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  • Baisse de production chez Volvo Cars. L’équipe de nuit menacée?

    Jusqu’il y a peu, Volvo semblait être une exception dans l’industrie de l’assemblage automobile de ce pays. Renault-Vilvorde, Ford-Genk, VW-Forest, GM-Anvers ont connu des attaques très dures. Par contre, Volvo ne cessait de croître. Mais maintenant une baisse de la production y a été annoncée avec des conséquences potentiellement très dures pour les salaries. L’équipe de nuit a déjà lancé des actions spontanées.

    Un correspondant

    Un travailleur de Volvo nous a expliqué que « depuis longtemps, nous étions au courant qu’en 2008, on allait produire moins de voitures et que la XC60 ne sera produite qu’à partir de la fin 2008. C’est pourquoi, il y a quelques semaines, les chaînes ont été ralenties et un rééquilibrage a été introduit. La baisse de la production sera de 240.000 unités en 2007 et devrait être de 220.000 en 2008. Mais il y a peu, nous avons appris que les modèles plus petits n’allaient plus être vendus aux USA à cause de la faiblesse du dollar, ce qui signifie pour Gand une baisse de production d’au moins 17.000 voitures ».

    La production réduite actuellement envisagée pour 2008 pourrait se faire avec seulement deux équipes à Gand. Une décision à ce sujet devrait être prise par la direction au cours des deux semaines à venir. Mais d’autres scénarios sont encore possibles et la crainte grandit parmi les salariés de Volvo-Cars.

    La direction belge a proposé d’introduire un rééquilibrage (ralentir les chaînes et répartir le volume de travail) et l’application du chômage « individuel » : aujourd’hui, une personne au chômage, demain une autre, le lendemain quelqu’un d’autre encore,… Les syndicats ont déjà fait savoir qu’ils n’atient pas d’accord, car tout le monde ne serait en réalité pas touché de la même manière et certains même pas du tout. On suspecte aussi la direction d’espérer que beaucoup de travailleurs quittent l’entreprise de leur propre chef afin d’éviter de devoir payer des primes de départ.

    C’est un calcul assez réaliste de sa part. La pression de travail est élevée et le secteur de l’automobile n’est pas renommé chez nous pour sa sécurité de l’emploi ! Si on y ajoute l’incertitude liée à la diminution de la production, beaucoup de travailleurs pourraient essayer de trouver un nouvel emploi qui leur offre peut-être plus de sécurité. De plus, beaucoup de personnes devraient partir en préretraite l’année prochaine.

  • Les fausses excuses de Bart De Wever

    Le président de la NVA Bart De Wever s’est mis récemment dans une situation difficile pour avoir condamné les excuses présentées par Patrick Janssens, l’actuel bourgmestre d’Anvers, pour l’implication des services communaux dans la chasse aux juifs durant l’occupation nazie.

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    Bart De Wever, plus jeune, en visite chez Le Pen
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    Selon De Wever, ces excuses étaient “gratuites”. De Wever a dû s’excuser après une tempête de protestations mais ses excuses n’ont pas convaincu grand’monde, et en particulier pas les organisations juives.

    Plus qu’ailleurs, les services communaux anversois ont en effet collaboré avec les autorités nazies : 9.009 des 13.779 juifs anversois ont été déportés alors que dans les autres grandes villes, moins de 40% des juifs ont été victimes des déportations. Les excuses de la ville d’Anvers arrivent très tard (peut-être parce que l’échevin libéral Delwaide, le fils du bourgmestre durant l’occupation, n’a plus été élu en 2006 ?)

    Mais, pour De Wever, il n’était pas nécessaire de s’excuser pour la chasse aux juifs. Voulait-il ainsi tenter de nouer des liens plus étroits avec une couche plus âgée de la population qui justifie encore toujours actuellement la collaboration et de piquer des électeurs au Vlaams Belang ? Dans ses « excuses », De Wever a en plus insulté la résistance antifasciste en disant qu’il voulait seulement indiquer qu’Anvers n’est et n’était pas la citadelle de l’intolérance. Comme si les excuses faites par la Ville signifiaient que tous les Anversois avaient été responsables de cette collaboration !

    Cela ne rend pas compte de l’existence d’Anversois et d’Anversoises actifs dans la Résistance durant toute l’occupation. Nous sommes fiers au MAS/LSP de pouvoir compter l’un d’entre eux dans nos rangs.

  • A quand une voix pour les travailleurs au Parlement ?

    Il y a deux ans, les grévistes et leurs sympathisants se sont retrouvés bien seuls face au Pacte des Générations. Aucun grand parti n’a jeté ses forces dans la bataille pour défendre les revendications syndicales. Seuls 4 députés Ecolo ont voté contre ce pacte, tous les autres élus l’ont approuvé ou se sont abstenus parce qu’ils trouvaient qu’il n’allait pas assez loin. Et les 100.000 manifestants de la 2e journée de grève générale le 28 octobre 2005 se sont retrouvés sans véritable alternative aux élections l’année suivante.

    Bart Vandersteene

    Aujourd’hui encore, une seule voix se fait entendre sur la question nationale. Les politiciens du nord et du sud clament qu’il y a une fracture dans le pays sur base communautaire. Il y a bien une fracture, mais pas là où la placent les politiciens établis… Selon un sondage du quotidien flamand De Standaard, 44% des Flamands interrogés à propos de la structure de l’Etat belge veulent la conserver telle qu’elle est ou même aller vers une Belgique fédérale plus forte. Après (au bas mot) une année de propagande communautaire intense, beaucoup s’attendaient à un chiffre bien inférieur. De plus, les sondés restants, quand ils se disent favorables à plus de régionalisation, sont loin de s’affirmer séparatistes pour autant.

    Le Soir Magazine a lui aussi publié un sondage fort intéressant réalisé durant les deux jours qui ont suivi le vote sur la scission de BHV. Cette enquête dévoile un ras-le-bol généralisé. A la question « Estimez-vous que le monde politique belge est encore en phase avec la population ? », 67% des Flamands, 72% des Bruxellois et 78% des Wallons (soit 71% au total) ont répondu « non ». Seuls 10% des Belges estiment encore que les politiciens sont proches de leurs préoccupations !

    Interrogés sur la scission de BHV, 60% des Flamands, 66% des Bruxellois et 71% des Wallons sondés estiment que cela ne méritait pas une crise institutionnelle majeure. Et, contrairement à certaines idées largement diffusées ces derniers temps, on remarque qu’il n’y a que peu de différence entre les réponses des différentes régions. La bataille communautaire dispose de bien plus d’officiers que de troupes…

    A force d’utiliser le communautaire pour masquer les problèmes socio-économiques – le manque de logements sociaux, la hausse générale des prix, les emplois sans cesse plus précaires et plus mal payés, les conditions de travail et de vie qui se dégradent,… – les politiciens ont favorisé la création d’un monstre qu’ils contrôlent de moins en moins. Alors, que faire ? Dans le même numéro du Soir Magazine, François De Brigode – le journaliste de la RTBF bien connu pour sa participation à la célèbre fiction « Bye Bye Belgium » – déclare que « même si les Belges émettent un désaveu face aux politiciens, il faut écouter ceux-ci ». Comme s’il suffisait de mieux écouter de mauvais acteurs réciter de mauvais dialogues pour transformer un mauvais film en chef d’oeuvre…

    Seuls les travailleurs peuvent arrêter ce cinéma et changer le scénario de fond en comble. Pour cela, il faut qu’ils se mobilisent et résistent aux attaques. Mais il faut surtout qu’ils puissent exprimer clairement leurs aspirations au changement. Et, pour cela, il faut que puisse se faire entendre une nouvelle voix politique.

    Que nous soyons jeunes ou âgés, avec ou sans emploi, wallons, bruxellois, flamands ou immigrés, nous devons forger ensemble un nouveau parti politique qui soit vraiment le nôtre. Car la seule communauté contre laquelle nous devons nous battre, c’est celle des patrons et des actionnaires, c’est celle des riches.

  • Pas de librairie fasciste dans nos quartiers !

    Depuis la mi-juillet, une plante nauséabonde a poussé à Liège, au coin de la rue Hors-Château et de la rue Velbruck. Il s’agit d’est une librairie portant le nom de PRIMATICE et qui a pour particularité de vendre de la « littérature » islamophobe, antisémite, homophobe ou faisant l’éloge du IIIème Reich, ainsi que les Cahiers des Amis de Robert Brasillach (journaliste français et collaborateur nazi). Bref, de la « littérature » fasciste!

    Stéphane Ramquet

    Cette librairie est la branche belge d’une librairie parisienne du même acabit dirigée par Philippe Randa. Ce dernier est un fasciste français notoire, ayant notamment milité dans le GUD (groupe étudiant néo-nazi et violent), mais aussi pour avoir été un candidat du FN aux élections municipales.

    Il a aussi créé en 1997 les éditions Dualpha, spécialisée dans la publication « anticonformiste », c’est-à-dire purement et simplement dans la publication et la diffusion des ouvrages de l’extrême-droite française mais aussi belge, comme les écrits de l’ancien dirigeant rexiste Léon Degrelle.

    Cette librairie, gérée par une certaine Anne Mombaerts, derrière ses airs de librairie banale est donc en réalité une réelle fourmilière grouillant d’ouvrages plus méprisables les uns que les autres.

    Face à cela, les antifascistes liégeois ne pouvaient rester sans rien faire. C’est ainsi que le FAF (Front antifasciste) a décidé de mobiliser pour la fermeture immédiate de cette succursale nazillonne. Résistance Internationale, l’organisation de jeunes du MAS, s’est jointe à la lutte avec d’autres organisations et antifascistes indépendants.

    Une manifestation a eu lieu le 9 novembre, jour du triste anniversaire de la Nuit de Cristal (pogroms anti-juifs organisés par les nazis en 1938). Environ 200 personnes ont défilé pour une petite manifestation de la Place du Marché jusqu’à cette librairie. Cette action a été l’occasion de faire pression sur les dirigeants politiques locaux et sur la librairie elle-même, mais aussi d’avertir le voisinage de sa réelle nature et surtout de montrer une fois de plus que la résistance est là contre l’extrême-droite!

    Mais s’il est primordial de lutter contre les expressions directes du fascisme, ses causes profondes ne doivent pas être oubliées. En effet, la plante nauséabonde qu’est l’extrême-droite ne peut pousser que sur le tas de fumier de la politique néolibérale menée par l’ensemble des partis traditionnels.

    Cette politique pousse les plus démunis et les plus faibles dans les bras de l’extrême-droite en l’absence d’une réelle alternative crédible. Il est donc du devoir de tout antifasciste conséquent de dénoncer la politique néolibérale et de proposer une véritable alternative à celle-ci: une alternative socialiste !

    D’autres actions seront menées par le FAF, Résistance Internationale et les autres jusqu’à la fermeture définitive de la librairie Primatice.

  • Interdiction du port du foulard à Gand

    Interdiction du port du foulard à Gand

    Le 26 novembre, le conseil communal de Gand a imposé une interdiction controversée du foulard pour le personnel des services de la Ville. Une majorité de rechange composée de l’Open VLD, du CD&V/N-VA et du Vlaams Belang a décidé que les trois fonctionnaires (sur un total de cinq-mille) qui portent le foulard devront désormais le retirer.

    Jonas Van Vossole

    Le SP.a s’y est opposé, mais le même parti a pris il y a peu l’initiative d’interdire le foulard à Anvers. Sous prétexte de ‘neutralité’, le VLD a dit que les fonctionnaires ne pouvaient exhiber aucun symbole religieux. Les hauts fonctionnaires libéraux n’ont pas de souci à se faire: leurs luxueuses voitures de fonction ne sont pas des symboles religieux et ne posent donc aucun problème.

    L’interdiction du port du foulard a été présentée comme une mesure progressiste visant à garantir la neutralité de l’Etat. Mais l’Etat est-il bien neutre? La justice est-elle bien neutre? Sommes-nous tous égaux devant la loi? La fraude fiscale des riches est–elle combattue avec la même ardeur que la soi-disant fraude sociale des chômeurs? Un riche n’a-t-il pas plus de chance d’avoir gain de cause en justice? Et notre enseignement est-il neutre? Mis à part les professeurs qui osent sortir des sentiers battus, notre système d’enseignement est un vecteur de l’idéologie dominante.

    Les médias publics sont sous le contrôle de politiciens qui protègent le capital et ne sont nullement neutres. Ils font tout pour étouffer ou déformer la voix des travailleurs et de leurs familles.

    Evidemment que l’Etat n’est pas neutre. Et ça n’a rien à voir avec l’appartenance confessionnelle ou philosophique du/de la fonctionnaire préposé(e) au guichet, mais bien avec le rôle de l’Etat qui est d’être au service de la classe dominante actuelle. Elle s’en sert comme d’une arme pour entraver la lutte pour une société qui place les intérêts de la population au centre de ses préoccupations.

    Nous nous opposons à toute forme d’oppression des femmes. Mais l’interdiction du foulard n’y changera rien. Bien au contraire, elle ne fera qu’exacerber les tensions entre musulmans et non-musulmans. Elle réduira aussi l’accès des femmes musulmanes au monde du travail, ce qui renforcera leur dépendance financière par rapport aux hommes. Or, la conquête de l’indépendance financière est importante pour combattre l’oppression des femmes.

    Les musulmanes forment un groupe vulnérable qui sait ce que l’exploitation et l’oppression veulent dire: elles y sont confrontées en tant que travailleuses, en tant qu’arabo-musulmanes et en tant que femmes. Les socialistes de gauche mettent l’accent sur ce qui nous unit, pas sur ce qui nous divise. C’est aux femmes de décider de leur propre chef dans tous les sens du terme. Le slogan des opposant(e)s gantois(e)s à l’interdiction du foulard, ‘Baas over eigen hoofd !’, qu’on peut traduire librement par « Ma tête est à moi ! », se justifie pleinement d’autant plus qu’il fait écho aux luttes de jadis pour la légalisation de l’avortement dont le slogan principal était ‘Mon ventre est à moi’.

    Nous opposons la solidarité à la politique du “diviser pour mieux régner”. Dans la lutte contre l’oppression, nous devons reprendre à notre compte les revendications des femmes issues de l’immigration contre les discriminations. C’est en luttant tous ensemble contre toute forme de discrimination et d’oppression spécifique que nous créerons les conditions d’une lutte unifiée contre l’oppression et l’exploitation en général. Bien plus que de simplement garder la maîtrise de notre tête ou de notre ventre, il s’agit de prendre le contrôle de toute notre vie.

  • Le Pakistan divisé par la lutte pour le pouvoir

    Début novembre, le général Musharaf a renforcé son contrôle sur le pays en déclarant l’Etat d’urgence en utilisant le prétexte d’une décision de la Cour Suprême annulant son élection. La Constitution, qui rend impossible qu’un dirigeant de l’armée se fasse élire président, a été temporairement suspendue.

    Thomas

    L’image « démocratique » du dirigeant de l’armée et du pays a donc été ternie, situation problématique tant pour la dirigeante de l’ « opposition » Benazir Bhutto du PPP (Pakistani Peoples Party, qui avait précédemment conclu une alliance avec Musharaf) que pour les alliés américains du président.

    Mais ces mesures d’exception ne sont que le produit du contexte dans lequel évolue le pays. Après les attentats du 11/09/01, le Pakistan a été contraint de choisir le camp des USA dans la « guerre contre le terrorisme », ce qui l’a obligé à modifier son attitude favorable aux Talibans et à l’Afghanistan. En contrepartie, les USA ont accordé un soutien à Musharaf pour opprimer l’opposition interne.

    Malgré le coup d’Etat militaire par lequel Musharaf est arrivé au pouvoir, malgré la possession d’armes nucléaires, malgré les années de course à l’armement engagée avec l’Inde, Bush présentait le Pakistan comme une forteresse de la démocratie! Le Pakistan est déchiré par des contradictions externes et internes. La position centrale du pays dans la région le place au centre d’une lutte d’influence et de pouvoir où s’exercent des pressions tant de la part des USA que de la Chine. Sur le plan interne, le Cachemire et le Baloutchistan luttent pour leur autonomie tandis que des régions de la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP) sont hors du contrôle de l’autorité centrale.

    Et c’est encore sans compter la lutte de pouvoir entre l’armée et la bureaucratie de l’administration bourgeoise (y compris les magistrats et les avocats). En 1999, Musharaf a écarté cette bureaucratie en se basant notamment sur les fondamentalistes islamistes, ce qui a permis au dirigeant de l’armée de devenir président. Mais, après le virage de 2001, pour plaire à son allié américain, Musharaf avait besoin d’une image relativement démocratique et laïque. Cette tension a conduit à l’invasion de la Mosquée Rouge tenue par les intégristes l’été dernier.

    Le dictateur militaire a perdu une grande partie de son soutien, non seulement au sein de l’appareil judiciaire et des fractions de l’armée, mais aussi dans la population qui subit depuis des années les conséquences de sa politique d’austérité. L’abandon de ses fonctions militaires ne changera rien, seule la création d’un instrument politique des travailleurs et des pauvres capable de se diriger vers une transformation socialiste de la société est une solution.

    Socialist Movement Pakistan

    Notre parti-frère pakistanais fait face à des difficultés extrêmement pénibles suite à la répression et à la violence. Ainsi, les semaines dernières, il n’était plus possible de rentrer en contact avec nos camarades de la vallée de Swat, ni d’ailleurs dans le NWFP. Dans d’autres villes, le SMP a participé aux mobilisations où l’armée est intervenue de manière très répressive et brutale.

  • RETABLIR NOTRE POUVOIR D’ACHAT

    Les prix s’envolent : Il faut…

    Dans les bureaux, les usines ou les cafés, tout le monde ne parle que de la hausse continuelle des prix et de la baisse de notre pouvoir d’achat. Ouvriers, employés, pensionnés, chômeurs,… nous nous inquiétons tous pour notre budget et nos fins de mois.

    Par Jo Coulier, délégué principal de la FGTB à la VUB (à titre personnel)

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    • Rétablissement de l’index total !
    • Gel des prix de l’énergie !
    • Augmentation réelle des salaires !

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    Le taux officiel de pauvreté est passé de 6 à 15% au cours des 25 dernières années, et cela alors que les partis prétendument « socialistes » ont participé à tous les gouvernements depuis 1987. Les politiciens et les patrons, avec leurs salaires énormes et leur vie luxueuse, sont très éloignés, par exemple, de la réalité d’un jeune qui quitte l’école et ses parents et qui doit vivre seul avec une allocation de chômage qui ne dépasse pas 657 euros.

    Pour les pensionnés, ce n’est pas simple non plus : 39% d’entre eux doivent vivre avec un revenu mensuel inférieur à 750 euros ! Si, en 1981, la part du revenu national composée des salaires et des allocations était encore de 59,2%, elle représente depuis 2006 moins de 50%.

    Mais tout le monde n’est pas atteint par la baisse des salaires et l’augmentation des prix. En 2006, la richesse totale a augmenté de 7,5% à travers le monde. Mais 1% des familles possède un tiers de toute la richesse mondiale ! Le nombre de millionnaires en dollars a atteint cette année 9,5 millions. Ceux-là au moins n’auront pas à s’inquiéter pour leur facture de chauffage ! Mais cela ne les empêche pas de vouloir tout de même plus, toujours plus.

    Pour les patrons, nos salaires sont trop élevés. Les négociateurs de l’Orange Bleue voulaient d’ailleurs encore offrir 3 milliards d’euros aux patrons, une somme qui serait suffisante pour donner à toutes les familles belges plus de 1.000 litres de mazout gratuit. Mais cela, ce n’est pas une priorité pour les partis de droite : même l’imposition d’un prix maximum pour le mazout est encore de trop pour eux. Leur seul objectif, c’est renforcer la « position concurrentielle » de « nos » entreprises en poussant encore une fois les profits vers le haut. Si les profits ne sont pas encore assez hauts pour l’instant, comment peut-on assister à une telle augmentation du nombre de millionnaires ? Le lien est direct entre la baisse de nos salaires et de notre pouvoir d’achat et les profits et la richesse croissante des patrons.

    Pour en finir avec cela, il faut lutter. La CSC a souligné à juste titre que les salaires dans les entreprises où existe une représentation syndicale sont en moyenne 3% plus élevés que dans les autres entreprises. Les pays où les syndicats sont forts connaissent de meilleurs salaires et conditions de travail. De même, l’existence de systèmes collectifs de sécurité sociale protège beaucoup de travailleurs qui autrement sombreraient dans la pauvreté. Grâce au mécanisme d’indexation qui existe en Belgique, les travailleurs qui n’ont plus d’emploi et ceux qui travaillent dans les petites entreprises sans représentation syndicale sont – relativement – protégés contre la perte du pouvoir d’achat.

    Mais les patrons ne veulent plus de cela et revendiquent à cor et à cri l’abolition de l’index. Les dirigeants syndicaux ont pourtant déjà fait de leur mieux pour les aider. Depuis l’introduction de l’index-santé en 1994, nous avons perdu 2% de notre pouvoir d’achat uniquement parce que la progression de l’index est plus basse que la véritable évolution des prix. Et, en 2006, l’index a de nouveau été adapté. Y sont entrés toutes sortes de produits dont le prix baisse régulièrement, comme les ordinateurs. Mais les gens qui vivent avec un budget modeste se moquent de la diminution des tarifs hôteliers (-1% entre 2004-2007), des tickets d’avion (-25%) ou des appareils-photo ou caméras (-36%). Ils regardent surtout les coûts du mazout (+65%), les honoraires des médecins (+20%) ou encore le prix du pain (+14%). Voilà ce qui pèse dans un budget !

    La manifestation du 15 décembre est une bonne initiative. Elle doit être combinée à une campagne d’information et de mobilisation autour de revendications concrètes. Elle donnera aussi l’occasion de mettre en avant la nécessité d’une alternative politique Car tous les partis traditionnels sont d’accord avec la logique néolibérale ! Pour se faire entendre et se défendre, les travailleurs et leurs familles n’ont plus aucun grand instrument politique. Un nouveau parti des travailleurs est donc nécessaire ! Le MAS/LSP veut aider à la construction d’un tel parti et participe activement au Comité pour une Autre Politique (CAP), une initiative née des luttes contre le Pacte des Générations.

  • Il faut agir contre cette politique antisociale !

    Les syndicats ont raison d’entrer en action contre la politique asociale que mènera le prochain gouvernement et contre la dégradation de notre pouvoir d’achat. Quand la FGTB a organisé une concentration de militants le 16 novembre dernier, 2.500 personnes sont arrivées alors que l’objectif était fixé à 1.000. La CSC s’est sentie obligée de lancer sa propre campagne contre les attaques sur le pouvoir d’achat, entre autres avec de petites manifestations locales à Charleroi, Liège et Namur.

    Geert Cool

    Le président de la FGTB Rudy De Leeuw a, lors de la concentration du 16 novembre, insisté sur le fait que l’index ne suffit plus. Il a mis l’accent sur le fait que, pour la FTGB, il est hors de question de toucher à l’index, mais qu’il faut prendre des mesures pour combattre les hausses de prix de l’énergie ou des produits alimentaires, en particulier pour les plus pauvres. Le patronat a obtenu l’année dernière 2,6 milliards d’euros de diminution de charges alors que beaucoup de gens ont des difficultés pour payer leur mazout. Ces diminutions de charges correspondent à 1.000 litres de mazout par famille belge. C’est une question de priorités…

    La manifestation du 15 décembre est un pas en avant dans le prolongement de cette concentration et des actions de la CSC, un pas qui est fait directement sous la pression de la base. Il s’agit d’une bonne occasion pour lancer une campagne de mobilisation et d’information dans les entreprises, ce qui permettrait d’avancer plus facilement des revendications concrètes lors des prochaines actions contre les mesures du futur gouvernement. Parmi ces revendications devraient figurer comme axes centraux le rétablissement de l’index, un gel des prix de l’énergie et la préservation ainsi que le renforcement de la sécurité sociale.

    Pour le rétablissement de l’index !

    Le patronat et les politiciens s’opposent aux augmentations salariales. Même l’adaptation automatique des salaires à l’index (déterminé par un ensemble donné de produits) est remise en question.

    Officiellement, grâce à l’index, nos salaires augmentent parallèlement au coût de la vie. Mais, en pratique, c’est autre chose. L’index actuel pose de nombreux problèmes. L’index-santé est une création du gouvernement Dehaene qui a retiré de l’ancien index le tabac, l’alcool mais aussi le mazout et les combustibles. Comme par hasard, ces produits sont parmi ceux qui ont le plus fortement augmenté ces dernières années. De plus, le « panier » de biens de consommation repris dans l’index est bien déséquilibré : des produits de luxe et de nouvelles technologies occupent une place bien plus grande dans l’index que dans la consommation d’une famille populaire. Ainsi, l’index n’augmente pas au rythme du véritable « panier » composé des produits de base des ménages normaux. Les loyers ne comptent pas exemple que pour 6.2 % des dépenses du « panier ». Qui a la chance d’avoir un loyer aussi bas ? Résultat : alors que l’ancien index a augmenté entre 1996 et 2006 de 18,93%, l’index-santé n’a augmenté que de 16,98%.

    Il faut “réparer” l’index, c’est-à-dire supprimer l’index-santé et adapter le panier de produits à la base du calcul de l’index. Cette mesure doit s’accompagner d’une augmentation salariale capable de rattrapper la dégradation du pouvoir d’achat subie ces dernières années.

    Gel immédiat des prix de l’énergie !

    Les hausses des prix de l’énergie sont notamment le résultat de la soif de profit de multinationales comme Suez/Electrabel. Ce qui s’est passé dans ce secteur a montré qu’une libéralisation ne mène pas à une réduction des prix pour les consommateurs mais bien à des profits plus hauts pour une petite minorité d’actionnaires.

    Pour rendre la facture supportable, il faut un gel immédiat et général des prix de l’énergie, ce qui pose la question du contrôle du marché de l’énergie. Aussi longtemps que le profit restera central, il n’y aura d’attention que pour ceux qui peuvent se permettre de payer et la recherche d’alternatives ecologiques ne s’améliorera pas. Le MAS exige pour ces raisons la renationalisation du marché de l’énergie sous le contrôle democratique et l’administration des travailleurs et de la collectivité.

    Pour un renforcement de la sécurité sociale !

    La FGTB et la CSC veulent une sécurité sociale renforcée et qui reste fédérale. Toute scission se traduirait par des coupes dans les allocations. Mais ce ne sont pas ceux qui vivent d’une allocation qui doivent être visés : « Il ne faut pas combattre les chômeurs, mais le chômage », comme le précise la déclaration de la FGTB et de la CSC.

    Les allocations doivent être augmentées, le Pacte des Générations annulé et, en réponse au chômage, le temps de travail doit être réparti sur l’ensemble des travailleurs et chômeurs disponibles (avec une réduction de temps de travail sans perte de salaire). De plus, la commercialisation du secteur des soins de santé doit être stoppée, sinon l’image donnée par Michael Moore du système de santé américain dans son film “Sicko” deviendra ici aussi une réalité.

    Nous exigeons une sécurite sociale accessible à tous avec des investissements publics massifs. Les profits records des entreprises démontrent que les moyens existent, il est grand temps de les utiliser pour satisfaire les besoins de la majorité de la population.

    Nous avons besoin d’une alternative politique

    Le 15 décembre 2005, le Parlement a approuvé le Pacte des Générations avec les voix de tous les parlementaires “socialistes”. La voix des 100 000 travailleurs qui ont manifesté le 28 octobre 2005 n’a pas été entendue.

    C’est devant la constatation que les travailleurs et leur familles ne disposent plus d’une formation politique qui les représente et les défende, que le Comité pour une Autre Politique (CAP) a été lancé par Jef Sleeckx, George Debunne et des dizaines de syndicalistes et de militants. Si l’enthousiasme autour de cette initiative était grand, d’innombrables problèmes se sont posés: comment organiser le CAP, avec quel programme et quelle orientation, avec ou sans participation électorale,… Mais, malgré les problèmes qu’il a rencontrés, le CAP constitue un important pas en avant, en affirmant la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. Deux ans après le Pacte des Génerations, ce constat est plus que jamais actuel.

    Il semble toujours possible que le prochain gouvernement puisse se faire sans les « socialistes ». L’opposition à laquelle nous avons assisté jusqu’ici de leur part se borne à des positions communautaires. Le SP.a a exigé un vote le plus rapide possible de la scission de Brussel-Hal-Vilvoorde tandis que le PS se positionne comme « défenseur des francophones ». De son côté, ECOLO se déclare « autonome et se rend aux élections les mains libres en terme de coalitions ». Quoi de plus normal quand on dirige plusieurs communes en partenariat avec les libéraux… L’absence de réponse politique au néolibéralisme de la part de la gauche « officielle » offre un grand espace aux forces de droite, nationalistes et populistes, alors qu’elles ne représentent en rien une réelle alternative pour défendre les intérêts que les travailleurs et leurs familles estiment essentiels.

    Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire tant pour développer la solidarité dans les mouvements de lutte que pour traduire politiquement les exigences du monde du travail. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) veut diffuser plus largement cette idée et contribuer à la création d’un tel parti.

  • Un plan d’action pour défendre le pouvoir d’achat. Un parti des travailleurs pour l’appliquer !

    Leterme a remis ça. Il avait déjà dit que les francophones étaient “intellectuellement incapables d’apprendre le néerlandais”. Maintenant il compare la télé de la RTBF avec la Radio Mille Collines, la radio rwandaise qui avait appelé au génocide des Tutsis et des Hutus modérés. Il faut oser !

    Tract du MAS

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    Bêtises ou provocations ?

    Mais Leterme n’est pas le seul à jouer ce petit jeu. Depuis six mois, nous assistons à une surenchère de déclarations et de « petites phrases » assassines. Ce n’est pas seulement dû au stress des négociations. Pour nous, ces déclarations et ces provocations sont destinées à diviser les travailleurs flamands, wallons et bruxellois ainsi qu’à créer un climat qui rende possible l’attaque frontale que le patronat voudrait lancer sur nos acquis.

    Nous connaissons les lignes directrices de cette attaque :

    • une forte diminution du nombre de fonctionnaires
    • la libéralisation et la privatisation de La Poste et la SNCB
    • la liquidation des logements sociaux par les partenariats public-privé
    • encore plus de flexibilité et de travail précaire
    • un enseignement moins accessible, au service des entreprises et aux dépens de l’enseignement général
    • la limitation ou la dégressivité dans le temps des allocations de chômage
    • un « pacte de solidarité entre les générations » bis, etc.

    Mais comme la politique du « diviser pour régner » de Leterme et autres risque de ne pas suffire, le patronat se méfie : un nouveau renforcement de l’arsenal antigrève (astreintes, requêtes unilatérales,…) et l’instauration d’un service minimum en cas de grève seraient les bienvenus. Le patronat rêve par exemple d’une victoire dans le procès qui l’oppose aux grévistes de SN Brussels.

    Un plan d’action pour le pouvoir d’achat

    Le MAS/LSP (Mouvement pour une Alternative Socialiste / Linkse Socialistische Partij) soutient le Front commun syndical pour exiger une sécurité sociale forte et fédérale, plus de pouvoir d’achat et une fiscalité plus équitable. Les travailleurs et leurs familles n’ont pas pu profiter de la croissance économique de ces dernières années. Après 19 années de participation gouvernementale des partis « socialistes », le nombre de pauvres « officiels » a plus que doublé tandis que les entreprises, leurs actionnaires et leurs managers ont empoché le butin.

    Les premiers symptômes d’une crise économique sont déjà visibles. Les prix s’enflamment. Les patrons vont de nouveau appeler les travailleurs à « modérer » leurs salaires et remettre en question un index-santé pourtant déjà bien malade. Dans les entreprises, ils vont aussi essayer d’imposer des « économies » notamment sous la menace de fermetures.

    Seule une offensive syndicale pour rétablir complètement l’index et pour lier les allocations au bien-être peut éviter une extension accélérée de la pauvreté, y compris parmi des travailleurs actifs. Une telle offensive demande une bonne préparation dans les entreprises, les régions et les secteurs, y compris avec des réunions interprofessionnelles régionales, pour établir un plan d’action. Il faudra en plus mobiliser la population pour soutenir l’offensive syndicale. Les militants et délégués doivent construire un réseau ferme de militants combatifs afin de conduire cette offensive en paroles et surtout en actes.

    Il faut un parti de masse pour les travailleurs

    Nous pouvons et devons mener la lutte syndicale sur le plan de l’entreprise et du secteur. Mais les syndicats ne peuvent pas se limiter à cela. La politique économique et la réglementation du travail sont fixés par des lois et des règlements établis au niveau politique. Nous ne pouvons pas compter sur le PS et les Ecolos pour nous défendre. C’est pourquoi le MAS/LSP appelle depuis des années à la création d’un nouveau parti des travailleurs, large et de masse.

    Celui-ci permettrait d’unifier les travailleurs et tous les opprimés en menant la lutte contre chaque forme d’exploitation et d’oppression. Il pourrait organiser le débat sur une alternative politique partant des besoins de la population face à la politique néolibérale qui ne cherche qu’à favoriser la course au profit d’une poignés de riches. Il pourrait représenter dans les institutions politiques les actions menées dans les entreprises, les quartiers et les écoles et mettre les politiciens néolibéraux au pied du mur. Les syndicats ont les meilleurs atouts afin de créer un tel parti.

    Mais celui qui attend, les bras croisés, que les dirigeants syndicaux prennent l’initiative ne verra jamais la naissance de ce parti. Pour faire avancer les choses, le MAS/LSP s’est uni avec d’autres (syndicalistes, militants,…) au sein du CAP (Comité pour une Autre Politique) pour populariser l’idée d’un nouveau parti des travailleurs. A ce titre, le CAP distribue aujourd’hui 20.000 tracts dans cette manifestation. Un nouveau parti des travailleurs pourrait nous permettre de sortir de la défensive et nous offrir la possibilité de passer à l’offensive. Un tel parti pourrait aussi lutter contre le poison du racisme et du nationalisme et faire fondre le soutien populaire que reçoivent malheureusement aujourd’hui le Front National, le Vlaams Belang et la Liste Dedecker.

    Le MAS/LSP, un outil pour lutter pour le socialisme démocratique

    Le MAS/LSP veut pleinement collaborer à la formation d’un parti des travailleurs. Nous ne voulons pas lui imposer notre programme mais l’offrir en contribution à la discussion à côté d’autres. Nous pensons que la lutte contre la pauvreté, l’exploitation et l’oppression ne peut arracher que des améliorations temporaires que le patronat remettra inévitablement en question. A terme, cela ne peut mener qu’à la démoralisation. Des améliorations durables ne sont possibles que dans un autre système, basé non pas sur la course au profit mais sur la solidarité. Et la solidarité ne s’impose pas, elle s’obtient par la participation et le respect mutuel. Nous pensons que cela ne peut se faire que dans le cadre d’une société socialiste démocratique.

    La défense des intérêts des travailleurs et des opprimés exige un parti des travailleurs, sinon des populistes de droite instrumentaliseront la frustration afin d’injecter leur poison raciste et communautaire. Parallèlement, la lutte pour un changement de société demande une organisation socialiste et révolutionnaire, construite avec patience et détermination. Celle-ci doit être capable de défendre et de diffuser ses opinions à travers le débat avec d’autres opinions. Elle ne peut le faire simplement en “commentant de l’extérieur” mais en illustrant quotidiennement par la pratique la nécessité d’un changement de société, même quand cette idée n’est pas (encore) populaire. Le MAS/LSP veut être cet instrument ou en faire partie s’il s’avère à l’avenir que d’autres seront arrivés à la même conclusion. Rejoignez-nous.

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