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Category: Nouveau parti des travailleurs
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Débat à Bruxelles sur l'unité de la gauche
Dans le cadre des Mardis politiques au Garcia Lorca, l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte et Alternatives à Bruxelles vous proposent un débat sur les suites de l’appel de la FGTB de Charleroi afin de construire un rassemblement de gauche en Belgique !
Mardi 18 juin à 20h au Garcia Lorca
Entrée gratuite
Possibilité de manger sur place-réservation indispensable au 0472 67 13 28
Près de quatre cents personnes se sont rassemblées le 27 avril dernier à Charleroi à l’appel de la FGTB de Charleroi, de la CNE et du comité de soutien à l’Appel du premier mai lancé en 2012 par la régionale carolo du syndicat socialiste (voir photo ci-contre).
Pour rappel, la FGTB Charleroi-Sud Hainaut, rejointe depuis par la CNE, veut œuvrer à un rassemblement politique afin d’ouvrir une alternative anticapitaliste à gauche des partis traditionnels.
infos (Matthieu Tihon) : 0473 49 67 79
Nous vous proposons un débat inédit sur les conséquences de cet appel, les suites envisagées dans toutes les régions en Belgique et les perspectives pour les élections fédérales de 2014.
Débat avec :
- Daniel Piron, FGTB Charleroi et qui est à l’initiative de cet appel
- Lahoucine Tazribine (sous réserve) Secrétaire Permanent Cne-Gnc (centrale nationale des employés de la CSC)
- François D’Agostino, militant du Parti Communiste Charleroi
- Anja Deschoemaker, militante pour le Parti Socialiste de Lutte/Linkse Socialistische Partij
- Stephen Bouquin, militant et initiateur du parti ROOD
- Un représentant(e) du PTB (Parti du travail de Belgique )
- Un représentant(e) de la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire)
"Nous avons besoin d’un nouveau départ. Nous avons besoin de nouveaux partis de la Gauche qui comprennent et défendent les intérêts des gens ordinaires. Nous avons besoin de nous unir autour de ce projet dans toute l’Europe. Nous ne pourrons réussir que si nous faisons de "l’Internationale" une réalité!" Ken Loach-réalisateur
> Lettre ouverte du PSL/LSP pour une union électorale de nos forces en 2014
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Lettre ouverte du PSL/LSP pour une union électorale de nos forces en 2014
Le texte ci-dessous est une proposition du Parti Socialiste de Lutte (PSL) destinée à chaque personne désireuse de mener la lutte contre la casse sociale et faisant suite à des discussions internes ainsi qu’à une consultation de nos partenaires de Gauches Communes, de Rood et du Front de Gauche – Charleroi. Nous espérons pouvoir éviter que la gauche ne se présente en ordre dispersé pour les élections du 25 mai 2014. Le résultat de ces élections déterminera à la fois l’ampleur de la casse sociale et la résistance des travailleurs et de leurs familles.
Nous sommes bien conscients de la diversité qui existe au sein de la gauche, de la pertinence des divergences d’opinion historiques, des différences dans l’analyse, la stratégie, la tactique et les programmes de même que nous sommes conscients du rapport de force changeant et que nous ne voulons pas tout simplement écarter. Nous voulons toutefois éviter un scénario ‘‘à la grecque’’ – toutes proportions gardées – où la droite garde la main grâce à la division de la gauche. Nous pensons qu’obtenir un ou plusieurs élus de gauche n’est pas exclu pour 2014. Cela constituerait une lueur positive dans des élections qui seront dominées par une rhétorique de coupes budgétaires drastiques. Ce serait un renforcement significatif pour toute la gauche mais aussi et surtout pour le mouvement des travailleurs. Cependant, même l’obtention d’un seul élu nécessitera encore de considérables efforts. Avec cette proposition, nous voulons, dans le respect mutuel des réalisations de chacun et en tenant compte des rapports de forces entre les diverses composantes de la gauche, unir nos efforts afin de ne pas laisser filer cette opportunité entre nos doigts.
Camarades,
Depuis le début de la crise en 2008, des milliers de familles ont déjà été affectées par la forte augmentation des restructurations, des licenciements et des fermetures d’entreprises. La hausse du chômage et l’insécurité d’emploi sont instrumentalisés par les patrons pour mettre les salaires sous pressions, accroître la flexibilité au travail et saper les contrats et conditions de travail. Mais la fin de la crise n’est pas en vue, loin s’en faut. Même les prévisions les plus optimistes parlent d’encore au moins 5 années de crise.
La formation d’un gouvernement après la plus longue crise politique de l’histoire belge a accéléré ce processus et y a ajouté une dimension supplémentaire. La politique d’austérité est depuis lors devenue une véritable lame de fond antisociale. La chasse aux chômeurs est accrue, les possibilités d’interruption et d’aménagement de carrière sont limitées, l’âge effectif de départ à la retraite est repoussé. Au moment même où la demande de services publics augmente, les dépenses publiques suivent le chemin inverse. Les listes d’attentes ne sont pas éliminées mais au contraire plus nombreuses et plus longues. Les économies budgétaires arrivent de tous les côtés, tant au niveau fédéral avec notamment la sécurité sociale – y compris les soins de santé – qu’au niveau régional et au niveau des autorités locales.
Le transfert néolibéral de moyens des pauvres vers les riches s’accroit
Tous les moyens, des secteurs privés aux autorités publiques, sont utilisés pour maintenir l’économie la tête hors de l’eau. Selon l’infime élite au sommet de la société, cela ne peut se faire que par un transfert d’argent du public vers les ‘‘investisseurs’’ privés et, plus généralement, des pauvres vers les riches. Les banquiers et les spéculateurs reçoivent des milliards. Les entreprises, les plus grandes en premier lieu, profitent de régimes fiscaux qui leur sont très favorables. Les dividendes aux actionnaires restent des plus généreux tandis que les dirigeants d’entreprises perçoivent des sommes gigantesques avec leurs salaires et leurs bonus et que l’argent noir ou gris se réfugie dans des paradis fiscaux exotiques. Cela n’empêche pas le président du SP.a Bruno Tobback d’ouvertement appeler à l’abaissement des coûts salariaux le premier mai.
Cette orientation politique nous est enfoncée dans le crâne à l’aide d’une énorme offensive de propagande de la part des médias dominants, qu’ils soient privés ou publics. On nous inculque un sentiment d’impuissance. Que peut donc bien faire un petit pays comme la Belgique contre une tendance internationale ? Un changement ne serait possible qu’au niveau européen alors que l’Union et ses institutions se trouvent à la tête de la machine européenne de casse sociale. La résistance est présente, en masse même, mais elle reste malheureusement trop souvent symbolique et surtout dispersée. Cela offre l’espace à la politique de diviser pour régner, une pratique habilement exploitée par toutes sortes de formations de droite nationalistes et/ou populistes favorables à une politique antisociale encore plus dure.
Tous les partis traditionnels défendent la pensée unique néolibérale
Le sommet de cette société et ses porte-paroles affirment que la politique d’austérité, la réduction de la dette publique et le démantèlement de la protection sociale sont des nécessités objectives, qu’il s’agit d’une technique, si pas d’une vérité scientifique, incontournable. La politique des institutions européennes et des politiciens de droite ne serait donc plus un choix politique, mais une nécessité afin d’affronter un monde en mutation. Quant à ceux qui ne veulent pas tout abandonner, ils sont dérivés vers le ‘‘moindre mal’’, vers des partis et politiciens ‘‘de gauche’’ qui veulent atteindre les mêmes objectifs, non pas par une confrontation ouverte comme le veulent leurs homologues de la droite officielle, mais cachés derrière l’écran de fumée du dialogue social.
Le gouvernement va probablement chercher à reporter de nouvelles mesures sévères à après les élections de 2014. Le PS fait à nouveau appel à l’Action Commune Socialiste, le SP.a parle de lutte contre la fraude fiscale et de coopératives d’achat, le sommet du CD&V a fait de nouveau place à trois dirigeants de l’ACW, le Mouvement Ouvrier Chrétien flamand, et Ecolo parle d’éco-keynésianisme. Ils espèrent tous ainsi reconquérir une partie de leur électorat. Mais il ne s’agit que de rhétorique électorale. Il n’est même pas certain qu’ils réussissent à maintenir cette orientation jusqu’au jour des élections. La FEB et les autres organisations patronales, la Commission européenne et les politiciens de droite exercent une pression croissante. La fermeture d’une grande entreprise peut toujours venir s’imposer dans l’actualité. De plus, les dossiers en sursis du statut unique, de la loi de financement et du budget 2014 vont devoir être conclus parallèlement.
Il est toutefois certain que la politique d’austérité montera sérieusement d’un cran après la tenue des élections. Avec la N-VA – qui voudra faire sentir la ‘‘force du changement’’ – mais même sans elle pour lui couper l’herbe sous le pied si les trois familles politiques historiques au moins parviennent encore à concocter une majorité. Maintenant déjà, dans certaines régionales et centrales syndicales, les liens entre les syndicats et les partis traditionnels sont mis sous pression. Après les élections, cette pression augmentera encore. Ce n’est pas pour rien qu’a retenti de Charleroi, le 27 avril dernier, un appel pour la construction d’un nouveau relais politique de la part de la régionale de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut et de la centrale des employés de la CSC, la CNE. Le PSL plaide depuis déjà plusieurs années pour la constitution d’un nouveau parti des travailleurs réunissant tous ceux qui veulent lutter contre la politique d’austérité. Nous savons toutefois que le PTB ne rejoint pas cette position, et au vu du poids qui est le sien dans ce débat, nous voulons faire une proposition concrète tenant compte de cette réticence.
Une forte voix politique pour la résistance est nécessaire
L’absence totale d’un débat public concernant une véritable alternative est un important facteur qui sape la résistance à l’austérité. Même de nombreuses victimes de la casse sociale répètent elles-mêmes que nous avons à travailler plus longtemps et que le coût du travail est trop élevé. L’expérience concrète a démontré que les parlements ne sont pas des instruments pour le changement social, que toutes les grandes réalisations du mouvement des travailleurs ont été le résultat de la lutte sociale. Mais des élus peuvent toutefois, malgré nombre de limitations, représenter un important porte-voix pour l’action sociale. Un ou quelques élus capables de faire entendre un autre son de cloche peuvent nourrir l’intérêt pour les idées de gauche, la conscience de classe, servir d’outils pour renforcer la lutte sociale et opposer une société basée sur la solidarité à celle basée sur la concurrence. Le PSL a d’importants désaccords avec le PTB, non seulement concernant des expériences historiques mais également concernant l’analyse de l’actualité, les tactiques requises et le programme qui en découle. Nous connaissons le programme du PTB et serions grandement surpris si l’inverse n’était pas également vrai. Nous pensons pourtant que le PTB est le mieux placé pour partiellement exploiter l’espace existant à gauche. Sans vouloir minimiser des années d’engagement militant et l’implantation dans un certain nombre de quartiers et d’entreprises, la réorientation du PTB vers une plus grande ouverture est un facteur important dans la croissance de ce parti en termes d’adhésions et d’électeurs. Beaucoup de nouveaux membres et d’électeurs veulent encourager et approfondir ce développement tandis que d’autres attendent de voir si cette tendance se poursuit. Ce n’est pas une question de peu d’importance. En politique, il n’y a pas automatiquement de seconde occasion. Laisser passer un moment important peut signifier attendre des années avant qu’une nouvelle occasion ne se présente.
Mais ce qui est vrai pour le PTB, est également vrai pour d’autres formations de gauche. En se serrant les coudes sous un projet commun, elles peuvent aider à surmonter les difficultés vers un premier parlementaire élu sur une liste de gauche. Elles aideraient ainsi non seulement le PTB, mais aussi toute la gauche et le mouvement des travailleurs dans son ensemble. Rater cette occasion ne concernerait pas que le PTB, mais aussi chaque composante de la gauche et du mouvement des travailleurs dans son ensemble. Nous comprenons que le PTB ne veuille pas être le dindon de la farce, ni se lancer dans une aventure et désire préserver son nom. Mais il existe à côté du PTB de nombreux militants organisés ou non qui disposent eux aussi d’une implantation non négligeable. Nous pensons qu’aucune autre formation politique ne peut légitimement prétendre à ce que son nom figure aux côtés de celui du PTB sur une liste. Mais il ne serait pas non plus acceptable que ces formations se voient réduites au simple signe ‘‘+’’.
Par conséquent, nous lançons la proposition suivante : des listes sous le nom ‘‘PTB – Unité’’ ou ‘‘PTB + Unité’’ ou quelque chose de semblable. La liberté pour chaque composante de diffuser son matériel politique en son nom propre et d’expliquer sa participation à ces listes. Une composition des listes de candidats qui permette à chaque composante d’être motivée pour effectuer une campagne dynamique. Des consultations régulières au niveau national et local afin de ne pas se marcher sur les pieds les uns les autres. Nous pensons qu’il s’agit d’une proposition raisonnable qui mérite au moins d’être discutée.
Salutations fraternelles,
Le Bureau Exécutif du PSL/LSP
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[PHOTOS] "Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste"
Dans l’un des témoignages de militants qui a ouvert la journée, un camarade de la CNE-Non Marchand a dit aux près de 400 participants : ”ici, ce n’est pas la gauche de la gauche, c’est juste la gauche de la droite!" Les applaudissements qui ont fait suite à cette déclaration et l’enthousiasme visible jusqu’à la fin ont confirmé l’accord général : il nous faut construire un relais politique contre les partis de l’austérité – PS et Ecolo inclus – avec et autour de la base syndicale.
Par Nico
- Appel : Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste
- Pourquoi le PSL soutient l’appel : ‘‘Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste’’
- [DOSSIER] Pour un relais politique des luttes des travailleurs!
Une petite foule de militants s’était donc donné rendez-vous pour participer à cette première journée faisant suite à l’appel lancé le premier mai 2012 par la régionale de la FGTB de Charleroi, rejoint ensuite par la centrale des employés de la CSC, la CNE. Tous ces gens – membres de la FGTB, de la CNE, mais aussi du Parti du Travail de Belgique, du Parti Communiste, du Parti Socialiste de Lutte, de la Ligue Communiste Révolutionnaire, du Mouvement de Gauche,… – auront maintenant l’occasion de rendre cet appel plus puissant encore à l’occasion de ce premier mai 2013. Ce jour-là, l’important pas en avant réalisé par ce meeting et ce que cela représente devront constituer LE sujet de discussion parmi le monde du travail.
La journée était organisée en trois temps : après une introduction de Daniel Piron (Secrétaire Régional FGTB Charleroi & Sud-Hainaut) et d’Isabelle Vanschoor ‘Secrétaire principale CNE-Hainaut), trois témoignages de militants de la base se sont suivis, de la part d’un délégué du Non marchand de la CNE, d’une militante des Travailleurs sans emploi (TSE) de la FGTB et enfin d’un délégué cheminot de la CGSP. Ensuite, l’ensemble des participants s’est réparti en 5 ateliers, où chacun a pu prendre la parole au sujet de deux questions : quels sont les terrains que les partis traditionnels ont déserté et qu’il faudrait réinvestir, et quelles suites donner à cette première journée ? Enfin, revenus en séance plénière, l’assemblée a pu écouter le rapport général des ateliers de la part d’Isabelle Vanschoor et de Daniel Piron. Concernant la première question, la réponse fut assez simple : les partis traditionnels ont déserté tous les terrains pour embrasser la logique de gestion du capitalisme et de la course aux profits. Le PS a eu beau jouer au militant de gauche lors de son "Congrès" dimanche dernier, personne n’entretient d’illusions sur son rôle véritable. Quant à la seconde question, beaucoup de choses doivent encore être concrétisées, mais la nécessité d’adopter un programme radical et "d’exister dans le débat des élections de 2014" sont ressortis. La volonté d’aller de l’avant et d’assurer que cette journée ne reste pas un événement isolé, mais soit au contraire une étape dans un processus à poursuivre et amplifier, était dans tous les cas très fortement présente.
A l’entrée, toutes les organisations politiques disposaient d’un stand, lieu qui fut littéralement assailli par les nombreux participants désireux de savoir comment et avec quelle énergie les différents partis envisageaient de soutenir cette initiative. Là, tout comme au bar ou lors des ateliers, les discussions ont été franches et fraternelles.
Terminons ici de la même façon que notre tract distribué hier : "Les discussions ne font évidemment que commencer. Les diverses organisations syndicales, politiques ou associatives mèneront des débats et des réflexions à des rythmes différents, mais espérons toutefois que cela ne dure pas une éternité. Cette déclaration et ce meeting ne peuvent pas rester sans lendemain. Continuons dès demain à poursuivre la discussion dans les entreprises et lors des manifestations du premier mai. Fixons-nous une nouvelle rencontre, plus large, plus publique, encore plus explicite à l’automne. Continuons la mobilisation et l’implication de la base, car c’est là que l’urgence de cette alternative sera de plus en plus ressentie."
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Pourquoi le PSL soutient l’appel : ‘‘Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste’’
Le PSL partage le constat de cet appel. Nous ne pouvons pas compter aujourd’hui sur le PS ou ECOLO comme relais politiques pour les revendications syndicales. Peser sur eux pour qu’ils (re-)deviennent des partis de gauche, c’est devenu une illusion. Est-ce pour autant la fin du ‘‘moindre mal’’? Bien des travailleurs continueront à voter PS. Mais ils le font de plus en plus faute d’une alternative suffisamment développée. Entretemps, ce sont nous, les travailleurs, avec ou sans emplois, qui en payent les frais.
Tract du PSL
- Tract en version PDF
- "Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste"
- [DOSSIER] Pour un relais politique des luttes des travailleurs!
La nécessité d’un relais politique des travailleurs
Tous nos acquis sociaux ont étés arrachés par la construction d’un rapport de force à travers la lutte. Disposer d’un relais politique, capable de populariser nos revendications à une échelle de masse afin d’imposer une alternative digne de ce nom, serait un atout. Malheureusement le fait que « la gauche » se dilue dans des coalitions avec la droite, ne date pas d’aujourd’hui. Depuis longtemps, le PSL fait campagne pour un nouveau parti large des travailleurs, un parti qui regroupe tous ceux qui sont prêts à lutter contre la politique d’austérité. Mais une idée a beau être correcte, il faut des événements concrets pour qu’elle soit reprise. Ce n’est pas une coïncidence qu’à la suite du début de la plus grande crise du capitalisme depuis les années ’30, une régionale importante de la FGTB et une centrale importante de la CSC mettent si explicitement la nécessité d’une nouvelle formation de gauche à l’agenda.
Quel programme ?
Le PSL lutte pour un programme véritablement socialiste. Un programme qui ne prône pas seulement la redistribution des richesses, mais l’abolition du système même qui engendre l’inégalité.
Nous défendons l’annulation des dettes et la nationalisation du secteur bancaire, une économie basée sur la solidarité et non la concurrence, où les secteurs clés de l’économie sont nationalisés sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. Cela permettrait de planifier l’économie de manière véritablement démocratique en fonction de nos besoins, du respect de notre environnement et non plus des profits d’une poignée de capitalistes.
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Proposition à la gauche conséquenteLe PSL ne veut en rien diminuer les mérites du PTB+. Le PTB est la composante de la gauche conséquente la plus visible. De nombreux nouveaux membres et encore plus de nouveaux électeurs du PTB ont notamment déterminé leur choix grâce à des signes visibles d’une plus grande ouverture que par le passé, justement pour encourager ce développement et l’approfondir. A côté du PTB, il existe des militants organisés et non-organisés qui disposent aussi d’une implantation non négligeable.
Le prochain pas logique serait de les impliquer. Le PSL comprend la prudence du PTB, sa crainte de rentrer dans une aventure et sa volonté de préserver son nom, mais ne pas saisir ce potentiel pourrait bien avoir un effet contraire. Le PSL a déjà précédemment suggéré au PTB et aux autres partis et groupes de la gauche conséquente d’élaborer ensemble un projet pilote pour les élections de 2014. Nous restons disposés à réfléchir ensemble à ce sujet.
[/box]Partout où nous militons, nous défendons ce programme. Mais si, temporairement, nous ne convainquons qu’une minorité, cela ne nous arrêtera pas pour prendre part à une initiative moins explicitement ‘‘anticapitaliste’’ ou ‘‘socialiste révolutionnaire’’, pourvu qu’une austérité aux dépends des travailleurs et des allocataires sociaux ne soit pas tolérée et que le rétablissement complet de l’index et la revalorisation des allocations fasse partie du programme, pourvu que l’on mette en avant une réduction générale du temps de travail sans perte de salaire pour combattre le chômage, pourvu que la défense des services publics soit dans le programme.
Notre nombre, notre force
La droite dispose de moyens et du pouvoir. Les travailleurs ne peuvent que compter sur leur nombre. Il existe un espace politique à gauche, mais pour le combler les dirigeants syndicaux, surtout ceux de la gauche, se trouvent dans la position exceptionnelle de disposer de facilités organisationnelles et financières et, surtout, de la possibilité d’engager leurs délégués pour donner corps à une telle initiative.
Pour qu’un tel parti n’évolue pas comme le PS et Ecolo, nous avons besoin de démocratie, aussi bien au sein de cette alternative de gauche que dans les syndicats eux-mêmes. Cela nécessite que l’unité dans la lutte soit combinée au respect de la spécificité de chacun et du débat démocratique entre individus et courants. Cela implique que des élus doivent rendre des comptes et, si nécessaire, pouvoir être révoqués et remplacés. Ces élus, tout comme les milliers de délégués et de militants dans les entreprises, ne peuvent pas gagner d’avantage que le salaire moyen de ceux qu’ils ou elles représentent. Comment peut-on représenter les travailleurs si on possède un niveau de vie qui ne ressemble en rien aux conditions dans lesquelles nous vivons et travaillons ?
Prenons nos responsabilités !
Les discussions ne font évidemment que commencer. Les diverses organisations syndicales, politiques ou associatives mèneront des débats et des réflexions à des rythmes différents, mais espérons toutefois que cela ne dure pas une éternité. Cette déclaration et ce meeting ne peuvent pas rester sans lendemain. Continuons dès demain à poursuivre la discussion dans les entreprises et lors des manifestations du premier mai. Fixons-nous une nouvelle rencontre, plus large, plus publique, encore plus explicite à l’automne. Continuons la mobilisation et l’implication de la base, car c’est là que l’urgence de cette alternative sera de plus en plus ressentie.
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[DOSSIER] Pour un relais politique des luttes des travailleurs!
27 avril. Meeting à Charleroi pour une alternative à la gauche du PS et d’Ecolo
“Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste.” Voilà le thème d’un important meeting à Charleroi ce 27 avril, à la suite du discours osé que fit Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, le premier mai dernier. Durant ce discours, il constatait que le PS et Ecolo ne représentent plus les intérêts de la population et lançait un appel à ‘‘un rassemblement à gauche du PS et d’Ecolo afin de redonner espoir et dignité au monde du travail.’’ Le meeting de Charleroi est une initiative commune de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, de la CNE Hainaut et de plus ou moins tous les partis et groupes conséquemment de gauche.
Par Eric Byl
Meeting pour une alternative à la gauche du PS et d’ECOLO Samedi 27 avril de 13h30 à 17h30 à la Géode, rue de l’Ancre – 6000 CHARLEROI (en voiture : sortie ‘expo’ sur le ring de Charleroi, en train, descendre à ‘Charleroi-Sud’) Plus d’infos
Le discours de Daniel Piron n’était pas le fruit d’une irritation personnelle irréfléchie mais au contraire le résultat d’une réflexion parvenue à maturité avec toutes les centrales de la régionale, sur base de discussions avec les militants. Parmi ces derniers, l’appel fut d’ailleurs bien reçu. Mais il a donné des frissons aux appareils du PS et d’Ecolo et probablement aussi à certaines parties des syndicats. Les medias, lesquels ignorent normalement de telles déclarations, ont bien été forcés de la commenter. Après tout, Piron représente une régionale de la FGTB forte de 110.000 membres et d’une grande tradition syndicale. Dans les milieux de droite et patronaux, où le dédain s’est mêlé à l’espoir qu’il ne s’agisse que d’un phénomène passager, il serait surprenant qu’aucun œil attentif n’ait été rivé sur l’initiative.
Les secrétaires de cette régionale de la FGTB auraient pu choisir une voie plus facile. Comme tellement d’autres, ils auraient pu hausser les épaules et attendre que quelqu’un d’autre ose faire le pas. Il y a toujours une raison pour dire qu’il est soit trop tôt, soit trop tard, ou encore que les gens ne sont pas encore prêts, que les autres régionales ne suivent pas, que ce sont les politiques qui doivent prendre l’initiative, etc. Au lieu de cela, ils ont agi selon les habitudes de leurs meilleurs militants. Passer à l’action, cela comporte toujours un risque. Le patron cherche-t-il la provocation ? La base suivra-t-elle ? Les autres syndicats seront-ils de la partie ? Ne court-on pas le risque de s’exposer et d’être vulnérable aux représailles? Ces considérations sont légitimes et ne doivent pas être traitées à la légère. Mais celui qui n’entreprend jamais rien a perdu d’avance.
S’ensuivit alors une période de plusieurs mois durant laquelle le terrain a été tâté, notamment en donnant des interviews et en participant à des débats. Finalement, à partir du mois de janvier, une réunion a rassemblé les représentants des partis réellement de gauche afin d’évaluer leurs réactions et de considérer leurs propositions. Dès le début, les secrétaires ont été clairs : ils ne voulaient rien précipiter, ils ne désiraient pas une répétition de Gauche Unie (3) ou mettre pression sur qui que ce soit, mais ils espéraient obtenir un consensus. D’un autre côté, ils indiquèrent bien l’urgence du projet. Jouer gros jeu, ça, ils l’avaient déjà fait le premier mai 2012. Le prochain pas devait être posé en tenant compte des difficultés et des sensibilités diverses, tout en répondant à l’urgence.
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PSL et PTB+
Le PSL ne veut pas diminuer les mérites du PTB. Aux dernières élections communales, ce parti a obtenu 53 élus. Ce résultat a été préparé avec un engagement militant maintenu des années durant, une implantation importante dans les quartiers et les entreprises et une stratégie médiatique intelligente. Le PTB est la composante de la gauche conséquente la plus visible. Mais un facteur important dans la croissance du PTB, au niveau de ses membres et de son électorat, est constitué par le changement de cap de 2008, vers plus d’ouverture. C’est pour cela que le PTB a pu toucher une fraction du public pour une formation de gauche conséquente.
De nombreux nouveaux membres et encore plus de nouveaux électeurs du PTB ont notamment déterminé leur choix grâce à ces signes visibles de plus d’ouverture, non pas pour en finir avec, mais justement pour encourager ce développement et l’approfondir. A côté du PTB, il existe de nombreux militants organisés et non-organisés qui disposent aussi d’une implantation importante. Le pas logique suivant est donc de les impliquer et d’utiliser leur potentiel de manière maximale. Le PSL comprend bien la prudence du PTB, sa peur de rentrer dans une aventure et sa volonté absolue de ne pas risquer son nom, mais laisser ce potentiel de côté pourrait bien avoir un effet contraire. Le PSL a déjà précédemment suggéré au PTB et aux autres partis et groupes de la gauche conséquente d’élaborer ensemble un projet pilote. Nous restons prêts à réfléchir ensemble à ce sujet.
C’est ainsi que nous en sommes finalement arrivés à ce meeting, où la question d’un relai politique sera présentée sans autres détours à plusieurs centaines de militants. Des militants d’autres syndicats et d’autres centrales et régionales qui ont peut-être encore des doutes pourront venir sentir l’atmosphère avant de risquer le plongeon. Les partis et groupes véritablement de gauche pourront non seulement y échanger leurs opinions mais avant tout venir évaluer comment la base syndicale réagit. Finalement, et c’est le pourquoi de cette date du 27 avril, la base peut être posée afin que cette question cruciale soit clairement présente parmi les militants lors des innombrables activités du premier mai.
Le mouvement ouvrier belge a fortement souffert des innombrables mécanismes de ‘diviser pour régner’ que la bourgeoisie a intégrés dans notre système, surtout sur base linguistique et religieuse. Heureusement, chez les secrétaires de la régionale, aucune illusion régionaliste n’était perceptible. Les militants flamands sont plus que bienvenus, non pas en tant que spectateurs mais comme des alliés indispensables. Si l’initiative arrive à s’étendre d’avantage, ce sera une donnée à prendre en considération. De surcroit, le syndicat chrétien des employés (la CNE) prendra place à la tribune à côté de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut. Les déclarations de son secrétaire général Félipe van Keirsbilck connaissent un soutien considérable parmi sa base, bien que la CNE (170.000 membres) reconnaisse que la discussion n’est pas encore à un stade aussi avancé parmi ses membres qu’au sein de la régionale FGTB.
Cela explique pourquoi une mobilisation interne de quelques centaines de militants a été décidée au lieu d’une large mobilisation publique avec d’innombrables tracts dans les entreprises et en rue. Espérons que cela soit pour une autre fois. Bien entendu, les opposants à cet appel vont exagérer ses faiblesses. Sous le titre ‘‘Menaces à gauche pour le PS et Ecolo’’, l’hebdomadaire Le Vif signala que ‘‘Piron et les siens sont confrontés à un problème d’envergure: leur isolement dans le syndicat socialiste.’’ Subtilement, on remarque que la CNE exclu de faire un appel direct pour une liste en 2014. Félipe van Keirsbilck est cité : ‘‘Nos règlements nous interdisent d’avoir des amis politiques’’. Mais van Keirsbilck ajoute tout de même que les élus qui prochainement vont signer le pacte budgétaire européen ‘‘n’auront pas notre confiance en 2014. Dans l’isoloir, cela va déjà éliminer pas mal de candidats.’’
L’appel de Piron n’est pas le premier du genre. L’attitude loyale de la social-démocratie et des verts face à la casse sociale ne date pas d’hier. La résistance contre le Plan Global en 1993 avait déjà conduit à Gauches Unies. En 1994, à Anvers, le Mouvement pour le Renouveau Social est né. Pour les élections européennes de 1999, Roberto D’Orazio (de la lutte de Clabecq) avait rassemblé la gauche radicale sur une liste européenne sous le nom de ‘Debout!’. Mais tout cela est arrivé après la chute du Mur de Berlin et du stalinisme, qu’on présentait alors erronément comme étant du ‘‘socialisme’’, et dans une période de croissance économique dans les pays occidentaux. L’illusion selon laquelle le capitalisme allait en fin de compte assurer la prospérité de tous existait encore. Nous savons ce qu’il en est aujourd’hui.
Depuis, le PSL a participé à presque chaque tentative de parvenir à un nouveau rassemblement de gauche large, inclusif et pluraliste. Les plus récents ? Le Comité pour une Autre Politique (CAP, né après la lutte contre le Pacte des Générations), Rood avec l’ancien candidat-président du SP.a Erik De Bruyn, le Front de Gauche à Charleroi et La Louvière, le Front des Gauches puis Gauches Communes à Bruxelles, ainsi que VEGA à Liège. Était-ce une faute ? Nous ne le pensons pas, nous avons appris énormément de ces expériences et nous n’avons jamais arrêté la construction du PSL en parallèle.
Mais une idée a beau être correcte, il faut des événements concrets pour qu’elle soit reprise par des couches plus larges de la société. La conscience a de toute façon un retard sur les conditions matérielles pour alors, sur base d’événements concrets, les rattraper par bonds. Pensons aux révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nous pensons que ce n’est pas une coïncidence quelques années après le début de la plus grande crise du capitalisme depuis les années ’30 une régionale importante de la FGTB et une centrale importante de la CSC mettent si explicitement la nécessité d’une nouvelle formation de gauche à l’agenda.
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Qu’un long chemin soit encore devant nous, personne ne le nie, et certainement pas ceux qui ont pris l’initiative. La question d’une liste commune en 2014 n’est d’ailleurs pas à l’ordre du jour. Mais il y a bien une raison qui explique pourquoi Le Vif s’est senti obligé d’écrire à ce sujet et pourquoi les autres medias ne peuvent eux non plus pas tout simplement ignorer l’initiative: qu’une régionale entière de la FGTB et qu’une centrale de la CSC qui réunissent ensemble 280.000 membres s’expriment explicitement pour une alternative de gauche, c’est une première absolue. Ça ne va pas disparaitre comme ça, c’est une expression de l’écart croissant entre la base syndicale et leurs partenaires politiques traditionnels, un écart qui ne va que s’agrandir dans les mois et années à venir.
Quatre questions auxquelles répondre :
Qu’arrivera-t-il si aucune alternative large de gauche n’est lancée ?
Dans son discours du premier mai 2012, Daniel Piron remarquait que la formule magique ‘‘ce serait pire sans nous’’ fait offense à l’intelligence des syndicalistes. Il citait Jean-Claude Van Cauwenberghe (PS) qui, durant le conflit Splintex, qualifiait les grévistes de ‘‘tache noire sur la carte de la Wallonie.’’ Longtemps, le PS a su se dissimuler derrière une ‘‘Flandre de droite’’ et se profiler comme opposition au sein du gouvernement. C’est bel et bien fini. En tant que Premier Ministre, Di Rupo a introduit le plan d’austérité le plus dur jamais mis en œuvre en Belgique. Est-ce la fin du ‘‘moindre mal’’ ? Bien des travailleurs continueront de voter PS avec une pince à linge sur le nez faute d’une alternative suffisamment développée. Nous ne devons pas chercher bien loin pour nous faire une idée du scenario auquel la Wallonie et Bruxelles peuvent s’attendre si aucune alternative large de gauche n’arrive. Bien plus rapidement que son parti-frère francophone, le SPa flamand s’est défait de son passé “socialiste” et de sa base traditionnelle. De ses maisons du peuple, de sa riche vie associative, de ses meetings fortement fréquentés et de ses cellules jeunes critiques, il ne reste presque plus rien. Durant les conflits sociaux, les travailleurs aperçoivent généralement le SPa de l’autre côté des barricades.
Cependant, à chaque élection, l’appareil de l’ABVV (l’aile flamande de la FGTB) envoie ses militants voter pour ce parti. La Ministre de l’Emploi SPa Monica De Coninck a remercié l’ABVV en ces termes : ‘‘Aussitôt qu’on négocie un accord interprofessionnel, il y a toujours quelque chose qu’ils ne peuvent accepter.’’ (4) Bruno Tobback, Président du SPa, a déclaré que : ‘‘L’ABVV n’a aucune culture pour expliquer les choses difficiles. Vous ne pouvez pas demander le maintien de l’Index et en même temps vous attendre à ce qu’il reste une marge pour une augmentation des salaires.’’ (5) ‘‘Avec les autres, ce serait pire’’, c’est un argument usé jusqu’à la corde.
Faute d’une alternative sérieuse, les militants regardent de plus en plus vers l’opposition la plus visible, même si celle-ci est populiste et économiquement de droite comme l’est la N-VA. En 2010, seuls 32% des membres de l’ABVV ont voté pour le SPa contre 22% pour la N-VA et 19% pour le Vlaams Belang! Pour l’ACV (l’aile flamande de la CSC), ce n’est pas mieux: 27% ont voté CD&V, 31% N-VA et 13,5% Vlaams Belang. (6)
Un parti syndical ?
Le professeur Jan Blommaert (université de Gand) écrivait en mars : ‘‘Pourquoi pas un parti syndical ?’’ (7) ‘‘Un parti de la Solidarité, de l’Action Sociale, ferait battre bien des cœurs, y compris dans l’isoloir… Il mettrait les thèmes socioéconomiques à l’agenda, pas dans la marge des débats mais bien au centre. (…) L’idée d’un parti syndical provient des milieux syndicaux eux-mêmes. (…) Plus j’y pense, plus logique et plus important cela me parait. Si les syndicats prennent leur rôle historique au sérieux, tout comme leurs origines, alors ils doivent poser ce pas en avant maintenant. Dans une crise aussi profonde et avec de telles répercussions, ils ne peuvent éviter la question du pouvoir.’’
Pour lui, il va de soi que l’initiative parte des syndicats. La place nous a manqué pour publier ici l’intégralité de l’appel pour le 27 avril (voir Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste) Ce texte répète le constat du 1er mai 2012 en confirmant son actualité et en affirmant également : ‘‘Il nous faut mettre ce système capitaliste aux oubliettes de l’histoire. Ce système ne peut être réformé. Il doit disparaître. Mais se contenter de l’affirmer du haut de cette tribune ne suffit pas. Faut-il encore nous en donner les moyens et le relais politique pour concrétiser notre objectif.’’ S’il faut compter sur le sommet syndical pour ça, alors nous avons encore un long calvaire devant nous.
Anticapitaliste ?
Le PSL est d’accord avec l’appel. Nous défendons une économie basée sur la solidarité et non sur la concurrence. Cela exige la nationalisation des secteurs clés de l’économie, du secteur financier, du transport, de l’énergie ainsi que l’enseignement et les soins de santé. Mais aussi des entreprises menacées de fermeture ou de restructuration comme Ford, ArcellorMittal, Caterpillar, MLMK, etc. Non pas avec des chefs d’entreprise comme Didier Bellens ou Johnny Thys, mais sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. Il sera alors possible de planifier l’économie de manière véritablement démocratique en fonction de nos besoins et non plus des profits d’une poignée de capitalistes dont les fortunes disparaissent sous les tropiques.
Nous défendrons également notre programme dans un relai politique qui reste à concrétiser. Mais si, temporairement, nous ne pouvons pas convaincre tout le monde, cela ne nous arrêtera pas pour prendre part à une initiative moins explicitement ‘‘anticapitaliste’’ ou ‘‘socialiste révolutionnaire’’, pourvu qu’une austérité au dépend des travailleurs et des allocataires sociaux ne soit tolérée et que le rétablissement complet de l’index et la revalorisation des allocations fasse partie du programme, pourvu que l’on mette en avant une réduction générale du temps de travail sans perte de salaire pour combattre le chômage, pourvu que la défense des services publics soit dans le programme.
Selon les politiciens actuels, les idées ne se réalisent qu’en prenant part au gouvernement. C’est faux, historiquement et dans les faits. Tous nos grands acquis sociaux ont été le fruit de la construction d’un rapport de force à travers la lutte. Une véritable alternative de gauche ne chercherait pas d’alliés parmi des partenaires de coalition de droite qui l’entrainerait dans une politique d’austérité, mais bien dans les entreprises et dans la rue. Nous devons rompre avec cette politique de coalitions d’austérité et construire au contraire un parti de lutte.
Indépendance syndicale ?
Nous comprenons les militants syndicaux qui défendent l’indépendance syndicale. Aujourd’hui, nos dirigeants syndicaux sont généralement une courroie de transmission pour leurs ‘‘amis politiques’’. Mais ce sont bien des dirigeants syndicaux, surtout ceux de gauche, qui se retrouvent aujourd’hui dans une situation extraordinaire en offrant des facilités (organisationnellement, financièrement et surtout en engageant leurs délégués) pour donner forme à une telle initiative. Pourquoi ne pas s’engager en se mettant eux-mêmes au premier rang ?
Nous ne devons pas être dupes. Durant la formation syndicale de nos nouveaux militants, nous expliquons qu’il y a trois choses qui n’existent pas dans notre société de classe: l’objectivité, la neutralité et l’indépendance. L’indépendance de classe ne compte d’ailleurs pas pour les chefs syndicaux de droite quand il s’agit de faire cause commune avec ceux qui sont au premier rang pour mener la casse sociale. Ne laissons pas notre indépendance syndicale être un obstacle pour mettre sur pied une réelle alternative à la gauche du PS et d’Ecolo. Avec les délégués de gauche, les secrétaires et présidents de gauche dans n’importe quelle centrale ou syndicat ont également à prendre leurs responsabilités.
Pour éviter qu’une véritable alternative de gauche ne prenne le même chemin que les partenaires politiques traditionnels, nous avons avant tout besoin de démocratie, aussi bien au sein de cette alternative de gauche que dans les syndicats eux-mêmes. Cela signifie entre autres qu’un élu doit prendre ses responsabilités et à la rigueur être révoqué et remplacé. Cela signifie aussi que cet élu, tout comme les milliers de délégués et militants dans les entreprises, ne puisse pas gagner d’avantage que la moyenne de ceux qu’il ou elle représente. Comment peut-on après tout représenter des employés si on possède un niveau de vie qui ne ressemble en rien aux conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent ?
Notes :
- http://jeunesfgtbcharleroi.wordpress.com/2012/05/03/discours-de-daniel-piron-secretaire-regional-de-la-fgtb-charleroi-1er-mai-2012/
- PTB-PVDA, Rood, Mouvement de Gauche, Front de Gauche Charleroi, Parti Communiste, Parti Humaniste, LCT, LCR-SAP, PSL-LSP
- Voir cadre .
- Humo 19 février 2013
- Het Nieuwblad 21 février 2013
- Sur base d’une étude électorale à la KUL en 2010
- https://jmeblommaert.wordpress.com/2013/03/19/waarom-geen-vakbondspartij/
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“La colère gronde”, reste à l’organiser politiquement !
“La colère gronde” disait encore récemment, paniqué, le sénateur PS Ahmed Laaouej au secrétaire d’Etat à la fonction publique Hendrik Bogaert. Dans ce cas précis, il parlait des fonctionnaires fédéraux, mais ce constat vaut bien plus largement : 81% de la population est favorable à un impôt sur la fortune, 59% veut la suppression des avantages fiscaux pour les multinationales et 43% défend la nationalisation pour sauver l’emploi.
Edito de l’édition de mars de Lutte Socialiste, par Nicolas Croes
Au lendemain de la manifestation syndicale du 21 février, La Libre relayait les propos de l’un des plus de 40.000 manifestants : “A quoi sert donc d’avoir un Premier ministre de gauche si la politique suivie est le copié-collé des revendications patronales ?” A quoi bon un ministre de l’emploi “socialiste” comme Monica De Coninck (SP.a) pour qui “il y a toujours quelque chose qui ne va pas avec la FGTB”, selon ses propres termes ? Avec des “amis” pareil, plus besoin d’ennemis ! “Sans nous, c’eût été bien pire” affirment d’une même voix et la bouche en cœur Johan Vande Lanotte (SP.a) et Paul Magnette (PS), après avoir joyeusement appliqué des mesures d’austérité pour 18 milliards d’euros. Et la Commission européenne en réclame encore au moins le double… Qui croit encore que les “camarades” du Boulevard de l’Empereur vont s’opposer aux diktats des marchés ?
L’appel du premier mai de Charleroi
Le premier mai de l’an dernier, Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB de Charleroi, avait déclaré “Aujourd’hui, Camarades du PS, la politique du moindre mal ne passe plus chez nos militants. La phrase magique “ce serait pire sans nous” fait offense à leur intelligence. C’est pourquoi nous lançons solennellement de cette tribune, sans être sous l’emprise de la colère, mais au contraire après mûre réflexion dans nos instances, un appel à un rassemblement à gauche du PS et d’Ecolo. (…) Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’Ecolo s’il en reste, nous pourrons certainement, nous l’appelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir pour le monde du travail.” Peu après, c’est le secrétaire général de la centrale des employés de la CSC, Felipe Van Keirsbilck, qui se prononçait lui aussi publiquement pour la construction d’un nouveau relais politique pour la classe des travailleurs.
Diverses rencontres ont eu lieu et, fin février de cette année, un communiqué commun annonçait que “à l’initiative de la FGTB de Charleroi Sud Hainaut, et en présence d’une représentante de la CNE, des responsables du PTB, de la LCT, du MG, du PH, du Front de Gauche de Charleroi, du PSL, du PC et de la LCR décident de prendre leurs responsabilités et de répondre “présent” à ces différents appels.”
Un comité de soutien a donc été mis en place afin d’avancer concrètement vers le lancement d’une nouvelle formation politique pour le monde du travail, une formation politique large, diverse et respectueuse des différentes tendances qui existent au sein du mouvement organisé des travailleurs. Une journée de débat sera organisée dans ce cadre fin du mois d’avril, avant d’autres initiatives dont l’onde de choc dépassera de loin la région de Charleroi, jusqu’en Flandre où la création d’une opposition de gauche à la politique d’austérité est une nécessité tout aussi cruciale.
La colère gronde, c’est un fait. Nous avons commencé à la voir s’exprimer dans la rue, avec une large sympathie de la part de la population. Qu’elle continue à se structurer dans les luttes et sur le plan politique, et alors le camp d’en face aura véritablement de quoi paniquer !
Pour paraphraser le communiqué commun des diverses forces de gauche : “Tous ensemble, contre l’austérité, la misère et l’injustice. Pour une alternative de gauche à la crise capitaliste.”
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[PHOTOS] Grève régionale à Namur contre l'austérité et pour l'emploi
La régionale FGTB de Namur avait pris la décision d’organiser hier une journée de grève contre l’austérité et pour l’emploi. Une manifestation avait également été organisée, avec notamment la présence d’une forte délégation de militants de la centrale des employés de la CSC, la CNE. Quelque 1.500 manifestants ont donc défilé dans les rues pour dénoncer la politique d’austérité du gouvernement Di Rupo et, plus largement, contre le fait que le coût de la crise est reporté sur le dos des travailleurs avec l’austérité, les licenciements, les fermetures d’entreprises,… A quand un bon plan d’action national contre l’austérité et pour l’emploi ?
- Namur : Grève régionale du 19 décembre – Il faut faire monter la pression et étendre le mouvement contre l’avalanche d’austérité ! Tract du PSL
- Pour un syndicalisme de combat !
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[PHOTOS] Grève régionale à Namur contre l'austérité et pour l'emploi (2)
La régionale FGTB de Namur avait pris la décision d’organiser hier une journée de grève contre l’austérité et pour l’emploi. Une manifestation avait également été organisée, avec notamment la présence d’une forte délégation de militants de la centrale des employés de la CSC, la CNE. Quelque 1.500 manifestants ont donc défilé dans les rues pour dénoncer la politique d’austérité du gouvernement Di Rupo et, plus largement, contre le fait que le coût de la crise est reporté sur le dos des travailleurs avec l’austérité, les licenciements, les fermetures d’entreprises,… A quand un bon plan d’action national contre l’austérité et pour l’emploi ?
Par Nicolas M. (Namur)
- Namur : Grève régionale du 19 décembre – Il faut faire monter la pression et étendre le mouvement contre l’avalanche d’austérité ! Tract du PSL
- Pour un syndicalisme de combat !
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Bruxelles : Meeting pour un Front de Gauche en Belgique, une rencontre importante.
A l’appel de ‘‘Gauches Communes’’, un meeting a été organisé entre des représentants de différentes listes unitaire de gauche qui s’étaient présentées aux dernières élections communales. Un peu plus de 70 personnes ont participé à cette rencontre collective. Etaient présents comme orateur : Jean Pierre Michiels pour la liste Front de Gauche à La Louvière, René Andersen pour le Front de Gauche – Charleroi, François Schreuer, élu de la liste Véga à Liège et enfin Anja Deschoemaecker pour Gauches Communes (Bruxelles). L’orateur prévu pour Rood! Anvers n’a malheureusement pas pu venir. A partir de la salle, des représentants du Mouvement de Gauche, de la liste Front de Gauche de Schaerbeek et de la liste Gauche à Etterbeek ont également pris la parole.
Rapport et photos de Nico M. (Bruxelles)
Des diverses prises de parole, nous avons pu constater que la question du vide politique à gauche des partis traditionnels, à gauche du PS et d’Ecolo, était centrale dans la démarche de leur liste unitaire. Chacune des interventions à la tribune a également fait état du très bon bilan concernant la collaboration entre différentes forces de gauche et de la manière dont chacun a géré les relations entre ces différentes forces présentes sur les listes. Les élections communales ont aussi été l’occasion pour les militants de discuter localement des programmes et des idées politiques à défendre. Dans son programme, Gauches Communes avait fait un point central de la nécessité de poursuivre le travail en dehors des élections en soutenant et en participant à toutes les luttes sociales. Gauches Communes, à chacune de ses interventions, a également fait part de sa volonté de discuter et de soutenir toutes les initiatives visant à construire un Front de Gauche en Belgique, ce qui est nécessaire pour remplir le vide politique existant à gauche ainsi que pour renforcer les luttes sociales en leur offrant un prolongement politique.
Au cours de cette dernière période, plusieurs dirigeants syndicaux – de la CNE jusqu’à la FGTB Charleroi – ont pris la parole pour mettre à l’ordre du jour une rupture des liens entre les syndicats et les partis traditionnels. Ces appels ont été accompagnés d’invitations à réfléchir et à prendre des initiatives pour constituer une nouvelle formation politique large à gauche.
C’est dans ce cadre que Gauches Communes avait lancé les invitations pour ce meeting. Pour avancer dans ce débat, nous avons notamment voulu rencontrer les anciens partenaires du Front des Gauches (PC, LCR), les listes unitaires présentes aux élections communales (ce meeting était un premier contact dans ce sens) mais aussi les autres partis et formations de gauche – le PTB, le Mouvement de Gauche – mais aussi les centrales syndicales qui ont récemment lancé ces appels orienté vers la nécessité de construire un Front de Gauche en Belgique.
Ce meeting était une étape, le travail continue. Plusieurs intervenants ont souligné l’importance de la situation que les travailleurs et les jeunes traversent en Belgique avec une austérité généralisée et de plus en plus profonde mais aussi une colère généralisée et la volonté de lutter, une situation dans laquelle une initiative pour un Front de Gauche pourrait intervenir et proposer une alternative unitaire contre l’austérité et pour l’emploi, en tant que premier vers la création d’un nouveau parti pour et par les travailleurs en Belgique.
Anja Deschoemaecker, Gauches Communes (Bruxelles)
René Andersen, Front de Gauche – Charleroi
François Schreuer, Véga (Liège)
Jean Pierre Michiels, Front de Gauche – La Louvière
Julien Degreef, Mouvement de Gauche
<p Séphian Samyn, Gauche (Etterbeek)
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Nous avons besoin d’un relais politique !
Plusieurs éléments récents (1) ont relancé les discussions sur la nécessité d’un large parti de gauche ou un front de différentes organisations capable de regrouper tous ceux qui veulent lutter contre l’austérité et les politiques néolibérale qu’on nous impose. Une telle formation pourrait convaincre à nouveau tous ceux qui sont électoralement démoralisés mais, surtout, elle permettrait de pousser la résistance et les luttes en avant.
Par Ben (Charleroi)
Un début de scission entre le PS et la FGTB
Si certains pensent encore que le PS est le moindre mal, beaucoup commencent à faire le bilan des 20 ans de pouvoir du PS : Plan global en 1993, suppression massive de postes dans l’enseignement en 2005, mise en place de la chasse aux chômeurs en 2004, Pacte des générations en 2005 et maintenant un budget d’austérité comme la Belgique en a rarement connu.
Comme des milliers de militants syndicaux et politiques le répètent depuis des années, le PS n’est plus un relai politique pour les syndicats. Au contraire, il participe à l’élaboration d’une politique néolibérale qui s’attaque frontalement au niveau de vie de la majorité. C’est pourquoi, après la CGSP-admi de Tournai et Mons, ce fut au tour de la FGTB de Charleroi de dire que “le PS nous a trahi une fois de plus, une fois de trop”. Puis de déclarer : “Aujourd’hui, camarades du PS, la politique du moindre mal ne passe plus chez nos militants. La phrase magique “ce serait pire sans nous” fait offense à leur intelligence.”
Le ras-le-bol exprimé par la FGTB de Charleroi s’est donc concrétisé par un appel à rassembler à gauche du PS et d’ECOLO. “Il y a la des forces vives, actives, militantes et anticapitalistes porteuse d’espoir pour le monde du travail. Cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’ECOLO s’il en reste, sûrement, nous pourrons certainement renouer avec l’espoir pour le monde du travail”.
Une nouvelle formation à l’ordre du jour
Le potentiel pour une nouvelle formation de gauche véritable, prête à s’opposer aux mesures d’austérité et à construire son propre programme basé sur les besoins réels des travailleurs et de leur famille est énorme. C’est ce qu’illustre l’intérêt pour le Front de Gauche en France ou pour Syriza en Grèce.
En Belgique aussi ce potentiel existe. D’une certaine manière, l’interêt pour le Mouvement de Gauche de Bernard Wesphael est un élément qui le démontre. Même si l’orientation que prendra ce nouveau mouvement est encore incertaine : en cavalier seul ou non ? Avec une orientation claire vers les luttes des travailleurs ?
En tout cas, comme beaucoup, nous sommes convaincus qu’une gauche plurielle, syndicale et associative est possible. Mais cette nouvelle formation se doit d’être démocratique, ouverte et capable de fédérer respectueusement les différents courants et sensibilités de la gauche, car il est évident que les divergences politiques ne vont pas disparaitre d’un coup. Mais l’ère des partis qui considérait chaque désaccord comme un problème à éliminer est heureusement derrière nous. Le débat démocratique et le respect des majorités et minorités rend possible de surmonter des désaccords en les considérants pour ce qu’ils sont : des contributions à un débat.
Les discussions ne font évidemment que commencer. Les diverses organisations syndicales, politiques ou associatives mèneront des débats et des réflexions à des rythmes différents, mais espérons toutefois que cela ne dure pas une éternité.
Les syndicats ont un rôle primordial à jouer dans ce processus. Ils peuvent mieux que personne rassembler tous les opposants à l’austérité, les organisations de la gauche dite radicale mais aussi de très nombreuses personnes qui ne sont pas encore politiquement engagées. Ils peuvent aussi assurer une orientation basée avant tout sur les luttes plutôt que vers les élections.
Les élections communales sont l’occasion de stimuler le débat autour d’un programme contre l’austérité, c’est ce qui se discute à Charleroi dans le groupe pour un Front de Gauche qui réunit actuellement le PC, le PSL ainsi que quelques militants syndicaux et associatifs. Des listes unitaires se préparent également sur Bruxelles. Mais le véritable objectif devrait être 2014 ce qui laisse le temps de construire patiemment une initiative politique large de façon démocratique, avec l’implication active de centaines puis de milliers de personnes à travers tout le pays.
(1) La lettre des délégations syndicales à Rudy de Leeuw (précédemment publiée dans ce journal), la sortie de Bernard Wesphael d’Ecolo et la création du mouvement de gauche, les déclarations de la FGTB de Charleroi pour créer quelque chose à la gauche du PS et d’ECOLO.