Category: LGBTQI

  • Antifascisme et défense des droits LGBTQIA+ : entretien avec Ollie Bell (Trans & Intersex Pride Dublin)

    L’école de juillet d’Alternative Socialiste Internationale (ASI) est toujours l’occasion d’échanges d’expériences et d’analyses entre militant.e.s, et cette année n’a pas dérogé à la règle ! Nous en avons profité pour discuter avec Ollie Bell, membre de notre section irlandaise, le Socialist Party, et l’une des personnes à la base de la Trans & Intersex Pride organisée à Dublin depuis 2018.

    « Nous avons connu de sérieuses avancées concernant les droits LGBTQIA+ en Irlande ces dernières années avec la victoire au référendum sur le mariage égalitaire en 2015 et la possibilité de quitter légalement le genre assigné à la naissance. Mais nous constatons toujours l’état lamentable des soins de santé en Irlande, tout particulièrement pour les personnes transgenres. Une seule clinique irlandaise s’occupe des personnes trans et la liste d’attente peut vous faire patienter 6 à 10 ans. Durant tout ce temps, il n’y a pas d’aide ni de nouvelles, on laisse les gens en plan.

    « Après de longues années, on a enfin droit à un rendez-vous extrêmement pénible de trois à quatre heures avec une pause de 15 minutes. Il s’agit d’un véritable interrogatoire sous un feu nourri de questions invasives : quelles sont nos habitudes concernant le porno, de quelle manière nous rencontrons nos partenaires, la nature de nos relations, nos rapports avec la famille et nos parents, si ceux-ci sont divorcés… Inutile de dire que c’est traumatisant.

    « Cet entretien s’effectue sous la suspicion permanente que l’on est peut-être pas une véritable personne trans, sur base de préjugés parfaitement scandaleux. On attend des personnes trans qu’elles se présentent en se conformant à l’extrême aux standards de genre en vigueur. Des femmes trans arrivent ainsi à la clinique en top et en jeans, mais vont se changer aux toilettes pour enfiler une robe et se maquiller. On doit correspondre aux standards de féminité ou de masculinité les plus stéréotypés afin d’être considéré comme une véritable personne trans. Et même après tout ça, l’accès à un traitement peut être refusé parce que vous êtes sur le spectre autistique ou sous un autre diagnostique, ou même simplement parce qu’on est bénéficiaire d’allocations sociales.

    « Le système de soins de santé existe bel et bien en Irlande, mais il est tellement difficile d’accès pour la vaste majorité des personnes trans… Et je ne parle ici que des adultes. Il n’existe aucune prise en charge pour des jeunes et des adolescent.e.s.

    « Quand nous manifestons, le premier changement que nous exigeons est l’abolition pure et simple du National gender service (service national de genre) pour le remplacer par une toute nouvelle institution reposant sur le consentement, un service public qui livre toutes les informations et l’aide nécessaires aux personnes trans afin qu’elles puissent librement prendre leurs décisions concernant leur autonomie corporelle et la façon dont s’effectue leur transition.

    « Parallèlement, nous avons assisté ces derniers temps à la croissance de l’extrême droite, un phénomène très récent en Irlande mais qui suit la tendance européenne. Ces militants s’en prennent aux migrant.e.s, mais aussi aux personnes LGBTQIA+ et mènent des actions aux centres pour réfugiés et aux hôpitaux, ou encore déboulent en nombre dans des bibliothèques pour arracher certains livres des étagères en harcelant le personnel.

    « Cela ne se passe pas sans riposte : cet été, les syndicats ont réuni 200 personnes devant le conseil municipal de Cork (deuxième plus grande ville d’Irlande, NDLR) pour réclamer une protection des bibliothécaires. Dans ce genre de mobilisation, on retrouve des travailleuses et travailleurs, des syndicalistes (essentiellement du syndicat Union) et la communauté LGBT mobilisée en solidarité.

    « La Trans & intersex pride est explicitement organisée par des socialistes anticapitalistes. Nous défendons un programme qui souligne l’importance des travailleuses et travailleurs en tant que classe sociale ayant des intérêts communs. Elle seule constitue une force capable de dépasser les petits changements législatifs pour lutter contre les inégalités et l’oppression inhérentes au capitalisme et construire une société axée sur l’épanouissement de chacun.e.

    « Nous avons grandi de manière significative dès la première édition en 2018, dans l’élan de la victoire obtenue concernant le droit à l’avortement, dont l’interdiction était jusque-là inscrite dans la Constitution irlandaise. De 3 à 5.000 personnes ont participé aux différentes éditions pour défendre les droits des personnes trans et intersexe. L’atmosphère de l’événement a été constamment plus radicale, la colère n’a fait que croître.

    « Un des éléments frappants est la compréhension croissante du rôle du capitalisme. Nous lions ce terrain de lutte aux autres mouvements sociaux et réclamons par exemple un accès à un logement abordable et de qualité pour chacun.e parallèlement à une solidarité active vis-à-vis des migrants. Ce sont des thèmes brûlants en Irlande et ils sont directement liés au fonctionnement du capitalisme. De plus en plus de gens sont enthousiastes quand nous expliquons la nature anticapitaliste et socialiste de notre combat, les applaudissements de la foule interrompent les discours ! Le mouvement a toujours été radical, mais ce type d’ouverture aux idées socialistes n’était pas visible en 2018 quand nous avons commencé. »

  • L’hypocrisie de la N-VA à la Pride d’Anvers enfin dénoncée

    En collaboration avec des activistes de différents horizons, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a organisé un bloc combattif lors de la Pride d’Anvers le 12 août dernier sous la bannière « Pride is a Protest ».

    Les attaques contre les droits des LGBTQIA+ par la droite et l’extrême droite aux États-Unis et ailleurs démontrent toute la nécessité et l’urgence de la lutte. En Belgique aussi, l’extrême droite passe à l’offensive. Van Langenhove, ancien député du Vlaams Belang et figure de proue de Schild & Vrienden, et consorts ont déjà mené des campagnes d’intimidation brutales contre des lectures effectuées par des drag-queens. Pour Van Langenhove, le drapeau arc-en-ciel est un « drapeau pédophile ». L’offensive de la droite et de l’extrême droite s’inscrit dans un contexte de crise sociale qui favorise les discriminations. Nous avons quant à nous manifesté derrière une banderole dénonçant les listes d’attente et exigeant des investissements publics massifs basés pour répondre aux besoins.

    Il est remarquable qu’un parti de droite comme la N-VA saute dans le train de la lutte contre le « monstre du wokeness » tout en essayant de profiter de l’intérêt suscité par la Pride d’Anvers. Cette hypocrisie n’a pas échappé aux participants du bloc « Pride is a Protest ». À la fin, ils et elles ont tourné le dos à la délégation de la N-VA et en criant « N-VA dehors », avec des pancartes où se trouvaient les déclarations queerphobes des membres de la N-VA. Certains membres de la N-VA, dont la députée Annick De Ridder, ont réagi avec colère. Comme le veut la coutume à droite, cette colère n’était pas dirigée contre les membres de son parti qui ont déclaré que « Les parents doivent pouvoir empêcher leurs enfants d’assister à des cours LGBT », mais contre les activistes qui dénonçaient ces propos. La figure de proue de la N-VA Théo Francken estime de son côté « a déjà tout obtenu » et que « les hommes qui se déguisent et portent des sacoches sont l’expression d’un monde qui ne tourne pas rond ». Cette hypocrisie a déjà été dénoncée à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux. Cela a donc également été le cas dans la rue à l’occasion de la Pride.

    La Pride est née à la suite des émeutes de Stonewall en 1969 aux États-Unis, une protestation de masse contre la répression qui frappait alors la communauté LGBTQIA+. Le caractère combattif de cette protestation est réapparu ces dernières années, notamment grâce à des initiatives telles que Pride is a Protest de la Campagne ROSA, après des années où les cortèges étaient inondés du sponsoring des grandes entreprises et des partis traditionnels.

    C’est d’autant plus important que la droite et l’extrême droite mènent une offensive internationale contre la communauté LGBTQIA+ et ses droits, des Républicains aux États-Unis à Orban en Hongrie, en passant par Poutine en Russie, avec tout ce que l’extrême droite compte entre les deux et qui menace de faire un bon score lors des élections européennes de l’année prochaine. Cette haine sape les droits et conduit à davantage de violence. Pride is a protest ! Continuons la lutte !

  • Pride is a protest ! Renouons avec l’héritage radical et anticapitaliste du mouvement

    La Brussels Pride a beau rester un événement essentiellement festif, le slogan de l’édition 2023 en mai dernier était « Protect the protest ». Les violences envers les personnes LGBTQIA+ et leurs associations et organisations n’ont pas disparu en dépit de la visibilité accrue de la communauté, de ses revendications et de ses inquiétudes. Les discriminations LGBTQIA+phobes et ses terribles répercussions personnelles sont ancrées dans les tréfonds du système capitaliste.

    Le dernier rapport de l’International Lesbian and Gay Association (ILGA) pour l’Europe souligne que « l’année 2022 a été la plus violente de ces dix dernières années pour les personnes LGBTQIA+ » sur notre continent. Des bars gays ont même été visés par des attaques terroristes en Norvège et en Slovaquie l’année dernière, en causant plusieurs morts. En Belgique, Unia (Centre interfédéral pour l’égalité des chances) confirme que le nombre de crimes LGBTQIA+phobes connaît également une hausse inquiétante, confirmée d’année en année. Mais une récente étude de l’OBPS (Observatoire bruxellois pour la prévention et la sécurité) a de nouveau souligné que les données existantes sont largement incomplètes. Comme c’est le cas pour les violences sexistes, les faits sont peu rapportés car largement négligés par la police.

    Toujours pour l’année 2022, Unia a enregistré 137 dossiers relatifs à l’orientation sexuelle dont près de la moitié concernent des violences physiques. « C’est le premier phénomène qu’on a en termes de violence. Ce sont des coups et blessures, avec parfois même des bandes qui vont attaquer des personnes homosexuelles. Deux hommes qui se tiennent la main, par exemple dans la rue, ça suscite des réactions viscérales. On ne constate pas le même type de violence sur d’autres phénomènes comme le racisme, l’antisémitisme. Les personnes en situation de handicap, etc. », explique son directeur, Patrick Charlier.

    Les crises du capitalisme alimentent les discriminations

    Ce n’est aucunement un hasard si la situation s’aggrave parallèlement au backlash antiféministe, ce retour de bâton qui voit les forces de droite et réactionnaires tenter de reprendre du terrain à la suite de la nouvelle vague de luttes féministes de ces dernières années.

    Ce n’est pas non plus un hasard si ces deux phénomènes s’épanouissent alors que la société plonge d’une crise à l’autre. Le système capitaliste est en crise, l’avenir est incertain, une polarisation politique est à l’œuvre sur tous les terrains. Et toutes les nuances des forces de droite (des populistes de droite aux fondamentalistes religieux) tentent d’instrumentaliser ce sentiment d’insécurité. La stabilité qu’ils défendent, c’est celle de la domination sociale, celle où les personnes opprimées et dominées restent à leur place, celle où l’on dévie la colère vers toute une liste de boucs émissaires afin de protéger le statu quo et la structure hiérarchique d’un capitalisme plongé dans la tourmente. 

    Bien entendu, cette conception de la société repose également sur l’obligation de se conformer à des normes de genre liées à l’hétérosexualité, avec des traits jugés typiquement masculins ou féminins, les personnes transgenres étant tout particulièrement prises pour cible.

    Le capitalisme corrompt tout, même nos luttes

    Le capitalisme est capable de récupérer chaque chose pour en faire une source de profits. La libération sexuelle des années ’60-70 dissociée du combat pour renverser le système a ouvert la voie à une chosification extrême du corps des femmes, à l’essor de l’industrie cosmétique, à une intensification inouïe de l’exploitation sexuelle, etc.

    Durant les activités liées aux Pride, on connaît bien toutes ces entreprises qui font mine d’adopter une image de marque favorable aux droits LGBTQIA+ tout en restant à l’écart de la lutte, voire en s’y opposant directement. L’hypocrisie dépasse de loin la simple récupération commerciale. En juin 2021, une étude(1) a révélé qu’aux États-Unis, 25 grandes entreprises qui n’hésitent pas à arborer les drapeaux et symboles LGBTQIA+ avaient donné collectivement plus de 10 millions de dollars à des politiciens anti-LGBTQIA+. La multinationale de la distribution Walmart avait ainsi fait un don de 30.000 dollars à des élu.e.s de l’Arkansas qui ont fait adopter une loi interdisant les traitements d’affirmation de genre aux jeunes personnes trans. Au même moment, ses magasins étaient remplis de produits pro-LGBTQIA+.

    Les Pride trouvent leur origine dans le soulèvement de Stonewall en 1969. Mais dans l’ensemble, les capitalistes ont su transformer une manifestation radicale contre un système oppressif en une vaste campagne de marketing. Pride is a protest ! Renouons avec l’héritage radical et anticapitaliste du mouvement !

    Liste d’attente : ne laissons personne de côté !

    Sans surprise, le Premier ministre De Croo se situe à l’opposé de cette approche. Pour lui, la Pride est avant tout une célébration. Bien entendu qu’il n’a pas envie d’entendre autre chose ! Sa politique, c’est celle dans laquelle ont trempé tous les partis établis : des coupes budgétaires partout. Et donc, des listes d’attente partout. Dans les soins de santé, ce sont les personnes qui cherchent à entamer une transition qui sont victimes des pires listes d’attente, plus d’un an et demi, avec toutes les conséquences psychologiques que ça comporte ! Et soyons clairs : là où il y a pénurie, il y a discriminations.

    Combattre sérieusement pour les droits des personnes transgenres, cela implique aussi de se battre pour plus de moyens publics pour nos soins de santé. Il faut en finir avec toutes les listes d’attente en assurant qu’il y ait suffisamment de personnel et d’infrastructures pour que chaque personne qui nécessite des soins puisse en avoir. Nous défendons également une tout autre organisation des soins de santé, au sein d’un service national de soin de santé où ce ne sont pas les managers qui décident, mais les professionnels du secteur et des représentants des patients. Certaine.e.s considèrent que ce type de revendications larges donne un objectif inatteignable de suite, mais nous ne construirons par la solidarité que cette lutte exige autrement qu’avec une approche qui bénéficie à toutes les personnes opprimées et exploitées par le capitalisme.

    Aujourd’hui, plus de 40 % des jeunes LGBTQIA+ en Flandre ne se sentent pas en sécurité à l’école. Les écoles sont dépourvues des ressources et connaissances suffisantes pour réagir de manière adéquate. Défendre un enseignement réellement inclusif, cela exige d’arracher un financement massif de l’enseignement, pour des classes plus petites, pour une formation accrue des enseignants y compris aux questions liées au genre, et pour une collaboration avec les associations de terrain qui ont accumulé une expertise largement ignorée par les pouvoirs publics.

    Pour repousser la discrimination face au logement et en finir avec les longues listes d’attente pour bénéficier d’un logement social, nous devons nous battre en faveur d’un ambitieux plan de rénovation et de construction de logements sociaux, dont l’ampleur déterminera également l’efficacité de la pression sur l’ensemble des loyers du pays. Et ce, dans le cadre d’un plan public d’isolation et de rénovation du bâti, quartier par quartier. Nous voulons en finir avec toutes les formes de précarité, y compris la précarité énergétique !

    Alors, oui, ça exige des moyens. Mais la société n’a jamais été aussi riche. En nationalisant les secteurs clés de l’économie sous contrôle et gestion démocratiques des travailleur.euse.s, nous pourrions utiliser les richesses monumentales qui existent pour répondre aux besoins de toute la population, et assurer l’épanouissement de chaque personne. Retirer tout le secteur pharmaceutique de la logique de profits, par exemple, permettrait d’assurer que la production de médicaments et de traitement hormonaux ne soit pas laissée à la simple appréciation des actionnaires. Pour en finir avec les pénuries, retirons la production des griffes des capitalistes !

    Une telle révolution dans l’organisation de la société modifierait aussi inévitablement les attitudes liées au genre et à l’orientation sexuelle. Celles-ci sont ancrées dans la société de classes et dans les relations de pouvoir qui en découlent. Une société socialiste démocratiquement planifiée poserait les bases de l’émancipation de l’humanité dans toute sa diversité.

    Voilà toute l’essence du combat de la Campagne ROSA et des actions Pride is a protest tout au long de l’année. Un monde où chacun.e peut être soi-même est possible ! Le 12 août, nous participerons à la Pride d’Anvers avec une délégation Pride is a protest. Rejoins-nous !

    1. https://www.theguardian.com/us-news/2021/jun/14/corporations-anti-lgbtq-politicians-donations-study
  • « Pride is a protest » Nouvelle manifestation combative à Gand

    Le 28 juin est très exactement l’anniversaire du commencement des émeutes de Stonewall, un soulèvement qui a donné naissance à ce qui est devenu la Pride. La lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+ a fait d’énormes progrès depuis 1969, mais la violence et les discriminations restent monnaie courante. Les campagnes de droite contre les droits des personnes LGBTQIA+, notamment aux États-Unis mais aussi de plus en plus chez nous, constituent une menace. Avec les manifestations et les actions Pride is a protest, nous voulons riposter contre ces menaces en plaçant la lutte collective pour une véritable égalité au centre de nos préoccupations.

    Avec 350 manifestant.e.s un mercredi soir, ce n’était pas rien comme participation. L’atmosphère était à la combativité et les slogans contre la queerphobie, l’extrême droite et le capital ont été scandés avec ferveur. Le caractère politique de l’événement était évident avec l’accent mis sur les prises de parole avant et après la manifestation dans le centre-ville. Outre les discours préparés qui décrivaient le contexte de notre lutte et expliquaient la plateforme de revendications, tous les participant.e.s avaient la possibilité de s’exprimer librement. Quoi de plus normal pour un événement qui vise à célébrer l’inclusivité et l’unité dans la lutte. Un micro ouvert, c’est un outil supplémentaire qui permet aux manifestant.e.s de s’approprier la manifestation. Nous avons notamment entendu divers témoignages et poèmes.

    Deux éléments d’actualité ont dominé les discussions. Tout d’abord, la croissance mondiale de l’extrême droite et la haine qui l’accompagne. Cela ne fait pas qu’exercer une pression sur nos droits, cela crée également un climat de violence et rend plus difficile pour les personnes LGBTQIA+ d’être elles-mêmes. La menace d’une nouvelle progression du VB lors des prochaines élections est réelle, la présence de préjugés d’extrême droite parmi les jeunes et les travailleur.euse.s est déjà un fait. Deuxièmement, il y avait les conséquences des politiques antisociales qui conduisent aux pénuries diverses. Avec le retour de l’austérité à tous les niveaux, la situation ne s’améliorera pas. L’accès à un logement abordable, à un enseignement décente, à des soins de santé sans liste d’attente pour les personnes transgenres, à des services de garde d’enfants… sont encore plus sous pression. Le manque de moyen permet aux divisions de s’enraciner davantage. La lutte contre la haine est donc inextricablement liée à celle contre les politiques antisociales.

    Nous tenions à défendre explicitement la nécessité de disposer d’une société totalement différente. Pour parvenir à un changement, il faut s’attaquer à l’ensemble du système. Le capitalisme arc-en-ciel n’est pas synonyme de véritable égalité. Des acquis tels que l’acceptation des personnes LGBTQIA+ sont utilisés à mauvais escient par les entreprises pour se présenter comme progressistes et se dédouaner de leur responsabilité dans les causes des inégalités. Pour lutter contre les racines de la discrimination, nous avons besoin des ressources aujourd’hui aux mains des capitalistes.

    Comme l’a dit Leslie Feinberg, militante trans révolutionnaire : « aucun d’entre nous ne sera libre tant que nous n’aurons pas construit un système économique fondé sur les besoins de chaque être humain. En tant que personnes trans, nous n’obtiendrons pas la vraie liberté tant que nous n’aurons pas gagné une société où aucune classe ne tire profit de l’alimentation de la haine et des préjugés, où les lois restreignant l’orientation sexuelle, le genre et l’amour humain seront impensables. Nous, les guerriers trans, nous trouvons parmi les précurseurs de la lutte pour une véritable libération ! »

    La lutte contre la LGBTQIA+phobie doit être une lutte pour une alternative socialiste. Où aucun capitaliste ne fera de profit sur les inhibiteurs de puberté ou d’autres traitement. Où les grands secteurs clés comme l’énergie, le secteur pharmaceutique, les soins de santé et la banque seront détenus par la communauté et gérés démocratiquement par la classe travailleuse. Les membres du PSL, qui font partie d’Alternative Socialiste Internationale (ISA), se battent chaque jour pour un tel monde. Rejoignez-nous !

    Prochains rendez-vous :

    • 7-13 juillet : Camp d’été – Il est encore temps de s’inscrire au camp d’été de ROSA, ALS et LSP !
    • 12 août : Pride Protest @ Antwerp Pride. 14h00 Sint-Jansplein

    Quelques photos de Jean-Marie :

  • Transphobie dans le sport : paratonnerre du manque de moyens et d’investissements

    Le droit des femmes transgenres à participer à des activités sportives est remis en question. L’année dernière, la Fédération internationale de natation (FINA) et World Rugby, entre autres, ont interdit la participation des femmes transgenres à leurs compétitions. Plusieurs États américains ont interdit la participation des femmes transgenres aux sports universitaires et scolaires, qui constituent pour de nombreux jeunes le moyen d’obtenir une bourse d’études.

    Par Éveline (Bruxelles) et Koerian (Gand)

    L’extrême droite ci prétend vouloir protéger le sport féminin par l’exclusion des personnes transgenres. En réalité, diverses fédérations sportives et des politiciens d’extrême droite tentent de détourner l’attention des énormes déficits et du désinvestissement dans le sport féminin. Parallèlement, ils espèrent politiquement marquer des points sur le dos d’un des groupes les plus vulnérables de la société.

    Ce que dit la science

    Rien ne prouve que les femmes transgenres soient avantagées par rapport aux femmes cisgenres. L’agence canadienne antidopage (CCES), a réalisé une méta-analyse portant sur l’ensemble de la littérature scientifique anglophone publiée entre 2011 et 2021 concernant les femmes transgenres dans le sport. La conclusion est claire : « Il n’y a actuellement aucune recherche substantielle qui indique des avantages biologiques empêchant l’équité de la participation des femmes transgenres au sport féminin d’élite ». Il n’existe aucune preuve que les femmes transgenres qui choisissent d’éliminer la testostérone conservent des avantages disproportionnés par rapport aux femmes cis.

    Lia Thomas est peut-être l’exemple le plus connu d’une athlète transgenre qui a essuyé des critiques. Avant sa transition, Lia Thomas était l’un des meilleurs nageurs des États-Unis dans la catégorie homme. L’année suivant sa transition, elle était 556e dans la catégorie des femmes et 46e l’année suivante (lorsqu’elle a été forcée d’abandonner). La droite a crié comme un putois en pointant du doigt un classement dans les dix premières lors d’une compétition de natation après sa transition, mais en fait, les performances de Thomas se sont considérablement détériorées. L’idée selon laquelle des hommes traverseraient des années de transition dans le but de gagner dans des catégories femmes est tout simplement ridicule et scandaleuse.

    Au lieu de preuves scientifiques, la droite et différentes fédérations sportives fondent leurs décisions sur une image sexiste de la femme. Une femme musclée, grande ou même ayant une mâchoire anguleuse ou une voix grave est immédiatement suspecte. Tout au long de sa carrière de joueuse de tennis, Serena Williams s’est entendue dire qu’elle était trop masculine parce qu’elle était musclée. La combattante de MMA Cris Cyborg, entre autres, a été décrite comme masculine par le commentateur Joe Rogan. Le sexe de naissance de la basketteuse Brittney Griner a été remis en question lorsqu’elle a défendu l’inclusion des personnes transgenres. Les transphobes exploitent opportunément les stéréotypes sexistes déjà présents dans notre société.

    États-Unis : la chasse aux jeunes transgenres dans le sport (et au-delà)

    En 2020, le Parti républicain américain a ouvert la chasse aux personnes transgenres dans plusieurs États où il est majoritaire. Sous prétexte de « protéger la justice fondamentale », 21 États interdisent désormais aux femmes transgenres de participer aux équipes sportives féminines dans les écoles et les universités qui reçoivent des fonds publics, ce qui signifie qu’environ 30% des personnes LGBTQIA+ vivent aujourd’hui dans un État où une telle interdiction a été prononcée.

    Ces lois ont pour but et pour effet d’empêcher les femmes transgenres de participer à des activités sportives, qui peuvent être un moyen essentiel de renforcer la confiance en soi, de nouer des amitiés et de gérer le stress. Ces lois isolent davantage les femmes et les filles transgenres et aggravent la discrimination.

    Bien qu’il y ait peu de preuves d’un large soutien de la classe ouvrière à ces politiques (8% seulement déclarent avoir suivi les informations à ce sujet), la campagne permanente des conservateurs visant à faire des personnes transgenres des boucs émissaires a un effet mesurable sur l’opinion publique.

    L’accès au sport de haut niveau

    Les transphobes détournent l’attention des nombreux problèmes auxquels est confronté le sport de haut niveau et le sport féminin en particulier. S’il existe une différence de niveau entre hommes et femmes, elle est plus souvent due à l’énorme différence de financement et d’encadrement qu’aux capacités intrinsèques des athlètes et sportives.

    Le sexisme sociétal implique une inégalité d’accès au sport de haut niveau. Les femmes sont moins incitées que les hommes à faire du sport. Seule une minorité d’athlètes féminines de haut niveau ont le statut d’athlète à temps plein. La majorité du sport de haut niveau dépend d’investisseurs privés et d’associations sportives au fonctionnement mafieux. Le sous-financement des compétitions féminines rend la concurrence pour l’obtention d’un contrat, de sponsors, de bourses, etc. encore plus rude que dans les catégories masculines.

    La logique de compétition dans le sport de haut niveau, combinée au manque d’opportunités dans le sport féminin, constitue une aubaine pour les transphobes. Ils appliquent leur tactique favorite de diviser-pour-régner en suscitant la crainte d’une diminution des possibilités en compétition, des récompenses, des sponsors et de la couverture médiatique.

    En réalité, les athlètes de haut niveau trans et féminines sont confrontées à des obstacles similaires : un manque de recherche sur les performances et sur les méthodes d’entraînement, discrimination sur et en dehors du terrain de sport, manque de modèles à suivre et d’accompagnement professionnel…

    Si les fédérations sportives et les gouvernements se souciaient vraiment d’un sport féminin équitable, ils investiraient massivement dans la formation, la recherche et les possibilités de participer aux compétitions. Mais même des récompenses équitables et des salaires minimums décents sont déjà extrêmement difficiles à obtenir aujourd’hui.

    L’accès au sport amateur

    Le droit au sport et à l’exercice physique pour tou.te.s est encore plus important que l’accès au sport d’élite. Les personnes transgenres se heurtent à de nombreux obstacles. Elles sont davantage victimes de violences physiques et sexuelles que les hommes et les femmes, ce qui rend le sport beaucoup moins accessible dans les espaces publics. Lorsque les personnes transgenres se rendent dans un gymnase ou une salle de sport publique, elles sont presque toujours confrontées à des installations binaires : vestiaires pour hommes et pour femmes, toilettes pour hommes et pour femmes… Elles se heurtent souvent à des offres sportives genrées : cours de zumba pour les femmes, entraînement musculaire pour les hommes. Les clubs sportifs commerciaux exploitent les stéréotypes de genre pour vendre leurs offres.

    Dans les compétitions amateurs, les personnes transgenres sont aussi confrontées à la discrimination, à l’incompréhension et à la haine. Cela fait du sport de loisir un endroit très peu sûr pour les personnes trans.

    Les safe spaces

    Dans ce contexte, les clubs sportifs “LGBTQIA+ friendly” et les “safe spaces” (“espaces sécurisés”) gagnent du terrain. Il est logique que l’on cherche des solutions directes pour assurer la sécurité et permettre la pratique du sport. Aussi précieuses que soient ces initiatives, elles restent isolées dans une société pleine de transphobie et se heurtent souvent aux mêmes réactions négatives et aux mêmes difficultés que celles rencontrées par les athlètes transgenres individuels. Et il ne s’agit pas non plus d’une alternative à l’inclusion.

    Une véritable inclusion nécessite des investissements. La lutte contre la transphobie doit s’accompagner d’une demande de meilleure utilisation de l’espace public pour tou.te.s : plus de transports publics, plus d’espaces de loisirs et d’infrastructures sportives publiques dotées d’un personnel suffisant et correctement formé. Il faut des ressources pour former les coaches sportifs à l’inclusivité des genres, plus de ressources pour les écoles et les clubs afin d’avoir le temps pour une approche personnalisée des athlètes. Plus généralement, les écoles ont besoin de ressources et de conseils suffisants pour dispenser une éducation sexuelle qui ne soit pas hétéronormative et qui aborde également les questions relatives au genre et à l’orientation sexuelle. Cela exige d’augmenter les moyens consacrés à l’enseignement et en finir avec le sous-financement chronique.

    Une attaque plus large contre les droits des transgenres

    Les attaques contre les femmes transgenres dans le sport ne sont pas isolées. Le droit d’adolescent.e.s ou de personnes non-neurotypiques à la transition est remis en question dans le monde entier. Dans un certain nombre d’États américains, cela a conduit à l’interdiction de prescrire des bloqueurs de puberté aux mineurs. Ces attaques alimentent la violence transphobe.

    Les crises économiques, environnementales et sociales se suivent et se renforcent. En attisant la haine contre les personnes trans, l’establishment politique espère réaliser ce qu’il réalise également avec le racisme : diviser les gens afin de ne pas cibler les vrais coupables et d’empêcher l’unité dans la lutte de la classe travailleuse dans toute sa diversité, une stratégie cruciale par temps de crise.

    Il ne fait aucun doute que les attaques réussies contre les personnes transgenres ouvriront la porte à des attaques contre toutes les personnes opprimées et contre classe travailleuse dans sa globalité.

    Des investissements massifs, premier pas vers une nouvelle organisation du sport

    L’organisation d’une véritable égalité commence par un financement solide et une démocratisation du sport à tous les niveaux. Cela implique un investissement solide de la part des gouvernements dans les infrastructures, l’accompagnement et la formation, ainsi que la création (et le soutien à) de clubs et fédérations sportives gérées démocratiquement, où les sportif.ve.s, le personnel d’encadrement et les supporters et supportrices s’occupent ensemble de la gestion de tous les aspects liés à leur pratique.

    Cela permettrait également aux jeunes (h/f/x) d’explorer leurs intérêts sans barrières financières ou sociales. Cette démocratisation briserait les structures hiérarchiques, souvent influencées par la politique, dans le monde du sport.

    Les droits des personnes transgenres concernent la classe travailleuse, et ce sont les méthodes de lutte et de solidarité ouvrières qui nous montrent comment aller de l’avant. Un programme en faveur des droits des personnes queer et transgenres dans le cadre d’un programme global contre l’exploitation et l’oppression capitalistes ne nous défendra pas seulement contre la droite, mais améliorera la vie de l’ensemble de la classe travailleuse.

    Pour cela, nous avons besoin de Prides combattives qui s’inscrivent dans les traditions du soulèvement de Stonewall en 1969. Nous avons besoin de solidarité visible de la part de la communauté LGBTQIA+ avec les luttes de la classe travailleuse, par exemple en manifestant le 13 juin pour les soins de santé et les services sociaux, et en faisant campagne pour davantage de moyens pour l’enseignement. Les campagnes, les projets de loi et les attaques médiatiques de la part de la droite ne fonctionnent qu’en l’absence d’une véritable organisation des luttes dans les rues.

  • Bruges : actions antifasciste et en défense des droits LGBTQIA+

    Mercredi 17 mai, une centaine de personnes ont manifesté dans le centre-ville de Bruges en défense des droits des personnes LGBTQIA+ et contre l’extrême droite. À l’occasion de l’IDAHOT, la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, la campagne « Pride is a Protest » s’est attaquée à la haine d’extrême droite.

    Ce début d’année, le Vlaams Belang et Dries Van Langenhove ont fait campagne à Bruges pour intimider les participant.e.s à une lecture publique donnée par une drag queen. Le 17 mai, Van Langenhove est retourné à Bruges. Il a posté une vidéo le montrant en train de harceler un commerçant qui avait accroché un drapeau Pride, vidéo dans laquelle ce néofasciste n’hésite pas à déclarer qu’il s’agit d’un « drapeau pédophile ». Précédemment, c’est avec des pancartes « idéologie du genre = pédophilie » que lui et ses amis avaient perturbé la lecture publique susmentionnée. Ce n’est pas que du mauvais goût, ; leur objectif est de normaliser la haine et de semer la discorde.

    Pour l’anecdote, le Vlaams Belang n’a eu aucun problème à aller repêcher en 2008 l’ancien député Xavier Buisseret pour lui offrir un mandat local, alors que ce dernier avait été condamné en 1997 pour attouchement sur mineurs. La campagne de haine menée aujourd’hui par l’extrême droite ajoute l’hypocrisie à l’ignominie.

    Ces attaques de l’extrême droite contre les personnes LGBTQIA+ à Bruges se sont accompagnées d’une campagne raciste contre Dalilla Hermans après qu’elle ait été nommée coordinatrice du projet visant à faire de Bruges la capitale culturelle européenne de 2030. L’extrême droite n’a pas dit un mot de ses compétences bien entendu, le seul problème, c’est sa couleur de peau. Il faut dire que certaines de ses opinions sont inacceptables pour la police de la pensée de droite. Il n’en a pas fallu plus pour que se déchaine une campagne d’intimidation très personnelle.

    Ainsi, à une époque où les inégalités atteignent des sommets inédits, où un groupe de plus en plus important de la population ne garde plus la tête hors de l’eau tandis qu’une élite d’ultra-riches ne sait pas quoi faire de tout son argent, l’extrême droite décide de cibler ses attaques sur les personnes LGBTQIA+ et la culture. Belle manière de tenter de dévier l’attention pour protéger l’avidité des capitalistes.

    Ces attaques illustrent tout l’importance de s’organiser de façon conséquente. Aucun incident de transphobie, de racisme ou de sexisme ne doit rester sans réponse. Il faut réagir, se mobiliser et riposter. C’était tout l’intérêt de cette manifestation « Pride is a Protest » à Bruges. La mobilisation a permi de renforcer la confiance de toutes celles et ceux qui subissent les foudres de l’extrême droite. Nous ne nous laisserons pas faire et continuerons à résister !

    Les prochains rendez-vous sont connus : lundi prochain à Bruxelles pour une action antifasciste, le 28 juin à Gand pour une nouvelle mobilisation Pride is a Protest et enfin le camp d’été de la Campagne ROSA, d’EGA et du PSL pour préparer le lancement d’une nouvelle campagne antifasciste.

  • Brussels Pride : “Protégez la protestation” Il n’y a pas de capitalisme sans LGBTQIA+phobie!

    Quelque 150.000 personnes ont à nouveau participé à la Pride à Bruxelles. Cette année, le thème de l’événement était “Protect the Protest”. Le combat des personnes LGBTQIA+ a conduit à une meilleure acceptation et une plus grande reconnaissance. L’égalité existe sur papier tandis que la violence et la discrimination sont plus fréquemment dénoncées. Mais la LGBTQIA+phobie semble pourtant plus répandue. Une alliance de conservateurs et de l’extrême-droite s’exprime de plus en plus ouvertement et violemment grâce à de nombreuses plateformes pour répandre la transphobie et la queerphobie.

    Comme l’a expliqué notre camarade Elise à la VRT, « Faire la fête est important et il y a eu des avancées législatives en Belgique, mais on voit quand même que beaucoup de jeunes que ne se sentent pas en sécurité à l’école par exemple, qu’il y a beaucoup de discrimination quand on cherche un boulot ou un logement… Ces problèmes sont encore présents, la Pride doit donc être combattive. »

    Les passages pour piétons arc-en-ciel et autres mesures qui ne coûtent rien ne conduiront pas à l’égalité réelle ! Le premier pas le voici : des investissements publics massifs dans les soins de santé et l’enseignement ! Un premier pas seulement, car la société capitaliste repose toute entière sur d’extrêmes inégalités, c’est un sol d’alimentation perpétuel pour la division, la haine, la violence et les idées d’extrême droite. Le combat contre la LGBTQIA+phobie, c’est un combat contre chaque forme de discrimination.

    Chaque victoire LGBTQIA+ n’est que temporaire, les forces conservatrices ripostent dès qu’elles le peuvent. Tant que les racines de la LGBTQIA+phobie et de toutes les autres formes de discrimination n’auront pas été arrachées, il faudra se battre sans fin. C’est la raison pour laquelle nous estimons que le combat pour les droits des personnes LGBTQIA+ est lié à la lutte pour renverser le capitalisme et construire une société socialiste.

    Ce qu’il nous faut, c’est une société où les richesses, les connaissances et le potentiel social servent à l’épanouissement de chacun.e et non à satisfaire la soif de profits d’une infime élite. Des secteurs primordiaux de l’économie comme l’énergie, l’industrie pharmaceutique, la finance ou encore les soins de santé ne doivent pas être la proie de la dictature des marchés mais être démocratiquement détenus par la collectivité et gérés par les travailleurs et la population. Un monde sans inégalités et sans LGBTQIA+ phobie est tout à fait possible !

  • Actions et campagne PRIDE is a PROTEST 2023

    Stop à l’hétéronormativité ; Diversité ; Stop aux listes d’attente ; Pour des investissements publics massifs dans les soins de santé !

    Pour la diversité, pas l’hétéronormativité !

    Notre société est hétéronormative ; l’égalité sur le papier n’y change rien. Plus encore, l’hétéronormativité est aujourd’hui renforcée. Les forces de droite et conservatrices défendent la famille traditionnelle et les rôles stéréotypés entre hommes et femmes. Selon elles, impossible de prendre ses propres décisions concernant son corps puisque les personnes transgenres seraient “dérangé.e.s” et que le droit à l’avortement serait “contre nature”. Ces forces utilisent la LGBTQIA+phobie, le racisme et d’autres tactiques de division pour dévier l’attention des problèmes sociaux, des inégalités croissantes et de ceux qui en sont responsables. En Russie, Poutine a lancé une nouvelle offensive contre les personnes LGBTQIA+ au moment même où il commençait à perdre la face en Ukraine. Ces discours haineux permanents conduisent à davantage de violence physique et verbale ; encore toujours le lot quotidien des personnes LGBTQIA+.

    À bas les listes d’attente !

    L’hétéronormativité a un impact sur notre bien-être mental. Les personnes LGBTQIA+ souffrent davantage de problèmes de santé mentale causés par la violence, la discrimination, le stress subi par les minorités, le manque d’accès à des services de soutien abordables et inclusifs, etc. La queerphobie est même parfois intériorisée. La société hétéronormative nous rend malades et le système de santé n’est pas à la hauteur. Il suffit de voir les énormes listes d’attente pour une consultation. Une personne transgenre qui prend rendez-vous pour des soins mentaux et/ou médicaux spécialisés doit attendre plus d’un an et demi ! Des investissements publics massifs sont nécessaires immédiatement ; les soins en santé mentale méritent plus de ressources et sauvent des vies !

    Plus de 40 % des jeunes LGBTQIA+ en Flandre ne se sentent pas en sécurité à l’école en raison de leur orientation sexuelle et un tiers en raison de leur expression de genre. Les personnes LGBTQIA+ reçoivent trop peu d’attention. L’éducation sexuelle se concentre, par exemple, principalement sur la contraception et les IST. Chaque élève devrait aussi recevoir une formation générale sur l’identité de genre, le consentement et le plaisir sexuel ! L’éducation peut jouer un rôle important dans l’affirmation ou la remise en question de l’hétéronormativité. Une éducation inclusive pour les LGBTQIA+ nécessite à la base beaucoup plus de ressources pour la formation du personnel éducatif et des classes plus petites. Il faut aussi davantage de personnel soignant capable de créer un espace de dialogue et de conseil individuel. Les écoles ont du mal à accueillir correctement les jeunes transgenres. S’adresser à un élève par le prénom et les pronoms auxquels il s’identifie est loin d’être évident. Il en va de même pour des toilettes inclusives . Il est indispensable que les pouvoirs publics investissent davantage dans l’éducation pour créer un environnement d’apprentissage sûr, au bénéfice du personnel et de tou.te.s les élèves.

    Un capitalisme arc-en-ciel ? Non merci !

    Les passages pour piétons arc-en-ciel et autres mesures qui ne coûtent rien ne conduiront pas à l’égalité réelle ! Le premier pas le voici : des investissements publics massifs dans les soins de santé et l’enseignement ! Un premier pas seulement, car la société capitaliste repose toute entière sur d’extrêmes inégalités, c’est un sol d’alimentation perpétuel pour la division, la haine, la violence et les idées d’extrême droite. Le combat contre la LGBTQIA+phobie, c’est un combat contre chaque forme de discrimination. Le racisme et le sexisme sont intolérables, même lorsqu’ils se manifestent au sein de notre propre communauté. De plus, la LGBTQIA+phobie et le sexisme sont profondément enracinés dans la structure familiale patriarcale du capitalisme. Dans cette structure, on attend des femmes qu’elles se chargent des soins aux autres et du ménage. Les rôles de genre binaires – où les hommes sont notamment associés à la domination et les femmes au soin – assistent la perpétuation du capitalisme. Les personnes LGBTQIA+ remettent en question ces rôles de genre, en particulier lorsqu’elles ne se conforment pas à la norme de genre ou à la famille nucléaire traditionnelle.

    Chaque victoire LGBTQIA+ n’est que temporaire, les forces conservatrices ripostent dès qu’elles le peuvent. Tant que les racines de la LGBTQIA+phobie et de toutes les autres formes de discrimination n’auront pas été arrachées, il faudra se battre sans fin. C’est la raison pour laquelle nous estimons que le combat pour les droits des personnes LGBTQIA+ est lié à la lutte pour renverser le capitalisme et construire une société socialiste. Ce qu’il nous faut, c’est une société où les richesses, les connaissances et le potentiel social servent à l’épanouissement de chacun.e et non à satisfaire la soif de profits d’une infime élite. Des secteurs primordiaux de l’économie comme l’énergie, l’industrie pharmaceutique, la finance ou encore les soins de santé ne doivent pas être la proie de la dictature des marchés mais être démocratiquement détenus par la collectivité et gérés par les travailleurs et la population. Un monde sans inégalités et sans LGBTQIA+ phobie est tout à fait possible ! Entrons en action dans la rue !

    Nos revendications à la PRIDE (is a) PROTEST 2023

    • Des investissements pour la formation; notamment dans des cours d’éducation sexuelle inclusifs, non-hétéronormés et qui abordent la notion de consentement à l’école ainsi que dans la formation du personnel éducatif et soignant.
    • Des infrastructures intégrant la dimension de genre dans chaque école, établissement public, de soins de santé et lieu de travail !
    • Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques les reçoive, sans être mise sur une liste d’attente.
    • Une transition de genre ne devrait pas mener à la pauvreté, tous les soins d’affirmation de genre doivent être remboursés !
    • Des investissements dans des services publics et pour des emplois décents ! Là où il y a pénurie, il y a discrimination, qu’elle soit fondée sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre, la couleur de peau ou l’apparence.
    • Des investissements dans des refuges et les logements sociaux afin de garantir un abri sûr à tou.te.s, y compris aux personnes en fuite.
    • Nationalisons les banques, le secteur de l’énergie et le pharmaceutique, sous contrôle de la collectivité, afin de financer les investissements nécessaires !
    • Pour une société débarrassée de toute forme d’exploitation, d’oppression et de discrimination, pour une société où chacun.e puisse librement s’épanouir, et non des profits d’une infime minorité !

    Rejoignez la campagne ROSA

    Tu souhaites contribuer au succès de la Pride Protest 2023 ? Alors, contacte-nous : contact@campagnerosa.be ou via les réseaux sociaux !

    Participe avec nous à la Brussels Pride :

    • À partir de 11h : Stand de ROSA devant la gare de Bruxelles-Central (Carrefour de l’Europe). Viens discuter avec un.e de nos membres ou milite avec nous à l’aide de nos tracts et brochures. Participe à financer la Campagne ROSA avec de superbes badges, autocollants contre une donation libre !!
    • 13h : On se regroupe pour former notre délégation PRIDE IS A PROTEST. Mégaphone, slogans, drapeaux, pancartes, etc. : on s’équipe pour participer à une Pride combative.
    • Vers 14h: Début de la Pride Parade
    • Tu ne sais venir que plus trad ? Pas de soucis, un stand ROSA restera toute l’après-midi devant la gare de Bruxelles-Central.

    Toi aussi, tu penses qu’il est urgent de mettre fin aux violences sexistes, LGBTQI+phobes et racistes sous toutes leurs formes ? Tu veux t’attaquer au problème à sa racine ? Nous luttons contre un système basé sur les inégalités et l’exploitation, où la société est axée sur les intérêts d’une infime minorité d’ultra-riches. À bas le capitalisme !

    Aidez-nous à mener cette lutte. Rejoins la Campagne ROSA !

  • Les soins aux mineurs transgenres sous le feu des critiques. Défendons l’accès aux soins!

    Depuis plusieurs années, certains États américains dominés par les Républicains s’évertuent à réduire l’accès aux soins pour les mineurs transgenres, dynamique dont la croissance fut exponentielle cette année. Des lois ont été signées dans le Tennessee, le Mississippi, l’Utah, le Dakota du Sud et la Floride interdisant la fourniture de soins médicaux aux mineurs transgenres. Les républicains font valoir que les décisions relatives à ces soins ne peuvent être prises qu’une fois adulte. Dans deux États, elles ne peuvent l’être qu’à partir de l’âge de 26 ans !

    Cela signifie que la prescription de bloqueurs de puberté et de thérapies hormonales d’affirmation du genre deviendra punissable. Certains États tentent même de poursuivre les parents qui cherchent à aider leur enfant ! Ce débat prend également de l’ampleur en Europe et en Belgique.

    Désinformation et mauvaise interprétation

    À première vue, les préoccupations du lobby anti-trans semblent plausibles. Une jeune personne peut-elle consentir en toute connaissance de cause à un traitement susceptible d’avoir un impact sur sa fertilité future ? Le ralentissement de la puberté n’est-il pas dangereux pour le développement physique et psychologique ? Un jeune se sentira-t-il libre d’arrêter les inhibiteurs ?

    La réalité de la prise en charge des enfants et des adolescent.e.s de genre différent est beaucoup plus complexe et nuancée. Les inhibiteurs de puberté ne sont prescrits qu’après qu’un.e jeune ait été conseillé et soutenu par une équipe multidisciplinaire au cours d’une longue période. La puberté biologique doit également avoir commencé. Les parents sont impliqués dans la réflexion sur les avantages et les inconvénients de l’inhibition de la puberté. Les effets négatifs qui suscitaient des inquiétudes sur le plan médical (telle que la croissance osseuse) semblent être compensés par la suite, une fois que l’on passe à des hormones d’affirmation du genre (la testostérone ou l’estradiol, pour favoriser les caractéristiques sexuelles secondaires conformes au genre, telles que le développement des seins ou la pilosité faciale). Les bloqueurs de puberté sont utilisés depuis plus de 20 ans, c’est loin d’être un traitement expérimental.

    Les opposant.e.s passent sous silence les recherches qui démontrent les effets positifs du processus sur le développement des adolescent.e.s. Le fait que 98 % d’entre eux/elles continuent à prendre des hormones d’affirmation du genre montre principalement que l’évaluation des personnes qui en ont besoin a été correctement effectuée. Ils/elles ne mentionnent, en outre, pas non plus que ne pas commencer à prendre des inhibiteurs ou des hormones de puberté a également des conséquences pour un.e jeune, avec un impact irréversible sur sa vie et son corps futurs, notamment le développement de caractéristiques sexuelles secondaires (voix plus grave, mâchoire plus carrée, pomme d’Adam, développement de la poitrine) qui ne correspondent pas à l’identité de genre. Cela peut mener à des interventions chirurgicales plus lourdes par la suite et à un risque accru de stigmatisation et d’expériences de violence.

    Une puberté qui ne correspond pas à la perception du genre peut entraîner davantage de troubles psychologiques et ralentir le développement ultérieur d’un.e jeune. De nombreux facteurs différents doivent donc être identifiés, discutés et évalués avant qu’une mesure médicale ne soit prise.

    La remise en question des soins aux personnes transgenres découle d’une tendance réactionnaire qui existe également au Royaume-Uni et aux États-Unis, une contre-attaque suite au mouvement MeToo. Elle s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large qui s’en prend aux droits des femmes (tels que les droits à l’avortement) et des minorités. En présentant « l’idéologie du genre » comme un danger, on détourne l’attention des vrais problèmes et de leurs causes.

    Quels sont les soins et les luttes nécessaires ?

    Au lieu de présenter les soins transgenres aux mineurs comme le grand péril qui menace le bien-être des enfants et de la jeunesse, soulignons ce qui pose réellement problème. Les partis qui prétendent protéger la jeunesse ont tous participé au sous-investissement dans l’enseignement ou la culture, tout en assombrissant les perspectives d’emploi et d’avenir des jeunes. Les exemples d’économies budgétaires affectant profondément les enfants et la jeunesse ne manquent pas : dans l’enseignement et le soutien scolaire, dans le soutien psychologique et la santé mentale, dans les structures d’accueil pour les enfants, dans les loisirs,… En ce qui concerne spécifiquement les soins aux personnes transgenres, il faut traquer les interminables listes d’attente en allouant des ressources à hauteur des besoins et développer des recherches à long terme concernant les traitements d’affirmation du genre chez les enfants et les adolescent.e.s.

    Des soins décents pour tous les enfants – y compris dont l’identité de genre est différente du sexe assigné à la naissance – nécessitent davantage d’investissements dans les domaines de la santé mentale et de l’enseignement. Nous avons placé ces deux éléments au centre de notre campagne « Pride is a Protest ». Aux États-Unis, des tentatives sont faites pour se débarrasser de la législation républicaine par le biais de procès. Une bataille juridique est rarement suffisante pour arracher des victoires. Nous avons besoin d’un mouvement combatif qui lie les droits des personnes LGBTQIA+ aux autres luttes sociales dans la rue. Avec Pride is a Protest, nous voulons unir la classe travailleuse et la jeunesse dans la lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+. Chaque attaque contre les droits des personnes transgenres vise à nous diviser sur la base de l’identité de genre. Une attaque contre les droits des personnes transgenres est une attaque contre tout le monde !

    En quoi consiste la prise en charge des mineurs transgenres ? En Flandre, les enfants âgés de minimum 9 ans peuvent se rendre avec leurs parents auprès d’équipes pluridisciplinaires spécialisées dans les questions de genre composées de psychologues, de psychiatres et d’endocrinologues pédiatriques. Il faut en moyenne patienter près de deux ans pour accéder à un tel centre. Si le questionnement du genre est toujours présent ou se renforce au début de la puberté, un traitement médical à base de bloqueurs de puberté peut être mis en place à condition que le jeune ait bénéficié d’un suivi psychologique pendant au moins un an. Cela n’est également possible que si la puberté a déjà commencé. Avant de prendre cette mesure, les avantages et les inconvénients d’un tel traitement sont discutés en détail avec l’enfant et ses parents. La thérapie hormonale d’affirmation du genre peut être entamée au plus tôt à partir de l’âge de 16 ans.

    https://fr.socialisme.be/94888/le-capitalisme-plonge-de-crise-en-crise-revolte-e-viens-redecouvrir-marx-et-le-socialisme-revolutionnaire
  • La Campagne ROSA à la Pride d’Anvers : stop aux listes d’attentes, un accès aux soins de santé pour tou.te.s !

    Cette année, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a participé pour la première fois à l’Antwerp Pride avec une délégation. Ces dernières années, cette Pride s’est transformée en un véritable festival urbain. L’accent y est mis sur la fête, et les politiciens de tous les partis, à l’exception du Vlaams Belang, profitent de l’occasion pour faire leur pub. La Campagne ROSA a par contre participé à l’événement pour militer et protester au centre du slogan : “A bas les listes d’attente”.

    Des années de coupes budgétaires et de sous-investissement ont entraîné des déficits croissants partout dans la société. Les listes d’attente nous assaillent de partout, tout particulièrement dans le domaine des soins aux personnes transgenres. Nous observons le même phénomène dans presque tous les domaines des soins de santé, de l’enseignement et du logement. Combattre ces listes d’attente interminables et qui peuvent se révéler mortelles dans leurs conséquences implique de se battre pour des investissements publics massifs basés sur les besoins à pourvoir. Cela implique concrètement plus de moyens pour les soins et l’enseignement, mais aussi drastiquement plus de logements sociaux et le développement des services publics pour assister tous les domaines de notre vie.

    Lors de la Pride d’Anvers, la Campagne ROSA a également dénoncé l’offensive de la droite sur les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+. L’attaque contre le droit à l’avortement aux États-Unis en fait partie. Ce phénomène n’est pas limité aux femmes : dans plusieurs États américains, des tentatives ont été faites pour adopter des lois homophobes et transphobes. En l’absence de réponse collective face aux nombreux problèmes sociaux, la droite réactionnaire tente de tirer profit de la polarisation autour des divisions. Nous connaissons bien ce mécanisme en Belgique aussi. Le Vlaams Belang y participe bien sûr, mais la transphobie n’est pas non plus exceptionnelle dans la N-VA. Pourtant, la N-VA était présente à la Pride d’Anvers avec une petite délégation. C’est bien sûr très hypocrite, mais pour la N-VA, la Pride est avant tout une question commerciale de marketing urbain.

    Notre message « Pride is a protest » a reçu un grand soutien de la part des personnes présentes. La délégation jeune et bruyante de la Campagne ROSA a reçu un accueil très chaleureux, même par cette chaleur, de la part des passants et de nombreux participants à la Pride. C’était la première fois que nous avions une délégation à l’Antwerp Pride, mais certainement pas la dernière ! Dans les semaines à venir, nous continuerons à organiser et à renforcer la Campagne ROSA à Anvers.

    Photos de Jente :
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    Photos de Milan:
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