Category: Jeunes

  • Youth Fight For Job: Interview de Matt Dobson

    Ce samedi, une manifestation de quelques 1.000 jeunes et travailleurs a eu lieu à Londres. Cette marche des jeunes pour l’emploi a été organisée à l’initiative de la campagne Youth Fight For Jobs, une campagne mise en place par nos camarades du Socialist Party et soutenue par plusieurs syndicats. Suite à la conférence des Etudiants de Gauche Actifs de fin octobre, nous avons parlé avec Matt Dobson, responsable de la campagne Youth Fight For Jobs.

    Par Pablo (EGA – Bruxelles)

    PN : Pourquoi avez-vous lancé la campagne "Youth Fight For Job"?

    MD: "Tout d’abord, j’aimerais dire que la crise touche profondément l’Angleterre. Le chômage approche les 3 millions de personnes, les emplois vacants décroissent toujours plus vite et même quand on a un job, une vie décente est inabordable. La situation est grave dans la jeunesse où le chômage prend des proportions énormes. En effet, il y a maintenant 800.000 chômeurs qui ont entre 18 et 25 ans au Royaume-Uni, et on va bientôt passer le cap symbolique des 1 million. Face à cela, nous désirions mettre en avant pour la jeunesse la nécessité qu’elle devait se battre pour avoir un avenir. Donc, nous est venu l’idée d’une campagne qui permette d’organiser et de mobiliser les jeunes pour leur donner une solution combative à leur problème. Au travers de cette campagne, notre rôle en tant que socialistes n’est pas seulement de créer un mouvement de masse, mais aussi de politiser les jeunes et de leur montrer la nécessité de changer de société, la nécessité du socialisme."

    PN: Comment avez-vous mené cette campagne?

    MD: "Nous avons organisé une conférence de lancement avec les Socialist Student, le Socialist Party, Youth against Racism in Europe, International Socialist Resistance et le syndicat des services publics, le « PCS ». Lors de cette conférence, nous avons décidé le 2 avril 2009 de mener une marche pour l’emploi à Londres en mai 2009. Celle-ci a rassemblé 600 jeunes, c’était une très bonne manif avec une participation plus grande que celle que nous attendions."

    PN : Quel soutien avez-vous dans la société en général?

    MD: "Notre campagne est très appréciée : il y a déjà des milliers de personnes qui ont signé notre pétition, et dans plusieurs régions des comités locaux de Youth Fight For Job ont été créés. Plusieurs syndicats ont aussi donné leur soutien. Ainsi, avec le syndicat des services publics s’est rajouté le syndicat des transports, le « RMT », et le syndicat des postes, le «CWU». On a aussi vu plusieurs comités de grève (que cela soit dans la construction, l’automobile, la poste, les pompiers ou l’éducation) nous donner leur soutien. On a aussi parlé de la campagne dans les grand médias ; nous sommes par exemple passés au JT de la BBC lors de notre marche. Mais, aussi, en septembre, le chômage a très fortement augmenté et nous avons été dans les médias quatre jours de suite. Nous avons été à la BBC Radio, sur son web site et enfin dans des médias internationaux : ainsi un magazine allemand national a interviewé un camarade. De la sorte, beaucoup de jeunes se sont organisé avec nous, mais pas encore assez. Ce n’est pas encore une campagne de masse.

    PN: Cette campagne se veut être une campagne prolongée?

    MD: "Oui, bien sûr. Nous allons d’ailleurs organiser une manifestion pour le 28 novembre où nous attendons entre 3000 et 4000 personnes. Nous avons et allons continuer à organiser des grèves dans les écoles secondaires et supérieures qui subissent les attaques du gouvernement, notamment contre les droits d’inscriptions. Nous continuons à vouloir donner à Youth Fight For Job un caractère de masse en essayant qu’elle devienne la campagne principale des organisations syndicales.

    PN: Quel est le programme de Youth Fight For Job?

    MD: "Nous sommes entre autres pour un salaire décent de £8 par heure pour tous les travailleurs, pour des contrats en CDI et stable, pour le droit à adhérer aux syndicats, pour la nationalisation des grandes industries qui ferment ou qui licencient massivement."


    • Pas question de payer leur crise! De vrais emplois pour tous! Plateforme du PSL pour sa campagne "Jeunes et emplois"
  • ULB: Votez pour les Etudiants de Gauche Actifs

    Les 8 et 9 décembre, les étudiants de l’Université Libre de Bruxelles éliront leurs représentants au conseil d’administration. Les Etudiants de Gauche Actifs déposent une liste pour la faculté SOCO (sciences sociales politiques et économiques – Solvay). Nos camarades étudiants veulent être le porte-parole des luttes étudiantes, mais aussi ils défendent aussi un "programme contre le système capitaliste qui transforme tout en marchandise."

    Tract d’EGA – ULB

    > Tract en version PDF

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    Stop à la marchandisation de l’enseignement

    • Non au processus de Bologne! Non aux suppressions de cours!
    • Pas d’ingérence du secteur privé sur la recherche et sur nos campus!

    Des restos & des kots bon marché et de qualité

    • Stop aux privatisations des services sociaux, des restos et des kots!
    • Pour des investissements publics pour des repas de qualité à prix démocratiques & des kots à prix abordable pour tous!

    Un enseignement gratuit et de qualité

    • L’abolition de tous droits d’inscriptions (matériel inclus).
    • Gratuité de l’accès à la culture et aux transports en commun !
    • Pour un refinancement public et massif de l’enseignement à tous les niveaux, à hauteur de minimum 7% du PIB !
    • Nationalisation du secteur bancaire pour financer les besoins réels: logements, soins de santé, enseignement…

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    Nous ne payerons pas leur crise!

    La crise du capitalisme frappe la jeunesse de plein fouet. Les annonces de licenciements continuent et un chômage de masse nous attend. Les jeunes, avec ou sans diplôme [1], surreprésentés dans les emplois précaires, les intérims et les CDD, sont jetés à la porte des entreprises comme des kleenex.

    On nous a donné l’illusion que le néolibéralisme augmenterait le bien-être et la richesse de tous. Mais les finances publiques ont été pillées avec les nombreux cadeaux fiscaux qu’ont reçus les capitalistes. Leurs richesses se sont accrues pendant qu’on délaissait la santé, l’emploi ou encore l’éducation. Ainsi, dans l’enseignement nous sommes passés d’un financement de 7% du PIB dans les années ’70 à un sousfinancement de 5% alors qu’il y a deux fois plus d’étudiants qu’avant. Pour la première fois depuis longtemps, notre génération vivra moins bien que la précéd ente ; voilà le résultat de 30 années de néolibéralisme.

    Mais, même avec cela, le nouveau gouvernement (PS, ECOLO et CDH) ose encore s’attaquer aux enseignements secondaire et supérieur. Ainsi nous devrions payer une deuxième fois la crise parce qu’ils ont sauvé les profits des banques à coup de milliards. Les 30 millions d’euros obtenus en 2004 par la lutte des hautes écoles pour le refinancement de l’enseignement supérieur devaient être étalés sur 8 ans ; ils seront distribués sur 15 ans, ce qui revient à réduire le refinancement de moitié.

    Contre la marchandisation de notre université!

    Face au manque de moyens dans l’enseignement, la seule solution proposée par les Autorités de l’ULB est de faire des économies et de commercialiser notre université.

    En effet, le Conseil d’Administration (CA) de l’ULB vient de décider de céder à une société privée les kots étudiants des Courses et Depage pour une durée de 45 ans. Cette société sera chargée de rénover les kots. Mais aucun plan de relogement n’est prévu pour la durée des rénovations. Ainsi, l’année prochaine, 237 étudiants des Courses n’auront déjà plus accès à leurs kots. Parce qu’elle n’a pas les moyens de les rénover, l’ULB va devoir louer ses anciens bâtiments et donner ainsi 1 million €/an à cette société privée. Il est donc prévu que cet argent soit pris dans les budgets sociaux. Donc, soit il y aura moins d’argent pour les aides sociales, soit les loyers des kots seront augmentés. Dans tous les cas, ce sera aux étudiants de casquer.444 Contre la marchandisation de notre université !

    De plus, le Recteur vient de mettre sur pied une «fondation d’utilité publique» dont le rôle sera de trouver des fonds privés pour financer l’unif. Ceci ne se fera bien sûr pas sans contrepartie : la recherche sera dépendante de ces entreprises (en prenant par exemple le risque que la recherche environnementale soit soumise au dictat du profit), les diplômes devront répondre aux besoins et exigences du marché, et ainsi les cours jugés non-rentables passeront progressivement à la trappe. Cet te mesure s’inscrit clairement dans le cadre du processus de Bologne qui vise à développer un «marché européen de l’enseignement supérieur». Favorisant ainsi la mise en place d’un enseignement à deux vitesses, avec d’une part des universités «d’élite» financées par les grosses entreprises et, d’autre par t, des universités «poubelles» pour la majorité des étudiants… comme c’est le cas aux USA. Nous subissons d’ailleurs des ef fets de ce processus. En effet, les facultés de philo&lettres et celles de soco subissent en ce moment même une réduction drastique de l’offre des cours.

    Votez pour les é tudiants de Gauche Actifs et/ou rejoignez-nous!

    Face à la crise, face à la marchandisation de notre unif, nous devons réagir ! Avec les EGA nous voulons faire élire des représentants étudiants au Conseil d’Administration de l’ULB qui ne gèreront pas l’université au détriment des étudiants et du personnel. Nos élus seraient les porte-voix des étudiants pour faire entendre leur colère et pour mener la lutte contre chaque mesure qui dégraderait nos conditions d’étude. Car en effet, des luttes doivent prendre place pour défendre nos acquis. Nous pensons que, comme par le passé, seule une mobilisation large et conjointe des étudiants avec les travailleurs nous permettra de remporter des victoires. De plus, pour réaliser cette unité, il faudra lutter contre tout ce qui nous divise à savoir : l’homophobie, le racisme, le sexisme…

    Nous voulons également mettre en avant un programme contre le système capitaliste qui transforme tout en marchandise. Nous pensons que seule une société où la production est orientée vers les besoins de la population pourra permettre un enseignement gratuit de qualité et accessible à tous : une société socialiste démocratique. C’est pour cela que nous t’appelons à rejoindre les Etudiants de Gauche Actifs pour défendre nos droits et changer de société.


    (1) Selon une étude récente de Jobat réalisée auprès de plus de 500 jeunes flamands diplômés en juin dernier et détenteurs d’un diplôme de master ou de bachelier. Parmi eux, la moitié seulement a pu trouver un emploi. De plus, même parmi ceux qui en ont trouvé un, 27% de ces jeunes diplômés ont juste un emploi d’intérimaires. Ensuite, 48% de ces nouveaux travailleurs qualifiés gagnent moins de 2.000 euros bruts par mois. Difficile de débuter une vie indépendante dans de telles conditions.


    NOS CANDIDATS

    Abdel-Jalil Bourhidane – 1er effectif, étudiant MA2 Sciences Politiques (ajb_30@hotmail.com)

    Jalil est un étudiant travailleur qui a déjà une longue histoire de lutte et de militantisme derière lui. Il a été entre autres un des organisateurs du mouvement des hautes-écoles en 2004, ainsi qu’un des porteparoles du mouvement de soutien aux sans-papiers (2008-2009).

    Stéphanie Rary – 1ère supléante, étudiante MA1 en Coopération, Science de la population et du développement (stesrary@hotmail.com)

    Victor Dulait – 2ème supléant, étudiant BA2 en Sciences Politiques (egaulb@hotmail.com)

  • Interview de Jalil (EGA) sur le processus de Bologne

    Les 8 et 9 décembre, les étudiants de l’Université Libre de Bruxelles éliront leurs représentants au conseil d’administration. Les Etudiants de Gauche Actifs déposent une liste qui critique notamment très fortement le processus de Bologne. Nous avons interviewé jalil, 1e effectif sur la liste EGA, à ce sujet.

    Par Pablo V (EGA-ULB)

  • Action de protestation au conseil communal de Gand – Le bourgmestre veut supprimer la «taxe-combi» aux manifestations

    Ce 23 novembre, une action a eu lieu au conseil communal de Gand pour protester contre les arrestations brutales effectuées ce 10 novembre en marge de la manifestation anti-NSA. Plusieurs revendications, soutenues par entre 70 et 100 militants, ont été présentées au bourgmestre, ce qui a eu un effet puisque ce dernier y a donné suite. Il a en effet fait savoir que la «taxe combi» sera supprimée pour les manifestations. Cette victoire peut constituer un précédent pour d’autres villes qui appliquent ce genre de taxe.

    Par Michael B, président d’EGA-Gand

    Ces arrestations étaient survenues suite à une manifestation antifasciste des Étudiants de Gauche Actifs et une Street-rave organisée au même moment que la manifestation (voir notre précédent article).

    La colère face à la répression de la police (plus de 400 arrestations!) a connu un développement très rapide et, le lendemain de la manifestation, un groupe facebook comportait déjà 1.800 membres, unis contre la répression de police. La presse, qui n’avait tout d’abord pas émis la moindre critique contre l’intervention brutale de la police, a rapidement dû nuancer son approche pour admettre que la police avait peut-être exagéré et que la manifestation s’était déroulée sans incident. Sous la pression des très nombreuses plaintes et face à l’attention que la presse a commencé à accorder à l’incident, même le bourgmestre Termont a été obligé de prendre ses distances. Aucune excuse n’a toutefois suivi, et l’intervention de la police est toujours bel et bien défendue.

    Bien qu’aucun membre des Étudiants de Gauche Actifs n’ait été arrêté, nous nous sommes de suite déclarés solidaires des personnes arrêtées et nous nous sommes clairement prononcés contre les «taxes combis» qu’elles auraient eu à payer et contre la criminalisation de la résistance antifasciste. C’est pour cette raison que nous avons pris l’initiative d’une réunion ouverte pour débattre des événements, mettre en avant des revendications et décider d’actions à organiser en réaction.

    Nous avons voulu, en collaboration avec d’autres organisations et des étudiants indépendants, mettre sous pression l’administration de la ville et la police pour démarrer une enquête publique et indépendante sur le comportement de la police. Nous avons également exigé des sanctions et des excuses publiques de la part des responsables politiques de cette intervention policière; une indemnisation pour préjudice subi; la suppression de la «taxe combi» pour les arrêtés et la suppression immédiate de cette «taxe combi» qui n’est pas seulement asociale (elle touche le plus durement les plus démunis et les étudiants), mais est également un moyen d’effrayer les gens et de les intimider à l’idée de venir manifester pour défendre leurs intérêts.

    Entre 70 et 100 personnes (selon Het Nieuwsblad) s’étaient ainsi rassemblées pour remettre les revendications au bourgmestre. Il a acquiescé à toutes nos exigences et a fait savoir que la «taxe combi» sera supprimée pour les manifestants. Cette réaction est bien entendu la conséquence de la pression exercée sur lui. Ce n’est que les protestations de tant de personnes, dans la presse, en ayant déposé plainte, en venant mener des actions,… qui l’a obligée à supprimer cette taxe introduite par son prédécesseur ‘socialiste’.

    En plus, une enquête publique sur le comportement de la police va être lancée. Sur base de celle-ci, des sanctions administratives et des indemnisations suivront. Reste à attendre ce qui viendra concrètement après cette déclaration. Nous espérons que cette enquête ne sera pas laissée aux mains des organes opaques du comité P. Ces deux dernières semaines, entre la manifestation et l’action de protestation, ont démontré que la seule méthode pour obtenir des résultats est celle de l’organisation et de la mobilisation. Une organisation capable d’agir selon son expérience passée et prête à collaborer avec d’autres organisations et individus combatifs peut être une force motrice pour généraliser la protestation et engranger des victoires.

    Lire également:

    Trois modèles pour le mouvement antifasciste: notre choix est clair

  • Pas question de payer leur crise! De vrais emplois pour tous!

    Aujourd’hui, la crise du capitalisme frappe de plein fouet les travailleurs et les jeunes. La récession serait terminée? Seuls les actionnaires le ressentent. Pour les jeunes et les travailleurs, le pire reste à venir. Les annonces de licenciements se succèdent et un chômage de masse qui touchera plus fortement les jeunes nous attend. Les gouvernements ont sauvé les grands actionnaires des banques pour un montant d’environ 26 milliards € – nous exigeons un plan de sauvetage de l’emploi dans notre intérêt!

    Plateforme du PSL "Jeunes et emploi"

    > Plateforme en PDF

    • Défendons chaque emploi, pas de racisme! Nationalisation des entreprises qui font des licenciements collectifs!
    • Stop aux contrats précaires! Des emplois décents pour tous avec un salaire minimum de 1500 € net!
    • Stop à la chasse aux chômeurs! Suppression du stage d’attente!
    • Plus de moyens publics pour l’enseignement: 7% du PIB!
    • Partageons l’emploi disponible, 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!

    La Belgique perdra 90.000 emplois en 2009 et environ 125.000 autres en 2010. Alors que les patrons veulent faire travailler nos aînés plus longtemps, les moins de 25 ans sont les plus touchés par le chômage. Il y avait, en août dernier, 17.000 jeunes chômeurs de plus que l’année dernière. En juillet 2009, le taux de chômage des plus de 25 ans était de 6,8% tandis que celui des jeunes s’élevait à 21,6%. A peine la moitié (53,4 %) des jeunes qui n’ont pas terminé le troisième degré de l’enseignement secondaire a un emploi, alors que la moyenne européenne est de 65%.

    On nous a fait miroiter l’illusion que le néolibéralisme augmenterait le bien-être et la richesse de tous. Mais les finances publiques ont été pillées (les patrons ont reçu de nombreux cadeaux fiscaux) ces 35 dernières années et les créations d’emplois qui devaient en découler n’ont jamais vu le jour. Les riches le sont devenus encore plus tandis que la majorité de la population a connu une forte dégradation de ses conditions de vie. Bref, les capitalistes s’en sont mis plein les poches avant que le bateau ne coule. Maintenant, ils veulent encore nous faire trinquer pour leur avidité. Le mythe néolibéral cher à tous les partis établis a foiré, mais ça ne les empêche pas de ne rien vouloir changer à leur politique.

    Des emplois précaires vers le chômage …

    En réponse à la montée du chômage des jeunes, le gouvernement et la ministre de l’Emploi, Joëlle Milquet, nous resservent leur vieille recette néolibérale : faire payer de moins en moins de charges aux patrons. L’exemple de Caterpilar-Gosselies illustre la faillite de cette politique qui profite aux actionnaires mais qui déglingue les conditions de travail des travailleurs et accroît la concurrence entre eux.

    Au cours des années précédant la crise, les anciens emplois stables, reposant sur des contrats à durée indéterminée (CDI), avaient peu à peu fait place à de nouveaux engagements, plus précaires et plus flexibles, dans le cadre de contrats à durée déterminée (CDD). Début 2008, il y avait ainsi 800 travailleurs en CDD à Caterpillar, principalement des jeunes. Durant toutes ces années, la direction n’a jamais engagé en CDI qu’une infime partie de ces jeunes arrivant en fin de CDD. Elle pouvait ainsi profiter à plein de toutes les réductions de charges accordées aux patrons par les divers plans Rosetta, Activa,…

    Avec la crise, les CDD ne sont plus renouvelés. Depuis octobre 2008, cela correspond à près de 50 pertes d’emplois par mois. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’entre cent et deux cent à travailler ainsi en CDD. On le voit, les emplois précaires (intérims, CDD,…) servent à mettre les jeunes sous pression quand tout va bien et à les jeter à la porte comme des kleenex aux premiers revers économiques.

    Les jeunes femmes et les jeunes d’origine immigrée en bout de file

    Les jeunes femmes sont fortement discriminées sur le marché du travail. Entre 15 et 29 ans, elles sont 74,1 % à avoir un emploi, contre 82,3 % pour les hommes alors que leur niveau de qualification est en moyenne nettement plus élevé. Quant aux jeunes d’origine immigrée, ils subissent fortement les discriminations à l’embauche. Dans certains quartiers, comme dans le Quartier Maritime à Molenbeek, le taux de chômage est même de 70%! Le taux de chômage parmi les jeunes étrangers atteint 52,2%.

    Le racisme et les autres formes de discrimination se développent surtout dans les périodes de crise quand augmentent le chômage, la pauvreté et la peur du lendemain. Les patrons et les gouvernements visent consciemment à accentuer la concurrence parmi les travailleurs afin de nous diviser et de nous affaiblir afin d’éviter une résistance commune.

    Stop à la chasse aux chômeurs

    Alors que, chaque jour, 350 emplois disparaissent en Belgique, le gouvernement continue à s’en prendre aux chômeurs plutôt qu’au chômage. Ainsi, près de 1.800 travailleurs sans emplois sont contrôlés chaque jour par l’Onem, et les sanctions pleuvent. En Wallonie, 38% des personnes qui dépendent de l’aide du CPAS ont été exclues du droit aux allocations de chômage. La chasse aux chômeurs et la flexibilité accrue servent aussi à contraindre les candidats à l’emploi à accepter n’importe quel boulot. Cela afin de démolir les conditions de travail et de miner les salaires de tous.

    Un stage d’attente insoutenable de 9 mois vise les jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Mais Le patronat veut encore aller plus loin en proposant la limitation du droit à une allocation seulement à partir de 25 ans.

    De nouvelles marches des jeunes pour l’emploi

    Soit chacun essaie de trouver des solutions individuelles, qui souvent n’existent pas, soit on tente de réagir collectivement. Un programme combatif pour l’emploi des jeunes est nécessaire. Il est tout à fait possible de répartir le travail disponible en diminuant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Les moyens existent mais il faut aller les chercher là où ils sont : dans les coffres des patrons des grandes entreprises et des gros actionnaires. Mais pour y arriver, nous allons devoir lutter.

    C’est pourquoi nous soutenons l’idée d’une Marche des Jeunes pour l’Emploi à Bruxelles, comme celles organisées en 1982, 1984, 1993 et 2005. Nous voulons collaborer avec chacun (tant les personnes que les organisations) qui le souhaitent. Pour cela, nous proposons de mettre sur pied des comités de mobilisation dans les entreprises, les quartiers et les écoles afin d’impliquer tous ceux qui veulent participer à la campagne et de faire de ces manifestations locales une marche combative et réussie.

    (Source : rapport du Conseil supérieur de l’emploi du 7 octobre 2009)

    Pas question de payer leur crise ! De vrais emplois pour tous!

    • Tous ensemble contre le chômage et la pauvreté ! Défendons chaque emploi!
    • Pas de démantèlement de la sécurité sociale ! Défendons les pré-pensions, ce n’est pas aux aînés de travailler plus longtemps!
    • Nationalisation des entreprises qui licencient, sous le contrôle des travailleurs afin de sauver les emplois, pas les profits!
    • Un emploi pour tous avec des conditions de travail et un salaire décents!
    • Stop aux statuts précaires : Un emploi = 1 CDI à plein temps!
    • Pour un salaire minimum de 1500€ net et le rétablissement de l’index complet!
    • Tout ce qui nous divise nous affaiblit!
    • Des emplois, pas de racisme!
    • Stop aux discriminations à l’embauche!
    • Pour une égalité réelle entre hommes et femmes!
    • Pour une augmentation des salaires dans les secteurs à bas salaire!
    • Stop à la chasse aux chômeurs ! Il faut s’en prendre au chômage pas aux chômeurs ! Suppression du stage d’attente !
    • Pour la redistribution du temps de travail, 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauche compensatoire !
    • Nationalisation de tout le secteur bancaire pour financer publiquement les besoins réels : logements sociaux, soins de santé, enseignement,… de qualité!
    • Pour une société où la production est orientée vers les besoins de la population et non dictée par les profits : une société socialiste!
  • Camp d’hiver des Etudiants de Gauche Actifs – Secondaire et des Jeunes PSL

    Une façon agréable et militante de terminer l’année 2009! Du 18 au 20 décembre se déroulera le camp d’hiver des Etudiants de Gauche Actifs – secondaire et des Jeunes PSL. Au programme; de la formation marxiste et de la détente avec un film, des discussions et des débats, un cantus rouge,… N’hésitez pas un jeter un coup d’oeil au programme, et surtout à vous inscrire!

    > Programme en format PDF

    Vendredi 18 Décembre

    18h30: Accueil

    En soirée: FILM – Roger & me (Michael Moore)

    Avant la sortie en janvier de « Capitalism, a love story », voila le premier film de Michael Moore (1989). Il relate la suppression de 30 000 emplois dans les usines de General Motors dans sa ville natale, Flint (USA), ainsi que les conséquences de la désindustrialisation sur la ville et sa population. Avec la crise actuelle de surproduction, GM supprime près de 40.000 emplois aux USA et a annoncé un plan de restructuration douloureux pour Opel en Europe. L’usine d’Anvers ne sera probablement pas épargnée. Un militant d’Anvers présentera le film et le programme nécessaire pour sauver les emplois et non pas les profits.

    Samedi 19 décembre

    Matin: MARX avait raison

    La crise du capitalisme amène avec elle le retour de Marx. Le Time Magazine écrivait en janvier 2009: «la pensée de Karl Marx, le grand-père de l’économie politique, qui a condamné les inadéquations du capitalisme, a joué un rôle hors norme dans l’histoire mondiale un siècle après sa mort…» Mais en plus d’être un brillant économiste, Marx était un militant politique qui s’impliquait activement dans la lutte des travailleurs afin de construire une alternative au système capitaliste : le socialisme.

    Ateliers:

    • Comprendre la crise du capitalisme… avec l’économie marxiste
    • D’abord la matière, ensuite les idées… la philosophie marxiste
    • Marx et la Commune de Paris… les leçons du 1er Etat des travailleurs

    Après-midi: Ateliers et débats

    • Afghanistan, Pakistan, Irak, Palestine… Qu’est ce que l’impérialisme et comment le vaincre ?
    • Tirer les leçons de la montée du fascisme en Allemagne dans les années 30’… Comment lutter contre le fascisme aujourd’hui?
    • Chute du Mur de Berlin: Une révolution contre le socialisme ou contre le stalinisme?

    En soirée: CANTUS ROUGE

    Dimanche 20 décembre

    Matin: Nos campagnes

    Deux ateliers de discussion sur l’impact de la crise sur les jeunes et sur notre programme, pour échanger nos expériences et débattre de la manière de mener nos campagnes.

    Ateliers

    • Construire un mouvement de jeunes anti-capitaliste dans le cadre de la campagne de lancement d’EGA-secondaire.
    • Chômage et boulots précaires… est-ce l’avenir de la jeune génération? Dans le cadre de la campagne pour des marches locales des jeunes pour l’emploi.

    Après-midi: Meeting public à Charleroi

    NOUS VOULONS DU TRAVAIL ET UN AVENIR

    Orateurs:

    • Benjamin DUSAUSSOIS (PSL)
    • Gustave DACHE, ex-délégué Caterpillar
    • Un representant des Jeunes FGTB Charleroi

    Fin du Camp à 17h.


    Le Camp d’hiver se déroulera à Charleroi, au «Patro Saint-Martin», 10bis, Rue Aurélien Thibaut 6001, Marcinelle (à 1km de la gare de Charleroi Sud).

    RDV devant la gare à 18h.

    Depuis la gare: prendre la rue Marius Meurée. Puis la 6e à gauche, rue Basson. puis la 1ère à gauche rue Delestienne. continuer dans la rue Aurélien Thibaut.

    L’accueil et l’inscription débuteront vendredi à 18h30.

    (Il faut amener son matelas et son sac de couchage.)

    Prix:

    • 15 euros pour les étudiants et les sans emploi
    • 20 euros pour les travailleurs

    Cela comprend le logement, l’infrastructure et les repas

    Vous pouvez vous inscrire en écrivant à BP 131, 1080 Molenbeek-Sainctelette, par mail à boris@socialisme.be, ou en téléphonant aux numéros: 02 345 61 81 / 0472 299 192. Le paiement est possible par virement sur le n° de compte 001-2260393-78 avec la mention “Camp 2009”

  • Assemblée Générale réussie à l’ULB : 150 étudiants pour un enseignement gratuit !

    Depuis une semaine, le comité de mobilisation de l’ULB pour le refinancement de l’enseignement a mobilisé pour une assemblée générale étudiante. Pourquoi? Parce que plusieurs menaces planent sur l’Université Libre de Bruxelles et le reste de l’enseignement supérieur. En effet, le gouvernement a décidé de réduire de 15 millions le budget alloué à l’enseignement supérieur…

    Par Pablo N et photos de Pablo VM (EGA-ULB)

    Les Autorités proposent une privatisation des kots étudiants des Courses, une diminution drastique de l’offre des cours en fac de philo et SOCO, un appel aux fonds privés et un risque de réduction de l’aide sociale. Contre cela, une manifestation à l’initiative d’EGA, organisée en collaboration avec ATTAC-ULB et les ES-ULB a pris place il y a un mois et a rassemblé 50 personnes devant le rectorat. A cette manif’, les trois cercles de gauche ont appelé à la formation d’un comité pour le refinancement à l’ULB. C’est ce comité qui est à l’origine de cette AG et de sa mobilisation.

    De plus, dans la lignée des luttes qui prenait place, nous avons participé, la veille de l’AG, à une action de 40 personnes des kots des Courses devant le Conseil d’Administration où ces étudiants réclamaient des garanties pour leur avenir.

    Cette assemblée générale a été un succès, car 150 étudiants se sont réunis ce mardi de 12h à 14h. Durant la première demi heure il y a eu une présentation de ce qui se passe actuellement sur le campus suivit d’une intervention qui mettait en perspective que ces problèmes sont liés à la marchandisation de l’enseignement et qu’il faut un refinancement de celui-ci.

    Un débat de plus d’une heure a pris place où des dizaines d’étudiants ont pris la parole. Un étudiant allemand et un étudiant italien ont parlé des luttes de leurs propres pays et une motion de solidarité avec les étudiants en lutte en Allemagne et en Autriche a été approuvée par l’assemblée générale.

    L’atmosphère était très combative, et cela s’est vu dans les revendications offensives qui ont été votées à de large majorité. Notamment: "Solidarité avec les mouvements étudiants en Europe! Stop au processus de Bologne! Non à la marchandisation de l’enseignement! Pour un refinancement de l’enseignement de min. 7% du PIB! Pour un enseignement gratuit, de qualité et accessible à tous! Nous ne payerons pas leur crise!"

    Cette situation indique le changement de conscience par rapport à la conscience des dernières années. Les conséquences concrètes du processus néolibéral de Bologne sont aujourd’hui plus clairement visibles. Le sentiment de stopper toute la dynamique de marchandisation de l’enseignement est maintenant quelque chose de plus en plus logique pour de nombreux étudiants.

    Avec EGA, nous sommes intervenus pour soutenir ce programme de revendications et nous avons amené la question de comment refinancer l’enseignement à travers la nationalisation du secteur bancaire pour financer les besoins réels de l’enseignement, mais cette contribution a été proposé comme une contribution aux débats et non comme un ultimatum.

    De futures actions vont voir le jour et EGA s’engage à s’y investir pour en faire un succès tout en continuant à affirmer qu’il faut aller chercher l’argent chez les actionnaires des banques et des multinationales.

    Action de la veille

  • Le PSL-LSP lance sa campagne pour l’emploi des jeunes – De vrais emplois pour tous!

    C’est de plus en plus la galère pour trouver un emploi quand on est jeune. Et ce n’est pas plus facile de le garder quand on a eu la chance d’en trouver un. Alors, pourquoi ne se battrait-on pas ensemble pour exiger de vrais emplois pour tous…

    Par Boris Malarme

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    Nos revendications pour l’emploi des jeunes

    • Pas question de payer leur crise!
    • De vrais emplois pour tous!
    • Tous ensemble contre le chômage et la pauvreté! Défendons chaque emploi!
    • Pas de démantèlement de la sécurité sociale! Défendons les pré-pensions, ce n’est pas aux aînés de travailler plus longtemps!
    • Nationalisation des entreprises qui licencient, sous le contrôle des travailleurs afin de sauver les emplois, pas les profits!
    • Un emploi pour tous avec des conditions de travail et un salaire décents!
    • Stop aux statuts précaires : Un emploi = 1 CDI à plein temps!
    • Pour un salaire minimum de 1500€ net et le rétablissement de l’index complet!
    • Tout ce qui nous divise nous affaiblit!
    • Des emplois, pas de racisme!
    • Stop aux discriminations à l’embauche!
    • Pour une égalité réelle entre hommes et femmes!
    • Pour une augmentation des salaires dans les secteurs à bas salaire!
    • Stop à la chasse aux chômeurs! Il faut s’en prendre au chômage pas aux chômeurs! Suppression du stage d’attente!
    • Pour la redistribution du temps de travail, 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauche compensatoire!
    • Nationalisation de tout le secteur bancaire pour financer publiquement les besoins réels : logements sociaux, soins de santé, enseignement,… de qualité!
    • Pour une société où la production est orientée vers les besoins de la population et non dictée par les profits : une société socialiste!

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    La Belgique perdra 90.000 emplois en 2009 et environ 125.000 autres en 2010. Alors que les patrons veulent faire travailler nos aînés plus longtemps, les moins de 25 ans sont les plus touchés par le chômage. Il y avait en août dernier 17.000 jeunes chômeurs de plus que l’an dernier. En juillet 2009, le taux de chômage des plus de 25 ans était de 6,8% tandis que celui des jeunes s’élevait à 21,6%. A peine la moitié (53,4 %) des jeunes qui n’ont pas terminé le troisième degré de l’enseignement secondaire a un emploi alors que la moyenne européenne est de 65%.

    Du CDD au trottoir

    En réponse à la montée du chômage des jeunes, le gouvernement et la ministre de l’Emploi, Joëlle Milquet, nous resservent leur vieille recette moisie : faire payer de moins en moins de charges aux patrons. L’exemple de Caterpilar-Gosselies illustre la faillite de cette politique qui profite aux action-naires mais qui déglingue les conditions de travail des travailleurs et accroît la concurrence entre eux.

    Au cours des années précédant la crise, les anciens emplois stables, reposant sur des contrats à durée indéterminée (CDI), avaient peu à peu fait place à de nouveaux engagements, plus précaires et plus flexibles, dans le cadre de contrats à durée déterminée (CDD). Début 2008, il y avait ainsi 800 travailleurs en CDD à Caterpillar, principalement des jeunes. Durant toutes ces années, la direction n’a jamais engagé en CDI qu’une infime partie de ces jeunes arrivant en fin de CDD. Elle pouvait ainsi profiter à plein de toutes les réductions de charges accordées aux patrons par les divers plans Rosetta, Activa,…

    Avec la crise, les CDD ne sont plus renouvelés. Depuis octobre 2008, cela correspond à près de 50 pertes d’emplois par mois. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une bonne centaine à travailler ainsi en CDD. On le voit, les emplois précaires (intérims, CDD,…) servent à mettre les jeunes sous pression quand tout va bien et à les jeter à la porte comme des kleenex aux premiers revers économiques.

    Les femmes et les immigrés en bout de file

    Les jeunes femmes sont fortement discriminées sur le marché du travail. Entre 15 et 29 ans, elles sont 74,1 % à avoir un emploi, contre 82,3 % pour les hommes alors que leur niveau de qualification est en moyenne nettement plus élevé. Quant aux jeunes d’origine immigrée, ils subissent fortement les discriminations à l’embauche. Le taux de chômage parmi les jeunes étrangers atteint 52,2%. Dans certains quartiers, comme dans le Quartier Maritime à Molenbeek, il est même de 70% ! Le racisme et les autres formes de discrimination se développent surtout dans les périodes de crise quand augmentent le chômage, la pauvreté et la peur du lendemain. Les patrons et les gouvernements visent consciemment à accentuer la concurrence parmi les travailleurs afin de nous diviser et de nous affaiblir pour éviter une résistance commune.

    Le PSL-LSP a lancé sa campagne pour de nouvelles Marches des Jeunes pour l’Emploi locales à l’occasion de Socialisme 2009. A Bruxelles, nous avons déjà mené une première action à l’occasion du Brussels JOBDAY qui a attiré plus de 10.000 jeunes. L’énorme affluence montre bien que le problème n’est pas la mauvaise volonté des chômeurs, mais bien le manque d’emploi. Soit chacun essaie de trouver des solutions individuelles, qui souvent n’existent pas, soit on tente de réagir collectivement. Un programme combatif pour l’emploi des jeunes est nécessaire. Il est tout à fait possible de répartir le travail disponible en diminuant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Les moyens existent mais il faut aller les chercher là où ils sont : dans les coffres des patrons des grandes entreprises et des gros actionnaires. Mais pour y arriver, nous allons devoir lutter.

    C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte veut relancer l’idée de Marches des Jeunes pour l’Emploi, comme celles organisées en 1982, 1984, 1993 et 2005, entre autres auprès des secteurs jeunes des syndicats. Créer des comités de mobilisation dans les entreprises, les quartiers et les écoles permettrait d’impliquer tous ceux qui veulent participer à la campagne afin de faire de ces manifestations locales des marches combatives et réussies.

    (Source : rapport du Conseil supérieur de l’emploi du 7 octobre 2009).

  • Derrière le sensationnalisme des médias et la violence policière

    Comment une action antifasciste réussie a été étouffée. Leçons pour la lutte antifasciste

    Mardi soir dernier, le 10 novembre, vers 19h30, environ 400 jeunes s’étaient rassemblés à Gand, au Blandijn, afin de protester contre une marche fasciste du N-SA. Une immense majorité de ces manifestants antifascistes avaient l’intention de mener une action combative, mais non-violente. De l’autre côté de la ville, environ 80 néofascistes ont pu scander leurs slogans haineux au même moment. Mais cette soirée a toutefois surtout été marquée par la couverture médiatique avide de sensationnel et par l’intervention répressive et violente de la police gantoise.

    Photo de Indymedia.be

    Cette soirée comprend beaucoup de leçons pour ceux qui se posent la question de savoir comment fonctionne cette société et comment nous devons mener la lutte antifasciste. L’État, de façon brutale, a voulu criminaliser les actions. De leur côté, les médias n’étaient intéressés que par les images spectaculaires et par le nombre de personnes arrêtées. Pour les antifascistes, 3 visions s’opposaient concernant la stratégie à appliquer dans la lutte antifasciste: le modèle de l’escalade, celui de la mobilisation et l’absentéisme. Un autre article est spécifiquement consacré à ce sujet.

    409 étudiants, dont une bonne part se trouvait par hasard au mauvais endroit et au mauvais moment, ont été arrêtés 6 heures, de 22h à 4h. Beaucoup d’entre eux ont été blessés lors de leur arrestation brutale et/ou ont été humiliés par les policiers. Les droits de ces personnes ont été bafoués: sans possibilité d’aller aux toilettes, sans recevoir d’eau, en étant obligatoirement photographié (ce qui n’est pas légal) et en étant numérotés comme des bêtes et détenus dans des cellules beaucoup trop petites.

    Que s’est-il exactement passé?

    Vers 19h45, quelques 400 antifascistes sont partis pour une manifestation symbolique du Blandijn vers Overpoort afin de prévenir les étudiants du danger représenté par les petits groupes de néofascistes menaçant de rendre dangereux les quartiers étudiants le soir et la nuit. La grande majorité de ces jeunes a été mobilisée par la campagne Blokbuster et par les Étudiants de Gauche Actifs, même si environ la moitié d’entre eux a marché derrière chars de sono de la street-rave.

    A 20h15, l’action s’est terminée avec quelques prises de paroles et slogans tandis que les organisateurs de la street-rave ont tenu une fête dans la rue de l’Overpoort. Quand, à 21h, Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs ont clôturé leur action, les organisateurs de la street-rave ont pensé qu’il valait mieux partir pour la place Sint Pieters avec leurs chars de sono. Environ 150 jeunes ont accompagné ces voitures et tout semblait tranquille et bon enfant.

    Un petit groupe d’anarchistes et de jeunes s’est séparé et s’est dirigé vers le ring. Ils ont toutefois été bloqués et impliqués dans une confrontation avec la police en civil, dont beaucoup ne se distinguaient pas vraiment des groupes de fascistes. Un certain nombre de jeunes était donc persuadé d’être attaqué par les fascistes. C’est lors de cet accrochage que deux blessés sont tombés du côté de la police. Ce groupe d’anarchistes et de jeunes est ensuite retourné en direction de la place Sint Pieters, où ils se sont mêlés à ceux qui étaient restés près des chars-sono. Entre-temps, la police avait encerclé les deux groupes et avait fermé la place Sint Pieters. A ce moment, tout ceux qui étaient là pour jeter un œil ou passaient simplement par la place par hasard ont eu beaucoup de chance s’ils ont pu éviter l’encerclement. Le nombre de personnes arrêtées est donc très élevé, avec des étudiants en route vers leur kot ou vers des amis, un groupe de scouts, un habitant du quartier de 50 ans et beaucoup d’autres étudiants qui ont brutalement été arrêtés sans aucune raison, sans même avoir participé à la street-rave. Au total, il y a eu 409 arrestations! Sans raison, ils ont été retenus la nuit au poste de police et enfermés dans des cellules trop petites pour leur nombre dans la moindre explication.

    L’encadrement policier était en dehors de toutes proportions. Le conseil communal n’a rien mis en travers de la route du NSA pour qu’il manifeste dans la ville, malgré son caractère ouvertement fasciste et violent, ce qui a déjà été démontré à plusieurs reprises. Le bourgmestre Termont et son collège portent une lourde responsabilité en ayant autorisé cette marche fasciste et Termont, en tant que chef de la police, est responsable de la violence policière.

    Criminalisation de la protestation

    L’immense répression policière a réussi à criminaliser la protestation non-violente de quelques centaines de jeunes. L’opinion publique, en suivant les médias classiques, a été consciemment manipulée. Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Partout dans la société, quand des gens protestent ou se lèvent pour leurs droits, ils sont confrontés à l’élite économique et politique. Chaque syndicat ou organisation sociale doit faire face à un climat qui cherche à criminaliser la protestation. Les grévistes sont ainsi arrêtés aux piquets de grève et reçoivent des huissiers avec des requêtes unilatérales. Les médias et l’opinion publique sont gangrénés par une propagande mensongère pour affaiblir la protestation.

    Et maintenant?

    Les événements du 10 novembre ont suscité une grande colère parmi les étudiants et les jeunes. Les 409 personnes arrêtées vont peut-être recevoir une «Combitax», un impôt pour le «voyage» en combi de 100 euros par personne, et cela dans le cadre d’une arrestation inutilement brutale. L’administration communale pourrait donc encaisser 40.900 euros de cette façon. Ces dernières années, cette taxe a rapporté au moins 100.000 euros par an. Qui ose encore protester en risquant une amende de 100 euros? Voilà le but pervers de cette taxe.

    Parmi les Étudiants de gauche Actifs et Blokbuster, personne n’a été arrêté, parce que nous nous sommes préparés à l’éventualité d’un scénario de criminalisation. Ce n’est pas la première fois que nous avons à faire face à une tentative consciente de criminalisation politique. Dans la mesure du possible, nous essayons ainsi de ne pas offrir d’occasion. Mais même ainsi il n’est pas possible de faire quelque chose contre une intervention arbitraire de la police. Nous témoignons notre solidarité avec le nombreux manifestants qui, majoritairement plutôt que minoritairement, n’avaient rien fait sont victimes de la politique de l’administration communale et de la police.

    Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs lancent un appel pour lancer une campagne contre la brutalité policière du 10 novembre et proposent les revendications suivantes pour cette campagne:

    • la suppression de toute «combitax» pour les personnes arrêtées
    • la suppression immédiate de la «combitax»
    • une enquête publique sur les agissements de la police ce 10 novembre avec la participation des organisateurs des manifestations antifascistes, des syndicats et des organisations de défense des Droits de l’Homme
    • l’indemnisation de tous les dommages, physique ou moraux, pour tous les arrêtés
    • l’interdiction de marches fascistes à Gand
    • un débat ouvert parmi les organisations antifascistes consacré au programme et à la stratégie à mettre en avant lors d’actions et de manifestations futures

    Nous organisons ce lundi 23 novembre à 19h une action de protestation non-violente au conseil communal de Gand pour porter ces revendications au collège communal.

    Blokbuster et les Etudiants de gauche Actifs appellent tous les étudiants, les témoins, les personnes arrêtées,… à venir participer à cette campagne et à venir au meeting organisé pour le jeudi 19 novembre à 19h au Blandijn. Là, un comité d’action pourra être mis sur pied, les revendications pourront être débattues et l’action au conseil communal préparée.

  • Trois modèles pour le mouvement antifasciste: notre choix est clair

    La dernière manifestation du N-SA (Nieuw Solidaristisch Alternatief – Nouvelle Alternative Solidariste) et les contre-actions face à elle ont suscité beaucoup de discussions parmi les étudiants et les organisations de gauche. Depuis les événements de mardi dernier, le 10 novembre, les différences de positions et leurs conséquences pour la lutte ont été rendues plus concrètes. Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs ont, ces 18 dernières années, systématiquement lié une politique de mobilisation conséquente à la nécessité d’une réponse politique pour s’opposer à la croissance de l’extrême-droite. On ne peut structurellement combattre l’extrême-droite qu’en s’en prenant aux causes de sa croissance. Dans la gauche, si beaucoup de gens sont en théorie d’accord avec cette position, la pratique démontre qu’il existe trois modèles différents de lutte antifasciste.

    Nous pensons que ceux-ci doivent être discutés. Nos analyses des erreurs commises doivent pouvoir être ouvertement débattues pour que les nombreux antifascistes qui veulent que leur engagement ne soit pas vain puissent tirer de correctes conclusions.

    L’absentéisme – aucune mobilisation, aucun programme, aucune alternative

    Quelques semaines avant la manifestation du N-SA, toutes les organisations étudiantes de «gauche» avaient ensemble débattu de la manière de réagir, sans qu’une position commune ne puisse être dégagée. L’AK (Anarchistisch Kollektief – Collectif Anarchiste) n’était pas d’accord de mener une action explicitement non-violente tandis que Comac (le mouvement de jeunes du PTB) a affirmé ne pas vouloir mobiliser le jour de la manifestation et vouloir organiser une action «alternative». Ces derniers craignaient que leur image ne soit endommagée parce qu’il y a toujours de la violence lors de ces actions et que la répression effraye les étudiants. A l’exception de Blokbuster et des Étudiants de gauche Actifs, toutes les autres organisations ont, dans une certaine mesure, adopté la position de Comac. Nous n’avions rien attendu d’autre de la part d’Animo (le mouvement de jeunes du SP.a), de Vonk Marxistische Studenten (l’organisation de jeunes d’un groupe se réclamant du marxisme au sein du SP.a) et de Gras (Herbe, mouvement de jeunes de Groen). En ce qui concerne Comac et Rood Ugent (mouvement de jeunes du SAP, équivalent néerlandophone de la LCR), il s’agissait d’un changement de politique.

    Nous ne pouvons pas ignorer que, ces dernières années, beaucoup de manifestations antifascistes ont souffert d’une petite minorité de manifestants qui allait chercher la confrontation avec la police. EGA et Blokbuster se sont toujours prononcés ouvertement et publiquement contre ces méthodes. Tout comme beaucoup d’étudiants, nous ne pensons pas qu’il s’agit du seul résultat possible d’une manifestation. A Gand, lors de la précédente manifestation anti-NSV (l’organisation étudiante officieuse du Vlaams belang), Comac avait mené une campagne de démobilisation en cherchant à effrayer les étudiants sur les émeutes qui allaient suivre. Malgré cette image négative également colportée par les médias, 1.500 étudiants étaient présents à cette manifestation. Environ 200 personnes se sont séparés de la manifestation dès le début et sont allés à «l’aventure» en direction du NSV. Il n’était pas difficile de prédire que cette «aventure» allait conduire à des troubles et à des arrestations. Les 1.300 autres jeunes ont manifesté de façon disciplinée dans les rues de Gand et ont diffusé un message antiraciste conséquent. Nous refusons de laisser le mouvement antifasciste se faire prendre en otage par une minorité qui recherche systématiquement la confrontation.

    Dans les années ’90 toutefois, Comac, qui s’appelait alors le MML, ne répugnait pas à laisser de jeunes radicaux faire connaissance avec les matraques de la police. Nous nous rappelons encore d’un porte-parole actuel du PTB (PVDA en Flandre) qui, le mégaphone à la main, livrait les manifestations anti-NSV, comme à Louvain, droit dans les bras de la police. Les «radicaux» d’hier sont souvent les «pragmatiques» d’aujourd’hui. Ils sont ainsi récemment passés d’une politique qui maniait la pratique et les discours radicaux sans tenir compte des conséquences, des relations de forces, de la conscience,… (le gauchisme) vers une politique qui évite chaque activité qui pourrait ternir leur image (l’opportunisme). Chaque thème social qui pourrait être sensible est évité, tout comme les discussions historiques importantes.

    Dans la lutte antifasciste, leur position consiste à considérer que chaque action qui comporte un risque doit être évitée et qu’il faut dès lors rechercher de nouveaux partenaires dans la sphère non-politique ou auprès des partis traditionnels, pour ainsi soi-disant créer un large soutien pour les actions.

    Nous sommes partisans d’une large mobilisation antifasciste qui réunisse toute la gauche sur base d’un programme clair qui lie le danger de l’extrême-droite à la crise de la société et à la politique néo-libérale. Mais ces 10 dernière années, nous avons dû constater que dans l’immense majorité des cas, Blokbuster et EGA étaient les seuls à être prêts à dépenser de l’énergie et des moyens pour mobiliser des jeunes contre l’extrême-droite. Et si l’extrême-droite arrive à un certain moment à rassembler plus de monde que ce que nous pouvons le faire sur nos seules forces? Ceux qui ont dû livrer seuls le combat durant plusieurs années seront alors critiqués des salons confortables de l’absentéisme.

    Selon leur nouvelle position sur la lutte antifasciste, ils veulent mobiliser largement. La concrétisation de ce vœu ne consiste qu’à aller rechercher le soutien des fédérations étudiantes non-politiques, d’ONG, des partis traditionnels,… Ils essayent ce qui n’a jamais réussi. Car si ces organisations sont associées aux préparations de manifestations, celles-ci sont directement remise sen cause quand il est exigé qu’aucun lien ne soit fait entre l’antifascisme et la problématique sociale dont est responsable la politique actuelle. Difficile d’arriver dans ces conditions à autre chose qu’à une action symbolique moralisatrice et sans contenu… Pourquoi devons nous orienter le mouvement antifasciste vers des organisations qui n’ont pas comme pratique la mobilisation pour des luttes sociales? Par contre, toute organisation étant arrivée à la conclusion qu’il faut descendre en rue contre l’extrême-droite et contre le terreau sur lequel il se développe est plus que bienvenue.

    Une mobilisation large signifie pour nous de rassembler les étudiants dans la rue sur base d’un programme clair. Les chiffres des dernières mobilisations anti-NSV ne démentent pas nos propos: 1.500 personnes à Gand en 2008 et 1.000 à Louvain en 2009. Comac pense qu’avec une approche moins politique – en ne faisant donc pas le lien entre les problèmes sociaux, le mécontentement présent dans la société et la croissance de l’extrême-droite à défaut d’une autre alternative – on est en mesure de mobiliser plus encore. Il faut aussi, selon eux, rechercher des méthodes d’action qui devraient plus facilement attirer les étudiants. Il y a deux ans, Comac avait organisé avec d’innombrables autres organisations (jusqu’aux étudiants du CD&V, les CDS) un lâché de ballons au rectorat de l’université à la veille de la manifestation anti-NSV. Seuls 60 jeunes avaient participé à cette initiative malgré le grand nombre d’organisations signataires. Comac a de nouveau essayé quelque chose de similaire ces dernières semaines avec une action symbolique à l’hôtel de ville, avec la participation d’autres organisations de gauche, où 40 personnes étaient présentes. En comparaison des 400 jeunes présents à l’action du 10 novembre, il est facile de voir quel type d’action possède un potentiel de mobilisation.

    Le mercredi 11 novembre a été publiée une carte blanche de quelques organisations de gauche, signée notamment par Comac (le mouvement de jeunes du PVDA/PTB), Rood-Ugent (mouvement de jeunes du SAP/LCR), Vonk Marxistische Studenten, Animo (mouvement de jeunes du SP.a) et Gras (mouvement de jeunes de Groen). Celle-ci déclare: «ce que nous avons craint à l’avance est arrivé: cela a entièrement déraillé et 409 personnes ont été arrêtées. Deux policiers ont été conduits à l’hôpital. Nous plaidons donc pour une autre approche contre l’extrême-droite.»

    «Les organisations signataires soutiennent tous les jeunes qui veulent mener des actions contre l’extrême-droite. Nous sommes toutefois d’avis que la violence de rue contribue uniquement à marginaliser ce mouvement. Pour nous, la lutte contre l’extrême-droite, le racisme et le sexisme est une préoccupation et un défi pour la population étudiante au sens large. Nous sommes pour une mobilisation large et non-violente à Gand contre l’extrême-droite de tous les jeunes progressistes sur base d’une plate-forme commune signée par toutes organisations progressistes.»

    De façon frappante, ces organisations ont été très rapides, alors qu’elles n’étaient pas présentes lors des événements, pour dégager une approche commune contre les organisateurs des actions antifascistes. Nous n’avons jamais été contactés pour signer une déclaration commune. Ce qui a «entièrement déraillé» ce mardi 10, c’est en premier lieu la répression policière scandaleuse qui avait pour objectif de criminaliser le mouvement. Selon nous également, la violence de rue qui a pris place en marge de manifestations antifascistes passées conduit à la marginalisation du mouvement. L’immense majorité des manifestants est d’accord avec cela. Mais rester assis chez soi au chaud ne résoudra pas ce problème, bien au contraire. Si les partisans de la violence de rue sont proportionnellement plus importants à cause de ceux qui restent chez eux, il s’agit d’un laissez-passer donné aux forces de police pour faire tomber la répression sur tout le monde.

    Mais l’intervention de la police mardi dernier a été si exagérée que le sentiment parmi les étudiants et dans les médias se modifie, l’intervention de la police est maintenant remise en question. Si nous n’étions pas descendus en rue et avions laissé seuls les partisans de troubles, alors l’intervention policière aurait été acceptée par l’opinion publique. Félicitations, donc, à tous ceux qui se sont levés le mardi soir pour exiger de pouvoir protester.

    L’indignation intense de centaines de jeunes et de moins jeunes contre la violence de la police montre justement qu’un grand potentiel existe pour des mobilisations antifascistes quand celles-ci sont organisées sur une base conséquente et sur un programme clair.

    Le modèle de l’escalade – les «prouesses» antifascistes conduisent à la criminalisation et à la démobilisation

    Au sein des cercles anarchistes, l’idée est que la confrontation et l’escalade de violence sont les meilleures méthodes pour mener la lutte et donner de cette façon un coup de pied dans la conscience de la société. A toutes les mobilisations importantes, cela a conduit à une tactique dans laquelle une partie des manifestants est aller chercher l’aventure dans une action directe, ce qui a presque toujours conduit à une confrontation avec la police, à beaucoup d’arrestations – y compris de de personnes qui n’étaient pas impliquées dans ces actions – et à la criminalisation du mouvement entier.

    Cette fois, certains anarchistes pensaient aussi qu’une street-rave permettrait de mobiliser un plus grand nombre d’étudiants pour mettre en œuvre leur modèle de l’escalade de violence. Le fait que ces étudiants n’étaient pas au courant de leurs intentions a laissé de marbre ces anarchistes.

    Ce qui s’est produit mardi dernier n’est pas un cas isolé. Le 15 décembre 2007, quelques organisations de gauche avaient organisé une intervention dans le cadre du mouvement pour plus de pouvoir d’achat. Au cours de la manifestation, une centaine d’anarchistes ont, au début et à la fin de la manifestation, brisé des vitres et faits des graffitis. Le contenu de l’action a été complètement mis de côté dans une escalade de violence. Quelques mois plus tard, en mars 2008, 1.500 jeunes ont manifesté contre l’organisation étudiante d’extrême-droite NSV. 200 manifestants sont partis à l’aventure dans la ville, ont rapidement été bloqués par la police et ont été arrêtés. Cette fois-ci aussi, la street-rave était la dénomination officielle d’une méthode d’action qui consistait à aller chercher le N-SA, mais la présence gigantesque de la police assurait que la seule confrontation possible soit avec la police, ce qui est arrivé.

    Ce genre de méthode n’est pas utilisé que dans le cadre d’actions antifascistes. Début octobre, un groupe d’anarchistes masqués et armés de matraques ont ravagé les locaux d’une entreprise qui collabore à la construction d’un nouveau centre fermé pour réfugiés. Dans la même période, quelques endroits symboliques ont subi des dégradations, comme le Palais de Justice. Quelques dirigeants du NSV et du KVHV (extrême-droite catholique) ont aussi été attaqués la nuit. C’est cela que le NSA a utilisé pour se profiler comme opposants à la «violence gratuite». Maintenant encore, le N-SA va essayer d’accuser la gauche pour la violence qui a eu lieu et dire qu’il veut préserver la cette société des vandales et de la violence.

    Ces actions radicales, comme mardi quand les anarchistes ont voulu aller vers le secrétariat du Vlaams belang, donnent aux services de police l’excuse idéale pour recourir à la répression et arrêter au même titre tous ceux qui protestent. Les anarchistes répondent que la police agit de toute façon de la sorte. Nous pensons effectivement que les services de police ont en définitive comme tâche de protéger l’élite sociale existante contre ceux qui osent remettre le système en question. Mais on ne peut utiliser la police de la manière dont on l’a vu le 10/11 que si l’opinion publique est acquise. Mardi dernier, les bornes de ce qui est socialement accepté ont été dépassées. Et ceux qui n’avaient pas d’intentions violentes sont aujourd’hui les mieux placés pour accuser cette violence policière.

    Ce modèle de l’escalade signifie en pratique qu’un petit groupe de radicaux ne croit pas qu’une mobilisation large des jeunes et des travailleurs est possible, et donc que ce petit groupe doit mener la lutte à la place des masses. Vu leur petit nombre, ils recherchent des méthodes capables d’impliquer dans leurs actions des jeunes qui ne se doutent de rien pour pouvoir se protéger de la répression policière. La mobilisation des jeunes est en pratique un bouclier quand les choses deviennent trop chaudes.

    De façon consciente, le rendez-vous pour la street-rave était au même endroit et à la même heure que le rendez-vous non-violent de Blokbuster. Ils ont ainsi pu instrumentaliser la mobilisation de Blokbuster et des Étudiants de Gauche Actifs pour appliquer leur stratégie et profiter d’un groupe plus grand qui rendait plus difficile à la police de les attraper.

    Le résultat direct de cette stratégie est que les autorités ont réussi à criminaliser tout le mouvement. Parmi les jeunes aussi, certains se demandent à quoi cela peut bien servir de militer si cela se termine à chaque fois en troubles violents. Même quand l’immense majorité des participants ne viennent pas avec des intentions violentes, la couverture médiatique est unilatéralement consacrée aux destructions et au nombre d’arrêtés. Le modèle de l’escalade aide à stigmatiser le mouvement et conduit à l’affaiblissement de ses capacités de mobilisation.

    Blokbuster et EGA s’opposent à ces méthodes et veulent mener des actions conséquentes et disciplinées ainsi qu’engager le débat avec chaque antifasciste qui se pose des questions sur le caractère que doivent revêtir les actions antifascistes.

    Nous savons qu’au sein du mouvement anarchiste, tout le monde n’est pas d’accord avec ce modèle de confrontation. Nous les appelons donc à mener cette discussion dans leur mouvement, ce qui est beaucoup plus compliqué pour nous. Nous voulons volontiers collaborer à l’avenir avec des gens issus du mouvement anarchiste préparés à faire du travail en commun sur base de dispositions concrètes et claires.

    Nous proposons aussi aux partisans de la confrontation dans le mouvement anarchiste à choisir une prochaine fois un autre lieu et une autre heure de rendez-vous que les nôtres, pour donner ainsi à chaque organisation et à chaque jeune le loisir de choisir ouvertement avec quelle méthode il veut être associé ou pas. De cette façon, le modèle de confrontation ne serait pas imposé aux nombreux jeunes qui veulent mener des actions contre l’extrême-droite.

    Le modèle de mobilisation – notre choix. Une mobilisation conséquente et une réponse politique

    Les antifascistes ne peuvent pas laisser à l’extrême-droite l’espace de mettre en pratique leur politique. Les méthodes d’intimidation, de violence et de terreur qu’ils veulent appliquer à ceux qui ne pensent pas comme eux n’obtiennent aujourd’hui que très peu de soutien parmi la population. Mais si aucune résistance n’est organisée, l’extrême-droite obtient alors un laissez-passer pour occuper les rues.

    Nous avons déjà pu voir plusieurs fois ce que cela signifiait si la gauche laisse le jeu libre à l’extrême-droite. En 1997, à Bruges, le NJSV a réussi à créer une atmosphère de terreur et d’intimidation durant environ 6 mois dans les rues, les écoles et les cafés de jeunes. Les jeunes de gauche étaient menacés et personne n’osait encore ouvrir la bouche. La confiance en soi du NJSV n’a pas connu de limites et ils ont poursuivis les attaques physiques dans les cafés de gauche, contre les jeunes de gauche dans les écoles, contre les meetings et activités de gauche,… Une action à une station service Shell – où des jeunes voulaient protester contre le rôle de cette multinationale au Nigéria – avait ainsi été attaquée par un groupe de membre du NJSV. A l’occasion d’une réunion destinée à débattre de la façon de réagir contre cette terreur, une délégation du NJSV était même venue pour intimider les participants.

    Ce n’est que la campagne active de Blokbuster qui a permis de stopper ces méthodes fascistes en organisant un large public et de nombreux jeunes pour contre-attaquer (au sens figuré). Nous avons réussi à normaliser la situation et l’extrême-droite a de nouveau été isolée. Nous avons milité sur les marchés avec des tracts, des pétitions et des affiches, nous nous sommes rendus où dans les quartiers où ces néo-fascistes habitaient pour prévenir leurs voisins des pratiques de ce groupe, nous avons organisé les jeunes dans les écoles et les maisons de jeunes pour une résistance collective et nous avons organisé une manifestation contre la violence fasciste qui a rassemblé 600 personnes malgré la frayeur qui existait encore. Nous avons dévoilé cette violence fasciste auprès d’un large public et le NJSV a été socialement isolé, dans certains cas même leurs parents ont manifesté. Le Vlaams Belang (qui s’appelait encore le Vlaams Blok) a été forcé de se distancier de cette violence et un des coupables a été condamné à 5 ans de prisons. Plusieurs membres du NJSV de l’époque étaient présents à la manifestation du N-SA.

    Aujourd’hui, il n’existe pas de soutien dans la société pour les méthodes fascistes de violence et de terreur. Seule la mobilisation contre ces méthodes peut arrêter la terreur. Si le mouvement antifasciste n’intervient pas activement quand l’extrême-droite essaye d’occuper la rue, l’extrême-droite peut créer une ambiance de peur qui rend impossible chaque opposition de gauche contre la politique actuelle. À différents moments, le NSV, le NJSV et des groupuscules comme Odal, Vlaamse Jongeren Mechelen, Vlaamse Jongeren Gent, le N-SA et les Camarades Autonomes ont déjà essayé de mettre en pratique leur politique.

    Nous ne pouvons pas compter sur l’Etat bourgeois et son appareil pour combattre cela. La Belgique est encore aujourd’hui le paradis de la scène néonazie pour l’organisation d’actions, parce que le gouvernement n’intervient pas. Le bourgmestre Termont n’a ainsi pas ressenti le besoin d’interdire la manifestation du NSA malgré les preuves que ce groupe est anti-démocratique, haineux, négationniste et néofasciste. Ce n’est que lorsque des individus comme les membres de Blood & Honour menacent d’aller trop loin que les autorités interviennent pour sauver la face. Tomas Boutsen, qui était présent à la manifestation du N-SA, a été arrêté en 2006 avec d’autres parce qu’ils avaient organisé une cellule néonazie dans l’armée, à la caserne de Leopoldsburg. Lors d’une perquisition, on a découvert un stock d’arme gigantesque qu’il comptait utiliser pour des actions terroristes. Ces gens-là sont aujourd’hui à nouveau libres et rien n’est mis en place pour les arrêter.

    Nous pensons que le mouvement antifasciste doit partir de sa propre force et du soutien de la population contre les méthodes fascistes de violence et de terreur. Ce n’est que de cette façon que l’on peut mobiliser l’opinion publique et faire pression sur les autorité pour qu’elles bougent. Ce n’est encore que de cette façon que l’on peut faire avancer la conscience de la population qu’elle doit s’organiser dans la lutte contre l’extrême-droite, mais aussi de façon générale pour défendre leurs droits et en arracher de nouveaux.

    Ni la couverture médiatique, ni l’intervention brutale de la police ou les intimidations des fascistes ne sont pour nous des raisons suffisantes pour ne pas manifester. Mais cette lutte ne peut pas être menée sur base d’aventurisme. Le mouvement doit utiliser des méthodes qui aident à mieux mener la lutte.

    Mais des mobilisation antifascistes conséquentes ne seront pas suffisantes. C’est au terreau sur lequel peut se développer l’extrême-droite qu’il faut s’en prendre. L’extrême-droite utilise le mécontentement existant alors que leur idée est d’instaurer un système avec encore plus d’exploitation, de discrimination et moins de droits. Le racisme, le nationalisme, le sexisme sont des phénomènes qui émergent quand prolifèrent des problèmes tels que le chômage, le manque de logements abordables, la pauvreté,… Quand sans cesse plus de personnes doivent rechercher individuellement des solutions face à leur situation personnelle, il est plus facile de donner des coups de pieds vers le bas que vers le haut. Tous les partis présents au sein du parlement sont responsables de cette société. Ils sont tous partisans de la logique néo-libérale qui préconise une politique au service des grandes entreprises et des riches.

    Pour cette raison, les antiracistes et les antifascistes ne sont pas crédibles s’ils collaborent avec les partis responsables de la politique néo-libérale, et donc des raisons de la croissance de l’extrême-droite.

    Si des autorités prenaient en charge une politique de création d’emplois et de logement décents et abordables pour tous, une politique qui créerait un enseignement réellement gratuit et de qualité,… alors le racisme et les autres formes de discrimination fonderaient comme neige au soleil. Mais une telle politique doit briser la logique néo-libérale et mettre les besoins de la population au centre de ses préoccupations dans le système économique et social. Seule une opposition de gauche socialiste conséquente peut offrir une solution dans le cadre de la lutte contre l’extrême-droite. C’est pour cela que le programme du mouvement antifasciste doit être orienté dans cette direction. Ce n’est qu’alors que le mouvement peut être crédible en demandant aux jeunes et aux travailleurs de se mobiliser.

    Le déclin électoral du Vlaams Belang ne signifie pas la fin du potentiel de ce parti ou de ses prises de position. La crise économique conduit à une progression du chômage et des problèmes sociaux. Si aucune réponse de gauche n’arrive, les possibilités restent grandes pour la rhétorique de l’extrême-droite.

    Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs invitent chaque antifasciste à entrer en débat avec nous sur base de ce texte. Cette discussion est essentielle pour l’avenir du mouvement antifasciste. Notre programme pour la lutte antifasciste est évident: on ne peut vaincre le racisme et le fascisme sans combattre en même temps la guerre, l’exploitation, la pauvreté,… bref, le capitalisme. Comme Malcolm X le disait: «You can’t have capitalism, without racism.»

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