Category: Ecologie

  • Critique: ‘Comment les riches détruisent la planète’, par Hervé Kempf

    Le lecteur de www.socialisme.be pourrait penser qu’avec un titre pareil, ce petit livre de 125 pages aura fait notre bonheur. En un sens oui, car il part d’un constat correct, celui d’associer la crise sociale et la crise écologique en pointant directement le capitalisme comme responsable. Mais Hervé Kempf reste toutefois très fortement marqué par les délires de l’idéologie dominante concernant la ‘nature humaine’ compétitive par essence ou encore ‘l’idéal d’universalité de l’Europe’.

    Par Nicolas Croes

    Comme le dit l’auteur, le constat est brutal: «Si rien ne bouge alors que nous entrons dans une crise écologique d’une gravité historique, c’est parce que les puissants de ce monde le veulent». Il dit encore qu’il est nécessaire de «comprendre que crise écologique et crise sociale sont les deux facettes d’un même désastre. Et que ce désastre est mis en œuvre par un système de pouvoir qui n’a pour fin que le maintien des privilèges des classes dirigeantes.»

    Nous rejoignons Hervé Kempf dans le constat, fort étaillé, qu’il tire du monde inégalitaire dans lequel nous vivons. Un monde où le pourcent le plus riche possède 183 fois ce que possèdent les 20% les plus pauvres. Un monde où un milliard de citadins (un tiers de la population urbaine mondiale) vit dans des bidonvilles. Un monde où un revenu de moins d’un million de dollars fait de vous «le plancton à la base de la chaîne alimentaire», pour reprendre les termes du Financial Times.

    Une grille d’analyse farfelue, des solutions qui le sont tout autant

    Mais notre accord s’arrête à ce constat – pour lequel il ne suffit du reste que de savoir ouvrir les yeux honnêtement. En guise d’analyse, pour expliquer comment nous en sommes arrivés à une pareille situation, Hervé Kempf se base essentiellement sur les travaux d’un économiste de la fin du XIXe siècle, Thorstein Veblen. Pour ce dernier, l’économie est dominée par un principe fondamental: «La tendance à rivaliser – à se comparer à autrui pour le rabaisser – est d’origine immémoriale : c’est un des traits les plus indélébiles de la nature humaine». Pour Vleben, donc, le principal moteur de la vie sociale est une rivalité ostentatoire, une concurrence basée sur l’exhibition d’une prospérité supérieure à celle de son entourage directement sortie des profondeurs de la nature humaine.

    Depuis lors, de nombreuses recherches anthropologiques ont permis de tordre le cou à de nombreuses conceptions de la prétendue ‘nature humaine’, de la pensée de Vleben au darwinisme social.

    On connait ainsi bien mieux maintenant la manière dont les humains étaient organisés et ont pu vivre pendant des millions d’années. Les sociétés nomades de chasseurs-cueilleurs égalitaires primitives étaient basées sur la coopération et non sur la compétition. Ce n’est qu’après la révolution agraire, une fois les nomades devenus cultivateurs, qu’un surplus de richesse est apparu, base matérielle pour l’émergence d’une classe dirigeante et pour une modification profonde des rapports sociaux. Toujours est-il que des millions d’années durant, les êtres humains seraient allés à l’encontre de leur ‘nature humaine’…

    Dans beaucoup de sociétés, la notion de compétion existait à peine. Par exemple, aux Etats-Unis, quand des chercheurs ont voulu faire passer des tests de QI à des Sioux, les Amérindiens n’arrivaient pas à comprendre pour quelle raison ils ne devaient pas s’entraider pour répondre aux questions. Leur société était basée sur une intense coopération.

    Cette ‘nature humaine naturellement portée à la compétition’ sert en fait de prétexte pour ne pas chercher à modifier radicalement le système de production capitaliste. De nombreux penseurs sont tombés dans ce piège, et Hervé Kempf lui-même a sauté dedans à pieds joints. S’il fait par exemple le parallèle entre le développement des services collectifs et celui d’une société égalitaire, il refuse de pousser cette logique jusqu’au bout. Il ne parle dans son chapitre consacré aux solutions que d’un plafonnement de la consommation par une limite imposée aux revenus. Sur base de l’exemple ainsi donné par les super-riches, les autres couches de la société suivraient par mimétisme. Au-delà de cette ‘solution’ au réalisme ténu, reste encore à savoir comment plafonner ces revenus. Demander gentillement ne suffira très probablement pas…

    Pour Hervé Kempf, le ‘mouvement social’ (concept plutôt vague: que représente ce spectre et sur quelles forces est-il basé?) ne pourra l’emporter seul et devra s’unir aux classes moyennes et à une partie de l’élite dirigeante qui prendrait le parti «des libertés publiques et du bien commun». Les médias, encore, ont un rôle à jouer car «la corporation des journalistes n’est pas encore totalement asservie et pourrait se réveiller autour de l’idéal de liberté». Il y a aussi «la gauche», qui devra unir la lutte contre les inégalités et pour l’écologie.

    Sortir de l’idéalisme

    Hervé Kempf espère qu’il arrivera un jour une prise de conscience quasiment spontannée qui toucherait une partie des classes dirigeantes et des médias. Il consacre pourtant de nombreuses pages à expliquer à quel point cela va à l’encontre de leurs intérêts. Et ce n’est pas la seule contradiction de son travail.

    Alors qu’il dénonce très justement l’élargissement du fossé entre riches et pauvres et les conséquences des politiques néolibérales, notamment en Europe, il enscence un des principaux instrument et prétexte de la casse sociale dans nos pays, l’Union Européenne. Des phrases comme: «L’Europe porte encore en elle un idéal d’universalité dont elle démontre la validité par sa capacité à unir, malgré les difficultés, des Etats et des cultures très différents» ne semblent pas à leur place dans un livre qui a pour titre «Comment les riches détruisent la planète»

    On peut encore critiquer un certain anti-américainisme primaire (le qualificatif de «puissance obèse» et d’autres termes suintent l’arrogance envers un peuple américain qui souffre lui aussi de son gouvernement) et, de façon générale, l’idée de l’existence d’une forme de communauté d’intérêts au sein d’un même pays. Encore une fois, un joli paradoxe après des pages qui expliquent correctement comment la richesse des capitalistes repose uniquement sur l’exploitation des travailleurs, quelle que soit leur nationalité.

    Pour critiquer ceux qui ne voient pas la responsabilité écrasante des capitalistes et le lien entre la crise écologique et la crise sociale, Hervé Kampf écrit un moment: «Si l’on veut être écologiste, il faut arrêter d’être bénêt.» Ce n’est pas faux, et nous l’invitons d’ailleurs à suivre son propre conseil.

    La force fondamentale sur laquelle nous devons compter est le mouvement ouvrier organisé, seul capable à prendre les moyens de production entre ses mains pour les faire fonctionner dans le bien de tous. Tant que les leviers de l’économie restent sous le contrôle du privé, l’intérêt collectif – dont la question environnementale – restera négligeable sur les profits qui peuvent être accumulés. D’autre part, une gestion responsable des ressources de la planète nécessite d’aller au-delà d’incitant à une moindre consommation : il faut planifier centralement l’économie en fonction des ressources disponibles et pour la satisfaction des besoins de tous.

    Nous pouvons bien comprendre que certains amalgament toujours le stalinisme et le socialisme, le véritable pouvoir des travailleurs. Le contrôle démocratique de la collectivité est un point fondamental pour une société planifiée, comme l’effondrement des dictatures bureaucratiques des pays de l’Est l’ont démontré. Cette lutte pour une société démocratiquement planifiée sous le contrôle des travailleurs est la seule qui soit une solution globale face aux crises écologique et sociale.


  • Protestations contre la pollution en Chine

    Des centaines de villageois de Shaanxi ont forcé l’entrée de l’usine qui a empoisonné plus de 600 enfants

    Ce lundi 17 août, des protestataires ont pénétré par effraction dans une usine de fonte responsable de centaines d’empoisonnements d’enfants. Selon l’agence de presse d’Etat Xinhua, des camions ont été détruits et les barrières renversées tandis qu’environ 100 policiers étaient envoyés sur place et que le maire de la ville voisine de Baoji a lancé un appel au calme. Dongling Lead and Zinc melting Co, au nord-ouest de la province de Shaanxi, est dénoncée comme source de taux élevés et dangereux de pollution atmosphérique, même par les fonctionnaire officiels. Cette pollution a été désastreuse pour la santé des enfants de la communauté. Le scandale de l’empoisonnement a éclaté la semaine dernière après que des parents inquiets aient emmenés leurs enfants pour effectuer des tests médicaux.

    chinaworker.info

    Toutes les familles affectées vivent près du parc industriel de Changqing, dans la province de Shaanxi. En 2006, les fonctionnaires avaient promis d’aider les villageois vivant tout près à être replacés ailleurs, mais le plan est depuis lors resté au point mort. Les évènements de ce lundi ont survenu après que des recherches aient démontré qu’au moins 615 des 731 enfants qui vivent dans deux villages près de l’usine de fonte ont un niveau de produits toxiques excessif dans leur sang. Jusqu’ici, 166 enfants ont été admis à l’hôpital, le gouvernement local aillant accepté de couvrir les dépenses médicales. Mais pour les parents et les militants des environs, ce n’est pas assez. Le gouvernement n’a payé que les recherches sur les enfants de moins de 14 ans et aucune recherche n’a été effectuée pour vérifier si les adultes étaient eux aussi touchés. Les villageois se plaignent également du fait que les nouvelles maisons mises en vente ne sont pas assez éloignées de l’usine pour empêcher leurs enfants de connaître la même pollution. Les protestations de ce lundi ont été déclenchées par l’annonce d’une tentative de suicide d’un étudiant de 19 ans contaminé, selon l’agence Xinhua.

    Cette manifestation est la deuxième de ce type à faire la une des journaux en peu de temps. Les militants de la ville de Liuyang, dans la province de Hunan, ont eux aussi manifesté en exigeant des compensations suite à des fuites non traitée d’une usine de zinc qui ont tué au moins cinq personnes. Ces mouvements de protestations sont symptomatiques de l’augmentation de l’inquiétude et de l’activisme vis-à-vis de l’environnement, ce qui reflète la terrible situation qui existe particulièrement dans les régions rurales où les «villages de cancer», selon l’expression notoire, ont pris naissance en conséquence de la pollution industrielle massive et non contrôlée.

    Le taux de plomb dans le sang des enfants qui vivent à proximité de l’usine de Dongling est passé de 100 milligrammes à plus de 500 milligrammes par litre, alors que plus de 200 milligrammes est déjà un niveau considéré comme dangereux. Les enfants sont plus vulnérables que des adultes à l’empoisonnement par plomb qui touche le système nerveux. Les rapports font état de niveaux de plomb normaux dans l’eau, le sol et les déchets de l’usine, tandis que la teneur en plomb dans l’air était plus de six fois supérieure au niveau trouvé quelques centaines de mètres plus loin. La fonderie est maintenant fermée.


    Faits sur la pollution en Chine:

    • Selon un rapport D’Oriental Outlook Weekly, 10 millions d’hectares de terres cultivables, soit 10 pour cent de toutes les terres arables du pays, ont été polluées par les eaux usées, les déchets toxiques et d’autres polluants.
    • Approximativement 300 millions de personnes n’ont aucun accès à l’eau potable en Chine. En outre, plus de 700 millions de Chinois boivent de l’eau croupie sous les normes de l’OMS
    • Seul 1% de la population citadine du pays respire de l’air considéré comme sûr par les normes de l’Union européenne. Les maladies liées à la pollution atmosphérique sont la principale cause de décès en Chine
    • Environ 70 pour cent des ordinateurs jetés et du matériel électronique du monde finissent en Chine, où les pièces utilisables sont récupérées tandis que le reste est abandonné en polluant le sol et les eaux souterraines de métaux toxiques.

  • “La stratégie du choc” ou… Comment les catastrophes représentent de belles opportunités

    Nombreux sont ceux qui ont vu les images magnifiques de films comme «Un jour sur terre» ou «Home». Comment peut on laisser sombrer tant de merveilles? De même, à la lecture de rapports ou d’articles consacrés à la pollution et au réchauffement climatique, on se dit qu’il faut être fou pour continuer à assister à la catastrophe en cours sans rien faire: on parle maintenant de 700 millions de réfugiés climatiques pour 2050 (1), soit environ 10% de la population mondiale fuyant les inondations, la sécheresse, etc.

    Par Nicolas Croes

    On peut calmer son angoisse en se disant que les autorités finiront bien par réagir. Mais c’est oublier qu’elles sont pieds et poings liés non à la sauvegarde du bien commun, mais à la préservation des intérêts d’une minorité de parasites: multinationales, grands actionnaires et gros patrons.

    Pour ceux-là, les catastrophes ‘naturelles’ et les désastres sont des opportunités, des moments-clés à saisir pour faire passer en force des projets qui ne pourraient pas être facilement acceptés si la population n’était pas sous le choc. C’est cette réflexion qui est à la base du livre de Naomi Klein «La stratégie du choc – la montée d’un capitalisme du désastre», mais deux exemples illustrent particulièrement l’avenir qui nous est réservé dans un monde aux catastrophes naturelles croissantes qui resterait aux mains des multinationales et des super-riches.

    Katrina et le tsunami : des «pages blanches» pour les investisseurs

    En 2005, Katrina a déferlé sur la Nouvelle-Orléans. Officiellement, cet ouragan a fait 1.836 morts et 705 disparus. Un véritable désastre pour la population. Mais qui n’est pas vu de la même manière par le monde des affaires. L’un des promoteurs immobiliers les plus riches de la ville a ainsi déclaré: «Nous disposons maintenant d’une page blanche pour tout recommencer depuis le début. De superbes occasions se présentent à nous» (2). Il était loin d’être le seul à penser ainsi.

    Le grand gourou du néolibéralisme, Milton Friedman, avait écrit au même moment dans le Wall Street Journal «La plupart des écoles de La Nouvelle-Orléans sont en ruines, au même titre que les maisons des élèves qui les fréquentaient. (…) C’est une tragédie. C’est aussi une occasion de transformer de façon radicale le système d’éducation». Le mot est faible : un an et demi plus tard, la quasi-totalité des écoles publiques avaient été remplacées par des écoles exploitées par le privé. Ces écoles privées étaient bien entendu plus chères tandis que les enseignants qui y travaillaient avaient moins de droits et des salaires moindres. Pour ces derniers, ce projet était purement et simplement de la «spéculation immobilière appliquée au monde de l’éducation».

    Fin 2004, un tsunami a balayé l’Asie du Sud-Est, faisant 250.000 victimes et 2,5 millions de sans-abris dans la région. «Le tsunami qui a dévasté le littoral à la manière d’un bulldozer géant a fourni aux promoteurs des occasions inespérée, et ils n’ont pas perdu un instant pour en profiter» a écrit un journaliste dans l’International Herald Tribune. De grands et luxueux centres balnéaires ont été construits, et tant pis pour les centaines de milliers de pêcheurs qui ne pouvaient plus reconstruire leurs villages au bord de l’eau et se sont retrouvés sans-emplois et déracinés.

    La soif de profits tue la planète

    Dans ces deux exemples, les gouvernements ont été complices des promoteurs immobiliers et autres entreprises de construction, accordant diminutions de taxes, assouplissements de la législation du travail…. Si tout le monde doit se serrer la ceinture en cas de situation critique, nous ne sommes décidément pas tous du même monde: la population a payé avec ses impôts et ses salaires diminués tandis que les entreprises ont réalisé de si juteux bénéfices qu’elles attendent avec impatience une autre opportunité de cette taille.

    Tant que nous laisserons le monde des affaires faire sa loi, la protection de l’environnement sera toujours éclipsée par les profits. Cela s’est clairement vérifié avec la crise économique: sur l’année 2008, la chute des investissements écologiques (qui ne l’étaient d’ailleurs pas vraiment tous) a été de 50%(3). Si les gouvernements investissent plus de leur côté, ces investissements sont bien souvent des aides masquées à des entreprises en difficulté (comme des subventions au secteur automobile pour produire des voitures ‘propres’).

    Pour lutter contre la dégradation extrêmement rapide de notre environnement, nous devons retirer le contrôle de la société des mains du privé, nationaliser les secteurs clés de l’économie sous le contrôle de la population. La production économique doit être le résultat d’un plan concerté, discuté et élaboré par les travailleurs et les usagers pour répartir au mieux les richesses naturelles et non les gaspiller comme aujourd’hui. Ce serait aussi la seule manière d’utiliser les talents et les compétences immenses offerts par la science pour le bien de la collectivité et non pour maximaliser les profits, enrichir l’industrie de l’armement,…


    (1) In search of Shelter, étude réalisée par Care-international, l’Institut pour l’environnement et la sécurité de l’Université des Nations unies (UNU-EHS) et l’Université Columbia de New York

    (2) Cette citation et les suivantes sont tirées de La stratégie du Choc – La montée d’un capitalisme de désastre, par Naomi Klein, Actes Sud, 2008, 25 euros

    (3) Etude réalisée par Deloriste & Touché et Clean Tech Group

  • Le Marché détruit la planète!

    300.000 personnes meurent chaque année directement à cause du changement climatique

    Un nouveau rapport du Global Humanitarian Forum tire la sonnette d’alarme : nous sommes au milieu «d’une crise silencieuse» : le changement climatique tue 300.000 personnes par an. Le changement climatique et ses effets sont déjà à l’oeuvre dans le monde. Ce rapport déclare que plus de 300 millions de personnes sont actuellement sérieusement affectées par le changement climatique, ce chiffre pouvant doubler au cours des 20 prochaines années.

    Par Stephen Boyd, Socialist Party (CIO-Irlande)

    Le rapport "Human Impact Report: Climate Change – The Anatomy of a Silent Crisis" a été publié six mois avant la conférence sur le changement climatique des Nations Unies qui se tiendra à Copenhague pour discuter du successeur au protocole de Kyoto, un cuisant échec.

    Les changements climatiques qui prennent actuellement place sont le résultat de deux cents ans d’industrialisation capitaliste, un système de production qui met la priorité sur les bénéfices des grandes entreprises avant la préservation de notre environnement.

    Naturellement, les premiers à souffrir du changement climatique ne sont pas les super-riches à l’avantage de qui fonctionne le capitalisme, mais bien les plus pauvres. Des 300.000 décès annuels, 99% sont basés dans les pays du monde néo-colonial et 90% sont des conséquences de la malnutrition, la diarrhée et la malaria, dont le développement est à voir en parallèle avec l’évolution du climat. Pourtant, ces pays ont contribué pour moins de 1% aux émissions mondiales de gaz carbonique. Un tel niveau de décès est équivalent à deux attaques comme celle du 11 septembre par semaine, mais s’il y a eu une «guerre contre la terreur», il n’y a pas de «guerre contre le changement climatique»!

    Depuis les années ’70, les «catastrophes naturelles» (loin d’être si naturelles que ça…) augmentent tant en fréquence qu’en sévérité. Les temêtes de la force de l’ouragan Katrina ont doublé. Entre 1996 et 2005, ce type de désastres ont causé 667 milliards de dollars de pertes, montant 20 fois plus élevé dans le monde sous-développé.

    La situation est amenée à empire encore. Le protocole de Kyoto et son commerce de carbone n’a été qu’une lamentable farce qui n’a pas eu le moindre effet pour s’en prendre aux causes du changement climatique. A peine 23 pays riches (14% de la population mondiale) ont produit 60% des émissions de carbone depuis 1850. Aujourd’hui, ces mêmes pays produisent 40% des émissions, émissions qui ont d’ailleurs augmenté depuis que le Protocole de Kyoto a été signé.

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    KYOTO

    Le protocole de Kyoto a été ouvert à la ratification en 1998 et est entré en vigueur en 2005.

    Il comporte des engagements absolus de réduction des émissions pour 38 pays industrialisés (à l’exception des Etats-Unis et de l’Australie, qui ne sont pas signataires), avec l’objectif d’une réduction globale de 5,2 % des émissions de dioxyde de carbone (responsable à 65% du changement climatique) d’ici 2012 par rapport aux émissions de 1990. Mais, pour limiter à un niveau "raisonnable" le changement climatique (inférieur à 2°C), il faudrait diviser par deux les émissions mondiales ! En réduisant les émissions de 70%, il faudrait même encore 100 ans pour que les effets du réchauffement aient disparu.

    De plus, chaque pays s’est vu octroyer un certain nombre de droits d’émissions contournables, puisqu’il est possible à un pays moins émetteur de revendre sa norme excédentaire à des pays plus pollueurs…

    Greenpeace avait dénoncé le bien maigre résultat de la conférence de Marrakech (2001) qui avait véritablement traduit juridiquement le protocole de Kyoto en termes juridiques. Quant à Olivier Deleuze (ECOLO), qui menait la délégation européenne, il a alors déclaré qu’il préférait "un accord imparfait mais vivant à un accord parfait qui n’existe pas". Sans commentaire…

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    L’économiste britannique Nicholas Stern (l’auteur du fameux rapport Stern) a déclaré «le changement climatique est le plus grand échec de la part du marché que le monde ait jamais connu». Le changement climatique s’est précisément produit en raison de l’existence du système de l’économie de marché capitaliste, et il continuera à menacer l’existence de la vie sur terre tant que nous permettons à ce système de marché anarchique de continuer à sévir.

    La décennie de 1998 – 2007 a été la plus chaude. Les 11 années les plus chaudes se sont d’ailleurs toutes produites ces 13 dernières années. Afin d’éviter une élévation catastrophique de 6° pour la fin de ce siècle, les émissions de gaz à effet de serre doivent absolument diminuer à partir de 2015 être réduite de 80% d’ici 2050. Ces changements cruciaux ne seront jamais acceptés par les multinationales ou par les principaux gouvernements capitalistes. Selon eux, seuls les bénéfices priment, aux dépens même de la vie sur terre.

    A travers l’Europe, les partis Verts ont toujours mis les intérêts du marché et des riches en avant lorsqu’ils ont participé aux gouvernements de coalition. Ces gouvernements n’ont produits que des «politiques vertes» minimales et purement symboliques. En Irlande le Parti Vert justifie sa participation à ce gouvernement tellement détesté en se référant aux politiques vertes mises en application. Pourtant, aucune politique environnementale de quelle importance que ce soit n’a été mise en application par ce gouvernement. Pire même, au lieu de cela, ce gouvernement a opéré des coupes budgétaires dans les services de transport en commun, renforçant ainsi l’utilisation des voitures! Ce que nous avons besoin est à l’opposé de cela : plus d’investissement pour développer un système moderne de transport en commun qui améliorera la qualité de vie et bénéficiera à l’environnement.

    Si nous n’en finissons pas avec la dictature du marché, avec la dictature du capitalisme, les conséquences pour l’humanité pour les 40 années à venir seront cauchemardesques. Au moins 250 millions de personnes seront forcées d’émigrer – ce qui sous un système tel que le capitalisme conduira à des guerres et à des conflits ethniques et racistes. D’ici 2020, jusqu’à 250 millions d’Africains et 80 millions de personnes en Amérique Latine devront faire face à des pénuries d’eau. Cinquante millions de personnes auront à faire face à la famine en Asie d’ici 2025 et le rendement des récoltes peut tomber de 50% en Afrique. Un tiers de toutes les espèces vivantes sont menacées d’extinction d’ici 2050.

    Le Global Humanitarian Forum parle d’une augmentation de la température mondiale de 2° d’ici2100. Durant la période du pliocène, quand le monde était plus chaud de 2° à 3°, le niveau des mers était supérieur de 25 mètres – cela pousserait un milliard de personnes à quitter leurs maisons et leurs villes!

    La seule manière de lutter effectivement et efficacement pour ralentir le changement climatique et amoindrir son impact sur la planète diminuée est de sortir du système capitaliste. Dans un monde réellement socialiste, basé sur une planification démocratique de la production, cette dernière servirait aux besoins de la majorité et pourrait être orientée de façon à assurer que les dommages causés à l’environnement soient choses du passé.

    En une seule journée, la lumière du soleil qui atteint la terre fournit assez d’énergie pour répondre aux besoins du monde pour huit ans. Le vent, les vagues et les technologies solaires et géothermiques peuvent fournir six fois plus de puissance que ce qui en est tiré actuellement. Les gigantesques ressources mondiales, les centaines de milliards qui sont gaspillés en armement – les dizaines de milliers de scientifiques et d’ingénieurs qui gaspillent leurs talents en développant des armes de destruction massive – tout cela pourrait à la place être utilisé pour que ces talents et qualifications produisent et développent des sources d’énergie renouvelables et stopper notre dépendance envers les combustibles fossiles.

    Le capitalisme détruit notre planète. Seule une économie planifiée socialiste et démocratique peut le sauver.


  • Le capitalisme moderne et l’épidémie de «grippe porcine»

    Une catastrophe aggravée par le système de profits

    Bien que l’épidémie grippe porcine ne mérite pas encore le titre de pandémie, pas autant en tout cas que la grippe espagnole de 1918, elle a révélé le rôle du profit dans la création de ce genre de situation, et l’incapacité du capitalisme de résoudre rapidement et efficacement des crises telles que celle-ci.

    Andy Moxley et Aleida Vilchez, Socialist Alternative (CIO-USA)

    La grippe H1N1, connue sous le surnom de «grippe porcine», est une combinaison mutante de quatre différentes souches de grippes. Ces souches ont été trouvées chez les virus des grippes aviaire, porcine et humaine. Elle se transmet d’homme à homme, et a maintenant été confirmée chez 650 cas au niveau mondial. 443 de ces cas ont été détectés au Mexique (Associated Press, 02/05/09), dont entre 100 et 176 ont été mortels. Le Centre pour le Contrôle et la Prévention des Maladies prévoit encore plus de décès.

    Le rôle de l’agro-industrie

    Comme Mike Davis l’a fait remarquer dans son article du Guardian du 27 avril, les craintes d’une telle mutation virale et la demande de la part du monde scientifique d’un suivi fédéral de cette affaire remontent à l’année 1998 (!), lorsqu’un virus similaire est apparu parmi les porcs d’une porcherie industrielle en Caroline du Nord.

    Les élevages industriels sont d’immenses fermes mises en place par l’agro-industrie pour produire plus de profits en empilant le plus d’animaux possible sur le plus petit espace possible, dans les conditions les plus terribles pour les animaux. Selon l’article de Davis, plus 65 millions de porcs seraient maintenant concentrés dans 65.000 fermes industrielles (aux Etats-Unis). La situation est similaire en ce qui concerne les poulets. Selon les critères fédéraux, chaque poulet n’a besoin que d’un espace de 16 pouces (40 cm) pour survivre.

    Les animaux finissent par vivre dans leurs propres excréments, tandis qu’on les gave de stéroïdes pour qu’ils grandissent plus vite et d’antibiotiques pour pouvoir survivre aux blessures ouvertes et aux infections. De plus, dans ces élevages, ils sont enfermés si proches les uns des autres que toute maladie se répand facilement à l’ensemble de la population d’une ferme, ce qui aide à créer des virus et bactéries plus résistants. Les fermiers qui exploitent ces élevages industriels sont à la merci de l’agro-industrie.

    Par exemple, Perdue, une compagnie nationale d’élevages de poulets, possède tous les droits légaux sur les poulets élevés par ses fermiers et sur leur nourriture, les louant en pratique aux fermiers. Toutefois, Perdue n’est pas légalement responsable des déjections produites par ces poulets, laissant leur gestion et leur évacuation à la charge des fermiers (PBS Frontline, 21/04/09). Ces fermiers n’ont pas les ressources ni l’argent dont dispose Perdue pour effectuer de telles opérations. L’immense quantité de déjections rejetées dans la nature créée de graves problèmes de contamination de l’eau et autres problèmes de santé.

    Destruction environnementale

    La recherche par l’agro-business du profit maximum qu’il peut tirer de ces fermes n’affecte pas seulement directement la transmission et la création de nouvelles maladies, mais prélève également un tribut destructeur sur l’environnement.

    Cela fait longtemps que la course aux profits cause des dégâts à l’environnement. L’utilisation de combustibles fossiles et d’autres ressources non-renouvelables pollue non seulement l’air que nous respirons (la création de «smogs»), mais a également ouvert un gigantesque trou dans la couche d’ozone qui sert de bouclier à la Terre, ce qui a eu pour effet une accélération du changement climatique au cours des dix dernières années.

    Les déjections animales émises par les fermes industrielles ont causé l’empoisonnement de sources d’eau potable, et la destruction massive de la faune des rivières (poissons, etc.). Depuis 1991, plus d’un milliard de poissons sont ainsi morts directement à cause de cela dans le fleuve Neuse de Caroline du Nord, plus que n’importe où ailleurs aux Etats-Unis.

    Réponse tardive

    En ce moment, le monde n’est qu’à deux doigts d’une pandémie mondiale de grippe H1N1. Toutefois, le statut de pandémie ne fait référence qu’à l’étendue de la maladie, et non à sa sévérité. Jusqu’ici, les rapports indiquent que la menace du H1N1 pourrait ne pas être aussi grave que ce que l’on avait cru initialement (The New Nation, 02/05/09). Les pays riches ont pris les mesures nécessaires afin de contenir et d’enrayer l’infection, telles que le check-out complet des patients qui présentent des symptômes ressemblant à ceux de la grippe, la distribution de médicaments anti-viraux et même le développement d’un vaccin avant que la prochaine saison de grippe ne frappe l’hémisphère nord.

    Lorsque le virus a été identifié pour la première fois, les scientifiques ont cru qu’il possédait un taux de mortalité plus élevé, à cause du grand nombre de décès au Mexique. En réalité, jusqu’ici, il apparaît que ce virus est vulnérable aux anti-viraux habituels tels que Tamiflu et Relenza. Les patients réagissent bien au traitement, et les cas de grippe porcine hors du Mexique se sont révélés bénins et non-fatals, à l’exception d’un garçon mexicain qui est décédé au Texas (Associated Press, 29/04/09).

    Si le virus H1N1 cause une pandémie, il touchera d’abord et le plus durement les pays «en développement». Pire encore, la crise se passe pendant la saison de grippe annuelle. L’incapacité du gouvernement mexicain à résoudre cette épidémie montre que les pays pauvres ne possèdent pas les ressources nécessaires pour la prise en charge des malades. A l’apogée de l’épidémie au Mexique, le gouvernement a distribué environ six millions de masques à Mexico City, dont la population est de à vingt millions. De peur que l’infection échappe à tout contrôle, certaines ambulances ont refusé de ramasser les malades, et beaucoup d’entre eux se sont vu refuser l’entrée à l’hôpital.

    La Banque Mondiale a prévu d’octroyer un prêt de 205 millions de dollars au gouvernement mexicain afin de l’aider à affronter cette crise. Le Mexique a déjà reçu 25 millions de dollars (Guardian, 27/04/09). Ce n’est qu’après avoir reçu cet argent que le Mexique a été capable d’acheter les médicaments anti-viraux nécessaires, et de commencer à évaluer l’ampleur de la crise. L’Organisation Mondiale de la Santé a aussi donné 2,4 millions de médicaments à 72 pays en développement (The Houston Chronicle, 02/05/09). Il n’est pas étonnant qu’après cela, la situation ait commencé à s’améliorer.

    Maintenant, le nombre de cas et de décès a commencé à diminuer grâce à une mise à l’arrêt économique quasi-totale. Dans son effort pour contenir l’infection, le gouvernement mexicain de Felipe Calderon a fait passer une mesure permettant de fermer toutes les entreprises privées et agences gouvernementales jusqu’au 6 mai ; tous les rassemblement publics ont été annulés, y compris les manifestations du 1er Mai, fête internationale des Travailleurs.

    La pauvreté – incubateur à maladies

    La politique néolibérale mise en oeuvre par la classe dirigeante a fragilisé les pays du monde entier. Depuis les années ‘70, le capitalisme a attaqué le niveau de vie, les salaires et les conditions de travail partout dans le monde afin d’engranger plus de profits, accroissant par là la pauvreté et négligeant les soins de santé et les besoins humains de base. Via la libéralisation du commerce et la mondialisation, la spirale descendante n’était pas seulement menée au niveau des salaires, mais aussi au niveau des conditions de vie et de l’infrastructure.

    Le capitalisme a créé un monde où il y a des excédents de nourriture, alors que 25.000 personnes meurent de faim chaque jour ; un monde où les travailleurs et les pauvres meurent de maladies guérissables, simplement parce qu’ils n’ont pas assez d’argent que pour aller voir un docteur. Sous le capitalisme, les 10% de personnes les plus riches détiennent 85% de la richesse mondiale.

    Les virus tels que celui de la grippe porcine prospèrent dans les conditions de pauvreté extrême. Les conditions de vie horribles dans les régions du monde frappées par la pauvreté créent un champ de reproduction pour ces virus. La pollution, la faim et la maladie affaiblissent les systèmes immunitaires et rendent les gens extrêmement vulnérables aux infections, ce qui pose les bases pour des épidémies. La maladie ne connaît pas les frontières, de sorte que la simple existence de telles conditions, n’importe où sur la planète, signifie que la porte est grande ouverte pour une épidémie mondiale.

    Le capitalisme a également créé la ferme industrielle, qui sert d’incubateur pour des virus et maladies qui affectent à la fois les animaux et les humains, et qui cause des dégâts environnementaux irréversibles. Nous devons produire la nourriture d’une manière qui ne soit pas seulement saine du point de vue des maladies, mais qui soit aussi durable et écologique.

    La distribution adéquate de fournitures médicales dans le monde entier, y compris de vaccins et de médicaments, est une tâche intérgale dans le cadre de la lutte contre les maladies. Il est aussi nécessaire d’ôter la recherche médicale des mains de corporations avides de profits et qui s’inquiètent plus de leur propre compte en banque que de la prévention et du soin des maladies, et de placer cette recherche entre les mains des personnes les plus affectées.

    Une alternative à l’agro-industrie

    Aucun de ces problèmes ne peut être résolu sous la domination actuelle de l’agro-industrie et du capitalisme. Au fur et à mesure que les maladies continuent d’évoluer, la seule manière de s’assurer que ces crises soient évitées et résolues de manière efficace est via une planification démocratique par les masses de la population. En éliminant la motivation pour le profit grâce à la planification socialiste et démocratique de l’économie, nous pourrons plus rapidement prendre à bras le corps tout problème émergent, et nous pourrons développer un plan de production et d’opération qui empêche l’émergence-même de la plupart de ces événements.

    La grippe H1N1 a mis en lumière l’infrastructure pourrissante créée par le capitalisme. En l’espace de quelques semaines, une épidémie mondiale s’est produite, causant des centaines de morts facilement évitables et provoquant une crise mondiale.

    Sous le règne des grandes entreprises et du capitalisme, de tels problèmes vont sans cesse se produire. Seul un système socialiste démocratique pourrait éliminer la pauvreté, fournir des soins de santé de qualité pour tous, et mettre un terme au règne de la destruction de notre environnement et de nos vies par les corporations.

    Il nous faut organiser un mouvement puissant afin de briser l’emprise des grandes entreprises sur notre santé et notre alimentation. Nous devons mener campagne contre la destruction de notre environnement par les corporations et contre la guerre, où d’innombrables milliards de dollars sont dépensés pour détruire, et utiliser cet argent afin d’aider les pays en développement. Nous devons nous organiser à une échelle nationale et internationale afin de briser le règne des grandes entreprises et du capitalisme. Pour vaincre la privation, le racisme, et la dégradation environnementale et voir cette victoire de notre vivant, les moyens sont là, mais nous devons nous organiser afin de mettre un terme à la dictature du profit, pour le remplacer par celui du contrôle démocratique.

  • Fuite en avant pour sauver la planète ?

    Relance du nucléaire

    De plus en plus confrontés à l’évidence du réchauffement de la planète, les politiciens traditionnels sont à la recherche de toutes sortes de mesure qui leur permettraient de produire de l’énergie plus proprement. Une des solutions avancées est une extension du parc nucléaire en Europe, afin de remplacer les vieilles centrales au gaz et pétrole. Or ceci constitue plus une fuite en avant qu’une véritable solution.

    Par Gilles, MAS Mons

    En Belgique, on trouve deux centrales nucléaires en activité : celle de Tihange (Huy, 3 réacteurs) et celle de Doel (Anvers, 4 réacteurs). Toutes deux ont été construites il y a environ 30 ans et l’âge de la retraite devrait approcher… si ce n’est que les gouvernements successifs n’ont cessé de repousser encore et encore la date de fermeture de ces réacteurs. Alors que la durée d’usage avait déjà été prolongée à quarante ans, le gouvernement Leterme a décidé d’octroyer vingt ans de plus aux centrales belges : il faudra donc attendre jusqu’à 2035 pour assister à la fermeture des centrales (au lieu de 2005 comme initialement prévu).

    Le gouvernement et leurs amis d’Electrabel se justifient en disant que la remise à neuf des centrales coûterait cher et que cette hausse des coûts serait d’office répercutée sur la facture (comme si Electrabel ne pouvait pas se permettre cet investissement !). D’autre part, ils prétendent que les centrales nucléaires sont sûres et non polluantes. Leurs arguments semblent avoir porté, puisque récemment 6 Belges sur 10 se disaient d’accord pour ce maintien. Mais le récent incident de Fleurus (près de Charleroi) a remis en question tous ces beaux discours sécurisants.

    Que s’est-il passé à Fleurus ? Une fuite s’est produite à l’Institut des Radio-Elements (IRE), un établissement public-privé chargé de produire des isotopes radioactifs à des fins médicales, et celle-ci a contaminé toute la région. Ceci représente le plus grave incident nucléaire en Belgique. Cependant la population locale n’a été prévenue qu’une semaine après les faits, avec des avertissements du type « Ne mangez pas les légumes de votre jardin ». L’exploitant a tenté d’étouffer l’affaire jusqu’au dernier moment par crainte des répercussions, tandis que l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) s’est révélée totalement inefficace : incompétence des responsables (beaucoup ont obtenu leur poste uniquement via leurs relations politiques), matériel inopérant, etc.

    Les incidents nucléaires se sont multipliés au cours des dernières années : en 2006 en Suède, on est passé à deux doigts d’un nouveau Tchernobyl lorsque le système de secours de la centrale de Forsmark est tombé en panne. Les scientifiques chargés de la surveillance ont avoué que seul le hasard a permis d’éviter la catastrophe. Cet été en France, des fuites ont été révélées près d’une centrale de la Drome, contaminant le personnel et peut-être les récoltes. Des accidents graves et parfois mortels se sont également produits en Hongrie et au Japon au cours des cinq dernières années.

    Plutôt que de vouloir sérieusement investir dans des énergies inoffensives telles que la biomasse, l’éolien, le marémoteur, le solaire… les capitalistes et leurs politiciens préfèrent se tourner vers des solutions hautement rentables sur le court terme, mais pleines de risques pour le présent comme pour l’avenir. Car où stocker de manière sûre les déchets nucléaires provenant des centrales ? Même les agences de contrôle sont soumises à la loi du profit et des jeux politiques, ce qui les rend inaptes. Et évidemment, on cache tout cela à la population.

    Une production véritablement verte est incompatible avec le système capitaliste. Pour sauver la planète, préparons la révolution écologique ! Qui sera aussi une révolution socialiste.


    Le prestige et les profits avant l’environnement et le pouvoir d’achat

    Sous la pression des entreprises et des politiciens, sans participation ni consultation de la population, plus d’un milliard d’euros des impôts va être consacré au projet de prestige de la liaison Oosterweel!

    Cette liaison doit passer au dessus de certains quartiers et mettre en danger la santé des habitants avec la masse de particules fines diffusée par les voitures et les camions. Résistance Internationale lutte pour plus d’investissements pour des transports en commun gratuits et des solutions comme un tunnel qui pourrait récupérer et purger l’air des particules fines.

    Le 25 octobre il y aura un festival anticapitaliste pour l’environnement à Anvers, nous discuterons entre autres de la lutte contre le projet de la liaison Oosterweel, en plus de discussions sur l’énergie, la surpopulation, la crise alimentaire, les catastrophes naturelles, etc. Un meeting et des concerts suivront en soirée. Participe à nos campagnes sur l’environnement ! (Plus d’infos : 02/345.61.81)


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  • Le G8 échoue sur la question du climat

    Le monde fait face à la perspective horrifiante d’un changement climatique majeur et de son impact catastrophique sur la production alimentaire et les conditions de vie à travers le monde. Cependant, les chefs politiques des principales économies capitalistes n’ont pas réussi à s’entendre sur n’importe quelle action significative vis-à-vis de cette question lors du récent G8 qui s’est tenu au Japon.

    Article de Ken Douglas, Socialist Party (section d’Angleterre et du Pays de Galles du CIO)

    Au lieu de cela, ils ont simplement pris le vague engagement de réduire de 50% les émissions globales de gaz carbonique (CO²) d’ici 2050. C’est déjà quelque chose, pourriez vous dire. Mais même cette promesse est bancale. Premièrement, il n’y a aucune année de référence sur base à laquelle les 50% doivent se référer.

    Deuxièmement, seuls les pays du G8 se sont mis d’accord sur cette proposition et ils n’ont pas expliqué comment la réduction doit être répartie entre les nations développées ou en développement. Le Mexique, le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud ont exigé que le G8 coupe ses propres émissions de gaz à effet de serre de plus de 80% en les accusant de ne pas tenir compte des besoins des économies émergeantes.

    Les USA veulent convoquer une réunion avec ces pays et d’autres importants émetteurs de CO², mais un projet de déclaration ne mentionne aucun objectif intermédiaire, seulement que «de profondes coupes dans les émissions globales seront nécessaire».

    Les principaux pays capitalistes ne peuvent même pas convenir ensemble d’une répartition de réductions modestes entre eux – ils veulent protéger leurs propres intérêts nationaux et ne pas concéder quoi que ce soit comme avantage économique à leurs rivaux. Les pays de l’UE accusent déjà le Canada et le Japon de ne pas vouloir atteindre leurs objectifs puisque leurs émissions ont considérablement augmenté depuis les années ‘90.

    Aucun objectif intermédiaire n’a été annoncé. Selon le rapport 2007 du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat), les émissions globales doivent diminuer d’ici 2015 pour éviter que le réchauffement ne s’emballe, mais cet élément n’a même pas été mentionné.

    En réalité, pour les grandes entreprises et les multinationales, seuls comptent les profits. Shell a ainsi déjà abandonné la majorité de ses projets de développement de technologies alternatives parce qu’elle profite énormément des prix élevés du pétrole.

    Le président de la Commission Européenne a qualifié la déclaration du G8 de «signal fort aux citoyens du monde» et de «nouvelle vision partagée». Mais si leur vision du réchauffement climatique est partagée, ce n’est qu’avec les grandes entreprises et leur préoccupation de maintenir leurs bénéfices.

    Cependant, pour la majorité des gens sur la planète, pour les milliards de travailleurs, de paysans pauvres et de chômeurs – dont beaucoup souffrent déjà des effets du réchauffement climatique – ce n’est pas assez. Pour résoudre ces problèmes, nous devons commencer à construire une alternative socialiste face aux politiques liées aux politiques G8. Nous devons changer le système, pas le climat.


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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    Versez votre don ou un soutien mensuel (par ordre permanent bancaire) sur le compte n° 001-2260393-78 avec la communication « don ».

    Pour toute information supplémentaire, n’hésitez pas à nous contacter : info@socialisme.be ou finances@lsp-mas.be.
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  • 25 octobre: Festival environnement anti-capitaliste à Anvers!

    Aujourd’hui, la problématique de l’environnement et du réchauffement de la planète ne sont plus un tabou. L’impact énorme de la pollution ne peut plus être nié : nous voyons partout dans le monde une augmentation des catastrophes naturelles. Le rapport-Stern estime qu’en 2010, il y aura déjà 50 millions de "réfugiés pour causes naturelles". Ainsi, en 2100, environs 90% du Bangladesh devrait se trouver sous eau d’après les pronostics de l’Union Européenne.

    Quelles réponses offrent les politiciens traditionnels ?

    La commission environnement de l’Union Européenne a récemment décidé que d’ici 2020, 20% de l’énergie consommée en Europe devait être renouvelable et que les émissions de CO2 devaient également diminuées de 20%. C’est toutefois trop peu et trop tard. Ceux-ci ne satisfont même pas les exigences qui ont été affirmées à la convention de Bali où la baisse des émissions de CO2 est passé de 30% à 40%. En outre, il n’y a aucun doute en ce qui concerne ceux qui devront faire des efforts pour améliorer la protection de l’environnement. Avec les éco-taxes, ce sont les travailleurs qui devront supporter tous les frais environnementaux. Entre temps, les grands pollueurs sont laissés tranquilles. Le patronat et les multinationales peuvent répercuter les taxes qui leurs sont imposées sur le prix de leurs marchandises. C’est comme ça que les politiciens "trouvent des solutions" aux problèmes environnementaux.

    Pour un programme environnemental anti-capitaliste!

    Résistance Internationale ne pense pas que les politiciens traditionnels soient en état de trouver la bonne issue aux problèmes environnementaux étant donné que pour eux, c’est le profit des entreprises qui prime. Pour véritablement pouvoir faire bouger les choses, nous devons éliminer cette soif de profit et aller à la recherche d’une alternative dans laquelle les gens et l’environnement seraient véritablement mis en avant. A ce propos, nous voulons d’ailleurs mener la discutions avec un maximum de monde possible lors de notre journée environnement au centre de jeunesse Kavka Oudaan, à Anvers, le 25 octobre. Durant cette journée, nous voudrons approfondir les discutions sur l’environnement ainsi que sur les solutions possibles qui peuvent être apportées.

    Nous ferons cela à travers 4 ateliers :

    • "L’énergie nucléaire, une solution pour l’énergie chère?"
    • "Les catastrophes pas si naturelles: Comment le réchauffement climatique provoquent-ils des catastrophes?"
    • "Crises alimentaires: Où sont passé les surplus? Quelle est la cause de cette crise?"
    • "Surpopulation? Une réponse marxiste"
    • "La liaison Oosterweel à Anvers: le prestige et le profit viennent avant l’environnement et le pouvoir d’achat!"

    Vers 20h débutera un meeting, avec des orateurs de Groen !, JNW, Greenpeace et Résistance Internationale, sur la très polémique liaison Oosterweelverbinding. A nouveau un prestigieux projet de nos politiciens, avec Janssens, le bourgmestre sp.a d’Anvers, à la tête! Sans avoir jamais demandé l’avis des habitants, le projet prélèvera 2,51 milliards d’euros des impôts pour sa construction! Les nombreuses voitures qui circuleront chaque jour en masse sur cette liaison diffuseront un grand nombre de particules toxiques qui menaceront la santé des jeunes et des moins jeunes d’Anvers. Il y a pourtant de bien meilleures choses à faire!

    La journée se terminera par un festival avec notamment Bulls On Parade, le véritable coverband de Rage Against The Machine! Nous invitons bien entendu tout le monde à participer à notre journée environnement.

    Participe avec nous!

    Tu peux toutefois faire encore beaucoup plus pour que cette journée soit un succès! Tu peux par exemple créer un comité dans ton école avec l’aide de quelques membres de Résistance Internationale. Avec ce comité, tu pourras contribuer à la mobilisation ou à la préparation d’un groupe de travail. Tu peux naturellement devenir actif pour notre campagne sur l’environnement et dans notre festival sur l’écologie. Dans un autre sens, si tu en as marre de voir les choses empirer sans que rien ne se fasse et que tu a envie de faire quelque chose contre l’empoisonnement de la planète, n’hésite pas à prendre contact avec nous!

    Plus d’infos (en néerlandais) sur http://www.myspace.com/milieufestival


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
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    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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  • Consommer moins ?

    Ces dernières années, l’idée que nous devons revoir notre consommation pour préserver l’environnement s’est de plus en plus répandue. La hausse des prix actuelle sonne à ce titre comme une bénédiction aux oreilles de certains partisans de cette théorie, car elle pourrait forcer la population à moins consommer…

    Il faut un sacré paquet de cynisme pour se réjouir de l’appauvrissement de la population mondiale (nous sommes passés de 750 millions de victimes de la faim en 1995 à 950 millions aujourd’hui), peut-être en pensant que c’est une solution pour la surpopulation? Mais s’il n’y a qu’une minorité qui tend jusqu’à cet extrême, l’idée d’une baisse volontaire de la consommation est néanmoins présente.

    On estime que 20 à 30% de la population mondiale (principalement aux Etats-Unis, en Europe et au Japon) consomment 70 à 80% des ressources tirées de notre planète. Et chaque année, c’est environ 4 milliards de tonnes de déchets qui sont déversées dans les dépotoirs officiels, presqu’arrivés à saturation. En fait, l’espèce humaine vit aujourd’hui à crédit en consommant chaque année plus que ce que la nature ne peut lui fournir en se reconstituant (la plupart des matières premières ont mis des millénaires à se constituer). Alors oui, il faut consommer mieux. La question est de savoir comment y arriver.

    Certains considèrent la révision du mode de consommation comme une démarche individuelle. Face aux médias, à la publicité, aux films, aux feuilletons, aux magazines “people”, etc., ce type d’exemple individuel ne peut que rester marginal et donc inoffensif pour le système. D’autant plus que dans beaucoup de cas, consommer mieux (des produits locaux ou issus du « commerce équitable »,…) signifie dans une société basée sur la concurrence de consommer plus cher…

    La question qui se pose ici est une question de société. Or, la consommation n’est pas le point de départ du système. Parler du “mode de consommation des pays industrialisés” est une façon commode de masquer la nature du système de production capitaliste et de l’exploitation impérialiste. C’est pourtant là que se situe le principal problème. Le plus grand gaspillage n’a pas ses racines ancrées dans la consommation des particuliers – qui n’ont d’ailleurs rien à dire sur ce qui est produit, où et de quelle manière,… – mais dans le chaos de l’économie capitaliste (voir notre dossier central). La consommation découle de ce système, s’attaquer seulement à cet aspect, c’est comme s’en prendre uniquement à une des branches d’un arbre malade.

    D’autres sociétés ont déjà dû faire face au danger de l’épuisement de leur environnement. Les Indiens Anasazis ou encore les Mayas n’ont pas su réagir, mais d’autres bien, et à chaque fois sur base d’un contrôle central des ressources (les habitants de l’île de Tikopia ou encore les Japonais de l’ère Tokugawa). Aujourd’hui, les moyens technologiques nous permettent de faire de même à l’échelle planétaire tout en impliquant chacun dans l’élaboration et la réalisation d’un plan de production et de distribution des ressources.

    Selon le rapport 2006 du WWF, au rythme d’aujourd’hui, l’actuel système de production de l’humanité prélèvera en 2050 deux fois plus de ressources que ce que la Terre ne pourra renouveler. Les ressources ne vont pas disparaître du jour au lendemain, mais si la crise du crédit aux Etats-Unis a bien illustré quelque chose, c’est qu’une vision à court terme a des limites… à court terme. La terre elle aussi réagira quand la dette du système envers elle sera trop lourde. Dans les deux cas, au niveau de la crise économique et de la crise environnementale, la classe ouvrière doit se battre pour obtenir le contrôle de la production et de la société.


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    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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  • Pollution de l’eau : 4.000 morts par jour.

    Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 1,6 millions de personnes auront décédé cette année des suites de la pollution de l’eau si rien n’est fait. 4.000 personnes meurent chaque jour, dans les pays capitalistes développés comme dans les pays pauvres, des suites de l’ingestion d’eau non-potable.

    Environ 1,4 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. Une fatalité ? Une question de priorité… A côté de cette donnée révélatrice de la pauvreté dans le monde, il faut savoir que la fortune cumulée des millionnaires de la planète est estimée à une somme de 50.000 milliards de dollars (soit 3 fois et demi le Produit Intérieur Brut de la première puissance capitaliste de la Terre, les USA).

    Autre élément intéressant, l’industrie absorbe jusqu’à 54 % de l’eau utilisée en Europe, en accordant une très faible importance à une utilisation efficace de cette denrée… Dans nombre de pays, les réseaux d’adduction d’eau laissent s’écouler 30 % au moins des quantités transportées.

    Tant que le système sera orienté vers la satisfaction de la soif de profit des patrons et des actionnaires et non pas vers les besoins de la majorité de la population, le respect de l’environnement et des travailleurs et pauvres du monde entier sera toujours bafoué.


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