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Category: Nouveau parti des travailleurs
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Parce qu’une autre politique est nécessaire
Jef Sleeckx
Le Parlement flamand vote aujourd’hui la Constitution Européenne. Dans un silence total. Sans référendum. Alors que la population veut plus que jamais avoir son mot à dire sur l’Europe. Ainsi la Belgique peut signe un traité dont tout le monde dit qu’il est déjà mort. Les dirigeants européens ont voulu sceller la politique néo-libérale dans une Constitution.
Mais ils ont trouvé la population sur leur chemin. Non seulement en France et aux Pays Bas. Toujours plus de gens tournent le dos à une politique sans perspectives sur le plan de l’emploi et de la démocratie. Ceci est clairement apparu dans la lutte contre le Pacte des générations, volet national de la politique européenne: travailler plus longtemps, sans perspectives de travail pour la jeunesse. A quelques francophones près, tous nos élus ont voté pour ce Pacte. Contre le souhait du front commun syndical.
Georges Debunne, Lode Van Outrive et moi-même avons exprimé devant le Parlement flamand une voix opposée à la Constitution européenne; des centaines de gens, syndicalistes, militants politiques, hommes et femmes de la base, du Nord et du Sud du pays et c’est pourquoi nous mettons sur pied un comité d’initiative Parce qu’une autre politique est nécessaire.
Après le scandale Agusta, et à la demande expresse de Louis Tobback, j’ai contribué à lancer l’appel “Le SP est nécessaire” pour sauver “votre sécurité sociale”. Dix ans plus tard, après la Constitution européenne et le Pacte des générations, des milliers de travailleurs et de citoyens tournent le dos, non seulement au SP.a et au PS, mais aux partis politiques traditionnels en général. Ils ne regardent pas à droite, mais revendiquent du travail et la démocratie.
Sans tourner le dos à la politique libérale, nous ne répondrons pas à leurs questions. Leur tendre la main signifie une représentation politique du peuple, détachée des partis traditionnels.
Réactions bienvenues: Jef Sleeckx, sleeckx.jef@skynet.be
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Expérience historique. La dynamique du Daensisme dans la formation d’un parti des travailleurs chrétiens
Récemment, le prêtre Daens a obtenu la cinquième place dans l’élection du «plus grand Belge» du côté néerlandophone. Qui était Daens et quelle était l’importance du premier parti des travailleurs chrétiens indépendant?
Geert Cool
A la fin du XIXe siècle, la situation misérable des travailleurs et la montée du socialisme devenaient très inquiétantes pour beaucoup de catholiques. L’élite voyait alors sa position menacée et se devait de réagir. Certains catholiques déclaraient qu’il était nécessaire de prendre en compte la question sociale et d’organiser les travailleurs. Ils étaient renforcés par l’encyclique du pape Rerum Novarum.
Dans la plupart des régions, les chrétiens-démocrates essayaient de défendre les travailleurs dans le cadre du vieux Parti Catholique. A Gand, notamment, les “anti-socialistes” réussirent à former une aile ouvrière dans le Parti qui, en 1890, commença à publier leur journal “Het Volk”.
A Alost, un groupe de chrétiens-démocrates s’organisa autour de l’imprimeur Pieter Daens. Celui-ci avait toujours soutenu le Parti Catholique, mais en même temps, se souciait de la situation des travailleurs. Dans ses journaux “De Werkman” et “Het Land van Aels”’ il développait ses propres opinions.
Daens voyait la montée du socialisme et la perte de terrain des catholiques dans la question sociale. L’extrême pauvreté et le fossé entre les travailleurs et l’élite francophone amenèrent Pieter Daens à la conclusion qu’il fallait un socialisme chrétien. « S’il n’y a pas de socialisme chrétien, le socialisme païen deviendra maitre. » (Het Land van Aelst, 4 janvier 1891). Daens trouva des partisans à Ninove, entre autre, et réclamait la création d’un parti populaire chrétien.
Il ne le voyait pas comme un parti à coté du Parti Catholique et essaya pendant longtemps de mettre des candidats chrétiens-démocrates sur les listes catholiques. Le développement d’un parti ouvrier chrétien fut cependant accéléré par la haine intransigeante des conservateurs alostois. Tous les moyens possibles furent utilisés dans cette lutte, comme par exemple les punitions qu’imposa l’Eglise contre le prêtre Daens, le frère de l’imprimeur.
En avril 1893, le Parti Populaire Chrétien fut fondé à Okegem. Le prêtre Daens proposa le programme du nouveau mouvement. En 1894 déjà, les Daensistes participèrent aux élections. A cause de la corruption et de la fraude électorale, un deuxième tour dut être organisé, duquel Daens sorti vainqueur avec un électorat comparable aux catholiques.
La lutte pour un socialisme chrétien pouvait compter sur beaucoup de soutien parmi les travailleurs. Des syndicats rejoignirent le mouvement, entre autre les tailleurs de pierre de Boom et de Bruxelles (en 1897, ce syndicat avait 2000 membres). A Alost même, le nouveau Parti Populaire Chrétien avait le soutien actif de centaines de travailleurs, et des groupes étaient présents dans d’autres villes, comme Anvers, Courtrai, Bruges, Termonde,… Au parlement comme dans les usines, les Daensistes tirèrent la conclusion qu’ils étaient du même côté que les socialistes. En 1897, les travailleurs daensistes participèrent avec des drapeaux verts à la manifestation du premier mai à Alost.
L’opposition du monde politique et de l’Eglise poussèrent le Daensisme plus à gauche. S’y trouvaient des revendications pour le suffrage universel, les droits linguistiques des travailleurs flamands, les salaires et les conditions de travail,… De l’autre côté, la cassure avec les autorités de l’Eglise entraîna un manque de moyens qui, combiné audéveloppement très rapide du parti mena à une certaine frustration dans les rangs daensistes.
En 1907, Adolf Daens décéda après son retrait de la vie publique. Le Parti Populaire Chrétien déclina, commença à se diviser et finalement la majorité des membres rejoignirent les socialistes tandis que d’autres se dirigèrent vers le mouvement flamand. Lors de l’enterrement de Daens, Vandervelde, président du Parti Ouvrier Belge, déclara à propos du Parti Populaire Chrétien : «Inévitablement, il devait pousser ses partisans vers le socialisme. C’est ce qui c’est passé.».
La fondation d’un parti ouvrier chrétien fut un énorme pas en avant. La nécessité d’un instrument politique propre aux travailleurs chrétiens était présente à tel point que les Daensistes obtinrent immédiatement un élu après leur première participation électorale, un an seulement après la création du parti. Ce développement du Daensisme fut aussi rendu possible par l’attitude anti-cléricale des socialistes. L’Eglise était dévouée au pouvoir et défendait les intérêts du capitalisme, mais beaucoup de travailleurs ne voulaient pas rompre avec leur religion à cause de ça.
Les socialistes ont tiré insuffisamment les leçons du Daensisme. La coopération ne laissa pas assez d’espace pour les accents et sensibilités spécifiques. Une opportunité fut donc manquée d’unir les socialismes rouge et vert, ce qui les affaiblit tous les deux.
Aujourd’hui, parmi les syndicalistes verts et rouges émergent des discussions sur une alternative politique. Le Daensisme montre que le développement d’un parti ouvrier chrétien peut se produire très vite, mais que l’unité entre les socialistes rouges et verts est nécessaire pour utiliser ce potentiel et construire un nouveau parti ouvrier commun et fort.
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Leçons de la lutte contre le pacte des generations. Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire et possible!
Leçons de la lutte contre le pacte des generations.
FGTB et CSC ont rejeté la dernière version du pacte des génération, reflétant ainsi le mécontentement de la base. Si cela ne dépendait que de celle-ci, la grève aurait certainement duré jusqu’à la chute du pacte, si nécessaire celle du gouvernement, voire de tout l’establishment politique. Mais le mouvement n’est pas allé jusque là. Pourquoi? Les directions syndicales ont tout fait pour freiner la contestation. Avec ces directions, les syndicats ne disposent ni d’un programme pour sortir de la crise, ni d’un instrument – indépendant du patronat et de la bourgeoisie – pour traduire politiquement leurs revendications. La lutte contre le pacte des générations a dévoilé les grandes faiblesses du mouvement. Le MAS offre quelques propositions pour les surmonter.
Eric Byl
Les partis gouvernementaux, dont le PS et le SP.a, tiennent à leur pacte. Quant aux partis d’opposition, tous trouvent que le pacte n’est pas assez violent. C’est le cas du CD&V qui plaide pour une réduction des charges sociales de 3 milliards d’euros tandis que le Vlaams Belang va jusqu’à proposer 6 milliards d’euros. Aucun parti représenté au parlement, pas même un parlementaire ou un sénateur n’était prêt à défendre les positions syndicales. Voilà la «démocratie représentative». Deux syndicats organisant ensemble 2,8 millions de personnes, environs 70% des travailleurs et presque 50% des électeurs, ne trouvent aucun parlementaire prêt à considérer leurs points de vue. La Démocratie? Certainement pas pour nous!
La social-démocratie ou de nouvelles formations?
PS et SP.a sont au pouvoir depuis 18 ans. Durant cette période, le nombre officiel de pauvres a doublé jusqu’à 1,5 millions! L’index à été miné, les allocations réduites au minimum, la sécurité sociale pillée, les contrats de travail vidés, les entreprises publiques et les bâtiments vendus à bon compte aux investisseurs privés et/ou aux spéculateurs. Beaucoup de travailleurs continuent à voter pour ces partis, certains ayant toujours leur carte, mais ils les considèrent au mieux comme le moindre mal, et pas comme des instruments pour défendre leurs intérêts. Le personnel politique ne se sélectionne pas sur base de l’engagement ou du mérite, mais sur base de naissance (Fréderic Daerden, Alain Mathot, Philippe Van Cau…) ou de loyauté envers l’appareil.
Mais la théorie du moindre mal a ses limites. De plus en plus de travailleurs décrochent. Certains deviennent fatalistes, d’autres, par manque d’alternative à gauche, tombent finalement dans la toile de l’extrême-droite. Ces 15 dernières années ont démontré que «le moindre mal» peut au mieux ralentir la croissance de l’extrême-droite, mais certainement l’arrêter. Ceci n’est possible que si la gauche offre une alternative conséquente et crédible à la politique de casse néo-libérale. Celui qui place ses espoirs dans le PS ou le SP.a, ou dans SPa-Rood, vit dans une époque révolue. Dans le cas hypothétique où le PS et le SP.a pourraient refaire un tournant à gauche, ce ne sera plus sous pression de l’intérieur, mais justement sous celle de l’extérieur.
L’apparition de nouvelles formations comblant, au moins partiellement, le vide laissé par la capitulation totale de la social-démocratie est un phénomène mondial. Dans certains cas, de tels partis se créent à partir de scissions de la social-démocratie et/ou d’anciens partis communistes (IU en Espagne, RC en Italie, WASG en Allemagne, PSOL au Brésil). En général, ils attirent des couches précédemment inorganisées, et parfois la gauche radicale y joue un rôle dynamisant. Leur succès se base principalement sur des expériences de lutte, comme contre l’Agenda 2010 en Allemagne.
Certains pensent que la balle est dans le camp de la gauche radicale, qui doit abandonner les débats et polémiques, rassembler ses forces et initier une formation de gauche massive. Le MAS n’est pas insensible à cette volonté d’unité. En ’99 nous avons invité toute la gauche radicale à faire une alliance. Cette dernière décennie, nous avons invité 3 fois le POS et une fois le PTB à se présenter avec nous. Nous avons déposé des listes communes avec le PC, le POS et Leef et aussi participé à Debout! Mais nous n’avons jamais eu l’illusion que de telles initiatives pourraient remplacer une nouvelle formation. La gauche radicale consiste principalement en des gens qui sont arrivés à des idées socialistes à travers un processus de pensée abstraite. La masse des travailleurs et des jeunes apprend sur base d’expériences concrètes. Ceci explique pourquoi des partis de masse se forment à travers des évènements de masse et pas uniquement en regroupant la gauche radicale.
La phrase «Celui qui regarde à gauche du PS et du SP.a voit le PTB» n’est que du verbiage. Comme si les travailleurs tiraient massivement des conclusions révolutionnaires de la lutte contre le pacte de générations, ou encore suivaient le stalinisme! Bien des travailleurs ont compris que le PS et le SP.a sont des freins pour leur lutte. Certains recherchent une formation qui n’est plus un frein. Une petite minorité adhère au MAS trotskiste ou au PTB stalinien, mais la grande majorité de ces travailleurs n’est pas encore prête à choisir un courant spécifique.
Le MAS le comprend et veut aider à réaliser une nouvelle formation, mais insiste parallèlement sur la nécessité de pouvoir garder son identité. Nous pensons que cela sert au mieux les travailleurs.
Les possibilités de création d’une nouvelle formation
La capitulation de la social-démocratie et le tournant encore plus à droite de la démocratie chrétienne ne sont évidemment pas des nouveautés. Les liens de la CSC/ACV avec le CD&V et de la FGTB/ABVV avec le PS et le SP.a expliquent pourquoi patronat et gouvernement sont capables d’appliquer leur politique anti-sociale. Un gouvernement de droite, sans rapports privilégiés avec les syndicats, serait tombé depuis longtemps. Casser les liens avec la social-démocratie est devenu aujourd’hui une condition pour sauvegarder nos acquis et vaincre la démoralisation.
Depuis ’95, le MAS plaide pour un nouveau parti des travailleurs. Cela était à ce moment déjà une nécessité objective. Mais la conscience des travailleurs suit en général la réalité avec un certain retard et se développe par bonds sous la pression des évènements concrets. Pendant la lutte contre le pacte des générations, le fossé entre la base syndicale et le PS, le SP.a et le CD&V est devenu palpable. Nos militants sont tous revenus des piquets du 7 octobre avec des rapports semblables. En conséquence, le MAS a décidé de lancer une pétition (www.partidestravailleurs.be), de concentrer son intervention le 28 octobre autour de trois stands avec à chaque fois une cinquantaine de militants, surmontés de calicots qui appelaient la FGTB/ABVV à casser avec le PS et le SPa et la CSC/ACV à casser avec le CD&V (et pour autant que cela ne soit pas encore fait, avec le cdH) et de mena une campagne pour un nouveau parti des travailleurs.
Evidemment, la création d’une telle formation et la cassure avec la social-démocratie ne se fera pas du jour au lendemain. Le ton dénigrant utilisé par la presse lors de l’action syndicale au congrès du SP.a à Hasselt était frappant. Les journaleux se sont réjouis de l’arrogance de Vande Lanotte lorsqu’il a déclaré que celui qui tourne le dos au SP.a regarde vers la droite, et ont tourné au ridicule l’action syndicale aux portes du congrès. SPa-Rood par contre, une initiative pourtant très limitée, a été gonflée jusqu’à des proportions incroyables afin de ramener les militants syndicaux dans le giron du SPa.
Mais, à la base, monte la grogne. La délégation FGTB d’Agfa Gevaert a fait un communiqué de presse appelant explicitement le sommet syndical à se retirer du bureau du SPa. A la CMB de Liège la discussion sur la rupture avec le PS dure depuis plusieurs semaines.
Des secrétaires et des délégations ont signé la pétition. Dans le Limbourg, des délégués, entre autres de Ford et de Sappi, se sont réunis avec l’ancien parlementaire SP.a, Jef Sleeckx afin de tâter le terrain pour une nouvelle initiative et il en a été de même à Gand. A Anvers, les délégués de la Chimie se sont réunis avec Sleeckx. Ils veulent organiser un grand débat sur les liens entre les syndicats et le SP.a et le CD&V. Si cela s’avère un succès, il faudra organiser des débats semblables à Liège, Bruxelles, Gand et Charleroi.
Selon Sleeckx, et le MAS le rejoint sur ce point, une nouvelle formation devra être organisée au niveau national et non pas sur base communautaire. Toujours selon Sleeckx, elle devra s’ouvrir tant aux travailleurs de la CSC qu’à ceux de la FGTB, tant aux Belges qu’aux immigrés, aux anciens et qu’aux plus jeunes,… Les travailleurs de la chimie d’Anvers ont décidé à juste titre de tenir leur débat en terrain neutre. Ainsi espèrent-ils ne pas effrayer les syndicalistes de la CSC.
Selon le MAS, une nouvelle formation aura besoin dans un premier temps d’une structure fédérative, dans laquelle divers courants pourront collaborer sur base de consensus. Ceci est nécessaire afin de créer une relation de confiance et d’éviter qu’un ou l’autre courant se sente limité dans ses droits. C’est un message aux travailleurs chrétiens, la garantie qu’ils seront écoutés.
Un programme de gauche conséquent qui rompe avec la politique néo-libérale
Jef Sleeckx veut un mouvement où la base décide. Le MAS est complètement d’accord. Les débats politiques ne peuvent, comme c’est le cas dans les partis classiques, être limités à un petit groupe de patrons de parti, mais chaque travailleur doit avoir la possibilité de contribuer aux discussions. Nous pensons qu’il faut partir des besoins concrets des travailleurs et de leurs familles. Pour résorber le chômage, les partis traditionnels ne plaident que pour des baisses de charges sociales et une flexibilité extrême. Nous pensons par contre qu’il vaut mieux répartir le travail disponible entre tous, évidemment sans perte de salaire sans quoi le pouvoir d’achat et donc l’économie seraient minés.
La libéralisation et la privatisation n’ont rien apporté aux travailleurs. Ce sont les patrons qui se sont enrichis. A la Poste et à la SNCB, la libéralisation revient à fournir moins de services à un prix plus élevé, avec moins de personnel. Le statut de fonctionnaire public se dégrade. Le succès de Belgacom s’est fait au détriment de 10.000 emplois et ave un rythme de travail destructeur pour ceux et celles qui ont eu la chance de rester. Les profits sont énormes puisque nous, contribuables, avons pris en charge le coût social. Le MAS veut mettre fin aux libéralisations et aux privatisations et renationaliser tous nos anciens services publics, mais cette fois sous contrôle des travailleurs et plus sous celui des managers qui ne font que du sabotage dans l’intérêt du secteur privé.
Le MAS s’oppose à la régionalisation de la sécurité sociale puisque celle-ci conduira à une compétition entre les régions, dans laquelle celle qui assainira le plus obtiendra les investissements. Cela mènera, tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles, à la casse de nos acquis sociaux. Nous sommes par contre en faveur d’un programme massif de construction de logements sociaux afin de combattre l’augmentation étouffante des loyers et des prix d’achat des habitations.
Le MAS pense que ces mesures, ou toutes autres semblables, se heurteront à la résistance du patronat et de son appareil politique, juridique et médiatique. Seule une société où les travailleurs et leurs familles détiennent ces leviers de commande, une société socialiste, peut répondre à leurs justes besoins. Le MAS veut apporter ces points de programme et d’autres dans une nouvelle formation, non pas en tant qu’ultimatum, mais comme contribution avec celles d’autres courants et individus.
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Friedrich Engels et la nécessité d’un parti des travailleurs
Partout en Europe ressurgit la lutte du mouvement ouvrier contre la politique néolibérale. Cette politique est notamment menée à bien par les anciens partis ouvriers sociaux-démocrates, meilleurs défenseurs du patronat. Aujourd’hui, en Belgique, les travailleurs ne disposent d’aucune représentation parlementaire. Cette situation n’est pas nouvelle. Avant la création des partis ouvriers au XIXe siècle, les travailleurs étaient confrontés à la même situation. A l’époque, Marx et Engels mettaient en avant la nécessité de la création d’un parti ouvrier.
Luc Wendelen
Jusqu’à sa mort en 1895, le révolutionaire Friedrich Engels prêta beaucoup d’attention au mouvement ouvrier anglais. L’Angleterre n’était pas seulement le berceau de la Révolution Industrielle, la classe ouvrière britannique a aussi joué un rôle pionnier dans l’histoire du mouvement ouvrier organisé.
Dans une série d’articles et de letttres, Engels décrivit la nécessité d’un prolongement politique pour le mouvement ouvrier. Inorganisés, les travailleurs restent impuissants et deviennent même concurrents. Les syndicats anglais réussirent à sortir de leur illégalité en 1824, mais se heurtèrent souvent à leurs limites. Ils réussirent cependant bien à faire respecter les lois salariales ainsi qu’à obtenir de meilleurs salaires. Mais cela n’était possible qu’après une lutte continuelle demandant beaucoup de moyens et de forces. Et un capitaliste n’en serait pas un s’il n’aspirait aux hausses de profits et donc aux baisses des salaires. Il profitera donc de toutes les occassions pour s’attaquer de nouveau aux conditions de travail. Ainsi Engels affirmait-il que la lutte entre les deux classes importantes dans la société se transforme inévitablement en une lutte politique: «Dans chaque lutte classe contre classe, le premier but est un but politique. La classe dominante défend sa position politique élitiste, autrement dit, la garantie de sa majorité au sein des organes législatifs. La classe opprimée tente d’abord d’obtenir une partie du pouvoir politique, ensuite l’intégralité pour être capable de changer les lois existante en fonction de ses intérêts.»
Les syndicats furent à la base du «mouvement pour la Charte du Peuple» qui, à partir de 1838, revendiquait une représentation ouvrière au parlement britannique. Les chartistes commençèrent à soutenir chaque révolte sociale en y ajoutant des revendications politiques. Au moment de la dissolution de cette organisation purement politique, entre 1850 et 1860, l’organisation des syndicats était renforcée. La classe possédante fut contrainte de faire des concessions et de tenir compte des travailleurs.
En 1867, le suffrage fut élargi, et la plupart des travailleurs organisés purent voter. Les syndicats continuèrent à limiter leurs activités à la régulation des salaires et de la journée de travail, et à la lutte pour l’abolition des lois anti-ouvrières.
Engels avançait ainsi la nécessité d’un parti de travailleurs : « Il est contre-nature que la classe ouvrière britannique maintenant capable d’avoir quarante ou cinquante représentants au parlement continua de se satisfaire d’être représentée par les capitalistes et leurs exécuteurs comme les journalistes, les juristes etc. » (…) «Au delà des syndicats des différentes professions, il faut une assemblée générale, l’organisation politique de la classe ouvrière.»
Chez nous aussi, il n’est pas naturel que la classe ouvrière se fasse représenter par les exécuteurs d’une politique néolibérale. Il ne suffit alors pas que les travailleurs s’organisent en syndicats, mais aussi dans un prolongement politique. A la fin du XIXe siècle, cela s’incarna dans la création des partis des travailleurs. Depuis lors, ces partis sont devenus des instruments aux mains du patronat et il est temps d’en recréer.
Comme Engels le disait à propos de la classe ouvrière américaine: «La première étape importante pour le mouvement ouvrier est la formation d’un parti indépendant. N’importe comment pourvu qu’il s’agisse d’un véritable parti des travailleurs ».
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Les masques tombent. Le PS et le SP.a tournent le dos aux travailleurs… encore plus
Le PS et le SP.a continuent à défendre le Pacte des Générations et critiquent sévèrement les syndicats. Selon le PS et le SP.a les syndicats sont irresponsables et bornés. Ces deux partis ne reculent devant rien pour dénigrer le mouvement de protestation. Cela démontre une fois de plus que la FGTB ne peut plus compter sur le SP.a et le PS comme prolongement politique pour défendre les intérêts de ses affiliés au parlement et au gouvernement.
Karel Mortier
Dans presque tous les dossiers importants, le syndicat et le parti se trouvent face à face. L’Accord interprofessionnel (AIP) : trop peu pour la FGTB, le maximum qui était possible d’après le SP.a/PS. La libéralisation et la privatisation des services publics : la FGTB contre, le SP.a/PS pour, même si on en parle peu. Les chèques-services : la FGTB contre, le SP.a/PS pour. La politique de suspension des (jeunes) chômeurs etc…
Le SP.a et le PS disent qu’on ne peut plus discuter du contenu du Pacte des Générations, mais seulement de sa mise-en-œuvre. Le SP.a et le PS ignorent superbement les 100.000 manifestants du 28 octobre contre les projets gouvernementaux. Le SP.a dit que le mécontentement vis-à-vis des projets gouvernementaux n’est dû qu’à la mauvaise communication du gouvernement et aux mensonges des syndicats.
Le SP.a ne manque pourtant pas d’expérience en matière de communication et de statégie médiatique. Il y a quelques années, n’a-t-il pas fait du chef de son agence de marketing, Patrick Janssens, son président ? En outre, le gouvernement pouvait compter sur presque tous les journalistes qui avalaient sans critique ce que le gouvernement leur racontait. La seule critique des médias portait sur le fait que le gouvernement n’était pas assez ‘ambitieux’ (c’est-à-dire que l’offensive contre les prépensions devrait être plus dure). Il n’y avait pas davantage d’opposition au parlement : le CD&V et le CDH se sont tus et le VB a trouvé que tout cela n’allait pas encore assez loin.
Le problème n’est donc pas la communication. Et si c’était le contenu ? L’ABC de la communication et du marketing est que la communication n’est d’aucun secours si le produit ne vaut rien. C’est ce que les filles et fils de pub du SP.a devraient peut-être rappeler à leur président.
La social-démocratie tourne le dos à la gauche
Le SP.a utilise toutes les ficelles pour faire taire les voix discordantes. Il tente de faire passer la FGTB pour un allié objectif du VLD qui, soit dit en passant, siège avec le SP.a dans le même gouvernement. Ce dernier répond aux critiques en déclarant : « Qui tourne le dos à la gauche, lorgne vers la droite » ou encore le plus classique: « Sans le SP.a et le PS ce serait encore bien pire. ». D’après Renaat Landuyt, c’est “le bas-ventre qui s’insurge contre la tête” et d’après Vande Lanotte, “les protestations sont dictées par l’angoisse”. Di Rupo ne semble pas être affecté du tout par ce que disent les syndicats.
Le PS voit même dans ces discussions une occasion de se distancier de la FGTB. Le PS compte ainsi attirer des gens qui ne se reconnaîssent pas dans un syndicat ‘archaïque’, mais qui seraient prêts en revanche à voter pour un ‘PS modernisé’. Les scandales qui traversent le PS en ce moment ne contribuent cependant pas à façonner l’image d’un parti ‘modernisé’. Le SP.a a encore franchi une étape dans «son opération d’élargissement». Cette fois, on nomme carrément un banquier Secrétaire d’Etat, alors qu’il n’a jamais été membre du SP.a.
Ce qui frappe dans toute cette discussion, c’est l’absence d’opposition au sein de la social-démocratie. Hormis quelques foyers de résistance très isolés, c’est le calme plat. L’absence de débat interne ou d’opposition sur des points essentiels fait que des initiatives à petite échelle retiennent quelque peu l’attention des médias.
Il est devenu clair au fil de cette discussion que les militants de la FGTB ne pèsent pas au sein du SP.a. Sinon la direction n’aurait pas réagi avec une telle brutalité. Même le chef de file de la FGTB doit concéder qu’il n’a absolument rien à dire au bureau politique du SP.a. Quel militant syndical pourrait alors bien y avoir quelque chose à dire ?
Il est temps que le sommet syndical tire les conclusions qui s’imposent et, comme ses membres le font déjà, rompe avec le SP.a et le PS. Cela peut ouvrir la voie à un nouveau parti des travailleurs qui défende réellement les intérêts des membres des syndicats!
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Travailleurs, chômeurs, jeunes, pensionnés, … Il faut un nouveau parti qui défende nos intérêts !
Deux journées de grève générale ont paralysé le pays et 100.000 personnes ont manifesté à Bruxelles le 28 octobre. Mauvaise communication ?
Le soir même de la manifestation, Verhofstadt déclare « comprendre l’inquiétude des gens qui manifestent » mais ajoute immédiatement « qu’il n’y aura plus de négociation sur le fond ». Normal de la part d’un premier ministre libéral. Mais les responsables PS et SP.a ne disent pas autre chose. « Je tenterai de voir si les syndicats sont prêts à participer aux discussions sur la mise en œuvre du Pacte de solidarité entre les générations. Mais on ne négociera plus sur son contenu. » approuve dès le lendemain Peter Vanvelthoven, ministre de l’Emploi (SP.a).
Jean Peltier
Les responsables socialistes ne se contentent pas d’assurer le service minimum. Ils mettent la pression sur les syndicats. Laurette Onkelinx se multiplie dans les journaux et à la TV pour défendre le pacte et expliquer que si les gens descendent dans la rue, c’est avant tout à cause de la « désinformation » organisée sur son contenu, en visant directement la FGTB. Le nouveau président du SP.a (et ancien ministre du Budget), Johan Vande Lanotte, va encore plus loin en affirmant que « Le syndicat ne s’intéresse qu’à une seule catégorie sociale, les gens de 50 à 60 ans qui ont un emploi » et en menaçant les syndicalistes qui ne partagent pas son point de vue « Ceux qui tournent le dos à la gauche regardent à droite ».Ce qui signifie en clair que, quand les syndicats critiquent le PS et le SP.a, ils apportent des électeurs au Vlaams Blok !
La réalité est pourtant toute autre. PS et SP.a ne sont aujourd’hui même plus un « moindre mal » qui tenterait de résister aux libéraux. Ils montent en première ligne pour défendre les attaques contre les prépensions, les privatisations des services publics, les cadeaux au patronat et la chasse aux chômeurs. Cela, les patrons le savent et le reconnaissent bien volontiers : Henri Mestdagh, le patron des patrons wallons, a récemment exprimé toute sa satisfaction envers le Plan Marshall de Di Rupo, («J’ai rarement vu un document aussi favorable à la création d’activités ») et aux socialistes « qui ont beaucoup évolué ».
De plus en plus de syndicalistes mais aussi de travailleurs, qu’ils soient actifs, chômeurs ou (pré)pensionnés, se rendent compte de cette évolution des partis qui prétendaient les représenter.
Mais il faut aller jusqu’au bout : si les partis socialistes ne nous défendent plus et nous tirent dans le dos, il faut rompre les liens qui attachent les syndicats à ces partis et construire un nouveau parti, un parti réellement de gauche qui mettra autant d’acharnement à défendre les intérêts des travailleurs que les partis de droite en mettent à défendre les intérêts des patrons !
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Pour un nouveau parti des travailleurs
Aucun des partis représentés au parlement ne défend les revendications du front commun syndical
Indépendant du patronat
Depuis 18 ans, le SP.a et le PS sont au gouvernement. Ce sont 18 ans d’assainissements, de privatisations, de démantèlement de la sécu et des services. Pendant cette même période, les richesses produites en Belgique ont presque doublé, mais pour la majorité de la population il n’y a eu que du recul. Les patrons font des bénéfices records, mais veulent nous imposer des diminutions salariales, un rallongement du temps de travail et des assainissements dans la sécu. Les patrons ont le soutien de tous les partis traditionnels.
Le SP.a et le PS tournent le dos aux travailleurs, aux chômeurs et aux pensionnés. Le CD&V quant à lui trouve que le gouvernement ne va pas assez loin, et se prononce en faveur d’encore plus de dimunitions de charges sociales et d’un gel des salaires. Le CDH suit le PS dans son plan Marshall néolibéral. L’extrême-droite profite de la frustration de la population tout en prônant en pratique une politique néolibérale encore plus dure.
Il faut un nouveau parti des travailleurs
La classe ouvrière a besoin d’un parti qui défende ses intérêts, qui fasse entendre une autre voie dans les débats, qui puisse informer et mobiliser la population, et qui refuse de s’incliner devant la logique néolibérale qui vise à en finir avec tout ce que nos grand-parents et parents ont aquis par la lutte. C’est possible! En Allemagne, une nouvelle formation, le Linkspartei, vient d’obtenir 8,7% aux dernières législatives. Dans le mouvement contre les réformes de Schröder, des syndicalistes de divers syndicats se sont réunis avec d’autres activistes dans une campagne pour un nouveau parti. Ceci a abouti à la création du WASG qui s’est présenté avec le PDS aux élections sous le sigle du Linkspartei.
Ce potentiel existe aussi en Belgique. De plus en plus de travailleurs et de jeunes se détournent du SP.a, du PS, du CD&V et du CDH et cherchent une alternative à gauche. Nous, soussignataires, sommes d’accord avec l’idée qu’il faut un nouveau parti des travailleurs et soutiendrons toutes les initiatives qui ont pour but d’aider à créer un tel parti.
www.partidestravailleurs.be
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Le mouvement ouvrier chrétien à la recherche d’un nouveau parti
"A la recherche d’un nouveau partenaire". C’est le titre de l’article du président de la CSC, Luc Cortebeek, dans Visie (hebdomadaire de la CSC en néerlandais) du 8 avril 2005. Il cite les différents conflits sociaux où les organisations de travailleurs sont diamétralement opposés au patronat et au gouvernement : les négociations pour l’accord interprofessionnel, la représentation syndicale dans les entreprises de moins de 50 travailleurs, et dans le dossier qui n’est pas le moindre : les pensions. Sa conclusion est qu’il n’y a pas de partenaires “avec qui nous pouvons lancer une discussion sur ces thèmes de manière sérieuse”.
Bart Vandersteene
Dans chacun de ces dossiers la CSC et la FGTB doivent mener la lutte contre un patronat agressif qui lance ses attaques sur nos salaires et nos conditions de travail et contre un gouvernement au sein duquel le SP.a et le CD&V jouent ouvertement du côté du patronat. Les ministres Vandenbroucke, Van den Bossche, Leterme, Vervotte,… se trouvent dans tous les dossiers de l’autre côté des barricades. Il est pénible de constater qu’Yves Leterme et Inge Vervotte sont prétendument des représentants de l’ACW (l’ACW est le mouvement ouvrier chrétien en Flandre) au sein du CD&V. Le grand écart de ces ministres pour, d’un côté prendre des responsabilités politiques au sein du gouvernement flamand, et de l’autre se donner l’image de mandataires de l’ACW devient de plus en plus délicat à assumer. A l’intérieur de l’ACW, il y a de plus en plus de voix qui s’expriment pour cesser de collaborer exclusivement avec le CD&V. La direction doit donc également manoeuvrer pour obtenir le soutien d’une résolution dans laquelle la préférence est de travailler ensemble avec le CD&V. Une formulation qui laisse certainement une large place à d’autres initiatives.
Ce n’est pas un hasard si cette discussion, déjà vieille d’une décennie, remonte à la surface. Après une cure d’opposition de 5 ans, le CD&V prend à nouveau des responsabilités dans le gouvernement flamand. Dans l’opposition, l’aile ouvrière peut encore essayer de faire illusion avec un langage progressiste. Mais depuis le travail en commun structurel avec le NVA (fort à droite), la participation gouvernementale,… l’ACW se pose de plus en plus la question de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. En Wallonie, le PS domine et est conscient que de nombreux travailleurs chrétiens cherchent un parti qui les défende. C’est la raison pour laquelle Di Rupo crée une ouverture vis-à-vis du monde chrétien, place dans ses cabinets des représentants du MOC,… afin de donner une « alternative » aux déçus du CDh et de récupérer de précieuses voix aux élections. Cela ne peut faire illusion qu’un temps car de nombreux travailleurs sont conscients que le PS ne défend plus leurs intérêts.
Le groupe autour du journal Beweging (Mouvement) dans l’ACW a formulé ce besoin d’un parti pour les travailleurs chrétiens dans un tract diffusé en octobre 2004 après le congrès de l’ACW: «Les travailleurs, les allocataires et leur famille, ont besoin d’un véritable parti social qui défende radicalement les intérêts et la solidarité parmi les travailleurs et ceux qui ont droits à des allocations, jusqu’à amener sur le terrain politique la défense de ses positions. La constitution de l’ACW en tant qu’organisation sociale autonome avec un programme socialprogressiste peut constituer un pas important.» C’est l’exigence de rupture avec le CD&V et la création d’un parti des travailleurs distinct. Cette dynamique changerait la politique dans le pays et pèserait sur la FGTB qui reste dominée par une social-démocratie embourgeoisée.
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Partis et syndicats
Le Premier Mai, fête internationale des travailleurs est l’occasion de revenir sur les relations entre partis et syndicats. En Belgique, le premier mouvement syndical a été créé par le Parti Ouvrier Belge (POB). Tout membre du syndicat était automatiquement membre du POB. C’est notamment à travers cette dépendance que les dirigeants réformistes du POB (Vandervelde & Cie) sont parvenus à canaliser, puis à contrôler les grèves générales. Le syndicalisme chrétien a été érigé, dans un premier temps, comme syndicat antisocialiste. Mais la lutte de classes en a fait progressivement un syndicat ouvrier.
Guy Van Sinoy
La création de la FGTB, après la Deuxième Guerre mondiale, a rassemblé plusieurs courants : socialistes, communistes, renardistes. Formellement la FGTB est devenue indépendante du PSB. Mais progessivement, la social-démocrate a repris le contrôle de l’appareil de la FGTB, totalement en Flandre. L’arrivée de Mia Devits à la tête de la FGTB a marqué un tournant à droite de la direction de la FGTB. L’élimination brutale d’Albert Faust de la FGTB de Bruxelles en a été une des conséquences. Mia Devits aurait voulu donner plus de poids aux régionales, au détriment des centrales, en vue de transformer le syndicat en organe de service. Cependant elle s’est heurtée aux appareils des centrales, jaloux de leur autonomie. Elle est donc partie faire carrière au parlement européen pour le compte du SP.a.
La transformation progressive du SP.a et du PS en purs instruments de la bourgeoisie, leur adhésion à la politique néo-libérale, dont le soutien à la constitution européenne ne constitue que le dernier avatar, va tendre de plus en plus les relations entre la social-démocratie et la FGTB. La CSC de son côté, historiquement liée aux partis bourgeois chrétiens, est en train de rompre ses amarres historiques, surtout en Flandre. La combativité de la LBC lors de la grève du non marchand en témoigne. La question du débouché politique pour les travailleurs de la CSC va se poser de plus en plus. Le MAS défend l’idée d’un nouveau parti des travailleurs, qui soit le prolongement politique de l’action syndicale, et qui défende les intérêts des travailleurs avec le même acharnement que les partis bourgeois défendent les intérêts patronaux.
Face aux contrôle bureaucratique des partis traditionnels sur le syndicat, le MAS est partisan de la démocratie syndicale la plus large: la parole à la base et aux assemblées, le droit de défendre une plate-forme de syndicalisme de lutte. Nous défendons l’in-dépendance syndicale par rapport à l’Etat. Mais cette indépendance ne peut être comprise dans le sens « d’apolitisme ». Pour défendre les intérêts des travailleurs, les syndicats ne peuvent se limiter aux problèmes économiques s’ils se heurtent systématiquement au cadre politique.