Category: Syndical

  • Grève au sein du personnel précaire de la société BlueComm

    Nous sommes des travailleurs précaires – étudiants, chômeurs,… -, engagés en Belgique francophone par la société suisse BlueComm pour faire remplir des questionnaires dans le cadre d’une enquête sur « l’esprit d’entreprise » parmi les jeunes Wallons et Bruxellois de la tranche d’âge 15-24 ans.

    Nous représentons la majorité des employés de cette société en Belgique. Face à des conditions de travail et de rémunération particulièrement mauvaises et à des pratiques qui nous semblent ne pas respecter nos droits élémentaires, nous avons décidé de nous mettre en grève, avec les revendications suivantes.

    1) Les responsables de la société Bluecomm ont explicitement incité les travailleurs à prester au noir : aucune information sur les contrats n’était disponible aux séances de briefing organisées au moment du recrutement, on nous a incité à travailler au noir pour plus de facilité, verbalement d’abord, puis par incitants salariaux. Ceux qui désirent être déclarés ne recevrons pas les 12 ? prévus par questionnaire, mais 7,70 ? net. Les autres gardent 12 ?. Après des demandes répétées, aucun d’entre nous n’a pu obtenir de contrat de travail. Nous disposons des preuves (courriels et enregistrement vocal) de ce que nous avançons.

    Nous exigeons des contrats de travail en bonne et due forme.

    2) Nous sommes payés de façon forfaitaire et non pas à l’heure de travail. Nous avons droit à 12 ? (brut) par questionnaire rempli, alors que, tout compris, le temps estimé pour en remplir un est en moyenne de 2 à 3 heures. Nos frais de téléphone et de déplacement nécessaires pour trouver les personnes à interroger (l’enquête est conduite selon la méthode dite « des quotas », ce qui implique l’obligation pour les enquêteurs de trouver des profils précis) ne sont pas remboursés, sauf les timbres pour renvoyer les questionnaires remplis à BlueComm et les boissons (« non alcoolisées ») qu’on aurait dû offrir… Nous recevons donc un salaire qui tourne autour de maximum 4 ? de l’heure (sans prendre en compte les coûts non quantifiables).

    Nous exigeons une rétribution forfaitaire nette de 25 ? par questionnaire et le remboursement complet des frais.

    3) La société BlueComm se réserve dans l’état actuel des choses le droit d’invalider unilatéralement les questionnaires que nous remplissons. Nous ne sommes pas payés pour les questionnaire invalidés.

    Nous exigeons une modification de la procédure de validation des questionnaires.

    Nous transmettrons à BlueComm les questionnaires remplis (que nous avons pour le moment décidé de conserver à titre de moyen de protection, dérisoire sans doute, mais qu’importe) quand ces trois conditions seront rencontrées.

    Par ailleurs, nous constatons que la société BlueComm et ses pratiques indéfendables ne sont que les sous-traitants d’un organisme belge ayant pignon sur rue : la fondation Free, elle-même composée du gratin économique belge (Compagnie Nationale à Portefeuille s.a., Electrabel, Fortis Banque s.a., GlaxoSmithkline Biologicals s.a., Lhoist s.a., Groupe Siemens Belgique/Luxembourg s.a., Sonaca s.a.). Ceci appelle, nous semble-t-il, une réaction vis-à-vis de BlueComm de la part de ces différentes structures si elles ne veulent pas être assimilées aux pratiques de leur sous-traitant.

    Si nos revendications ne sont pas satisfaites avant mercredi, nous organiserons des actions de protestation dans l’espace public pour dénoncer les pratiques dont nous sommes victimes (nous donnons d’ores et déjà rendez-vous à la presse devant la bourse jeudi à 13h30). Nous avons décidé de donner à notre mouvement le nom de Flexblues et nous avons ouvert le site web http://flexblues.be/ sur lequel vous trouverez d’ici peu des informations complémentaires.

    Signé : le collectif Flexblues

    Site : http://flexblues.be/

  • Des licenciements à Volkswagen Forest?

    La direction allemande de Volkswagen a annoncé que des restructurations étaient prévues. 20.000 jobs disparaîtraient, dont 6.000 licenciements. Il n’y aurait pas, en Allemagne même, de licenciements ou de fermetures. A VW-Forest, où 6.000 ouvriers travaillent, la menace d’un plan de restructuration dur ou même d’une fermeture est réelle.

    La direction de VW veut augmenter sa productivité. En Allemagne, les plans d’économies successifs ont conduit à une moyenne particulièrement faible du temps de travail : 28,8 heures par semaine. La réduction du temps de travail avec réduction de salaire en est une face. VW veut changer cette tendance en faisant remonter le temps de travail jusqu’à 35 heures par semaine. Cela veut aussi dire que 20.000 jobs doivent disparaître. En effet, l’augmentation de la productivité ne mènerait pas à une augmentation de la production totale, vu la surproduction du marché-automobile.

    Les économies voulues par la direction de Volkswagen ne sont pas une conséquence directe d’une mauvaise situation dans laquelle la société se trouve. L’année précédente, sur le plan international, VW a fait un bénéfice de 1,12 milliard d’euros, ce qui est presque le double de l’année précédentes (693 millions). Une hausse du bénéfice est attendue en 2006 également. En Allemagne, on ne compte toutefois aucun bénéfice. Apparemment les voyages-cadeaux de la direction et la corruption assez claire des directions syndicales sont comprises dans le budget. Mais si la société veut épargner, on cible de nouveau en premier lieu les conditions de travail des ouvriers. En travaillant plus longtemps (mais pour le même salaire), les profits peuvent augmenter.

    L’annonce de VW de faire des économies sur le dos des employés a fait augmenter les actions de la société. Le jour suivant l’annone, les actions avaient augmenté de 7,43%. Un grand nombre de jobs disparaîtraient « naturellement » par les retraites ou la fin des contrats à durée déterminée. Mais le risque d’un licenciement direct reste pour environ 6.000 employés.

    En Allemagne, VW a conclu une convention avec les syndicats dans laquelle la sécurité des emplois est garantie. De plus, le climat social dans le pays n’est pas favorable au patronat avec de nouveaux mouvements de grèves et la protestation des travailleurs qui augmente. C’est pour cela que l’attention des directions va vers d’autres sites, notamment VW-Forest. Les syndicats ont réagi de manière assez limitée. La FTGB a indiqué qu’un grand patron avait déclaré qu’aucune usine ne serait fermée. La direction bruxelloise nierait un risque de fermeture. Une réaction docile renforce naturellement les possibilités pour la direction pour passer aux économies sans troubles. Cela peut jouer clairement un rôle lors de la décision de la direction.

    Nous avons besoin de syndicats prêts à organiser la résistance contre chaque plan d’ économies, ainsi qu’à chaque menace de fermeture. Il sera important qu’ une résistance de tous les ouvriers soit organisée. Cela souligne du reste la folie d’une scission possible de laFGTB-Metal. A VW-Forest des francophones et des Néerlandophones travaillent ensemble. Ils sont membres du même syndicat pour le moment. Une scission de la centrale du Métal aurait à VW Forest des conséquences désastreuses.

  • Attaque d’ampleur contre l’enseignement supérieur flamand. Un avant-goût de l’avenir de l’enseignement francophone

    Attaque d’ampleur contre l’enseignement supérieur flamand.

    Le «plan Vandenbroucke», du nom du ministre «socialiste» de l’enseignement flamand, vient d’être dévoilé. Ce nouveau décret qui doit régler le financement de l’enseignement supérieur néerlandophone à partir de 2007 est clairement néo-libéral et veut rogner les moyens de fonctionnement de la plupart des instituts d’enseignement de façon drastique.

    Tim Joosen

    Les universités et les hautes écoles devront faire des millions d’euros d’économies

    Même si l’enseignement est géré de manière séparée dans les communautés flamande et française, les mauvais coups qui se préparent d’un côté annoncent toujours des mesures semblables de l’autre par la suite. Comprendre ce que signifie le plan Vandenbroucke et développer la solidarité avec les étudiants et les enseignants flamands est donc primordial.

    La grande majorité des universités et des écoles supérieures devraient supporter de fortes réductions. En fait, seule l’Université Catholique de Leuven (KUL) en sortirait gagnante en voyant sa dotation passer de 17 à 22 millions d’euros. Les grandes victimes seraient surtout les universités plus petites et les hautes écoles: l’Université d’Anvers (UA) perdrait 8 à 10 millions d’euros et l’Université Flamande de Bruxelles (VUB) de 9 à 11 millions tandis que la Haute Ecole de Gand devrait se débrouiller avec 3 à 5 millions en moins chaque année.

    Il est évident que ceci va dans le sens des réformes de Bologne qui prévoient l’existence d’un marché international de l’enseignement en 2012 dans lequel les institutions se concurrenceront sans merci afin d’attirer moyens financiers et étudiants.

    Vandenbroucke fait clairement le choix de ne conserver qu’une grande université d’élite en Flandre, l’Université Catholique de Leuven, destinée à affronter la concurrence à un niveau international. A côté d’elle ne subsisterait qu’un réseau d’universités et de Hautes Ecoles de moindre valeur… et sous-financées.

    L’enseignement n’est plus un service mais un marché

    Avec ce décret, l’enseignement doit être soumis au marché libre et ne peut plus être considéré comme un service à la population.

    Cette orientation se manifeste à travers la nouvelle clé de répartition que VDB veut instaurer. Jusqu’à présent, les pouvoirs publics octroient de l’argent aux institutions en fonction du nombre d’étudiants inscrits. Ces subsides étant fixés à long terme, la concurrence est donc sans objet.

    Dans l’avenir tracé par Vandenbroucke, les moyens financiers des universités et des hautes écoles seraient désormais calculés en fonction du nombre d’étudiants qui auraient réussi, du nombre de doctorats,… Les moyens de fonctionnement seraient chaque année redistribués entre les différentes institutions selon leurs résultats. Et cela dans le cadre d’un système où les universités et les hautes écoles, devraient, à l’instar des entreprises, entrer en concurrence les unes avec les autres pour attirer des moyens complémentaires.

    La quantité avant la qualité

    Les formations et les institutions plus modestes seraient sanctionnées sur le plan financier au détriment de celles qui comptent un grand nombre d’étudiants. Pourtant les rapports de commissions de visite, qui contrôlent actuellement la qualité dans l’enseignement supérieur, démontrent que des instituts plus petits, davantage centrés sur les étudiants, obtiennent de meilleurs résultats que des institutions plus importantes. Apparemment, la qualité de l’enseignement se situe bien loin dans les priorités de VDB.

    Au nom de la «libre concurrence», c’est la position de monopole de l’Université de Leuven qu’on est en train de développer. Les écoles ne pourraient espérer compenser ces mesures grâce à la présence d’étudiants boursiers. Certes, ceux-ci ramènent plus de subsides aux écoles que d’autres étudiants, mais aucun moyen financier n’est prévu pour proposer des kots bon marché, des repas de qualité et des équipements sociaux pour attirer ces étudiants boursiers.

    Protestations contre le décret de financement

    La publication du décret de financement a provoqué de vigoureuses réactions dans l’enseignement supérieur et la plupart des directions des hautes écoles et des universités ont déjà protesté auprès du ministre. Même au sein de l’université de Louvain, la majorité du personnel académique n’est pas favorable à ce modèle d’enseignement néolibéral. Sous la pression des protestations des autorités académiques, VDB a d’ailleurs déjà dû postposer son plan d’un an, jusqu’en 2008.

    Diviser pour mieux régner

    Les économies qui sont proposées aujourd’hui cadrent exactement avec le modèle d’enseignement supérieur que la bourgeoisie veut promouvoir. Actuellement, il y a un surplus de personnes hautement diplômées en Europe Occidentale et les patrons ne veulent plus payer ces diplômes qui coûtent cher. De plus, l’énorme secteur de l’enseignement doit être intégré au modèle du marché, de sorte que les grandes multinationales aient aussi leur mot à dire sur l’enseignement et la recherche scientifique.

    Vandenbroucke tente de diviser les différentes universités et hautes écoles afin de gagner la bataille, en utilisant la tactique de «diviser pour mieux régner». Il est conscient que cela fait des années que le mouvement étudiant est paralysé en Flandres et que de larges secteurs des syndicats d’enseignants ont une attitude passive. Mais il n’y a qu’une chose qu’il perd de vue: la bataille doit encore être livrée…

    Comment se lancer dans la bataille ?

    Ce qui importe à présent, c’est de mener la lutte le plus efficacement possible. Nous ne pouvons résister à l’arrogance de VDB que par un mouvement massif du personnel et des étudiants.

    Pour cela, nous n’avons pas grand chose à attendre de la part des bureaucrates de la Fédération des Etudiants Flamands (VVS) et des directions syndicales. Nos militants dans les universités et l’enseignement supérieur et notre organisation étudiante ALS (Actief Linkse Studenten, l’équivalent flamand d’Etudiants de Gauche Actifs) travailleront à construire un rapport de forces à la base pour se lancer à l’attaque des plans de VDB.

    Quelle alternative?

    > Plus d’argent pour l’enseignement supérieur !

    Les revendications que nous devons mettre en avant peuvent se résumer à un mot d’ordre: nous voulons plus d’argent pour l’enseignement supérieur! Nous ne pouvons que soutenir la revendication de l’ACOD ( la CGSP flamande) d’augmenter les dépenses pour l’enseignement afin de ramener celles-ci au niveau qu’elles atteignaient en 1980, c’est-à-dire 7 % du Produit Intérieur Brut.

    Il ne faut pas entamer des discussions sur la répartition de l’argent, mais discuter au contraire de la nécessité d’un refinancement global de l’enseignement pour en améliorer la qualité. En outre, nous voulons un refinancement public et pas d’une ingérence des grandes entreprises dans l’enseignement et la recherche scientifique: cela signifierait offrir la recherche scientifique presque gratuitement au patronat, en plus de tous les autres cadeaux (réductions de charges patronales) que celui-cil a déjà reçu. Il n’en est pas question!

    Avec cet argent supplémentaire, on pourrait réduire la pression au travail qui a terriblement augmenté ces dernières années dans l’enseignement. Une amélioration des conditions de travail pourrait permettre au personnel enseignant de se consacrer davantage au suivi des étudiants et au personnel administratif et technique de collaborer plus efficacement au développement de l’enseignement.

    > Un salaire d’études plutôt que des droits d’inscription faramineux

    Il faut introduire un salaire étudiant qui doit permettre à chacun de suivre un enseignement supérieur, de plus en plus difficilement accessible.

    Les réformes actuelles vont renforcer cette tendance, entre autres avec la proposition de ne plus financer les diplômes de 3e cycle, ce qui obligerait les étudiants à payer tous les coûts de ces études, avec des minervals s’élevant à plusieurs milliers d’euros par an.

    > Une recherche scientifique indépendante

    Il faut mettre un terme aux ingérences croissantes des entreprises dans les recherches scientifiques universitaires. Actuellement, beaucoup d’instituts effectuent des pré-recherches à bon marché pour des multinationales.

    Un meilleur financement public permettrait aux chercheurs de travailler de façon indépendante et d’entamer des débats sur les priorités à mettre en avant pour la société en matière de recherche scientifique.

    > Organiser la lutte

    Nous appelons tous les étudiants et membres du personnel dans l’enseignement supérieur à se mobiliser avec nous contre le plan de libéralisation de VDB.

    En organisant des comités dans toutes les universités et les écoles supérieures, les étudiants et le personnel peuvent créer une dynamique pour lancer la lutte.

    Ces comités permettraient à la fois de mener la discussion sur la stratégie et le programme à mettre en avant et de mobiliser à la base pour des actions.

    Ensemble, nous pouvons couler le plan VDB!

  • Démanteler activement la Sécurité sociale

    Les mensonges de “l’Etat social actif”

    L’Etat-Providence subit une pression accrue pour s’adapter aux exigences du marché. L’une des conséquences de l’offensive néolibérale de ces dernières décennies est la baisse de recettes de la Sécurité sociale par un transfert de charges des patrons sur les épaules des travailleurs. Le capital poursuit sa quête inlassable de profits, ce qui met du même coup les gouvernements sous pression pour satisfaire les exigences du patronat. La plupart des gouvernements oeuvrent à ce processus sans avoir quoi que ce soit à y redire. Jadis, on pouvait compter sur les pouvoirs publics pour se protéger des risques sociaux comme le chômage ou la maladie; aujourd’hui, on est de plus en plus seul face à ces maux.

    Karel Mortier

    Activation?

    La notion d’”activation” des chômeurs et des minimexés est devenue un véritable leitmotiv pour les politiciens de tous bords et les journalistes. Ce serait LA solution au chômage et au financement de la Sécurité sociale. Les objectifs de cette politique manquent pourtant parfois de clarté. Le fait que le Danemark et les Etats-Unis, qui divergent totalement quant à leur vision de l’Etat-Providence, placent l’”activation” au coeur de leur politique ne rend pas les choses plus claires.

    Problèmes individuels?

    Il est toutefois possible d’en dégager les traits essentiels qui consistent à considérer le travail rémunéré comme la meilleure forme de sécurité sociale et les allocations comme une partie du problème dans la mesure où elles auraient un impact négatif sur les chômeurs et les malades !

    Le chômage et la pauvreté sont de plus en plus souvent considérés comme des problèmes individuels. La simple évocation des problèmes structurels dans la société est devenue tabou. Les gens devraient prendre leur sort en main et cesser de toujours s’en remettre à l’Etat en cas de coup dur.

    Cette tendance nous vient des Etats-Unis et du Royaume-Uni où elle se double le plus souvent d’un aspect moral. Les mères célibataires ou divorcées sont de mauvaises mères qui feraient mieux de chercher un homme plutôt que de frapper à la porte des pouvoirs publics ! Si les gens font malgré tout appel à l’Etat, celui-ci est en droit de leur demander une contre-partie. Rendre les chômeurs responsables de leur sort est de la pure hypocrisie au vu du chômage de masse qui sévit actuellement. Les chômeurs ne sont pas responsables d’un système qui n’est pas capable de procurer du travail à tout le monde.

    Selon les libéraux de tout poil (y compris les sociaux-libéraux qui se disent socialistes !), les allocations coûteraient trop cher. Cet argent serait bien mieux utilisé par les patrons. De plus, les allocations seraient une fausse solution tout en étant inefficaces sur le plan économique parce que des allocations élevées dissuaderaient les chômeurs de travailler. Résultat: un fossé de plus en plus béant partout en Europe entre le montant des allocations de chômage et celui du salaire minimum. C’est la même évolution dans notre pays mais en un peu moins marqué parce que les gouvernements préfèrent s’en prendre graduellement aux allocations en les laissant stagner par rapport à l’évolution des salaires.

    Entretemps, on peut constater que ça ne fait pas baisser le chômage pour autant. La baisse du salaire brut de larges catégories de travailleurs comme les jeunes, les chômeurs de longue durée et les travailleurs âgés n’y arrive pas davantage. Les gouvernements continuent à distribuer des cadeaux au patronat qui font à peine frémir la courbe de l’emploi.

    Cadeaux pour le patronat

    Aux centaines de millions d’euros que le patronat a reçus en cadeau via le Pacte des Générations s’ajoute aussi 8 millions pour ce qu’on appelle l’accompagnement des chômeurs. Une part encore difficile à évaluer de cette somme ne manquera pas de disparaître dans les poches des actionnaires des sociétés qui se sont positionnées sur ce nouveau “marché”. On a révélé récemment que deux sociétés hollandaises avaient reçu 4 millions (2.450 euros par chômeur) pour aider les chômeurs à trouver un emploi. D’autres sociétés leur emboîteront sans doute bientôt le pas. Le marché n’est en effet pas près d’être saturé…

    Les travailleurs doivent aujourd’hui redoubler d’efforts pour avoir droit à des allocations de plus en plus maigres. Ils ont pourtant cotisé eux-mêmes dans le passé pour cette sécurité sociale. Dans le même temps, le patronat reçoit des cadeaux supplémentaires sans la moindre contre-partie.

    Dans un Etat Social Actif, il semble que les patrons soient les seuls à pouvoir compter sur une “solidarité inconditionnelle”, à sens unique il est vrai : le leur ! N’est-il dès lors pas étrange que les syndicats cautionnent – ou au moins laissent passer – les plans du gouvernement ?

    Il faut en finir avec cette politique qui consiste à partager le chômage au lieu du travail. Les seuls qui ont à y gagner sont les patrons qui accroissent leurs profits sur le dos de la Sécurité Sociale sans la moindre obligation de créer des emplois en retour.

    Plutôt que de se limiter à arrondir les angles les plus saillants de la politique néolibérale actuelle, les syndicats devraient oeuvrer de toute urgence à une alternative.

    On ne peut en effet gagner aucune guerre en reculant sans cesse, fût-ce en bon ordre.

  • Patronat et gouvernement veulent nous bouffer tout crus! D’abord nos pensions, ensuite nos salaries

    Patronat et gouvernement veulent nous bouffer tout crus!

    A peine le Pacte des Générations était-il voté que la Banque Nationale annonçait la nécessité d’un nouveau pacte. Cette fois, ce ne sont plus nos retraites qui sont visées mais nos salaires. La Banque Nationale prétend que les salaires horaires devraient augmenter de 5,1% au cours des exercices 2006 et 2007, tandis que la FEB évoque un handicap salarial de 10% par rapport aux pays voisins.

    Els Deschoemacker

    Cette hypothèse est totalement exclue par les syndicats.. “Ce handicap de 10% n’existe pas”, déclare Cortebeeck. Les chiffres de l’Institut Allemand pour l’Economie montrent que les coûts salariaux horaires dans l’industrie belge sont plus bas qu’en Allemagne. De plus, déclare la CSC, il faut encore voir dans quelle mesure ces prévisions salariales se réaliseront d’ici la fin de l’année.

    Mais quand bien même ce handicap existerait-il, quelles en sont les causes? L’augmentation du prix des produits pétroliers joue un rôle en la matière, mais aussi les sévères mesures de modération salariale que les travailleurs allemands, pour ne citer qu’eux, ont dû encaisser. La CSC estime que si nous entrons dans cette logique en Belgique, nous entrerons dans une spirale régressive dont les travailleurs seront les victimes. Au cours des dix dernières années, le pouvoir d’achat des travailleurs a déjà baissé de plus de 2%.

    Peut-on, dès lors, insinuer que les profits des entreprises sont en danger? LA FEB et d’autres organisations d’employeurs hurlent au loup. La compétitivité de nos entreprises serait mise à mal à cause du niveau de nos salaires. Mais de qui se moquet-on?

    En 2005, les profits des banques ont doublé par rapport à 1999! En 2004, les bénéfices des entreprises hors secteur financier étaient de 26 milliards d’euros. “Et cela fait 20 ans qu’on n’a plus enregistré une telle croissance d’une année sur l’autre des bénéfices nets des entreprises ”, déclare la Banque Nationale.

    La machine de propagande des patrons et du gouvernement n’a qu’un seul but: préparer l’opinion publique à une nouvelle attaque contre son niveau de vie, à l’instar de ce qui se passe dans toute l’Union Européenne et ailleurs dans le monde, et ce dans le seul but de maximiser davantage les profits.

    …. à moins que les travailleurs ne refusent

    Nous devons opposer à la réthorique du patronat nos propres arguments. Suite à la généralisation des politiques néolibérales, on compte, à l’heure actuelle, 15% de Belges vivant dans la pauvreté. La prise de position fin 2004 contre la norme salariale et le mouvement de grève générale contre les attaques sur les fins de carrière indiquent clairement qu’une volonté de résistance existe. Cela a conduit à adoucir le Pacte des Générations de sorte que les points de désaccord les plus criants ont été aménagés afin de calmer la colère des grévistes. Cependant, si la bataille n’est pas perdue, elle n’est pas gagnée pour autant.

    L’offensive renouvelée du patronat contre les salaires le prouve de façon évidente. Le gouvernement fait machine arrière par peur d’une nouvelle confrontation. Il est fort probable que la modération salariale soit repoussée au-delà des élections communales mais nous y serons confrontés à nouveau tôt ou tard.

    Cela doit nous conduire à préparer le combat à l’intérieur des organisations syndicales mais aussi à la base en contrant les arguments du patronat de façon radicale.

    Enfin, il nous incombera également de mettre sur pied un nouveau parti politique qui défendra les intérêts des travailleurs.

  • Protestation contre les attaques sur les salaires dans les Ferries irlandais

    Le vendredi 9 décembre, plus de 100.000 personnes ont occupé les rues contre les licenciements et l’exploitation de travailleurs immigrés dans les Ferries irlandais (Irish Ferries). Il n’y a plus eu de manifestation semblable en Irlande depuis 25 ans. Ces actions sont également une expression de la colère générale qui vit depuis un certain temps en Irlande, en réaction aux attaques contre les droits et les acquis des travailleurs.

    Luk Janssens

    La protestation ne s’est pas limité à une manifestation. Toute la flotte a été immobilisée par des actions de solidarité et du personnel de bord. Les détonateurs de ces actions ont été l’annonce du remplacement du personnel et le plan visant à placer désormais la flotte sous drapeau chypriote (et instaurer des salaires chypriotes). Les membres du personnel syndiqués seraient ainsi remplacés par du personnel non-syndiqué et surout par des immigrés payés à 3,60 euros de l’heure.

    Malgré l’énorme soutien de la population, la direction syndicale a accepté le 14 décembre de signer un accord exécrable avec les Ferries irlandais, en déclarant que celui-ci était dans «les limites de la bienséance». L’accord laisse pourtant aux Ferries irlandais la possibilité de soustraiter le personnel.

    Toujours selon l’accord, les travailleurs actuellement en fonction continueront à travailler sous les même conditions. Mais les nouveaux employés recevront seulement le salaire minimum (7.65 euros par heure) et les plus mauvaises conditions de travail. Irish Ferries naviguera bien sous pavillon chypriote, et les syndicats ont promis trois ans de paix sociale.

    Malgré tout, il apparait clairement que les actions de grève et les manifestations ont conduit à ce que Irish Ferries ne puisse mener complètement à bien son programme. La proposition de payer les immigrés lituaniens 3,60 euros par heure n’est ainsi pas passée.

    Un meilleur accord était pourtant possible. A la place de renforcer leur position sur base des 100.000 manifestants; la direction syndicale n’a pas organisé de grève générale de 24 heures, mais a conclu un accord avec le patronat pour sauver le ‘partenariat social’. Cela démontre une fois de plus l’utilité et la nécessité d’organiser une opposition de gauche à l’intérieur des syndicats.

  • Partenariat avec la Poste Danoise. La Poste en de bonnes mains?

    La mi-janvier a vu La Poste belge finaliser son accord de partenariat avec le consortium constitué de la poste danoise et du groupe financier britannique CVC Capital Partners. Le consortium est désormais propriétaire de la moitié des actions moins une de La Poste. En 2003, il avait déjà souscrit une augmentation de capital de 300 millions d’euros auxquels l’Etat belge a ajouté 40 millions.

    Un correspondant

    D’après La Libre Belgique, «La Poste se retrouve assainie financièrement avec un capital de 784 millions d’euros». (LLB du 18/01/2006). Pourtant, le même journal révélait en novembre que cette augmentation de capital n’en était pas vraiment une (LLB des 10 et 11/11/2005). En effet, l’Etat belge y a vu l’occasion de se débarrasser de sa dette cumulée de 330 millions d’euros envers La Poste.

    L’Etat a négocié avec La Poste la transformation de cette dette en réduction du capital de telle sorte que le capital social de La Poste au 31 décembre 2004 restait pratiquement inchangé après la recapitalisation! Ce tour de passé-passe a permis au gouvernement de présenter un budget en équilibre et au consortium d’acquérir la moitié des parts moins une de La Poste pour 300 millions au lieu de 600 millions.

    Le même article révèle que l’accord de partenariat prévoit que la moitié du bénéfice net de La Poste sera distribué aux actionnaires en 2006 et en 2007.

    Cerise sur le gâteau: les actionnaires sont assurés de recevoir un dividende de 10 millions d’euros en 2008 quitte à les prélever sur le capital si les bénéfices sont insuffisants… Bref: ils reçoivent le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière. De plus, on sait que CVC Capital Partners ne restera que 5 ans. Le temps de ramasser le pognon et de se tirer? D’ici là, l’emploi et les conditions de travail devront suivre une courbe inverse à celle des dividendes des actionnaires.

    D’après Johnny Thijs, le patron de La Poste, l’entreprise est passée de 37.905 équivalents temps plein à 35.640 entre 2004 et 2005. Quelque 2500 personnes quitteront encore La Poste cette année. La Poste prévoit d’en engager entre 1000 et 1500 dans le même temps. Non seulement ça ne compense pas les pertes, mais les nouveaux engagés le seront sous des contrats précaires alors que la majorité des emplois perdus sont des emplois fixes. Les effectifs de La Poste devront passer sous les 30.000 en 2008.

    Le projet de contrat de gestion entre La Poste, le gouvernement et le consortium prévoit le maintien de 1300 «magasins postaux» dont seulement 589 (soit un par commune) devront être tenus par des postiers. Les autres magasins postaux pourront n’être que des “points poste” (librairies, grands magasins, gares,…) aux mains du privé ou d’autres entreprises (provisoirement) publiques.

    La mise en oeuvre de Géoroute 2 n’a pas d’autres objectifs que la compression de l’emploi. Géoroute 1 avait déjà permis de supprimer bon nombre d’emplois de facteurs en taillant dans les services de nuit et en réduisant le nombre de tournées qui sont devenues plus longues dans la majorité des cas. Géoroute 2 renforce encore l’automatisation du tri et se traduira par la perte de centaines d’emplois supplémentaires. Le service à la population s’améliore-t-il pour autant? Que du contraire! Dans de nombreux endroits, le facteur ne passe plus qu’une seule fois et souvent plus tard qu’avant.

    La lutte contre ces mesures se fait malheureusement en ordre dispersé. Les syndicats se contentent le plus souvent de «couvrir» les actions au coup par coup au lieu d’organiser un mouvement d’ensemble contre ces mesures antisociales et pour la sauvegarde de La Poste en tant que service public.

  • Gand: manifestation contre la chasse aux délégués

    A l’occasion, entre autres, du licenciement de deux délégués chez Stora Enso à Gand, une manifestation contre les atteintes aux droits syndicaux aura lieu le 7 février.

    La fin de l’année a vu une grève particulièrement tendue à l’usine de papier Stora Enso à Gand. La direction n’avait alors pas hésité à recourir aux astreintes pour faire disparaître une tente des travailleurs en grève. La fin de la grève n’a pas signifié le retour de la paix sociale. La responsable de la FGTB ne peut plus mettre les pieds dans l’entreprise, deux délégués ont été licenciés le 30 décembre (sans respecter la procédure légale) et deux délégués d’une firme de nettoyage ne peuvent plus travailler chez Stora (sinon la firme de nettoyage perd le contrat).

    Il s’agit clairement d’une grave atteinte aux droits syndicaux. On ne peut accepter le sabotage intégral de l’activité syndicale pas plus que l’ouverture d’une véritable chasse aux délégués. En outre, la FEB veut aller encore plus loin; la fédération patronale déplore dans sa note “Stratégie 2010” qu’il y a trop de travailleurs protégés qu’on ne peut pas licencier facilement. Une réplique d’ampleur et unifiée s’impose face à ces attaques. La manifestation du 7 février peut en être l’amorce.

    Rendez-vous: 7 février, 19h, Vrijdagmarkt, Gand

  • Non à la scission des Métallos FGTB

    Depuis quelques temps, des voix se font entendre au sein de la Centrale des métallos de la FGTB pour scinder la Centrale entre une aile francophone et une aile néerlandophone. La section bruxelloise serait rattachée à l’aile francophone.

    Un militant de la CMB

    Depuis que le journal Trends a “révélé” que le président de la CMB, Herwig Jorissen, avait été membre du VMO à l’âge de dix-sept ans, la Centrale est sens dessus dessous: on avait manifestement trouvé le défaut de la cuirasse. Les secrétaires francophones ont exigé la démission immédiate de Jorissen; leur attitude inflexible s’est heurtée à l’incompréhension de leurs collègues néerlandophones. Toute collaboration entre les secrétaires nationaux et provinciaux était devenue impossible. Les francophones avaient déjà exigé plus de moyens lors du Congrès statutaire d’avril 2005. On y avait décidé de tenir un Congrès extraordinaire avant la fin mars 2006. Celui-ci verra-t-il la scission du syndicat unitaire des métallos?

    La question se pose: qui a à gagner d’une scission? Les membres? Les militants? Diverses délégations syndicales ont signé une motion contre la scission, mais il semble bien que les préparatifs d’un partage des moyens financiers comme des biens mobiliers et immobiliers aient commencé en coulisses.

    Les militants seront consultés d’ici quelques semaines lors d’assemblées syndicales. Les adversaires de la scission tenteront d’y convaincre leurs collègues de voter contre la scission. A moins que les modalités de la scission ne soient déjà réglées en coulisses?

    Les militants de Caterpillar Grimbergen sont opposés à toute scission et ont démarré un weblog. Ils proclament qu’il n’y a aucune raison de scinder la CMB tant que la Sécurité sociale est une matière fédérale et tant qu’il y a des accords interprofessionnels au niveau national.

    Les militants à l’origine de l’initiative espèrent que beaucoup de délégations syndicales, de délégués, de militants et de membres publieront une motion ou une réaction sur ce weblog.

    L’adresse de ce weblog est http://samen-ensemble.blogspot.com

  • Nos salaires trop élevés?

    Après le volet des prépensions, d’autres attaques antisociales sont à prévoir. C’est au tour des salaires d’être dans la ligne de mire du gouvernement Verhofstadt II. Depuis novembre, les rapports officiels se multiplient et expliquent que l’augmentation des salaires en Belgique serait trop importante par rapport aux pays voisins.

    Xavier Dupret

    A l’agenda du patronat pour cette année figurent donc la modération salariale bien sûr, en prévision des Accords Inter-Professionels pour les années 2007 et 2008, une diminution des charges sociales, éternelle revendication patronale qui se fait sur le dos du salaire indirect des travailleurs, ou encore des attaques sur l’index, dont les fameux ALL-IN, qui signifient que si l’inflation prévue est dépassée, l’augmentation salariale est rognée en conséquence.

    L’index visé

    Pour tenter d’y voir plus clair, un retour sur l’histoire sociale récente n’est pas superflu. En 1989, la coalition PS/SP-PSC/CVP s’inquiétait déjà de la bonne santé de nos entreprises et adopta une loi prévoyant une procédure proche des pouvoirs spéciaux afin d’éviter tout dérapage salarial. En 1993, le Plan Global était adopté dans le but de satisfaire aux critères de convergence imposés par le Traité de Maastricht instituant l’Euro. Au départ, le gouvernement entendait mener à bien ces projets en négociant avec les syndicats.

    Très vite, il apparut que la base syndicale refusait l’application des dispositions du Plan. Un mouvement de grève générale s’en suivit. En dépit des mobilisations, le Plan Global fut adopté et ses effets ne tardèrent pas à se faire sentir.

    En 1994, les salaires des travailleurs belges étaient liés à un indice des prix excluant un certain nombre de produits de nécessité parmi lesquels les carburants. En 1995 et 1996, un système était aménagé afin d’éviter une croissance des salaires et traitements. Jusqu’au 23 janvier 1995 inclus, aucune nouvelle convention collective ou individuelle de travail et aucun autre accord prévoyant des augmentations de rémunération ou des avantages nouveaux pour la période 1995-1996 ne pouvaient être conclus.

    Pouvoir d’achat en baisse

    L’intense travail législatif des trois familles politiques traditionnelles belges au cours des deux dernières décennies se résume, en matière économique et sociale, à un ensemble de mesures destinées à réduire le pouvoir d’achat des travailleurs et à remettre en cause l’ensemble de leurs acquis sociaux. Pour nous faire avaler leurs couleuvres, la bourgeoisie et ses laquais nous assurent que la préservation de l’emploi passe inévitablement par un raffermissement de la profitabilité des entreprises. En y regardant d’un peu plus près, on peut soulever quelques objections.

    Baisse des salaires égale emplois?

    La littérature néolibérale nous répète que, vu la progression des échanges mondiaux dans le cadre d’un capitalisme globalisé il faut absolument baisser nos coûts salariaux. C’est à ce prix que l’emploi serait préservé dans nos pays.

    Et pourtant, la part occupée par les salaires dans le Produit Intérieur Brut belge n’a cessé de décroître. En 1980, elle équivalait à 78% pour atteindre 69% 20 ans plus tard. Cette baisse a été de 8% en moyenne pour l’ensemble de la Communauté Européenne. Mais entre-temps, le chômage a littéralement explosé.

    Autrement dit, chaque bourgeoisie nationale se sert des acquis obtenus par les travailleurs des pays voisins pour mettre la pression sur “ses” salariés et ainsi augmenter ses profits. Affirmer comme le fait le gouvernement que le maintien de l’emploi passe par le blocage des salaires est une parfaite aberration. Car la baisse des salaires dans le PIB signifie que les gains de productivité ne sont plus redistribués aux salariés, ce qui provoque la montée en puissance du secteur financier et une stagnation des investissements productifs.

    Pertes d’emplois et productivité en hausse

    Ensuite, concernant l’augmentation du chômage, en se référant aux statistiques disponibles, on voit clairement que les menaces de délocalisation ne représentent qu’une infime partie des emplois supprimés (à peine 1%). Les destructions massives d’emploi résultent essentiellement de l’augmentation de la productivité suite à l’introduction de nouveaux procédés de fabrication impliquant une plus grande pression sur les travailleurs. Ainsi, en Belgique, selon le Conseil Central de l’Economie, la productivité a augmenté au rythme de près de 4% par an entre 1980 et 2005.

    En d’autres termes, bien plus que les travailleurs des autres nations, ce sont les bourgeoisies nationales qui se posent en destructrices de l’emploi.

    Quelle réponse?

    Un nouveau Parti des Travailleurs qui revendiquerait clairement une réduction du temps de travail avec maintien des salaires et réviserait les règles fiscales afin d’imposer lourdement les plus-values mobilières, permettant ainsi de remobiliser les travailleurs et de sortir de cette spirale régressive. De cette façon et de cette façon seulement, l’histoire du Plan Global ne se répétera pas.

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