Category: Liège

  • Vottem : Expulsons la logique capitaliste, pas ses victimes !

    Manifestation contre le centre fermé de Vottem ce dimanche 16 mars, 14h, Enclos des Fusillés – Parc de l’Hopital de la Citadelle (Liège)

    Par Sébastien (Liège)

    ‘‘Illégal ? Rentre chez toi ou va en prison !’’ Tels sont les vœux exprimés sur l’affiche mobile géante du Vlaams Belang en tournée dans les rues durant la deuxième quinzaine de février. Si ce parti est raciste, l’État belge, à travers notamment la politique de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Maggie De Block, ne l’est pas moins et ouvre la voie à ce type d’organisation. Ce 16 mars, nous manifesterons à nouveau contre le centre fermé de Vottem, à Liège, à l’appel du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers).

    Une prison qui ne dit pas son nom

    Derrière le terme de ‘‘centre fermé’’ se trouvent des bâtiments où l’on enferme des gens dont le crime est d’avoir voulu fuir la misère, les discriminations ou la guerre dans leur pays d’origine. Ces prisons comprennent également des cellules d’isolement où l’on envoie aussi – parfois pour plus d’un mois – des prisonniers atteints de troubles psychologiques en manque de soins adéquats, faute de personnel soignant en suffisance. ‘‘Ce n’est pas leur place’’, avaient dénoncé sous couvert de l’anonymat différents agents en 2006, ‘‘Ils ne reçoivent aucune aide thérapeutique. Quotidiennement, nous sommes confrontés à des drames qui nous révulsent. (…) Nous sommes témoins d’atteintes aux Droits de l’Homme et à la dignité humaine’’ (1). D’autres révélations avaient dénoncé l’usage de médicaments lourds destinés à abrutir des prisonniers malades. Depuis lors, le personnel est menacé de procédures judiciaires pour divulgations de pareilles informations.

    Il existe en Belgique six centres fermés gérés par l’Office des Étrangers où l’on enferme hommes, femmes et enfants, dernière étape avant l’expulsion vers le pays d’origine. Cela inclut également des malades du sida ou encore de l’hépatite qui, en l’absence de possibilités d’être soignés, sont dans les faits purement et simplement envoyés à la mort. Tout récemment aussi, le jeune Afghan Aref a été assassiné par les talibans quelque temps après avoir été expulsé de Belgique vers l’Afghanistan. Voilà la réalité de la politique du ministère de Maggie De Block et du gouvernement Di Rupo.

    Selon la Fedasil, en 2012, le principal pays d’origine des personnes accueillies au centre de Vottem était l’Afghanistan, à hauteur de près de 16%; le deuxième pays le plus représenté atteignant 9,6%. Surprise : ce n’est pas le soleil du pays que fuient ces migrants. Ils fuient la menace d’un meurtre politique ou religieux, ou encore la carence de revenus pour eux et leur famille. La même année, entre 11 et 12.000 personnes ont été expulsées de Belgique, selon le CRACPE.

    Luttons pour la régularisation des sans-papiers

    En Belgique, les sans-papiers sont condamnés à survivre dans la délinquance ou dans des boulots extrêmement mal-payés, souvent dans de dangereuses conditions de travail. Les régulariser, c’est assurer qu’ils ne sombrent pas dans ces réseaux aux conséquences néfastes pour toute la population, notamment en termes de pression à la baisse sur les conditions de travail.

    Les années 2000 et 2009 ont connu une vague de régularisation de dizaines de milliers de sans-papiers, les premières depuis 1974. Elles ne sont pas arrivées par hasard, mais à la suite de protestations intenses (en 2004-2005, il y a ainsi eu une quarantaine de lieux occupés par des sans-papiers en Belgique). De la même manière, c’est suite aux protestations actives que des enfants ne sont aujourd’hui plus enfermés à Vottem (ils le sont par contre ailleurs…).

    Aujourd’hui, les Afghans en lutte ouvrent à nouveau la voie vers la résistance contre la politique raciste des autorités belges. En cette période de crise mondiale du capitalisme et d’austérité généralisée, il est plus que jamais nécessaire de lier cette lutte aux autres résistances sociales, avec les travailleurs et les jeunes qui combattent ce système sans avenir.

    Mais ce problème doit être pris par les deux bouts, la lutte doit aussi aborder les causes de l’émigration. La solidarité internationale est nécessaire contre les dictatures et l’exploitation dans les pays du monde néocolonial. C’est la raison pour laquelle le PSL est organisé au sein du Comité pour une Internationale Ouvrière, une organisation socialiste internationale présente dans plus d’une quarantaine de pays. Nous sommes ainsi notamment impliqués dans une importante collecte de fonds pour soutenir le travail politique de nos camarades sud-africains.

    Joignez-vous à nous dans la lutte contre la barbarie capitaliste !

    (1) Michel Bouffioux, Ciné-Télé-Revue N°46/16 novembre 2006

  • Liège. Mobilisation contre les exclusions du chômage

    Par Nicolas Croes

    Ce lundi 10 mars, différentes actions ont été organisées à l’initiative de la FGTB contre la dégressivité accrue des allocations de chômage, contre la limitation dans le temps des allocations d’insertion ainsi que contre les contrôles renforcés de l’ONEM pour les jeunes en stage d’insertion.

    Sur son site, la FGTB dénonçait que “Malgré l’opposition et les actions de la FGTB, le gouvernement a décidé de limiter ces allocations dans le temps à 3 ans maximum, sans condition d’âge pour les cohabitants et à partir de 30 ans pour les chefs de ménage, isolés et cohabitants dits «privilégiés» (chômeurs qui cohabitent avec une personne bénéficiant exclusivement d’allocations de chômage ou d’insertion dont le montant n’excède pas 31,77€/jour, soit 826€/mois). Le compteur de ces 3 ans a débuté le 1er janvier 2012. La FGTB veut faire changer les choses. (…) Pour cela, la mobilisation de toutes et tous est indispensable. Nous devons être nombreux pour nous faire entendre.”

    A Liège, ce matin, rendez-vous avait été donné place Saint-Paul, devant le siège de la FGTB Liège-Huy-Waremme, pour une “action symbolique”, tel qu’expliqué sur l’affiche de la FGTB. L’idée était de réunir 600 manifestants, avec un masque blanc à faire tomber pour montrer que les chômeurs ne sont pas tout simplement des  statistiques. Au final, c’est entre deux et trois fois plus de monde qui étaient présents, un beau succès compte tenu du peu d’informations qui avait circulé en dehors des délégations syndicales plus combatives, notamment concernant le préavis de grève déposé pour ce jour-là. Il faut dire que l’inquiétude est grande en région liégeoise, une dizaine de milliers de personnes de l’arrondissement de Liège sont directement concernées par la suppression des allocations d’insertion, qui devraient toucher plus de 50.000 personnes en Belgique à partir du 1er janvier 2015.

    Hélas, aucune manifestation n’était prévue à Liège contrairement à d’autres villes, même si les rues de la Cité Ardentes ont pu résonner du pas de la délégation de la Fabrique Nationale de Hertal, dont les travailleurs sont venus en nombre soutenir l’action. “Liège est à nous”, ont-ils déclaré, et il est certain que de nombreux autres auraient préféré faire de même et sortir du simple cadre de la Place Saint-Paul. Une quinzaine de banderoles avaient tout de même été accrochées en divers endroits du centre-ville sous le slogan “Bientôt 55.000 chômeurs suspendus, à quand priorité à l’emploi?”, mais une manifestation combative dans le centre-ville aurait donné un bien meilleur signal quant à la volonté de sérieusement se battre contre cette mesure puissamment antisociale ainsi que contre toute la politique d’austérité.

    De la tribune, deux prises de parole se sont succédées, de la part de Marc Gobelet (président de la régionale de la FGTB Liège-Huy-Waremme) et de Jean-François Ramquet (secrétaire régional). L’impact de la mesure a été dénoncé, en mettant notamment en lumière que cette suppression des allocations d’insertion est une mesure discriminatoire au vu de la majorité de femmes parmi les personnes frappées. La question plus globale de l’emploi et la lutte pour un “autre projet de société” (mais lequel?) ont été évoquées, de même que la nécessité d’une réduction collective du temps de travail pour s’en prendre au chômage et non pas aux chômeurs. “Les moyens existent, il faut s’en prendre aux détenteurs de capitaux” a encore lancé Marc Gobelet, sous les applaudissements de la foule. Reste encore à savoir comment organiser la lutte dans cette direction…

    Il est bien entendu des plus corrects de refuser l’austérité et toute cette logique nauséabonde qui vise à faire payer la crise aux travailleurs et aux allocataires sociaux. Il est toutefois crucial de sortir de la dénonciation stricte et de poser la question fondamentale de la construction d’un rapport de force favorable aux travailleurs, avec ou sans emploi. Il est certain qu’une fois les élections passées, le gouvernement – quelque puisse être sa composition – s’appliquera à répondre aux exigences du FMI et de la Commission européenne, dans la perspective d’une période de quatre ans sans la moindre élection. C’est une vague d’attaques contre nos conquêtes sociales qui s’annonce, les partis traditionnels ne divergent que quant au rythme de cette austérité. “Demain, nous serons encore présents si besoin est, si les politiques ne comprennent pas”, a-t-on entendu de la tribune. Mais comment pouvoir encore douter du fait que la réaction des politiciens des partis traditionnels se limitera à faire la sourde oreille ? Demain, nous aurons besoin d’être encore dans la rue, c’est une certitude, et il faut en discuter dès maintenant ! Les attaques contre les chômeurs ne vont pas tout simplement disparaître, et d’autres sont encore à venir.

    C’est pourtant cette dangereuse illusion d’une improbable “compréhension” des politiciens capitalistes qui a servi de conclusion au discours de Marc Gobelet, toute entière dédiée à un vibrant appel à “l’unité de la gauche” contre l’ennemi néolibéral, l’ennemi de la droite. Nous sommes en parfait accord avec la nécessité de l’unité de la gauche – et nous voulons accentuer la nécessité de construire dès maintenant un front de la résistance sociale contre l’austérité – mais continuer à considérer que le PS fait partie de cette gauche, c’est totalement oublier la raison même de l’action d’aujourd’hui ! Le PS avait déjà soutenu l’instauration de la “chasse aux chômeurs” et c’est un gouvernement dirigé par Di Rupo qui a instauré toutes les nouvelles mesures qui vont gravement frapper les chômeurs ! Il a été question de “justice fiscale” à la tribune. Mais quel est le parti qui a voté l’instauration de la déduction des intérêts notionnels avec le MR? Le PS! Les exemples ne manquent pas pour illustrer dans quel camp se situe le PS aujourd’hui.

    Et pourtant, un appel fut bien lancé pour soutenir la “gauche gouvernementale”, y compris avec la collaboration d’éventuels “nouveaux élus de gauche”. Nous espérons bien que si des élus de la vraie gauche – à la gauche du PS et d’Ecolo – parviennent à forcer les portes des parlements, leur activité sera centrée autour de la construction d’un rapport de force militant dans la rue et sur les lieux de travail et non autour de la recherche de petits accords avec le PS ou Ecolo!

    Des revendications offensives comme la réduction collective du temps de travail ne doivent pas en rester au stade du slogan. L’argent existe dans cette société pour une telle mesure, ainsi que pour un plan massif de création d’emplois socialement utiles. Mais pour cela, il faut organiser notre colère contre ceux qui organisent notre misère : nous avons besoin d’un bon plan d’action offensif, allant crescendo et avec grève(s) générale(s). Il faudra aussi sérieusement discuter du projet alternatif de société à mettre en avant, ce qui pour nous ne pourrait être qu’une société basée sur la collectivisation des secteurs-clés de l’économie au sein d’une planification démocratiquement élaborée, afin que les richesses produites puissent satisfaire les besoins de tous et non pas seulement la rapacité des vautours capitalistes. Cette société, c’est le socialisme démocratique, et cela fait longtemps déjà que le PS est un frein pour y parvenir.

    A Charleroi, la régionale de la FGTB a lancé le 1er mai 2012 un appel à construire une nouvelle force politique à la gauche du PS et d’Ecolo, autour de la nécessité d’un programme de rupture anticapitaliste. Nous ne pouvons qu’inviter tous les militants ainsi que tous ceux qui veulent résister à la logique antisociale actuellement dominante à s’intéresser à cet appel et à pousser ces discussions au sein de la régionale de la FGTB Liège-Huy-Waremme.

  • Liège : Occupation du Théâtre De La Place

    Liège : Occupation du Théâtre De La Place

    Création d’un espace culturel gratuit et populaire

    Au mois d’août dernier, les locaux du Théâtre de la Place ont été vidés en prévision de l’inauguration du prestigieux (et élitiste) Théâtre de Liège. Destiné à être démoli dans quelques mois, le bâtiment a été investi par nombre de militants culturels liégeois qui ne voyaient aucune raison à ce qu’un pareil édifice reste vide des mois durant. C’est que la scène culturelle, à Liège comme ailleurs, manque cruellement d’espace d’expression… Mais, depuis le 6 septembre, il existe maintenant place de l’Yser (dans le quartier populaire d’Outremeuse) le ‘‘Théâtre À La Place’’ (TALP).

    Par Nicolas Croes

    S’il ne s’agit que d’une réponse provisoire au manque de moyens et de liberté dans le domaine de la culture, elle a le grand mérite de mettre en avant la force de l’action collective dans la défense de la liberté artistique.

    Le bâtiment de l’ancien Théâtre de la Place avait initialement été construit il y a 40 ans, pour une durée de vie d’une vingtaine d’années. Mais les priorités étaient ailleurs… Au final, les nouveaux locaux du Théâtre de Liège ont coûté quelque 23 millions d’euros, une somme toute dévolue à un projet culturel de prestige, dans la droite ligne d’autres projets de prestige tels que la nouvelle Gare des Guillemins. Le monde culturel hors institutions officielles ne bénéficie pas de toutes ces largesses…

    Le contraste entre le Théâtre de Liège et le TALP ne saurait être plus frappant. D’un côté existe un immense bâtiment qui a, entre autres, récemment accueilli sans sourciller le président de la Commission Européenne et architecte de la politique d’austérité José Manuel Barroso. De l’autre existe un espace qui réunit quotidiennement artistes, habitants du quartier, étudiants, curieux… qui font vivre un espace culturel gratuit ouvert tous les jours et géré par des assemblées générales.

    Tous types de projets s’y côtoient, d’expositions d’artistes aux ateliers de danse, de sessions de jam aux projections de films et courts-métrages. Au registre des pièces, les locaux ont notamment accueilli les représentations de ‘‘Fausse Commune’’, une création collective autour de la Commune insurrectionnelle de Paris de 1871, ou encore une autre création collective, cette fois-ci consacrée à la grande grève générale belge de l’hiver 60-61. Un petit bistrot permet même de pouvoir partager ses impressions concernant les représentations et les œuvres exposées autour d’un verre tandis que des soupers populaires à prix libre sont régulièrement organisés.

    D’autre part, un comité de soutien a été lancé, dans lequel on retrouve l’acteur David Murgia (que nous avons déjà eu le plaisir d’interviewer pour sa prestation dans ‘‘Discours à la Nation’’), Marc Emmanuel Mélon (Professeur en histoire du cinéma à l’Ulg), Jean-Pierre Collignon (Ex-chroniqueur à la RTBF) ou encore Hafid Hantout (bien connu des soirées liégeoises avec ‘‘Radio Bistrot’’).

  • Nouveaux mouvements de protestations sur les lignes du froid à ArcelorMittal

    De nombreux arrêts de travail se sont déroulés cette semaine à Liège sur les différents sites de la phase à froid à ArcelorMittal, et plusieurs piquets se prolongeront jusqu’à la fin de la semaine. Pour cause, la négociation finale du plan social que direction et syndicats ont prévu normalement de clôturer le samedi 30 novembre. Pour rappel, c’est le 24 janvier 2013 qu’ArcelorMittal avait annoncé la fermeture de 7 lignes de la phase à froid. Sur les 3053 travailleurs concernés, il n’en restera plus que 845, dont 370 ouvriers. 260 externalisations sont également prévues.

    Par Cécile (Bruxelles)

    Ce mercredi 27 novembre, je me suis rendue sur trois piquets de grève, Flerbatil, Kessales et Flemalle afin de montrer le soutien du PSL avec les grévistes et pour m’informer de la situation.

    Un climat d’insécurité dans un contexte de chômage de masse

    C’est d’abord un climat d’insécurité et de crainte quant à l’avenir qui transparaît dans les discussions avec les travailleurs. A Flerbatil, il y a une dizaine de jours, les nouvelles structures de travail avaient été présentées aux travailleurs, ce qui avait provoqué au sein des travailleurs une quarantaine de malaises (1). C’est à ce moment-là que la direction annonçait la suppression de presque la moitié des emplois. Les ouvriers attendent pour l’instant anxieusement lesquels d’entre eux passeront à la trappe. Comme me l’exprime François (2), 51 ans, ouvrier sur le site de Tilleur depuis 10 ans, l’avenir a toujours été incertain à ArcelorMittal. Les ouvriers sont toujours dans la crainte qu’un jour ou l’autre on leur annonce la fermeture de l’usine. Aujourd’hui, cette peur est redoublée par le contexte de crise économique. Comment retrouver du travail ? La reconversion des ouvriers comme François est très difficile car ceux-ci n’ont pas de qualification autre que le boulot qu’ils ont toujours effectué à l’usine mais qui n’existe pas ailleurs. Christophe, délégué syndical FGTB sur le même site, me parle de ce contexte : la plupart des ouvriers du site sont déqualifiés par rapport au marché du travail et en plus, il y a une véritable chasse aux chômeurs qui est mise en place par le gouvernement. Il en résulte une situation plus qu’inquiétante pour les ouvriers et leur famille.

    Que faire ? ‘‘Pourquoi on lutte ?’’

    ‘‘Le monde politique ne reflète plus la société’’ affirme Christophe, ‘‘on ne cesse d’aider les patrons pour qu’ils créent de l’emploi mais ça ne marche pas, il y en a de moins en moins.’’ Les 138 millions que la Région Wallonne va ‘‘prêter’’ à ArcelorMittal pour investir les quelques lignes stratégiques restantes du froid en sont l’exemple même (3). Sur le piquet de Kessales, Marc, autre délégué syndical FGTB, m’explique également qu’ils n’ont aucune confiance dans les solutions que Jean-Claude Marcourt tente d’établir. Celui-ci, après qu’un bureau d’expertise ait prouvé que la sidérurgie liégeoise valait la peine d’être sauvée car elle possédait des outils de qualité, avait proposé un décret d’expropriation temporaire pour trouver un repreneur. Son plan est tombé à l’eau assez rapidement. ‘‘Notre première revendication était le rachat de l’outil, comme ils ont fait avec la FN à Herstal, c’était la seule solution pour sauver les emplois. Mais le plan industriel a été ficelé au mois de juillet, maintenant c’est trop tard pour ça’’, commente Marc.

    C’est sur le troisième piquet à Flémalle qu’Alain, qui travaille depuis 30 ans dans la sidérurgie, donne le même point de vue sur la situation politique et ses conséquences sur le syndicalisme : ‘‘On n’a plus de relai politique, c’est ça le grand problème, ici la structure syndicale de la FGTB est complètement inféodée au PS et à Marcourt, ils essayent de calmer la base.’’ Il m’explique que les piquets de grève actuels sont le résultat d’une pression de la base qui a poussé à mettre en place ces actions à la fois spontanées et organisées. Il m’explique également que ce qui se passe à ArcelorMittal, c’est la faillite du mouvement syndical et de son indépendance. On en conclut tout les deux que l’appel de Daniel Piron à construire une nouvelle alternative de gauche est dans ce contexte très important.

    Dans cette situation très difficile, revient souvent la question de ‘‘pourquoi faire grève, à quoi ça sert ?’’. Véronique, travailleuse à ArcelorMittal et militante très combative, me dit qu’il faut tout le temps expliquer aux travailleurs à quoi sert de lutter : ‘‘on ne lutte plus pour sauvegarder les emplois, c’est finit ça, mais on lutte pour garder nos acquis sociaux. Avec tout l’argent que Lakshmi Mittal s’est mis en poche, on peut bien avoir des plus grosses primes que ça !’’ Alain partage le même avis et ajoute que la lutte, c’est pour affirmer haut et fort qu’un changement politique et social est nécessaire et possible, qu’il faut changer les consciences. Il ajoute : ‘‘chaque jour de lutte est un jour de fête, parce que l’outil nous appartient.’’ La lutte, la grève, permet de mettre les conditions matérielles en place pour faire évoluer les consciences et pour affirmer au gouvernement que, cette politique, on en veut plus.

    Actuellement, le site de Flerbatil repart en grève pour 24h. Certains veulent une grève ‘‘au finish’’. D’autres camarades du PSL ont visité le piquet le mercredi soir (voir photos ci-dessus).


    (1) http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/des-travailleurs-d-arcelormittal-font-un-malaise-apres-la-presentation-des-organigrammes-528275603570ea593db99246

    (2) Tous les noms sont fictifs.

    (3) http://www.7sur7.be/7s7/fr/1536/Economie/article/detail/1732569/2013/10/31/La-Wallonie-va-preter-138-millions-a-Mittal.dhtml


  • Liège : Rassemblement contre le TSCG

    Ce lundi 21 octobre, 200 personnes environ avaient répondu à l’appel de la plateforme liégeoise contre le traité budgétaire européen afin de dénoncer devant le conseil communal les conséquences désastreuses de l’austérité européenne sur les services publics, sur les communes, sur la sécurité sociale,… Une interpellation citoyenne sera a également été portée devant le Conseil communal.

    Photos de Loïc (Liège)

  • Monsieur Barroso, votre projet de société n’est pas le bienvenu

    Carte blanche de la plateforme liégeoise contre le TSCG

    La plate-forme liégeoise contre le Traité européen sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance a adressé une lettre ouverte au président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, à l’occasion de sa visite à Liège. Cette carte blanche a été publiée dans l’édition du 17 octobre du quotidien Le Soir.

    Monsieur Barroso, nous, acteurs de la solidarité, ne vous souhaiterons pas la bienvenue lors de votre visite de notre Cité Ardente, ce 17 octobre. Nous ne ferons pas un accueil chaleureux à cette construction européenne néolibérale, antisociale, autoritaire et non-démocratique que vous représentez à travers votre mandat de président de la Commission européenne. Nous ne voulons pas de votre projet de société qui met en danger et détruit nos conquêtes sociales ! Projet mis en application par les différents Traités européens, du Traité de Maastricht au récent pacte budgétaire européen, le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG) qui nous impose l’austérité permanente et nous confisque notre démocratie.

    Nous n’acceptons pas que sous le couvert de la nécessité, les politiques, menées par la Commission européenne et nos différents gouvernements, nous contraignent à la réduction des dépenses publiques, à la diminution de notre pouvoir d’achat, au blocage des salaires, ou encore à la destruction de nos services publics. Nous avons combattu durant 125 ans pour construire une société plus juste. Celle-là même que votre projet tente de détruire. Pourquoi ? Pour continuer à rendre les riches plus riches et les pauvres plus pauvres !

    Des politiques antisociales

    Nous n’admettons pas non plus de voir notre démocratie prise en otage par ce pacte budgétaire européen complété de son mécanisme européen de stabilité. En Belgique, comme dans les autres pays de l’UE (à quelques rares exceptions), gouvernements et parlements ont adopté les différents Traités sans véritable débat politique et sans consultation des populations, alors que leurs dispositions ont des conséquences sociales dramatiques. D’autant plus que le dernier Traité budgétaire européen (TSCG), déjà mis en application, retire aux parlements nationaux le droit de déterminer eux-mêmes leurs choix et orientations budgétaires. Et comme si ce n’était pas suffisant, votre Commission européenne et sa complice, la Cour de justice européenne, pourront sanctionner automatiquement les Etats membres qui tarderaient à renforcer les politiques antisociales déjà en cours. Des politiques antisociales catastrophiques qui toucheront tous nos pouvoirs publics et toutes nos administrations (Régions, Communautés, Provinces, Communes, etc.).

    Si l’objectif de ce dernier Traité était de plonger l’Europe encore plus dans la précarité, le chômage et la pauvreté et d’augmenter les inégalités, vous devez être ravi : c’est chose faite ! Notre parlement national l’a également ratifié. Il ne nous reste plus que le parlement wallon comme seul espoir ! En votant Non, il pourrait encore bloquer ce pacte dangereux.

    « Non à l’austérité »

    Avec la complicité de nos chefs d’Etat et de gouvernement et de nos parlements, vous défendez les politiques antisociales et contraignantes dictées par la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI). Politiques guidées par le profit immédiat et à court terme, par le soutien à la compétitivité des entreprises dans la jungle de la « concurrence libre et non faussée », par la soumission aux marchés financiers et aux banquiers spéculateurs.

    Si nous laissons faire, notre seule perspective d’avenir sera un monde en ruine, sans justice sociale.

    Monsieur Barroso, vous avez eu l’audace de vanter une « révolution silencieuse ». Nous, acteurs de la solidarité, nous ne resterons pas silencieux. Au contraire, nous le crions haut et fort : nous ne voulons pas de votre austérité, cette austérité que nous imposent la Commission européenne et nos gouvernements. Nous voulons nous investir dans un large mouvement social pour préparer la rupture avec cette Europe-là que dirige la logique capitaliste.

    Signataires

    • Marcel Bergen, président de la Fédération liégeoise du PC et Conseiller provincial ;
    • Charles Beuken, président de la CNE Liège ;
    • Daniel Cornesse, CSC ;
    • Dimitri Coutiez, membre de la section de Liège du PS ;
    • Pascal Durand, auteur des « Nouveaux Mots du Pouvoir. Abécédaire critique » (Aden) ;
    • Pierre Eyben, VEGA ;
    • Michel Faway, conseiller communal de la Ville de Liège (PS) ;
    • Raoul Hedebouw, porte-parole national du PTB ;
    • Denis Horman, LCR ;
    • Simon Hupkens, PSL ;
    • Gilbert Lieben, secrétaire général CGSP wallonne ;
    • Sylviane Mergelsberg, Rassemblement R ;
    • Jean-Marc Namotte, secrétaire Fédéral CSC Liège-Huy-Waremme ;
    • Christine Pagnoulle, ATTAC ;
    • Emilie Paumard, CADTM ;
    • Jean-François Ramquet, secrétaire Régional FGTB Liège-Huy-Waremme ;
    • François Schreuer, conseiller communal de la Ville de Liège (VEGA) ;
    • Olivier Starquit, Amis du Diplo Liège ;
    • Nicole Van Enis, Barricade ;
    • Bernard Wesphael, député wallon et coprésident du MG
    • Alliance D19-20.
  • Namur : Manifestation contre la pauvreté

    Hier, une journée d’action a eu lieu à Namur à l’initiative du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) et du Réseau pour la Justice Fiscale (RJF). Différentes mesures ont été dénoncées par les participants, comme l’allongement des stages d’attente des jeunes et de la dégressivité du chômage, les Sanctions administratives communales (SAC) ou encore la réglementation contre la mendicité. Le RWLP a notamment rappelé que l’Etat a pu trouver 3 milliards d’euros pour Dexia et qu’en parallèle, l’exclusion du chômage lui fera ”économiser” 240 millions… Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et les jeunes du PSL Namur, ainsi que la JOC, sont intervenus avec leur plateforme locale des Jeunes en lutte pour l’emploi lors de cette action qui se plaçait dans le cadre de la Journée Mondiale de lutte contre la pauvreté.

  • Liège : Barroso dégage !

    Le 17 octobre, accueillons le président de la commission européenne comme il se doit !

    Alors qu’en Belgique, le TSCG (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance) est en attente de ratification, le président de la Commission européenne vient nous rendre visite à Liège. C’est l’occasion de lui faire entendre ce qu’on pense de ce concentré d’austérité toxique.

    Par Romain (Liège)

    Ce passage à Liège sera la troisième visite Barroso dans une ville d’Europe dans le cadre de ”l’année du citoyen”, un intitulé dont on ne peut que savourer l’ironie… Comme l’a fièrement annoncé l’ULg à ses étudiants, Barroso ”souhaite aller à la rencontre des jeunes liégeois” et ”échanger sur l’avenir de l’Europe”. Un échange à sens unique car, pour la Commission européenne, l’avenir est déjà tout tracé. Si depuis le début de la crise économique mondiale en 2008, l’Europe et le monde entier ont subi des mesures d’austérité aveugles et vaines, la tendance ne fera que se confirmer avec la ratification de ce nouveau traité d’austérité concentrée.

    Démocratie 2.0

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    Barroso dégage !

    Ce jeudi 17 octobre, 16h, Place du XX Août à Liège.

    Rassemblement contre les politiques austéritaires européennes, à l’occasion de la venue à Liège du président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso. À l’appel de la plate-forme liégeoise contre le Pacte budgétaire européen.

    • Page Facebook de l’événement

    Un 2e rendez-vous est donné le 21 octobre à 18h devant l’hôtel de Ville, pour une interpellation citoyenne sur les conséquences du TSCG sur les communes, les services publics, la sécurité sociale,…

    • Page Facebook de l’événement

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    Parmi les mesures qui entreront en vigueur, citons la limitation du déficit structurel des budgets nationaux à 0,5%. La Commission, dans sa grande mansuétude, élèvera ce taux à 1% si la dette publique du pays est inférieure à 60% de son PIB. Outre la totale volatilité de ce taux – que chaque économiste calcule à sa façon – c’est surtout son absurdité et l’impossibilité de l’atteindre qu’on ne peut ignorer. Respecter cette règle, cela signifiera saigner à blanc les services publics comme les soins de santé, les transports ou l’éducation. Une fois encore, ce sont les travailleurs et les pauvres qui paieront le prix de la crise du capitalisme.

    En cas d’entorse à la règle, la Commission aura tous les pouvoirs pour décider des mesures exactes que les gouvernements devront prendre, sous peine pour les Etats-membres d’être exposés à des sanctions et à des amendes démesurées. A l’heure actuelle, c’est la quasi-totalité des pays européens qui remplissent les conditions d’une telle mise sous tutelle. Et cela, c’est sans compter encore la réduction annuelle de la dette publique de 5% si elle dépasse les 60% du PIB.

    Ce traité, aucun citoyen européen n’a eu à se prononcer pour ou contre lui. Il a été négocié, voté et ratifié par les Etats-membres sans la moindre consultation, nous privant du droit élémentaire de décider du régime politique et économique que l’on veut voir appliquer. A partir de maintenant, ce sera néo-libéralisme, ou néo-libéralisme.

    Ce manque total de consultation ou même d’information se répète avec le nouveau traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe, un traité qui vise à abolir les taxes à l’exportation et à homogénéiser les normes de travail, de production et de sécurité, notamment alimentaire. Monsanto peut se réjouir, car rien ne dit que dans un avenir plus ou moins proche, les viandes, céréales, fruits ou légumes bourrés aux OGM en provenance des Etats-Unis ne viendront pas plus encore envahir nos supermarchés. Certains syndicats américains se réjouissent de cet accord qui, selon eux, sera bénéfique aux travailleurs américains grâce à l’influence des systèmes de sécurité sociale européens. C’est à la fois une erreur et une méconnaissance des pressions et des attaques que subissent sans cesse nos conquêtes sociales avec la spirale incessante vers bas en termes de salaire et de conditions de travail qu’entraîne la logique de concurrence.

    La réalité, c’est qu’on ne sait encore rien de comment les normes seront affectées. Une chose est sûre, c’est que les marchés publics sont les premiers visés par ce traité, qui prévoit des mesures visant à l’obligation d’achat de produits américains auprès de fournisseurs privés.

    Mobilisation générale

    Ce n’est pas parce qu’on ne nous demande pas notre avis que l’on doit se résigner et accepter!

    La venue de Barroso à Liège ce jeudi 17 septembre sera l’occasion de l’interpeller et de se mobiliser pour rejeter en bloc le traité d’austérité et le futur traité de libre-échange, qui ne représente qu’un pas de plus vers la dérégulation totale des marchés et vers une compétitivité toujours plus acharnée.

    Mais cette action ne doit pas représenter un but en soi ; elle doit être une étape, une contribution à l’organisation d’un mouvement de masse contre l’austérité et contre le capitalisme, un système qui ne peut survivre qu’en s’en prenant toujours plus sauvagement et sournoisement à nos conditions de vie.

  • TSCG : attention danger

    Le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance en Europe, plus communément appelé Traité budgétaire européen, est un traité en cours d’adoption qui vise à compléter l’arsenal de l’Union Européenne destiné à pousser ses Etats-membres encore plus profondément dans la logique du néolibéralisme et de l’austérité.

    Par Simon (Liège)


    Photo ci-contre : Ce 25 septembre, une centaine de personnes étaient présentes pour une réunion publique organisée par la plate-forme liégeoise contre le Traité d’austérité européen. Prochaine date à retenir pour la plateforme : le 21 octobre prochain pour un rassemblement devant l’Hôtel de ville de Liège contre le TSCG afin d’interpeller le conseil communal et les députés wallons qui y siègent.


    Concrètement, il s’agit d’interdire aux Etats-membres des déficits budgétaires excédant 0,5% du PIB, ce qui signifie empêcher toute logique budgétaire de relance économique par les investissements dans les services publics. Plus grave encore, ce Traité mettrait toute la politique budgétaire des gouvernements sous la tutelle de la Commission Européenne (qui est, pour rappel, une instance non-élue).

    Comme tout traité européen, le TSCG doit recevoir l’approbation à la fois de notre parlement fédéral, mais aussi celui des parlements régionaux. Les partis politiques traditionnels sont tous acquis à ce traité. En ce compris Ecolo, qui se paye en plus le luxe de paraître le contester en votant ‘‘non’’ au Parlement fédéral où il occupe les bancs de l’opposition, mais en prévoyant de voter ‘‘oui’’ au Parlement wallon où il est associé à la majorité. Car si le vote en faveur du traité à déjà eu lieu aux Parlements fédéral et flamand, il doit encore avoir lieu au Parlement régional wallon.

    Bien sûr, les politiciens traditionnels connaissent l’impopularité de ce type de traité depuis les ‘‘non’’ français, irlandais ou hollandais au traité constitutionnel européen de 2004. Les grands médias, dociles, mettent donc peu de lumière sur cet enjeu de toute première importance pour les travailleurs d’Europe.

    Un vote négatif au Parlement wallon serait donc de nature à bloquer la procédure d’adoption dans tout notre pays, ce qui serait d’une portée hautement symbolique dans toute l’Union Européenne et permettrait de renforcer la détermination de ceux qui luttent partout en Europe contre la logique de l’austérité imposée aux populations pour sauvegarder les profits de quelques millionnaires.

    Une plate-forme lancée à l’initiative de la coopérative politique liégeoise Vega, à laquelle le PSL s’est immédiatement rallié, tente d’atteindre cet objectif et de faire pression pour qu’un débat public soit organisé face à ce vote que les élus wallons aimeraient faire passer en catimini et en prenant clairement position contre ce traité. Cette plateforme s’est rapidement élargie, recevant le soutien de secteurs du monde syndical comme la CNE ou la CGSP wallonne ou encore d’organisations de la gauche comme le PTB ou la LCR. Fait notable, la section locale de Liège-centre ville du PS (pas la fédération liégeoise, donc) a aussi pris position contre le TSCG, à rebours de ses instances de direction régionales et nationales.

    Mais au-delà de ces signatures, ce qu’il faut, c’est construire un rapport de force efficace sur le terrain qui soit capable de faire pencher la balance du côté de la démocratie et de la justice sociale. Nous avons besoin qu’un plan d’action voie le jour dans les plus brefs délais afin de coordonner les forces qui se liguent contre ce traité d’austérité et contre la politique d’austérité en général.

    Plus d’informations sur cette plate-forme sur WWW.STOP-TSCG.BE

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