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  • En temps de crise c’est encore plus vrai: Tous ce qui nous divise nous affaiblit !

    En mars, des manifestations antifascistes victorieuses ont eu lieu à Gand pour protester contre la reconnaissance par l’université de l’Union des Etudiants Nationalistes (Nationalistische Studenten Vereniging – NSV, extrême- droite) et à Anvers pour protester contre la manifestation du NSV, une mobilisation que nous organisons chaque année. Ces deux manifestations ont attiré environ 800 antifascistes chacune et ont été caractérisées par une ambiance combative. A Anvers, la manifestation anti-NSV était le plus grand rassemblement antifasciste dans cette ville depuis longtemps.

    par Jarmo (Anvers)

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    Lors du weekend Socialisme 2010, le samedi 24 avril, une commission abordera la lutte contre l’extrême-droite, l’expérience de Blokbuster et la création des Jeunes Antifascistes, entre 15h30 et 18h.
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    Résistance antifasciste

    Dans ces deux cas, nous avons pris l’initiative avec Blokbuster de descendre dans la rue contre l’extrême-droite, comme c’est maintenant notre habitude depuis une quinzaine d’années. Dans une période de crise telle que celle que nous éprouvons aujourd’hui, le danger d’une progression de formations d’extrême-droite et de groupuscules violents est réel, et c’est pourquoi nous avons tenu à lier la nécessité de la lutte antifasciste à un programme politique qui s’en prenne au terreau sur base duquel peut croître l’extrême-droite.

    A Anvers, nous avons déjà constaté que la reconnaissance du NSV à l’université il y a trois ans a entraîné une radicalisation et des méthodes plus vulgaires et violentes. Ainsi, l’an denier, des sans-papiers ont été bombardés de papier toilette aux cris de “Voici vos papiers, rentrez chez vous!” D’autre part, en octobre dernier, un meeting des Etudiants de Gauche Actifs a été physiquement attaqué par un groupe de partisans du NSV masqués.

    Ce développement extrêmement inquiétant démontre que la reconnaissance de l’extrême-droite leur donne plus de confiance et leur permet d’utiliser l’université comme point d’appui pour construction de leur organisation.

    Le NSV affirme que les immigrés nous volent nos emplois et sont responsables du chômage de masse. Mais les bains de sang sociaux d’Opel ou de Carrefour ainsi que les données actuelles sur le chômage parmi les jeunes ont des bases tout autres, et bien plus fondamentales, comme nous l’expliquons dans plusieurs articles de ce site. Nous devons lutter ensemble et unir toutes les victimes de la politique actuelle – d’origine belges ou immigrées – pour défendre chaque emploi ou encore pour réclamer des investissements dans les services publics. C’est pourquoi nous avons manifesté sous le slogan “Des emplois, pas du racisme”, une approche renforcée par la présence des

    Syndicalistes contre le fascisme.

    Il faut une réponse politique A Gand, la manifestation a été organisée conjointement par Blokbuster et le groupe STeR (Studenten Tegen Racism, étudiants contre le racisme), une plate-forme mise sur pied par Comac (le mouvement de jeunes du PTB). A Anvers, la manifestation de Blokbuster comprenait une modeste délégation de STeR.

    Nous accueillons positivement que les actions antifascistes soient rejointes par d’autres organisations, mais nous sommes néanmoins en désaccord avec la stratégie défendue par STeR qui consiste à refuser de lier la lutte contre l’extrême-droite à un programme politique ou à la nécessité d’une alternative de gauche. Pour STeR, la lutte contre le fascisme “n’est pas une question de gauche ou de droite”. Aussi, alors que nous manifestions à Louvain contre la reconnaissance du NSV, STeR s’est abstenu de participer en craignant que “cela ne devienne trop politique” (1). Mais une semaine plus tard, STeR a quand même été manifesté à Gand. Quelle est la logique suivie?

    Nous considérons l’aspect politique dans le mouvement antifasciste comme un élément crucial. Nous continuons à affirmer que ce sont les partis traditionnels qui ont ouvert la voie aux formations d’extrême-droite avec des décennies de politique destructrice. L’antifascisme “moralisateur” («l’extrême-droite, c’est mal») n’apporte pas de solution en refusant d’aborder les causes sociales qui expliquent la croissance de l’extrême-droite.

    Tout antifasciste est bien plus efficace armé d’un programme politique capable de démasquer l’extrême-droite et de démontrer qu’ils ne représentent en aucun cas – et encore moins que les partis traditionnels – les intérêts de ceux qu’ils prétendent défendre. En disant cela, nous ne pensons pas que nous allons qui que ce soit. Au contraire, le succès de ces dernières mobilisations a été possible grâce à une campagne avec un contenu politique clair et convainquant.

    Notre campagne antifasciste Blokbuster va poursuivre la lutte pour une alternative de gauche face à la politique de droite. Notre projet est clair: nous menons une opposition politique contre l’extrême-droite, et nous pensons que c’est l’unique manière de lutter contre le fascisme. C’est grâce à cette approche politique que Blokbuster est devenu et est depuis plusieurs années la plus grande et la plus déterminée des organisations antifascistes du pays. Depuis toujours, les jeunes et les travailleurs ont pu nous trouver dans les mobilisations antifascistes et nous faire confiance pour organiser avec eux la lutte contre l’extrêmedroite. Ils pourront continuer à le faire à l’avenir.


    (1) Veto, 22 februari. http://www.veto. be/veto/veto3615/STER.html TEXT

  • Décret “Robin des bois”: Voler aux pauvres et ne rien prendre aux riches…

    Le déficit de la communauté Française pour 2009 a été estimé à 500 millions d’euros. Face à cette situation, la majorité Olivier n’a eu de cesse de trouver trucs et astuces pour tenter d’imposer l’austérité au secteur de l’enseignement sans trop éveiller sa colère. L’austérité heureuse en quelque sorte! Après avoir partiellement échoué en début de législature, voici la dernière idée de la ministre de l’enseignement secondaire Simonet, avec toujours la même logique de fuite en avant et de cacophonie: voler aux pauvres (qu’on appellera riches) pour donner aux pauvres (qui seront reconnus comme tels) afin bien sûr de ne rien prendre aux véritables riches…

    Par Alain (Namur)

    Après avoir fait campagne sur la priorité accordée à l’enseignement, les partis de l’Olivier se sont retrouvés dans une situation bien délicate. Après avoir cristallisé l’opinion et le secteur sur les multiples problèmes auquel fait face notre système éducatif, ils ont dû revenir sur leurs promesses en voyant l’état des caisses de la communauté : vide! Au lieu de refinancer l’enseignement afin que celui-ci puisse faire face aux défis (inégalité, classes surpeuplées, bâtiments tombant en ruine,…) qu’il rencontre, la ministre Simonet a choisi de répartir la misère de façon ‘solidaire’.

    Il s’agit ici de réduire les subsides alloués à 60% des écoles, pour les attribuer aux 25% d’écoles considérées comme pauvres. Ainsi, ce système ne toucherait pas à 15% d’écoles considérées comme intermédiaires. Ce projet cynique qui tente de faire passer plus d’une école sur deux comme riche tend à aggraver les inégalités dans l’enseignement et à en diminuer sa qualité. Il faut aussi ajouter à cela d’autres mesures de réduction du personnel, dans le maternel par exemple.

    Cette mesure illustre clairement de quel côté se trouvent les partis de la majorité soi-disant progressiste (PS-ECOLO-CDH) qui ont tous sans exception donné leur accord à cet avant-projet. Cette situation illustre clairement que la réaction des syndicats n’est pas assez vigoureuse. En effet, tous les syndicats de l’enseignement ont rejeté en bloc la proposition gouvernementale en menaçant d’entrer en action. Cependant, même si la ministre recule maintenant de manière partielle, c’est pour imposer d’autres mesures dans un proche avenir. Les syndicats de l’enseignement pourraient lancer une campagne de mobilisation et de soutien auprès des élèves et des parents d’élèves afin de lancer un mouvement en faveur d’un refinancement de l’enseignement.

    C’est seulement en donnant plus de moyens au secteur de l’enseignement que l’on pourra assurer un enseignement de qualité pour tous. Revenir à 7% du PIB pour l’enseignement serait un bon pas dans cette direction. Seule une mobilisation large peut garantir le recul des mesures d’austérité et imposer un refinancement. Le costume de Robin des Bois qu’a tenté d’enfiler la ministre Simonet n’a leurré personne, mais il reste encore à lutter pour trouver l’argent dont le secteur de l’enseignement a cruellement besoin.

  • Bilan du conflit à Godiva: arrêtons de lutter entreprise par entreprise! Une direction arrogante uniquement intéressée par le profit.

    Depuis 2007, Godiva fait partie du groupe turc Ulker, la plus grosse multinationale agroalimentaire turque. Depuis ce rachat, Godiva a réussi à diminuer ses coûts à hauteur de 24 millions de dollars. Pour 2010, leur plan a pour objectif d’encore réduire la facture de 10 millions de dollars. Pourtant, le groupe Ulker a réalisé 7,4 milliards de dollars de chiffre d’affaire en 2006 et n’annonce aucune baisse en termes de profit. Son chiffre d’affaire a atteint 10,9 milliards de dollars en 2008 et les prévisions en termes de vente pour Godiva annoncent une augmentation de l’ordre de 10 à 15% pour 2010.

    Par Nicolas (Bruxelles)

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    Le PSL lance une campagne de solidarité.

    Avec des affiches, nous avons voulu rendre visible la solidarité existante dans le quartier. De plus, nous nous sommes lancés dans des campagnes pour des Marches des Jeunes pour l’Emploi dans les différentes régions. A Bruxelles, le chômage chez les jeunes est en moyenne de 34%. La suppression des 90 emplois chez Godiva vient d’avantage approfondir le problème: la désindustrialisation à Bruxelles limite drastiquement les débouchés pour les jeunes. Nous devons lutter ensemble pour la sauvegarde de chaque emploi!
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    Ces restructurations annoncées répondent toujours au même objectif: faire payer aux travailleurs la course au profit et la rémunération des actionnaires. Lorsque la direction annonce sa volonté de liquider le secteur de l’emballage à Koekelberg, jetant ainsi 87 ouvriers et 3 employés, la seule raison est que cela permet de dégager un peu plus de profit en économisant sur les coûts salariaux. Nos emplois, nos salaires, nos conditions de travail sont des variables au service de l’avarice du patronat et des actionnaires, leur perspective étant de sous-traiter l’emballage à moindres coûts vers un atelier protégé: les handicapés sont instrumentalisés pour réduire les salaires.

    Le lock-out : attaque patronale contre le droit de grève.

    A l’annonce de ce bain de sang social, les travailleurs organisent la résistance dans l’usine en ralentissant ou en bloquant partiellement la production. La direction saisira cette occasion pour criminaliser les actions des travailleurs en parlant de problème de sécurité et de manquement aux obligations contractuelles. Or, ce qui est en jeu ici c’est la sécurité d’avoir un emploi et donc un avenir pour ces travailleurs, et ce n’est pas les obligations contractuelles qui sont ici minées mais le contrat entier de 90 travailleurs.

    La direction va passer à la vitesse supérieure en organisant un lock-out de l’usine, privant ainsi les travailleurs de leur travail et de leur salaire, mais surtout minant le droit de grève des travailleurs. La direction s’octroie le droit de priver la majorité de la décision de bloquer ou non la production: c’est une attaque franche contre notre droit de grève. A partir de là, les travailleurs organisent un piquet 24h/24 pour empêcher la direction de vider les stocks ou de démanteler le secteur de l’emballage.

    Une issue au conflit ?

    Bien que la direction refuse de négocier la suppression de l’emballage, un compromis se dégage. Sur base d’une proposition du cabinet de la ministre de l’emploi, la piste des prépensions est avancée et proposée aux travailleurs et à la direction qui l’ont acceptée mardi 13 avril.

    En substance, ce compromis, qui doit encore être négocié dans les détails, propose le reclassement de 12 ouvriers de l’emballage vers d’autres secteurs de la production ainsi que le départ en prépension de 65 ouvriers sur l’ensemble de l’usine, ce qui devrait libérer de la place pour recaser les travailleurs de l’emballage. Mais même si ce plan se déroule comme espéré, il n’empêche que l’emballage est supprimé et que les 90 emplois ne sont pas tous sauvés.

    La lutte était partie au départ pour sauver l’emballage mais les négociations n’ont permis que de limiter les licenciements secs. Du côté du ministère, à aucun moment la suppression de l’emballage n’a été remise en cause. Du point de vue du gouvernement, licencier est un droit inaliénable du patron. Pourtant, nous devons nous demander s’il n’est pas possible d’éviter un bain de sang social autrement qu’en payant avec l’argent public les allocations des travailleurs licenciés.

    La lutte à Inbev doit être un précédent important pour tous les travailleurs qui font face aux restructurations. La victoire a pu être atteinte par la mise en place d’une lutte combative tournée vers les autres entreprises et vers la population. C’est en construisant la solidarité et en élargissant leur combat qu’ils ont pu notamment accroître le rapport de force en leur faveur et faire reculer la direction.

    A Godiva, la combativité est présente et les travailleurs ne sont pas dupes envers la solution des conciliateurs. Les négociations risquent de soulever les contradictions d’un tel accord. Par contre, Godiva est représentatif de l’isolement des luttes entreprise par entreprise. Les directions syndicales doivent mettre en place une solidarité dans les luttes, combattre cette isolement, rassembler les travailleurs. De plus, avec le lock-out c’est le droit de grève de l’ensemble des travailleurs qui est attaqué. Nous allons faire face à des attaques sur nos pensions, à des attaques sur nos statuts. Ces assainissements sur notre dos vont toucher des millions de belges. La question d’une lutte unifiée va être cruciale pour défendre nos acquis.

  • C’est arrivé près de chez vous! – 30 années de pillage néolibéral

    Des catastrophes ferroviaires, des parents qui dorment sur le trottoir pour inscrire leurs enfants à l’école, des «routes gruyères», un manque de moyens pour nos pompiers, une pénurie de logements sociaux et de places d’accueil pour enfants, personnes handicapées ou personnes âgées,… L’héritage de la «période dorée» qui a précédé la crise est peu reluisant, et ça empire de jour en jour.

    Par Els Deschoemacker

    On pourrait encore parler du manque de moyens et de personnel aussi dans les services de la justice, dans le secteur de l’aide à la jeunesse, dans les hôpitaux… La liste des pénuries est tout bonnement interminable. Pourtant, il s’agit de l’ensemble des services de base, des services pour lesquels tous les travailleurs donnent plus de la moitié de leurs salaires tout au long de leur vie (voir en page 7). Comment mieux exprimer l’échec de trente ans de politique néolibérale?

    Le privé s’est approprié les meilleurs morceaux des services publics au détriment des emplois, des conditions de travail, de la sécurité et de la qualité du service. Le partage est à chaque fois le même: les profits sont pour les investisseurs et les charges pour la collectivité (voir en page 4). Et quand les profits ne suffisent plus, on licencie sans scrupule des milliers de travailleurs, comme l’illustre l’annonce de 1.700 licenciements chez Carrefour (voir notre dossier central).

    Il est temps de riposter!

    Ils nous ont rongé jusqu’à la moelle, mais ce n’est toujours pas assez! La crise économique et les dettes qui viennent du sauvetage de leurs capitaux et de leurs banques sont maintenant autant d’arguments pour aller encore plus loin dans la logique qui est à la base de la crise économique. Rien n’est capable d’étancher la soif de profit des patrons, et si on les laisse faire, eux, et leurs politiciens capitalistes, nous devrons toujours plus payer. Nous devons nous battre et revendiquer au minimum tout ce qu’ils nous ont volé ces 30 dernières années!

    Le Parti Socialiste de Lutte plaide pour la renationalisation de tous les services qui ont été privatisés. Il faut un plan national d’investissements dans les services publics et un plan de construction massif de logements sociaux et d’écoles afin de pouvoir répondre aux besoins quotidiens de la population. Un tel plan sera aussi un élément crucial pour répondre au problème du chômage massif qui se développe aujourd’hui.

    Nous ne voulons pas d’une société dans laquelle les super-riches peuvent voir leur richesse doubler sur l’espace d’une année (voir en page 6) tandis que s’effondre le reste du monde. Nous voulons une société où la richesse revient à ceux qui la créent, à tous les travailleurs, partout dans le monde! Quiconque désire s’engager dans cette lutte pour une société socialiste est invité à notre week-end de discussions et de débats annuel les 24 et 25 avril à Bruxelles.

  • Les jeunes ne veulent pas payer pour la crise! – Marche des jeunes pour l’emploi à Mons ce premier mai

    En 2011, 1 jeune sur 3 sera au chômage, atteignant ainsi un taux historique. Dans certains quartiers de Mons-Borinage et Charleroi, c’est presque 2 jeunes sur 3. Voilà la réalité qui attend la jeunesse. Pendant des années, les actionnaires ont réalisé des bénéfices record. Pendant le même temps, les acquis sociaux ont été démantelés.

    Aujourd’hui, la crise est là, et les jeunes travailleurs vont faire les frais, encore une fois, de l’échec du système. Car la crise n’est pas un hasard ou une erreur, mais bien la conséquence logique d’un système basé sur le profit et l’injustice qu’est le capitalisme.

    Face à cette situation, nous disons que les jeunes ne veulent pas payer pour la crise, qu’il faut réagir face aux conditions qu’on tente de nous imposer et que nous devons nous organiser pour réclamer :

    • De vrais emplois pour tous! Pas de racisme ! Pas de sexisme !
    • STOP à la chasse aux chômeurs !
    • REDUCTION du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire !
    • Pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous !
    • HALTE au détricotage de la sécurité sociale !
    • STOP aux privatisations !
    • INTERDICTION DES LICENCIEMENTS pour les entreprises qui font des bénéfices !

    Il est temps de réagir collectivement, de construire notre propre programme pour l’emploi et de lutter pour son application. Si tu es d’accord, rejoins nous (jeunesenluttemons@gmail.com) et participe à la marche du 1er mai.

    RDV le premier mai, à 14h, sur la Grand Place de Mons

    Premiers signataires :

    • PSL- Hainaut
    • JOC Mons
    • JOC La Louvière
    • JOC Charleroi
    • Jeunes FGTB Charleroi
    • EGA

    Tous ensemble contre le chômage et la pauvreté! Défendons chaque emploi !

    Pour une société où la production est orientée vers les besoins de la population et non dictée par les profits !

  • Premier meeting de la campagne «Jeunes en lutte pour l’emploi» à Liège : un beau succès

    Hier soir, plus d’une cinquantaine de personnes s’étaient réunies au CPCR (le Centre Poly-Culturel Résistances) à l’appel de la plateforme Jeunes en lutte pour l’emploi qui réunit Comac, Ecolo-J, les Jeunesses syndicales FGTB, la JOC-Liège, la LCR et le PSL. Après une présentation rapide de l’initiative, un débat enthousiaste a commencé avec une réelle participation de la salle. Prochain rendez-vous est déjà pris, le lundi 26 avril prochain à 19h à La Braise, pour discuter de la suite de l’initiative à partir de ce beau succès.

    Rapport et photos par Nicolas Croes

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    INTERVIEW: Pour des Marches locales des jeunes pour l’emploi! – «Construire un mouvement, un rapport de forces»

    Si les banques ont pu bénéficier d’un plan de sauvetage de plus de 20 milliards d’euros, rien de tel pour nous! Malgré l’explosion du chômage, les exclusions des allocations s’accélèrent et ont augmenté d’environ 30% en un an. Les contrôles de l’ONEM ont ainsi privé 6.530 personnes d’une allocation de chômage en 2009, dont plus de 4.200 en Wallonie. Presque 8.000 chômeurs ont été provisoirement suspendus de leur allocation. Tout ça alors qu’il y a en moyenne 350 licenciements par jour en Belgique! A ce sujet, nous avons interviewé Boris Malarme, responsable de la campagne «Jeunes et emploi» du PSL.

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    Après une courte présentation de Stéphane Lince (FGTB-Jeunes) – qui a soulevé l’idée d’une marche locale à Liège en septembre – Nicolas Bestard (LCR) a abordé la situation des jeunes aujourd’hui. Adrian Thomas (Comac) et Caroline Saal (Ecolo-J) ont ensuite parlé des revendications communes portées par la plateforme (la fin de la chasse aux chômeurs, la fin des statuts précaires, la fin des discriminations sur le marché de l’emploi, une meilleure répartition du temps de travail, la gratuité de l’enseignement, la défense de la sécurité sociale et la fin des privatisations). Enfin, Simon Hupkens (PSL) a parlé de différentes manières de développer l’initiative. Mais la plus grande partie de la soirée a été consacrée aux interventions de la salle, sous la modération de Camille Soyeur de la JOC-Liège. Cette tâche n’a pas toujours été aisée…

    Il est bien difficile de faire un rapport de toutes les interventions sur la place des jeunes dans la société, la nécessité d’être orienté vers le reste des travailleurs, la défense des fins de carrière,… les jeunes ont particulièrement apprécié les interventions de militants de la commission pensionnés et prépensionnés de la FGTB, qui ont expliqué l’importance des conquêtes passées du mouvement ouvrier et de leur défense aujourd’hui. Un grand rassemblement aura d’ailleurs lieu sur cette question le 28 avril place Saint Paul à Liège, à 13h30.

    Parmi les participants, on trouvait donc des militants syndicaux jeunes ou plus âgés, des personnes impliquées dans des comités de quartiers, des membres des différentes organisations signataires, mais aussi, tout simplement, des jeunes et des moins jeunes concernés par la problématique de l’emploi et qui ressentent la nécessité de s’organiser autour d’un projet collectif. Mais vers quoi justement ? Contrairement à d’autres endroits, comme à Mons où se déroulera déjà une marche des jeunes pour l’emploi à l’initiative du comité des Jeunes en lutte pour l’emploi le premier mai, la question d’une manifestation locale pour l’emploi n’est pas encore suffisamment avancée à Liège.

    Toutefois, différentes interventions ont été en ce sens, et notamment celles du PSL. Nous avons déjà eu un petit reportage de la RTC, la chaîne de télévision locale, et plus d’une cinquantaine de personnes ont participé à la première réunion publique de la plateforme. Il faut imaginer ce qu’aurait donné le fait d’avoir déjà une date de manifestation à proposer – en septembre ou en octobre par exemple, à un moment où beaucoup de jeunes arrivent sur le «marché de l’emploi» – qui aurait ainsi déjà été annoncée dans les médias et qui aurait déjà donné un objectif concret à tous ceux qui ont participé à la soirée d’hier.

    La volonté de mener des actions est très certainement présente. Cela, nous avons pu le remarquer durant la campagne que nous avons menée devant la FGTB, devant le Forem, l’Onem en rue ou simplement autour de soi. Nous avons également pu le constater hier soir, au vu du nombre de personne qui ont laissé leurs coordonnées pour participer à la plateforme. Toutes ces personnes auraient pu repartir de la soirée avec l’objectif de constituer autour d’eux des comités dans les quartiers ou avec leurs connaissances pour commencer à mobiliser pour une marche locale de jeunes pour l’emploi.

    Beaucoup de choses doivent encore être nuancées, discutées, approfondies, comme l’ont fait remarquer différents intervenants. Pour nous, des comités locaux de mobilisation sont aussi l’endroit idéal de mener le débat sur le type d’emploi que nous voulons, sur la meilleure manière d’assurer un relai politique à nos revendications, sur le type d’actions à mener, et vers qui, etc. Par exemple, un comité implanté dans un quartier avec une forte présence de jeunes d’origine immigrée aurait une base concrète qui lui rendrait plus facile de développer en profondeur les revendications concernant la discrimination par exemple. La coordination de ces comités en assemblée générale serait l’opportunité de partager les expériences.

    Bien entendu, tout cela doit encore être discuté et décidé, mais nous espérons vivement que les prochains pas posés par la plateforme Jeunes en lutte pour l’emploi seront de mettre en avant une date de manifestation et de voir comment organiser les comités et les groupes qui ne manqueront pas de se créer.

    Ne ratez pas le prochain rendez-vous, ce lundi 26 avril à 19h à La Braise, rue Mathieu Laensberg au numéro 20 (Esplanade St-Léonard à Liège).

    Présentation par Stéphane Lince (FGTB-Jeunes)

    A la tribune, de gauche à droite, Camille Soyeur (JOC-Liège), Adrian Thomas (Comac), Caroline Saal (Ecolo-J), Nicolas Bestard (LCR) et Simon Hupkens (PSL).

  • INTERVIEW: Pour des Marches locales des jeunes pour l’emploi! – «Construire un mouvement, un rapport de forces»

    Si les banques ont pu bénéficier d’un plan de sauvetage de plus de 20 milliards d’euros, rien de tel pour nous! Malgré l’explosion du chômage, les exclusions des allocations s’accélèrent et ont augmenté d’environ 30% en un an. Les contrôles de l’ONEM ont ainsi privé 6.530 personnes d’une allocation de chômage en 2009, dont plus de 4.200 en Wallonie. Presque 8.000 chômeurs ont été provisoirement suspendus de leur allocation. Tout ça alors qu’il y a en moyenne 350 licenciements par jour en Belgique! A ce sujet, nous avons interviewé Boris Malarme, responsable de la campagne «Jeunes et emploi» du PSL.

    Article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

    Le PSL mène campagne pour des marches locales de jeunes pour l’emploi. Pourquoi une telle initiative?

    «Avec la crise du capitalisme arrive un chômage de masse structurel et les jeunes sont parmi les plus frappés. On atteint des records historiques! Selon le rapport 2009 de l’ONEM, il y a maintenant 730.000 chômeurs mais, en regardant le nombre de personnes qui touchent une allocation de l’ONEM, on parle de plus de 1,3 million de personnes! C’est notamment dû à l’explosion du chômage temporaire, mais cette mesure n’a permis de retarder les licenciements que dans un premier temps, ils ont quand même finis par arriver.

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    Absence de perspectives d’avenir et dépression

    Dans les propositions de Joëlle Milquet sur la chasse aux chômeurs (pardon, «l’accompagnement»!), il n’y a pas la moindre petite avancée. Elle propose simplement quelques dispenses pour les chômeurs qui ont des problèmes de santé mentale. Mais le chômage frappe également l’équilibre des chômeurs.

    Une étude réalisée début de cette année en Grande-Bretagne par la Pince’s Trust a démontré que, chez les jeunes de 16-25 ans, le chômage a pour conséquence «des cicatrices psychologiques permanentes». Un jeune chômeur a deux fois plus de risque de tomber en dépression et 25% des jeunes chômeurs ont des problèmes familiaux directement liés à leur situation de chômage. Cette étude dit encore que le chômage parmi les jeunes pousse 10% d’entre eux à être dépendant de drogues ou alcooliques. Il n’existe pas d’étude similaire en Belgique, mais rien ne permet d’imaginer que l’on obtienne des données fondamentalement différentes pour notre pays.

    En Belgique, selon le CRIOC (Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs), la consommation de drogues dures a doublé sur ces 2 seules dernières années parmi les jeunes de 12 à 17 ans! Un quart des jeunes déclare qu’il consomme ou a déjà consommé du cannabis, l’âge moyen de la première consommation est de 14 ans en Belgique, c’est de plus en plus jeune. Par rapport à 2007 de nouveau, les jeunes consommateurs de cannabis consomment deux fois plus. Aujourd’hui, fume-t-on pour s’amuser ou pour s’oublier, pour se défoncer, pour mettre ses angoisses de côté ne fut-ce qu’un instant?

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    «On ne peut pas laisser une situation aussi désastreuse se développer et nous pensons que nous ne pouvons pas compter sur les politiciens traditionnels, systématiquement accrochés à la logique néolibérale. On ne peut compter que sur l’organisation des travailleurs et des jeunes eux-mêmes.

    Et des manifestations locales suffiraient?

    «Des actions destinées à interpeler les politiciens, ce n’est pas suffisant. Il faut construire un mouvement, un rapport de forces. Des marches locales de jeunes pour l’emploi seraient de bons premiers pas dans cette direction. Ces derniers mois, on a pu voir que la résistance des travailleurs paie. Une fois unis et fermes, les travailleurs ne peuvent être arrêtés, c’est la leçon d’InBev ou de Bayer.

    «Certains félicitent les procédures de licenciements collectifs et disent que grâce à cela, on a été capable de «sauver» un peu moins d’un emploi sur dix initialement annoncés dans les plans de licenciements (sans encore compter les contrats à durée déterminée et les intérimaires, eux aussi ont perdu leur emploi et ce sont surtout des jeunes). Le syndicalisme de concertation cherche à atténuer le bain de sang social. Partout où on a été bloqué dans une logique de concertation, le score c’est 1 pour nous et 9 pour le patron. Personne ne peut considérer un score de 9-1 comme une victoire! A InBev, les travailleurs ont gagné 10-0 et aucun des 232 licenciements prévus n’a été concrétisé. Dans une seule entreprise, c’est donc autant que la moitié des emplois sauvés par les procédures de licenciements collectifs arrivées à terme ces derniers mois.

    «Nous avons besoin d’initiatives permettant de commencer à regrouper la force des travailleurs et offrant une perspective de généralisation du mouvement, plutôt que de lutter isolé. Seul face à l’ONEM, on est écrasé, tout comme quand on est seul face à son patron. C’est pourquoi les jeunes du PSL ont pris contact avec les organisations de jeunesse syndicales pour mettre sur pied des marches pour l’emploi locales.

    Où en est-on pour l’instant?

    «L’initiative en est encore à ses débuts et les prises de contact avec les organisations de jeunesse des syndicats demandent plus de temps que ce que nous avions prévu. Toutefois, même s’il y a des différences selon les endroits, on ressent une grande motivation parmi les jeunes FGTB et les Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (JOC) pour construire une telle campagne avec nous et tous ceux qui le souhaitent, tant les individus que les organisations de gauche.

    «Des marches des jeunes pour l’emploi prendront plus que probablement place dans les semaines et mois qui viennent à Bruxelles, Liège, Mons, Charleroi, Namur, Verviers et dans le Brabant Wallon. Nous avons commencé à prendre cette initiative en Wallonie et à Bruxelles dans les régions où le taux de chômage est le plus élevé, et on commence des démarches similaires dans différentes villes de Flandre. Un comité «Jeunes en lutte pour l’emploi» a commencé à se développer à Liège suite à nos démarches et cette expérience doit être saisie et des comités lancés dans d’autres villes. Pour l’instant, le comité à Liège est encore fortement une réunion de représentants d’organisations de jeunesse syndicales ou d’organisations politiques et pas encore un comité impliquant activement et plus largement des jeunes travailleurs, avec ou sans emploi.

    Il y a déjà eu des initiatives similaires dans le passé. Tu peux en toucher un mot?

    «Oui, suite au développement d’un chômage de masse consécutif aux crises de ‘74-‘75 et de ’81, les organisations de jeunesse syndicales et de gauche avaient mobilisé des dizaines de millier de jeunes lors de deux Marches des Jeunes pour l’Emploi nationales en ‘82 et ’84.

    «Ces marches étaient extrêmement combatives. Des comités locaux de mobilisation avaient été mis sur pied au moins une année auparavant où on y discutait du programme et des actions à entreprendre. C’est sur base de cette tradition de lutte que nous nous reposons pour construire ces marches des jeunes pour l’emploi. Une autre marche s’est déroulée en 1993 dans le cadre de la lutte contre le plan global, à l’initiative de Blokbuster (notre campagne antifasciste flamande) et des Jeunes FGTB. Enfin, en 2005, une dernière Marche des Jeunes pour l’emploi a également pris place mais, malheureusement, le caractère combatif a progressivement cédé place à une parade festive diluée dans une manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats. Au lieu d’aider à construire un rapport de forces favorable, cette manifestation a surtout servi de soupape de sécurité pour tenter d’évacuer une certaine pression au vu de la colère qui se développait à la base à l’époque, colère qui a trouvé une expression quelques mois plus tard dans les grèves générales contre le Pacte des Générations. Nous voulons réitérer le scénario des années ‘80 et pas celui de 2005.

    Pourquoi parler de manifestations locales et pas d’une manifestation nationale?

    «Nous ne sommes bien entendu pas opposés à une marche des jeunes pour l’emploi nationale et nous n’excluons pas d’en arriver là si les marches locales sont des succès. Mais, à la différence du début des années ’80, après 30 années d’offensive néolibérales, les organisations de jeunesse politiques et syndicales du mouvement ouvrier ont généralement plutôt eu tendance à voir leurs forces militantes reculer.

    «Nous pensons que des marches locales sont un bon moyen d’être capables d’impliquer un plus grand nombre de jeunes dans la construction de comités dans leur quartier, à leur boulot ou encore dans leur école. C’est un bon moyen de construire une dynamique. De plus, et c’est important, cela permet que les membres militants des organisations de jeunesse du mouvement ouvrier puissent plus facilement se rencontrer et partager une expérience collective commune.

    Un mot de conclusion?

    Il est plus que temps de réagir au vu de la situation dramatique à laquelle notre génération est confrontée. Chacun peut être utile dans une telle campagne et j’engage vivement le plus grand nombre de jeunes à s’engager dans la lutte pour notre avenir. N’hésitez surtout pas à prendre contact avec nous si vous voulez participer à un comité ou en lancer un dans votre quartier, école ou autre.


    Participez au week-end Socialisme 2010!

    Ces 24 et 25 avril se déroulera le week-end annuel de discussions et de débats du PSL. Le samedi après-midi sera consacré à deux débats, dont l’un abordera la thématique des jeunes et de l’emploi. Boris Malarme y sera orateur, ainsi qu’Antoine, des Jeunes FGTB Charleroi.

    • Programme complet
  • La libéralisation ramène les services postaux au temps du Far West

    Début mars, des postiers venus de partout en Europe se sont rassemblés au Parlement européen pour une réunion co-organisée par le parlementaire européen Joe Higgins, du Socialist Party en Irlande (le parti-frère du PSL). L’objectif de cette rencontre était de discuter des différentes expériences concernant la libéralisation totale du marché de la poste d’ici 2011 ainsi que de la défense du service et des conditions de travail.

    Article de Finghin Kelly, collaborateur de l’eurodéputé Joe Higgins au Parlement Européen

    Le marché européen du courrier est immense et pesait en 2007 un chiffre d’affaires de 94 milliards d’euros. La libéralisation prévoit de donner au secteur privé sa part du gâteau. Comme leur seul objectif est de faire sans cesse plus de profits, cela signifie des économies sur le dos du personnel et du service. Joe Higgins affirme: «S’ils privatisent, c’est parce que beaucoup de profits peuvent être réalisés.»

    Dans l’Union Européenne, 1,4 million de travailleurs sont concernés. Dans les entreprises privées qui arrivent sur ce marché, les salaires sont invariablement plus bas que dans le public. Une étude de la fédération syndicale internationale UNI a calculé que les salaires y sont en moyenne 20% plus bas.

    Un postier néerlandais donnait un exemple des conditions de travail dans ces nouvelles entreprises: «Ce sont de véritables cow-boys. Ils payent le personnel à la pièce et non par heure et si un travailleur ne réussit pas à tout faire, il ne gagne rien. Cela entraîne des salaires très bas.» L’existence de telles entreprises met aussi sous pression les salaires chez TNT (principal fournisseur européen de services de courrier express). Au lieu de l’augmentation salariale promise, la direction veut réaliser des économies de 25% pour les deux années à venir.

    François, un postier de Bruxelles, a parlé des conséquences des libéralisations pour le personnel: «En 1991, il y avait encore 43.000 postiers en Belgique, pour moins de 30.000 maintenant. (…) «Les jeunes travaillent maintenant avec des contrats temporaires de six mois aux pires conditions. Cela ne signifie toutefois pas que ceux qui travaillent depuis déjà longtemps à La Poste gagnent beaucoup. Après 37 années de service, j’arrive à 25.000 euros brut par an, contre de 800.000 à 900.000 euros par an pour la direction. En un an, c’est plus que ce que j’ai gagné durant toutes ces années!» Un postier allemand racontait encore que les entreprises privées payent 50-60% de moins que l’ancien service public. Les postiers allemands sont dépendants de l’assistance sociale pour survivre.

    Les libéralisations détruisent aussi le service. Des services moins rentables sont remis en cause, comme la livraison de courrier dans les régions éloignées. Un syndicaliste allemand racontait ainsi: «la livraison dans certaines régions ne va plus être garantie.» Des milliers de bureaux ferment partout en Europe, un désastre pour l’emploi et sur le plan social. «Les bureaux de poste et la livraison du courrier jouent un rôle social important», a déclaré Joe Higgins. Des 17.000 anciens bureaux de poste, en France, 8.000 ont déjà fermé leurs portes et la direction ne veut garder à terme que 3.600 bureaux. Le postier bruxellois disait encore: «La Poste perd son côté social. Nous devons livrer toujours plus rapidement et tous les gestes sont chronométrés. Nous avons par exemple 9 secondes pour mettre notre casque. Comment le personnel de La Poste peut-il encore rentrer en contact avec le public, certainement avec les personnes âgées, si nous devons travailler sous cette forme de pression?»

    Les entreprises privées se concentrent sur les éléments les plus rentables, le reste est pour le gouvernement. Au privé les profits, à la collectivité de supporter les charges. En Finlande, l’entreprise publique ne réalise plus 30-80 millions d’euros de bénéfice comme c’était précédemment le cas, la collectivité doit maintenant contribuer à hauteur de 150 millions d’euros au fonctionnement des entreprises privées à la campagne.

    Joe Higgins a aussi parlé de la résistance contre les libéralisations: «Le processus de libéralisation est bien avancé. Le mouvement syndical aurait dû lutter dès le début contre les libéralisations et les privatisations. On n’aurait jamais dû permettre d’arriver à la situation actuelle. Les services postaux doivent revenir aux mains du public sous contrôle démocratique du personnel et de la collectivité.»

    La revendication de la fédération syndicale internationale UNI pour un «moratoire sur la poursuite des libéralisations» était considérée comme étant trop légère. Un postier grec a ainsi déclaré: «Mon pays est sous pression, les travailleurs et les postiers sont sous pression. Les directives sont liées à la politique générale de l’UE: une politique néolibérale. Un moratoire temporaire ne suffit pas.» Le 14 avril, l’UNI mènera une action au Parlement Européen, le PSL y sera présent. La résistance doit être organisée et coordonnée par les syndicats. Terry Kelleher, un facteur irlandais et conseiller communal du Socialist Party a conclu: «Les syndicat sont partout forts dans les services postaux. Ils doivent combattre et mener des actions pour défendre les syndicalistes, le service et l’emploi. Nous devons préparer des actions à la base, coordonnées au niveau national et européen, et lutter ensemble. Voilà ce qui devrait être le travail syndical.»

  • GODIVA – contre l’agression patronale

    Arrêtons de nous faire assommer entreprise par entreprise !

    Il faut un plan d’action orienté vers tout le secteur, vers la population et vers tout les travailleurs

    Les travailleurs de Godiva ont entamé ce vendredi leur troisième jour de piquet sur lequel ils se sont relayés 24h/24. L’ambiance reste bonne et le soleil n’y est pas pour rien, des militants syndicaux d’autres entreprises sont venus en solidarité. Les travailleurs au piquet appellent leurs collègues absents : la délégation syndicale et les permanents reviennent des négociations avec la direction pour faire le point sur les éventuelles avancées.

    Par Nicolas (Bruxelles) Les permanents, arrivés sur le piquet et hissés sur des palettes, expliquent la situation. Les possibilités de négociations avec la direction étant impossibles (la direction restant campée sur sa volonté de liquider le service emballage) une proposition de conciliation est venue du cabinet de la ministre de l’emploi et des conciliateurs sociaux. Cette proposition sera discutée par les deux parties pour approbation ou non mardi prochain.

    Tout d’abord cette proposition part du fait que le service emballage sera bel et bien liquidé. L’emballage sera t’il sous-traité par un atelier protégé comme l’envisage la direction pour qui seul les profits comptent ? Les handicapés sont-ils dorénavant instrumentalisé, tout comme le sont les chômeurs, pour faire pression vers le bas sur nos salaires et nos conditions de travail ?

    Cette proposition vise donc en fait à voir comment il est possible de limiter au maximum les licenciements secs. Les pistes proposées sont : reclassement de 12 travailleurs de l’emballage dans la production. Ce qui devrait ramener le nombre d’emplois menacés à 75. Ensuite la deuxième piste est les prépensions. L’idée est de permettre aux ouvriers qui peuvent en bénéficier de partir en prépension : 69 ouvriers dans l’usine. Ces départs pourraient alors être remplacés par des travailleurs de l’emballage qui doit fermer ses portes. La proposition comprend également des indemnités de prépension plus favorables. Comme à Volkswagen-Forest, les travailleurs prépensionné devront t’il rechercher du travail comme le veut le gouvernement avec le pacte des générations et le second pacte qu’il nous prépare ? Certains finiront-ils par être sanctionnés par l’Onem ?

    Si cette proposition devait être approuvée par les deux parties, les actions s’arrêteraient, la production reprendrait à la normale, les jours de lock-out seraient payés. Vendredi soir, après ces explications, le piquet a été levé jusque mardi, jour où les travailleurs ont rendez-vous pour voter cette proposition.

    Face à une direction aussi arrogante, cette issue peut apparaître comme un soulagement. Les propositions du ministère semblent pouvoir répondre à la volonté de limiter les licenciements secs bien que tous ne sont pas sauvés et que les prépensions ne sont pas encore acceptées par tous les travailleurs concernés. De plus, quand on regarde la situation de l’emploi à Bruxelles, une chose qui saute aux yeux c’est la destruction de pans industriels entiers, ce qui limite les débouchés et les perspectives d’emplois pour les jeunes qui entrent sur le marché de l’emploi. Un jeune sur trois est au chômage à Bruxelles et dans certains quartiers autour de l’usine de Godiva, ce taux peut monter jusqu’à 70%. Cette proposition du ministère n’empêche pas qu’une nouvelle fois on détruise des emplois industriels très importants dans le tissu social de nos quartiers.

    A Inbev et à Bayer aussi, les travailleurs faisaient face à une direction arrogante. Par leur lutte et la solidarité organisée dans d’autres entreprises du secteur, ils ont réussi à renverser le rapport de force et fait reculer tout le plan de la direction. A Inbev, c’est 232 emplois qui ont ainsi été sauvé. A Godiva nous devons regarder tous ensemble à construire ce rapport de force, avec les autres sites de Godiva et d’Ulker (le géant agro-alimentaire Turc, actionnaire principal de Godiva, qui a réalisé un Chiffre d’Affaires de 10,9 milliards de dollars en 2008), avec les autres entreprises du secteur, avec les riverains comme la campagne « jeunes pour l’emploi » du PSL a commencé à faire avec son affichette de solidarité, mais également avec l’ensemble des travailleurs dans une lutte contre ce lock-out qui mine le droit de grève de tous les travailleurs.

    Les patrons profitent de la crise pour restructurer afin de maximaliser leurs profits. Après Bayer, Opel, Inbev, Carrefour, Godiva et tous les autres…, Va-t-on continuer à lutter entreprise par entreprise, ou ne serait-il pas temps de généraliser la résistance des travailleurs et de mettre sur pied un plan d’action national pour défendre chaque emploi ?

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  • 1700 licenciements annoncés chez Carrefour: il faut résister!

    Carrefour a l’intention de licencier 1.672 personnes et de fermer 21 filiales dans notre pays. Les médias parlent de baisse de rentabilité, mais Carrefour a tout de même réalisé plus de 400 millions d’euros de profits l’an dernier. Les salariés sont sacrifiés au nom de la soif de profit aveugle des actionnaires. Il faut résister!

    Dossier par Jonas (Gand)

    Cela faisait un moment que des rumeurs circulaient au sujet d’assainissements chez Carrefour. Avec, au final, le projet de jeter à la poubelle 1.672 travailleurs, l’entreprise a rejoint la liste des multinationales qui n’ont récemment pas hésité à annoncer des plans d’austérité aux dépens du personnel et des salaires: Opel, Bayer, Heineken, Inbev,… Ces bains de sang sociaux arrivent au moment où des centaines de milliers de salariés et de jeunes sont sans emploi.

    Des licenciements prémédités

    Par crainte de la réaction du personnel et de l’opinion publique, ces licenciements ont été préparés des mois durant. Différents scénarios-catastrophe circulaient déjà, y compris au sujet de l’abandon du marché belge par le groupe. Cette tactique avait également été utilisée par la direction du groupe chimique Bayer il y a quelques mois. Mais chez Bayer, face à la résistance déterminée des ouvriers et des employés, la direction a dû ravaler ses projets.

    Carrefour avait aussi falsifié la comptabilité en sortant pas moins d’un milliard d’euros des caisses de Carrefour-Belgique juste avant le Nouvel An pour artificiellement appauvrir l’entreprise. Le quotidien flamand De Standaard a écrit sur ce point: «En isolant les réserves monétaires, on rend l’ensemble [le plan d’austérité, ndlr] vendable. Carrefour a retiré de l’argent de l’entreprise afin que les syndicats négocient dorénavant avec une entreprise ‘pauvre’. Maintenant que l’argent n’est plus là, Carrefour est moins vulnérable au chantage social.»

    Un énième plan d’austérité

    La chaîne n’en est pas à son coup d’essai en termes de plans d’austérité. En 2007, 16 filiales ont été fermées pour les revendre à des indépendants qui ont pu rouvrir les magasins avec un personnel meilleur marché et plus jeune. Le personnel plus âgé était embêtant, avec trop d’ancienneté et trop d’expérience syndicale.

    Cela n’a pas empêché Carrefour de toujours engranger de l’argent avec le loyer et les droits payés par ces filiales. Coup double pour les actionnaires: des revenus garantis et, en cas de trouble, c’est au gérant de la filiale de se débrouiller.

    Autre exemple: en 2008, un nouveau magasin a été ouvert à Bruges, à la Tour Bleue. Il y avait déjà un hypermarché à Bruges, mais nous savons maintenant que ce vieil hypermarché est en tête de liste des sites à fermer. A la Tour Bleue, le personnel a eu des conditions de travail non-issues de la commission paritaire 312 (pour les supermarchés), mais bien de la CP 202.01 (qui concerne les petits négociants). Pour la direction, l’avantage était clair: une réduction de 25% des frais de personnel, des caméras pour contrôler la productivité et pas de délégation syndicale.

    A Bruges, la popularité de ces emplois à bas salaire était telle que Carrefour a dû collaborer avec la VDAB (équivalent flamand du FOREM et d’Actiris): tous les chômeurs de la ville ont été invités à une Foire à l’Emploi et ont été forcés d’accepter un travail chez Carrefour sous la menace de perdre les allocations en cas de refus. De l’esclavage moderne…

    Mauvaise gestion ou pure spéculation?

    Aux dires des médias, l’opération d’austérité annoncée a pour objectif de restaurer la compétitivité de Carrefour, qui a souffert de la concurrence de Colruyt et de Delhaize, ou encore de chaînes hard-discount comme Lidl et Aldi. C’est souvent l’incompétence de la direction de Carrefour qui est mise en cause à ce sujet, mais il s’agit de bien plus que cela.

    En fait, il faudrait plutôt parler d’une stratégie lugubre, mais rationnelle, déjà précédemment appliquée en France. Année après année, le personnel des sites français a subi de continuelles attaques contre ses conditions de travail, jusqu’à atteindre des salaires parmi les plus bas du pays. Mais la réduction des coûts salariaux a augmenté les marges de profits, au profit des actionnaires.

    La même stratégie devait être appliquée en Belgique à la reprise de la chaîne GB, avec une différence de taille: la filiale belge a été achetée pour la revendre plus tard, avec bénéfices. Il fallait donc abaisser les coûts au maximum pour revendre l’entreprise par la suite à une valeur supérieure. Suivant cette logique, les salaires ont été attaqués, le travail partiel est devenu la règle, du personnel fixe a été licencié et les magasins dont on ne voulait plus ont été négligés.

    Au final, le but est d’obtenir une chaîne de magasins plus petits avec un personnel flexible et bon marché, sans représentation syndicale de préférence. Une telle chaîne serait beaucoup plus rentable qu’au moment de l’achat. Pour en arriver là, les sites les moins intéressants doivent fermer leurs portes et le personnel restant doit accepter des conditions de travail et de salaire encore plus détestables.

    Seuls comptent les profits

    Cette stratégie illustre on ne peut mieux notre économie actuelle: tout pour le profit et tant pis si cela est en contradiction totale avec les intérêts de la société. Et les travailleurs de Carrefour ne sont pas les seuls à en souffrir, des magasins Carrefour importants pour des collectivités ou comme magasins de proximité sont impitoyablement fermés.

    L’exemple du Carrefour «Groene Vallei» à Gand est édifiant. Ce quartier comprend beaucoup de personnes âgées qui comptaient uniquement sur le Carrefour pour leurs achats de tous les jours. Pour eux, se rendre en voiture de l’autre côté de la ville n’est plus une option. Mais ce genre de besoin social ne figure évidemment pas dans les projets stratégiques des multinationales.

    La répression pour seule réponse

    Carrefour avait fait appel à une société privée de sécurité lors du conseil d’entreprise qui a annoncé cette dernière restructuration. Son contrat était de tenir le personnel à distance, une belle illustration de la considération de la direction pour ses travailleurs.

    Pour le groupe Carrefour, les travailleurs et leurs droits sont des choses détestables et à contrôler. Lors de précédentes restructurations, le droit de grève a plusieurs fois été remis en cause, certains piquets de grève ont fait l’objet de requêtes unilatérales, avec visites d’huissiers et astreintes, violence physique, menaces par téléphone et même violence policière.

    Ainsi, à l’occasion d’une action le 8 novembre 2008, un militant CGSP membre du PSL a été arrêté au Carrefour de Leeuw- Saint-Pierre. Il a reçu une amende pour une combitaxe de cinquante euros et mène actuellement campagne contre cela avec, entre autres, le soutien de la CGSP de la VUB. Même les médias capitalistes et l’appareil judiciaire avouent parfois que cela va trop loin, et divers tribunaux ont déclaré injustifiées les requêtes unilatérales lancées par Carrefour.

    Rester passifs ne nous fera pas avancer!

    Nous ne pouvons pas nous reposer sur la justice et les médias pour remporter une victoire chez Carrefour et vaincre ce plan d’austérité. Le personnel et les syndicats doivent organiser la lutte.

    Seules la résistance et la lutte paient, comme l’ont démontré de précédentes actions, y compris chez Carrefour. En tant que salariés et syndicalistes, face à l’avidité des capitalistes, nous devons être prêts à riposter. Des années durant, nous n’avons rien reçu en échange des superprofits, pourquoi serait- ce maintenant à nous de payer si ces mêmes profits sont un peu en baisse? Se plier aux désirs de la direction serait interprété comme un signe de faiblesse. Nous pouvons alors être sûrs et certains que plus de licenciements et de baisses de salaire suivront en conséquence. Même dans les magasins à l’abri des actuelles menaces de fermeture, une défaite aura de graves répercussions pour l’avenir. Diverses actions et une grève nationale dans tous les magasins Carrefour ont déjà montré le bon exemple.

    Organiser la résistance dans une chaîne de supermarchés n’est pas chose évidente. Le personnel, réparti sur plusieurs magasins dont de plus petits, est plus faible que dans d’autres secteurs pour faire face à la répression et aux huissiers. Organiser la solidarité entre les divers sites et avec les riverains est donc crucial pour une victoire de la lutte.

    Ces derniers mois, Bayer et Inbev ont montré le bon exemple. Là aussi, les salariés ont été confrontés à des menaces de licenciements et de fermetures. Les délégations syndicales ont pris l’initiative pour organiser la résistance. Elles ont bloqué les filiales et ont organisé la solidarité. Ainsi, chez Bayer, elles ont pris contact avec leurs collègues allemands et, chez Inbev, elles ont organisé des actions de solidarité jusque dans les filiales de São Paolo au Brésil.

    La même voie doit être suivie ici et il est crucial que les syndicats avancent un projet capable d’organiser la lutte des travailleurs et la solidarité.

    Pourquoi ne pas annoncer une journée de grève nationale et une manifestation, même un mois ou six semaines auparavant ? Pour préparer cette journée, nous pourrions distribuer des tracts à chaque caisse et – qui sait – y compris chez les collègues des autres chaînes. Chez Carrefour, nous pourrions utiliser les micros des magasins pour donner des informations sur la lutte une fois par heure ou toutes les deux heures et lancer un appel à la solidarité avec le personnel. Nous pourrions recouvrir les magasins de calicots, d’affiches et de drapeaux. Pendant six semaines, tout en travaillant, nous pourrions motiver nos collègues et nos clients à activement s’impliquer dans la lutte. Nous pensons qu’une manifestation massive de centaines de milliers de travailleurs en solidarité avec le personnel de Carrefour n’est pas seulement possible, mais aussi nécessaire afin de faire reculer la direction.

    Qu’une direction locale ose arracher nos calicots, nos affiches et nos drapeaux, qu’elle ose confisquer nos tracts ou nous refuser le micro et nous pourrions alors entrer immédiatement en grève. Lorsque le patron d’Inbev a menacé de recourir aux huissiers pour casser les blocages, les salariés ont immédiatement menacé d’une grève générale. La direction a rapidement été refroidie. Faisons la même chose chez Carrefour!

    Nous avons besoin d’un projet d’action, de blocages et d’actions à long terme, en impliquant d’autres entreprises du secteur et même au-delà du secteur. Les travailleurs de Carrefour ne sont pas les seuls à être attaqués. Ne luttons pas entreprise par entreprise, mais utilisons le conflit chez Carrefour pour généraliser la lutte.


    EUX ET NOUS

    0,008% d’impôts…

    Les choses ne vont pas si mal chez Carrefour! Bien que les profits en 2009, une année de crise, aient baissé de 70% (entre autre dû au milliard d’euros de soi-disant «coûts de restructuration»), les profits nets ont tout de même été de 385 millions d’euros (1,27 milliard d’euros en 2008). La contribution de Carrefour-Belgique à ce profit a été de 66 millions d’euros. GMR, l’entreprise mère de Carrefour, dispose également en Belgique d’un centre de coordination qui a réalisé des profits d’un montant de 381 millions d’euros en 2008, dont exactement 33.225 euros ont été payés en impôts. Cela revient à un taux d’imposition de 0,008%…

    Pas de baisses de salaires pour les managers!

    Jose Luis Duran, membre dirigeant du groupe en 2007, a reçu un salaire annuel brut de 1,1 million d’euros avec un bonus de 700.000 euros. Cela revient à deux millions par an, soit 150.000 euros par mois, avec en plus tout un tas d’avantages qui ne sont pas compris dans le salaire. Un patron de Carrefour gagne par mois cent ou cent cinquante fois plus qu’une caissière. En outre, les cadres supérieurs jouissent d’un «parachute doré» pour leur départ, tandis que le simple personnel doit se contenter d’une indemnité de départ bien maigre. Il ne fait aucun doute que le sommet sera récompensé pour les importants profits avec d’immenses bonus. NOS baisses de salaires qui servent à payer LEURS bonus.


    Licenciements chez Carrefour: Il faut une alternative politique !

    Le monde politique est bien silencieux et ce n’est que logique au vu des liens entretenus par les partis politiques traditionnels avec les directions d’entreprises. Ainsi Jean-Luc Dehaene (CD&V) était membre du conseil d’entreprise d’InBev quand les licenciements ont été décidés et Willy Claes (SP.a) est membre du conseil de gestion de Carrefour. Pour ces conseillers, cette restructuration est probablement une bonne affaire vu que la valeur de leurs actions va s’envoler et, avec un peu de chance, ils pourront également encaisser une prime supplémentaire.

    Qu’attendent-ils pour véritablement s’attaquer à Carrefour? Pourquoi ne pas commencer à réclamer le remboursement de toutes les baisses de charges et autres subventions gouvernementales puisque Carrefour ne parvient pas à garantir un bon emploi et de bons salaires pour tous? Mais les politiciens traditionnels, tous partis confondus, démontrent une fois de plus qu’ils ne sont pas du côté des travailleurs, mais du côté de la direction, du capitalisme et du libre marché.

    Nous pensons que nous ne devons pas compter sur ces partis, et qu’il est grand temps que la FGTB et la CSC rompent les liens avec ces partis. Pourquoi ne pas prendre l’initiative de rassembler les syndicalistes combatifs et les militants politiques pour construire une alternative? Il nous faut un nouveau parti de travailleurs large, qui représente et défende nos intérêts. Le PSL veut soutenir toutes les initiatives dans cette direction.

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