Category: Europe

  • Jeudi 5 novembre : Rencontre online avec une féministe de Pologne

    Jeudi 5 novembre, à partir de 19h

    Participe à une discussion avec une militante polonaise de ROSA Polska et plonge toi aussi dans l’extraordinaire mouvement de masse pro-choix qui a explosé en Pologne ! Le gouvernement pensait profiter des mesures sanitaires pour attaquer les droits des femmes, mais la colère est aujourd’hui dans la rue !

    Ni la pandémie, ni la répression brutale ne sont parvenus à bloquer les manifestantes et manifestants et la lutte a largement dépassé le cadre du droit à l’avortement : c’est toute la politique du parti au pouvoir, Droit et Justice (PiS), et la place de l’Eglise dans la société qui est en jeu ! Un slogan résume parfaitement les choses : “J’aimerais pouvoir avorter de mon gouvernement”.

  • Mouvement de masse pour le droit à l’avortement en Pologne : le Covid ne peut pas stopper la colère !

    Suite à l’arrêt rendu jeudi dernier par la Cour constitutionnelle de Pologne selon lequel l’avortement en cas de malformation du fœtus est anticonstitutionnel, les protestations et les manifestations de masse ont balayé le pays en gagnant en nombre jour après jour. Après l’annonce de la décision jeudi dernier, une manifestation spontanée s’est dirigée vers le siège du parti au pouvoir, Droit et Justice (PiS), à Varsovie, puis vers le domicile privé de Jarosaw Kaczyński, leader du PiS. Les manifestations et les protestations se sont poursuivies chaque jour depuis la décision, prenant de l’ampleur et s’étendant à tout le pays. Le dimanche, des milliers de manifestants ont pris d’assaut les églises et ont dû faire face à un affrontement avec la police dans de nombreuses villes. Le lundi, des barrages dans plus de 50 villes ont paralysé la circulation dans le pays.

    Par Paweł Nowak, Alternatywa Socjalistyczna (section polonaise d’Alternative Socialiste Internationale)

    • Discussion ce soir (en anglais) avec des activistes polonaises à l’initiative de ROSA – Irlande ! Evénement Facebook

    L’avortement est déjà presque impossible

    Actuellement, l’avortement est toujours légal en Pologne en cas de viol, d’inceste, ou lorsque la vie ou la santé de la femme est en danger. Cependant, dans la pratique, le droit à l’avortement dans ces cas est généralement bloqué par un “cas de conscience” du médecin. Il existe des régions dans le pays où aucun hôpital ne pratiquera d’avortement. L’autre cas où l’avortement est légal, c’est lorsque le fœtus est endommagé. Ce droit a été attaqué pour la première fois il y a quatre ans, lorsqu’un projet de loi introduisant une interdiction a été discuté au Parlement. À l’époque, un mouvement de masse de plusieurs mois avait culminé en une grève “des femmes” qui a également impliqué des étudiants des écoles et des universités. Craignant que le mouvement ne devienne incontrôlable, le PiS avait décidé de placer le projet de loi interdisant l’avortement au “frigo” parlementaire.

    Le PiS a toutefois décidé de revenir à la charge contre le droit à l’avortement en exploitant cyniquement les restrictions en matière de pandémie qui empêchent les rassemblements publics de plus de cinq personnes. La colère est d’autant plus forte que cet arrêté, rendu par la Cour constitutionnelle inféodée à Kaczyński, intervient à un moment où la pandémie échappe à tout contrôle avec plus de 16.000 nouvelles contaminations en Pologne chaque jour. Mais si le PiS pensait pouvoir introduire cette interdiction avec un minimum d’agitation, il a sérieusement sous-estimé la sensibilité à ce sujet dans le pays. L’éruption de colère est similaire au lâcher d’une bombe dans un volcan en sommeil. Le mouvement est beaucoup plus large aujourd’hui, avec des protestations beaucoup plus importantes et plus furieuses qu’il y a quatre ans, en particulier dans les petites villes.
    La jeunesse et dans la rue

    Tout comme il y a quatre ans, la jeunesse est fortement impliquée dans la mobilisation, des étudiants d’université mais aussi des écoliers. Mais cette fois, la colère dirigée contre le PiS, l’Église catholique et le parti d’extrême droite Konfederacja a atteint un point d’ébullition. De plus, il s’agit d’un mouvement beaucoup plus important et spontané qu’il y a quatre ans. Bien que les groupes Facebook qui organisaient les manifestations il y a quatre ans soient les mêmes, sur le terrain, il n’y a ni organisateurs, ni orateurs, et personne ne sait où va chaque manifestation ni combien de temps elle va durer.

    Il y a quatre ans, les libéraux de la Plateforme civique et du KOD (Comité pour la défense de la démocratie) ont réussi à se placer à la tête du mouvement et à faire taire les voix les plus radicales, allant jusqu’à expulser les manifestants qui avaient des slogans “vulgaires” sur leurs pancartes ou qui exigeait le droit à l’avortement à la demande. Les organisations politiques de gauche avaient même été interdites de distribuer des tracts lors de nombreuses manifestations.

    Ici, le niveau de colère est tel que le slogan central est désormais “Wypierdalać !”. (F**k off !). Un autre slogan populaire, mais plus subtil, est “J’aimerais pouvoir avorter de mon gouvernement”. Il est clair que les manifestants ne veulent pas simplement abroger la décision de la Cour constitutionnelle : ils veulent se débarrasser du gouvernement Droit et Justice et de la hiérarchie de l’Église corrompue qui domine l’État.

    Une grève “des femmes” a été appelée pour le mercredi 28 octobre. Alternatywa Socjalistyczna (la section polonaise d’Alternative Socialiste Internationale) et sa campagne féministe socialiste ROSA Polska appellent les syndicats à se prononcer clairement contre l’interdiction de l’avortement, à soutenir activement la grève de mercredi et à se préparer à une grève générale d’une journée sur cette question. Nous demandons également à tous les élèves et étudiants d’abandonner leurs cours à distance mercredi, de manifester leur opposition et de s’organiser. Nous invitons les étudiants et les élèves à créer des comités de lutte démocratiques autour de leurs classes, de leurs écoles et de leurs universités.

    Nous ne luttons pas seulement contre l’attaque actuelle contre le droit à l’avortement. Nous exigeons le droit des femmes à pouvoir choisir et décider dans toutes les situations par l’avortement et la contraception sur demande, sans questions, gratuit, libre et facile d’accès. L’influence des fondamentalistes religieux doit être retirée de l’État, des services de santé et des écoles.

    Nous revendiquons une augmentation massive du budget de la santé pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et pour améliorer les droits reproductifs des femmes. Nous exigeons que la garde des enfants soit gratuite. Nous exigeons une augmentation massive de l’allocation pour les parents d’enfants et d’adultes handicapés. Nous exigeons la séparation de l’Église et de l’État. Nous refusons l’enseignement religieux dans les écoles et exigeons qu’il soit remplacé par une éducation sexuelle dispensée par des éducateurs spécialisés correctement formés. Enfin, ce gouvernement de droite fondamentaliste religieux doit être renversé : il faut avorter du gouvernement PiS et du système qu’il représente. Mais nous ne devons pas nous arrêter là, pour que les femmes aient vraiment le choix, nous devons considérablement améliorer les conditions sociales et nos conditions de vie, ce qui nécessite une transformation socialiste de la société.

  • Colère suite au meurtre de Samuel Paty : combattons le terrorisme par la solidarité, pas par la haine

    Ce 16 octobre, la France a été horrifiée par l’assassinat de Samuel Paty, un enseignant décapité en pleine rue par un Tchétchène de 18 ans pour avoir montré des caricatures du prophète Mohamed lors d’un cours d’éducation civique sur le thème de la liberté d’expression. En réaction, des manifestations ont eu lieu contre la haine et en solidarité avec les enseignants un peu partout en France, mais le discours raciste et islamophobe qui domine la politique française depuis des décennies profite de ce drame pour se renforcer.

    Par Tiphaine (Pologne) et Brune (Bruxelles)

    Nous partageons l’horreur ressentie en France et ailleurs à la suite de ce terrible assassinat. Cet acte immonde ne se distingue pas des attaques de drones impérialistes qui font tomber des bombes sur des familles en Afghanistan. Nous sommes en colère contre ce terroriste mais aussi contre les crapules d’extrême droite salafistes ou de l’extrême droite traditionnelle. Les salafistes veulent répandre leur idéologie de haine en instrumentalisant le racisme et l’islamophobie. De la même manière, Le Pen – mais aussi Macron – vont utiliser ce tragique événement pour répandre leur haine au sein du mouvement ouvrier.

    Une situation envenimée par les politiciens bourgeois

    Depuis des années, d’un gouvernement à l’autre, le discours officiel et les mesures racistes et islamophobes s’intensifient. Dans les médias, tout est prétexte à jeter de l’huile sur le feu, burkinis, menus à la cantine et même les prénoms des gens. Récemment, des députés ont quitté l’assemblée nationale pour protester contre la présence de la vice-présidente du syndicat étudiant UNEF Maryam Pougetoux parce qu’elle porte un voile. Pour encore envenimer les choses, le 2 octobre, Macron a annoncé un projet de loi pour “renforcer la laïcité” qui va étendre encore l’interdiction des signes et pratiques religieuses sur les lieux de travail du secteur public.

    En un sens, cela va complètement à l’encontre de l’esprit de la séparation de l’Eglise et de l’Etat et de la liberté confessionnelle. C’est à l’Etat d’être laïc, pas aux usagers et aux fonctionnaires à titre individuel. Selon le principe de laïcité, l’Etat doit garantir à chacun la liberté de conscience et de religion. Mais cela fait des années que, dans la bouche des politiciens bourgeois, “laïcité” veut tout simplement dire “anti-islam”.

    De même, on peut s’interroger sur leur notion de “liberté d’expression”, alors que la France n’est que 34ème au classement mondial de la liberté de presse par Reporter Sans Frontière. Les militants savent également ce qu’il en est de la liberté politique et de manifestation sous Macron, entre gilets jaunes éborgnés et perquisitions à la la France Insoumise.

    Les profs en première ligne

    En organisant ce cours sur la liberté d’expression et en utilisant ces caricatures comme matériel, Samuel Paty n’a fait que suivre le programme déterminé par l’Education Nationale. Le gouvernement demande aux professeurs d’aborder dans leurs cours des sujets certes essentiels, mais qu’il a préalablement minés.

    Les témoignages sont nombreux de professeurs qui se retrouvent dans des situations tendues et où la direction ne leur apporte aucune aide, si elle ne se positionne pas carrément contre eux (souvent pour les culpabiliser individuellement). Ainsi, lorsque Samuel Paty a signalé le harcèlement et les menaces dont il était victime, sa direction lui a demandé de présenter des excuses (pour avoir fait son travail comme demandé!) et n’a rien fait pour sa protection.

    Ceci est d’autant plus hypocrite que les profs sont soumis à un devoir de réserve et peuvent encourir des sanctions s’ils parlent de politique dans le cadre de leur travail. Là encore, il s’agit d’empêcher les professeurs de tenir un autre discours que celui du gouvernement, tandis qu’on leur demande de se faire le relais de la propagande officielle lors des cours d’éducation civique.

    La dégradation des conditions d’études n’est pas étrangère au désarroi et au danger physique auxquels les professeurs font face. A cause de la mise en concurrence des établissements, les directions ont intérêt à ne pas signaler les incidents pour ne pas être déclassés. Les suppressions de poste font que les enseignants ont peu de temps à consacrer à chaque élève et à établir une relation de confiance avec eux, ce qui permettrait aussi d’aider lors de situations tendues.

    Cette situation est générale dans le service public. Dans ce climat, les travailleurs du public se retrouvent exposés à des insultes et violences, voire risquent leur vie – tout ça pour être constamment traités de fainéants toujours en grève et de voir leurs salaires et emplois gelés.

    Alors qu’un travailleur vient de payer de sa vie les tensions attisées par les politiciens bourgeois, ceux-ci sautent sur l’occasion d’aller dans la surenchère. Ils imposent une narration qui veut diviser en deux camps sans nuance : soit celui de la république telles qu’ils la conçoivent, soit celui du terrorisme islamique.

    Dans les rassemblements qui ont eu lieu suite à l’assassinat de Samuel Paty, en plusieurs occasion des militants se sont fait insulter parce qu’ils représentent une position plus nuancée. La présidente de l’UNEF Mélanie Luce s’est fait traiter de “collabo” et de “traitre à la laïcité”. A Anger, une professeure membre de la CGT s’est fait huer parce qu’elle est intervenue sur la façon dont le gouvernement sous-finance les écoles publiques, ce qui favorise les écoles privées catholiques.

    Quant à Mélenchon, pour avoir participé l’année dernière à la marche contre l’islamophobie, accusé carrément de complicité de l’assassinat par Manuel Valls. Il se fait taxer d’ “islamo-gauchiste” – un terme qui montre la façon dont la droite compte utiliser cette vision binaire de la situation pour son propre agenda politique.

    Sur les plateaux télés, les politiciens de droite rivalisent d’idées pour augmenter la répression, comme de rétablir le bagne ou le service militaire. Darmarin, ministre de l’intérieur, a annoncé vouloir expulser “231 personnes en situation irrégulière et suivies pour soupçon de radicalisation” – mais il ne va pas s’arrêter là; ce prétexte va servir à mieux faire accepter les expulsions en général.

    Tout cela ne fera qu’empirer encore la situation dans les classes. Les professeurs continueront à subir des tensions sociales exacerbées, mais également les effets des politiques d’austérité sur leurs conditions de travail. Les deux phénomènes sont les deux face de la médaille de la politique française de toute cette période : l’appauvrissement des services publics et le chômage de masse crée le terreau de la haine et des discriminations, qui en retour permettent de faire accepter des années d’austérité par le jeu du “diviser pour mieux régner”.

    C’est pourquoi nous pensons qu’il est important que l’élan de solidarité des professeurs pour leur collègue assassiné et de la classe ouvrière solidaire se distingue du discours du gouvernement et de l’élite en appelant à l’unité des travailleurs contre le terrorisme, le racisme et l’austérité. Il est regrettable que Jean-Luc Mélenchon se soit prononcé pour “l’unité nationale” avec la droite. Il a été jusqu’à appeler à davantage de répression, et à davantage de contrôle et des expulsions dans la communauté tchétchène. Même Darmarin a dit que Mélenchon était trop à droite!

    La sécurité est illusoire dans un cimetière social

    Le cimetière social est présent dans un contexte de précarité grandissante, de crise économique, sociale, environnementale – aggravé avec la période covid – et ne permet pas de donner les opportunités à chacun, dans une société en paix. Les tensions augmentent avec l’aggravation des crises. L’exclusion sociale est ainsi de plus en plus visible.

    L’assassin de Samuel Paty, Abdoullakh Anzorov, était arrivé en France il y a 10 ans à l’âge de 8 ans. Au lieu de se demander si son père aurait dû obtenir ou non le statut de réfugié, on pourrait se demander comment en 10 ans, la France, 6ème puissance économique mondiale, qui se vante de son école républicaine soi-disant égalitaire, n’a pas réussi à convaincre un adolescent qu’il y avait de meilleures perspectives dans cette société que cette attaque aussi horrible que suicidaire.

    Quelques jours avant les attentats de Bruxelles, la sociologue Sarah Bracke a, dans les pages du quotidien flamand De Standaard (le 19/09), abordé la marginalisation et la déshumanisation systématiques de groupes de la population dans les quartiers pauvres du pays, des quartiers qui comprennent de nombreux migrants : «Et la déshumanisation porte en elle la violence. En premier instance une violence symbolique, mais qui peut rapidement devenir une violence physique.»

    Le gouvernement français – mais aussi belge – mine notre sécurité en économisant sur la sécurité sociale, les conditions de travail et les salaires. Cela conduit à la multiplication des conflits et des tensions sociales dans la société. Les réactionnaires de tous poils – populistes, salafistes, racistes, fascistes… – y trouvent un terrain fertile. Tout comme le gouvernement, ils veulent eux aussi étrangler notre opposition politique et syndicale collective.

    Ainsi, ’idée d’être en ‘sécurité’ devient de plus en plus illusoire avec la destruction des services publics, les coupes budgétaires, le gel des salaires, justifiés par les gouvernements comme des économies nécessaires afin de relancer l’économie.

    Chaque travailleur sait pertinemment que la sécurité en milieu de travail exige d’investir dans l’infrastructure et les conditions générales de travail pour prévenir le stress et d’autres problèmes de santé. Nos quartiers et la société ne sont pas différents.
    Impérialisme

    Samuel Paty, mais aussi les victimes des attentats en France, en Belgique, et ailleurs n’ont en réalité pas été protégé par l’Etat, qui déploie pourtant des ressources considérables pour sa ‘guerre contre la Terreur’. C’est pourtant par la “protection des concitoyens” que sont justifiées les interventions impérialistes en Afghanistan, en Lybie, en Irak, en Syrie, au Sahel…

    Ces interventions sont également des points de ‘radicalisation’. Les interventions des impérialismes américain et britannique ont joué un rôle décisif dans le développement des organisations fondamentalistes, dont Al-Qaïda et l’Etat Islamique. Ces organisations ont prospéré dans la destruction des infrastructures des pays attaqués. Le vide social, l’absence de réponse du mouvement ouvrier atomisé dans ces pays a été comblé par les forces fondamentalistes.

    Les tensions sociales et l’extrême droite en augmentation, mais la résistance sociale aussi

    La crise covid, la crise économique, les guerres…Toutes ces tensions ne vont pas s’améliorer dans la période à venir. Les discours islamophobes de soi-disant experts ne vont que renforcer ces tensions, et provoquer des attaques à caractères racistes. On a très vite vu suite à l’assassinat de Samuel Paty des exemples de cela, notamment l’attaque de deux femmes qui se sont fait poignarder et on subi des insultes racistes alors qu’elle se promenaient dans le quartier de la Tour Eiffel.

    On va également voir l’extrême-droite, et notamment le Rassemblement National de Marine Le Pen se frotter les mains et capitaliser un maximum sur l’affaire de Samuel Paty.

    Le mouvement des travailleurs, les syndicats, les organisations de la classe des travailleurs doit se préparer dès maintenant à une montée des idées d’extrême-droite et une normalisation toujours plus poussée de ce genre d’idées nauséabondes. Ce n’est qu’en proposant un vrai programme face au cimetière social et à la crise du système que l’on pourra empêcher l’extrême droite et les fondamentalistes de toutes sortes de prospérer.

    Ces dernières années en France la mobilisation sociale a été massive, gilets jaunes, lutte contre la réforme de retraite, la santé en lutte, lutte des sans-papiers… Tous ces exemples montrent le potentiel incroyable de luttes sociales qui existe en France.

    C’est dans la rue, et tous unis contre les divisions de la classe dominante que nous pourrons remplacer la haine et la division par la solidarité. Mais à terme, c’est tout ce système capitaliste qui est coupable. Coupable des oppressions qu’il génère, coupable des crises économiques et sociales, et un terreau qui voit l’extrême droite et sa pourriture y croître, et des attaques terribles comme celle qu’a subi Samuel Paty. Il est plus que temps de le remplacer par un système reposant sur la satisfaction des besoins sociaux et non sur la soif de profits; une société socialiste démocratique.

  • Grèce: occupations d’écoles contre le manque de mesures sanitaires

    Moins de deux semaines après la rentrée des classes en Grèce, 94 écoles et classes ont dû fermer à cause de l’augmentation des cas positifs en COVID 19. Ceci illustre de manière plus qu’évidente que le Ministère de l’Education n’a pas été préparé à faire face à la situation et n’a pas pris de mesures sérieuses.

    Article de Zissis Sourlas, Xekinima (ASI-Grèce)

    Des mesures insuffisantes de la part du Ministère de l’Education

    Pendant la période qui a précédé à la rentrée, le gouvernement et ses collaborateurs ont présenté toute une série de justifications et d’arguments sans base scientifique au sujet de la crise sanitaire. Au départ c’était les graphiques irrationnels du virologue Gkikas Malliorkinis (membre de l’équipe spéciale CoVid19 du gouvernement), selon lequel le nombre d’élèves par classe n’a pas d’influence sur la propagation du virus, une opinion qui va à l’encontre de toutes les études scientifiques connues. Ensuite, la Ministre, Mme Kerameus a affirmé que “les écoles grecques ont 17 élèves par classe en moyenne”: effectivement, s’il y a des classes de 5 élèves et d’autres de 29 élèves, la moyenne est sans doute 17. La Ministre apparemment n’est pas au courant de la situation dans la plupart des écoles des grandes villes, comme Athènes ou Thessalonique, dans lesquelles d’habitude il y a 25 ou même 30 élèves par classe.

    En même temps, le port obligatoire du masque dans les écoles constitue la mesure par excellence du gouvernement contre la propagation du virus. Effectivement le masque est nécessaire, mais il est insuffisant si la distanciation sociale est impossible à observer. Observer les distances est vraiment impossible dans les écoles où il y a 25 élèves dans des classes minuscules, comme c’est le cas dans la plupart des écoles de la capitale et de grandes villes. En plus, il y a des doutes si cette mesure est efficace pour les jeunes de maternelle, si elle n’est pas accompagnée d’autres mesures.

    Le Ministère n’a pas procédé à des embauches d’enseignants nécessaires pour le bon fonctionnement des écoles; tandis qu’il y a de graves manques au niveau du personnel de nettoyage et d’entretien. En pleine pandémie, au moment où la propreté et la désinfection des espaces communs des écoles devrait être la plus importante priorité du Ministère, ils se sont avérés incapables d’au moins embaucher du personnel de nettoyage!

    Oui, mais on a des bouteilles !

    Par contre, la Ministre de l’Education a pensé à ce que tous les élèves reçoivent des masques gratuits, même si à cause d’une erreur sur la commande, celles-ci sont d’une taille gigantesque: cela a fait le sujet de centaines de communications hilarantes sur les réseaux sociaux. Elle a aussi prévu des bouteilles d’eau pour tous les élèves, sauf que celles-ci sont minuscules et peuvent à peine contenir un verre d’eau. Ces bouteilles ont été fabriquées par une compagnie dont le propriétaire est un ami de la famille du Premier Ministre, ce qui a évidemment suscité diverses questions.

    Le premier jour de la rentrée des classes est marqué par une cérémonie religieuse, qui a lieu dans toutes les écoles. Ceci est dû à la longue tradition d’implication des institutions orthodoxes dans la vie civile et politique du pays; la séparation de l’Eglise et de l’Etat fait l’objet de demande de longue date de la part de la gauche, même réformiste. Or, même le gouvernement de SYRIZA n’y est pas parvenu. Mais la plupart des prêtres soutiennent le mouvement anti-masque et se sont ainsi présentés aux écoles pour faire cette cérémonie sans en porter un; les élèves ont dû baisser le leur pour honorer la croix avec une bise, comme l’oblige la tradition. Au moins dans une école, le prêtre a été testé positif le lendemain de la rentrée.

    Aucune mesure substantielle en cas de cas positifs

    Au cas où un élève positif est détecté, selon les instructions du Ministère, seule sa classe doit être fermée, tandis qu’aucun tracing des contacts n’est pas prévu. Rien n’est prévu non plus pour les enseignants des cours spécialisés qui travaillent dans plusieurs classes ou même écoles, ce qui augmente considérablement le danger de propagation du virus. Rien n’est prévu non plus pour des classes mixtes, dans lesquelles des élèves de différentes classes sont mêlés.

    Le Ministère nous rassure que tout est prêt pour lancer la procédure des cours en ligne, au cas où une classe ou une école doit fermer. Personne ne s’est par contre assuré que tous les élèves aient accès à internet, ni que tous soient en possession de l’équipement nécessaire. L’enseignement en ligne n’est pas couvert au niveau légal, ainsi les données personnelles des élèves et des enseignants ne seraient pas correctement protégées, tandis que le contrat convenu entre le gouvernement et la compagnie Cisco n’a jamais été publié. L’autorité responsable pour la protection des données de caractère personnel ne s’est toujours pas prononcée sur la question, ainsi la procédure pourrait être bloquée d’un jour à l’autre.

    Les occupations des écoles et les mobilisations des écoliers

    En réponse à tout ça, plus de 200 écoles étaient occupées fin septembre. La demande principale des écoliers est la diminution des élèves par classe à 15, ce qui est bien sûr lié à l’embauche d’enseignants. Une série d’autres demandes figure aussi sur la liste, liées aux mesures sanitaires qui doivent être prises pour les écoles. Le 24 septembre, les écoliers d’Athènes ont réalisé une manifestation massive au centre de la ville; les parents, les enseignants et les étudiants les ont rejoints en soutenant ces revendications.

    Ces dernières semaines, les médias essaient de présenter les mobilisations des écoliers comme un mouvement contre le port du masque ou des négationnistes du CoVid19. Cela bien sûr n’est pas vrai du tout! Même si des occupations sont ponctuellement soutenues par des anti-masque, la grande majorité des occupations revendique ce qui est bien évident: aller aux cours dans une école qui ne constitue pas une bombe sanitaire.

    Et comme les efforts en direction de la diffamation du mouvement n’ont pas porté leurs fruits, une autre manifestation des élèves et des enseignants le 15 octobre, à laquelle les étudiants universitaires ont aussi participé, a été brutalement réprimée par la police. Des élèves de 13 ou 14 ans ont été interpellés et menottés, comme le témoignent les photos qui ont circulé dans les réseaux sociaux en abondance. Il est évident que le gouvernement essaie de casser le mouvement des écoliers, en utilisant tous les moyens possibles, que ce soit la diffamation ou la violence.

    Les dimensions massives de ce mouvement doivent être perçues comme un appel à l’action. Il faut construire des comités d’élèves à chaque école, qui à leur tour vont former des comités des districts. C’est ainsi que le mouvement pourra être coordonné au niveau national et également parvenir à avoir des contacts avec les syndicats des enseignants, les associations d’étudiants et de parents, dans le but de construire un front commun de l’éducation. La gauche devra aussi agir dans la même direction, parce que c’est le seul moyen pour le mouvement de réussir ses objectifs et de réaliser ses revendications, qui au moins dans un premier temps devraient être les suivants:

    • La diminution du nombre des élèves à 15 maximum par classes (tout en prenant en considération la taille de chaque salle);
    • Des embauches d’enseignants pour couvrir les besoins qui en découlent;
    • Des investissements en infrastructures, comme il y a toujours des écoles dont les bâtiments sont inadéquats;
    • Des tests massifs aux élèves et enseignants, c’est le seul moyen de contrôler la propagation du virus aux écoles;
    • Des embauches massives de personnel de nettoyage;
    • La création d’un service médical spécialisé pour les écoles, qui sera chargé de gérer les cas dans les écoles.
  • Appel à la solidarité d’un comité de grève de mineurs au Bélarus

    L’une des grèves les plus efficaces du Bélarus a eu lieu à Belaruskali, où les mineurs produisent un cinquième de l’approvisionnement mondial en potasse. Suite à cela, cinq membres du comité de grève ont été arrêtés et sont depuis lors en prison. Le comité de grève a envoyé un appel à la solidarité.

    Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le PSL/LSP est la section belge) a parlé avec Petr Pechkurov, du comité de grève de Belaruskali

    Depuis le début du mois d’août, et la proclamation du résultat frauduleux des élections qui a vu Alexandre Loukachenko revendiquer la victoire, les protestations de masse ont secoué le Bélarus. Les manifestants ont fait face à la violence, à la répression et aux arrestations. Lorsque les travailleurs de plus d’une centaine d’usines ont mis en place des comités de grève et sont partis en grève, ce fut un tournant dans les protestations. Le régime policier a alors été contraint d’adoucir sa violente répression. L’une des grèves les plus efficaces a eu lieu à Belaruskali, dans la ville de Soligorsk, où les mineurs produisent un cinquième de l’offre mondiale de potasse. Suite à cela, cinq membres du comité de grève : Anatoly Bokun, Yuri Korzun, Sergey Cherkasov, Sergey Taras et Pavel Puchenya ont été arrêtés et sont depuis lors en prison.

    Le 14 août, les travailleurs de la mine numéro un de l’entreprise se sont réunis et ont établi un cahier de revendications. Plus tard dans la soirée, des travailleurs de toute l’entreprise et des habitants de la région se sont rassemblés devant le siège de Belaruskali pour présenter nos revendications au directeur général, en l’avertissant que si elles n’étaient pas satisfaites d’ici le 17 août, nous déclarerions la grève. À cette date, des comités de grève avaient été formés sur chacun des sites de l’entreprise, Anatoly Bokun a été élu président du comité de grève de la mine n°1 et co-président de l’ensemble du comité de grève. Il est devenu le visage public de la grève.

    Extraits du tract produit par le comité de grève

    Gorbaty (le directeur général) et sa clique font tout ce qu’ils peuvent pour tirer le plus de profit possible de nous pour eux et leurs proches. Il ne vous reste plus que l’argent pour acheter des médicaments.

    La liste des maladies dont souffrent les mineurs est longue, et si auparavant elles étaient considérées comme des maladies professionnelles, il est maintenant impossible de le prouver. Cela vaut-il la peine de se battre à ce sujet, car beaucoup d’entre vous ne vivront pas jusqu’à leur retraite, alors que l’espérance de vie moyenne d’un mineur est de 46,5 ans ?

    L’État nous enlève ce qu’il peut et nous met au rebut. Ils n’auront même pas à payer cette misérable pension. Mais alors les gratte-papiers auront leurs maisons et chalets de luxe, et le moustachu (le président) aura à lui seul 18 résidences !

    Mais “qu’est-ce que je peux changer”, demandez-vous ? Tout ! Mais seulement si vous arrêtez de vous tenir tranquille ou si vous vous plaignez à vos copains en fumant. Ce n’est possible que si nous commençons à défendre nos droits, comme nous l’avons fait les 17 et 18 août.

    Rappelez-vous comment tous les bureaucrates et les cinglés ont commencé à courir partout. Rappelez-vous comment le roi moustachu a eu peur !

    Ils nous font peur en disant que si nous ne retournons pas au travail, nous serons comme en Ukraine. Mais pendant Maidan en 2015, il n’y a pas eu une seule grève. Résultat : en 2019, le salaire moyen d’un mineur est de 15 000 grivna (600 dollars). Aujourd’hui, les mineurs doivent se mettre en grève parce qu’ils n’ont pas assez pour se nourrir – depuis cinq mois, ils ne sont pas payés. Ils se sont tus à l’époque, mais maintenant ils doivent se battre.

    Si vous pensez que cela n’arrivera pas ici – une nouvelle loi permettant le paiement tardif des salaires vient d’être adoptée. Il vaut mieux agir maintenant. Ou nous finirons par aller au bout du chemin avec ce régime – nous ne devrons pas attendre longtemps avant de nous joindre à la Fédération de Russie – le moustachu n’a pas d’autre issue. Pensez-vous que ce sera une bonne chose ? En 2019, un travailleur d’une compagnie minière de la région gagnait entre 43 et 45 000 roubles (562 dollars).

    Si nous ne nous impliquons pas dans la politique maintenant, alors la politique s’occupera de nous !

    … Rejoignez la lutte. Ne laissez pas ce pays être vendu ! Personne ne dit que nous devrions nous lever et embrasser Tikhanovskaya, nous ne savons même pas ce qu’elle veut vraiment. Mais si nous restons ensemble, pacifiquement, nous saurons quoi faire si cette dame décide soudainement de faire autre chose que d’organiser de nouvelles élections libres et équitables !

    Les revendications du comité de grève sont :

    • L’arrêt immédiat des violences policières ;
    • La démission de Loukachenko ;
    • La punition de ceux qui ont falsifié les résultats des élections ;
    • La libération de tous les prisonniers politiques et leur pleine réhabilitation ;
    • La punition de ceux qui ont attaqué des manifestants pacifiques dans la rue et dans les prisons, et des juges qui ont accepté de formuler des accusations.

    Dès le début de la grève, les niveaux de production sont tombés à 10 %. Immédiatement, la direction a commencé à menacer les grévistes de licenciement, de perte de primes, d’accusations criminelles et de poursuites pour les pertes causées par la grève. Ils ont essayé de persuader d’autres personnes de ne pas se joindre à la grève, mais le 18, nous avions recueilli plus de 6.000 signatures. Le 20, la véritable répression a commencé.

    Dmitri Kudelevich, membre du comité de grève, a cessé de répondre aux appels. Il a expliqué plus tard qu’il avait été arrêté par le KGB, dont le nom n’a pas changé depuis l’époque soviétique, mais qu’il avait réussi à s’échapper et à s’enfuir en Ukraine. Des partisans belarusses vivant à Oslo ont manifesté au siège de YARA International, le plus gros client de Belaruskali. Au même moment, le syndicat mondial IndustriALL et le syndicat indépendant de Bélarus ont demandé à leurs membres en Norvège d’intervenir, en demandant à Yara d’inviter leurs partenaires commerciaux au Bélarus pour des négociations.

    Le lendemain, Alesya et Vladimir Loginov, membres du comité de grève, ont disparu. Ils ont été retrouvés après avoir été arrêtés par la police de Soligorsk. Anatoliya Bokun, qui traversait la ville en voiture, a vu sa voiture bloquée par la police et a été arrêté sous de fausses accusations. Les pressions exercées par la police sur un autre membre du comité de grève, Pavel Sechko, l’ont forcé à se retirer du comité. Le 23, Roman Leonchika a été arrêté devant son domicile.

    La majorité des travailleurs qui sont retournés au travail ont constaté que les promesses de la direction n’avaient pas été tenues – leurs primes annuelles ont cessé et plusieurs ont été licenciés. Le 24 août, le comité de grève a demandé à ceux qui avaient repris le travail de “travailler selon les règles”, en respectant toutes les consignes de sécurité et d’hygiène. Nous avons reçu des informations selon lesquelles 20 grévistes allaient être licenciés. Parmi eux figuraient de nombreux membres du comité de grève.

    Le 31 août, Anatoly Bokun a à nouveau été arrêté et cette fois-ci envoyé en prison pour 15 jours. Au tribunal, il a informé le juge qu’il souffrait d’une maladie pulmonaire chronique, mais il a été envoyé en prison sans chaussures sur un sol froid en béton. Il a été licencié pour s’être absenté du travail.

    Ces actions sont typiques de celles qui se sont poursuivies jusqu’à la mi-septembre, puis elles ont pris une tournure plus grave. Les 9 et 10 septembre, les dirigeants des travailleurs ont été “invités” au “Département pour la lutte contre le crime organisé et la corruption” pour une “discussion”. Au cours de leur visite, ils ont été mis en garde contre la loi contre le terrorisme et le renversement violent du gouvernement. Les autorités assimilent désormais une grève pacifique au “terrorisme”.

    Malgré toutes ces menaces, les travailleurs continuent de protester. Le 10 septembre, Yuri Korzuna est entré dans la mine et, à la marque des 305 mètres, s’est menotté à l’équipement minier. Il a rajouté ses propres revendications à celles ci-dessus, notamment la libération de tous les membres du comité de grève arrêtés et la fin de la répression des mineurs en grève. Il a été menacé et a été emmené de force hors de la mine dans une ambulance. Une colonne de véhicules de soutien l’a suivi jusqu’à l’hôpital.

    Les personnes arrêtées ont commencé à recevoir des peines plus longues. L’auteur de cet article a obtenu sept jours pour avoir soutenu Yuri Korzuna. L’ancien président du syndicat indépendant des mineurs Sergey Cherkasov a été condamné à 15 jours de prison après avoir participé à une manifestation pacifique. Roman Leonchik l’a été aussi. Alekcandr Novik et Pavel Puchenya risquent un mois de prison pour avoir participé à des manifestations pacifiques. Un autre mineur, Oleg Kudyelka, a décidé de se menotter sous terre. Il a été libéré et emmené dans un hôpital psychiatrique “en observation”. 22 mineurs qui le soutenaient ont été arrêtés. Cette fois, Anatoly Bokun a été condamné à 25 jours de prison.

    Le 3 octobre, des personnes qui participaient à une fête de “buveurs de thé” dans un des parcs de la ville ont été arrêtées en masse. Parmi eux, les membres du comité de grève Nina Tulaeva et Aleksey Kryzh ont reçu de lourdes amendes, Yuri Korzun, Sergey Cherkasov et Pavel Puchenya ont été condamnés à des peines allant de 7 à 15 jours de prison.

    Les autorités n’ont aucun moyen de sortir de cette crise. Leur seule réponse est une répression brutale. Après les premiers jours et les attaques brutales de la police anti-émeute, ils ont été contraints de battre en retraite en raison des grèves. Ils ont alors commencé à poursuivre les gens en justice et à leur infliger des amendes pour avoir participé à des manifestations. Quand ils se sont rendu compte que les gens ne paieraient pas les amendes, ils ont commencé à les emprisonner. Chaque fois, ils utilisent les mêmes méthodes, les mêmes témoins, généralement la police et sans se soucier de savoir si les cas sont justifiés ou non.

    Bien sûr, il y a encore une couche de gens éloignés de la politique. Et des attitudes différentes à l’égard de Svetlana Tikhanovskaya. Certains pensent qu’elle devrait être reconnue comme présidente. Mais la majorité des travailleurs ne lui font pas confiance. C’est pourquoi la grève était nécessaire, une grève qui s’est développée spontanément. À la suite de ces actions, les masses se sont politisées et beaucoup comprennent maintenant que Tikhanovskaya n’est qu’une marionnette. Si nous pouvons faire passer notre message maintenant, pour expliquer aux travailleurs pourquoi nous devons nous battre, je pense que nous pourrions voir davantage de grèves.

    Nous avons maintenant besoin d’une grève dans toutes les usines et sur tous les lieux de travail, cela montrerait aux travailleurs une fois pour toutes que nous avons le pouvoir, que nous pouvons insister sur nos revendications et sur nos droits. Nous sommes convaincus que s’il y avait une telle grève nationale, la police et l’armée se rangeraient également du côté du peuple.

    Nous exigeons la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées lors de manifestations pacifiques, la fin de la répression – nous ne sommes même pas autorisés à organiser des réunions avec les travailleurs pour expliquer notre position sans être arrêtés. Nous exigeons la libération immédiate de nos camarades Anatoly Bakun, Yuri Korzun, Sergey Cherkasov, Sergey Taras et Pavel Puchenya.

    Alternative Socialiste Internationale (ASI) demande à tous ses partisans de soutenir le comité de grève

    1 : En protestant auprès du directeur général M. Ivan Golovaty, en exigeant que Belaruskali réintègre tous les travailleurs licenciés, respecte les primes et cesse toute action discriminatoire à l’encontre des travailleurs qui protestent contre le régime autoritaire. Il peut être contacté à I.Golovaty@kali.by et Belaruskali.office@kali.by ou par téléphone au +375 17 426 01 11 ou +375 17 426 20 20
    Des copies de ces protestations peuvent être envoyées à Cira Holm, Chief Ethics Compliance Officer de Yara International à Cira.Holm@yara.com ou directement sur la ligne d’assistance éthique de Yara International à la fin de la page https://www.yara.com/this-is-yara/ethics-and-compliance/contact-us/
    2 : En protestant auprès de l’ambassade bélarusse dans votre pays pour exiger la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées, en particulier les membres du Comité de grève Anatoly Bakun, Yuri Korzun, Sergey Cherkasov, Sergey Taras et Pavel Puchenya. Les coordonnées de ces ambassades sont disponibles sur le site du ministère des affaires étrangères bélarusses à l’adresse suivante : https://mfa.gov.by/en/ministry/
    3 : En envoyant des photos et des messages de solidarité au comité de grève à l’adresse stackombelaruskalij@gmail.com avec copie à rodkille@gmail.com

  • Victoire du mouvement antifasciste en Grèce : Aube dorée condamnée !

    Ce 7 octobre est une journée historique, une journée de victoire pour le mouvement antifasciste grec et européen. Lors de la séance finale du procès d’Aube dorée, la juge a annoncé la décision de la cour au Tribunal d’Athènes ce matin : sept personnes sont jugées coupables pour la direction d’une organisation criminelle, parmi eux, le chef d’Aube dorée, Nikos Michaloliakos et l’ex-député européen Yiannis Lagos.
    19 autres personnes sont jugées coupables de participation à une organisation criminelle. 48 autres personnes sont jugées aujourd’hui, toutes les peines ne sont pas encore connues, mais on sait que 16 des 18 personnes accusées du meurtre de Pavlos Fyssas et toutes les 9 personnes accusées pour les attaques de syndicalistes du parti communiste et de pécheurs égyptiens sont jugées coupables. Les peines très probablement vont varier de 5 à 15 ans de prison, éventuellement plus.

    C’est effectivement une journée historique, non seulement pour cette décision qui condamne l’organisation néonazie Aube dorée et met tous ses dirigeants en prison, mais aussi pour la participation impressionnante, dynamique et massive de plus que 20.000 personnes à la manifestation devant le tribunal à Athènes, de plus que 5000 personnes à la manifestation de Thessalonique, de 2000 à Patras et d’autres encore ailleurs en Grèce.

    Personnage iconique du mouvement, la mère de Pavlos Fyssas, Magda, a crié en sortant du tribunal “Nous avons vaincu, mon fils”. Et c’est effectivement ce que tous les antifascistes ont ressenti au moment de l’annonce de la décision et ont fait vibrer dans les rues d’Athènes sous le slogan “Pavlos vit! Ecrasez les nazis!”.

    Quelques secondes seulement après l’annonce et au moment que les manifestants criaient des slogans et s’embrassaient enthousiasmés, la police les attaqués avec des gaz lacrymogènes, des grenades et des auto-pompes. Cela démontre une chose concrète: la police grecque comprend plusieurs sympathisants d’Aube dorée et du fascisme, qui apparemment n’ont pas été contents avec la décision prise aujourd’hui.
    Cela ne change pas le fait que le mouvement antifasciste a remporté une victoire aujourd’hui; nous pouvons tous nous régaler de cette journée de joie, bien conscients que la lutte n’a pas terminée, mais déterminés à la poursuivre et à nous battre contre le fascisme et contre le capitalisme, le système qui le nourrit.

  • Rassemblement antifasciste à Bruxelles “l’extrême droite est criminelle”

    Près de 200 personnes se sont rassemblées ce samedi après-midi à la Gare Centrale à Bruxelles, en réponse à un appel commun signé d’une vingtaine d’organisations antifascistes parmi lesquelles diverses structures syndicales. Thierry Bodson, le nouveau président de la FGTB, était présent et a figuré parmi les orateurs du rassemblement. Cette action s’est inscrite dans le cadre des mobilisations en vue de la séance finale du procès d’Aube dorée en Grèce, qui aura lieu ce mercredi 7 octobre (lire notre article à ce sujet).

    Par Marina (Bruxelles)

    Cette séance sera marquée par le verdict du procès : la demande du mouvement antifasciste et de toute la société grecque est que les 68 accusés, militants et membres de l’Aube dorée soient condamnés pour leurs crimes, mais qu’aussi l’organisation soit condamnée en tant qu’organisation criminelle.

    C’est la deuxième action organisée à Bruxelles autour de ce thème ; la première a eu lieu il y a deux semaines au rond-point Schuman (lire notre rapport à ce sujet).

    Cette deuxième action visait par contre à faire le lien avec le mouvement antifasciste belge, surtout après la parade automobile de Vlaams Belang du 27 septembre dernier. A côté des revendications spécifiques à la Grèce, les organisateurs entendaient marquer leur opposition au VB et à sa rhétorique venimeuse, raciste et sexiste. En même temps, ils rappellent que le VB a entretenu des relations très étroites avec Aube dorée. Ils signalent aussi que les idées de l’extrême droite pourraient encore gagner du terrain, mais que l’extrême droite ne peut être que criminelle.

    A part les organisations qui ont signé l’appel, il faut noter que la parole a été aussi donnée aux travailleurs sans-papiers, à des syndicalistes et notamment à Mamadou Bah, un migrant lui-même victime d’une attaque d’Aube dorée en Grèce.

    L’action a été très dynamique, et les presque 200 participants, dont une grande majorité de jeunes et de femmes, se sont montrés déterminés à poursuivre leurs actions contre le fascisme, qui ne peut d’ailleurs être vaincu que dans la rue.

     

  • Grèce. Vers la fin du procès des néonazis d’Aube Dorée

    Après 5 ans et demi et 453 séances intenses, le procès d’Aube Dorée touche à son terme. Les juges se prononceront ce 7 octobre. Il s’agit sans aucun doute du procès le plus important en Grèce depuis 1975, quand ont été jugés les colonels responsables de la dictature.

    Durant ces 5 années, ce sont les manifestations antifascistes qui ont permis de systématiquement rappeler à l’opinion publique la tenue du procès, contrecarrant ainsi les tentatives de l’establishment grec désireux d’être très discret sur cette affaire. Encore tout récemment, les antifascistes se sont vus interdire l’accès au Tribunal sous prétexte des mesures sanitaires alors qu’une trentaine de membres d’Aube Dorée étaient présents dans la salle d’audience.

    Le silence complice des autorités grecques

    Le dirigeant d’Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, est un admirateur d’Adolf Hitler et un négationniste qui n’a jamais hésité à faire le salut nazi en public, y compris en plein parlement. Il fut également un proche du dictateur défunt Georges Papadopoulos.

    A partir de 1992, suite à la croissance du mouvement nationaliste en raison de l’émergence de la question de la Macédoine, Aube dorée s’est attaquée physiquement à de centaines de militants de gauche, migrants, réfugiés et en général à toutes celles et ceux qui ne correspondent pas aux croyances nazies de l’organisation. Jamais les autorités grecques n’ont voulu toucher au parti néonazi. Il a fallu l’assassinat du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, le 18 septembre 2013, et le développement d’un large mouvement antifasciste pour que la pression sur le pouvoir exécutif le décide à conduire Aube dorée au tribunal. Deux généraux et de nombreux cadres de la police ont également été contraints de démissionner en raison de leurs collusions avec l’organisation néonazie.

    A ce moment-là, Aube dorée devenait hors de contrôle. En plus de l’assassinat de Pavlos, en dix jours à peine, ses membres avaient attaqué des cadres de la Nouvelle Démocratie (le parti de droite au gouvernement à l’époque) et blessé sérieusement des syndicalistes du PAME (syndicat du Parti communiste). Ils flirtaient alors avec les 11% dans les sondages.

    L’issue du procès

    Les 69 membres d’Aube dorée sur le banc des accusés connaîtront leur sort le 7 octobre. Ce jour-là sera à nouveau une importante date de mobilisation antifasciste. Même si l’organisation est aujourd’hui très affaiblie, le danger de l’extrême droite perdurera, en Grèce comme ailleurs, tant que survivra ce système capitaliste inégalitaire qui a besoin du racisme et des discriminations pour diviser et affaiblir la colère populaire.

    Action L’extrême droite est criminelle ! Extreemrechts is crimineel ! Ce samedi 3 octobre, 14h, gare centrale.

  • Bruxelles. Action de solidarité avec le mouvement antifasciste en Grèce

    Alors que le procès d’Aube Dorée touche à son terme (lire notre article à ce sujet), un groupe d’antifascistes grecs et belges s’est réuni dimanche 20 septembre devant le siège de la Commission européenne au rond-point Schuman à Bruxelles en solidarité avec le mouvement antifasciste dynamique qui se développe actuellement en Grèce. Leurs banderoles proclamaient “Ils ne sont pas innocents – Les Nazis en prison », en grec et en français. L’action, une flash mob, a été brève et n’avait pas été annoncée publiquement.

    Par Marina (Bruxelles)

    De cette manière, ces antifascistes grecs et belges ont répondu à l’appel de la famille Fyssas et du groupe de coordination antifasciste grec «Ils ne sont pas innocents», dans le but d’exercer une pression publique, de sorte que les auteurs physiques et moraux soient condamnés à de lourdes peines, et que l’organisation grecque Aube Dorée soit reconnue criminelle et condamnée.

    Le rôle de l’Union européenne

    Le choix du lieu de l’action n’a été fait en aucun cas au hasard: les manifestants estiment que les responsabilités de l’Union européenne et de la communauté internationale dans la montée du fascisme en Europe ne sont pas du tout négligeables. L’establishment politique européen a fait preuve d’une tolérance remarquable envers les représentants de l’Aube Dorée au Parlement européen ou envers des gouvernements comme celui d’Orban en Hongrie.

    Les décisions politiques de l’UE pour répondre au problème des réfugiés n’ont rien à envie au programme de l’extrême droite. Le Parlement européen a par ailleurs adopté à plusieurs reprises des résolutions assimilant le communisme au nazisme, optant consciemment pour une prise de position à distances égales (par exemple, cette résolution de l’année passée).

    En Belgique

    En Belgique, d’ailleurs, plusieurs incidents montrent que “l’œuf de serpent”, comme on appelle le fascisme en Grèce, est toujours actif. D’une part la mort de Jozef Covanek provoquée par les actes des policiers à l’aéroport de Charleroi (lire notre article à ce sujet), a suscité des réactions et des mobilisations dans le pays (lire notre article à ce sujet): dans les vidéos concernées, un policier fait le salut nazi alors que ses collègues immobilisent violemment (et au final fatalement) le malheureux Slovaque.

    En même temps, un cortège en véhicules d’Anvers à Bruxelles est en train d’être organisé par le Vlaams Belang le 27 septembre. L’extrême droite veut exprimer son opposition à la composition d’un gouvernement Vivaldi, à l’exclusion de la N-VA et appelle à une “marche vers Bruxelles” avec le slogan central “pas mon gouvernement”.

    Le mouvement antifasciste

    Dans ce paysage, tant en Belgique qu’en Grèce et dans le reste de l’Europe, une forte condamnation d’Aube Dorée est nécessaire, sur le plan symbolique et réel, une condamnation retentissante de l’extrême droite par le tribunal est nécessaire.

    Bien sûr, c’est le mouvement de masse qui combat le fascisme dans la rue. C’est ce mouvement qui obligera le tribunal à condamner clairement et durement l’organisation criminelle qu’est Aube Dorée. Le mouvement devra continuer à s’opposer à toute expression du fascisme dans tous les domaines.

    D’autres actions sont prévues à Bruxelles en vue de la décision finale du tribunal le 7 octobre prochain; n’hésitez pas à nous contacter pour plus d’infos.

  • Grèce. Vers la fin du procès des néonazis d’Aube Dorée

    “Pavlos vit ! A bas les Nazis !” Militants de Xekinima en action.

    Après 5 ans et demi et 453 séances intenses, le procès d’Aube Dorée touche à son terme. Selon le planning annoncé par le Tribunal, après les conclusions des avocats de la défense d’Aube Dorée, les juges se prononceront le 7 octobre.

    Par Takis Yiannopoulos, Xekinia (section grecque d’Alternative Socialiste Internationale)

    Il s’agit sans doute du procès le plus important qui s’est déroulé en Grèce après celui qui a conduit en prison les colonels responsables de la dictature en 1975. Mais l’événement revêt également une grande importance pour les autres pays européens, parce que le fascisme est un danger pour toutes et tous.
    Le mouvement antifasciste exclu de la salle lors de la séance du 2 septembre

    A la séance du 2 septembre, et pendant qu’une action de la campagne “Ils ne sont pas innocents” était en cours en dehors du Tribunal, les manifestants se sont vus exclus de la salle sous prétexte des mesures sanitaires. Pourtant une trentaine d’aubedoristes ont eu accès à la salle. Le public était par ailleurs autorisé dans les autres salles de procès. Les manifestants ont essayé de négocier la présence d’un nombre limité de militants, avec respect de la distanciation sociale mais deux heures après le début du procès, personne n’avait été admis en salle.

    Il s’agit de toute évidence d’une décision politique du gouvernement qui a voulu interdire la présence du mouvement antifasciste non seulement à la séance du 2 septembre, mais aussi à la dernière, lorsque le jugement sera rendu. Le mouvement antifasciste a été présent pendant toutes les séances ces cinq années et cela fut crucial pour rendre les faits publics et montrer à la société l’attitude provocante des accusés nazis. De cette façon, et même si tout a été fait pour que le procès se déroule sans trop de publicité, l’argumentation et les preuves présentées de la part des avocats des victimes sont devenues connues de la société. Il est devenu ainsi plus qu’évident qu’il s’agit effectivement d’une organisation criminelle, dont la structure, les croyances et la façon d’opérer est copiée sur celles des partis nazis des années ‘30, notamment du parti hitlérien.

    Le gouvernement a donc essayé d’isoler le mouvement antifasciste et le garder à la marge; mais les militants antifascistes sont déterminés à ne pas permettre cette exclusion. Une manifestation est déjà prévue pour le 7 octobre pendant la séance; une mobilisation impressionnante est également actuellement à l’œuvre sur les réseaux sociaux: des milliers de personnes ont ajouté le cadre “Ils ne sont pas innocents” leur photo de profil et se montrent déterminés à participer aux actions.

    Aucun gouvernement n’a vraiment voulu mettre les néonazis en prison

    En 2013, le gouvernement de droite a été obligé de recourir aux procédures légales contre Aube dorée, parce qu’ils se sont rendus compte que l’organisation se trouvait en dehors de son contrôle.

    A l’époque, sur un laps de temps de dix jours peine, ils avaient attaqué des cadres de la Nouvelle Démocratie (le parti de droite au gouvernement à l’époque), avaient blessé sérieusement des syndicalistes du PAME (syndicat du parti communiste) et avaient assassiné le musicien antifasciste Pavlos Fyssas alors qu’ils flirtaient avec les 11% dans les sondages. Plusieurs gouvernements auraient pu s’en prendre légalement à Aube dorée, surtout après 1992, quand l’organisation avait commencé à se présenter au public et à disposer de véritables groupes d’assaut armés.

    Les avocats de l’organisation ont essayé de détourner les faits au cours du procès, en se référant à des actes judiciaires qui cachaient les liens entre certains actes criminels et Aube dorée avant 2008; une ligne défensive qui a été complètement démantelée par les avocats de Pavlos Fyssas et des autres victimes.

    A partir de 1992, suite à la croissance du mouvement nationaliste à cause de l’émergence de la question de la Macédoine, Aube dorée s’est attaquée à de centaines de militants, migrants, réfugiés et en général à toutes celles et ceux qui ne correspondent pas aux croyances nazies de l’organisation. Le comble a été atteint en 1998, quand 10 militants d’Aube dorée ont attaqué trois étudiants, membres de l’organisation de gauche NAR. Une de ces trois personnes, Dimitris Koussouris, était aussi représentant au Comité central du syndicat des étudiants grecs (EFEE); Koussouris était la cible principale de cette attaque, suite à laquelle il a failli mourir, a passé presque deux mois en soins intensifs et a dû suivre des traitements pendant plusieurs années après l’attaque. Les auteurs de cette attaque sont à présent libres.

    Les gouvernements de cette période-là n’ont jamais voulu toucher Aube dorée, qui a été reconnue comme un parti politique légal par la Cour suprême et a participé à de nombreuses élections. Il a fallu l’assassinat de Pavlos Fyssas, le 18 septembre 2013 et un mouvement antifasciste éclatant, pour que le pouvoir exécutif se décide à conduire Aube dorée au tribunal.

    Le début du procès

    Le procès n’a commencé que le 20 avril 2015, avec 69 membres d’Aube dorée sur le banc des accusés. Le choix d’un tribunal situé dans un quartier d’Athènes difficilement accessible, l’absence de couverture médiatique, un public très limité et des retards répétitifs et constants de la part des avocats des accusés: tout a été fait pour assurer que le procès ne soit pas médiatisé, mais reste à l’écart de l’opinion publique.

    Aujourd’hui, la ligne de défense des accusés est que: “Aube dorée n’est pas une organisation criminelle, ni nazie. Les actes de Roupakias (l’assassin de Pavlos Fyssas) et les autres crimes examinés sont des faits isolés, les dirigeants n’en avaient pas connaissance. Tous les incidents évoqués pendant le procès sont des conflits privés pour des causes hors du sujet”.

    On comprend aisément que les membres et avocats d’Aube dorée n’ont que des éloges pour le “procès équitable” et la “proposition excellente” de la procureure Adamantia Oikonomou, qui à la base proposait que l’organisation soit innocente et qu’il ne fallait condamner que Roupakias.

    Les prochains jours

    La décision est attendue le 7 octobre. Désormais, Aube dorée est très affaiblie : elle est restée en dehors du Parlement, a perdu son député européen (qui a démissionné du parti sans quitter son siège parlementaire), a subi trois scissions en une année et se retrouve sans sources financières.

    Il est clair que l’avenir du fascisme en Grèce ne sera pas jugé sur base des décisions du tribunal. Et pourtant la décision juridique a son rôle à part dans l’évolution et les perspectives de l’extrême droite sous toutes ses formes.

    Le mouvement antifasciste se prépare pour faire des mois de septembre et d’octobre des mois d’action antifasciste. La Campagne “Ils ne sont pas innocents”, la Coordination antifasciste d’Athènes/Pirée, ainsi que les comités antifascistes dans d’autres villes, sont en train d’intensifier leurs présence et leurs actions à tous les niveaux. Une manifestation qui devrait être grandiose est prévue le 18 septembre, date du dernier anniversaire de l’assassinat de Pavlos Fyssas avant la décision du tribunal. Des actions sont aussi prévues pour le 7 octobre, pour crier fort que la place des nazis est en prison.

    C’est d’ailleurs notre verdict, clair et net: tous les nazis – pas seulement d’assassin de Pavlos Fyssas, mais aussi les chefs d’Aube dorée et tous ceux qui ont scissionné et créé d’autres groupes- ne sont pas innocents: ils doivent être en prison.

    Les militants et les organisations antifascistes et de gauche ne veulent pas donner l’impression qu’il s’agit d’un événement purement inscrit dans le contexte pénal et juridique. Ce contexte est sans doute important, mais la lutte antifasciste se mène dans la rue, les quartiers, sur les lieux de travail, dans la société. Lutter pour que les nazis d’Aube dorée soient emprisonnés est une bataille importante que le mouvement antifasciste va mener, tout en continuant à mener des luttes et des actions dans la société. Et nous sommes bien sûr conscients du fait que le fascisme n’est qu’une arme dans les mains du système capitaliste; les connexions des compagnies allemandes comme Krupps ou Thyssen avec le régime nazi sont très connues et en sont la preuve. La lutte contre ce système capitaliste est étroitement liée à la lutte antifasciste.

    Des actions sont également prévues en Belgique, contactez-nous pour en savoir plus.

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