Category: Syndical

  • Le gouvernement veut mouiller les syndicats dans l'offensive sur les salaires

    Rencontre entre syndicats et patronat

    Le gouvernement a organisé ces derniers mois un premier tour de concertation avec les syndicats et le patronat pour arriver à un accord sur les salaires. En fait, il s’agit donc d’anticiper sur la concertation sur les salaires prévue pour la fin de cette année. Il faudra alors conclure un nouvel Accord Interprofessionnel (AIP).

    Karel Mortier

    Guy Verhofstadt a déclaré le 27 mars que "Les syndicats et les employeurs reconnaissent qu’il y a un problème avec la compétitivité de nos entreprises. Ils plaident aussi pour l’instauration de mécanismes de contrôle, et c’est important en cas d’inflation trop élevée. Les partenaires sociaux ne veulent pas non plus que les futures diminutions de charges soient détournées en augmentations de salaire."

    Au lieu de préparer la lutte pour les prochains mois, les dirigeants syndicaux se laissent déjà embarquer dans le raffiot néo-libéral pourri. On pouvait s’y attendre dès lors qu’ils avaient déjà accepté qu’on touche à l’index, ce qui fait que l’indexation des salaires a été différée de quelques mois. Pour compenser cet énième coup de rabot sur les salaires, les syndicats reçoivent la "promesse" qu’on va créer plus d’emplois et que les entreprises vont investir dans l’innovation.

    D’après Cortebeeck (CSC), il n’est pas question de toucher à l’index – c’est pourtant ce qu’on vient de faire – ni aux barèmes salariaux. Mais il laisse ouvertes toutes les autres pistes pour contenir les salaires. Le message qu’il envoie aux secteurs n’est pas de voir comment on peut augmenter le pouvoir d’achat des affiliés: il leur demande de s’attabler avec les patrons pour voir comment on peut contenir la hausse des salaires.

    Les patrons ne manqueront pas d’imagination pour proposer les pistes adéquates. Il semble déplacé d’évoquer les profits et les salaires exorbitants des top managers. Quel contraste avec la baisse du pouvoir d’achat de la majorité de la population… malgré la hausse de la productivité !

    Au moment même où Paul De Grauwe, économiste libéral de renom, déclare que la question des salaires trop élevés est une fable et fait sans doute partie d’un agenda caché de la FEB visant à augmenter les marges de profit des entreprises, le sommet syndical reprend à son compte une bonne part de l’agenda de la FEB et du gouvernement comme cadre des prochaines négociations intersectorielles.

    La lutte contre le Pacte des Générations est-elle en train de se répéter ? A ce moment-là aussi, Cortebeeck avait été immédiatement acquis à la nécessité de ce pacte, mais sa base l’a rappelé à l’ordre plusieurs fois. Le livre "50 mensonges sur le vieillissement" du chef du service d’étude de la CSC, Gilbert De Swert, a été totalement ignoré alors qu’il contient tant de contre-arguments pour mener la discussion.

    Aujourd’hui, même les déclarations d’un économiste libéral dont la rubrique fait autorité dans le Financial Times ne semblent pas suffire à détourner Cortebeeck du cadre de réflexion néo-libéral imposé par le gouvernement.

    Cela fait déjà trois décennies qu’on dit aux travailleurs de se serrer la ceinture en échange de plus d’emplois et de plus d’innovation. Tout ce qu’on voit, c’est un chômage qui grimpe et des conditions de travail qui se dégradent pour ceux qui ont encore un boulot. Quant aux moyens supplémentaires pour l’innovation et la formation, on les attend toujours. La Belgique continue à se signaler par de très piètres performances sur ces terrains d’après toutes les études internationales. Le seul résultat tangible de cette politique, c’est que ceux qui possèdent le capital iront de nouveau puiser dans les poches de ceux qui produisent la richesse de ce pays.

  • Résister ensemble à la nouvelle vague d’économies!!

    Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis le dernier Modèle 9. Depuis lors, la CCT 2005-06 a été approuvée, même si les syndicats ont affiché leurs divisions. Le petit SLFP/VSOA a voté pour, la CSC-Transcom contre et le plus grand syndicat s’est divisé: la CGSP francophone pour et l’ACOD néerlandophone contre. Comment cette CCT pourrait-elle être bonne pour l’ensemble du personnel? C’est le management de La Poste qui en sort grand vainqueur. Aux syndicats de La Poste: soyez solidaires pour défendre les intérêts des postiers comme il se doit!

    Modèle 9, Bulletin d’information et de discussion par et pour les postiers

    A quels pieux mensonges les postiers doivent-ils s’attendre? Georoute 2, collect 3, refocus, classification des fonctions, transport, nouveaux centres de tri, cleaning, le service paquets qui va déménager, les boîtes aux lettres qui disparaîssent… et on en passe. Nous le découvrirons bien sur le terrain. Vous le découvrez peut-être déjà!

    A quoi servent ces changements? Au bien-être du personnel? A un meilleur service à la clientèle? Sûrement pas. Lors de son arrivée à la tête de La Poste J. Thys gagnait 750.000€ , il gagnerait déjà maintenant 850.000€; il gagne plus en 1 an qu’un simple postier avec 40 ans d’ancienneté.

    Et nous, qu’est-ce qu’on reçoit en plus? Une boîte de pralines et un chèque-cadeau de Nouvel-An!

    Ne parlons même pas de ses assistants. C’est à cela que servent les réformes: à payer les managers et, depuis peu, les nouveaux partenaires privés de La Poste. A la moindre critique du fonctionnement de La Poste, J. Thys envoie une lettre à tout le monde, dans chaque boîte aux lettres de Belgique! Qui paye ces lettres? Qui en fait la commande? J.Thys?

    A-t-on besoin de réformes?

    Oui, pour abaisser la pression du travail et améliorer le service, mais pas de cette manière. Si on ne savait pas ce qu’était georoute au début, on sait à quoi s’en tenir à présent. Georoute 2 veut dire: une nouvelle adaptation des tournées, c-à-d. plus de boîtes à désservir, un sac plus lourd pour les facteurs, une plus grande pression du travail, une détérioration des conditions de travail, un moins bon service à la clientèle, une nouvelle diminution du personnel pour accroître les profits. Georoute 2 doit être appliqué avant les élections communales d’octobre.

    Et refocus…

    La direction de l’entreprise jure ses grands dieux que ‘la nouvelle poste’ a prévu une solution pour tous ses collaborateurs.

    Le programme Refocus donnerait aux membres du personnel la possibilité d’améliorer leur position au sein de l’entreprise et il y aurait plus de sécurité d’emploi pour les contractuels. Entre-temps la partie écrite de la procédure de sélection a été clôturée le 18 décembre, avec de soi-disant tests psychotechniques où les participants devaient répondre à 40 questions en… 25 minutes!

    Ce seuil d’exigence élevé promet pour l’épreuve orale qui reste encore à tenir. Toute l’”objectivité” et toute l”impartialité”, comme les fonctionnaires y sont habitués dans ce genre d’entretien, y seront-elles de mise? Ou bien le mirage ‘d’une solution pour chacun’ s’est-il déjà évanoui le 18 décembre?

    C’est un moment propice pour attirer l’attention sur nos problèmes! Et… georoute 3 pointe déjà le bout du nez. On implante Georoute 2 bureau par bureau pour empêcher une résistance et une lutte unifiées contre ces mesures. Seules des grèves générales de tout le personnel postal peuvent y mettre le holà.

    Chaque postier est concerné par ces changements. Les employés, les facteurs, les contractuels, les statutaires, les hommes, les femmes. Voilà pourquoi il faut une lutte unifiée. D’ici 5 ans, l’absentéisme à La Poste va atteindre des sommets records à cause la charge de travail chez les facteurs et les garçons de bureau, à cause du stress et de la pression du travail chez les employés. N’en doutez pas!

    Un autre grand changement, c’est Refocus. En d’autres mots: la scission mail-retail. On sait que mail est rentable et que retail est déficitaire. Quelle est la tactique actuelle lors d’une privatisation partielle des services publics? Comme vous le savez, les secteurs déficitaires restent publics et doivent subir de très lourdes restructurations, avec moins de personnel et de salaire, tandis que les secteurs rentables sont privatisés. C’est un des dangers de Refocus où la classification de fonctions réduit à néant le statut des postiers nommés. La disparition du statut fera en sorte qu’à terme il n’y aura plus que des contractuels qui travailleront à La Poste. Ils devront travailler jusqu’à 65 ans et ne seront jamais rémunérés comme un agent statutaire. Vu la pression du travail et la lourdeur de la profession, on les remplacera facilement par des agents plus jeunes qui seront moins bien rémunérés.

    Chers postiers, ne nous laissons pas aveugler par les chiffres, nous voyons bien ce qui se passe sur le terrain. Le volume de courrier a-t-il diminué? Pas ces 2 dernières années d’après “De Tijd” du 18/01/06. La Poste n’a jamais autant traité d’ENA pour la simple raison qu’elle les distribue presque gratuitement du fait qu’ils ont été repris dans l’organisation depuis georoute 1. Nous avons reçu une hausse de salaire, mais c’est nous- mêmes qui la finançons pour l’essentiel: nous étions jadis rémunérés pour les ENA. Lors des prochaines élections, ces ENA seront une très lourde charge.

    Quelle baisse de volume? Faut-il encore donner des chiffres sur les changements intervenus à La Poste? La presse nous en a déjà communiqué quelques uns:

    – moins de 30.000 membres du personnel d’ici 2008

    – 2.500 boîtes rouges qui disparaîssent

    – 589 bureaux de poste, 1 par commune, tenu par du personnel postal, tout le reste devient des points-postes (privé)

    – flexibilité accrue : les bureaux de poste ouverts le samedi et plus tard. Transport : heures plus flexibles, …etc

    – transfert des paquets de Bruxelles à Zemst

    – Automatisation accrue, quel qu’en soit le prix, du traitement du courrier, avec encore une fois des milliers d’emplois perdus à la clé

    Pourquoi nos syndicats nous laissent-ils faire grève bureau par bureau? Ce n’est qu’en résistant tous ensemble que nous pourrons obtenir des résultats et conjurer le danger qui nous menace tous. Les syndicats nous appartiennent. Interpellons nos délégués et soutenons-les pour, par exemple, exiger des assemblées générales par région de telle sorte qu’un mouvement de lutte collectif puisse démarrer. Les postières et postiers du Mouvement pour une Alternative socialiste (MAS) ont la ferme intention d’y oeuvrer! Prenez contact au 02/345 61 81 ou à LSPMAS_POST@yahoo.com! www.socialisme.be

  • Impuissant face à une multinationale?

    Licenciements à Inbev

    Vendredi 14 avril, les syndicats ont annoncé qu’ils n’allaient plus mener d’actions chez Inbev, mais que des négociations seraient engagées sur la fermeture du site à Hoegaarden. Dans le même temps, la direction d’Inbev a consulté les conseils d’entreprises, mais les résultats de ces pourparlers, ce qu’il adviendra des sites de Jupille et Louvain, n’étaient pas encore connu à l’heure de où ces lignes furent écrites.

    Peter Delsing

    Le 30 novembre, la direction d’Inbev a annoncé un plan de restructuration qui coûterait l’emploi à 232 salariés. La multinationale continue pourtant à réaliser des profits énormes, mais pas encore assez au regard de la concurrence, selon la logique perverse du capitalisme. La restructuration et le transfert du site de Hoegaarden, avec la perte de 59 emplois, s’intègre dans cette logique.

    L’annonce de la fermeture du site de Hoegaarden a provoqué une énorme colère. Une manifestation dans la ville a rassemblé quelques 3000 personnes. Les syndicats avaient la possibilité de construire sur base de cette solidarité un plan d’action dans toutes les branches d’Inbev, car il pleut des licenciements partout. Ceux-ci ont été introduits successivement afin de maintenir la division parmi les salariés repartis sur les différents sites.

    Cette tactique, Inbev l’applique sur le plan international. Quand, le 28 mars, 1500 personnes ont manifesté à Louvain, outre les délégations belges, des délégations étaient venues en solidarité d’Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, toutes unies contre les diverses restructurations au niveau international.

    Les syndicats des divers sites européens ont entre autre revendiqué d’être "informés" des "futurs licenciements". Cette manifestation aurait pu être l’occasion d’appeler à des actions de grève sur le plan européen, discutées par le personnel et orientées vers la défense de chaque emploi. Se baser uniquement sur des négociations dans le cadre du capitalisme en crise équivaut à se préparer à saigner de nouveau.

    Avec l’introduction du Pacte de Génération, la question est de savoir comment les négociations aboutiront. Les syndicats s’attendent à l’éventualité de prépensions. Est-ce ainsi que l’on peut défendre les travailleurs et leurs familles? Si le Pacte est appliqué, beaucoup ne pourront s’attendre qu’à une lettre de licenciement et au chômage.

    Les travailleurs ne sont pas impuissants face aux multinationales. Une direction syndicale combative tenterait de déveloper la solidarité dans le secteur et dans la région. Seule l’arme de la grève frappe les patrons dans leur point faible: les profits. A Jupille, les travailleurs ont fait la grève le matin pendant un certain temps, mais les syndicats dans les autres sites n’ont malheureusement pas lié cela avec un plan commun capable de lancer la contre-attaque.

    Le développement d’une force syndicale doit aller de pair avec le développement d"une alternative politique. Un parti large des travailleurs pourrait rallier les syndicalistes de combat. Un tel parti pourrait également mettre en avant la revendication de la nationalisation des entreprises en restructuration. Chaque victoire dans la lutte contre le patronat et leurs politiciens ne peut être définitivement garantie que dans une société socialiste.

  • Stop à la commercialisation de l'enseignement!

    Au tournant de la dernière décennie, la Table Ronde des Industriels européens, un des plus puissants lobbies du grand capital européen, a décidé qu’il fallait des réformes dans l’enseignement supérieur. L’enseignement supérieur, trop accessible, laissait sortir trop de diplômés. Il fallait être plus en phase avec les besoins des entreprises.

    Marijke Decamps

    En Flandre, l’américanisation de l’enseignement s’est déroulée en plusieurs phases. Il y a d’abord eu la Déclaration de Bologne uniformisant l’enseignement supérieur européen, à l’origine du système semestriel, du système des bachelors et des masters, des nouvelles dénominations des formations, du décret sur la flexibilité, de l’adaptation du système des points,… Aujourd’hui, c’est le volet financier qui est à l’ordre du jour, sous la baguette de Frank Vandenbroucke, le ministre de l’emploi et de l’enseignement.

    Cette réforme ne touchera pas que la génération actuelle d’étudiants et de personnel, elle déterminera la nature de l’enseignement supérieur pour les générations futures. Il y a là un choix de société à faire : réserver les moyens aux plus riches pour qu’ils le soient encore davantage ou bien les mettre à la disposition de la collectivité.

    Manif à Anvers couronnée de succès grâce à EGA!

    Suivant d’autres manifestations, un petit millier de manifestants ont défilé le 29 mars à Anvers à l’appel des trois syndicats, du VVS (équivalent flamand de la FEF) et d’EGA. La manif était très animée et nombre d’étudiants se sont glissés spontanément dans la délégation d’EGA. Nous avons canardé le plan Vandenbroucke et la politique néo-libérale à coups de slogans bien sentis. Après la manif, quelque 60 étudiants et membres du personnel ont participé à un meeting d’EGA pour discuter de la suite à donner au mouvement.

  • La mobilisation a commencé contre le Plan Arena

    Ce jeudi 4 mai 2006, dans les rues de Liège, s’est déroulée une manifestation étudiante de 500 personnes contre le plan Arena. Cette manifestation fut précédée de plusieurs blocages d’écoles secondaires. Le secrétaire de la fédération liégeoise du PS a reçu une délégation qui a exprimés ses revendications.

    C’est à l’appel du CEL (Comité Etudiant Liégeois) se sont mobilisés des lycéens de 6 écoles secondaires liégeoises (Athénées de Waha, Liège 1, Herstal, Flémalle, Don Bosco, Saint-Luc) contre le plan Arena.

    Pour rappel, ce plan est un « refinancement de l’école » prévu par la ministre PS de l’enseignement francophone. Il faut noter que l’état ne peut plus refinancer l’enseignement lui-même depuis le traité de Bologne en 1999. Ce projet consiste donc en un PPP (Partenariat Public Privé) c’est-à-dire que l’Etat demande aux banques d’investir de l’argent (ici 1 milliard d’euro) remboursé au taux le plus élevé (9%) sur une durée variable (ici 27 ans, ce qui nous fait un total de 2,5 milliards d’euro à rembourser…) Mais ce n’est pas tout. Seules 10 à 15% des écoles seront « refinancées »… et choisies selon le nombre d’élèves par rapport à la surface disponible. Ce ne sont donc pas nécessairement les écoles les plus défavorisées qui seront les plus rapidement refinancées !

    Enfin, il y a un vrai risque de privatisation des écoles… Les entreprises auront des droits sur les écoles rénovées tant que l’Etat ne les aura pas remboursés…

    De plus, selon Michel Daerden, ministre PS du budget wallon, « les écoles ne pourront pas rembourser elles-mêmes la dette. Il faudra donc qu’elles trouvent d’autres sources de revenus » Peut-être pensait-il a un prix d’entrée ou encore à diverses taxes sur le prêt des livres?

    L’initiative a débuté avec une pétition, qui a réuni 2.000 signatures (et qui a fini sur le bureau d’Arena, et probablement ensuite dans sa corbeille à papier) pour une véritable aide financière dans les écoles (constatant de réels problèmes de chauffage suite à l’augmentation du prix du pétrole notamment).

    Cette grève a été appliquée sur Herstal, Don Bosco et Waha, même si la dernière des trois fut la seule réelle réussite. Après un départ difficile du Jardin Botanique, réunissant les élèves de Don Bosco et Waha, nous nous sommes rendus à Liège 1, une première fois, afin de rallier davantage d’étudiants à notre cause, mais en vain, le proviseur ayant bloqué toutes les portes.

    Après un rassemblement place Saint-Lambert pour se réunir avec les élèves de Flémalle et Herstal déjà présents, nos sommes retournés à Liège 1, et cette fois, nous avons réussi à ramener une centaine de personne. Enfin, direction le siège du PS à Liège, afin de faire entendre nos revendications.

    Le CEL se repose un peu, examens obligent, mais les négociations, elles, vont bientôt commencer. Nous demandons le retrait pur et simple du plan Arena, et que l’enseignement soit refinancé réellement par l’argent public.

  • Quelle alternative face à l'austérité néolibérale?

    5-6 mai: congrès de la FGTB flamande

    Les 5 et 6 mai se tient le congrès de la FGTB flamande à Blankenberge. Le projet de texte à cette occasion est centré sur la situation économique actuelle et le marché de l’emploi. Prudamment, quelques alternatives sont mises en avant qui, à chaque fois, apparaissent bien bancales.

    Un militant FGTB

    Le texte se construit autour de la question de savoir si demain il y aura encore assez de travail et sur la manière de réagir face à la compétition croissante au niveau mondial. La FGTB flamande s’oppose à la soi-disant solution de la diminution des charges salariales. Mais ce n’est là que le premier paragraphe de l’introduction…

    Il est nécessaire d’avancer des alternatives, tout autant que d’offrir une réponse offensive aux continuelles attaques néolibérales sur nos salaires et nos conditions de travail. Mais est-ce assez de décrire cette alternative comme "une économie intélligente qui investisse en rénovation" et avec "des chances égales face au travail"?

    La logique patronale n’offre aucune alternative

    La FGTB flamande dit dans son projet de texte qu’il y a aujourd’hui toujours plus de concurrence. Les entreprises cherchent à augmenter leur part de marché et ce sur le plan mondial. A cette fin, le patronat revendique une baisse des charges salariales (aussi bien nos salaires directs qu’indirects).

    En réaction à cela, l’on trouve dans le texte que: "Concurrencer en fournissant des efforts d’austérité (sans limites) n’est pas une option pour nous, nous ne voulons pas participer à une spirale vers le bas. Ce n’est de plus pas réaliste: il est impossible de concurrencer en baissant nos salaires x fois. On ne gagne pas une part de marché seulement grâce au prix, mais également grâce au contenu. L’attractivité d’une région pour les investissements ne s’obtient pas seulement sur base de coût, mais aussi sur base de l’approvisionnement, de la créativité, de la qualité et des compétences". Ce n’est donc pas une option que de fournir des efforts d’austérité "sans limites".

    Combien d’efforts d’austérité doit-il y avoir avant que celle-ci ne soit qualifiée de "sans limites"? Pourquoi, dans la réponse à l’argumentation patronale, ne met-on pas en lumière les profits records des entreprises et les salaires des top managers au sein des entreprises publiques comme privées? Le problème du projet de texte est qu’il démarre de la logique patronale qui peut se résumer à: comment peut on entretenir les profits?

    Nous sommes ici à des kilomètres des objectifs de la FGTB. Même s’ils n’existent que sur papier, il est toujours utile de se référer à la déclaration de principes et aux statuts de la FGTB. Il y est toujours mentionné que la FGTB lutte pour "une société sans classes" et cela "par une transformation totale de la société". On se réfère là au système de démocratie ouvrière dans lequel les travailleurs décident eux-mêmes de l’orientation et de l’organisation de la production économique.

    Le projet de texte de la FGTB flamande ne cherche que des méthodes pour entretenir les profits sans pour autant toucher aux salaires des travailleurs. Arrivent ainsi les visions "d’un manque d’investissement", de la nécessité d’accroître la recherche et le développement de la part des entreprises ou encore de se diriger vers l’exportation.

    De l’emploi pour tous?

    Le problème du chômage est crucial. Comment la FGTB flamande y réagit-elle? La revendication des 32 heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires va-t-elle être le sujet d’une campagne syndicale offensive contre le chômage?

    En lisant le projet de texte, il est clair que non. Nulle part on ne parle de diminution du temps de travail. "Mobilisation de tous les acteurs autour de l’emploi", "rendez-vous", création d’une "dynamique à des différents niveaux": bien des expressions de la langue de bois ministérielle parsèment le texte, mais de propositions concrètes, aucune. La FGTB flamande soutient-elle toujours la revendication de diminution du temps de travail? Si oui, pourquoi n’en fait on pas un point d’action?

    Contre la “coopération” public-privé dans les services publics!

    Un fait remarquable dans le texte de la FGTB flamande est qu’il n’y a aucune opposition aux projets de Partenariat Public-Privé (PPP) dans les services publics. Figure seulement la revendication d’un "cadre légal" qui doit se créer, dans lequel de tels projets sont "permis". Si le texte s’exprime contre les libéralisations, il se prononce uniquement sur le secteur de l’eau. Pourquoi les autres secteurs sont-ils absents?

    Vis-à-vis de l’accompagnement des chômeurs par des entreprises privées, le texte dit que la FGTB est réservée sur ce point, mais propose d’évaluer cette expérience. "Ce n’est que si l’évaluation est positive que l’on peut parler d’un prolongement de cette expériencet". A nouveau, aucune revendication ne s’oppose radicalement à cette privatisation à peine déguisée.

    Tout est subordonné à l’objectif d’augmenter le degré d’activité. Sous le sous-titre "point de vue" est écrit en toutes lettres: "Augmenter le degré d’activité est nécessaire pour rendre notre système de sécurité sociale performant et pour garder à niveau les pensions et autres allocations". On dirait là une copie exacte de l’argumentation du gouvernement et du patronat pour le Pacte des Générations! Comment peut-on aujourd’hui retrouver cela dans un texte de la FGTB? Les arguments du mouvement contre le Pacte des Générations sont-ils déjà oubliés?

    “Travailler aux compétences”

    Sous ce titre, une partie du projet de texte parle, entre autres, de l’enseignement. L’idée développée est qu’une position concurrentielle peut être sécurisée sur base des compétences des travailleurs. Par conséquent, l’enseignement est important et surtout "l’adaptation de l’enseignement au marché du travail".

    On essaye de ne pas trop fâcher les membres de la CGSP-Enseignement en réclamant une "réforme de structure". Plus de moyens sont-ils revendiqués? Et cela sur base d’un mouvement dans l’enseignement avec le soutien des autres secteurs? Non, la réforme de structure se limite à la mention que l’enseignement "ne peut pas être sélectif, mais doit développer tous les talents". Bien d’accord, mais comment arracher cela?

    Il faut une opposition contre les positions du sommet de la FGTB

    Il faut repousser les points de vue du sommet de la FGTB exprimés dans ce projet de texte. Nous ne pouvons pas laisser passer cela! C’est d’un point de vue alternatif qui part des intérêts des travailleurs dont nous avons besoin, de véritables solutions comme la semaine de 32 heures sans perte de salaire, l’arrêt des privatisations, plus de moyens publics pour l’enseignement,… Et c’est à partir de cette lutte sur ces revendications que pourra se construire une alternative socialiste.

  • "La CMB est unie, indivisible et solidaire"

    Cette phrase va-t-elle bientôt disparaître des statuts de la Centrale des Métallurgistes de Belgique (CMB) de la FGTB? Quand le congrès extraordinaire se sera déroulé les 20 et 21 avril, la scission de la CMB sera à l’ordre du jour. Ce n’est plus ici qu’une " formalité " à respecter. La discussion sur la repartition des biens (bâtiments, moyens financiers,…) est déjà en cours depuis un bon moment. A l’heure où ce journal est rédigé, le résultat du congrès n’est pas encore connu. Si oui ou non la scission aura été obtenue ou si la base aura réussi à la ralentir ne change en rien notre point de vue: nous nous opposons résolument à cette scission!

    Par une militante FGTB

    Une scission aurait donc lieu en deux entités flamande et wallonne. La question difficile est celle de la section de Bruxelles, qui compte autant de membres flamands que wallons en son sein. Que ferait la direction de la Centrale des Métallos lors d’une restructuration de VW à Forest?

    Une coupole serait créée afin de se mettre en ordre avec les statuts de la FGTB qui stipulent que seule une centrale fédérale par secteur peut être reconnue.

    Les différences économiques, sociales et politiques entre la Wallonie et la Flandre sont mises en avant afin de justifier cette scission. Nous devons être conscients du fait que ces différences, de même que celles entre les traditions syndicales des différentes parties du pays, existent. Cela n’est pas le point faible, mais justement la force des syndicats.

    Mais la véritable motivation à la scission est la lutte intestine pour le pouvoir au sein de la direction syndicale. Dans le passé, cela a mené à la formation d’ailes régionales au sein de la CGSP et même à une scission totale de la Centrale des Employés de la CSC entre la CNE francophone et la LBC flamande.

    Beaucoup de délégations, de délégués et de militants syndicaux des différentes sections et centrales se sont prononcés contre la scission de la CMB. Sur le site www.splitsing.blogspot.com, un millier de personnes ont voté, dont 84,7% contre la scission. Il ne faut pas être un génie pour savoir que nous sommes plus forts unis.

    Il est tout de même très probable qu’une scission sera votée au congrès. Pourquoi cela? Les 400 délégués qui assisteront au congrès ne sont pas élus dans des assemblées générales. Souvent, les délégués sont désignés par les permanents et ne représentent qu’eux-mêmes.

    Le vrai problème de la FGTB-Métal, et des trois syndicats de manière générale, est le manque de démocratie! Le manque de participation de la base laisse les coudées franches à la bureaucratie qui veut se maintenir et ne représente que ses propres interêts.

    Face à cela, nous avançons que les secrétaires et les délégués doivent être élus démocratiquement et révocables de leur fonction à tout instant. En outre, ils ne devraient pas gagner plus que le salaire moyen des membres qu’ils représentent. Les 160.000 membres de la CMB devraient pouvoir se prononcer sur la scission de leur syndicat. Ils devraient être informés lors d’assemblées générales sur le lieu de travail pendant les heures de travail, puis pouvoir voter. Les syndicalistes devraient élire leurs représentants au congrès national lors d’assemblées générales de membres par entreprise ou par section.

    Délégués et militants combatifs doivent s’unir afin d’organiser la lutte au sein des syndicats de façon structurée. Ensemble, nous pouvons gagner la lutte contre le patronat et le gouvernement. Si, par contre, nous sommes tous divisés, nous sommes plus faibles

  • 2.000 à battre le pavé contre le plan de financement de Vandenbroucke

    Dans un article précédent, nous avions déjà détaillé le contenu du plan de financement de Vandenbroucke pour l’enseignement supérieur en Flandre. Lors du lancement du plan, Vandenbroucke était absolument convaincu que ni les organisations d’étudiants ni les syndicats ne seraient capables de mobiliser. Aujourd’hui, il doit déchanter. La manif du 16 mars a inauguré toute une série de manifestations régionales. On avait espéré 500 participants à Bruxelles. Finalement, ils étaient plus de 2.000 à s’opposer publiquement à ce nouveau décret de financement pour l’enseignement supérieur.

    Stefanie Lagae

    Cette manifestation résultait de la pression exercée par la délégation FGTB et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA – organisation étudiante du MAS) représentés au conseil social à la VUB. Le délégué principal de la VUB est d’ailleurs membre du Mouvement pour une Alternative Socialiste. A la VUB, une action de protestation contre ce plan était nécessaire. Vandenbroucke affirme que son plan ne sera d’application qu’à partir de 2008. Il espère ainsi que les institutions vont appliquer par elles-mêmes les mesures d’assainissements. Nous devons résister!

    Le succès de la manifestation démontre une grande colère suite à ces attaques sur un secteur déjà sous-financé depuis des années. Le budget pour l’enseignement supérieur en Flandre est de 1,15 milliard d’€ alors que Dexia a réalisé, cette année, un profit de 1,2 milliard d’€.

    Vandenbroucke choisit carrément de tourner le dos à la ‘démocratisation’. L’enseignement n’est plus pour lui un droit pour tous, ni un moyen de réalisation des talents de chacun(e) mais une marchandise au service des entreprises et du marché du travail. Il se réfère aux accords AGCS (Accord Général sur la Commerce de Services) pour expliquer la nécessité de ce plan. L’AGCS est une directive néolibérale de l’OMC (Organisation Mondiale de Commerce) qui vise à la privatisation des services. C’est de là que vient le concept de financement « output » (déterminé par le nombre de diplômes et de doctorats au lieu du nombre d’étudiants). En clair, à l’avenir, les institutions auront à chercher des moyens dans le secteur privé et reporter les coûts sur l’étudiant.

    Grâce à notre action, la discussion sur le plan Vandenbroucke a été abordée pour la première fois dans la presse. Le ministre de l’enseignement flamand se sent déjà poussé à faire marche arrière et a déclaré ne pas “être marié avec ce plan”… Mais ce n’est pas encore gagné. La presse n’a certainement pas clarifié ce débat. Ils ont donné l’impression que seules les institutions de Bruxelles seraient perdantes et que le budget global pour l’enseignement ne diminuerait pas. C’était jouer le jeu de Vandenbroucke qui voulait diviser pour mieux régner. La presse affirmait également que «la qualité de l’enseignement souffrirait du financement “output” puisque les institutions seraient incitées à diminuer la qualité de l’enseignement en bradant les conditions d’obtention des diplômes”.

    Les membres du personnel et les étudiants présents à la manif du 16 mars ont prouvé avoir une meilleure compréhension des conséquences de ce plan. En revendiquant “plus de moyens pour l’enseignement et la recherche” ou encore “7% (voire plus) du produit intérieur brut pour l’enseignement”, ils ont démontré que non seulement ils rejettent ce plan, mais qu’en plus, ils veulent mettre en avant des revendications offensives. Ils ont clairement fait savoir que les institutions ne désirent pas entrer en compétition pour un morceau de gâteau mais qu’elles sont prêtes à se battre pour le contrôle de toute la boulangerie.

    On en a assez du sous-financement structurel! De nouvelles manifestations suivent, celle de Bruxelles, à Anvers le 29 mars et à Gand le 27 avril. A la rentrée prochaine (probablement en octobre), nous projetons d’organiser une manifestation à Louvain. Il faut détruire l’illusion que les étudiants de Louvain sont d’accord avec le plan. L’organisation d’une grande manifestation nationale est envisagée pour revendiquer « 7% du PIB pour l’enseignement!»

    Il est de plus en plus clair que notre génération devra lutter pour son avenir. Aujourd’hui, 1 jeune sur 8 n’a pas de diplôme du tout. Un enseignement supérieur plus élitiste, l’objectif du plan Vandenbroucke, va encore aggraver la situation alors que Vandenbroucke lui-même admet qu’un diplôme est plus que jamais important. L’enseignement supérieur francophone est également menacé par de nouvelles économies. Le mercredi 22 mars, une manifestation s’est déroulée contre le nouveau décret de la ministre Simonet qui veut introduire des quotas pour les étudiants étrangers afin de diminuer les budgets des institutions francophones (voir article ci-contre).

    A toutes ces attaques, mais aussi celles sur les pensions, les salaires, les allocations, nous devons répondre unitairement! Tout les acquis obtenus par les luttes passées sont visés aujourd’hui par la politique néo-libérale. Les Etudiants de Gauche Actifs veulent unifier la résistance et la lier aux luttes des travailleurs. Ne restez pas sur le côté: adhérez à EGA et rejoignez la lutte pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous!

    Visitez le site Web des Etudiants de Gauche Actifs!

  • La douche froide de l’enseignement

    Notre ministre de l’enseignement, Marie Arena, a rendu récemment public son Contrat pour l’Ecole. A côté des mesures qui concernent l’organisation des cours et des programmes, la Grande Dame de l’Education a décidé de rénover nos écoles. Elle prévoit 3 milliards d’euros d’investissements dans les bâtiments scolaires sur 27 ans, tous réseaux confondus. Merveilleux!

    Elise de Battice

    Mais qui est la poule aux oeufs d’or qui va financer tout cela ? Il s’agit du PPP ou Partenariat Privé-Public. Pourquoi cela ? Parce que la Communauté française ne peut pas lever ses propres impôts. Elle va donc passer un contrat d’une durée de 27 ans, avec une société regroupant des partenaires privés (essentiellement des banques) qui devraient apporter les fonds nécessaires à la rénovation d’environ 10 à 15 % des écoles. Non sans risques. Le premier, c’est que pour attirer le privé, il va falloir lui assurer des intérêts plus gros que ce qu’il recevrait ailleurs. Résultat : pour réussir à emprunter 1 milliard d’euros auprès des banques à un taux surévalué, il faudra rembourser jusqu’à 2033 plus de 2 milliards en comptant les intérêts!

    Le deuxième risque, c’est que ces partenaires privés deviendront en quelque sorte les actionnaires des bâtiments scolaires, un peu comme on l’est d’une entreprise. Cela entraînerait donc un risque de mainmise sur le budget de l’enseignement, ce qui pourrait avoir à l’avenir de graves conséquences, comme peutêtre la remise en cause de la gratuité de l’enseignement. Les écoles finiront-elles par devoir être aussi rentables que des entreprises?

    Visitez le site Web des Etudiants de Gauche Actifs!

  • SNCB: Projet d’accord insuffisant

    Un accord social pour 2006-2007 vient d’être conclu entre la direction du groupe SNCB et les syndicats. Dans les semaines qui viennent, la base devra donner son avis. Et s’il y a des points positifs, il y a aussi pas mal d’insuffisances dans ce projet…

    Par un correspondant

    Le premier point positif, c’est le maintien de l’emploi à 36.696 équivalents temps plein au 1er janvier 2008, ce qui signifie l’embauche de 2.500 nouveaux travailleurs pour remplacer ceux qui partiront en pension. Le deuxième, c’est l’octroi de la gratuité des frais d’hospitalisation à tous les cheminots, actifs et prépensionnés, et aux membres de leur famille. Ce sont 150.000 personnes qui bénéficieront ainsi de cette assurance hospitalisation qui représente 10 millions d’euros.

    Mais cet accord est loin de régler tous les problèmes. Remplacer les pensionnés, c’est bien. Mais cela ne suffira pas. Ces dernières années, on a perdu 5.000 emplois pendant que la productivité augmentait de plus de 25% ! On doit faire plus de boulot avec moins de monde. Et c’est la foire chaque fois qu’on veut prendre un jour de congé parce qu’on ne trouve pas de remplaçant. Résultat : il y a des milliers de jours de congé de retard. Un autre gros problème, c’est qu’il n’y a rien dans cet accord pour garantir que les travaux dits « non ferroviaires » (en particulier le nettoyage) resteront effectués par du personnel SNCB et pas confiés à des sous-traitants. Enfin, rien n’est prévu pour ceux qui veulent passer en 4/5 ou à mi-temps parce qu’à 50 ans, ils ont le dos cassé ou qu’ils ne parviennent plus à récupérer.

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