Category: Ecologie

  • VIDEO: Interview – “Notre terre n’est pas à vendre, battons-nous pour la défendre!”

    Ce samedi 5 décembre s’est déroulée à Bruxelles une manifestation sur la question climatique qui a attiré quelques 15.000 personnes. Le PSL était présent, avec des slogans tels que "c’est pas les écotaxes qu’il faut payer – c’est le capitalisme qu’il faut éliminer" ou encore "résistance internationale – contre les déchets du capital". A cette occasion, nous avons interrogé Nicolas Croes, auteur de la brochure du PSL sur l’environnement.

    Par Pablo V (Bruxelles)

  • Sommet climatique de Copenhague: Sauvons la planète – luttons contre le capitalisme!

    Une planification démocratique est la seule solution

    Voici le texte d’un tract qu’utilisent les membres du Comité pour une Internationale Ouvrière qui participent aux protestations dans le cadre du sommet consacré au climat, à Copenhague.

    Tract du CIO

    Juste avant ce sommet, de nouveaux faits alarmants ont été rendus publics:

    • Le niveau de dioxyde de carbone a atteint les 385.2 ppm – le plus haut niveau depuis 650.000 ans, selon la World Meteorological Organisation.
    • Depuis 1990, les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté de 41%. L’an dernier, malgré la crise économique, elles ont encore augmenté de 2%, c’est-à-dire plus que la moyenne annuelle des années ’90, selon NatureGeoscience.

    Ces développements sont dans la ligne des pires prévisions du GIEC – qui prévoient une augmentation de 6° dans ce siècle. Aujourd’hui déjà, 300.000 personnes meurent chaque année en raison directe ou indirecte des effets du changement climatique. Les scientifiques dissent qu’il ne reste que 6 ans (jusqu’en 2015) pour modifier la production et la consommation destructrice d’énergies actuelles avant que des effets “catastrophiques” ne deviennent irréversibles. Notre lutte est une course contre le temps.

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

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    La crise climatique est causée par le système capitaliste et ses multinationales. Les dirigeants politiques qui étaient à Kyoto et ceux qui sont maintenant à Copenhague n’ont aucune solution à proposer. Leur seul objectif en tant que parti au gouvernement est d’éviter d’apparaître comme le "mauvais" tout en passant la balle à quelqu’un d’autre! A travers de fausses solutions capitalistes – comme le commerce de droits d’émissions – ils essayent de continuer à se baser sur les énergies fossiles. Ils démontrent en fait qu’ils sont dans la poche des grosses entreprises, et parmi elles l’industrie pétrolière et énergétique. La première et la deuxième des 500 plus grandes entreprises en termes de fortune sont les géants pétroliers Exxon et Chevron. Les n° 4 et 5 sont General Electric et Wal-Mart. Sans s’en prendre au pouvoir de ces multinationales – et tous leurs politiciens – la crise climatique ne pourra pas être résolue.

    Nous avons besoin d’un mouvement climatique global et démocratique qui implique les travailleurs, les jeunes, les paysans pauvres et tous ceux qui sont touchés par les effets du changement climatique. Aucune confiance ne doit être placée dans les gouvernements ou les entreprises.

    Le socialisme démocratique, organisé à une échelle internationale, est la seule alternative au système capitaliste. A la place de gaspiller les ressources naturelles pour le profit, les boni des actionnaires, l’armée,… au prix de la destruction du globe, nous avons besoin d’une planification démocratique basée sur les besoins de la population et de l’environnement.

    Le CIO lutte pour:

    • L’objectif de réduire les émissions d’au moins 50% d’ici 2020, avec le but d’atteindre 90% de reductions d’ici 2050.
    • S’opposer aux taxes (comme les taxes carbone) sur le dos de la classe des travailleurs. Que les véritables pollueurs payent: les grandes entreprises!
    • Un investissement public massif pour remplacer l’énergie fossile et nucléaire par des énergies renouvelables
    • Un société orientée vers des transports, des logements, une agriculture et une industrie soutenables, pour une société planifiée sous le contrôle démocratique des travailleurs
    • La reconversion de l’industrie automobile ou encore celle du charbon, en défendant tous les emplois et les salaires, pour utiliser la technologie et les connaissances de la force des travailleurs pour une production socialement utile et sans dégâts pour l’environnement
    • La nationalisation des 500 multinationales qui dominent aujourd’hui le monde, tant économiquement que politiquement
    • Mobiliser et unifier les luttes quotidiennes pour l’emploi, le bien-être et le climat – pour une lutte commune internationale des syndicats, des groupes environnementaux et des organisations de gauche, dont le NPA en France, Die LINKE en Allemagne et Syriza en Grèce, avec l’objectif de construire des partis de masses socialistes et conscients des nécessités environnementales.

    Qui nous sommes

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière est une organisation socialiste internationale avec des sections et des membres dans plus d’une quarantaine de pays.

    • Aux USA et ailleurs, les sections du CIO jouent un rôle important dans le mouvement anti-guerre, en organisant par exemple des grèves d’étudiants du secondaire.
    • AU Sri Lanka, en Inde et au Pakistan, les sections du CIO luttent pour l’unité de tous les travailleurs contre la guerre, le terrorisme et les divisions ethniques ou religieuses.
    • En Grèce, la section du CIO a lancé Green Attack pour organiser une lutte des travailleurs et des jeunes en réaction des terribles feux de forêts.

    • En Grande-Bretagne, les membres du CIO dans les syndicats et dans la jeunesse sont en première ligne pour defendre les emplois, par exemple à l’entreprise éolienne Vistas.
    • En Afrique du Sud et au Nigéria, les sections du CIO organisent la résistance contre le chômage et pour la défense de l’enseignement contre la mondialisation capitaliste et les multinationales, comme Shell au Nigéria.
    • Au Brésil, au Chili au Venezuela et en Bolivie, les sections du CIO sont engagées dans les luttes contre les privatisations et pour les droits des peuples indigènes.
    • En Suède, Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède) est engagée dans plusieurs campagnes: contre des projets de constructions de gigantesques autoroutes, pour la nationalisation de l’industrie automobile pour sauver les emplois et réorganiser la production, pour des transports publics gratuits et étendus ou encore contre les attaques du gouvernement de droite sur les travailleurs et l’environnement.

    En juin, Joe Higgins du Socialist party (CIO-Irlande) a été élu au Parlement Européen. Joe et le SP ont mené plusieurs campagnes de masse – y compris les victoires contre une taxe supplémentaire sur l’eau et dans le soutien de travailleurs turcs dans le bâtiment. Aux élections européennes, Joe Higgins a battu le candidat du parti au pouvoir qui était élu depuis 20 ans. Les sections du CIO ont aussi des conseillers communaux dans plusieurs pays – Australie, Allemagne, Angleterre, Irlande, Suède.

  • SOMMET SUR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE – A Copenhague… et à reculons

    L’avantage avec les “grrrrandes” conférences internationales, c’est qu’on peut écrire l’article deux semaines avant leur tenue (ce qui est le cas de celui-ci) en étant sûr de ne pas se tromper. Car elles suivent le même processus immuable que les visites de Saint-Nicolas aux enfants sages.

    Par Jean Peltier

    Tout commence par des mois de bombardement médiatique sur l’immensité de l’enjeu qui impose de prendre des décisions historiques. Puis, dans le mois qui précède l’échéance, le ton devient alarmiste : les pourparlers préalables entre grandes puissances s’embourbent, chacun tient son vis-à-vis par la barbichette et plus rien n’avance. Le monde entier retient son souffle. Puis le barnum a lieu sous les flashes et les micros de milliers d’envoyés spéciaux. Le tout se termine par un communiqué triomphaliste qui réaffirme toutes les bonnes intentions mais masque à grand peine l’absence des fameuses «décisions concrètes et contraignantes». Ce qui n’empêche pas la majorité des journalistes de broder encore quelques jours sur les grands défis à rencontrer, pendant que quelques voix de scientifiques courageux tentent de faire entendre leurs désillusions et leurs inquiétudes. Puis le soufflé retombe jusqu’à la prochaine “grrrrande conférence”.

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

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    La conférence internationale sur le réchauffement climatique à Copenhague ne fait pas exception à la règle. D’une part, les enjeux sont colossaux et l’urgence absolue. De l’autre, la perspective d’un plan de lutte contre le réchauffement impliquant des mesures réellement contraignantes est d’ores et déjà coulée par le fond.

    Réchauffement hors de contrôle

    En 2007, le rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat) affirmait qu’avec une température supérieure de deux degrés à celle que connaissait la planète avant l’entrée dans l’ère industrielle (c’est-à-dire il y a peine deux siècles), un désastre incalculable aurait lieu. Aujourd’hui, la grande majorité des scientifiques pensent que les températures augmenteront bien au-delà de ces deux degrés et que nous pourrions assister à une augmentation de trois à six degrés avant la fin de ce siècle.

    La raison principale est qu’au fur et à mesure que leur température augmente, les océans perdent leur capacité à absorber du gaz carbonique. D’autre part, il y a plus de carbone stocké sous le permafrost (le sous-sol gelé en permanence) des régions polaires que dans l’atmosphère toute entière. La fonte de ce permafrost libérera donc des quantités énormes de carbone. Pour les experts, si les émissions de gaz carbonique, de sulfate et de dioxyde d’azote continuent à croître au rythme actuel, cette bombe éclatera dans les 100 années à venir. On est actuellement au seuil d’un point de non retour, un point où plus rien ne permettrait de stopper le réchauffement global, quelles que soient les mesures prises.

    Or le réchauffement climatique, ce n’est pas que la perspective de cultiver des kiwis à Malines et de se promener en bikini sur le Marché de Noël à Liège. C’est surtout la désertification accélérée d’une grande partie de l’Afrique et de l’Asie couplée avec la montée du niveau de la mer qui noierait des zones littorales fortement peuplées et la multiplication des cyclones, tempêtes et autres inondations. La fonte des neiges et la disparition des énormes glaciers de l’Himalaya, c’est la perspective dans un siècle que les grands fleuves de l’Inde qui y prennent leur source ne soient plus que des cours d’eau saisonniers, poussant des dizaines voire des centaines de millions de gens sur les routes en tant que « réfugiés climatiques ».

    La consommation d’énergie fossile – gaz, pétrole, charbon – est la principale source d’émission de gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique. Et rien n’indique que cela va changer. Le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) annonce qu’ils représenteront toujours 80% de la consommation d’énergie sur la planète en 2030.

    Un marché inefficace mais juteux

    Pourtant, depuis la première conférence sur le climat à Rio en 1992, les rapports et les conférences se multiplient, de plus en plus alarmistes. Alors, pourquoi est-ce que rien – ou si peu – ne change ?

    La première raison est que les politiques «vertes» mises en œuvre par les gouvernements et les grandes institutions comme l’Union Européenne, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International reflètent avant tout les intérêts du monde des affaires. La lutte contre le réchauffement climatique est abordée sous l’angle financier plutôt qu’en tenant compte d’objectifs environnementaux à long terme.

    L’exemple le plus frappant est celui des «droits de polluer»: il est désormais possible aux pays les plus pollueurs de continuer à polluer en paix à condition de racheter des «droits de polluer» aux pays qui polluent moins. Le résultat est dramatiquement limité en matière de lutte contre la pollution mais ce marché, coté en Bourse, est un secteur particulièrement juteux pour les manœuvres spéculatives. D’autres mécanismes permettent aux grandes multinationales de l’énergie de poursuivre leurs projets industriels fortement consommateurs d’énergie fossile polluante à condition de prendre des mesures de compensation : planter des arbres qui absorbent le carbone, stocker le carbone sous terre ou dans l’océan,… Tout bénéfice pour ces multinationales : elles continuent à faire des profits énormes avec leurs productions classiques (et polluantes) tout en recevant des crédits importants pour développer des alternatives – qui sont d’une efficacité écologique fort réduite mais qu’elles peuvent vendre par la suite à d’autres gogos.

    L’autre raison du peu d’efficacité des politiques internationales en matière de climat, c’est que la « mauvaise volonté » ne vient pas que des sociétés privées. Les Etats campent fermement aux côtés de « leurs » entreprises. Malgré les belles envolées d’Obama, les Etats-Unis continuent de refuser tout accord juridiquement contraignant sur le climat, craignant qu’il augmente encore les difficultés de l’économie US à rester la plus forte du monde. Les nouvelles puissances émergentes, comme la Chine, l’Inde ou la Russie, ne veulent pas non plus de mesures contraignantes qui freineraient leur développement économique. Les pays moins développés pourraient accepter de telles mesures à condition qu’elles soient largement financées et compensées par les pays riches… qui ne veulent pas en entendre parler.

    Du côté privé comme du côté des Etats, c’est la même logique capitaliste de concurrence et de chasse au profit qui domine tout. Et ce sont les peuples et l’environnement qui en sont les victimes directes.

    Trop tard pour une solution socialiste ?

    Les enjeux liés au climat et à l’environnement sont tellement énormes et tellement urgents que pas mal de gens à gauche en vien-nent à dire que toute discussion sur la nécessité du socialisme comme réponse à la crise écologique est devenue une perte de temps parce qu’on ne peut pas espérer développer le socialisme sur une planète morte et qu’il faut agir à tout prix et dès maintenant.

    Agir vite, fort et bien, nous sommes tout à fait d’accord. Mais ce que montre l’évolution des dernières décennies, c’est qu’en laissant les décisions et leur application aux mains des multinationales et des Etats, on agit peu, faiblement, en retard et sans guère de résultats ! Et il n’y a aucune raison pour que cela change à l’avenir. C’est justement pour pouvoir agir « vite, fort et bien » que la lutte pour sauver l’environnement doit devenir une partie importante de la lutte pour se débarrasser du capitalisme.

    Arracher la grande production à la logique capitaliste de la concurrence et du profit permettrait de supprimer les productions inutiles et dévoratrices d’énergie, de réorienter la production vers des biens utiles, de développer des alternatives énergétiques propres et durables. Rien que supprimer les gouffres à ressources que sont l’armement, la publicité et la spéculation financière permettrait de mettre fin au sous-développement et de réorienter en profondeur les choix énergétiques, deux des secteurs-clés pour freiner le réchauffement climatique.

    Un tel changement ne peut évidemment se faire d’en haut par une minorité éclairée. Il implique au contraire la plus large discussion démocratique à tous les niveaux (entreprise, communal, régional, national et international) qui aboutisse à des choix clairs, permettant une planification démocratique de la production en fonction des besoins de l’humanité et pas des profits d’une minorité d’actionnaires, de banquiers et de patrons.

    Tout cela demande donc que le pouvoir réel passe des mains des capitalistes à celles de l’immense majorité de travailleurs, de paysans et de pauvres.

    Le socialisme n’est pas une petite douceur qu’on pourra s’offrir après avoir sauvé la planète. Il est la condition même du sauvetage de celle-ci.

  • Manif climat. Reportage photos

    Ce samedi 5 décembre, environ 15.000 personnes ont manifesté à Bruxelles dans le cadre du sommet de Copenhague consacré au climat. Il y avait donc beaucoup plus de monde que l’an dernier, mais aussi plus de monde qu’attendu. L’impact des changements climatiques est de plus en plus visible et les preuves scientifiques du changement climatique s’accumulent. Face à cette catastrophe écologique imminente, nous avons un besoin urgent d’une réponse conséquente. Cette réponse ne peut pas être basée sur la perpétuation de la logique de profit du système capitaliste et c’est pourquoi nous sommes intervenus en mettant en avant la nécessité d’une société socialiste, démocratiquement planifiée.

    Photos par Pablo V (Bruxelles)

  • Manifestation pour le climat. Reportage – photos (2)

    Ce samedi 5 décembre, environ 15.000 personnes ont manifesté à Bruxelles dans le cadre du sommet de Copenhague consacré au climat. Il y avait donc beaucoup plus de monde que l’an dernier, mais aussi plus de monde qu’attendu. L’impact des changements climatiques est de plus en plus visible et les preuves scientifiques du changement climatique s’accumulent. Face à cette catastrophe écologique imminente, nous avons un besoin urgent d’une réponse conséquente. Cette réponse ne peut pas être basée sur la perpétuation de la logique de profit du système capitaliste et c’est pourquoi nous sommes intervenus en mettant en avant la nécessité d’une société socialiste, démocratiquement planifiée. Position que même le Prince Laurent a pu entendre…

    Par Nico

  • Capitalisme et environnement sont irréconciliables

    Le changement climatique menace l’avenir de l’humanité. Les deux-tiers de l’ensemble des écosystèmes sont actuellement menacés. L’extrême sécheresse, les inondations, les orages et les incendies vont pousser des millions de personnes à devenir des réfugiés. Avec les discussions de l’ONU à Copenhague consacrées au climat, le réchauffement climatique est revenu sur le devant de la scène. Mattias Bernhardsson, conseiller communal de notre parti-frère en Suède (Rättvisepartiet Socialisterna), a écrit un dossier à ce sujet.

    Dossier de Mattias Bernhardsson

    En 2007, le rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le climat) a affirmé qu’avec une température supérieure de deux degrés au niveau de l’ère pré-industrielle, un désastre incalculable aurait lieu. Il s’agissait d’un puissant rappel de la nature de ce problème. Mais aujourd’hui, pas moins de neuf scientifiques sur dix pensent que les températures augmenteront bien au-delà de l’objectif du protocole de Kyoto, censé maintenir cette augmentation à moins de deux degrés. Il est bien plus probable que nous assistions à une augmentation de trois à six degrés avant la fin de ce siècle.

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

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    La raison principale est qu’avec l’augmentation de leur température, les océans perdent leur capacité d’absorber du gaz carbonique. Un autre fait terrifiant est qu’il y a plus de carbone sous le permafrost des régions polaires que dans l’atmosphère toute entière. Pour les experts, si les émissions de gaz carbonique, de sulfate et de dioxyde d’azote continuent à croître au rythme actuel, cette bombe éclatera dans les 100 années à venir. On en est arrivé à discuter d’un point de non retour, un point qui – s’il est atteint – ne permettra en aucun cas de stopper le réchauffement, quelles que soient les mesures prises.

    En attendant, les gouvernements se réunissent lors de sommets pour discuter de ce thème, comme à Copenhague, pour parler de nouveaux objectifs de réduction d’émissions des gaz à effet de serre. Les premières discussions sur ce thème datent de 1992, à Rio, et les choses n’ont depuis lors fait qu’empirer. Pourquoi donc les stratégies mises en place pour lutter contre le réchauffement climatique ne fonctionnent-elles pas?

    Les politiques soi-disant «vertes» instaurées par les gouvernements et les institutions capitalistes comme l’Union Européenne, la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International ne font en pratique que refléter les intérêts du monde des affaires. Dans cette logique, le réchauffement climatique est réduit à un problème isolé de la crise globale du système. Les moyens pour l’aborder sont toujours adaptés à des coûts financiers plutôt qu’à l’objectif à long terme de l’environnement. Lutter contre le réchauffement climatique en se basant sur le maintien des profits réalisés par la petite élite au sommet de la société ne conduit qu’à un cul-de-sac. Et pendant que nous sommes engagés sur cette voie sans issue, les perspectives d’avenir deviennent insoutenables et ne font qu’empirer.

    Les forces du marché

    Le système de marché de carbone basé sur les crédits d’émissions est un cul-de-sac. Ce principe permet à un pays ou à une entreprise qui réduit ses émissions de gaz carbonique sous un certain objectif de revendre la différence avec ce niveau comme crédit d’émission à une autre entreprise ou à un autre pays, qui lui n’a pas atteint son propre objectif. La Banque Mondiale a déclaré que la valeur des échanges d’émission de carbone a plus que doublé l’an dernier et ce malgré la crise financière. Cela signifie-t-il pour autant que les émissions sont en train de chuter? Pas du tout. Que signifie alors ce commerce, dans la pratique? Laissons la parole à un spécialiste d’Oxford qui a étudié ce système, Adam Bumpus, et qui en a conclu que «cette régulation existe en définitive pour les marchés – cela n’a rien à voir avec des réductions bon marché, mais tout à voir avec le fait de gagner beaucoup d’argent».

    L’idée est que les gouvernements distribuent un nombre limité de permis pour produire une quantité donnée de gaz carbonique, l’offre et la demande devant faire augmenter le coût de l’émission de gaz carbonique. En retour, cela conduirait à une baisse des émissions tout en incitant économiquement à investir dans les technologies vertes. Par conséquent, selon cette théorie, l’acheteur paye pour émettre des gaz à effet de serre tandis que le vendeur est récompensé d’avoir réduit ses propres émissions en dépassant son quota initial. Il reste juste un problème… ça ne fonctionne pas.

    Le marché choisit toujours les moyens les plus faciles pour épargner une quantité donnée de carbone à court terme, indépendamment des actes nécessaires pour une réduction à plus long terme. En conséquence, le système renforce le blocage technologique. De petites réductions peuvent souvent être réalisées à bon marché, en améliorant un peu une technologie, tandis que de plus grandes réductions exigent des investissements massifs en nouvelles technologies.

    Comme le principal objectif des réductions d’émissions est d’obtenir plus de crédits à vendre – selon la logique même du marché – pour que l’acheteur puisse continuer à produire le montant d’émissions sauvé par le vendeur, le commerce de droits d’émissions n’est pas efficace pour réduire ces émissions de gaz à effet de serre. En fait, c’est même meilleur marché pour un capitaliste d’acheter plus de permis sans réduire ses émissions et de transférer le surcoût sur le dos des consommateurs, comme les entreprises énergétiques savent si bien le faire.

    La politique préconisée par les partis «Verts» est essentiellement constituée de ce système de commerce de carbone et de fiscalité verte. Mais rendre l’émission des gaz à effet de serre plus chère n’aidera en rien tant que la facture est livrée dans la boîte aux lettres des travailleurs à la place des producteurs. En attendant, les producteurs ont le temps de rire sur le chemin de leur banque, leur conscience verte toute neuve, bien tranquille, et les poches toujours aussi pleines.

    Le problème de la plupart des organisations écologistes établies, c’est que même si leurs propositions sont parfois bonnes, la question demeure de savoir qui pourra les imposer. Les vrais pollueurs ou les gens? Le système de commerce de carbone est mauvais en soi. Mais le fait même que les gouvernements ou d’autres institutions contrôlées par les capitalistes aient fixé les quotas d’émissions en premier lieu a eu pour incidence que, en accord avec la logique de marché, trop de permis ont été distribués par crainte que cela ne représente un trop gros handicap dans la compétition entre puissances capitalistes. Ainsi, aujourd’hui, il y a plus de droits d’émissions qu’il n’y a de capacités de produire des gaz à effet de serre!

    Même les industries du pétrole, du gaz et du charbon parlent de «révolution verte» dans l’espoir d’améliorer leur réputation. Les lobbyistes industriels américains, réputés pour leur résistance face à chaque changement qui pourrait être nuisible à leurs intérêts financiers, sont à la limite de littéralement déverser leur argent aux pieds de Barack Obama pour son plan d’énergie propre. C’est qu’ils savent ce plan si plein de trous que l’industrie américaine peut éviter toute véritable réduction au moins jusqu’à 2026. Le Clean Energy and Security Act se base principalement sur le commerce de carbone, permettant à des compagnies d’échanger des promesses de réduction au pays contre des pseudo projets verts bon marché à l’étranger. De la même façon, en Europe, les milliards que le géant suédois de l’énergie Vattenfall a reçus de crédits pour des systèmes d’énergie hydraulique ont été investis dans des centrales à charbon aux Pays Bas et en Belgique. 50 nouvelles centrales à charbon doivent être construites en Europe.

    Un nouvel impérialisme vert

    C’est là qu’interviennent les Mécanismes de Développement Propre (MDP) qui servent à rassembler des projets dans des pays en voie de développement qui «sinon ne se seraient pas produits». C’est un système très rentable. Axel Michaelowa, spécialiste des MDP, parle d’une «nouvelle fièvre de l’or» et que les MDP ont créés des «millionnaires du gaz carbonique», à l’instar des millionnaires du charbon ou de l’acier de jadis.

    La banque mondiale est le plus grand prêteur multilatéral pour des projets de combustible fossile. Elle utilise les fonds pour le climat afin de soutenir des géants du charbon, comme avec le récent projet de Tata Mundra au Goudjerate, en Inde. Naturellement, les projets doivent être `verts’, comme le projet de pipeline de gaz d’Afrique occidentale, qui utilise l’argent des MDP pour réduire le gaz passant par le Delta du Niger. Mais le résultat réel de la manœuvre est que les géants pétroliers comme Chevron peuvent recevoir des crédits de carbone tout en continuant à profiter de leurs activités criminelles. Souvent même, l’objectif du projet est en soi dévastateur. Les sociétés émettrices de gaz carbonique de l’hémisphère nord ont ainsi planté de l’eucalyptus et d’autres arbres exotiques en Afrique. Mais ces plantations utilisent l’eau initialement destinée aux surfaces agricoles, laissant ainsi les agriculteurs se débrouiller avec la sécheresse.

    Des compagnies comme l’entreprise chinoise Hu Chemicals ou la brésilienne Petrobras ont créé leurs propres subdivisions MDP, ce qui montre comment les multinationales prennent le contrôle de cet instrument lucratif. Dans ce contexte, il reste peu de chances pour les villages et les collectivités qui veulent développer de l’énergie solaire ou toute autre énergie durable.

    En pratique, aucune différence n’existe entre les projets de Mécanisme de Développement Propre et l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) (les programmes d’ajustement structurels) qui, par exemple, a permis à Coca-Cola de piller 300 milliards de litres d’eau dans le tiers monde alors qu’au même moment, les gens n’avaient même plus le droit de collecter l’eau de pluie à cause de la privatisation.

    Barrages et droits d’accès à l’eau

    Beaucoup de projets MDP concernent des barrages. Cette ruée vers la construction de gigantesques barrages a été justifiée par les banques de développement et les multinationales comme une nécessité pour le développement de l’Afrique ainsi que pour combattre les émissions de carbone. Tandis que les gouvernements comme ceux des USA, de Grande-Bretagne et de Chine annoncent des plans d’ampleur pour électrifier l’Afrique, entre autres aides, les entreprises vidangent les fleuves d’Afrique pour alimenter les besoins énergétiques croissants d’Europe, etc. C’est un marché très lucratif, car il leur est aussi possible de gagner plus de crédits d’émission de carbone au cours du processus.

    Les grands barrages fournissent de l’électricité pour les multinationales, de l’eau pour les mines, et l’irrigation nécessaire aux grandes exploitations agricoles étrangères. Les petits exploitants et les collectivités rurales sont loin de pouvoir en bénéficier, et sont en queue de liste. Sur les rives du fleuve Zambèze, un des plus grands fleuves d’Afrique, au moins 40 millions de personnes issus de 30 groupes ethniques différents dépendent de la pêche et de l’agriculture. Mais maintenant, avec quelques 30 barrages, le nombre de crevettes roses a diminué de 60% selon Kadija Sharife, de Pambazuka News. Mais ces crevettes sont à la base de l’alimentation de la population de la région. Dans une étude consacrée à 50 barrages africains, le professeur Thayer Scudder (autrefois un important consultant de la Banque Mondiale) a démontré que 86% des personnes déplacées pour la construction des barrages se sont retrouvées sans terres ni habitations, et 80% au chômage. De plus, 79% des personnes déplacées n’ont pas de sécurité alimentaire et sont donc en permanence menacées de faim.

    Les négociations sur le climat destinées à élargir le marché de carbone aux forêts tropicales importeraient également ce «déplacement vert» en Amérique latine, où les indigènes ont déjà peu de droits sur leurs terres. Cet été, les indigènes du Pérou ont fait grève pour protéger leurs droits concernant leurs terres et l’approvisionnement en eau. En même temps, la Chine se contruit à grand soin une image respectueuse de l’environnement en Afrique – souvent avec le soutien des principaux moyens de communication capitalistes – en déclarant s’opposer à la politique occidentale et au système de dettes des pays du tiers monde avec une politique de développement durable. Mais les barrages chinois sont principalement construits pour obtenir des contrats d’exploitation et d’alimentation ainsi que des terres. Terri Hathaway, de l’ONG International Rivers, qualifie le boom des barrages chinois de `colonialisme’ nouvelle génération.

    Des politiques vouées à l’échec

    Non seulement l’Union Européenne a-t-elle admis l’échec du système de projets MDP, mais même le gouvernement américain a été obligé de reconnaître qu’une proportion significative des MDP ne représente pas de véritables réductions d’émissions. Cela n’a pas empêché l’Union Européenne de récemment proposer un nouveau système basé sur les projets MDP. Dans les faits, ce système ne permet que d’éviter la condition actuelle des MDP d’évaluer individuellement chaque projet. Cela diminuera donc l’efficacité des contrôles, déjà bien maigre aujourd’hui, concernant la durabilité environnementale et la justice sociale.

    Le commerce de carbone et d’autres solutions tout aussi fausse – telles que des bio-carburants, les puits de carbone, le stokage de carbone dans les océans,… – sont des concepts qui libèrent le monde industriel de toute sorte de responsabilité en fournissant à la fois d’énormes bénéfices. En avril, le secrétaire britannique au changement climatique, Ed Miliband, a annoncé qu’aucune nouvelle centrale à charbon ne serait construite en Grande-Bretagne sans technologie de capture et de stockage du CO2 (CCS), technologie qui collecte une certaine proportion de l’émission de carbone pour l’enfuir ensuite dans le sol. Cette CCS est une approche théorique pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre basée sur la capture de dioxide de carbone des centrales énergétiques par combustible fossile. Bien que cette technique ne soit pas encore une réussite, cela pourrait devenir faisable, et cette méthode est vue comme un nouvel échappatoire pour les «capitalistes verts».

    Toutefois, capturer et compresser le gaz carbonique demande de l’énergie additionnelle. Les besoins en carburant d’une centrale à charbon avec CCS sont augmentés de 25 à 40%, selon le GIEC. Généralement, on estime que cela augmente le coût de l’énergie d’une centrale avec CCS d’au moins 2%, un coût qui sera supporté par les familles de la classe des travailleurs au nom de «l’énergie verte». Selon Oscar Reyes, chercheur à l’institut transnational, le projet pilote de la société suédoise Vattenfall consomme 10 à 40% de charbon en plus que les centrales thermiques au charbon actuelles.

    Pire, de nombreux projets parmi ces pseudo-solutions face au changement climatique sont même protégés contre toute critique par certains pans du mouvement environnemental lui-même. Harald Schuman et Christiane Grefe, journalistes allemands de Tagesspiegel et Die Zeit, ont expliqué dans le livre Der Globale Countdown comment les ONG ont de plus en plus été financées par le monde des affaires et les gouvernements. En conséquence, ces ONG omettent des faits et des conclusions importants dans leurs rapports et leurs publications. Difficile de mordre la main qui nourrit…

    Une crise salvatrice?

    La crise économique capitaliste a fait vaciller la précédente croyance populaire selon laquelle la croissance économique basée sur un marché en continuel expansion pourrait résoudre les problèmes climatiques – alors que cela n’a jamais été le cas. Cette crise soulève également d’autres questions, comme les nécessités d’une démocratisation de l’économie, de prendre publiquement les décisions et de planifier la production et le commerce mondial. Néanmoins, quelques capitalistes et dirigeants politiques tentent toujours d’afficher un sourire béat quant aux capacités du marché tout en mettant en exergue les «opportunités» qui pourraient découler de la récession.

    L’Africa Progress Panel (Panel pour le progrès en Afrique – APP) présidé par Kofi Annan, par exemple, a invité les dirigeants africains à transformer la crise économique globale en une opportunité sur base «responsabilité partagées». Kofi Annan pense que le développement des énergies renouvelables, d’une production agricole propre et de transports ‘verts’ pourrait renforcer les économies africaines grâce à l’investissement étranger. Il salue également l’arrivée de nouveaux partenaires tels que la Chine, le Brésil et l’Inde comme autant de moyens pour atteindre les objectifs de développement du millénaire en Afrique. Mais si cette crise économique est une si grande opportunité pour agir contre le changement climatique, pourquoi donc l’ONU avertit-elle que les investissements en énergie renouvelable se sont effondré de 44% en un an? La réponse est simple: les capitalistes investissent là où leurs bénéfices sont le plus garantis.

    La crise capitaliste a rendu le marché mondial fort peu sûr. Les prix ont augmenté et sont devenus instables, raison pour laquelle les spéculateurs préfèrent acheter des terres plutôt que les récoltes et la nourriture. Une course pour s’accaparer les terres est en train de se dérouler actuellement en Afrique. Les grosses entreprises chinoises, indiennes, sud-coréennes ou d’Arabie Saoudite installent de gigantesques exploitations agricoles pour externaliser leur production alimentaire et utiliser une main d’œuvre à très bas prix. Ce vol de terres augmente la déforestation et la destruction de marécage, avec d’énormes impacts sur le changement climatique et la pauvreté. Au Rwanda, où 60% des forêts ont été détruites et où les marais sont asséchés, un rationnement de l’eau douce a été instauré par le gouvernement, excepté naturellement pour les entreprises responsables du problème – et parmi eux tout particulièrement les projets MDP.

    Selon le département sud-africain des affaires environnementales, d’ici 2020, au moins 200 millions de personnes seront menacées de pénurie d’eau en Afrique. Les rendements agricoles pourraient s’effondrer de 50% et les écosystèmes sévèrement endommagés aggraveront encore plus le manque de nourriture. Des recherches menées par le Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution suggèrent que la productivité agricole de l’Afrique Subsaharienne pourrait ainsi être divisée par deux. En janvier 2008, la faim affectait 923 millions de personnes. Aujourd’hui, il s’agit selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture de l’ONU de 1,02 milliard de personnes.

    Comme la tragédie du Darfour l’illustre, le changement climatique est également une menace pour la sécurité. Souvent, la saison des pluies n’arrive tout simplement pas, les sables du désert détruisent les terres agricoles et, si la pluie finalement arrive, elle peut être torrentielle, nettoyant ainsi totalement le sol des alluvions. Avec l’aggravation de la pénurie de terres, des accords conclus entre fermiers concernant la division des terres et l’utilisation des puits sont mis sous pression et peuvent voler en éclat et conduire à des conflits violents.

    Le socialisme arriverait-il trop tard?

    Les principaux militants contre le changement climatique soulignent à juste titre la nécessité d’agir dès maintenant. Mais bien souvent leur conclusion est qu’il est «trop tard pour parler du socialisme» et qu’il ne reste plus de temps pour ‘attendre’ une solution socialiste face au changement climatique. Bien des gens pourraient être d’accord en remarquant que même les pires scénarios du GIEC sont des sous-estimations de la rapidité du changement climatique à l’œuvre. Nous sommes pressés, c’est vrai. Mais la confusion politique de bien des militants de la cause environnementale crée l’idée que «tout est bon pour agir ou il sera trop tard», ce qui a pour conséquence d’effrayer bien plus que de mobiliser, et qui conduit tout droit dans les bras de politiques insignifiantes en détournant l’attention des mesures qui devraient être prises. Il n’existe aucun raccourci.

    Si quelque chose est urgent, c’est bien la nécessité de supprimer le capitalisme, un système qui est à la base de désastres, de guerres, de la famine généralisée et de la destruction de l’environnement. Le problème du réchauffement global ne peut pas être résolu avec des idées basées sur le marché libre ou de simples adaptations techniques. Répondre au changement climatique signifie d’apporter une solution non pas technique, mais politique. Nous possédons aujourd’hui les moyens techniques et financiers pour stopper le changement climatique, la pauvreté et l’injustice, tout cela à la fois. Mais le contrôle de la société doit alors être retiré des mains de l’infime minorité au pouvoir actuellement pour être placé dans celles de la majorité.

    La production et le commerce doivent être placé sous contrôle démocratique. Avec un système socialiste qui remplacerait la logique de profit par celle des besoins de la population, des assemblées démocratiquement élues (à de divers niveaux: local, industriel, national et international) décideraient de la manière de diviser la richesse, des priorités à prendre, des objectifs à fixer pour la productivité, de ce qui doit être dépensé pour l’investissement et la consommation publique ou privée,… Ces plans prendraient la forme d’hypothèses de fonctionnement constamment discutées et réévaluée par des organismes démocratiquement élus. L’industrie automobile, par exemple, devrait être nationalisée et sa production réorganisée selon des plans élaborés par les travailleurs, des experts et les consommateurs, en liaison avec le développement du développement massif d’un service de transports en commun gratuit.

    Une économie planifiée signifierait également d’éliminer le gaspillage du capitalisme. D’énormes ressources pourraient être économisées de secteurs comme la spéculation ou encore la publicité pour être investies dans la production, dans la recherche scientifique et dans des projets d’infrastructure pour les pays en voie de développement. Aujourd’hui, tout ce qui ne peut pas engranger du profit doit disparaître.

    La technologie devrait être utilisée de façon planifiée pour économiser l’énergie: avec un plan d’isolation des maisons, des méthodes plus efficaces de construction de bâtiments, un programme d’économie d’énergies dans les entreprises et dans les maisons,… Il devrait y avoir beaucoup plus de recherche scientifique pour développer les énergies renouvelables comme les énergies éolienne et solaire, la puissance hydraulique et d’autres sources encore possibles, mais aussi pour développer les technologies de stockage et de transmission. Nous avons également besoin d’un investissement massif et planifié en infrastructure de transport en commun, tant au niveau local qu’international.

    La réorganisation de l’agriculture aux niveaux national et global sera vitale pour développer une production alimentaire favorable à l’environnement. Pendant des décennies, l’agriculture intensive des capitalistes a dégradé la terre. A travers le monde, beaucoup de pays sont devenus dépendants de l’exportation d’une ou deux denrées, et sont donc devenus extrêmement vulnérables aux fluctuations des marchés boursiers. Les problèmes des entreprises agricoles géantes et internationales d’une part et l’exploitation des petits paysans avec ou sans terre d’autre part exigent des solutions socialistes. Nous devons prendre des mesures pour reconstituer des écosystèmes endommagés tels que les forêts, les lacs, les océans et les terres cultivables dégradées.

    Beaucoup plus de recherches sont nécessaires pour atteindre ces orientations générales, et les nouvelles technologies doivent être évaluées en pratique. Mais il est certain que les sociétés capitalistes n’aborderont jamais sérieusement les problèmes de la destruction environnementale, quelles que soient leurs déclarations. Ces objectifs exigent une planification socialiste démocratiquement élaborée à l’échelle globale. Les industries les plus profitables sont aujourd’hui basées sur l’abus de ressources humaines et naturelles. Mettre fin au changement climatique signifie de construire une société basée sur une production raisonnable basée sur les besoins de tous et non la soif de profit d’une minorité.

  • Action CLIMAT ce 5 décembre – à 14h, place du Luxembourg, Bruxelles

    Du 7 au 18 décembre prochain, les Nations Unies se réuniront à Copenhague pour tenter de trouver un succsesseur au célèbre protocole de Kyoto, qui prendra fin en 2012.

    Par Thibaud (EGA-Liège)

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

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    Bien que très modestes, les objectifs prévus n’ont pas été atteints. Parce que les dommages écologiques se font toujours plus sentir, et parce que le manque de volonté politique, principalement dans le chef des pays capitalistes développés, n’a jamais été aussi criant, des actions de protestation auront lieu à Copenhague durant le sommet bien sûr, mais aussi dans de nombreux autres pays.

    Etudiants de Gauche Actifs et le PSL sont bien évidemment solidaires de l’action du 5 décembre à Bruxelles organisée par la Coalition Climat. Lors de cette action, nous irons à la rencontre de jeunes qui, comme nous, cherchent de vraies solutions aux problèmes climatiques, et ce avec un mot d’ordre clair pour nous, seule une société où les principaux secteurs sont nationalisés et placés sous le contrôle démocratique des travailleurs peut réellement endiguer les problèmes liés au climats.

    En effet, seule une économie démocratiquement planifiée, dans laquelle le but est l’épanouissement des besoins de la collectivité et non plus la soif de profit d’une minorité, pourra assurer une utilisation rationnelle des ressources naturelles et une réorientation de la production vers des procédés moins polluants. Une société réellement écologique est indissociable de la lutte pour les droits des travailleurs.

  • Encore plus de preuves du changement climatique – Nous avons besoin d’une économie démocratiquement planifiée!

    Le changement climatique s’accélère. Le 4 novembre la banquise du Pôle Nord est tombée en dessous des baisses record enregistrées en novembre 2007. Le site du National Snow and Ice Data Centre, mis à jour quotidiennement, a remarqué que la glace hivernale se développait plus lentement que n’importe quelle autre année observée.

    Par Pete Mason

    Si cette tendance continue, l’été prochain pourrait bien connaître un autre déclin record. La banquise semble en effet avoir diminué plus rapidement ces trois dernières années que lors des précédentes décennies.

    Le réchauffement global a conduit à un cercle vicieux. Moins de glace, cela signifie un océan plus chaud, qui entraîne de nouvelles fontes. Si les gouvernements capitalistes regarde cette fonte de la banquise avec intérêt, comme une opportunité pour le forage et l’extraction de pétrole, le réchauffement des océans va accélérer le déclin de la calotte glacière du Groenland, épaisse à certains endroits de quelques trois kilomètres.

    Un certain nombre de sources et d’études illustrent ces mêmes tendances. La semaine dernière, le Science Journala en Grande-Bretagne édité un rapport qui montre que la banquise du Groenland fond plus rapidement que les années précédentes et contribue à l’élévation du niveau de la mer. Bien que cela ne soit pas une perspective immédiate, il faut se rendre compte que la fonte totale de la calotte glacière élèverait le niveau des mers de sept mètres et transformerait complètement le globe, submergeant la plupart de ses centres habités. Même une élévation d’un seul mètre au cours des décennies à venir inonderait de nombreuses villes, comme Londres, Paris et New York.

    En dépit de l’évidence que la fonte de la banquise atteint des record, certains continuent de nier la réalité du changement climatique. Ainsi, le professeur Ian Plimer s’est distingué à la radio de la BBC par ses imprécisions scientifiques et ses mensonges. Sa spécialité est la géologie et il est directeur de trois compagnies d’extraction minières australiennes…

    Conflit d’intérêt?

    Ce dernier craint surtout que les efforts du gouvernement australien pour limiter le réchauffement global ne «détruisent probablement» l’industrie minière australienne. Il refuse toutefois d’admettre tout conflit d’intérêt entre son opposition à la science du changement climatique et sa position dans l’industrie minière. Il a notamment affirmé que la plupart des émissions de carbone proviennent des volcans, alors que les émissions de gaz carbonique de l’industrie et du transport sont plus de cent fois plus importantes.

    Le 3 novembre, lors d’une émission populaire américaine, le Daily Show, – juste avant que la banquise ne batte son précédent record – l’invité de John Stewart était Al Gore, l’ancien vice-président des USA et maintenant célèbre militant environnemental.

    Al Gore a admis que les moyens d’arrêter le réchauffement global existent depuis des décennies, mais que le problème est «politique». Stewart a sous-entendu que la multinationale pétrolière Exxon-Mobil était responsable, et Al Gore a concédé que de telles compagnies, dont les profits sont basés sur le charbon et le pétrole, ont lutté contre les scientifiques et les gouvernements qui voulaient instaurer des législations pour stopper le réchauffement climatique. Al Gore a seulement conclu que les gouvernements doivent juste «faire les bons choix».

    Ce qui était implicite dans cette interview, c’était le fait que l’on ne peut pas contrôler ce que l’on ne possède pas, et les multinationales sont hors du contrôle public.

    Ni Al Gore ni le présentateur n’ont préconisé que ces multinationales devraient être mises sous propriété publique. Des secteurs comme ceux du transport et de l’énergie devraient être nationalisés et placés sous le contrôle démocratique des travailleurs, de sorte que la pollution puisse être enrayée et qu’un plan national (et international) de production soit élaboré sur base d’énergies renouvelables.

    Mais un gouvernement véritablement du côté des travailleurs et non des patrons, un gouvernement socialiste, sera nécessaire pour que ces compagnies soient nationalisées. Il est urgent de constuire les forces capables de défendre et de concrétiser les idées du socialisme.


  • CHANGEMENT CLIMATIQUE: Beaucoup de discussions, pas de solution

    Du 7 au 18 décembre se tiendra à Copenhague la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, «la dernière opportunité pour le monde de faire cesser le changement climatique avant qu’il ne dépasse un point de non retour», selon le Commissaire européen à l’environnement. On discute pourtant déjà depuis la conférence de Rio en 1992 mais les choses n’ont toutefois fait qu’empirer…

    Par Nicolas Croes

    Ce sommet réunira des dirigeants d’environ 190 pays pour mettre au point le successeur du Protocole de Kyoto, qui arrivera à échéance en 2012. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce protocole avait un objectif particulièrement limité… qui n’a pourtant même pas été rempli! Pour maintenir le réchauffement climatique à une augmentation inférieure au seuil critique de 2% (par rapport à la période pré-industrielle), il faudrait que les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050 soient inférieures de moitié à celles de 1990. Kyoto n’avait cependant ‘l’ambition’ que de diminuer de 5,2% les émissions de dioxyde de carbone d’ici 2012 par rapport aux émissions de 1990. Mais les émissions de gaz à effet de serre augmentent malgré tout plus vite que prévu…

    Kyoto suinte l’idéologie néolibérale. Ainsi, les facultés soi-disant naturellement auto-régulatrices du marché sont à la base des mécanismes d’échange de droits d’émission. Ce principe autorise une entreprise ou un pays qui n’a pas réussi à atteindre l’objectif de réduction à acheter ce qu’il lui manque à un autre pays ou une autre entreprise qui lui, a réussi à atteindre l’objectif et même à descendre en dessous. Dans les faits, cela signifie que les grands pays industrialisés achètent le droit de continuer à polluer à des pays moins développés qui ont plus de facilités à atteindre l’objectif fixé. Selon la Banque Mondiale, la valeur des droits d’émission de gaz carbonique a plus que doublé l’an dernier. Le système marcherait-il? Un spécialiste de l’université d’Oxford a conclu de ses études que «cette régulation sert avant tout à favoriser le marché. Il ne s’agit pas de réduire les frais pour limiter les émissions, il s’agit de se faire un paquet d’argent». Une bonne réponse à l’Ecolo Olivier Deleuze qui, en son temps, avait déclaré au sujet de Kyoto qu’il préférait «un accord imparfait mais vivant à un accord parfait qui n’existe pas»

    Une des premières expériences de recours à ce genre de procédé basé sur la vente de «droits de polluer» avait pour objectif l’élimination du plomb dans l’essence. Effectivement, les voitures roulent maintenant à l’essence sans plomb. Victoire ? Oui, mais pour un objectif extrêmement limité atteint en… vingt-trois ans ! A pareil rythme, l’homme possèdera des branchies avant de voir le moindre effet significatif sur le changement climatique.

    En marge des discussions officielles du sommet de Copenhague se tiendront diverses manifestations et protestations auxquelles participera une délégation internationale du Comité pour une Internationale Ouvrière (dont le PSL est la section belge). D’autre part, une manifestation se déroulera à Bruxelles le 5 décembre.

    Nous n’avons aucune illusion sur ces négociations entre des gens qui représentent le monde des affaires et pour qui le capitalisme et une économie aussi gaspilleuse que l’économie de marché sont des dogmes à ne surtout pas remettre en question. Mais au cours de ces mobilisations, nous voulons entrer en discussion avec les manifestants qui cherchent comme nous de réelles solutions face au péril environnemental.

    Nous pensons qu’une gestion raisonnable des ressources naturelles et de l’environnement n’est possible que dans une économie basée sur la ges-tion des secteurs clés de l’économie par les travailleurs couplée avec une planification démocratique de la production. Tant les intérêts des travailleurs que ceux de l’environnement seraient ainsi pris en compte, et non pas exclusivement les profits de parasites-actionnaires.

    C’est pourquoi nous voulons mettre en avant le lien crucial à tisser entre les défenseurs de l’environnement et le mouvement des travailleurs. Les méthodes de lutte de masse telles que la grève, l’occupation des entreprises, la solidarité active,… nous semblent être des moyens bien plus efficaces que les actions symboliques de « citoyens-consommateurs » pour imposer la reconversion écologique des entreprises et des secteurs polluants et pour préparer le passage à une société conciliant les besoins de la population et le respect de l’environnement.

  • Allemagne: 50.000 manifestants contre la “mafia de l’atome”

    Samedi dernier, plus de 50.000 personnes ont défilé dans les rues de Berlin contre l’utilisation de l’énergie nucléaire, soit la plus grande manifestation anti-nucléaire depuis des années. Les Verts étaient fortement représentés (avec environ 5.000 manifestants). La formation de gauche Die Linke était ainsi elle aussi présente, mais assez faiblement. Nos camarades du SAV ont participé à la manifestation derrière le slogan: "Exproprier la mafia de l’atome." Il est nécessaire qu’une énergie aussi dangereuse que le nucléaire ne soit pas soumise aux diktats du profit, mais placée sous le contrôle démocratique de la collectivité tandis que d’importants moyens soient en même temps libérés pour la recherche et le développement d’alternatives non polluantes. Voici une série de photos de la manifestation, envoyées par Boris Ljugov.

    Par Boris Ljugov, de Berlin

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