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  • STOP au sexisme sur notre campus!

    Participe à la marche mondiale des femmes – samedi 6 mars à bruxelles – 12h30 à la Bourse

    La Marche mondiale des Femmes se tiendra le 6 mars prochain à Bruxelles, dans le cadre de la journée internationale des Femmes (le 8 mars). Partout dans le monde, le sexisme est toujours bel et bien présent. La Belgique n’est pas épargnée, comme le démontre en un instant la façon dont les entreprises utilisent l’image de la femme comme outil de vente pour n’importe quel produit; des voitures, aux boites de nuit. Cela dans le seul but d’augmenter leurs profits.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    Cette image de la femme comme objet sexuel ou représenté «dans son rôle traditionnel» est également présente dans notre unif. De nombreux cercles étudiants folkloriques, culturels, régionaux ou politiques n’hésitent pas à y recourir pour attirer facilement l’attention. Ce type d’affiches dégradantes fait malheureusement partie de la routine, mais cela a un impact important sur le comportement des étudiants et des étudiantes.

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    Dans l’ensemble de la société, le sexisme a des conséquences directes sur les femmes et les jeunes filles. L’image de la femme actuellement véhiculée dans les médias et ailleurs est néfaste au point d’entraîner des problèmes comme la boulimie (90% des personnes touchées par cette maladie sont des femmes), le stress, etc. Sans encore parler du harcèlement sexuel et de la violence. Un tiers des femmes avoue avoir subi des violences sexuelles à l’école, sur son lieu de travail ou encore dans leur famille.

    Le comportement sexuel des jeunes s’en trouve lui aussi fortement influencé. EGA défend l’émancipation sexuelle de chacun – libre et sans contrainte – mais s’oppose l’image de soumission associée aux femmes ainsi qu’à la commercialisation du corps de la femme.

    La crise du capitalisme que nous traversons touche particulièrement les femmes du fait de leur position sur le marché de l’emploi. Le sexisme est partout, y compris sur le lieu de travail. Une femme gagne ainsi, en moyenne, 76% du salaire d’un homme. Les femmes occupent plus de 80 % des emplois à temps partiel, obligées de jongler entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Elles sont également 2 fois plus touchées par des contrats à durée déterminée que les hommes.

    Face à la crise, les partis bourgeois appliquent l’austérité et de nombreuses années difficiles s’annoncent pour la population et les jeunes plus particulièrement. On prévoit une diminution des moyens dans l’enseignement supérieur. Le coût, déjà conséquent, que représente les études s’en verra ainsi augmenté, avec un impact direct sur les jeunes filles. Certaines ont, déjà à l’heure actuelle, recours à la prostitution pour pouvoir payer leurs études et ceci ne fera sans doute que s’amplifier.

    EGA appelle chacun à prendre part à la manifestation du 6 mars d’une part et d’autre part à ce que les cercle étudiants et les étudiant(e)s membres de l’un ou l’autre cercle mènent le débat au sein de leurs réunions, assemblée des membres,… afin d’adopter une attitude anti-sexiste tant dans son matériel que dans ses activités.

    Il est absolument nécessaire de lutter pour une réelle émancipation de la femme. Ce n’est pas une lutte contre les hommes, mais bien une lutte commune pour des emplois convenables et des salaires décents pour tous, pour des services publics qui organisent collectivement une partie des tâches «domestiques»,… Le capitalisme n’a de cesse de diviser les travailleurs au maximum pour pouvoir maximaliser les profits à court termes pour une poignée d’actionnaires.

    • Contre la violence envers les femmes
    • Contre le démantèlement des services de base (soin de santé, logement…)
    • POUR Des emplois convenables et des salaires décents pour tous
    • POUR Des services publics qui organisent collectivement une partie des tâches “domestiques”
  • Continuer la lutte antifasciste !

    Universités flamandes

    Depuis fin décembre, le NSV, l’organisation étudiante du Vlaams Belang, est reconnu comme cercle étudiant dans les universités de Gand et Louvain. Les organisations étudiantes des partis de droite ont soutenu cette reconnaissance (Groen! et le SP.a, ont voté contre). Ces organisations pensent sans doute que le NSV est une organisation « normale » et que les incidents violents ne sont que des coïncidences avec lesquelles rien ne prouve que le NSV ait un lien quelconque.

    Par Marc (Gand)

    Par cette manœuvre, les organisations de droite essaient de miner la position de la gauche radicale en soutenant l’extrême-droite. Cette décision va renforcer la position et la confiance du NSV et de ses membres. Pour les organisations étudiantes libérales, chrétiennes-démocrates, laïques,… cela n’est pas un grand problème. Il est vrai que, quand le NSV montre son côté violent, les premières victimes sont les activistes de gauche et les immigrés…

    A Anvers, la reconnaissance du NSV a prouvé que l’argument de la « normalisation » de cette organisation est tout sauf correct. En 2009, le NSV a attaqué des sans-papiers en les bombardant avec du papier toilette. Des dirigeants du NSV ont participé aux actions des soi-disant «camarades autonomes» qui, début octobre, ont attaqué physiquement une assemblée d’EGA. Est-ce que cela sera bientôt aussi la règle à Gand et à Louvain ?

    Un avertissement venant d’Italie

    Dans un moment de crise et de polarisation dans la société, l’extrême-droite peut gagner un soutien pour ses idées de racisme et de violence. Quand le mouvement ouvrier ne donne pas de réponse collective à la crise, une montée de fausses solutions individuelles et de la violence n’est pas exclue.

    Les événements récents en Italie sont un avertissement. L’échec de la gauche au gouvernement a ouvert la voie pour le régime de Berlusconi. Celui-ci a repris des néo-fascistes dans son gouvernement et a donné une légitimité au racisme. A la mi-janvier, une explosion de violence a eu lieu dans la région de Rosarno (en Calabre, dans le sud de l’Italie). Environ 20.000 immigrés sans-papiers travaillaient dans cette région pour des salaires de misère (parfois moins de 2 euros par heure). 1.500 d’entre eux logeaient dans des fabriques abandonnées sans eau courante, électricité ou sanitaires. Cette surexploitation était renforcée par le rôle de la mafia. La chute des prix et de la production agricole locale a aggravé les tensions. Au cours d’une nuit de violence, une partie de la population italienne a violemment expulsé des centaines d’immigrés.

    Si le mouvement ouvrier ne réussit pas à unir tous les travailleurs contre les responsables de l’exploitation, de la pauvreté et de la misère, les divisions au sein de la population (entre immigrés et non-immigrés, hommes et femmes, jeunes et vieux,…) peuvent grandir dangereusement.

    Heureusement, la violence de Calabre n’est pas encore à l’ordre du jour en Belgique. Mais le manque d’une force de gauche conséquente laisse du terrain aux forces réactionnaires. Il faut continuer à dénoncer et isoler les fascistes et proposer en même temps une alternative de lutte sur base d’un programme socialiste avec des revendications claires.

    Mobilisations

    Le NSV organise un meeting européen à Gand le 24 février avec des orateurs fascistes connus comme Nick Griffin (BNP britannique) et Andreas Mölzer (FPÖ autrichien). Nous organisons une action de protestation. Le 4 mars, nous sommes à l’initiative d’une manif anti-NSV à Anvers sous le slogan "Des emplois, pas de racisme".

  • Bologne, privatisations et coupes budgétaires : un tiercé d’enfer !

    Enseignement supérieur et universitaire

    Ces dernières années, chaque rentrée scolaire a vu se développer des luttes étudiantes parfois très massives. La France et la Grèce ont connu les mouvements les plus impressionnants. Mais le nombre de pays où les étudiants ont mené des luttes ces derniers mois ne cesse d’augmenter : Allemagne, Croatie, Espagne, Autriche, Italie, Irlande…

    Par Jalil, Bruxelles

    La Belgique n’a pas encore connu de mouvements d’une telle ampleur. Néanmoins, la FEF a lancée une nouvelle campagne "Sauvez Wendy" pour la diminution du coût des études qui fait suite à la campagne Respact. Etudiants de Gauche Actifs (EGA) a participé à la campagne Respact et soutient ces initiatives mais veut aussi débattre de leurs limites. Certains au sein de Respact ont reproché à la délégation d’EGA de prendre ouvertement position contre le processus de Bologne et ont tenté de restreindre la liberté d’opinion et d’expression au sein de la campagne. Ce n’est cependant pas pour rien que tous les mouvements étudiants qui ont eu lieu en Europe ces derniers temps ont appelé à l’arrêt immédiat du processus de Bologne.

    Il nous semble important de clarifier le débat : le traité de Bologne, signé il y a maintenant dix ans, a ouvert un processus qui a pour objectif de transformer l’enseignement supérieur en Europe en un énorme marché soumis à la concurrence, où le privé prend de plus en plus de place. Cela entraîne une dégradation des conditions d’étude et de travail.

    ULB : minerval en hausse, cours en baisse

    L’Université Libre de Bruxelles en fournit un exemple particulièrement frappant. Ces dernières années, l’ULB n’a cessé de s’enfoncer dans les privatisations. Il y a quelques années, les restaurants et le foyer étudiant ont été vendus à des intérêts privés. Ensuite, c’est la moitié du campus et les logements étudiants qui ont été privatisés. Les conséquences n’ont pas tardé à se faire sentir : diminutions de salaire pour les travailleurs – les gardiens sur le site (surnommés les « Bleus ») ont été remplacés par des agents Securitas 20% moins chers – et augmentation des loyers des logements étudiants et du minerval. La rénovation des bâtiments se fait avec des matériaux de moins bonne qualité et des travailleurs en sous-traitance.

    Les entreprises privées ont pour seul objectif de faire du profit. Les autorités de l’ULB visent à en faire une université d’élite, privée, capable de concurrencer les autres universités sur le plan européen, pour en arriver à un système semblable à celui des Etats-Unis. C’est cela le processus de Bologne.

    En ce début d’année, la ministre Simonet a diminué de moitié les 30 millions d’euros destinés au refinancement de l’enseignement supérieur, reprenant par la même occasion l’argent gagné par la lutte des Hautes Ecoles il y a quelques années. Le recteur de l’ULB s’est empressé d’annoncer que, vu le manque de financement public, il faudrait chercher l’argent ailleurs : il a ainsi créé une “fondation d’utilité publique” chargée de trouver des mécènes privés pour financer l’ULB. Accepter des soi-disant dons du privé, c’est perdre ce qui reste de l’indépendance de la recherche et du fond pédagogique. Il y a deux ans, le recteur a annoncé son plan de diminution de 40% des cours de l’ULB qui vise à supprimer tous les cours jugés comme n’étant pas rentables (principalement en Socio et en Philo&Lettres). On va ainsi vers un enseignement à deux vitesses, avec des universités élitistes, sponsorisées et aiguillées par le privé, qui fourniront des diplômes à la bureaucratie européenne (à travers le Centre d’Etudes Européennes notamment) et des universités poubelles pour la majorité des étudiants, qui resteront (sous-)financées par le public.

    Assemblée générale

    EGA a réagi en organisant une première manifestation devant le rectorat avec les Etudiants Socialistes (ES) et ATTAC. Cette manifestation a donné naissance à un comité luttant contre la marchandisation de l’enseignement et pour le refinancement de celui-ci. Des campagnes où tout fonctionne de haut en bas ne permettent pas d’impliquer le plus grand nombre d’étudiants et d’élargir le mouvement. La casse de l’enseignement se fait aujourd’hui sous nos yeux. La seule manière de gagner est de mener une lutte démocratique avec les étudiants et les travailleurs.

    Le comité a organisé une première Assemblée Générale à l’ULB avec environ 150 personnes qui ont mené une première discussion sur l’attaque menée par le gouvernement Olivier (PS, Ecolo, CDH) contre l’enseignement, sur le traité de Bologne et sur les suites à donner aux actions. La discussion a été vive et intéressante. L’Assemblée Générale s’est déclarée contre le processus de Bologne, contre la privatisation des logements étudiants et contre la diminution de l’offre de cours.

    Nous avons aussi rappelé qu’il fallait revenir à un refinancement de l’enseignement à hauteur de minimum 7% du PIB. De l’argent il y en a, nous le savons. Le gouvernement fédéral n’a pas hésité à sortir 25 milliards d’euros pour sauver les banques. Aujourd’hui, on veut nous faire payer la note en retirant 15 millions d’euros destinés à l’enseignement supérieur.

    Il est temps de réagir ensemble, étudiants et travailleurs, contre la régression sociale qu’on veut nous imposer.

  • Allemagne: les néo-nazis reçoivent une claque à Dresde

    Des milliers d’antifascistes stoppent la marche de l’extrême-droite

    La plus grande mobilisation de néonazis d’Europe s’est terminée en défaite. Ce samedi 13 février, des milliers d’antifascistes ont stoppé l’extrême-droite. Avec cette marche, les néonazis allemands essayent d’instrumentaliser la commémoration du bombardement de Dresde (les 13 et 14 février 1945) afin de modifier la manière avec laquelle les gens regardent l’histoire. En se servant des milliers de morts de Dresde, ils veulent essayer de réhabiliter les nazis. Les fascistes d’aujourd’hui confondent délibérément le régime nazi et tous les Allemands. Ainsi, l’Allemagne nazie responsable de millions de morts durant la seconde guerre est présentée comme une victime. Mais ils ont été empêchés de diffuser leurs mensonges et leur propagande raciste grâce à d’énormes protestations antifascistes.

    Daniel Behruzi, Dresde

    Les églises et les partis établis ont organisé «une chaîne humaine contre l’intolérance et la stupidité» au centre-ville, loin des fascistes. Mais les groupes de gauche, les militants antifascistes et le parti de gauche Die Linke avaient mobilisé pour faire des blocages autour du point de rassemblement des néonazis. Le SAV, la section allemande du CIO en Allemagne, a participé aux manifestations, de même que des gens venus de tout le pays. Les points stratégiques de l’itinéraire de la marche fasciste avaient été bloqués par des milliers de manifestants.

    Il y avait tellement de manifestants que la police, présente avec environ 7.000 hommes, a décidé de ne pas autoriser la marche fasciste. Ils ont expliqué que la sécurité des néonazis ne pouvait pas être garantie. Par conséquent, la marche des fascistes – contrairement aux années précédentes – n’a pas pu démarrer. Frustrés, les néonazis ont dû partir après être restés plusieurs heures devant la gare principale, où ils ont chanté des slogans comme la «gloire et honneur aux Waffen SS» et «national socialisme, maintenant, maintenant, maintenant». Mais les néonazis étaient frustrés.

    Cette victoire du mouvement antifasciste a été obtenue grâce à la plus grande mobilisation connue depuis longtemps. Cela malgré – ou en raison de – la répression d’Etat contre les organisations de gauche les semaines ayant précédé le 13 février. Des bureaux ont été fermés, de même que le site Web antifasciste Dresde Nazi-free. Néanmoins, des autobus sont venus de toutes les villes importantes d’Allemagne afin de stopper la marche des néonazis.

    Le SAV a joué un rôle actif dans ces mobilisations, certains militants étant même blessés durant les conflits avec la police tout en essayant de bloquer la marche néonazie. Durant cette journée, nous avons pu discuter avec de très nombreuses personnes et avons expliqué le lien entre fascisme, racisme et capitalisme. Le racisme est utilisé par les élites dirigeantes afin d’affaiblir la résistance contre les coupes budgétaires, les pertes d’emploi, les fermetures d’usines,… Nous avons appelé au développement d’un mouvement fort et uni, non seulement contre les fascistes mais également contre le système capitaliste, qui nourrit le racisme et le fascisme.

    Nous nous opposons bien entendu également aux tentatives des néonazis de récrire l’histoire. La dictature nazie n’était pas une victime. Le régime d’Hitler a assassiné des millions de juifs, de Romanichels, d’homosexuels, de syndicalistes, de socialistes et de communistes et a essayé d’asservir d’autres nations. La guerre contre les nazis – dans laquelle l’Union Soviétique a joué un rôle décisif malgré sa déformation stalinienne – a largement été soutenue internationalement. Mais, à la différence de la masse des travailleurs, les élites dirigeantes de Grande-Bretagne, de France et des USA n’étaient pas intrinsèquement antifascistes, loin de là. Au milieu des années ’30, la Grande-Bretagne a soutenu le programme de réarmement d’Hitler et, pendant longtemps, le premier ministre britannique Winston Churchill a soutenu Hitler en tant que «rempart contre le communisme». Des décennies durant, après 1945, ces puissances ont collaboré avec la dictature fasciste de Franco en Espagne et elles ont permis à beaucoup de nazis de maintenir leurs positions à la tête des entreprises, de la justice, de la fonction publique et de la police en Allemagne de l’Ouest.

    Vers la fin de la deuxième guerre mondiale, les principales craintes des puissances impérialistes occidentales concernaient une nouvelle vague de révolutions socialistes en Europe ainsi que le renforcement du régime stalinien d’Union Soviétique après la défaite d’Hitler. Le bombardement de Dresde, dans lequel environ 35.000 personnes ont perdu la vie, doit être considéré dans ce contexte. Ce bombardement n’était pas nécessaire d’un point de vue militaire et n’a pas du tout affaiblit le régime hitlérien. C’était une démonstration de force à destination de l’Union Soviétique et un avertissement à la classe ouvrière allemande pour ne pas prendre en main leur propre destinée. Le régime nazi était étroitement lié à la classe capitaliste allemande et a été instauré par le grand capital afin d’empêcher toute révolution socialiste et afin de se préparer à la guerre. Des sentiments et mouvements anticapitalistes très forts existaient après 1945 en Allemagne de l’Ouest et de l’Est. Le bombardement de Dresde visait ces mouvements et ces sentiments, pas le régime nazi qui, dans les faits, était déjà vaincu.

    Les néonazis allemands veulent tordre l’histoire. Mais ce 13 février, des milliers d’antifascistes et de véritables socialistes ont clairement fait entendre à Dresde: nous ne les laisserons pas faire!


    Des emplois, pas de racisme! Manifestation Anti-NSV le 4 mars à Anvers

    Le 4 mars 2010, comme chaque année, l’association des étudiants nationalistes (NSV – Nationalistische Studenten Vereniging), l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang (tous les membres principaux du Vlaams Belang furent membres du NSV lors de leur parcours étudiant), organisera une marche de la haine dans une ville étudiante. Cette année, elle se tiendra à Anvers, où ils tentent d’attiser les problèmes de société. Comme chaque année Blokbuster organisera une contre-manifestation. Nous voulons montrer, avec les étudiants et les habitants du quartier, que nous sommes plus nombreux que le NSV et que nous cherchons ensemble de réelles solutions.

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  • Grèce: Résistance contre l’austérité

    «L’aide» de l’UE s’accompagne de conditions impitoyables – la résistance de masse des travailleurs doit se poursuivre!

    Ce mercredi 10 février, des centaines de milliers de travailleurs du secteur public ont fait grève. Une démonstration de force particulièrement impressionnante contre le programme de coupes budgétaire draconien du gouvernement social-démocrate du PASOK.

    Andreas Payiatsos, Xekinima (CIO-Grèce), Athènes

    Environ 75% des travailleurs des services publics ont participé à la grève, parfois même 90% sur les lieux de travail les plus peuplés. Malgré la forte pluie, deux manifestations de syndicalistes et de travailleurs se sont déroulées à Athènes, avec une participation d’environ 15.000 personnes, de grandes mobilisations en comparaison de protestations semblables au cours de ces dernières années, surtout avec une météo pareille.

    La grève des travailleurs du secteur privé prévue ce 24 février a été changée en une grève générale de 24 heures, la Confédération syndicales de travailleurs publics (ADEDY) ayant décidé de se joindre à cet appel.

    La colère est très profonde et très large face aux attaques prévues contre l’emploi, les salaires, les conditions de travail, les pensions et les augmentations d’impôts. Les mesures d’austérité comprennent un gel des salaires du secteur public et de sérieuses coupes dans les bonus (qui composent une grande partie des salaires grecs du secteur public, parfois jusqu’à 90% du salaire formel), une augmentations des impôts sur le carburant, le tabac et l’alcool, le remplacement d’un travailleur sur cinq dans la fonction publique ou encore l’augmentation de l’âge d’accès à la retraite de deux ans en moyenne et au-delà de 65 (âge actuel de l’accès à la retraite) par le moyens «d’incitations» pour que le travailleurs restent plus longtemps en place (ces incitations s’accompagnant de baisse des pensions afin de forcer les travailleurs à rester travailler plus longtemps).

    Les journalistes étrangers présents mercredi dernier ont décrit les manifestations principales comme autant de «fleuves de fureur». Un ouvrier a expliqué: «Ce qu’ils tentent de faire, c’est de revenir sur nos droits durement gagnés, comme la journée des huit heures et le droit à une pension décente après une vie de travail. Cette crise va rendre les pauvres encore plus pauvres et les riches encore plus riches. C’est totalement injuste.» Mais l’atmosphère est mixte, quelques travailleurs exprimant également du découragement et même du désespoir. Beaucoup de travailleurs sont également stupéfiés par le rapide développement de la crise en Grèce ainsi que sa profondeur.

    Les dirigeants de la fédération syndicale du secteur public (l’ADEDY) qui ont appelé à la grève affirment s’opposer au paquet sauvage d’austérité gouvernemental, mais ils ne proposent aucun programme concret pour que les travailleurs résistent aux attaques ou pour offrent une véritable alternative aux assainissements. Beaucoup de militants expérimentés pensent que cette grève était principalement destinée à laisser «échapper de la vapeur».

    Les votes du PASOK

    Bien que le gouvernement du PASOK (mouvement socialiste panhellénique) est responsable des coupes sauvages prévues, son soutien dans les sondages d’opinion est a toujours d’environ 40%, contre 30% pour le principal parti d’opposition, la nouvelle démocratie (ND, droite). C’est exactement ce que ces deux partis avaient reçu il y a six mois, quand le PASOK a remplacé la ND détestée au pouvoir. Les principaux parties de gauche, le parti communiste et SYRIZA, sont à environ 7% et 4% respectivement.

    Comment expliquer ce soutien électoral pour le PASOK, au beau milieu d’une crise économique profonde, de gigantesques plans de coupes budgétaires et de grèves? La classe dirigeante grecque a été très chanceuse (ou précise en prévoyant de tenir les élections plus tôt) avec le moment où la Nouvelle Démocratie a été évincée du pouvoir. Si la ND était restée au gouvernement et avait annoncé des coupes semblables au PASOK, la situation aurait été beaucoup plus explosive en Grèce. Au début des années ’90, un gouvernement de la Nouvelle Démocratie avait provoqué d’énormes mouvements de masse qui avaient fait trembler la société suite à un programme d’austérité.

    Au lieu de cela, le gouvernement actuel est jusqu’ici partiellement parvenu à faire porter la responsabilité des difficultés économiques du pays sur le dos du gouvernement précédent (qui a caché l’ampleur véritable des dettes de la Grèce), sur celui de la politique de l’UE et de la zones euro (qui réduit les options du PASOK pour faire face à la crise) ainsi que sur celui des actions prédatrices des fonds spéculatifs qui parient sur la Grèce et ses dettes.

    Le premier ministre George Papandreou affirme que le PASOK n’a d’autre choix que de revenir sur ses promesses électorales pour s’attaquer à la dette publique de 300 milliards d’euros de la Grèce et au déficit budgétaire de 12.7% pour permettre de rejoindre la limite «autorisée» de 3% dans la zone euro vers la fin de l’année 2012.

    Le gouvernement PASOK a également annoncé quelques mesures populistes contre les riches, y compris de s’en prendre à l’évasion fiscale (un gros problème en Grèce) et en déclarant que le gouvernement imposera plus fortement les couches les plus riches de la société (en annonçant par exemple d’imposer à 90% les bonus des banquiers et financiers). Ces politiques sont également à la mesure de se que les principales fédérations syndicales sont préparées à accepter à l’heure actuelle. Des deux principaux partis de gauche, seul SYRIZA (une coalition de gauche radicale) a proposé de nationaliser les banques et de nationaliser ou de renationaliser des pans de l’économie, sous le contrôle et la gestion des travailleurs. Cependant, ces revendications sont généralement enterrées dans des articles de journaux, et les dirigeants de SYRIZA ne s’y réfèrent pas quand ils parlent à la télévision, par exemple. Dans les faits, cela signifie que la plupart des travailleurs ne savent même pas quelles sont les revendications de SYRIZA.

    Le parti communiste grec (KKE), en revanche – qui a un plus grand soutien électoral que SYRIZA et une base bien plus issue de la classe ouvrière – emploie une phraséologie assez dure pour dire que les travailleurs doivent défaire les attaques du gouvernement, de l’UE et des patrons, mais il n’existe pas comment faire pour stopper ces attaques. Le KKE ne fait aucune proposition concrète, que ce soit par rapport à la classe, au niveau politique, ou vis-à-vis de la façon dont les luttes devraient se développer. Sur le même temps, le KKE continue à appliquer sa tactique de division sectaire avec des manifestations séparées des autres organisations et en déclarant tous les autres (à gauche et dans les syndicats) sont des agents de la bourgeoisie.

    Les partisans de Xekinima (CIO-Grèce), en revanche, proposent clairement une alternative socialiste face à la crise. Le journal de Xekinima vendu lors des manifestations d’Athènes avait des articles et des slogans qui appelaient les travailleurs à riposter et à lutter, «aux patrons de payer!», «organisons une série de grèves» et exigeant «une riposte socialiste de la part des partis de gauche», expliquant que «les partis de gauche en Grèce sont confrontés à des responsabilités historiques». Tout cela a obtenu une très bonne réponse de la part des travailleurs, y compris de ceux qui sont clairement «fatigué» et plutôt désillusionné.

    Xekinima propose également des revendications plus détaillées: pas de coupe dans les salaires, aucune attaque contre les pensions, aucune augmentation de la fiscalité indirecte, stop à l’évasion fiscale des patrons, stop au remboursement de la dette, employer cet argent pour des investissements publics, pour relever le niveau de vie, faire payer aux patrons les 100 milliards d’euros volés dans les fonds de pension des travailleurs, pour le contrôle et la gestion des travailleurs afin de stopper la corruption endémique dans le secteur public, nationalisation des entreprises précédemment privatisées et de tous les secteurs stratégiques de l’économie.

    Une “aide” de l’Union Européenne?

    L’annonce faite ce jeudi 11 février par le Président Herman Von Rompuy selon laquelle les dirigeants de l’UE ont convenu d’une «aide» pour la Grèce peut entraîner des espoirs et des illusions parmi de nombreux travailleurs grecs. Certains vont penser que la crise peut être surmontée et que, peut-être, les plus mauvaises coupes peuvent être évitées.

    Cependant, l’action de l’UE n’est pas prévue pour aider les travailleurs, en Grèce ou n’importe où à travers l’Europe. L’UE craint que si la Grèce n’assume pas sa dette ou si elle quitte la zone euro, la contagion pourrait ensuite s’étendre à d’autres Etats membres qui ont de grands déficits publics – comme l’Espagne, le Portugal et l’Irlande – les spéculateurs financiers visant ces économies, et tout le «projet euro» pourrait ainsi sombrer.

    L’UE craint également que sans aucune aide apportée à l’économie grecque et en laissant au PASOK le soin de mener de très sévères coupes d’austérité sur fond de crise s’approfondissant, cela n’entraîne de fortes explosions sociales. Des mouvements de lutte de classe pourraient se développer comme un feu de forêt vers d’autres économies en crise et, plus généralement, à toute l’Europe.

    Les détails du plan d’aide de l’UE ne sont pas encore connus, mais il est clair des rapports de Van Rompuy qu’il sera assorti de conditions impitoyables pour s’assurant que le gouvernement applique l’austérité. Angela Merkell a ajouté que la Grèce «ne sera pas laissée seule, mais il y a des règles, et ces règles doivent être respectées».

    Il deviendra rapidement clair pour la classe ouvrière et la jeunesse de Grèce que les establishments de l’UE ne sont pas une alternative à l’austérité. En fait, la colère et l’animosité contre l’establishment européen se développeront très probablement, car les patrons exigeront les attaques les plus atroces contre la population grecque.

    Xekinima réclame une réponse internationaliste de la classe ouvrière en Grèce, liée avec les travailleurs du reste de l’Europe qui eux aussi font face à des attaques et à une souffrance semblables. Xekinima lutte contre l’Union Européenne des capitalistes et pour une Europe socialiste.

    Pour développer le mouvement contre le gouvernement et contre les dictats du club de patrons qu’est l’UE, Xekinima appelle à des grèves partielles de 24 heures et à une grève générale de 48 heures de tous les travailleurs, du public et du privé. Ces actions doivent être coordonnées et développées aux niveaux local, régional et national. Le PASOK ne représente pas d’alternative, il ne fait que blâmer tout le monde sauf lui-même.

    Une des tâches principales pour les véritables socialistes en Grèce est de lutter contre la tactique de division de la gauche grecque, en particulier de la part du KKE, et de faire campagne pour un front unique de la gauche, du KKE et de SYRIZA principalement, pour constituer une résistance puissante contre les attaques sociales.

    Cela doit être lié à un programme socialiste pour stopper les attaques et pour la planification et la gestion démocratique de l’économie par les travailleurs, pour les travailleurs, les pauvres et la jeunesse et pour établir une société socialiste.

    Xekinima appelle à la construction d’une gauche massive, internationaliste et révolutionnaire et à un gouvernement des travailleurs menant une politique socialiste pour en finir avec la crise et pour améliorer le niveau de vie des travailleurs et des jeunes.

  • «La chasse aux délégués syndicaux est ouverte à PARTENAMUT»

    C’est ce que dénoncent les syndicats, en front commun, suite à l’annonce du licenciement de deux travailleurs de la mutualité PARTENA. La «mutualité aux idées larges» n’a pas supporté l’opposition de ces deux délégués et les a jeté comme des kleenex, comme le dit le tract du front commun.

    «L’activité sociale de PARTENAMUT est aujourd’hui délaissée pour faire place à une orientation résolument commerciale conduite de façon autoritaire par un management obsédé par les résultats financiers plutôt que par la réalisation de l’objet social. Tout ce qui peut contrarier ce processus est balayé avec froideur et sans scrupule. Les 2 délégués SETCa ont tenu tête en défendant simplement les principes de la concertation sociale. Ils sont aujourd’hui jetés comme des kleenex.» Direction la porte, après vingt ans de travail dans l’entreprise…

    C’est un cas splendide de licenciement abusif et PARTENA le sait fort bien. La direction a d’ailleurs décidé de payer les indemnités auxquelles l’auraient condamné les tribunaux. «Attitude cynique, choquante et totalement inacceptable. Comme si le seul pouvoir de l’argent pouvait briser un des droits les plus fondamentaux, celui de la liberté syndicale. Cet acte d’agression à l’égard des délégués syndicaux dans ce qu’ils représentent constitue une véritable déclaration de guerre» continue le tract.

    Cette atteinte aux libertés syndicale doit être combattue et les travailleurs de PARTENA et les syndicats exigent bien entendu l’abandon du licenciement de ces deux travailleurs.

  • Catastrophe ferroviaire à Hal

    Selon les premières informations, il est question de 20 morts et de beaucoup de blessés graves. L’accident s’est produit à Buizingen, près de Hal. Deux trains de voyageurs se sont percutés frontalement en pleine heure de pointe, probablement autour de 8h15. Cette catastrophe est plus grave encore que la catastrophe de Pécrot, où 8 personnes avaient trouvé la mort en mars 2001.

    Première réaction d’un cheminot

    Le personnel est choqué. Nombreux sont ceux qui pensent et disent: «cela devait arriver». L’organisation de la SNCB dans son ensemble s’est terriblement détériorée ces derniers temps. Tout est fait pour qu’un maximum de trains puisse rouler avec un minimum d’entretien et de personnel. Cela a bien évidemment des conséquences techniques mais aussi humaines en termes de stress face à une charge de travail fort élevée.

    Depuis le début de la division de la SNCB en différentes parties (la société-mère SNCB-Holding, SNCB et Infrabel) la communication est très mauvaise. Cette réorganisation a été forcée par la libéralisation du rail décidée par l’Union Européenne et sa logique néolibérale. Allons-nous connaître la grande insécurité des sociétés anglaises, privatisées depuis longtemps déjà?

    Il est plus que probable que la responsabilité de cet accident sera cherchée chez le personnel à titre individuel, chez les conducteurs, le personnel d’entretien,… Il serait bien mieux de faire une analyse globale du fonctionnement de la SNCB depuis qu’elle se prépare aux privatisations. Le secrétaire général de la CGSP-cheminots côté néerlandophone, Jos Digneffe, avait déjà averti des dangers et des conséquences de la privatisation du rail.

  • Samedi 6 mars – Marche Mondiale des femmes

    Les femmes marchent contre la pauvreté, la guerre, la violence envers les femmes et le démantèlement des services de base

    Le 6 mars, la plateforme « Marche Mondiale des Femmes » appelle à une nouvelle manifestation à Bruxelles. Des milliers de femmes et d’hommes – syndicalistes, féministes, militant(e)s de mouvements sociaux ou simples citoyen(ne)s – viendront faire entendre leur protestation face à la pauvreté, la guerre, la violence envers les femmes et toutes les difficultés qu’elles rencontrent encore pour accéder à des services de base pourtant indispensables. Nous vous appelons toutes et tous à y participer.

    Par Anja Deschoemacker

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    Arrêtez le cauchemar au Congo

    Le projet 2010 de la Marche Mondiale des Femmes se terminera le 10 octobre avec le passage d’une délégation européenne au Kivu (province de l’est du Congo). La situation barbare dans laquelle est plongée la population locale et la violence presque impensable que subissent les femmes de tous âges sont bien connues. Mais rien n’est fait pour mettre fin à l’horreur.

    Dans un rapport reposant sur les recherches menées par ses envoyés dans le nord du Kivu en février et mars 2008, Amnesty International explique : « Les membres des groupes armés et des troupes gouvernementales continuent les viols et les abus sexuels envers les femmes et les jeunes filles et, dans un nombre plus réduit de cas, également envers des hommes et des garçons. Parmi les victimes, il y a de jeunes enfants et des femmes âgées, dont beaucoup ont subi des viols en groupe ou des viols à répétition. (…) Des femmes ont été enlevées et utilisées comme esclaves sexuelles. Dans beaucoup de cas, l’abus sexuel et le viol apparaissent être motivés par des raisons ethniques et/ou visent à terroriser et à démoraliser des communautés qui sont soupçonnées de soutenir des groupes ennemis. »
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    La lutte reste nécessaire

    Dans les années ’90, on nous a dit et redit que les femmes n’avaient plus de raison de devoir mener une lutte collective pour améliorer leur sort, qu’arriver à se faire une place agréable dans la vie ne dépendait désormais plus que des capacités individuelles et des efforts de chacun et chacune.

    La réalité était et reste néanmoins bien différente. Si, chez nous, les discriminations légales ont été supprimés, les femmes doivent faire face, aujourd’hui comme hier, à un taux de chômage plus élevé que celui des hommes et surtout à un sous-emploi beaucoup plus fort : en 2006, 7,8% des hommes travaillent à temps partiel contre 44,2% des travailleuses. En moyenne, une femme devrait travailler trois mois de plus par an pour obtenir le salaire d’un homme.

    Cette position économique inégale ne disparaît pas simplement par des changements de lois. Les lois n’ont en effet pas arrêté la forte montée de l’emploi à temps partiel et de l’emploi temporaire – il y a aujourd’hui de plus en plus de femmes qui travaillent en dehors de la maison mais, en pourcentage, il y en a de moins en moins qui parviennent à vivre de leur salaire sans tomber dans la catégorie des travailleurs pauvres. Si les hommes avec enfants gagnent plus que les hommes sans enfants, pour les femmes c’est le contraire. En conséquence, les femmes dépendent de plus en plus d’un revenu masculin pour s’assurer un confort de base et la pauvreté augmente pour les femmes (et leurs éventuels enfants) qui ne disposent pas d’un tel soutien masculin.

    Les femmes subissent aussi les conséquences du démantèlement progressif des services publics et de la sécurité sociale. Les listes d’attente qui s’allongent dans les services sociaux et médicaux rappellent tous les jours que ceux qui ont le plus grand besoin d’aide et de soins ne peuvent bien souvent compter que sur leur famille. Une partie des drames familiaux qui se passent tous les jours trouve son origine dans cette situation.

    La manifestation du 6 mars est une manifestation nécessaire et les revendications qui sont mises en avant constituent un minimum nécessaire pour commencer à s’en prendre aux problèmes sociaux que vivent les femmes et leurs familles.

    Quel programme défendons-nous ?

    La commission Femmes du PSL a récemment publié une brochure “Un programme socialiste anticrise pour les travailleuses” (à commander à la rédaction). Dans cette brochure, nous expliquons que, pour assurer une véritable libération de la grande masse des femmes et leur permettre d’obtenir une position à part entière dans la société, il faut une politique qui réponde aux besoins sociaux en créant et en développant des services collectifs, plutôt que de reporter l’ensemble des tâches domestiques sur le dos des femmes.

    Ainsi la lutte contre le sous-emploi (et donc contre les bas salaires qu’il provoque) ne peut être gagnée que par la transformation de tous les emplois à bas salaire, à temps partiel et à durée limitée en emplois qui offrent une sécurité d’emploi et un salaire à part entière. Un premier pas important pour arriver au plein emploi – ce qui, en plus, empêcherait le patronat de dresser des groupes de travailleurs contre les autres sur base de leur sexe, de leur âge ou de leur origine nationale – est une diminution du temps de travail sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires. Cette mesure est aussi nécessaire pour offrir à chacun un peu plus de temps à passer avec sa famille, pour développer ses talents, pour se relaxer.

    Offrir à toutes les femmes – et surtout à celles ayant des enfants – un emploi à temps plein ne peut cependant se faire que si des solutions collectives sont offertes aux nombreux problèmes qui retombent aujourd’hui sur le dos des familles. Pour pouvoir passer plus de temps avec nos enfants, il faut élargir les formules de congé maternel – et paternel – avec paiement du salaire complet. Mais ce n’est pas suffisant: les tâches domestiques répétitives dans le ménage doivent au moins être partiellement reprises par des services publics à créer.

    Aujourd’hui les familles disposant de revenus assez élevés peuvent faire appel aux titres- services. Bien sûr, de tels services sont nécessaires mais il est honteux que les conditions de salaire et de travail du personnel engagé en titre-services sont parmi les pires sur le marché du travail. Il en va de même pour le secteur de l’accueil des enfants par les parents d’accueil: le PSL soutient la grève, annoncée pour février par la CNE, pour donner aux mères d’accueil un statut de travailleur à part entière. De tels services devraient être des services publics, accessibles à tous, où les travailleurs auraient droit eux aussi à un statut de fonctionnaire.

    L’indépendance financière est, pour les femmes aussi, la meilleure protection contre la violence. La société devrait investir beaucoup plus pour protéger les femmes et les enfants battus et les aider à construire une nouvelle vie. Une offre élargie de logements sociaux de qualité à loyer abordable, des services d’accueil d’urgence avec assez de personnel et de moyens, un accompagnement social et psychologique des victimes et des acteurs,… sont nécessaires. Mais, sans indépendance financière de la femme, il ne peut y avoir de changements fondamentaux.

    Qui va payer tout ça?

    Un tel programme coûte cher. Beaucoup de tâches nécessaires sont aujourd’hui accomplies par le travail non-payé des femmes. « Ta famille ne sait pas tout faire ? Tant pis, cherche une solution toi-même ! », voilà ce que disent en réalité le gouvernement et le patronat aux femmes. Pour les forcer à transformer ce travail non-payé en emplois payés à part entière, c’est une lutte massive de toute la classe des travailleurs qu’il faudra.

    Car la question fondamentale est bien celle-là : les fruits du travail doivent-ils profiter à une petite élite capitaliste ou bien revenir à la société, pour qu’elle puisse utiliser au mieux ces moyens pour en finir avec la pauvreté, le chômage, les loyers élevés, les listes d’attente dans les secteurs de soins,… C’est la soif de profit de cette élite qui oblige les femmes partout dans le monde à travailler gratuitement.

    C’est cette élite qui joue sur les différences existantes dans la classe des travailleurs afin de monter un groupe contre l’autre pour pouvoir tirer vers le bas les salaires, les contrats et les conditions de travail. Et c’est cette élite encore qui déclenche des guerres et des conflits violents dans ses affrontements avec ses concurrents pour s’emparer de nouveaux marchés ou de nouveaux débouchés.

    Une solution complète et définitive à tout cela n’est possible qu’en arrachant le pouvoir des mains de cette élite – une tâche qui ne peut être accomplie que par le mouvement ouvrier – et en réorganisant la société sur la base de la coopération et de la solidarité. La véritable émancipation de la majorité des femmes n’est possible que dans la lutte pour le socialisme – c’est le programme que le PSL défendra samedi 6 mars et sur lequel nous voulons mener la discussion avec le plus de manifestants possible.

    Aidez-nous et prenez contact avec femmes@socialisme.be.

  • Eurodéputé Joe Higgins: «Pourquoi j’ai voté contre la commission européenne».

    Cette semaine, le Parlement européen a voté pour la nouvelle Commission Européenne. Joe Higgins a bien entendu voté contre celle-ci puisque cette nouvelle commission signifie clairement la poursuite de la politique néo-libérale de ces dernières années. Nous publions ici la déclaration de Joe qui explique son vote, ainsi qu’une vidéo de son intervention à ce sujet dans la séance plénière du parlement.

    «Une nouvelle Commission Européenne néo-libérale a été approuvée par le Parlement européen. Cela s’est fait avec le soutien des groupes politiques les plus importants au sein du Parlement. L’establishment politique européen a choisi que la même politique de libéralisations et de privatisations soit poursuivie ces cinq prochaines années. C’est précisément cette politique qui a conduit à cette énorme crise économique dans les pays européens. Par conséquent, j’ai voté contre cette nouvelle commission.

    «La nouvelle commission est composée de divers politiciens traditionnels. Ce qui les lie est leur position commune selon laquelle les travailleurs ordinaires doivent payer le prix de la crise économique et du soutien à la militarisation ultérieure de l’Europe. Nous le voyons une fois de plus avec la manière dont l’UE est utilisée pour imposer une politique qui signifie une baisse du niveau de vie en Grèce.

    «Les avertissements donnés par ceux qui ont mené campagne contre le Traité de Lisbonne en Irlande sont maintenant confirmés. Le Ministre des Affaires étrangères de la plus grande puissance européenne, l’Allemagne, a expliqué qu’il est partisan d’une armée européenne. Récemment, la Cour Européenne de Justice a jugé que la TVA devait être appliquée sur des services publics essentiels offerts par des autorités locales, comme les sacs poubelles ou l’accès aux piscines. C’est une nouvelle fois une attaque contre la population active.

    «A la place de l’Europe des grandes entreprises, je suis pour une Europe qui défend les intérêts des travailleurs et de leurs familles.»


    Au Parlement Européen cette semaine

    Cette semaine, Joe Higgins a parlé en session plénière du Parlement Européen au sujet des mesures de l’UE pour la Grèce. Il a parlé de la poursuite de la crise économique et a tenu – peut-être pour la première fois dans l’histoire de ce parlement – un plaidoyer pour le socialisme démocratique en tant que réponse à la crise du capitalisme.

  • Iran: Pour la fin de la dictature!

    11 février: De la révolution de 1979 à la nouvelle vague de résistance de 2010

    Le régime de Téhéran célèbre officiellement le 31ème anniversaire de la révolution de 1979, une révolution réalisée par les opprimés, les travailleurs et les pauvres. Au même moment, des milliers de personnes sont emprisonnées pour le «crime» d’avoir revendiqué des droits démocratiques. Mais le mouvement continue: de protestations contre la fraude électorale, la lutte s’est développée pour exiger la fin de la dictature de la nouvelle élite au pouvoir. Si le mouvement pour les droits démocratiques est lié à la lutte des masses de la classe ouvrière et des pauvres, le régime s’effondrera.

    Comité pour une Internationale Ouvrière

    > Iran 1978-79: Une révolution volée à la classe ouvrière

    • Pour la fin de la dictature! Tout comme les travailleurs et les pauvres avaient fait chuter le Shah, les oppresseurs actuels doivent tomber!
    • Pour la libération de tous les prisonniers politiques, stop à la peine de mort et à la torture!
    • Pour le droit de créer des partis et des organisations de travailleurs, pour de pleins droits syndicaux et la liberté de créer des syndicats pour tous les travailleurs et les soldats.
    • Pour de pleins droits démocratiques, pour l’élection démocratique d’une assemblée révolutionnaire constituante afin de décider de l’avenir de l’Iran.
    • Pour développer les protestations: pour la création de comités du mouvement et leur liaison régionale et nationale. Ces comités doivent assurer la tenue et l’organisation d’élections libres.
    • Pour le droit des travailleurs à s’organiser, à faire grève et à défendre leurs conditions de vie et de travail.
    • Pour l’arrêt du recours à l’armée contre la population. Pour le droit de créer des syndicats pour tous les soldats, pour le droit d’élire les officiers, qui doivent être révocables. Pour le démantèlement de la milice Basiji et des Pasdarans (Gardiens de la Révolution).
    • Pour des droits égaux pour les femmes
    • Non à l’emprise de la dictature sur chaque aspect de la vie quotidienne et culturelle.
    • Non à l’oppression des Kurdes, des Arabes et de toute autre minorité.
    • Pour des médias libres, pour l’accès libre à internet, pour la fin de censure.

    L’Iran est un pays riche. Mais, tout comme avant 1979, seule une petite minorité bénéficie de cette richesse tandis que des millions de personnes souffrent de chômage, de contrats à court terme et de pauvreté – sans même avoir le droit de s’organiser et de protester contre cette situation. Tout juste comme avant 1979! Mais l’exemple de la révolution, 31 ans passés, démontre que les masses ne peuvent être stoppées par l’oppression, aussi brutale soit-elle.

    La célébration de la révolution (le 2 février) de la part de ce régime est aussi cynique que son utilisation du mouvement de masse il y a 31 ans: des millions de personnes exigeaient alors la fin de l’autocratie du Shah et de la dictature du grand capital, sous l’emprise des USA qui traitaient l’Iran comme une colonie. Mais les sentiments anti-impérialistes de la classe ouvrière et des pauvres – comme leur revendication d’une «république des pauvres» – ont été exploités pour instaurer un nouveau système sous lequel les capitalistes nationaux, ainsi que la nouvelle élite dirigeante prétendant personnifier l’Islam, exploitent le pays pour servir leurs propres intérêts.

    Les USA, de même que d’autres puissances impérialistes ayant soutenu le régime du Shah jusqu’à sa chute, versent aujourd’hui des larmes de crocodile face à la répression du régime de Téhéran. Mais en même temps, les gouvernements capitalistes des USA et d’Israël menacent d’attaquer l’Iran, ce qui aboutirait probablement à une nouvelle guerre à côté des guerres impérialistes en Irak et en Afghanistan.

    A travers le monde, beaucoup de travailleurs et de jeunes ont exprimé leur solidarité avec la population iranienne. Voilà d’où le mouvement de masse en Iran peut obtenir une aide véritable. Il y a un monde de différences entre cette solidarité et les «protestations» hypocrites des grandes puissances capitalistes.

    • Stop aux guerre d’Irak et d’Afghanistan!
    • Pas de guerre de la part des USA ou d’autres puissances capitalistes contre l’Iran!
    • Pour la solidarité internationale basée sur le mouvement ouvrier à travers le monde, pour la solidarité avec le mouvement révolutionnaire en Iran et contre l’hypocrisie des puissances occidentales qui ne veulent qu’augmenter leur influence dans la région.

    La menace que constitue l’impérialisme est instrumentalisée par le régime iranien afin de stabiliser son pouvoir et ‘unir la nation contre la menace étrangère.’ Mais l’Iran n’est pas un pays ‘uni’: quelques riches retirent bénéfices de l’exploitation des masses que ce soit dans des entreprises capitalistes ou dans les ‘fondations’, dirigées par le Pasdaran et sous contrôle des familles liées à la bureaucratie cléricale dirigeante, les mollahs millionnaires. De l’autre côté, les gens souffrent d’un chômage de masse et de pauvreté tandis que l’Etat essaye de tout diriger, jusqu’aux relations personnelles et la vie quotidienne des gens.

    Officiellement, le chômage est de 12% mais, selon des estimations officieuses, il s’agit de plus du double de cela: jusqu’à 30% de la population serait sans travail, une situation affectant tout particulièrement les jeunes. Ceux qui ont un emploi ont souvent des contrats à court terme, sans aucun droit et avec le danger de perdre ce travail à tout instant. Le salaire minimum officiel est de loin sous le seuil de pauvreté. Chaque tentative d’organiser des syndicats indépendants ou des grèves est brutalement réprimée.

    Malgré cela, les luttes des conducteurs de bus à Téhéran ou encore des raffineries de canne à sucre de Haft Tappeh constituent des exemples encourageants. Le régime a répondu en emprisonnant les dirigeants et plusieurs travailleurs des autobus de Téhéran et les dirigeants du syndicat indépendant de Haft Tapeh.

    Pendant qu’il opprime le mouvement d’opposition, le régime iranien prépare une autre attaque néo-libérale contre les travailleurs et les pauvres. Les subventions accordées pour limiter les prix de quelques marchandises, comme l’essence et la nourriture, doivent être réduites de l’équivalent de 100 milliards de dollars d’ici 2015, à partir de cet avril, avec des coupes de 10 à 20 milliards. Des discours parlent de remplacer ces subventions en donnant directement de l’argent aux pauvres, mais cela conduirait l’inflation 15.7% au-delà du taux actuel officiel, qui est déjà loin du taux réel.

    Ahmadinejad avait basé sa première campagne électorale pour les présidentielles de 2005 sur une critique des politiques néolibérales de Rafsandjani, ce qui lui avait assuré un certain soutien parmi les pauvres. Il mine actuellement ce soutien avec des thérapies de choc capitalistes comme d’essayer d’adapter les prix au marché.

    • Stop aux attaques contre les conditions de vie et les droits des travailleurs!
    • Pour une vie décente, pour l’augmentation immédiate du salaire minimum au-delà du seuil de pauvreté en tant qu’étape vers des salaires décents. Pour la liaison des salaires et des revenus des pauvres au taux d’inflation.
    • Pour des droits démocratiques pour tous les travailleurs et chômeurs, pour le droit de s’organiser, de construire des syndicats et de faire grève.
    • Pour la libération de tous les prisonniers du mouvement ouvrier, comme les dirigeants syndicaux de Haft Tappeh.
    • Pour la nationalisation des grandes banques et des grandes entreprises qui contrôlent l’économie, pour que les entreprises nationalisées et les fondations soient placées sous gestion et contrôle démocratiques des travailleurs.
    • Luttons contre le capitalisme et l’impérialisme! Pour un Iran socialiste et démocratique en tant que part d’une fédération socialiste du Moyen-Orient dans un monde socialiste, avec pleins droits pour les minorités nationales et ethniques en Iran.

    Moussavi et Karroubi, deux des quelques candidats autorisés aux dernières élections, n’offrent aucune réelle alternative. Quand Moussavi était premier ministre, lors de la présidence de Rafsandshani dans les années ‘80, s’est alors déroulé le plus grand nombre d’exécutions de prisonniers de l’opposition de l’histoire d’Iran. De son côté, Karroubi déclare lui-même être «membre du système [islamique], enfant du système et mon destin est attaché à ce système». Le mouvement doit agir indépendamment des capitalistes et de l’élite dirigeante. Il doit aussi tirer des leçons de l’amère déception de 1979/80, quand une nouvelle élite a utilisé une rhétorique «révolutionnaire» et religieuse pour prendre le pouvoir et le consolider. Seul un gouvernement des travailleurs et des pauvres peut garantir les droits démocratiques et commencer la transformation du pays en retirant le pays de la poigne de l’élite dirigeante et du capitalisme.

    • Il faut renforcer l’opposition – il faut reconstruire le mouvement ouvrier, construire et défendre des syndicats indépendants!
    • Pour développer le mouvement révolutionnaire, il faut créer des comités démocratiquement élus du mouvement, pour l’organiser régionalement et nationalement.
    • Pour des comités ouvriers pour défendre les conditions de travail, en liaison avec le mouvement. De ces comités, de nouvelles formations dans la tradition des Shoras de 1979 (conseils issus des comités de grève) peuvent se développer, avec le droit d’élire des représentants au salaire d’un travailleur et révocables.
    • Il faut s’organiser pour construire un parti des travailleurs. La révolution de 1979 a été trahie par ceux qui affirmaient que les lutes et organisations des travailleurs devaient être subordonnées à l’alliance avec l’opposition des fondamentalistes islamistes de Khomeiny. Nous avons besoin d’un parti des travailleurs avec un programme visant à renverser la dictature et le capitalisme.
    • Pour un gouvernement des travailleurs et des pauvres!
    • Pour une stratégie internationaliste et socialiste pour prévenir toute menace de guerre et d’intervention impérialiste.
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