Category: Social

  • La fabrique de l’opinion

    L’encre du texte de la déclaration de politique générale n’était pas encore sèche que les directions des grands syndicats se sont empressées de l’encenser. Tout le gratin de ceux qui comptent (éditorialistes, intellectuels médiatiques, leader d’opinion,…) ont acclamé Van Rompuy comme jadis, la foule acclamait le magicien Houddini.

    Par Alain (Namur)

    À son époque, ce célèbre magicien avait réussi à faire disparaitre un éléphant devant une foule médusée. Van Rompuy en a fait autant, toutes proportions gardées, en faisant disparaitre un déficit de 25 milliards et en réussissant à maintenir la paix sociale! Le grand magicien, nous parlons ici de Houdini, avait un truc… Van Rompuy en a quelques uns aussi… Le but de cet article est de montrer quelques «trucs et ficelles» utilisées pour fabriquer le consentement. Autrement dit, comment l’idéologie de la bourgeoisie opère pour se rendre idéologie dominante.

    Dans toute société, l’idéologie et la culture sont en fonction des intérêts de la classe dominante. L’une des tâches de l’idéologie est de produire un discours cohérent qui permet le maintient des grandes structures de la société (ici, le maintient du système d’exploitation de la classe des travailleurs). La crise économique a eu, outre ses effets sur les conditions objectives, un effet sur la conscience des masses. Pour partie, la classe ouvrière a bien entrevu le rôle des banques et de la dérégulation à tout crin dans la crise actuelle. De plus en plus de gens tirent des conclusions anticapitalistes, ce qui se reflète aussi dans le slogan de la campagne de la FGTB wallonne: Le capitalisme nuit gravement à la santé (voir notre article à ce sujet).

    Dans cette configuration, il était difficile de faire passer un budget d’austérité de manière frontale. Il a fallu mettre en œuvre toute les forces de propagande pro-système. Il est important pour tous les militants réellement socialistes et, de manière générale, pour tous ceux qui luttent contre le système capitaliste, d’analyser les mécanismes mis en œuvre pour faire passer les désirs et intérêts de l’idéologie dominante. Nous aborderons ici trois grands mécanismes qui concourent à la production de l’idéologie dominante, mais il en existe d’autres non moins importants (comme le contrôle sur l’enseignement):

    • La proximité sociologique et idéologique entre les gens de la presse, les intellectuels, les cadres et la classe dominante actuelle, la bourgeoisie.
    • Les techniques modernes de production de l’information
    • La manipulation par les techniques de communications

    .

    1. La proximité sociologique et idéologique:

    «Le discours dominant doit son efficacité proprement symbolique au fait qu’il n’exclut ni les divergences ni les discordances.» (La production de l’idéologie dominante, P. Bourdieu).

    La classe dominante actuelle a été acculée par la lutte des classes à accorder certaines concessions. Ces concessions essentiellement matérielle dans l’immédiat après guerre mais, après ’68, les concessions ont aussi été sociétales. Ensuite, avec la phase néolibérale de l’économie, le discours dominant est peu à peu devenu hégémonique. Avec l’écrasement de la lutte des mineurs en Angleterre et la défaite des aiguilleurs du ciel aux USA dans les années ’80, la bourgeoisie a pu déployer les voiles. Avec la chute de l’URSS et l’idée qu’un autre système était possible, les années ’90 ont été pour la propagande bourgeoise un point culminant. La fameuse formule ‘TINA’ (There Is No Alternative, il n’y a pas d’alternative) résume l’état du rapport de forces qui s’est instauré. Dans cette période, avec la diminution du niveau de conscience de classe et le reflux des luttes, de plus en plus d’enjeux stratégiques ont été dépolitisés. Cela a donné lieu au niveau politique à une technicisation des affaires publiques.

    Actuellement, dans les affaires communales, il n’est pas important d’être de tel ou tel parti mais bien d’être vu comme un bon gestionnaire. Ceci a comme effet d’éloigner encore plus les gens de la politique. Il y a comme un complexe d’infériorité de la part de la classe des travailleurs qui laisse le soin à des experts et à des technocrates d’administrer des dossiers devenus soi disant apolitiques.

    À l’heure actuelle, si on suit la vie politique, si on lit la presse, on ne peut pas douter de la diversité d’opinions qui s’expriment ça et là. À ceci près que cette diversité d’opinion va dans la direction du discours dominant, à quelques nuances près. On peut constater cela à l’ensemble de ‘lieux communs’ qui se retrouvent dans les différents discours.

    Comme exemple, on peut prendre la notion de budget de l’Etat. La science économique actuelle a été pensée en excluant toute forme de changement radical. Le point de départ, le cadre du paradigme de la science économique, c’est le système capitaliste considéré par d’aucun comme immuable et lié à la nature humaine. Passée cette erreur, le cadre de la pensée économique dominante est cohérent. Ainsi, la discussion actuelle sur le budget est révélatrice. Pour tous les commentateurs, il est essentiel d’avoir un budget à l’équilibre. Ceci nécessite donc des efforts de tous les secteurs, toutefois il faut veiller à ne pas faire fuir l’investisseur et à protéger l’attractivité de la Belgique… Ceci et quelque autres poncifs, justifie pour beaucoup le fait que la classe ouvrière doit payer la crise capitaliste.

    L’intégration de ces lieux communs se fait dans les écoles où l’on forme l’élite dirigeante (les universités, écoles de gestions). Quand on analyse la structure de notre système d’éducation, on peut comprendre l’homogénéisation de la pensée chez les élites. Avec un enseignement fortement inégalitaire et élitiste, ceux qui se retrouvent dans les universités et les lieux où l’on va former les cadres relais de la bourgeoisie sont issus d’un processus de sélection très fin. Il est très peu probable de trouver des membres de la classe ouvrière traditionnelle. On peut par contre rencontrer les couches intermédiaires de la société: les enfants de la petite bourgeoisie, les enfants des couches favorisées du salariat (favorisées par un capital matériel ou intellectuel et culturel). Les gens qui en arrivent là ont déjà intégré les codes, les habitudes et les schémas de pensée de la classe dirigeante. Ces gens se retrouvent dans des lieux où la pensée est tellement homogène qu’elle en devient apolitique. Ils peuvent après draper cet apolitisme comme gage scientifique de l’objectivité.

    Ceci peut s’avérer très pratique: lors d’un débat télévisé pré-electoral, on invite un homme dit de gauche qui a le même cursus que sont contradicteur, un homme de droite, un vrai celui-là, qui se dit du centre ou du centre droit. Afin d’objectiver le débat et donner un semblant de hauteur, aussi pour compter les points, on invite un intellectuel qui enseigne dans un de ces lieux ou l’homme politique de gauche comme de droite a été enseigné… la boucle est bouclée. Personne ne peut attaquer le journalisme de parti pris ni le professeur d’université, le titre d’expert conférant aussi à celui qui le porte une aura quasi religieuse.

    Un autre élément qui n’est pas négligeable est le cloisonnement géographique, mais aussi culturel et occupationnel des élites dirigeantes. Avec leur capital matériel et culturel, les élites ne se mêlent pas souvent à la masse. Ils sont souvent de grands consommateurs culturels. Ceci a un double effet symbolique: les dirigeants se sentent légitimés par leur apparente supériorité intellectuelle et culturelle sur les masses, les masses consentent plus facilement à obéir à des élites si elles leurs semblent détenir des infos et des savoirs qui leurs sont inaccessible.

    2.La production de l’information

    La démocratie rime pour certains avec liberté de presse (c’est un peu l’antienne de Reporters Sans Frontières). Mais lorsque que l’on entend liberté de presse, bien souvent on parle de liberté vis-à-vis de l’État et non vis-à-vis des intérêts du monde financier. L’information est devenue un produit d’appel qui a comme fonction de faire venir les annonces publicitaires. Afin de ne pas faire fuir l’annonceur, il faut bien consentir à plier les faits, qui sont têtus, aux intérêts de la classe dominante.

    «Pour obtenir d’avantage de contrats publicitaires, il faut des lecteurs appartenant à tous les horizons politiques. La réponse donnée par les éditeurs fut de mettre au point une technique fondée sur la ‘doctrine de l’objectivité’, ce qui conduit à transformer la presse américaine en une expression neutre de l’idéologie de l’establishement». (Citation reprise du livre de M. Bénilde, On achète bien les cerveaux).

    Le travail à ‘coup de buzz’

    Afin d’obtenir la primeur sur l’info et se distinguer de ses concurrents, les différents journaux traquent les unes. Les journalistes sont à la recherche de l’information sensationnelle. Avec les techniques de production en flux tendu on ne prendra pas le temps de vérifier l’info et on aura tendance à faire d’un épi-phénomène un buzz médiatique.

    Les conseillers en communications des hommes et femmes politiques l’ont bien compris. C’est au premier qui se répandra en confidences, dans la presse. Certains politiques pour rester présents dans le paysage médiatique, sortent en vitesse de croisière une exclu par semaine. Les fuites de documents confidentiels sont souvent organisées par les spins doctor des politiciens. C’est un contrat tacite gagnant-gagnant, le journaliste n’a plus besoin de chercher l’info, ça prend du temps et de l’argent, l’info lui tombe dans les bras; les politiciens peuvent contrôler leur communication et s’assurer que le message qui passera ne sera pas trop critique.

    Prenons notre magicien Van Rompuy, il a réussi a faire avaler une austérité comme on avale une cuillère de sirop. Le plan communication a cependant été très bien travaillé: après avoir annoncé un budget impossible, un État en faillite, chaque ministre est sorti avec sa petite solution, sa vision des choses, pendant presque un mois, on a entendu des exclusives sur ce que pensaient faire tel ou tel ministre. Les journalistes font leurs choux gras lorsqu’ils titrent sur l’augmentation du diésel de 0,20 euros et les politiciens peuvent tester l’effet de telle ou telle mesure sur la population. Après une période anarchique et une polarisation du discours est venu le WE de négociation où aucune info n’a plus filtré pour déboucher sur le budget en l’état et encore une fois chaque ministre qui tire ses marrons du feu.

    La construction du texte

    Lorsque l’on analyse de manière globale un texte journalistique, on peut en dégager quatre éléments: le titre, le chapeau, le corps et la conclusion. Il est de coutume pour les journalistes de faire un titre qui attire l’attention, quitte à tordre un peu les faits. Au besoin, on nuancera dans le chapeau et dans le corps du texte. Généralement, quand le lecteur lit, il retient bien souvent le titre, le début du texte et sa conclusion, c’est malheureusement là qu’on trouve le contenu le plus fortement idéologiquement connotés.

    Pour le budget on peut prendre en exemple la une du soir du 13 octobre 2009: «Les banques paieront 1,4 milliards en trois ans». En apparence, il s’agit de l’énoncé pur et simple, sauf que si l’on va plus loin, on se rend compte qu’au final c’est le client qui probablement réglera la facture.

    La hiérarchisation de l’information.

    Plusieurs lois sont enseignées dans les écoles de journalisme genre: dix morts à dix kilomètres sont plus importants que dix milles morts à mille kilomètres… Il y a aussi le fait que pour la presse écrite, ceux qui achètent le journal, en particulier la presse de référence, sont généralement ceux que l’on catégorise comme les catégories socioprofessionnelles supérieures. Les journaux ayant depuis longtemps constaté cela (étude de marchés, sondages…), les rédactions ajustent leur contenu en fonction de l’intérêt supposé de leur lecteur. Ainsi, on peut se dire qu’un cadre ou un intellectuel sera plus intéressé de savoir si oui ou non la classe politique et le roi doivent se rendre au pied de Benoit seize, malgré la séparation de l’église et l’Etat, malgré la sacro-sainte laicïté, malgré la neutralité…

    L’Info-spectacle

    La politique, c’est bien connu c’est rébarbatif. Afin d’attirer l’audimat et donc l’annonceur, il faut arriver à susciter l’intérêt. Mais comment faire pour éveiller l’envie d’écouter des protagonistes qui en gros disent la même chose, qui sont souvent les mêmes ou fils de,…

    Il faut scénariser l’info. Les Anglais appellent ça l’infotainment ou l’entertaintic. Un mixte entre politique et divertissement. Cela donne naissance à des débat ou la confrontation de personne à personne s’efface au profit d’arrangements plus ludiques où l’agencement plateau et la construction de l’émission est souvent l’objet de recherches affinées (Bye Bye Belguim, par exemple…).

    Une autre manière de susciter le débat est de l’hyperboliser. En renforçant les contradictions entre les protagonistes, on obtient des échanges plus vifs et acérés qui peuvent tourner, Ô grâce, au pugilat. Comme mentionné plus haut, la plupart des ayant voix sont généralement d’accord sur le fond, plus précisément sur la superstructure, il faut alors faire état des micro-différenciations qui existent entre différentes tendances de l’idéologie dominante.

    La fin des discussion sur le budget a été témoin d’un de ces débats surréalistes qui sont l’œuvre de ce mécanisme: la guerre sémantique qui a opposé austérité (les libéraux, Vanhengel en tête) et la rigueur (les socialistes et Onkelinkx). À noter que la différence entre austérité et rigueur, c’est plus une question de style, mais au final les travailleurs seront les victimes de la crise qu’ils devront payer quelque soit le terme choisi pour désigner cette politique en faveur de la classe dominante.

    3. La manipulation mentale

    On a décrit sommairement quelques mécanismes qui expliquaient comment se produisaient l’idéologie dominante, comment elle se renforçait et comment les élites bourgeoises et les couches intermédiaires de la société la fabriquaient dans leur journaux et leurs outils de propagandes. Il nous reste encore à expliquer pourquoi la classe ouvrière, dont les intérêts sont de manière rédhibitoire, opposés aux intérêts des capitalistes, est polluée par les idées conservatrice et réactionnaire des dirigeants.

    Georges Orwell a écrit dans son livre 1984 que «64.000 répétitions font une vérité!». En effet, pour qu’une information soit retenue par le cerveau humain, elle doit passer par la mémoire immédiate, la mémoire de travail et au final la mémoire à long terme. Pour qu’une info soit stockée et participe alors au système de croyance cognitive, il faut que celle-ci ait du sens et de la pertinence. L’ensemble de l’enseignement que nous avons de l’école dans les cours de science sociale, mais de manière générale l’idéologie dominante auquel tout individu est confronté de sa naissance à sa mort aide à donner sens et pertinence aux infos émises, même quand elles sont fausses. Afin de faciliter la rétention, la répétition est un moyen qui permet au cerveau de retraiter l’information. La multiplication des canaux qui répètent et ânonnent le point de vue de la bourgeoisie participe à ce mécanisme.La surcharge cognitive

    Lorsque le cerveau reçoit trop d’informations à traiter, un moment, il sature. Une partie des nouvelles informations n’est donc plus assimilable ou assimilée. A l’heure actuelle, il y a en fait trop d’information et pas assez de temps pour les analyser de manière critiques. Les gens n’ont pas le temps de confronter l’information à leur système de croyance cognitive.

    Sur le budget, pendant un mois, tout et son contraire a été dit si bien que même un chat n’y aurait pas retrouvé ses petits. C’est une manière de désinformer comme une autre. Pour les médias dominants, restreindre l’information est dangereux car considéré comme anti-démocratique par les masses, il faut donc jouer la saturation et la surcharge pour exactement le même effet.

    Problème d’inférence logique

    L’inférence logique, c’est une aptitude qui consiste à déduire une info ou à tirer une conclusion à partir d’information donnée, c’est en gros la capacité de lire entre les lignes. Il n’est pas toujours aisé de procéder à l’inférence logique, dans un monde idéal, la presse devrait nous aider à décoder l’information brute. Néanmoins, avec le postulat de l’objectivité, elle laisse ce travail à l’audimat en évitant ainsi de prendre position et de froisser une partie de l’audimat et l’entièreté des milieux de pouvoir.

    Pour le budget, on nous annonce qu’en 2010 et en 2011 on va payer en moyenne 3,3 milliards d’euros sur 25 milliards, l’équilibre étant pour 2015. Cela fait donc 6,6 milliards. Mais entre 2012 et 2015, il n’est pas précisé qu’on réglera le solde. En fait, le tour de passe de Van Rompuy tient essentiellement au saucissonnage. On ne répète pas souvent que 2011 étant une année électorale la conclusion qui s’impose c’est que ce gouvernement qu’on nous présente comme responsable a en réalité botté en touche afin de préparer dès maintenant sa campagne et maintenir ses petits postes.

    La technique de l’ascenseur émotionnel

    Les experts en marketing l’ont bien compris. Un papier à l’essuie glace de la voiture fait penser au PV. Outre le fait de capter l’attention, lorsque l’on se rend compte que c’est une pub, soulagée par le fait qu’on n’est pas verbalisé, on a tendance à être plus réceptif au message publicitaire. Les politiques ont arrangé un peu le truc: tu annonce un truc immense, genre bain de sang social ou de manière sectorielle, tu annonces aux profs qu’on va bien les faire cracher. Les gens montent, enragent, se mobilisent, partent à l’action… Avant que cela ne chauffe de trop, tu dis que tu vas faire des efforts revoir ta copie. Après avoir fait semblant de travailler jours et nuits, tu annonces un jour avec une mine fatiguée les mesures auxquelles tu pensais pouvoir arriver aidée par des directions syndicales qui n’aiment pas trop la révolte, encore moins la révolution, tu peux faire passer tes mesures en te faisant passer pour quelqu’un de responsable de ferme mais qui sait négocier

    Les problèmes de représentations mentales

    Le système de croyance cognitive agit comme un ensemble de représentations mentales. Lorsque nous sommes confrontés à une nouvelle connaissance. Si celle-ci est en désaccord avec nos représentations mentales, nous sommes en état de conflit sociocognitif.

    Si on parle de budget à un citoyen lambda, il va directement faire la comparaison avec le budget de son ménage: je dépense ce que le fruit de mon travail me permet de dépenser. Si je vis au dessus de mes moyens je dois me restreindre. Ajouter à cela la vieille expression patriarcale de la gestion en «bon père de famille» et on peut voir la facilité avec lesquels les gouvernants font payer la crise aux masses. En profitant de la représentation mentale de la majorité des gens, l’idéologie dominante avance ses intérêts.

    À ce niveau, il faut noter que le rôle d’un parti défendant réellement la classe des travailleurs est essentiel pour contre argumenter face à la classe bourgeoise. L’avantage des marxistes est ainsi d’être armés d’une théorie qui en tout point s’éloigne de la propagande bourgeoise. Il faut veiller cependant à gagner la confiance des masses afin que celles-ci traverse les conflits sociocognitifs. Armée de perspectives justes et avec un travail de propagande et de participation aux luttes, on pourra augmenter l’autorité d’un parti des travailleurs et d’un parti révolutionnaire.

    Pour finir sur ce point, il faut se rappeler une chose essentielle, les arguments dialectiques sont une chose, mais la lutte de la classe des travailleurs pour défendre ses intérêts reste la meilleure école. C’est dans la lutte que le niveau de conscience s’élève. C’est dans la lutte que les travailleurs apprennent le mieux. Parce que dans le cadre de la lutte, les représentations mentales des travailleurs sont testées de manières globales, ce qui fait naitre des nouveaux conflits sociocognitifs qui sont à même d’amener à la construction de nouveau savoir. Cela dépend de la direction qui est à la tête des masses…

    L’émotionnel

    Le cerveau a tendance à se focaliser sur les informations qui concerne la survie en premier lieu et ensuite sur les informations liées aux émotions. Lorsque Di Rupo a fait sa sortie sur le bain de sang social, il a habilement joué sur la peur de l’ensemble de la classe ouvrière d’une politique ouvertement de droite qui attaquerait tout les acquis sociaux.

    Il arrive parfois que l’on soit submergé par nos émotions. Sans trop entrer dans les détails du fonctionnement du cerveau. Un trop plein d’émotions empêche la partie du cerveau qui gère les aspects rationnels de fonctionner. Cela donne lieu à d’importante possibilité de manipulation utilisées dans la pub, dans la politique et le management sous la forme du «storytelling». Obama est passé maitre dans l’art de raconter une histoire commune qui mobilise des aspects émotionnels forts qui permet de mobiliser les gens à sa cause.

    Conclusion

    Il n’était pas question ici de faire l’état des lieux complet de la question de la production de l’idéologie dominante, mais de montrer quelques trucs et ficelles qui ont permis au premier ministre une habile manœuvre au service de la classe dominante pour faire passer son budget.

    Ce résumé montre à quel point aujourd’hui nous avons besoin d’une presse ouvrière et de militants révolutionnaires bien formés afin de résister à toute la pression de la société bourgeoise.

  • Allemagne: 50.000 manifestants contre la “mafia de l’atome”

    Samedi dernier, plus de 50.000 personnes ont défilé dans les rues de Berlin contre l’utilisation de l’énergie nucléaire, soit la plus grande manifestation anti-nucléaire depuis des années. Les Verts étaient fortement représentés (avec environ 5.000 manifestants). La formation de gauche Die Linke était ainsi elle aussi présente, mais assez faiblement. Nos camarades du SAV ont participé à la manifestation derrière le slogan: "Exproprier la mafia de l’atome." Il est nécessaire qu’une énergie aussi dangereuse que le nucléaire ne soit pas soumise aux diktats du profit, mais placée sous le contrôle démocratique de la collectivité tandis que d’importants moyens soient en même temps libérés pour la recherche et le développement d’alternatives non polluantes. Voici une série de photos de la manifestation, envoyées par Boris Ljugov.

    Par Boris Ljugov, de Berlin

  • Critique: ‘Comment les riches détruisent la planète’, par Hervé Kempf

    Le lecteur de www.socialisme.be pourrait penser qu’avec un titre pareil, ce petit livre de 125 pages aura fait notre bonheur. En un sens oui, car il part d’un constat correct, celui d’associer la crise sociale et la crise écologique en pointant directement le capitalisme comme responsable. Mais Hervé Kempf reste toutefois très fortement marqué par les délires de l’idéologie dominante concernant la ‘nature humaine’ compétitive par essence ou encore ‘l’idéal d’universalité de l’Europe’.

    Par Nicolas Croes

    Comme le dit l’auteur, le constat est brutal: «Si rien ne bouge alors que nous entrons dans une crise écologique d’une gravité historique, c’est parce que les puissants de ce monde le veulent». Il dit encore qu’il est nécessaire de «comprendre que crise écologique et crise sociale sont les deux facettes d’un même désastre. Et que ce désastre est mis en œuvre par un système de pouvoir qui n’a pour fin que le maintien des privilèges des classes dirigeantes.»

    Nous rejoignons Hervé Kempf dans le constat, fort étaillé, qu’il tire du monde inégalitaire dans lequel nous vivons. Un monde où le pourcent le plus riche possède 183 fois ce que possèdent les 20% les plus pauvres. Un monde où un milliard de citadins (un tiers de la population urbaine mondiale) vit dans des bidonvilles. Un monde où un revenu de moins d’un million de dollars fait de vous «le plancton à la base de la chaîne alimentaire», pour reprendre les termes du Financial Times.

    Une grille d’analyse farfelue, des solutions qui le sont tout autant

    Mais notre accord s’arrête à ce constat – pour lequel il ne suffit du reste que de savoir ouvrir les yeux honnêtement. En guise d’analyse, pour expliquer comment nous en sommes arrivés à une pareille situation, Hervé Kempf se base essentiellement sur les travaux d’un économiste de la fin du XIXe siècle, Thorstein Veblen. Pour ce dernier, l’économie est dominée par un principe fondamental: «La tendance à rivaliser – à se comparer à autrui pour le rabaisser – est d’origine immémoriale : c’est un des traits les plus indélébiles de la nature humaine». Pour Vleben, donc, le principal moteur de la vie sociale est une rivalité ostentatoire, une concurrence basée sur l’exhibition d’une prospérité supérieure à celle de son entourage directement sortie des profondeurs de la nature humaine.

    Depuis lors, de nombreuses recherches anthropologiques ont permis de tordre le cou à de nombreuses conceptions de la prétendue ‘nature humaine’, de la pensée de Vleben au darwinisme social.

    On connait ainsi bien mieux maintenant la manière dont les humains étaient organisés et ont pu vivre pendant des millions d’années. Les sociétés nomades de chasseurs-cueilleurs égalitaires primitives étaient basées sur la coopération et non sur la compétition. Ce n’est qu’après la révolution agraire, une fois les nomades devenus cultivateurs, qu’un surplus de richesse est apparu, base matérielle pour l’émergence d’une classe dirigeante et pour une modification profonde des rapports sociaux. Toujours est-il que des millions d’années durant, les êtres humains seraient allés à l’encontre de leur ‘nature humaine’…

    Dans beaucoup de sociétés, la notion de compétion existait à peine. Par exemple, aux Etats-Unis, quand des chercheurs ont voulu faire passer des tests de QI à des Sioux, les Amérindiens n’arrivaient pas à comprendre pour quelle raison ils ne devaient pas s’entraider pour répondre aux questions. Leur société était basée sur une intense coopération.

    Cette ‘nature humaine naturellement portée à la compétition’ sert en fait de prétexte pour ne pas chercher à modifier radicalement le système de production capitaliste. De nombreux penseurs sont tombés dans ce piège, et Hervé Kempf lui-même a sauté dedans à pieds joints. S’il fait par exemple le parallèle entre le développement des services collectifs et celui d’une société égalitaire, il refuse de pousser cette logique jusqu’au bout. Il ne parle dans son chapitre consacré aux solutions que d’un plafonnement de la consommation par une limite imposée aux revenus. Sur base de l’exemple ainsi donné par les super-riches, les autres couches de la société suivraient par mimétisme. Au-delà de cette ‘solution’ au réalisme ténu, reste encore à savoir comment plafonner ces revenus. Demander gentillement ne suffira très probablement pas…

    Pour Hervé Kempf, le ‘mouvement social’ (concept plutôt vague: que représente ce spectre et sur quelles forces est-il basé?) ne pourra l’emporter seul et devra s’unir aux classes moyennes et à une partie de l’élite dirigeante qui prendrait le parti «des libertés publiques et du bien commun». Les médias, encore, ont un rôle à jouer car «la corporation des journalistes n’est pas encore totalement asservie et pourrait se réveiller autour de l’idéal de liberté». Il y a aussi «la gauche», qui devra unir la lutte contre les inégalités et pour l’écologie.

    Sortir de l’idéalisme

    Hervé Kempf espère qu’il arrivera un jour une prise de conscience quasiment spontannée qui toucherait une partie des classes dirigeantes et des médias. Il consacre pourtant de nombreuses pages à expliquer à quel point cela va à l’encontre de leurs intérêts. Et ce n’est pas la seule contradiction de son travail.

    Alors qu’il dénonce très justement l’élargissement du fossé entre riches et pauvres et les conséquences des politiques néolibérales, notamment en Europe, il enscence un des principaux instrument et prétexte de la casse sociale dans nos pays, l’Union Européenne. Des phrases comme: «L’Europe porte encore en elle un idéal d’universalité dont elle démontre la validité par sa capacité à unir, malgré les difficultés, des Etats et des cultures très différents» ne semblent pas à leur place dans un livre qui a pour titre «Comment les riches détruisent la planète»

    On peut encore critiquer un certain anti-américainisme primaire (le qualificatif de «puissance obèse» et d’autres termes suintent l’arrogance envers un peuple américain qui souffre lui aussi de son gouvernement) et, de façon générale, l’idée de l’existence d’une forme de communauté d’intérêts au sein d’un même pays. Encore une fois, un joli paradoxe après des pages qui expliquent correctement comment la richesse des capitalistes repose uniquement sur l’exploitation des travailleurs, quelle que soit leur nationalité.

    Pour critiquer ceux qui ne voient pas la responsabilité écrasante des capitalistes et le lien entre la crise écologique et la crise sociale, Hervé Kampf écrit un moment: «Si l’on veut être écologiste, il faut arrêter d’être bénêt.» Ce n’est pas faux, et nous l’invitons d’ailleurs à suivre son propre conseil.

    La force fondamentale sur laquelle nous devons compter est le mouvement ouvrier organisé, seul capable à prendre les moyens de production entre ses mains pour les faire fonctionner dans le bien de tous. Tant que les leviers de l’économie restent sous le contrôle du privé, l’intérêt collectif – dont la question environnementale – restera négligeable sur les profits qui peuvent être accumulés. D’autre part, une gestion responsable des ressources de la planète nécessite d’aller au-delà d’incitant à une moindre consommation : il faut planifier centralement l’économie en fonction des ressources disponibles et pour la satisfaction des besoins de tous.

    Nous pouvons bien comprendre que certains amalgament toujours le stalinisme et le socialisme, le véritable pouvoir des travailleurs. Le contrôle démocratique de la collectivité est un point fondamental pour une société planifiée, comme l’effondrement des dictatures bureaucratiques des pays de l’Est l’ont démontré. Cette lutte pour une société démocratiquement planifiée sous le contrôle des travailleurs est la seule qui soit une solution globale face aux crises écologique et sociale.


  • Protestations contre la pollution en Chine

    Des centaines de villageois de Shaanxi ont forcé l’entrée de l’usine qui a empoisonné plus de 600 enfants

    Ce lundi 17 août, des protestataires ont pénétré par effraction dans une usine de fonte responsable de centaines d’empoisonnements d’enfants. Selon l’agence de presse d’Etat Xinhua, des camions ont été détruits et les barrières renversées tandis qu’environ 100 policiers étaient envoyés sur place et que le maire de la ville voisine de Baoji a lancé un appel au calme. Dongling Lead and Zinc melting Co, au nord-ouest de la province de Shaanxi, est dénoncée comme source de taux élevés et dangereux de pollution atmosphérique, même par les fonctionnaire officiels. Cette pollution a été désastreuse pour la santé des enfants de la communauté. Le scandale de l’empoisonnement a éclaté la semaine dernière après que des parents inquiets aient emmenés leurs enfants pour effectuer des tests médicaux.

    chinaworker.info

    Toutes les familles affectées vivent près du parc industriel de Changqing, dans la province de Shaanxi. En 2006, les fonctionnaires avaient promis d’aider les villageois vivant tout près à être replacés ailleurs, mais le plan est depuis lors resté au point mort. Les évènements de ce lundi ont survenu après que des recherches aient démontré qu’au moins 615 des 731 enfants qui vivent dans deux villages près de l’usine de fonte ont un niveau de produits toxiques excessif dans leur sang. Jusqu’ici, 166 enfants ont été admis à l’hôpital, le gouvernement local aillant accepté de couvrir les dépenses médicales. Mais pour les parents et les militants des environs, ce n’est pas assez. Le gouvernement n’a payé que les recherches sur les enfants de moins de 14 ans et aucune recherche n’a été effectuée pour vérifier si les adultes étaient eux aussi touchés. Les villageois se plaignent également du fait que les nouvelles maisons mises en vente ne sont pas assez éloignées de l’usine pour empêcher leurs enfants de connaître la même pollution. Les protestations de ce lundi ont été déclenchées par l’annonce d’une tentative de suicide d’un étudiant de 19 ans contaminé, selon l’agence Xinhua.

    Cette manifestation est la deuxième de ce type à faire la une des journaux en peu de temps. Les militants de la ville de Liuyang, dans la province de Hunan, ont eux aussi manifesté en exigeant des compensations suite à des fuites non traitée d’une usine de zinc qui ont tué au moins cinq personnes. Ces mouvements de protestations sont symptomatiques de l’augmentation de l’inquiétude et de l’activisme vis-à-vis de l’environnement, ce qui reflète la terrible situation qui existe particulièrement dans les régions rurales où les «villages de cancer», selon l’expression notoire, ont pris naissance en conséquence de la pollution industrielle massive et non contrôlée.

    Le taux de plomb dans le sang des enfants qui vivent à proximité de l’usine de Dongling est passé de 100 milligrammes à plus de 500 milligrammes par litre, alors que plus de 200 milligrammes est déjà un niveau considéré comme dangereux. Les enfants sont plus vulnérables que des adultes à l’empoisonnement par plomb qui touche le système nerveux. Les rapports font état de niveaux de plomb normaux dans l’eau, le sol et les déchets de l’usine, tandis que la teneur en plomb dans l’air était plus de six fois supérieure au niveau trouvé quelques centaines de mètres plus loin. La fonderie est maintenant fermée.


    Faits sur la pollution en Chine:

    • Selon un rapport D’Oriental Outlook Weekly, 10 millions d’hectares de terres cultivables, soit 10 pour cent de toutes les terres arables du pays, ont été polluées par les eaux usées, les déchets toxiques et d’autres polluants.
    • Approximativement 300 millions de personnes n’ont aucun accès à l’eau potable en Chine. En outre, plus de 700 millions de Chinois boivent de l’eau croupie sous les normes de l’OMS
    • Seul 1% de la population citadine du pays respire de l’air considéré comme sûr par les normes de l’Union européenne. Les maladies liées à la pollution atmosphérique sont la principale cause de décès en Chine
    • Environ 70 pour cent des ordinateurs jetés et du matériel électronique du monde finissent en Chine, où les pièces utilisables sont récupérées tandis que le reste est abandonné en polluant le sol et les eaux souterraines de métaux toxiques.

  • “La stratégie du choc” ou… Comment les catastrophes représentent de belles opportunités

    Nombreux sont ceux qui ont vu les images magnifiques de films comme «Un jour sur terre» ou «Home». Comment peut on laisser sombrer tant de merveilles? De même, à la lecture de rapports ou d’articles consacrés à la pollution et au réchauffement climatique, on se dit qu’il faut être fou pour continuer à assister à la catastrophe en cours sans rien faire: on parle maintenant de 700 millions de réfugiés climatiques pour 2050 (1), soit environ 10% de la population mondiale fuyant les inondations, la sécheresse, etc.

    Par Nicolas Croes

    On peut calmer son angoisse en se disant que les autorités finiront bien par réagir. Mais c’est oublier qu’elles sont pieds et poings liés non à la sauvegarde du bien commun, mais à la préservation des intérêts d’une minorité de parasites: multinationales, grands actionnaires et gros patrons.

    Pour ceux-là, les catastrophes ‘naturelles’ et les désastres sont des opportunités, des moments-clés à saisir pour faire passer en force des projets qui ne pourraient pas être facilement acceptés si la population n’était pas sous le choc. C’est cette réflexion qui est à la base du livre de Naomi Klein «La stratégie du choc – la montée d’un capitalisme du désastre», mais deux exemples illustrent particulièrement l’avenir qui nous est réservé dans un monde aux catastrophes naturelles croissantes qui resterait aux mains des multinationales et des super-riches.

    Katrina et le tsunami : des «pages blanches» pour les investisseurs

    En 2005, Katrina a déferlé sur la Nouvelle-Orléans. Officiellement, cet ouragan a fait 1.836 morts et 705 disparus. Un véritable désastre pour la population. Mais qui n’est pas vu de la même manière par le monde des affaires. L’un des promoteurs immobiliers les plus riches de la ville a ainsi déclaré: «Nous disposons maintenant d’une page blanche pour tout recommencer depuis le début. De superbes occasions se présentent à nous» (2). Il était loin d’être le seul à penser ainsi.

    Le grand gourou du néolibéralisme, Milton Friedman, avait écrit au même moment dans le Wall Street Journal «La plupart des écoles de La Nouvelle-Orléans sont en ruines, au même titre que les maisons des élèves qui les fréquentaient. (…) C’est une tragédie. C’est aussi une occasion de transformer de façon radicale le système d’éducation». Le mot est faible : un an et demi plus tard, la quasi-totalité des écoles publiques avaient été remplacées par des écoles exploitées par le privé. Ces écoles privées étaient bien entendu plus chères tandis que les enseignants qui y travaillaient avaient moins de droits et des salaires moindres. Pour ces derniers, ce projet était purement et simplement de la «spéculation immobilière appliquée au monde de l’éducation».

    Fin 2004, un tsunami a balayé l’Asie du Sud-Est, faisant 250.000 victimes et 2,5 millions de sans-abris dans la région. «Le tsunami qui a dévasté le littoral à la manière d’un bulldozer géant a fourni aux promoteurs des occasions inespérée, et ils n’ont pas perdu un instant pour en profiter» a écrit un journaliste dans l’International Herald Tribune. De grands et luxueux centres balnéaires ont été construits, et tant pis pour les centaines de milliers de pêcheurs qui ne pouvaient plus reconstruire leurs villages au bord de l’eau et se sont retrouvés sans-emplois et déracinés.

    La soif de profits tue la planète

    Dans ces deux exemples, les gouvernements ont été complices des promoteurs immobiliers et autres entreprises de construction, accordant diminutions de taxes, assouplissements de la législation du travail…. Si tout le monde doit se serrer la ceinture en cas de situation critique, nous ne sommes décidément pas tous du même monde: la population a payé avec ses impôts et ses salaires diminués tandis que les entreprises ont réalisé de si juteux bénéfices qu’elles attendent avec impatience une autre opportunité de cette taille.

    Tant que nous laisserons le monde des affaires faire sa loi, la protection de l’environnement sera toujours éclipsée par les profits. Cela s’est clairement vérifié avec la crise économique: sur l’année 2008, la chute des investissements écologiques (qui ne l’étaient d’ailleurs pas vraiment tous) a été de 50%(3). Si les gouvernements investissent plus de leur côté, ces investissements sont bien souvent des aides masquées à des entreprises en difficulté (comme des subventions au secteur automobile pour produire des voitures ‘propres’).

    Pour lutter contre la dégradation extrêmement rapide de notre environnement, nous devons retirer le contrôle de la société des mains du privé, nationaliser les secteurs clés de l’économie sous le contrôle de la population. La production économique doit être le résultat d’un plan concerté, discuté et élaboré par les travailleurs et les usagers pour répartir au mieux les richesses naturelles et non les gaspiller comme aujourd’hui. Ce serait aussi la seule manière d’utiliser les talents et les compétences immenses offerts par la science pour le bien de la collectivité et non pour maximaliser les profits, enrichir l’industrie de l’armement,…


    (1) In search of Shelter, étude réalisée par Care-international, l’Institut pour l’environnement et la sécurité de l’Université des Nations unies (UNU-EHS) et l’Université Columbia de New York

    (2) Cette citation et les suivantes sont tirées de La stratégie du Choc – La montée d’un capitalisme de désastre, par Naomi Klein, Actes Sud, 2008, 25 euros

    (3) Etude réalisée par Deloriste & Touché et Clean Tech Group

  • Bressoux: occupation de sans-papiers – SOLIDARITE!

    Depuis samedi matin, quelques dizaines de sans-papiers ont commencé à occuper l’ancienne gare de Bressoux, en région liégeoise. Ce bâtiment vide depuis plusieurs années déjà accueille maintenant les sans-papiers en lutte organisés par l’OSP (Organisation des Sans-Papiers). La réalisation de l’accord gouvernemental à ce sujet est attendue depuis un an et presque 3 mois déjà…

    Les sans-papiers de la gare de Bressoux viennent de l’occupation de jour de l’ULG, l’Université de Liège. Les recteurs d’université avaient précisé qu’une autre solution devait être trouvée pour le 30 juin, c’est maintenant chose faite. Mais ici, il est question d’une occupation dans la durée.

    Les habitants du quartier ont démontré leur solidarité dès le début, en apportant des vivres, des matelas, des couvertures,… de même que différents collectifs, dont les organisations traditionnelles de défense des sans-papiers, mais aussi le Collectif de la Chauve-souris et le PSL, par exemple.

    Il reste d’ailleurs encore beaucoup de manques, et nous vous invitons à aller à l’occupation de la gare de Bressoux non seulement pour rencontrer les sans-papiers en lutte, mais aussi pour apporter des assiettes, des matelas, des couvertures, des livres,…

    D’autre part, une manifestation aura lieu ce vendredi 12 juin, à midi, à la gare Schuman à Bruxelles et à laquelle participeront les sans-papiers de Bressoux.

    Solidarité! C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes! Régularisation de tous les sans-papiers!

  • Le Marché détruit la planète!

    300.000 personnes meurent chaque année directement à cause du changement climatique

    Un nouveau rapport du Global Humanitarian Forum tire la sonnette d’alarme : nous sommes au milieu «d’une crise silencieuse» : le changement climatique tue 300.000 personnes par an. Le changement climatique et ses effets sont déjà à l’oeuvre dans le monde. Ce rapport déclare que plus de 300 millions de personnes sont actuellement sérieusement affectées par le changement climatique, ce chiffre pouvant doubler au cours des 20 prochaines années.

    Par Stephen Boyd, Socialist Party (CIO-Irlande)

    Le rapport "Human Impact Report: Climate Change – The Anatomy of a Silent Crisis" a été publié six mois avant la conférence sur le changement climatique des Nations Unies qui se tiendra à Copenhague pour discuter du successeur au protocole de Kyoto, un cuisant échec.

    Les changements climatiques qui prennent actuellement place sont le résultat de deux cents ans d’industrialisation capitaliste, un système de production qui met la priorité sur les bénéfices des grandes entreprises avant la préservation de notre environnement.

    Naturellement, les premiers à souffrir du changement climatique ne sont pas les super-riches à l’avantage de qui fonctionne le capitalisme, mais bien les plus pauvres. Des 300.000 décès annuels, 99% sont basés dans les pays du monde néo-colonial et 90% sont des conséquences de la malnutrition, la diarrhée et la malaria, dont le développement est à voir en parallèle avec l’évolution du climat. Pourtant, ces pays ont contribué pour moins de 1% aux émissions mondiales de gaz carbonique. Un tel niveau de décès est équivalent à deux attaques comme celle du 11 septembre par semaine, mais s’il y a eu une «guerre contre la terreur», il n’y a pas de «guerre contre le changement climatique»!

    Depuis les années ’70, les «catastrophes naturelles» (loin d’être si naturelles que ça…) augmentent tant en fréquence qu’en sévérité. Les temêtes de la force de l’ouragan Katrina ont doublé. Entre 1996 et 2005, ce type de désastres ont causé 667 milliards de dollars de pertes, montant 20 fois plus élevé dans le monde sous-développé.

    La situation est amenée à empire encore. Le protocole de Kyoto et son commerce de carbone n’a été qu’une lamentable farce qui n’a pas eu le moindre effet pour s’en prendre aux causes du changement climatique. A peine 23 pays riches (14% de la population mondiale) ont produit 60% des émissions de carbone depuis 1850. Aujourd’hui, ces mêmes pays produisent 40% des émissions, émissions qui ont d’ailleurs augmenté depuis que le Protocole de Kyoto a été signé.

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    KYOTO

    Le protocole de Kyoto a été ouvert à la ratification en 1998 et est entré en vigueur en 2005.

    Il comporte des engagements absolus de réduction des émissions pour 38 pays industrialisés (à l’exception des Etats-Unis et de l’Australie, qui ne sont pas signataires), avec l’objectif d’une réduction globale de 5,2 % des émissions de dioxyde de carbone (responsable à 65% du changement climatique) d’ici 2012 par rapport aux émissions de 1990. Mais, pour limiter à un niveau "raisonnable" le changement climatique (inférieur à 2°C), il faudrait diviser par deux les émissions mondiales ! En réduisant les émissions de 70%, il faudrait même encore 100 ans pour que les effets du réchauffement aient disparu.

    De plus, chaque pays s’est vu octroyer un certain nombre de droits d’émissions contournables, puisqu’il est possible à un pays moins émetteur de revendre sa norme excédentaire à des pays plus pollueurs…

    Greenpeace avait dénoncé le bien maigre résultat de la conférence de Marrakech (2001) qui avait véritablement traduit juridiquement le protocole de Kyoto en termes juridiques. Quant à Olivier Deleuze (ECOLO), qui menait la délégation européenne, il a alors déclaré qu’il préférait "un accord imparfait mais vivant à un accord parfait qui n’existe pas". Sans commentaire…

    [/box]

    L’économiste britannique Nicholas Stern (l’auteur du fameux rapport Stern) a déclaré «le changement climatique est le plus grand échec de la part du marché que le monde ait jamais connu». Le changement climatique s’est précisément produit en raison de l’existence du système de l’économie de marché capitaliste, et il continuera à menacer l’existence de la vie sur terre tant que nous permettons à ce système de marché anarchique de continuer à sévir.

    La décennie de 1998 – 2007 a été la plus chaude. Les 11 années les plus chaudes se sont d’ailleurs toutes produites ces 13 dernières années. Afin d’éviter une élévation catastrophique de 6° pour la fin de ce siècle, les émissions de gaz à effet de serre doivent absolument diminuer à partir de 2015 être réduite de 80% d’ici 2050. Ces changements cruciaux ne seront jamais acceptés par les multinationales ou par les principaux gouvernements capitalistes. Selon eux, seuls les bénéfices priment, aux dépens même de la vie sur terre.

    A travers l’Europe, les partis Verts ont toujours mis les intérêts du marché et des riches en avant lorsqu’ils ont participé aux gouvernements de coalition. Ces gouvernements n’ont produits que des «politiques vertes» minimales et purement symboliques. En Irlande le Parti Vert justifie sa participation à ce gouvernement tellement détesté en se référant aux politiques vertes mises en application. Pourtant, aucune politique environnementale de quelle importance que ce soit n’a été mise en application par ce gouvernement. Pire même, au lieu de cela, ce gouvernement a opéré des coupes budgétaires dans les services de transport en commun, renforçant ainsi l’utilisation des voitures! Ce que nous avons besoin est à l’opposé de cela : plus d’investissement pour développer un système moderne de transport en commun qui améliorera la qualité de vie et bénéficiera à l’environnement.

    Si nous n’en finissons pas avec la dictature du marché, avec la dictature du capitalisme, les conséquences pour l’humanité pour les 40 années à venir seront cauchemardesques. Au moins 250 millions de personnes seront forcées d’émigrer – ce qui sous un système tel que le capitalisme conduira à des guerres et à des conflits ethniques et racistes. D’ici 2020, jusqu’à 250 millions d’Africains et 80 millions de personnes en Amérique Latine devront faire face à des pénuries d’eau. Cinquante millions de personnes auront à faire face à la famine en Asie d’ici 2025 et le rendement des récoltes peut tomber de 50% en Afrique. Un tiers de toutes les espèces vivantes sont menacées d’extinction d’ici 2050.

    Le Global Humanitarian Forum parle d’une augmentation de la température mondiale de 2° d’ici2100. Durant la période du pliocène, quand le monde était plus chaud de 2° à 3°, le niveau des mers était supérieur de 25 mètres – cela pousserait un milliard de personnes à quitter leurs maisons et leurs villes!

    La seule manière de lutter effectivement et efficacement pour ralentir le changement climatique et amoindrir son impact sur la planète diminuée est de sortir du système capitaliste. Dans un monde réellement socialiste, basé sur une planification démocratique de la production, cette dernière servirait aux besoins de la majorité et pourrait être orientée de façon à assurer que les dommages causés à l’environnement soient choses du passé.

    En une seule journée, la lumière du soleil qui atteint la terre fournit assez d’énergie pour répondre aux besoins du monde pour huit ans. Le vent, les vagues et les technologies solaires et géothermiques peuvent fournir six fois plus de puissance que ce qui en est tiré actuellement. Les gigantesques ressources mondiales, les centaines de milliards qui sont gaspillés en armement – les dizaines de milliers de scientifiques et d’ingénieurs qui gaspillent leurs talents en développant des armes de destruction massive – tout cela pourrait à la place être utilisé pour que ces talents et qualifications produisent et développent des sources d’énergie renouvelables et stopper notre dépendance envers les combustibles fossiles.

    Le capitalisme détruit notre planète. Seule une économie planifiée socialiste et démocratique peut le sauver.


  • Le capitalisme moderne et l’épidémie de «grippe porcine»

    Une catastrophe aggravée par le système de profits

    Bien que l’épidémie grippe porcine ne mérite pas encore le titre de pandémie, pas autant en tout cas que la grippe espagnole de 1918, elle a révélé le rôle du profit dans la création de ce genre de situation, et l’incapacité du capitalisme de résoudre rapidement et efficacement des crises telles que celle-ci.

    Andy Moxley et Aleida Vilchez, Socialist Alternative (CIO-USA)

    La grippe H1N1, connue sous le surnom de «grippe porcine», est une combinaison mutante de quatre différentes souches de grippes. Ces souches ont été trouvées chez les virus des grippes aviaire, porcine et humaine. Elle se transmet d’homme à homme, et a maintenant été confirmée chez 650 cas au niveau mondial. 443 de ces cas ont été détectés au Mexique (Associated Press, 02/05/09), dont entre 100 et 176 ont été mortels. Le Centre pour le Contrôle et la Prévention des Maladies prévoit encore plus de décès.

    Le rôle de l’agro-industrie

    Comme Mike Davis l’a fait remarquer dans son article du Guardian du 27 avril, les craintes d’une telle mutation virale et la demande de la part du monde scientifique d’un suivi fédéral de cette affaire remontent à l’année 1998 (!), lorsqu’un virus similaire est apparu parmi les porcs d’une porcherie industrielle en Caroline du Nord.

    Les élevages industriels sont d’immenses fermes mises en place par l’agro-industrie pour produire plus de profits en empilant le plus d’animaux possible sur le plus petit espace possible, dans les conditions les plus terribles pour les animaux. Selon l’article de Davis, plus 65 millions de porcs seraient maintenant concentrés dans 65.000 fermes industrielles (aux Etats-Unis). La situation est similaire en ce qui concerne les poulets. Selon les critères fédéraux, chaque poulet n’a besoin que d’un espace de 16 pouces (40 cm) pour survivre.

    Les animaux finissent par vivre dans leurs propres excréments, tandis qu’on les gave de stéroïdes pour qu’ils grandissent plus vite et d’antibiotiques pour pouvoir survivre aux blessures ouvertes et aux infections. De plus, dans ces élevages, ils sont enfermés si proches les uns des autres que toute maladie se répand facilement à l’ensemble de la population d’une ferme, ce qui aide à créer des virus et bactéries plus résistants. Les fermiers qui exploitent ces élevages industriels sont à la merci de l’agro-industrie.

    Par exemple, Perdue, une compagnie nationale d’élevages de poulets, possède tous les droits légaux sur les poulets élevés par ses fermiers et sur leur nourriture, les louant en pratique aux fermiers. Toutefois, Perdue n’est pas légalement responsable des déjections produites par ces poulets, laissant leur gestion et leur évacuation à la charge des fermiers (PBS Frontline, 21/04/09). Ces fermiers n’ont pas les ressources ni l’argent dont dispose Perdue pour effectuer de telles opérations. L’immense quantité de déjections rejetées dans la nature créée de graves problèmes de contamination de l’eau et autres problèmes de santé.

    Destruction environnementale

    La recherche par l’agro-business du profit maximum qu’il peut tirer de ces fermes n’affecte pas seulement directement la transmission et la création de nouvelles maladies, mais prélève également un tribut destructeur sur l’environnement.

    Cela fait longtemps que la course aux profits cause des dégâts à l’environnement. L’utilisation de combustibles fossiles et d’autres ressources non-renouvelables pollue non seulement l’air que nous respirons (la création de «smogs»), mais a également ouvert un gigantesque trou dans la couche d’ozone qui sert de bouclier à la Terre, ce qui a eu pour effet une accélération du changement climatique au cours des dix dernières années.

    Les déjections animales émises par les fermes industrielles ont causé l’empoisonnement de sources d’eau potable, et la destruction massive de la faune des rivières (poissons, etc.). Depuis 1991, plus d’un milliard de poissons sont ainsi morts directement à cause de cela dans le fleuve Neuse de Caroline du Nord, plus que n’importe où ailleurs aux Etats-Unis.

    Réponse tardive

    En ce moment, le monde n’est qu’à deux doigts d’une pandémie mondiale de grippe H1N1. Toutefois, le statut de pandémie ne fait référence qu’à l’étendue de la maladie, et non à sa sévérité. Jusqu’ici, les rapports indiquent que la menace du H1N1 pourrait ne pas être aussi grave que ce que l’on avait cru initialement (The New Nation, 02/05/09). Les pays riches ont pris les mesures nécessaires afin de contenir et d’enrayer l’infection, telles que le check-out complet des patients qui présentent des symptômes ressemblant à ceux de la grippe, la distribution de médicaments anti-viraux et même le développement d’un vaccin avant que la prochaine saison de grippe ne frappe l’hémisphère nord.

    Lorsque le virus a été identifié pour la première fois, les scientifiques ont cru qu’il possédait un taux de mortalité plus élevé, à cause du grand nombre de décès au Mexique. En réalité, jusqu’ici, il apparaît que ce virus est vulnérable aux anti-viraux habituels tels que Tamiflu et Relenza. Les patients réagissent bien au traitement, et les cas de grippe porcine hors du Mexique se sont révélés bénins et non-fatals, à l’exception d’un garçon mexicain qui est décédé au Texas (Associated Press, 29/04/09).

    Si le virus H1N1 cause une pandémie, il touchera d’abord et le plus durement les pays «en développement». Pire encore, la crise se passe pendant la saison de grippe annuelle. L’incapacité du gouvernement mexicain à résoudre cette épidémie montre que les pays pauvres ne possèdent pas les ressources nécessaires pour la prise en charge des malades. A l’apogée de l’épidémie au Mexique, le gouvernement a distribué environ six millions de masques à Mexico City, dont la population est de à vingt millions. De peur que l’infection échappe à tout contrôle, certaines ambulances ont refusé de ramasser les malades, et beaucoup d’entre eux se sont vu refuser l’entrée à l’hôpital.

    La Banque Mondiale a prévu d’octroyer un prêt de 205 millions de dollars au gouvernement mexicain afin de l’aider à affronter cette crise. Le Mexique a déjà reçu 25 millions de dollars (Guardian, 27/04/09). Ce n’est qu’après avoir reçu cet argent que le Mexique a été capable d’acheter les médicaments anti-viraux nécessaires, et de commencer à évaluer l’ampleur de la crise. L’Organisation Mondiale de la Santé a aussi donné 2,4 millions de médicaments à 72 pays en développement (The Houston Chronicle, 02/05/09). Il n’est pas étonnant qu’après cela, la situation ait commencé à s’améliorer.

    Maintenant, le nombre de cas et de décès a commencé à diminuer grâce à une mise à l’arrêt économique quasi-totale. Dans son effort pour contenir l’infection, le gouvernement mexicain de Felipe Calderon a fait passer une mesure permettant de fermer toutes les entreprises privées et agences gouvernementales jusqu’au 6 mai ; tous les rassemblement publics ont été annulés, y compris les manifestations du 1er Mai, fête internationale des Travailleurs.

    La pauvreté – incubateur à maladies

    La politique néolibérale mise en oeuvre par la classe dirigeante a fragilisé les pays du monde entier. Depuis les années ‘70, le capitalisme a attaqué le niveau de vie, les salaires et les conditions de travail partout dans le monde afin d’engranger plus de profits, accroissant par là la pauvreté et négligeant les soins de santé et les besoins humains de base. Via la libéralisation du commerce et la mondialisation, la spirale descendante n’était pas seulement menée au niveau des salaires, mais aussi au niveau des conditions de vie et de l’infrastructure.

    Le capitalisme a créé un monde où il y a des excédents de nourriture, alors que 25.000 personnes meurent de faim chaque jour ; un monde où les travailleurs et les pauvres meurent de maladies guérissables, simplement parce qu’ils n’ont pas assez d’argent que pour aller voir un docteur. Sous le capitalisme, les 10% de personnes les plus riches détiennent 85% de la richesse mondiale.

    Les virus tels que celui de la grippe porcine prospèrent dans les conditions de pauvreté extrême. Les conditions de vie horribles dans les régions du monde frappées par la pauvreté créent un champ de reproduction pour ces virus. La pollution, la faim et la maladie affaiblissent les systèmes immunitaires et rendent les gens extrêmement vulnérables aux infections, ce qui pose les bases pour des épidémies. La maladie ne connaît pas les frontières, de sorte que la simple existence de telles conditions, n’importe où sur la planète, signifie que la porte est grande ouverte pour une épidémie mondiale.

    Le capitalisme a également créé la ferme industrielle, qui sert d’incubateur pour des virus et maladies qui affectent à la fois les animaux et les humains, et qui cause des dégâts environnementaux irréversibles. Nous devons produire la nourriture d’une manière qui ne soit pas seulement saine du point de vue des maladies, mais qui soit aussi durable et écologique.

    La distribution adéquate de fournitures médicales dans le monde entier, y compris de vaccins et de médicaments, est une tâche intérgale dans le cadre de la lutte contre les maladies. Il est aussi nécessaire d’ôter la recherche médicale des mains de corporations avides de profits et qui s’inquiètent plus de leur propre compte en banque que de la prévention et du soin des maladies, et de placer cette recherche entre les mains des personnes les plus affectées.

    Une alternative à l’agro-industrie

    Aucun de ces problèmes ne peut être résolu sous la domination actuelle de l’agro-industrie et du capitalisme. Au fur et à mesure que les maladies continuent d’évoluer, la seule manière de s’assurer que ces crises soient évitées et résolues de manière efficace est via une planification démocratique par les masses de la population. En éliminant la motivation pour le profit grâce à la planification socialiste et démocratique de l’économie, nous pourrons plus rapidement prendre à bras le corps tout problème émergent, et nous pourrons développer un plan de production et d’opération qui empêche l’émergence-même de la plupart de ces événements.

    La grippe H1N1 a mis en lumière l’infrastructure pourrissante créée par le capitalisme. En l’espace de quelques semaines, une épidémie mondiale s’est produite, causant des centaines de morts facilement évitables et provoquant une crise mondiale.

    Sous le règne des grandes entreprises et du capitalisme, de tels problèmes vont sans cesse se produire. Seul un système socialiste démocratique pourrait éliminer la pauvreté, fournir des soins de santé de qualité pour tous, et mettre un terme au règne de la destruction de notre environnement et de nos vies par les corporations.

    Il nous faut organiser un mouvement puissant afin de briser l’emprise des grandes entreprises sur notre santé et notre alimentation. Nous devons mener campagne contre la destruction de notre environnement par les corporations et contre la guerre, où d’innombrables milliards de dollars sont dépensés pour détruire, et utiliser cet argent afin d’aider les pays en développement. Nous devons nous organiser à une échelle nationale et internationale afin de briser le règne des grandes entreprises et du capitalisme. Pour vaincre la privation, le racisme, et la dégradation environnementale et voir cette victoire de notre vivant, les moyens sont là, mais nous devons nous organiser afin de mettre un terme à la dictature du profit, pour le remplacer par celui du contrôle démocratique.

  • C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes

    Les pays du Tiers-Monde sont obligés d’ouvrir leurs marchés aux entreprises occidentales. Les grandes puissances n’hésitent pas à utiliser la force pour assurer leur domination économique et politique. La politique de pillage des richesses et de surexploitation de la main d’oeuvre ne sert que les intérêts des multinationales. Comme seuls leurs profits comptent à leurs yeux, ces multinationales jouent un rôle important dans le maintien des régimes réactionnaires dans le monde néocolonial. Le capitalisme ne peut exister sans exploitation, sans oppression et donc sans “flots massifs” de réfugiés.

    Tract du PSL à l’occasion de la manifestation contre les centres fermés du 10 mai à Liège

    Tract en version PDF

    VOTTEM; camp de la honte, 10 ans déjà,.. je ne l’accepte toujours pas!

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    SIMON HUPKENS:

    Délégué du personel dans l’Horeca, tête de liste du PSL aux régionales pour la circonscription de Liège et 6e effectif sur la liste LCR-PSL pour les européennes.

    "La politique d’expulsions pousse des dizaines de milliers de personnes dans la clandestinité. Avec la dérégulation néolibérale du marché du travail, des pans entiers de l’économie capitaliste basculent dans l’illégalité. Dans l’horeca ce problème est très présent.

    Les travailleurs sans-papiers sont privés de toute protection sociale et doivent accepter des conditions de travail que les autres refusent. Ils sont ainsi utilisés comme main d’œuvre bon marché et comme outil pour saper les salaires et conditions de travail de tous. Nous militons pour la régularisation des sans-papiers, mais pas pour répartir la pénurie d’emploi et la misère : nous luttons pour un bon emploi pour tous, avec de bons salaires.

    L’Union Européenne, de son côté, a enteriné la «libre circulation» des personnes. Cela ne concerne bien entendu pas les sans-papiers. Mais les travailleurs qui ont un permis de séjour et qui travaillent pour une entreprise étrangère dans nos pays ne sont pas protégés par les conventions sectorielles locales. La Cour Européenne de Justice considère en effet que seuls les salaires minimums nationaux du pays d’origine des travailleurs doivent être respectés. L’Union Européenne a donc offert aux capitalistes le moyen d’exploiter plus encore les travailleurs, ce qui contribue, en conséquence, à encore baisser les conditions que sont obligés d’accepter les sans-papiers.

    C’est pour cela que nous participons aux luttes des travailleurs – avec ou sans papiers – avec des revendications telles que la semaine de 32 heures par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire ou encore celle de la nationalisation des secteurs clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie,…) sous le contrôle des travailleurs. De cette façon, il serait possible de faire tourner l’économie dans le bien de tous et non en fonction d’une minorité de capitalistes qui sèment la division entre les travailleurs mieux les exploiter."

    A Vottem, il existe une prison où on enferme des hommes et des femmes qui n’ont commis aucun crime – sauf ne pas avoir de papiers en règle. Les conditions de vie à l’intérieur de ces centres fermés sont pires que dans les prisons : l’isolement des détenus est total, aucun recours judiciaire n’est possible (de plus, toute plainte entraîne une accélération de la procédure d’expulsion), les difficultés dues à la diversité des langues sont énormes,…

    Cette situation crée une tension permanente au sein du centre fermé. Le personnel est de plus en plus pris à partie et vient de mener 5 jours de grève pour sa sécurité et de meilleures conditions de travail. L’accord conclu ne résoudra pourtant pas le problème. Il faut supprimer tous les centres fermés et cela doit être accompagné d’un plan de reconversion de l’ensemble du personnel vers des emplois décents dans des services publics utiles, avec maintien des salaires et amélioration des conditions de travail.

    Turtelboom : le droit de choisir… pour le patron !

    Turtelboom propose, entre autres, que ceux qui ont un travail puissent obtenir un permis de séjour d’un an renouvelable, à condition d’avoir toujours un emploi au terme de cette période. Ainsi quand elle parle de « régularisation temporaire », elle veut en fait faire un pas dans la direction de l’immigration économique « choisie ». Le gouvernement et le patronat sont prêts à donner des papiers provisoires aux travailleurs qualifiés qui peuvent venir combler des manques dans des secteurs en manque de main-d’œuvre qualifiée (comme la santé et l’informatique de pointe). Si cette immigration est "choisie", c’est surtout par le pays d’"accueil" qui ne doit pas assurer la formation de base du travailleur (c’est un pays du monde néocolonial qui en a payé le haut coût), qui en retire le bénéfice immédiat et qui renvoie le colis au pays d’origine quand la pénurie est comblée. L’"immigration choisie", c’est le contraire de la bien connue délocalisation d’entreprise – dans ce cas-ci, on délocalise la main d’œuvre pour permettre aux entreprises belges de rester chez nous – mais le but est le même : faire un max de profit en payant le moins possible.

    NON à l’Europe du capital, pour une Europe socialiste!

    Les moyens pour une politique digne de l’être humain existent, même avec la crise économique actuelle. Mais, pour financer une telle politique, il faut prendre l’argent ailleurs que dans les poches des 80% de la population qui vivent de leur salaires ou d’allocations et qui ne reçoivent même pas la moitié de la richesse qu’ils ont euxmêmes produite dans le pays. Et seule une lutte de classes décidée pourra libérer les moyens qui permettraient à la fois de meilleurs salaires et allocations ainsi qu’un traitement humain des pauvres du monde qui échouent ici.

    JALIL BOURHIDANE

    Etudiant-travailleur (steward), un des porte-parole du Comité d’Action et de Soutien aux sans- papiers (CAS) à l’ULB, formateur au CIEP-MOC et 6e candidat effectif sur la liste PC-PSL-LCR-PH à Bruxelles.

    "Il y a un an et demi, lors de la première occupation à l’ULB (celle du 129 Av. Buyl), Etudiants de Gauche Actifs (EGA – l’organisation étudiante du PSL) a aidé les sans-papiers à s’installer. Nous sommes solidaires des luttes de chaque travailleur, avec ou sans papiers et, très vite, nous avons mis en avant la nécessité de mobiliser les étudiants et donc de créer un Comité d’Action et de Soutien (le CAS) démocratique et ouvert à tous (étudiants, personnel et riverains) pour organiser la mobilisation.

    Depuis, avec le CAS, nous avons réussi à élargir le mouvement avec des occupations et des comités de soutien dans plusieurs Hautes Ecoles et dans la plupart des universités à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. Les sans-papiers ne pourront obtenir une victoire que s’ils parviennent à gagner le soutien d’une couche plus large de la population, notamment au sein du mouvement ouvrier organisé.

    C’est pourquoi, avec tous les CAS de Bruxelles et du Brabant Wallon, nous avons organisé une manifestation réussie ce 1er Mai à Bruxelles sous le slogan «Les travailleurs du Nord et du Sud ne paieront pas la crise!». 500 étudiants et travailleurs, avec et sans papiers, ont manifesté de l’Office des Etrangers à la fête de la FGTB en passant par le Béguinage, occupé par les sans-papiers avec le soutien de la CSC."

    [/box]


  • Vottem: 10 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas – Reportage-photos (1)

    Aujourd’hui s’est déroulée la manifestation qui a commémoré les dix ans d’existence du centre fermé de Vottem, en région liégeoise. Environ un milllier de personnes sont parties du centre ville pour rejoindre le centre. Le PSL était présent, dans un bloc commun avec la LCR (avec qui nous présentons une liste commune pour les élections européennes). Notre bloc a scandé des slogans tels que "C’est pas les sans-papiers qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer" entre autres slogans de solidarité avec les sans-papiers et d’unité entre travailleurs.

    Par Nico

    Reportage-photos (2)

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop