateurs qui seraient un peu plus propres.

    D’un autre côté, nous voyons que les gouvernements ont toujours échoué à maintenir le moindre engagement envers la production d’énergie non-polluante et les économies d’énergie. Ils espèrent pouvoir se baser sur des centrales au gaz, en important du gaze ou en utilisant des procédés polluants et potentiellement très dangereux tels que la fracturation hydraulique.

    Quoi qu’il en soit, le prix des combustibles va inévitablement s’accroitre, ce qui veut dire que de plus en plus de gens seront poussés dans la misère de ce fait. Et le chef de l’office de régulation de l’industrie, Ofgen, nous a déjà prédit que dans quelques années, le Royaume-Uni connaitra sans doute des délestages, ce que nous n’avons jamais vu dans le pays depuis la grève des mineurs de 1974.

    Que doivent faire les marxistes?

    Tout d’abord, nous ne devons pas accorder la moindre confiance au système capitaliste pour nous sortir de la catastrophe qui arrive à grands pas.

    Au Royaume-Uni, nous devons réclamer :

    • La fin immédiate des essais de fracturation hydraulique.
    • La renationalisation du secteur de la production et de la distribution d’énergie, afin de permettre la mise en place d’un plan de capture de carbone, et de nous sortir de l’utilisation de combustibles fossiles aussi rapidement que possible.
    • Une reconversion à très grande échelle de l’industrie de la “défense” vers la production de générateurs éoliens et solaires, en nationalisant les grandes compagnies énergétiques quand cela est nécessaire, sans compensation sauf sur base de besoins prouvés.
    • Un programme national d’expansion de la “génération énergétique distribuée” sur chaque nouveau bâtiment construit : à chaque logement et chaque entreprise ses panneaux solaires.
    • Une expansion massive du système de transport public, en particulier des chemins de fer, afin de réduire la pollution par les véhicules qui circulent sur les routes.
    • Un plan massif et public de recherche et de développement dans les systèmes de génération d’énergie marémotrice et houlomotrice.

    Dans le monde :

    • Les organisations des travailleurs, des peuples indigènes et des militants écologistes doivent s’opposer à tous les plans de développements désastreux tels que l’extraction des sables bitumineux et les plantations de cultures à “biocarburants”.
    • Il faut soutenir la lutte des peuples des pays à basse altitude, en particulier d’Asie du Sud-Est et du Pacifique, qui seront contraints à la migration et à l’appauvrissement national à cause de la hausse du niveau de la mer et du changement climatique.
    • Il faut se battre pour un plan énergétique international afin de satisfaire aux besoins de l’humanité en utilisant uniquement les énergies renouvelables.
  • Comment combattre le sexisme et l’homophobie ?

    Aller à la racine du problème pour le réduire en poussière

    Ces derniers temps, il a été, à plusieurs reprises, question d’homophobie dans les médias à propos du débat qui y fait rage depuis plusieurs mois concernant le mariage et l’adoption pour les personnes de même sexe. On s’est un peu précipité à affirmer que cette question avait déjà été réglée dans notre pays. L’homophobie y sévit pourtant toujours, comme l’ont encore illustré les deux meurtres ouvertement homophobes commis l’an dernier en Belgique. Parallèlement, le reportage ‘‘femmes de la rue’’, tourné dans les rues de Bruxelles, a récemment remis en avant le débat sur la place du sexisme dans notre société. Comment faire face à ces problèmes afin de les réduire à néant ?

    Depuis 2006, les couples de même sexe peuvent adopter des enfants en Belgique. Au niveau légal, le pays figure parmi les pays européens les plus avancés. Mais, concrètement, l’expérience de la réalité est bien différente en termes d’insultes, de discriminations à l’embauche, d’agressions et même de meurtres. De la même manière, si l’égalité entre hommes et femmes a été coulée dans la loi, il existe toujours une inégalité moyenne de salaire (de l’ordre de 24%), les remarques sexistes sont monnaie courante (on se souvient notamment du député Gilles Mouyard (MR) qui n’avait pas hésité à commenter les fesses d’Emilie Hoyos (Ecolo) au Parlement wallon) et les viols et agressions se poursuivent.

    La réponse des autorités est extrêmement limitée. A titre d’exemple, la ministre de l’Egalité des chances (Joëlle Milquet) avait déclaré vis-à-vis du Salon de l’auto qu’il fallait rallonger les jupes des filles engagées en tant que faire-valoir des voitures exposées. Cela ne change fondamentalement rien à l’utilisation des femmes en guise d’objets sexuels utilisés pour faire vendre. D’autre part, la ministre pour l’égalité des chances voudrait distribuer des Sanctions Administratives Communales (SAC) aux hommes qui tiennent des propos sexistes… dans ces mêmes rues qui sont inondées d’affiches publicitaires extrêmement sexistes et parfaitement légales.

    Au niveau de l’homosexualité, les choses ne sont pas différentes, il est aussi question de SAC. La Belgique s’est en outre depuis peu dotée d’un plan de lutte contre l’homophobie basé notamment sur l’amélioration de la législation contre les discriminations, sur la ‘‘sensibilisation’’ et sur une plus grande aide aux victimes. Mais rien de concret n’a été donné, certainement aucun budget, et on se demande bien comment sensibiliser la jeunesse alors qu’il n’existe toujours pas de cours général d’éducation sexuelle et affective dans l’enseignement. Imagine-t-on que laisser la voie libre aux sites internet pour l’éducation affective des adolescents est une bonne chose contre l’homophobie et le sexisme ?

    Au lieu d’opposer, comme on le fait trop souvent, les causes antiraciste, antisexiste et antihomophobie, nous préférons les relier. Toutes les discriminations sont insupportables et méritent qu’on les combatte. Quels que soient les préjugés répandus de part et d’autres, ce n’est qu’en s’alliant avec les autres opprimés et discriminés, que tous ensemble, nous pouvons faire avancer la société.

    Nous devons nous unir – femmes et hommes, hétéros et LGBT, travailleurs et chômeurs, belges et immigrés, avec ou sans-papiers… – pour défendre les droits et l’égalité de tous pour de vrais emplois, de bons logements publics, des services publics de qualité. Ce n’est que par une lutte commune pour de tels droits sociaux fondamentaux que nous viendrons à bout de toutes ces discriminations qui nous divisent, que nous éliminerons la recherche d’un bouc émissaire pour pointer du doigt les véritables responsables des manques sociaux. C’est aussi dans cette unité de classe que nous pourrons barrer la route aux forces les plus réactionnaires de la société.

  • La compétition pervertie par le marché

    Les scandales de corruption, de dopage ou de trafic d’influence touchent quotidiennement le sport de haut niveau. Paris truqués, matches achetés, sportifs dopés,… Rien ne nous est épargné. De forts soupçons pèsent actuellement sur le Qatar qui a été désigné pour accueillir la prochaine coupe du monde de football.

    par Jean (Luxembourg). Article paru dans l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Nous n’allons pas faire ici de révélations fracassantes sur les rencontres discrètes entre Sarkozy, le prince du Qatar et Michel Platini. Mais voici un pays qui n’a aucune tradition footballistique, très peu d’infrastructures sportives et des températures totalement contre-indiquées pour la pratique du football… Et qui réussit à décrocher l’organisation d’une coupe de football. Vous avez dit bizarre ?

    En France, lorsque des températures de plus de 40°C sévissent, les préfectures annulent ou réduisent les compétitions. Cela n’enchante pas toujours les organisateurs. Il y a souvent des discussions… Mais c’est une question de santé publique. Ici, on ne sait pour quelle raison, nous allons envoyer les meilleurs footballeurs de la planète se faire rôtir dans un four géant. Simplement pour la gloire d’un Prince qui a le pouvoir de tout acheter, tant il croule sous les pétrodollars.

    Les ‘‘échanges de bons procédés’’ sont normalement interdits sur le terrain sportif. Quand des joueurs sont pris la main dans le sac, ils sont lourdement sanctionnés. Mais autour du terrain, les maquereaux font la loi.

    Lors des derniers JO, le Comité International Olympique (CIO) a privatisé la quasi-totalité de l’organisation et surtout les bénéfices des Jeux. Une fois entré dans le village olympique, on ne pouvait plus manger, boire, payer,… qu’avec les sponsors des JO. La devise olympique ‘‘Plus vite, plus haut, plus fort’’ semblait uniquement concerner les bénéfices du CIO : 1,6 milliard d’euros de sponsoring et près de 4 milliards en droits télés. Les coûts d’organisation quant à eux, incombent uniquement à la collectivité.

    Cette privatisation accélérée du sport en général à une influence néfaste à tous les niveaux. Dès lors que les sommes en jeux deviennent astronomiques, la tentation de tricher augmente. Les derniers scandales de matches truqués et la mafia des bookmakers nous le rappellent. Dans ce contexte, exiger une honnêteté et une probité totale de la part des sportifs devient incongru. ‘‘Dans un monde où chacun triche, c’est l’homme vrai qui fait figure de charlatan’’, disait André Gide.

    Ensuite, la privatisation du sport a un impact sur les disciplines qui sont mises en valeur parce que plus médiatiques ou profitables.

    Enfin, le sport spectacle prend une importance démesurée (financièrement et culturellement) au détriment du sport pour tous. L’importance du sport dans l’éducation et pour l’épanouissement de chacun est sous-estimée et gravement sous-financée. Dans de nombreuses disciplines, l’accueil est lourdement déficient pour les jeunes ou les novices qui voudraient pratiquer un sport de loisir.

    La joie de l’effort, le fair-play, le respect des autres,… sont des valeurs qui ont été balayées par la mercantilisation du sport. Le CIO essaye habilement de les recycler pour mieux vendre sa salade, mais ce n’est là qu’un subterfuge aussi subtil qu’un haltérophile goinfré de stéroïdes. Si on laisse l’argent roi s’emparer du sport, on risque de revenir rapidement au 19ème siècle, lorsque le sport était réservé à une élite. Le peuple n’aura plus qu’à regarder hagard les exploits de ses idoles et les marquoirs qui indiqueront le cours des actions des clubs à la place des buts. Alors que faire ? Faut-il fuir le sport pour ne pas participer à son aliénation? Non, ce ne serait pas fair-play, et puis si tous les dégoûtés s’en vont, on sait trop bien ce qu’il restera.

    La solution, ce serait plutôt de reprendre le pouvoir sur le sport, ses structures, son fonctionnement, afin de décider démocratiquement des règles du jeu.

    Comment ? Voici quelques pistes :

    • Les fédérations sportives devraient être gérées par des représentants élus par les sportifs, les supporters, et le public (dont les parents des jeunes notamment).
    • Des financements publics doivent être prévus pour toutes les disciplines, afin de démocratiser l’accès au sport. Le football qui était traditionnellement le sport le plus accessible (et le plus populaire) est devenu de moins en moins abordable pour les familles qui veulent inscrire leur enfant dans un club.
    • L’organisation des compétitions devrait être confiée à des comités élus par les sportifs et indépendants des sponsors et autres financeurs privés.
    • Le pluralisme (hommes / femmes / handicapés… ) devrait être introduit dans les épreuves relais ou dans les sports collectifs où cela est praticable. Ce serait une manière de faire vivre une véritable fraternité au travers du sport.

    Bref, pour devenir plus sain, le sport a besoin d’une véritable révolution. Il faut d’abord en expurger les marchands du temple, mais aussi la soif de victoire à tout prix que trop de champions ont épousé, avant de se confesser la larme à l’œil.

  • C'est aux multinationales qu'il faut s'en prendre, pas à leurs victimes !

    Manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem

    Ce 17 mars, cela faisait très exactement 17 ans qu’existe le sinistre centre fermé pour sans-papiers de Vottem, à Liège, où sont enfermés des gens dont le seul crime est d’avoir voulu fuir la misère ou la guerre dans leur pays d’origine. Quelque 600 personnes étaient présentes pour à réclamer la fin de ce centre et la régularisation des sans-papiers. Le PSL était également présent, avec des slogans tels que "c’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer", "Solidarité avec les peuples du monde entier" ou encore "des emplois, pas de racisme, combattons le capitalisme". Face au centre, à la fin de la manifestation, le collectif Aktivist music (réunissant divers musiciens liégeois engagés) a donné un concert de chansons de solidarité avec les détenus de Vottem.

    Par Nico

  • Les droits des LGBT en ligne de mire en Russie et en France

    Les conservateurs et les fondamentalistes religieux relèvent la tête

    Une manifestation monstre (dans tous les sens du terme) a eu lieu en France en opposition au mariage pour tous : la police a parlé de 340.000 manifestants. Droite, extrême droite et fondamentalistes religieux étaient main dans la main dans la rue contre les droits des LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres). De l’autre côte de l’Europe, en Russie, les militants LGBT subissent une répression brutale tandis que des lois homophobes sont présentées au Parlement.

    Par Stéphane P., article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste

    Russie : Répression et tentative de dévier l’attention des masses

    Les autorités russes tentent de faire voter une loi homophobe qui interdira ‘‘la propagande homosexuelle parmi les jeunes’’. Cette loi prend place dans une série de lois visant à ‘‘protéger les enfants’’, ce qui fait un amalgame honteux entre homosexualité et pédophilie. Le gouvernement de Poutine doit faire face à un mécontentement d’une grande couche de la population russe massivement sortie dans les rues durant cette dernière période afin de manifester son désaccord face aux grandes contradictions sociales qui prévalent dans la société russe. Dans le cadre de ses efforts visant à étouffer les mouvements de protestation, Poutine et ses amis détournent l’attention des vrais problèmes en votant une série de lois antisociales et antidémocratiques, notamment celle interdisant l’adoption d’orphelins russes par des familles américaines.

    C’est dans ce même contexte de répression que les Pussy Riot se sont vues infliger une peine de 2 ans de prison pour avoir manifesté pacifiquement dans une cathédrale ! La classe dirigeante russe instrumentalise les nombreux préjugés homophobes qui existent en Russie pour faire passer cette loi et elle renforce les partis d’extrême droite qui redoublent de violence contre les militants LGBT. Ce mardi 22 janvier, une vingtaine d’activistes LGBT russes ont été tabassés, jusqu’au sang pour certains, par des gros-bras réactionnaires.

    La police reçoit d’ailleurs des injonctions claires des autorités locales pour laisser les défenseurs des droits LGBT se faire frapper par des groupes d’extrême droite. Nos camarades russes du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) ne baissent toutefois pas les bras et interviennent dans les protestations contre la loi homophobe avec des slogans tels que “Nous n’avons pas besoin de lois homophobes, mais des crèches, des écoles et des hôpitaux gratuits”. Par deux fois, la Douma d’État a dû repousser la discussion du projet de loi. La lutte paie, mais l’isolement fut fatal, la loi vient d’être adoptée.

    France : La droite dans la rue

    Plus près de chez nous, en France, ce sont les forces les plus réactionnaires de la société qui se mobilisent en force pour s’opposer au mariage pour tous. Ils étaient plus de 340.000 selon la police, 800.000 selon les organisateurs, à déverser leur haine homophobe dans les rues de Paris le 13 janvier dernier. On pouvait voir l’UMP et l’extrême droite côte à côte avec les intégristes catholiques. Les homophobes français utilisent les mêmes arguments que les autorités russes en invoquant la soi-disant protection de l’enfant. Mais ce qui gêne les opposants au mariage pour tous en France c’est la présomption de parentalité.

    Face à cette vague réactionnaire, nos camarades de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France) – aux côtés de nombreuses autres organisations – appellent à se mobiliser en faveur du mariage pour tous en élargissant les revendications comme l’égalité dans la parentalité, l’accès à la procréation médicalement assistée pour tous, la présomption de parentalité au sein d’un couple marié homosexuel et ces mêmes droits à tous les résidents français ou étrangers.

    Gagner l’égalité réelle par la lutte !

    Nous ne devons entretenir aucune illusion dans les partis au pouvoir quant à leur capacité à combattre l’homophobie et à élargir les droits des minorités de genre (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres). En effet, ces derniers croient que c’est en inscrivant l’égalité dans la loi que l’homophobie disparaitra, mais nous voyons bien qu’en Belgique où l’égalité des droits entre hétéros et LGBT est acquise sur papier, il n’en est rien dans la vie de tous les jours.

    Nous devons nous unir – femmes et hommes, hétéros et LGBT, travailleurs et chômeurs, belges et immigrés, sanspapiers… – pour défendre les droits et l’égalité de tous pour de vrais emplois, de bons logements publics, des services publics de qualité. C’est dans la lutte pour de tels droits sociaux fondamentaux que nous viendrons à bout de toutes ces discriminations qui nous divisent. C’est aussi dans cette unité de classe que nous pourrons barrer la route aux forces les plus réactionnaires de la société.

    Le 24 mars prochain, la commission LGBT du PSL/LSP appelle à se mobiliser pour le choix de femmes à avorter et contre les intégristes catholiques et l’extrême droite qui manifesteront ce même jour pour interdire le droit à l’avortement.

    Rejoignez le mouvement pro-choix via le lien Internet suivant.

  • Action de solidarité contre la loi homophobe en Russie

    Une centaine de personnes se sont rassemblées ce mardi 22 janvier en face de l’Ambassade de Russie à Bruxelles. Ces derniers ont manifesté leur solidarité avec les LGBT russes et leurs sympathisants qui s’opposent à un projet de loi visant à interdire ”la propagande homosexuelle parmi les jeunes”. Le PSL/LSP est intervenu avec une équipe de membres portant des pancartes où l’on pouvait lire, entre autres, ”Solidarité internationale contre l’homophobie et les répressions politiques en Russie”.

    Rapport de Stéphane, photos de Nico M (Bruxelles)

    De nombreuses associations LGBT de toute la Belgique et des organisations politiques ont aussi fait le déplacement. Notons notamment la présence de membres de la cellule diversité de la FGTB-Bruxelles qui a lancé en mai dernier une campagne de sensibilisation contre l’homophobie dans le milieu du travail.

    Des parlementaires belges et un eurodéputé anglais du Labour Party ont pris la parole pour soutenir la lutte des droits des LGBT en Russie et ailleurs. Mais nous devons comprendre leur discours avec une certaine critique. En effet, ces derniers sont membres de partis politiques, en Belgique et en Europe, qui mènent des plans d’austérité les uns après les autres.

    Au lieu de mettre en place des plans d’actions pour créer des emplois décents, pour construire de bons logements publics et pour maintenir des services publics gratuits et de qualité, ces ”défenseurs des droits des LGBT” mettent en place un appauvrissement généralisé d’une très grande majorité des travailleurs et de leur famille et installent ainsi les conditions propices qui créent des tensions entre les travailleurs, tensions qui s’expriment par du racisme, du sexisme et/ou de l’homophobie. Démolir les conditions de travail et de vie des travailleurs d’un côté et défendre les droits LGBT de l’autre, ce sont deux choses contradictoires.

    La commission LGBT du PSL pense que c’est en se battant pour des emplois pour tous, des logements pour tous et des services publics gratuits pour tous que l’on pourra réellement commencer à lutter contre l’homophobie et toutes les discriminations qui divisent les travailleurs.

  • Changement climatique : la banquise arctique diminue jusqu'à un nouveau record

    Le capitalisme a clairement échoué, pour l’environnement aussi

    Le mois de septembre dernier, la banquise arctique a connu son niveau le plus faible de glace depuis que ces données sont collectées, soit depuis 33 ans. Des experts du changement climatique avertissent que l’Arctique pourrait être totalement libre de glace dès 2020, soit 30 ans plus tôt que ce qui avait été mis en avant lors de la dernière estimation, publiée en 2007. La fonte totale de la glace durant l’été aurait des conséquences dévastatrices non seulement pour le fragile écosystème de l’Arctique, mais aussi pour toute la population mondiale.

    Par Jess Spear, Socialist Alternative (partisans du CIO aux USA)

    Cette perte de la calotte glaciaire arctique près d’un demi-siècle plus tôt que ce qui était jusqu’ici prévu suggère que nous sommes beaucoup plus proches d’un point de non-retour que ce qui était imaginé il y a quelques années à peine. Il nous reste donc moins de temps pour agir. Si nous voulons sérieusement lutter contre le réchauffement climatique, nous devons remettre en question la logique qui nous a mis dans ce pétrin, c’est-à-dire remettre en question le capitalisme et sa soit de profits au détriment de l’humanité et de l’environnement.

    Un double avertissement

    Le réchauffement climatique causé par l’activité humaine a déjà bien lieu, mais il n’est pas uniforme sur toute la planète. Des régions très sensibles sont touchées de manière disproportionnée, à l’instar de l’Arctique, où la température moyenne de l’air a augmenté deux fois plus vite que la moyenne mondiale. La font de la calotte glacière expose plus d’océan à la lumière, est plus de soleil est ainsi absorbé (suite à la perte de l’effet réfléchissant de la glace), et cela déstabilise encore davantage notre système climatique. Très clairement, ce qui se passe dans l’Arctique ne reste pas dans l’Arctique.

    La fonte des glaces n’est pas une mauvaise nouvelle que pour les ours polaires, cela influe également sur la production alimentaire (Washington Post, 14/01/2012), l’élévation du niveau de la mer (New York Times, 19/09/2012), et la probabilité d’événements météorologiques extrêmes. Les phénomènes météorologiques extrêmes, devraient augmenter en fréquence en conséquence de l’augmentation de l’énergie solaire absorbée par l’océan Arctique.

    La solution

    mais cette nouvelle, qui devait sonner comme un avertissement alarmant, a surtout donné lieu à une véritable course pour extraire davantage de combustibles fossiles des zones de l’Arctique désormais libres de glace.

    La quête incessante de profits intrinsèque au capitalisme se réalise au détriment de la vie humaine et l’environnement. Les dirigeants capitalistes affirment que nous ne pouvons pas agir en raison des coûts économiques que cela entraînerait. Nous devons rejeter cette argumentation et la dénoncer pour ce qu’elle est : un acte d’accusation flagrant du système économique capitaliste lui-même. Si le capitalisme ne peut pas se permettre de prendre des mesures contre la plus grande menace qui pèse sur la civilisation mondiale, alors c’est un système qui ne répond pas aux besoins de l’humanité et il doit être renversé et remplacé par un autre.

    L’erreur commise par la majeure partie des militants écologistes actuels est de limiter leurs revendications aux limites du système capitaliste. Toutes les idées proposées (taxes-carbone,…) pour inciter le système à prendre de bonnes décisions n’ont quasiment débouché sur rien.

    La voie à suivre pour stopper cette folie peut être trouvée dans les pages de l’histoire. Seuls les mouvements de masse ont pu être source de progrès. Tous les grands mouvements du siècle dernier (pour les travailleurs, contre le racisme, pour les droits des femmes, des LGBT et de l’environnement) ont impliqué un grand nombre de gens. Toutes ces luttes ont d’ailleurs eu des liens très étroits les uns avec les autres.

    Nous devons rejeter toutes les excuses selon lesquelles l’environnement s’opposerait à l’emploi et au contraire lier la question de la lutte pour la préservation de notre environnement avec la lutte pour l’emploi. Lier les revendications concernant l’emploi à la connaissance de ce qui est nécessaire pour réduire notre empreinte écologique pourrait créer un mouvement assez puissant pour sérieusement défier le système. Il nous faut un plan massif de création d’emplois verts pour permettre aux millions de chômeurs de retrouver un travail tout en rééquipant notre infrastructure en répondant aux exigences des travailleurs et de l’environnement. Pour être sérieux face au réchauffement climatique et à ses conséquences, nous devons concentrer nos efforts vers la construction de ces liens et vers la construction d’une alternative au capitalisme, une alternative socialiste démocratique.

  • Les scandales de dopage se poursuivent : le commerce ruine le sport

    Le rapport de l’Agence américaine antidopage USADA sur Lance Armstrong, sept fois vainqueur du Tour de France, et son équipe US Postal a constitué une nouvelle page noire pour le cyclisme et le sport dans son ensemble, quelques années à peine après le scandale Fuentes. Dans ce dossier, plusieurs anciens coéquipiers ont témoigné du dopage systématique de l’équipe d’US Postal mais aussi d’autres équipes. L’une des figures clés de ce mécanisme est le Dr Ferrari, qui a gagné plus de 30 millions d’euros grâce au dopage et au blanchiment d’argent.

    Par Wouter K (Gand)

    Le dopage est présent depuis longtemps dans le sport et le cyclisme. En 1967, Tom Simpson est décédé des suites de son dopage sur le Mont Ventoux, Eddy Merckx a été pris trois fois, il y a eu l’affaire Festina, l’affaire Fuentes,… Les exemples sont nombreux et illustrent que le sport est tout sauf propre. Et cela ne se limite pas au cyclisme. L’affaire Fuentes concernait 200 athlètes, y compris des grands noms du football, de la Formule 1 et du tennis. La place croissante occupée par les intérêts commerciaux ne fait qu’accroître la pression sur les performances, alors qu’elle était déjà bien élevée avant ça. Lance Armstrong a gagnée au cours de sa carrière professionnelle une moyenne de 17,5 millions de dollars par an. ‘‘Seuls’’ trois millions d’euros sont issus des prix accordés par ses sept victoires finales et les diverses autres à l’occasion du Tour de France. Tout le reste est le fruit des bonus gigantesques donnés par les sponsors privés. La société d’assurance SCA lui a ainsi offert 5 millions d’euros pour son titre de champion du Tour en 2004.

    Quand de telles sommes sont en jeu, le million d’euros qu’Armstrong a donné au docteur Ferrari pour son dopage constitue un investissement rapidement amorti. Et en cas de flagrant délit, il reste les moyens des sponsors. Ces derniers, pour éviter que leur nom ne soit traîné dans la boue, sont prêts à tout. Le président de la fédération internationale de cyclisme Hein Verbruggen aurait reçu un demi-million d’euros de pot-de-vin par la marque Nike afin d’enterrer un rapport de dopage positif en 1999.

    Le PSL défend une vision du sport principalement basée sur la détente. La compétition, la tension,… n’auraient pas à disparaître, mais seraient dépouillées des intérêts commerciaux qui dominent aujourd’hui. Les changements de parcours pour des raisons de spectacle, les courses cyclistes en circuit fermé,… sont peut-être idéaux pour les sponsors et les organisateurs mais sont décevants pour les amateurs du vrai sport. Pour nous, lutter pour un sport ‘‘pur’’ signifie de lutter pour une société socialiste où les besoins de la majorité de la population seront au cœur de l’activité humaine, et non plus la satisfaction de l’avidité d’une petite élite.

    Une société socialiste pourra libérer le sport de tous les aspects négatifs qu’a le capitalisme sur l’humanité : l’hostilité, l’égoïsme, le mensonge, la cupidité et la tricherie. Sous le socialisme, une forte augmentation du temps de loisir pourra être obtenue grâce au partage du temps de travail disponible en fonction de la population active disponible. Les conditions matérielles seraient ainsi posées pour que chacun puisse consacrer plus de temps au sport ou au développement sain de ses autres talents, dans une atmosphère d’émulation, de respect et d’admiration de l’autre et de soi.

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