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Traité Transatlantique (TTIP) : tout ne se passe pas comme prévu…
Depuis presque deux ans, des négociations sont en cours entre les Etats-Unis et l’Union européenne concernant le partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP, ou Traité Transatlantique). L’objectif est la création de la plus grande zone de libre-échange au monde, qui réunirait plus de 40% du PIB mondial et environ 820 millions de consommateurs. Pour les travailleurs, cette gigantesque zone de libre-échange est synonyme de pression accrue sur leurs conditions de travail sous le prétexte de la position concurrentielle des entreprises. Mais concernant les réglementations qui protègent notre environnement et notre santé (en dépit de leurs grandes limitations et de leur efficacité toute relative), l’impact sera encore plus dévastateur. De leur côté, les multinationales comptent bien sur cet accord pour dépasser les records actuels de bénéfices et de profits.
Par Jeroen Demuynck
Malgré le secret des négociations – l’UE a même proposé d’interdire 30 ans durant toute publication des documents sur lesquels se sont basés les négociations – le TTIP a dès le départ été fortement contesté par divers activistes et par le mouvement organisé des travailleurs Environ 300 organisations européennes, dont la CSC, ont lancé une initiative citoyenne contre le TTIP qui a récolté plus de 2,2 millions de signatures. Des actions de protestation ont été organisées partout dans le monde. Au cours de la journée internationale d’action contre TTIP du 18 avril, 230 actions ont été organisées dans 170 villes. A Bruxelles, plus de 2.000 personnes ont participé à l’événement.
Les actions ne manquent et les premières fissures apparaissent au sein de l’establishment. Obama a perdu tant au Sénat qu’à la Chambre des représentants le vote du ‘‘Trade Promotion Authority Act’’, une loi qui devait faciliter la prise de décision en faveur du TTIP. La principale raison de cette défaite était l’énorme pression de la base de la société, entre autres organisée par le plus grand syndicat du pays, l’AFLCIO. Lorsqu’elle a annoncé sa candidature aux primaires du Parti Démocrate pour les élections présidentielles à venir, Hillary Clinton n’a pas osé dire un mot sur le TTIP. Les partisans du TTIP ne veulent pas trop en parler. Au Parlement européen, par exemple, le débat sur TTIP a été reporté en raison de son caractère trop controversé.
Certaines couches de l’establishment subissent une forte pression. Elles restent favorables au néolibéralisme, beaucoup ont approuvé un accord similaire avec le Canada (AECG), mais les protestations commencent à avoir trop d’ampleur. Continuons sur cette voie et assurant que cette pression continue d’augmenter! Adoucir les arrêtes les plus vives de ce traité ne sera pas assez. Tout cet accord pourri doit dégager !
Le mieux pour ce faire est d’amplifier le mouvement contre le TTIP en le liant à la résistance mondiale contre la politique austéritaire. Ce n’est qu’au travers de mobilisations massives que nous pourrons mettre fin à cette tentative de détruire nos conquêtes sociales. Ce serait aussi le meilleur terreau pour développer l’alternative politique au libre-échange, à l’austérité, au néolibéralisme et au capitalisme dont nous avons besoin.