Category: Le PSL

  • 1974 – 2014 : Le Comité pour une Internationale Ouvrière a 40 ans !

    Lutte et solidarité pour le socialisme

    La solidarité internationale est un aspect vital de la lutte pour le socialisme. Le PSL se bat pour un monde libéré de la pauvreté, de la guerre et des inégalités. Mais cela nécessite bien plus que de simplement soutenir les travailleurs en lutte dans d’autres pays, aussi important que ce soit. Nous devons également construire une forte organisation internationale, capable d’aider la classe des travailleurs à renverser le système capitaliste pour le remplacer par le socialisme démocratique. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL est la section belge) a été créé pour contribuer à atteindre cet objectif lors d’une réunion qui a réuni 46 camarades issus de 12 pays, le 21 avril 1974. Aujourd’hui, le CIO est représenté dans 48 pays, sur tous les continents.

    Dans l’article ci-dessous, Robert Bechert, qui est membre du Secrétariat International du CIO et avait participé à la réunion de fondation du CIO, explique pourquoi la construction d’une internationale est toujours une nécessité vitale au 21ème siècle.

    Depuis le début du 20e siècle, chaque décennie a été le témoin de révolutions durant lesquelles la classe des travailleurs et les pauvres ont tenté de mettre fin à l’oppression et à l’exploitation dont ils souffrent sous le règne du capitalisme. A leurs côtés ont également eu lieu de nombreuses luttes de masse, des contre-révolutions et de puissants développements qui ont changé la face du monde.

    Ces 40 dernières années n’ont pas fait exception. A peine quatre jours après la constitution du Comité pour une Internationale Ouvrière, 48 ans de gouvernement militaire et dictatorial prenaient fin au Portugal avec la Révolution du 25 avril, la Révolution des Œillets. Quelques mois plus tard, la junte militaire grecque s’écroula. Mais l’histoire ne se développe pas en ligne droite. Dans ces deux pays, la classe dirigeante a été capable de survivre pour défendre son système, principalement parce que les mouvements de masse qui les menaçaient ne disposaient pas de stratégie correcte abordant la manière de remplacer le capitalisme, ni de direction capable de mener ce combat.

    Crise capitaliste

    Ces 25 dernières années ont été compliquées par la chute de l’Union Soviétique et des autres états staliniens. Le fait que ces régimes aient été dirigés par des élites totalitaires privilégiées indique clairement que ces Etats ne peuvent pas être considérés comme socialistes. Cependant, le fait que ces Etats reposaient sur une économie planifiée, nationalisée et non capitaliste démontrait que le capitalisme n’est pas l’unique système possible.

    Après 1989, la chute de ces Etats et la restauration du capitalisme ont été utilisées par la classe dirigeante dans le cadre de sa contre-offensive qui faisait suite à la radicalisation connue durant les années ‘60-‘80 afin qu’elle défende idéologiquement qu’il n’existait pas d’alternative au capitalisme. Cela a aidé à accélérer le mouvement vers la droite et pro-capitaliste pour une grande partie du mouvement des travailleurs.

    Mais depuis le début de la dernière crise globale du capitalisme, en 2008, nous sommes entrés dans une nouvelle ère mondiale. Dans de nombreux pays, particulièrement les principaux pays impérialistes, les conditions de vie ont baissé ou sont en train de chuter. Mais un des éléments parmi les plus importants de la période actuelle est que la combinaison du processus de globalisation et du développement des communications a renforcé la conscience internationale des masses.

    Un nombre croissant de personnes parmi la population considère que les questions liées à l’économie, à la guerre et à l’environnement sont des thèmes internationaux qui sont également liés au système capitalisme, ou au moins à la domination des grandes banques et des grandes entreprises. En même temps, davantage de gens sont conscients du potentiel inhérent aux avancées scientifiques et technologiques pour autant qu’elles soient utilisées en fonction des intérêts de la population et de l’environnement plutôt qu’au profit des entreprises. Mais le plus important, c’est que l’expérience accumulée au cours de la lutte contre l’austérité ainsi que la politique d’austérité elle-même ont forgé une compréhension de la nécessité de fondamentalement changer de société. Des événements comme le renversement du dictateur égyptien Moubarak et du dictateur tunisien Ben Ali en 2011 ont donc eu un impact mondial.

    Ces développements ont fourni une importante base potentielle pour une organisation socialiste internationale, reliant ensemble des mouvements des quatre coins du globe. Ce siècle a déjà connu des mouvements et des combats ayant adopté un caractère international, comme l’opposition à l’invasion de l’Irak menée par les Américains et les Britanniques, les manifestations des mouvements Occupy/Indignados, les manifestations anti-austérité en Europe, l’impact des révolutions tunisienne et égyptienne de 2011 ou encore la récente lutte internationale des dockers.

    La fondation du CIO a pris place en des temps révolutionnaires

    Mais si le mouvement des travailleurs n’est pas capable de livrer des réponses concrètes aux problèmes actuels, le danger est alors présent que les réponses nationalistes réactionnaires puissent obtenir un certain soutien, installant les bases pour de futurs conflits chauvinistes ou ethniques au sein d’Etats ou entre eux. Un des objectifs que le CIO s’est assigné est d’armer le mouvement des travailleurs d’un programme et d’une stratégie pour à la fois remporter des victoires au cours de batailles immédiates mais aussi débarrasser le monde de l’emprise venimeuse du capitalisme, en commençant par expliquer le rôle central de la classe des travailleurs à cette fin.

    Le fait que la fondation du CIO ait pris place durant une période très troublée et radicale n’était en rien un accident. Le long redressement économique qui a suivi la seconde guerre mondiale touchait à sa fin. Mais déjà avant que la crise pétrolière de 1973 n’arrive pour symboliser le changement de situation économique, l’Europe et ensuite l’Amérique Latine ont été touchés par des mouvements révolutionnaires et des crises. Au Vietnam, l’impérialisme américain a fait face à sa première défaite militaire. Les régimes staliniens ont été secoués par le printemps de Prague en 1968 dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie et par les vagues de grèves ouvrières en Pologne. Ces mouvements n’étaient pas pro-capitalistes mais recherchaient en essence à établir une démocratie des travailleurs.

    A ce moment, les syndicats étaient puissants, mais pas seulement en terme de nombre de membres. En Grande-Bretagne, le berceau du CIO, les victoires remportées par les mineurs et la défaite du gouvernement conservateur aux élections de 1974 avaient notamment illustré leur puissance potentielle.
    Le début d’une crise capitaliste généralisée a approfondi la radicalisation politique des mouvements ouvriers de nombreux pays. L’expérience amère du renversement sanglant du gouvernement Allende au Chili en 1973 avait provoqué une large discussion sur les moyens de parvenir au socialisme et aussi de prévenir que la contre-révolution n’entrave le chemin du mouvement des travailleurs. C’était vraiment une période de luttes internationales.

    En 1974, la dictature espagnole de Franco, face à une révolution se développant, était en train de tomber. Mais la classe dirigeante espagnole a cherché et obtenu l’aide des dirigeants du monde du travail pour contenir le mouvement révolutionnaire. Il a été capable d’établir une démocratie capitaliste.

    Dans ce contexte, les marxistes qui ont été à la base du Comité pour une Internationale Ouvrière, à l’époque groupés en Grande-Bretagne autour du journal ‘‘The Militant’’ (ils ont depuis constitué le Socialist Party), ont commencé à rechercher une audience plus large en Grande-Bretagne et dans d’autres pays, principalement en Europe, mais aussi au Sri Lanka où l’histoire particulière du pays, où un mouvement trotskiste avait été soutenu par les masses, a permis que nos idées y trouvent un premier écho.

    Cependant, malgré les soulèvements révolutionnaires qui ont eu lieu à travers le monde à la fin des années ’60 et dans les années ’70, l’idée d’une réelle internationale ouvrière était devenue moins centrale dans le mouvement des travailleurs, même si cela restait un point attractif pour de nombreux activistes. Cela faisait suite à l’échec tant de l’Internationale Socialiste que de l’Internationale Communiste de rester des organisations capable d’organiser la lutte internationale pour changer de monde. Mais au 21e siècle, avec l’interdépendance très claire des différentes parties du monde, la question de l’action internationale est à nouveau posée avec acuité.

    A côté de la nécessité de solutions globales, l’expérience du mouvement des travailleurs a montré encore et encore que des manifestations peuvent remporter quelques revendications prises individuellement, mais qu’elles restent par contre insuffisantes pour fondamentalement changer la situation. Cela, ce n’est possible qu’avec le renversement du système capitaliste. Mais pour y parvenir avec certitude, le mouvement des masses a besoin d’un programme d’action concret adapté tant à la situation nationale qu’internationale ainsi qu’une direction, ce qui requiert un parti.

    Comment remporter des victoires de façon permanente ?

    Aujourd’hui les capitalistes font preuve de peu d’optimisme. Ils manquent de confiance en eux, comme cela a été révélé dans les discussions portant sur la possibilité d’arrêter d’injecter de l’argent dans l’économie via l’assouplissement quantitatif (AQ) et les effets que cela pourrait avoir.

    Ces conditions préparent de nouvelles périodes de lutte et de révolution. En général, dans cette période de crise, la plupart des luttes ont jusqu’ici été défensives, contre l’attaque menée par la classe dirigeante, mais dans les pays qui ont connu une croissance économique, comme le Brésil et la Chine, il s’agissait de batailles offensives destinée à remporter de nouvelles conquêtes sociales.

    En Grèce, les travailleurs ont mené le nombre incroyable de 36 grèves générales depuis 2010, mais ils n’ont pas réussi à bloquer l’attaque de la classe dirigeante. Mais ça n’exclut pas de voir arriver une nouvelle radicalisation, peut-être initiée sur le plan politique. A chaque instant, des couches du mouvement ouvrier tirent des leçons de leur expérience.

    Les révolutions et les luttes de masse de ces dernières années ont à nouveau posé les vieilles questions abordant la manière de consolider des conquêtes sociales et de renverser l’ordre ancien. L’Égypte est le dernier exemple en date où, en février 2011, les masses ouvrières avaient potentiellement le pouvoir entre leurs mains, sans hélas avoir entièrement compris ou vu ce qui devait être fait pour que ce potentiel devienne réalité.

    De puissantes révolutions peuvent complètement balayer l’ancien ordre des choses mais, comme ce fut le cas au Portugal en 1975, il peut revenir si la classe des travailleurs ne sécurise pas son pouvoir. Évidemment, chaque révolution et chaque lutte a ses propres caractéristiques. Mais les leçons qui peuvent être tirées de la manière dont la classe ouvrière et les pauvres ont été capables d’arriver au pouvoir et d’y rester en 1917 sont toujours pertinentes et de première importance.

    En certains points, la situation actuelle est similaire à celle de la fin du 19e siècle, au moment où se sont développés les mouvements ouvriers de masse. Aujourd’hui, il est question de la reconstruction ou de la rénovation des organisations du monde du travail. Mais le fait que, dans de nombreux pays, les travailleurs aient fait l’amère expérience de la décadence ou de la chute des vieilles organisations ouvrières – particulièrement les anciens partis sociaux-démocrates et communistes qui se sont transformés en organisations pro-capitalistes ou totalement capitalistes – est un facteur compliquant.

    Reconstruire et réarmer le mouvement des travailleurs

    Dans de nombreux pays, le Comité pour une Internationale Ouvrière joue un rôle clé dans cette reconstruction, et là où c’est approprié, soutient qu’il faut commencer à créer de nouveaux partis politiques des travailleurs en tant qu’étape vers la création d’un mouvement de masse des travailleurs. Il ne s’agit pas simplement de propagande. En Grande-Bretagne, en Afrique du Sud et au Nigéria, nous avons participé aux étapes ayant précédé la formation de nouveaux partis. En Australie, au Sri Lanka, aux USA, en Irlande, ou encore en Suède, les camarades du CIO participent aux élections sous leurs propres couleurs.

    Là où des partis de gauche existent, comme le PSoL au Brésil et Die Linke en Allemagne, les camarades du CIO y sont actifs tout en défendant les étapes par lesquelles il faut passer pour continuer à les construire en tant qu’organisations défendant les idées du socialisme. Il s’agit d’une partie de notre tradition au CIO. Depuis les origines, nous ne sommes pas passifs, nous participons aux luttes, grandes et petites, et les initions.

    Mais à bien des points de vue, ces quatre premières décennies ne sont véritablement qu’une préhistoire. Nous sommes déjà dans une période tumultueuse, tout est soit remis en question, soit sur le point de l’être. Les expériences de cette période du capitalisme, la crise environnementale croissante et l’absence d’avenir pour une couche grandissante de la jeunesse provoqueront des tempêtes révolutionnaires.

    Le CIO jouera son rôle dans ces événements, ce qui inclut la construction d’un mouvement qui pourra finalement mettre un terme à ce système capitaliste brutal, chaotique et injuste, et ainsi faire de la vie un plaisir pour tous.

  • Socialisme 2014 : Le programme

    3 mai : Socialisme 2014
    REPRISE ÉCONOMIQUE ? PAS POUR LES 99% !
    PRÉPARONS UN FRONT DE RÉSISTANCE CONTRE L’AUSTÉRITÉ

    Samedi 3 mai, 10h – 22h30, au Pianofabriek (35, rue du Fort, Saint-Gilles, Bruxelles)

    ‘‘La reprise gagne du terrain en Europe’’ affirmait fin février le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn. Vous l’avez remarqué vous ? Nous non plus ! Chaque année, des milliers de personnes sont foutues à la porte des entreprises. Arrivés sur le ‘‘marché de l’emploi’’, les jeunes doivent quasi littéralement se battre pour décrocher un job, le plus souvent précaire et temporaire. C’est ça le goût de la reprise ? Non, et ce sera pire encore une fois les élections passées !

    Les prochains gouvernements – quelle que soit leur composition – auront devant eux quatre années libres de toute échéance électorale pour pouvoir y aller franco pour appliquer le programme du patronat et de la commission européenne. C’est certain, l’avalanche d’austérité n’a jusqu’ici fait que commencer.

    Ces dernières années, nous avons vu la lutte des masses revenir sur le devant de l’actualité. Partout à travers le globe se sont développées des grèves générales, des soulèvements de masse, des manifestations gigantesques,… Comment canaliser cette énergie pour parvenir çà un réel changement ? Quelles leçons tirer des luttes passées et présente en Belgique et ailleurs ? Comment aider à construire dans notre pays un large front de la résistance contre l’austérité ? Ces questions cruciales seront au cœur de cette journée ‘‘Socialisme 2014’’ organisée par le Parti Socialiste de Lutte.

    10.00 : Accueil

    10.30 – 13.00 : 1e session d’ateliers

    * Révolution et contre-révolution au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Plus de 3 ans après les révolutions qui ont fait chuter les dictateurs Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte, comment poursuivre la révolution vers un réel gouvernement des travailleurs et des pauvres ?
    * La question nationale en Belgique et le danger de la N-VA. Comment la politique du ‘‘diviser pour régner’’ a-t-elle été utilisée en Belgique, quelle danger représentent les nationalistes flamands et quelle réponse doit apporter le mouvement des travailleurs ? Avec Anja Deschoemacker, auteur de la brochure du PSL ‘‘La question nationale en Belgique, une réponse des travailleurs est nécessaire’’.
    * Le marxisme à l’heure d’aujourd’hui. Le Manifeste du Parti Communiste date de 1848. Ça fait déjà pas mal de temps… Quelle pertinence ont encore les idées de Marx et d’Engels pour comprendre le monde actuel, et comment la grille d’analyse marxiste peut-elle encore aider à changer de société ?
    * Marxisme et écologie. La question écologique est un des défis majeurs auquel fait face l’humanité. Comment cette donnée s’intègre-t-elle dans le cadre de la lutte globale pour une société socialiste démocratique ?

    13.14 : 14h : Pause midi (sandwiches au bar)

    14.15 – 14.45 : Jeunesse et socialisme

    Le Soir a consacré un de ses dossiers au thème de la ‘‘Jeunesse sacrifiée’’. Les articles étaient accompagnés de divers témoignages dont le suivant : “Pas de boulot stable (CDD, intérim, contrat subsidié), donc pas de prêt, donc pas d’enfant, les employeurs le savent alors ils nous pressent. (…) J’ai ce sentiment que l’on est une génération sacrifiée sur l’autel de la crise. (…) On veut juste du boulot et être heureux. Mais il fallait naitre 20 ans plus tôt…”

    Emily B et Mathias V, responsables jeunes du PSL, aborderont les mobilisations actuelles de la jeunesse ainsi que la radicalisation qui commence à prendre place contre la criminalisation des jeunes (notamment les Sanctions Administratives Communales) et contre l’absence de perspective qu’offre la société capitaliste.

    15.00 – 17.30 : 2e session d’ateliers

    * Europe : quelle lutte antifasciste ? La crise et la frustration face au manque de perspective constituent un terreau pour le développement de l’extrême-droite. Geert Cool (porte-parole de la campagne antifasciste flamande Blokbuster) et Mitsos Pantazopoulos (militant antifasciste grec) aborderont les leçons du passé (récent et moins récent) et de la Grèce pour les luttes à venir.
    * La lutte pour le droit des femmes à décider librement de leur corps et le mouvement pro-choix en Espagne et en Belgique. Les femmes sont les premières victimes de la crise et de nombreux droits sont dans la ligne de mire des conservateurs, au premier rang desquels le droit à l’avortement. Quelle riposte organiser ? Avec Aïsha P. (commission femmes du PSL) et une représentante de la coalition de gauche espagnole Izquierda Unida.
    * Afrique du Sud : développement important de la lutte des classes et ouverture pour les idées du socialisme. La situation politique, sociale et économique et en plein chamboulement dans le pays, et une nouvelle force politique émerge : le Workers and Socialist Party (WASP). Un nouveau modèle pour les luttes du continent africain ?
    * Comment construire un front de résistance sur les lieux de travail ? Les licenciements se suivent dans le privé, et les services publics doivent s’apprêter à subir des attaques encore plus profondes. Comment organiser le retour d’un syndicalisme de combat et de lutte des classes ?

    18.00 – 19.00 : Buffet

    19h et 22.30 meeting et spectacle

    Reprise économique ? Pas pour les 99% !
    Préparons un front de résistance contre l’austérité !

    – Message vidéo de KSHAMA SAWANT, récemment élue conseillère à la ville de Seattle aux USA, sa campagne et sa victoire témoignent d’un réveil de l’intérêt pour les idées du socialisme, jusqu’au cœur de la première puissance impérialiste au monde.

    – Intervention de MITSOS PANTAZOPOULOS, militant antifasciste et socialiste grec (membre de Xekinima, parti-frère du PSL en Grèce), à propos des leçons de la lutte contre l’austérité et le fascisme en Grèce.
    – Spectacle de DAVID MURGIA Extraits de “Discours à la Nation’’ (pour la première fois en français et en néerlandais), écrit et mis en scène par Ascanio Celestini.

    Discours à la Nation est un spectacle de théâtre créé à partir des textes d’Ascanio Celestini,  acteur, metteur en scène et écrivain italien. Il est notamment l’auteur du roman La lutte des classes aux éditions Noir sur Blanc (2013). Le spectacle, inscrit dans la tradition italienne du théâtre-récit, est agencé autour de petites histoires et de grands discours qui, avec humour et poésie, décrivent les décadences absurdes du capitalisme avancé. Les rapports de classes sont exprimés à travers les mots du pouvoir, ceux de la classe dominante, s’attachant à défendre ses intérêts et son existence coûte que coûte, même lorsque les parapluies (dorés) se font rares.

    Mais, si d’un côté, la bourgeoisie mène une lutte armée pour conserver ses acquis, la propriété privée et la démocratie bourgeoise notamment, de l’autre côté, Discours à la Nation interroge aussi comment nous en sommes arrivés à accepter cette situation de barbarie généralisée, en pointant du doigt la crise de la gauche traditionnelle et l’incorporation du discours thatchérien du There’s no alternative. L’ensemble du spectacle est brillamment mené par David Murgia.

    – DANIEL PIRON : Secrétaire FGTB Charleroi & Sud-Hainaut

    Il y a tout juste deux ans, le 1er mai 2012, la régionale FGTB de Charleroi et Sud-Hainaut lançait un appel à la construction d’une nouvelle force politique à la gauche du PS et d’ECOLO en réunissant les forces de la gauche radicale. Cette nécessité est toujours des plus cruciales pour l’avenir de nos luttes, pour offrir un relais politiques aux luttes concrètes du mouvement des travailleurs.

    – ANJA DESCHOEMACKER : porte-parole de Gauches Communes et tête de liste à la Chambre (Bruxelles).

    Les listes Gauches Communes (présentes à la Chambre et à la Région à Bruxelles) rassemblent des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux et différentes composantes de la gauche opposées à l’austérité et qui veulent aider à faire avancer le débat autour de la nécessité d’un relais politique large pour les luttes des travailleurs et de la construction d’un front de résistance anti-austérité dans la rue. L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP) et le Parti Humaniste (PH-HP) et soutient l’appel de la FGTB de Charleroi-Sud Hainaut pour un rassemblement de l’ensemble des forces à la gauche du PS et d’Ecolo, dans le respect des diverses composantes.

    21.30 – 22.30 : Café rouge

    Un dernier verre avant le départ, une dernière occasion de discuter de manière plus informelle des éléments les plus marquants de cette journée.

    Et aussi : Stands de livres et brochures marxistes

    Informations pratiques :
    Prix :
    Prévente : 8 euros pour les salariés, 6 euros pour les non-salariés.
    Sur place : 10 euros pour les salariés, 8 euros pour les non-salariés.
    Babysitting organisé à partir de 13h.
    Réservations, informations : 02/345.61.81 // info@socialisme.be

  • USA : L’essor de Socialist Alternative

    Par des correspondant de Socialist Alternative

    La victoire électorale de Kshama Sawant, élue de Socialist Alternative à Seattle, a bénéficié d’une attention médiatique nationale répétée, ce qui a aidé à relancer l’intérêt pour les idées du socialisme et à positionner Socialist Alternative comme un véritable pôle d’attraction pour les travailleurs et les jeunes à la recherche d’un outil de lutte contre le capitalisme. Depuis le mois de novembre dernier, notre travail politique a régulièrement été relayé par les médias de masse à Seattle mais également dans le MSNBC, le Washington Post, The Nation, et même en première page du New York Times.

    La victoire de Sawant et le profil national accru de Socialist Alternative arrivent à un moment où les gens sont à la recherche d’une alternative politique à une échelle inconnue depuis des décennies. Notre développement gagne un rythme de plus en plus rapide partout à travers le pays. Nous avons ainsi gagné plus de 200 nouveaux membres depuis notre victoire électorale, plus de la moitié de cette croissance ayant été effectuée dans des zones où nous n’avions jusqu’ici aucune section active.

    Kshama Sawant et Socialist Alternative ont clairement démontré leur capacité à utiliser une position élue non seulement comme plate-forme pour populariser les idées du socialisme, mais aussi comme outil pour aider à développer des mouvements construits par la base. Kshama Sawant utilise ainsi l’élan de notre victoire électorale pour développer la campagne “15 NOW”, en faveur de l’imposition d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure aux USA, une campagne qui a le potentiel de remporter à Seattle le salaire minimum le plus élevé des États-Unis.

    En conséquence, des gens à travers le pays ont été convaincus que les idées du socialisme sont un guide efficace dans l’élaboration d’une stratégie pour de nouvelles conquêtes sociales. En mars dernier, 21 villes à travers les États-Unis ont participé à une semaine d’action pour un salaire minimum de 15 $ par heure, avec la journée d’action du 15 mars en point d’orgue. Les sections de Socialist Alternative, y compris les plus récentes, ont dirigé ces actions qui représentent un historique pas en avant pour les travailleurs aux USA.

    Les demandes d’adhésion affluent par centaines sur notre site internet. La victoire électorale de Kshama Sawant et tout ce qui a été publié dans les actualités nationales et internationales ont beaucoup aidé, mais ce qui a suscité le plus grand intérêt fut la réponse de Kshama Sawant au discours sur l’état de l’Union du président Obama, en janvier. Cette réponse-vidéo a été consultée en ligne par près de 100.000 personnes, un nombre de vues plus élevé que celui des vidéos des réponses des républicains ou du Tea Party !

    Cela illustre que l’aspiration à disposer d’une alternative aux politiques pro-capitalistes des deux grands partis, Démocrate et Républicain, est bien réelle et que le potentiel est tout simplement énorme pour une politique en faveur de la classe des travailleurs. L’impact politique de Kshama Sawant s’est étendu bien au-delà de la ville de Seattle!

    Socialist Alternative maintenant actif dans 45 nouvelles villes aux USA

    Des personnes rejoignent notre organisation dans de toutes nouvelles régions à travers le pays. En 2014, des militants de Socialist Alternative ont fait leur apparition dans 45 nouvelles villes américaines, dans de nombreux cas, il s’agit déjà de groupes. Nous sommes sur la bonne voie pour plus que doubler notre effectif au cours de cette année en recrutant des travailleurs et des jeunes qui mènent campagne dans leurs communautés.

    De nouveaux groupes de Socialist Alternative existent maintenant à travers les Etats-Unis, donnant à notre organisation un caractère national comme jamais nous n’en avons eu auparavant. De la Californie à l’Alabama; de l’Oregon au Maine, de Washington DC à Hawaii, nos nouveaux membres s’organisent et militent sur leurs lieux de travail, les campus universitaires et les collectivités locales ! En février, Socialist Alternative a tenu sa première conférence régionale dans le Sud, avec des militants de Floride, d’Alabama et de Louisiane.

    Le premier membre de Socialist Alternative à Hawaii, Thomas Nishimura, a rejoint après avoir vu la couverture médiatique qu’Al Jazeera a accordée à la victoire de Kshama Sawant. Il nous a expliqué qu’il était à la recherche ‘‘d’une force disposant de la direction et de la stratégie nécessaire à aider le peuple de Hawaï à sortir de la brume et à se libérer des chaînes de l’impérialisme et des grandes entreprises. Le temps est venu de construire une force représentant les travailleurs pour s’opposer au système bipartite à Hawaï!’’

    La recherche d’une alternative face à la crise mondiale du capitalisme se développe à travers tout le pays. Carolyn Elerding de Columbus, dans l’Ohio, est à la base de la construction d’une nouvelle section de Socialist Alternative et déclare “qu’il semble que de plus en plus de gens veulent travailler ensemble pour lutter contre les inégalités intégrées dans le système actuel.’’

    Notre capacité à nous développer est une réflexion de notre victoire électorale, mais aussi de la force de la direction politique de Socialist Alternative. C’est aussi un témoignage vivant de la faillite des Démocrates et des Républicains et de leur fidélité pour un système qui ne sert que les intérêts de l’élite. A travers le globe, les travailleurs se relèvent et ripostent, comme l’a encore récemment illustré la manifestation de plus d’un million de personne en Espagne contre l’austérité ou encore la formation d’un nouveau parti de la classe des travailleurs qui se présentera aux prochaines élections en Afrique du Sud.

    Mais notre nombre est encore bien trop limité compte tenu l’objectif gigantesque de transformer la société. Notre récente croissance montre toutefois quelle est la trajectoire de Socialist Alternative. Au cours de l’année à venir, nous visons à avoir un réel impact politique dans plusieurs villes à travers les États-Unis, à l’instar de ce que nous avons déjà pu développer à Seattle. Nous préparons à toute vitesse une organisation capable d’aider à développer les mouvements sociaux et les luttes des travailleurs qui vont prendre place aux États-Unis dans les années à venir.

    Cette année, nous allons jouer un rôle clé à Seattle et au-delà dans le cadre de la lutte pour augmenter le salaire minimum. Nous sommes également bien placés pour constituer l’aile gauche d’un mouvement visant à faire apparaître une organisation politique large représentant les intérêts de la classe des travailleurs. Au cours de ce processus, nous allons politiquement éduquer des centaines de nouveaux militants. Vous aussi contactez-nous pour rejoindre ce mouvement !

     

  • A propos de l’idéologie, du dogmatisme et des classes sociales.

    Socialisme 2014 – Soutenir idéologiquement un front de résistance.

    Samedi 3 mai | 10h-22h30 | De Pianofabriek | Rue du Fort 35 Saint-Gilles | Bruxelles

    Par Eric Byl

    Même les libéraux chevronnés et les patrons impitoyables ne défendent plus le mythe selon lequel la main invisible du libre marché offre la meilleure garantie au bien-être social. Ils plaident également maintenant pour des ‘‘corrections’’, bien que ce ne soit que pour ne pas complètement miner la base sociale de leur système capitaliste. La croyance en un meilleur avenir disparaît cependant chez les 99% de la population. Pour beaucoup, cela conduit au fatalisme et à la résignation. Mais un nombre croissant ne veut pas en rester là et part à la recherche d’alternatives. L’événement annuel ‘‘Socialisme’’ veut apporter sa contribution à cette recherche.

    Les années ‘90 laissent encore des traces profondes. Même les activistes sincères sont parfois entraînés par les mensonges affirmant que les idéologies conduisent par définition à l’extrémisme et doivent céder la place au pragmatisme et à la technocratie. Ils rejettent l’idéologie, qui est une vision globale pour une société autre et meilleure qui se base sur notre connaissance du passé. Mais ce rejet est aussi une idéologie : celle de la classe dominante. Elle a tout intérêt à ce que les choses restent comme elles le sont. Son pragmatisme n’a pas dérangé le capitalisme qui condamne des millions de personnes à la pauvreté malgré l’énorme accumulation de richesses. Il ne l’a pas dérangé non plus quand, dans les guerres innombrables, des villes et villages entiers ont été bombardés de loin avec une précision toute froide et technocratique.

    Newton, un des plus grands scientifiques de tous les temps, a dit un jour : si j’ai vu plus loin, c’est parce que j’étais sur les épaules de géants. Il attribue en effet sa connaissance aux idées que lui avaient transmises les générations précédentes de scientifiques. Mais à celui qui se base sur la riche histoire des mouvements des travailleurs et leurs meilleurs représentants – Marx, Lénine, Trotsky et d’innombrables autres ‘‘générations précédentes’’ – on reproche cependant le dogmatisme. Que Dieu ait créé l’homme, voilà un dogme. Tu ne peux pas le prouver, mais tu dois y croire. Qu’une ‘‘main invisible’’ régule le marché, c’en est un autre, tu ne peux pas le prouver non plus, mais tu dois y croire, ou pas. Le fait d’étudier les analyses et conclusions des générations précédentes et d’essayer de poursuivre à construire sur cette base, ça c’est tout autre chose.

    Beaucoup luttent aussi contre les préjugés à l’égard de la seule force sociale en état de changer la société. Ils pensent qu’il n’existe plus de classes sociales. Ils s’opposent à l’idée que les chômeurs, les invalides, etc. appartiennent aussi à la classe des travailleurs, ou pensent que, par leur diplôme, ils ne font plus partie de cette classe sociale. Nous sommes néanmoins tous dépendants de la vente de notre force de travail, contrairement à ceux qui peuvent vivre de leur capital. La classe des travailleurs a toujours été riche de diversités et elle l’est toujours. La classe dominante abuse de cette diversité, accentue les différences et dresse l’individu contre le bien commun pour masquer les différences de classe et ainsi miner la seule force sociale qui peut changer la société. Nous pensons que l’individu n’arrive à se développer entièrement que par les liens qu’il tisse avec d’autres individus, en forgeant ses qualités diverses en une force sociale commune.

    Cette opinion, et d’autres moins évidentes aujourd’hui, nous essaierons de les illustrer lors de la journée ‘‘Socialisme 2014’’, à l’aide d’expériences concrètes du passé, mais aussi d’événements et de propositions récents.

    Informations pratiques :
    Entrée : Prévente : 8 euros pour les salariés, 6 euros pour les non-salariés. // Sur place : 10 euros pour les salariés, 8 euros pour les non-salariés. // Babysitting organisé à partir de 13h.
    Réservations, informations : 02/345.61.81 // info@socialisme.be

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  • [INTERVIEW] Bart Vandersteene, de retour des USA

    USA : La lutte pour un meilleur salaire minimum atteint un point critique

    Le 15 mars dernier, 750 habitants de Seattle manifestaient pour revendiquer du Conseil municipal l’instauration d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure. Bart Vandersteene, porte-parole du PSL, a séjourné deux mois durant à Seattle au début de cette année afin de soutenir le fonctionnement de nos camarades de Socialist Alternative. Nous avons discuté avec lui des USA et de la lutte pour le socialisme, deux thèmes qui, selon certains, sont diamétralement opposés.

    Kshama Sawant (membre de Socialist Alternative) vient d’accomplir ses premiers mois de conseillère à Seattle. Comment se sont-ils passés ?

    “Un mot : impressionnant ! Lorsque Kshama a prêté serment le 6 janvier, 800 personnes étaient présentes ainsi que les médias nationaux et même internationaux. Et au cours des deux premiers mois de son mandat, elle a su faire parler d’elle plus d’une fois… C’en est fini de la politique à laquelle était habitué l’establishment à Seattle.

    “Les médias locaux publient parfois plusieurs fois par semaine des reportages consacrés à Kshama. C’est à tel point que certains journalistes ont laissé entendre qu’ils reprennent goût à leur travail, qu’il y avait de nouveau des informations à couvrir. Plus prosaïquement, un autre journaliste a fait savoir que l’arrivée de Kshama était est une bonne chose pour les ventes de son journal.

    “Ces anecdotes illustrent ce qui se vit plus généralement au sein de la société. Pour la première fois depuis longtemps, une partie importante de la population active se sent à nouveau représentée au conseil.”

    En deux mois, on ne peut évidemment pas réaliser grand-chose…

    “Vous seriez bien étonnés. La présence d’une véritable socialiste parmi les neuf conseillers qui gèrent la ville renforce la confiance en soi de la population. Lors d’un discours en face de militants syndicaux Kshama a exprimé la manière dont elle voit son rôle comme suit : ‘‘Chez moi, pas besoin de faire du lobby. Il suffit de me dire comment je peux vous aider.’’

    “Certains prennent ça au pied de la lettre, c’est d’ailleurs ce qu’elle espérait. Ainsi, elle a reçu un jour la visite d’une quarantaine de travailleurs d’un hôpital. Ils lui ont expliqué qu’en tant qu’immigrés, ils étaient discriminés en permanence par leurs supérieurs et qu’ils n’avaient pas obtenu de prime entre autres à cause d’un examen linguistique proprement raciste. Kshama a pris le dossier à coeur, a écrit une déclaration, a appelé la direction de l’hôpital et a rapporté cette affaire au conseil municipal. Deux semaines plus tard, les travailleurs ont reçu leur prime avec effet rétroactif, la direction a présenté ses excuses et a promis une enquête interne sur la discrimination. Outre ces choses concrètes, Sawant pèse dans le débat politique de la ville.”

    La question du salaire minimum est-elle au centre de ce débat politique ?

    “Oui. La gigantesque inégalité de revenus et de richesses aux USA entraine une indignation profonde. La lutte pour un meilleur salaire minimum est le thème central autour duquel le mécontentement se manifeste. Comme Tom Morello, l’ancien guitariste de Rage Against The Machine, l’a récemment écrit : ‘‘All eyes are on Seattle’’, tous les yeux sont sur Seattle. La chance est réelle que le salaire minimum augmente drastiquement à Seattle. Ce serait un exemple inspirant pour tous les travailleurs à bas salaire du pays.

    “Le salaire minimum fédéral de 7,25 dollars (5,5 euros ou 880 euros bruts par mois) est un vrai salaire de misère. Dans l’Etat de Washington, le salaire minimum est de 9,32 dollars. Avec un coût moyen du logement de 1200 dollars par mois à Seattle, impossible de vivre d’un tel salaire. Cette revendication des 15 dollars de l’heure était le thème central de la campagne électorale de Kshama. Les 95.000 voix qu’elle a récoltées comme socialiste ouvertement déclarée ont placé le thème du salaire minimum en haut de l’agenda politique.”

    Où en est cette discussion aujourd’hui ?

    “Le maire déclare systématiquement dans les médias qu’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure arrive, mais l’affaire est loin d’être gagnée. En coulisses, des grandes et moyennes entreprises font du lobby pour enterrer la question. Le maire Murray a récemment déclaré que les 15 dollars ne seraient complètement instaurés qu’à la fin de son mandat en 2017, mais avec probablement toutes sortes d’exceptions. Le secteur Horeca veut par exemple intégrer les pourboires dans le salaire et certaines entreprises veulent faire compter l’assurance-santé de leurs travailleurs. D’autres disent que les “petites” entreprises ne doivent pas y être forcées.

    “C’est une véritable guerre de propagande qui a éclaté. Les grandes entreprises aux bénéfices mirobolants peuvent évidemment difficilement défendre être incapables de payer un tel salaire minimum, elles se retranchent donc derrière les petites et moyennes entreprises. Kshama Sawant a quant à elle toujours plaidé pour une beaucoup plus grande imposition des grandes entreprises. Cet argent pourrait être utilisé pour accorder certaines réductions d’impôts aux petites entreprises
    qui prouvent qu’elles ont de réelles difficultés financières.”

    Les entreprises essaient-elles de créer un climat de peur ?

    “Absolument. Des emplois disparaîtraient, l’économie locale serait anéantie, etc. Toutes les études prouvent au contraire que dans les villes où le salaire minimum a été augmenté, des emplois ont été créés grâce à l’augmentation de la consommation. Si une grande partie de la population active voit ses revenus fortement augmenter, cela retourne intégralement dans l’économie. Mais c’est un fait que, dans l’économie capitaliste, les plus grandes entreprises bénéficient d’un énorme avantage concurrentiel du fait de l’échelle à laquelle elles opèrent, des matières premières qu’elles peuvent acheter, des frais qu’elles peuvent étaler,… Et elles paient aussi moins d’impôts, tout comme en Europe.

    “Mais quand une économie ne peut fonctionner qu’en condamnant les travailleurs à des salaires de misère, quelque chose cloche fondamentalement. Voilà ce que dit Socialist Alternative, en partant du principe que chaque travailleur a droit à la richesse qu’il produit et que si la structure économique actuelle ne le permet pas, il faut discuter d’une alternative. Cette prise de conscience se développe lentement aux USA.”

    Kshama Sawant a parlé, début de cette année, de la possibilité d’un référendum. Aura-t-il lieu ?

    “Fin avril, une campagne sera lancée pour récolter plus de 20.000 signatures. Entre-temps, nous laissons encore quelques semaines aux négociations.

    “Socialist Alternative et Kshama Sawant ont lancé, début de cette année, la campagne “15now” pour organiser les activistes au sein d’un mouvement de masse capable de faire pression sur le maire et les négociateurs. Si nécessaire, cela peut devenir une campagne de masse pour un référendum le 4 novembre 2014.

    “Un référendum est naturellement un instrument difficile. L’an dernier, une proposition a été faite d’indiquer clairement les produits comprenant des OGM. Le soutien à cette mesure bénéficiait d’un soutien de 90 % dans les sondages. Mais l’industrie agro-alimentaire, notamment Monsanto, a lancé une méga-campagne de 22 millions de dollars avec des spots télé, tracts,… en annonçant la fin économique de Seattle. Au final, les activistes ont perdu le référendum.

    “Il existe de meilleurs instruments. Si seulement les syndicats pouvaient renouer avec la fructueuse tradition de lutte du passé, avec une organisation solide sur les lieux de travail, des manifestations et des grèves. Hélas, une partie considérable de la direction syndicale est aujourd’hui intégrée à la structure sociale. Socialist Alternative a toutefois de bonnes relations avec plusieurs dirigeants syndicaux conscients que le soutien est énorme pour une forte augmentation du salaire minimum. Ils aident à faire de “15now” une campagne qui, espérons-le, arrachera une victoire cette année.

    “Cette année, le 8 mars, Journée Internationale des Femmes, qui tout comme le 1er mai trouve ses origines aux USA, une attention particulière concernant l’inégalité salariale a été soulignée. Deux tiers de tous les travailleurs qui travaillent au salaire minimum sont des travailleuses. Un salaire minimum plus élevé aurait un impact énorme sur le fossé salarial entre hommes et femmes. Dans un classement de l’égalité salariale entre hommes et femmes, les USA se trouvent à la 67ème place sur 133 pays, juste derrière le Yémen. L’augmentation du salaire minimum est donc aussi une question d’égalité hommes- femmes.”

    Quel impact a eu l’élection de Kshama dans le reste du pays ?

    “Cette élection a signifié un regain d’énergie pour beaucoup d’activistes dont certains étaient désillusionnés. Sawant est le symbole du renouveau de la gauche aux USA. Elle a donné une réponse socialiste au State of the Union d’Obama qui a été vue presque 90.000 fois sur YouTube. Socialist Alternative est toujours une petite organisation mais elle a attiré l’attention de beaucoup de personnes à la recherche d’une organisation socialiste efficace. Nous sommes dans le processus de création de nouvelles sections dans tout le pays. La victoire électorale a été une énorme prouesse. Mais avoir un impact réel sur la lutte à Seattle et obtenir des résultats, entre autres autour du salaire minimum, aurait encore plus d’écho et pourrait servir d’exemple pour le reste du pays.

    “Tout ceci est vraiment très encourageant pour les socialistes du monde entier. Kshama a reçu des félicitations du monde entier mais surtout d’Amérique du Sud et centrale, d’Afrique, d’Asie parce que les organisations de gauches y sont bien conscientes à quel point il est fondamental de voir une force socialiste solide se développer aux USA qui, à terme, puisse enchaîner le monstre impérialiste. C’est pourquoi le PSL a décidé de soutenir ce développement et d’aider dans cette tâche importante pour construire un mouvement socialiste fort aux USA.”

  • Voeux de mai 2014 : Soutenez nos médias de gauche !

    Contre les médias dominants et la propagande de l’establishment, placez votre message de voeu de mai dans ‘Lutte Socialiste’ et ‘socialisme.be’

    Le mensuel Lutte Socialiste offre chaque mois des articles, des rapports et des analyses des luttes du mouvement des travailleurs et de la jeunesse radicalisée. Aucun média traditionnel n’offre réellement l’opportunité de faire entendre la voix de la résistance sociale, d’où l’importance d’un mensuel tel que Lutte Socialiste, et de notre site web socialisme.be. Vous y trouvez des analyses sur l’actualité syndicale et politique et des rapports de luttes de travailleurs, de la jeunesse, des mouvements sociaux, tant au niveau international, national que communal, où l’austérité bat son plein.

    Mais nous ne nous limitons pas à donner une information alternative – issue de la base de la société, des travailleurs et de leurs familles – nous voulons également discuter publiquement de la meilleure manière de construire un rapport de forces contre l’austérité et les pertes d’emplois et pour un changement de société. Lutte Socialiste et socialisme.be fourmillent donc d’arguments destinés non seulement à contrer la logique néolibérale dominante mais également à organiser et renforcer la solidarité internationale des luttes des travailleurs et de la jeunesse, et à en finir avec le syndicalisme de négociation ou de concertation pour en revenir à un syndicalisme de combat, un syndicalisme de lutte anticapitaliste.

    Soutenez les médias alternatifs !

    Pour être capables de publier un tel mensuel et alimenter notre site web, nous avons besoin de vous et de votre solidarité. Nous ne comptons pas sur de riches sponsors, mais sur le soutien enthousiaste de nos lecteurs et sympathisants. En premier lieu, si ce n’est pas encore le cas, nous vous invitons à prendre un abonnement à Lutte Socialiste pour, chaque mois, lire votre ration d’analyses anticapitalistes et socialistes tout en soutenant notre travail politique.

    Mais aussi, en vue du 1er mai 2014 et comme c’est la tradition depuis des décennies, nous ouvrons les pages de notre mensuel du mois de mai et de notre site web à des messages de voeux de mai afin de récolter une solidarité financière pour développer des médias alternatifs et réellement socialistes.

    En pratique :

    Envoyez votre voeu de mai pour le 15 avril, ainsi qu’un logo ou une image, si nécessaire, par courrier à PSL, 45 rue du Jardinier, 1080 Molenbeek, par email à redaction@socialisme.be

    TARIFS

    – 1/128e page = 12 euros
    – 1/64e page = 25 euros
    – 1/32e page = 50 euros
    – 1/16e page = 100 euros
    – 1/8e page = 200 euros

    Vous pouvez payer la somme correspondante à la taille choisie sur le numéro de compte BE48 0013 9075 9627 de ‘Socialist Press’, avec “voeu de mai” en communication.

  • Un beau succès pour une manifestation antifasciste combative et unitaire

    Communiqué de Blokbuster

    La campagne antifasciste Blokbuster est très heureuse de pouvoir annoncer la réussite de la manifestation qui s’est tenue hier à Anvers contre l’extrême-droite. Environ 500 jeunes et syndicalistes se sont réunis autour d’une plateforme combative pour manifester dans les quartiers populaires de Berchem, où ils ont pu bénéficier d’un écho très favorable.

    Le cortège était très diversifié, avec bon nombre de jeunes au dynamisme extraordinaire ainsi que plusieurs groupes de communautés immigrées, entre autres des groupes de manifestants tamouls, cachemiris ou kurdes. Mais la diversité était aussi le maitre-mot concernant les organisations politiques présentes. En plus de Blokbuster, du PSL et des Étudiants de Gauche Actifs / Actief Linkse Studenten – initiateurs de l’événement – on trouvait également des délégations et membres de Comac (organisation jeune du PTB), de Rood !, du SAP (nom de la LCR en Flandre), des Jongsocialisten, de l’ABVV ou encore de l’Anti-Fascistisch Front et de Steunpunt Antifascisme. Le cortège comprenait également des militants francophones, entre autres des Jeunes Organisés et Combatifs (JOC), de la FGTB, de la CNT-Belgique et des Jeunes Anticapitalistes (JAC). Le service d’ordre a été assuré par les Syndicalistes Contre le Fascisme – Syndicalisten Tegen Fascisme. Nos excuses si nous avons ici oublié un groupe.

    La marche de la haine organisée par l’extrême-droite à l’autre bout de la ville n’a par contre pas été un grand succès, avec 150 participants à peine. La seule figure d’importance du Vlaams Belang présente était Peter Huybrechts, parlementaire pour le parti d’extrême-droite jusqu’au 25 mai prochain. Le chauffeur de Filip Dewinter, porte-parole du VB, était présent, mais son patron a brillé par son absence. Quelques membres des Autonome Nationalisten (nationalistes autonomes) ont servi à remplir quelques trous dans leur cortège. Il faut dire que si la campagne du NSV avait excellé sur un point, c’était par son manque de dynamisme. C’est bien entendu une excellente chose.

    Nous n’avons toutefois pas à nous réjouir trop vite. A travers toute l’Europe, dans l’actuel contexte de profonde crise du capitalisme, nous constatons que l’ouverture est grandissante pour les idéologies de division et de haine. Lors des prochaines élections européennes, le 25 mai, le risque est important de voir débarquer au Parlement européen des dizaines d’élus populistes de droite ou même ouvertement néonazis. Les sondages prédisent ainsi l’obtention de 18 élus pour le FN français, de 20 pour le parti populiste britannique UKIP, de 5 pour le Parti de la liberté néerlandais (PVV) mais aussi de plusieurs sièges pour des formations néofascistes comme le NPD allemand (un siège), le Jobbik hongrois (4 sièges) ou encore Aube Dorée (2 sièges). L’exemple du FN français est particulièrement important, car ce parti s’est retrouvé dans les cordes durant un moment à l’instar de ce que vit aujourd’hui le Vlaams Belang. Il avait notamment été dit que la ‘‘droite respectable’’ avait balayé le FN. Toujours est-il que dans les faits, la politique de Sarkozy & Co n’aura au final fait qu’ouvrir encore plus la voie au FN.

    Le terreau est fertile en Europe pour le développement de l’extrême-droite. Le taux de chômage des jeunes est ainsi de 60% en Grèce, et le taux de pauvreté y est de 35%. Cette croissance continue des problèmes sociaux – qui ne prend bien entendu pas place qu’en Grèce – ouvre la voie à la recherche de boucs émissaires. A Anvers aussi, le nombre de jeunes qui se sont retrouvés au CPAS a augmenté de 12% sur la dernière année uniquement. Le taux de chômage des jeunes a également augmenté de 25% ! Face à cette situation, les partis établis ne réagissent que par la répression pour éviter tout débordement consécutif à l’ampleur des problèmes sociaux. A Anvers, le recours aux Sanctions Administratives Communales est par exemple proprement affolant. Si nous voulons lutter efficacement contre l’extrême-droite, nous devons également nous en prendre à ce contexte. Là où l’extrême-droite tente d’instrumentaliser la colère par une logique de division et de repli identitaire, nous insistons sur ce qui nous unit : la lutte pour le droit d’avoir un bon travail avec un bon salaire, de bonnes conditions de travail et un avenir qui ne se résume pas à une vie de sacrifices. C’est de là que provient notre slogan : ‘‘des emplois, pas de racisme !’’

    Ce point de vue a évidemment été renforcé par le succès de la manifestation. Nous sommes d’ailleurs très contents que cela ait pu se produire dans l’unité, autour d’un véritable front antifasciste. Cela fut notamment exprimé par les diverses prises de parole à la fin de la manifestation : par Geert Cool (porte-parole de la campagne Blokbuster), par un porte-parole de la communauté tamoule, par Mathias des Etudiants de Gauche Actifs, par Jos D’Haese de Comac et du PTB ainsi que par Thomas Englert des Jeunes Organisés et Combatifs (JOC).

    Quant à la suite, il est évident que la résistance antifasciste sortirait grandement renforcée par la constitution d’un front de résistance contre l’austérité une fois les élections passées.

    Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! No Pasaran!

  • 3 mai : Socialisme 2014

    REPRISE ÉCONOMIQUE ? PAS POUR LES 99% !

    PRÉPARONS UN FRONT DE RÉSISTANCE CONTRE L’AUSTÉRITÉ

    Samedi 3 mai, 10h – 22h30, au Pianofabriek (35, rue Fort, Saint-Gilles, Bruxelles)

    A partir de 10h30 : ATELIERS

    40 ans de révolution Portugaise / lutte pro-choix en Espagne et en Belgique / la question nationale et la NVA / la pertinence du marxisme aujourd’hui / la lutte en Afrique du Sud / l’extrême-droite en Europe / socialisme et éco-socialisme / contre l’austérité dans les services publics locaux et régionaux / jeunes en lutte pour l’emploi et un avenir ! / …

    De 19h00 à 21h30 MEETING & SPECTACLE

    – MITSOS PANTAZOPOULOS : Militant antifasciste et socialiste grec (Xekinima)
    – KSHAMA SAWANT : Message vidéo en direct de la conseillère communale socialiste de Seattle
    – DAVID MURGIA : Extraits de “Discours à la Nation” d’A. Celestini
    – DANIEL PIRON : Secrétaire FGTB Charleroi – Sud-Hainaut
    – ANJA DESCHOEMACKER : Tête de liste Gauches Communes

    Et aussi : stand de livres, café Rouge, sandwiches,…

    Babysitting à partir de 13h

  • Peter Taaffe : “Un monde prêt pour la révolution”

    Le weekend dernier s’est tenu le Congrès national du Socialist Party (section du CIO en Angleterre et au Pays de Galles). Une des discussions lors de cet événement fut consacrée à la situation mondiale, en commençant par une introduction de Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party. La vidéo de cette prise de parole est disponible ci-dessous, en anglais uniquement.

  • S’indigner, c’est bien, s’organiser, c’est mieux !

    L’énorme fossé qui existe entre riches et pauvres, le gigantesque gaspillage de ressources causé par une infime élite au sommet de la société, alors que le reste de la population fait face à de terribles pénuries, etc. Toi aussi, ça te met en colère ? Toi aussi, ça t’indigne ? Ne te contente pas d’exprimer ta colère en diffusant quelques infos sur les réseaux sociaux ou en manifestant de temps à autre. Donne un contenu à ton indignation en entrant en discussion avec d’autres jeunes radicalisés et en examinant avec eux ce qui cloche avec le système capitaliste. Construisons ensemble une alternative.

    Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) organisent à nouveau un camp d’été à cet effet. Il s’agit de l’occasion rêvée pour discuter de tout cela, tout en décompressant après les examens. Du 3 au 7 juillet, cap sur Zutendaal, dans le Limbourg !

    Ce camp d’été comprendra quatre jours avec toute une série de discussions, allant des idées de base du marxisme, au combat contre le racisme, le sexisme et l’homophobie, en passant par la lutte contre les amendes SAC et la répression ou encore par divers thèmes de l’actualité politique et militante internationale. Le côté festif ne sera pas non plus en reste… Il y aura notamment un grand BBQ et il sera également possible de regarder la finale de la Coupe du Monde sur grand écran. Les occasions de faire la fête ne manqueront donc pas !

    Après un printemps marqué par la protestation et les manifestations – il n’y a qu’à consulter l’agenda des manifestations prévues en mars pour s’en rendre compte ! – suivi par les élections et une période d’examens, le camp d’été est un rendez-vous à ne pas manquer.

    Plus d’infos et le programme complet suivront sous peu.

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