Category: Jeunes

  • Quelle stratégie contre l’extrême-droite? Après le cordon sanitaire, l’illusion de la “bonne gestion”

    Dans le cadre de la lutte contre l’extrême-droite, beaucoup d’idées ont été lancées ces dernières années par les partis traditionnels et leurs politiciens. Au début, il fallait simplement ignorer l’extrême-droite. Il y a eu ensuite le cordon sanitaire. Puis certains ont avancé l’idée qu’une participation de l’extrême-droite au pouvoir permettrait de la „mouiller“ dans la gestion quotidienne. La nouvelle “tactique” contre le VB s’appelle maintenant “la bonne gestion”.

    Geert Cool

    Cordon sanitaire

    Le cordon sanitaire se veut un barrage contre toute participation de l’extrême-droite au pouvoir. C’est en fait le prolongement de la stratégie basée sur la négation des résultats de l’extrême-droite. Si toute participation des fascistes au pouvoir doit bien entendu être rejetée, nous ne pensons pas que cela change fondamentalement quelque chose au succès de l’extrême-droite.

    Certains cultivent l’illusion qu’en associant l’extrême-droite au pouvoir, il y aurait moyen de diviser le VB entre ceux avec qui on peut travailler et les autres. Mais chaque scission de l’extrême-droite observée au niveau international n’a pas mené à un renforcement des “modérés”. Lors des élections autrichiennes en octobre – après plusieurs années de participation au pouvoir du parti d’extrême-droite FPÖ de Haider suivie de la scission de ce parti – le BZÖ (la scission „modérée“ du FPÖ à l’intérieur de laquelle se retrouvent Haider, les ministres et presque tous les parlementaires) n’a obtenu “que“ 4% alors que le FPÖ a récolté 11% des suffrages. Les “radicaux” l’ont donc emporté sur les “modérés” et ont même poussé le BZÖ à défendre des positions plus radicales qu’avant durant sa campagne électorale.

    De plus, la base de cette scission n’était pas le résultat direct de la participation gouvernementale, mais la conséquence du fait que le FPÖ a été rejeté sur la défensive suite à la large mobilisation des travailleurs contre les mesures gouvernementales, qui a connu son apogée en 2003 et a montré à beaucoup de gens que le FPÖ n’était pas du côté des travailleurs et de leurs familles.

    Vous avez dit “bonne gestion”?

    L’écrivain anversois Tom Lanoye a déclaré après les élections: “Anvers a montré qu’en Flandre, avec une bonne politique et un projet clair, on peut remettre à sa place un parti négatif”. C’est une remarque dangereuse quand on regarde les résultats dans presque toutes les communes en Flandre, y compris dans les districts anversois tels que Hoboken, Merksem ou Deurne, où le VB gagne encore du terrain. La “bonne gestion” n’existait pas dans toutes ces localités?

    De plus, nous ne sommes pas d’accord sur le constat de “bonne gestion” menée à Anvers et Gand. En guise de gestion, les projets de prestige ont repoussé les problèmes – et les populations en difficultés – en dehors du centre-ville. Les difficultés n’ont été que déplacées. La détérioration de la position du VB dans les districts d’Anvers et de Borgerhout est entièrement compensée par les progrès qu’il réalise dans les districts situés autour du centre ville.

    Des expériences tirées de l’histoire belge nous montrent les limites de la “bonne gestion” par des “techniciens” et des “experts”. En 1935, en réponse à l’instabilité et à la crise économique, un gouvernement d’experts extérieurs au monde politique a été formé sous la direction d’un haut dirigeant de la Banque Nationale, Paul Van Zeeland, pour gérer le pays. Ce gouvernement et sa politique ont mené à une victoire sans précédent de l’extrême-droite aux élections de 1936…

    Une “bonne gestion” est évidemment nécessaire. Mais, pour nous, elle exige de partir des intérêts de la majorité de la population et non des couches les plus aisées. Comment les partis traditionnels en seraient-ils capables alors qu’ils sont les prisonniers – volontaires – d’une logique néolibérale ?

    Les antifascistes qui veulent offrir une réponse politique aux électeurs du VB doivent plutôt s’engager dans des initiatives qui viennent du mouvement ouvrier et dans les luttes. L’initiative du Comité pour une Autre Politique (CAP) offre une chance d’avancer dans cette voie.

  • Rentrée étudiante et lycéenne. Résistance Internationale et Etudiants de Gauche Actifs rencontrent un grand intérêt !

    Le jour de la rentrée à Louvain-la-Neuve, le recteur de l’UCL a mis en avant l’idée de casser « le tabou » du plafonnement des minervals et d’utiliser le plan de réforme de l’enseignement supérieur flamand du ministre Vandenbroucke comme modèle pour transformer le financement des institutions en communauté française.

    Boris Malarme

    Le discours du recteur est le même que celui de la Commission européenne : laisser grimper les minervals en maintenant un système de bourses pour les familles à bas revenus rendrait l’enseignement plus équitable. Une telle explication est difficile à avaler. Chacun sait qu’un enseignement plus cher rend celui-ci moins accessible.

    Le manque criant de moyens accordés par le gouvernement à l’enseignement pousse les directions d’écoles supérieures et d’universités à mener une politique d’austérité brutale. La direction de l’Université de Bruxelles a sorti un nouveau plan. Après avoir diminué de 300.000 euros le budget accordé aux services sociaux de l’université, elle veut privatiser une partie des kots, vendre une partie du terrain universitaire et introduire une carte à puce pour contrôler chaque jeune sur le campus. Les étudiants ont immédiatement commencé à réagir.

    Aujourd’hui la part du budget consacré à l’enseignement ne représente plus que 4.9% du Produit Intérieur Brut, ce qui représente un manque de plus de 5.5 milliards d’euros par an en comparaison avec le début des années ‘80. Ce sont les jeunes et le personnel qui en paient le prix. En Flandre, notre organisation étudiante (Actief Linkse Studenten – ALS) a joué un grand rôle dans la lutte contre le plan Vandenbroucke (voir les nos précédents d’Alternative Socialiste). Elle a été avec les syndicats le moteur du mouvement de l’année dernière et elle a réussi à mettre largement en avant la nécessité d’un refinancement public de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB. Notre organisation francophone (Etudiants de Gauche Actifs – EGA) veut jouer le même rôle contre la future version francophone de ces mesures de réorganisation de l’enseignement supérieur.

    EGA est présente dans toutes les universités du pays et dans plusieurs Hautes Ecoles. Ses meetings de rentrée ont été une réussite. Les débats sur Cuba et l’Amérique Latine à l’ULB, à l’UCL, à la VUB et à la KUL ont réuni chaque fois entre 25 et 40 étudiants. Une nouvelle génération d’étudiants a rejoint les rang de nos cercles EGA en ce début d’année. Plusieurs d’entre eux ont même franchi un pas supplémentaire en décidant d’adhérer aussi au MAS. Maintenant l’ensemble de nos forces sur les universités construisent la mobilisation pour la manifestation contre les étudiants fascistes du NSV à Anvers.

    Notre campagne antiraciste Blokbuster (BB) a acquis depuis le début des années ’90 une grande réputation. Son pendant francophone, Résistance Internationale contre le racisme et le fascisme (RI), est né cet été et rencontre déjà un franc succès. Les jeunes de RI-BB ont reçu pour près de 800€ de dons lors des divers concerts du 01/10. Ce qui est un bon début afin de mener une campagne sérieuse pour faire de la manifestation contre le NSV à Anvers un succès. Tant en Flandre qu’en Wallonie, la lutte contre l’extrême-droite est à l’avant-plan dans notre activité dans les écoles et les universités.

    Des dizaines de lycéens ont rejoint notre campagne antiraciste depuis la rentrée et de nouveaux comités d’action ont été créés à Louvain, Enghien et Huy. Le nouveau dimanche noir du 8 octobre en Flandre et les succès électoraux que le FN a remportés dans certaines villes wallonnes montrent une nouvelle fois l’incapacité des partis traditionnels à contrer la progression de l’extrême-droite. RI explique qu’il faut s’opposer à la politique antisociale qui crée les conditions idéales pour la croissance des idées racistes. A Gand, 25 écoliers ont participé à la réunion publique qui a suivi les élections. De nombreuses activités sont planifiées, parmi lesquelles un meeting à Enghien, une action à La Louvière contre les 3 élus du FN et une action des lycéens de Louvain contre la présence de Dewinter et du VB à l’université le 31 octobre. Ne reste pas sur le côté, toi aussi rejoins EGA et RI !

  • Tirlemont: 200 manifestants contre la violence raciste

    Le 2 septembre, environ 200 personnes manifestaient à Tirlemont à la suite d’une nouvelle attaque raciste contre un tzigane, Peter Danyi. D’origine slovaque, il avait été attaqué par une bande de skinheads néo-nazis.

    Ken Von der Crone

    La manifestation avait été organisée dans de très brefs délais tant la colère était grande après l’agression, mais elle a été d’une ampleur relativement grande pour une petite ville comme Tirlemont.

    Après la manifestation, les orateurs clamaient qu’il faut également s’opposer au climat raciste renforcé par la politique anti-sociale. La politique locale de la coalition CD&V-VLD et la propagande du Vlaams Belang ont une grande responsabilité dans la violence. Le maire Eddy Poffé (VLD) a fait plusieurs remarques négatives sur la communauté gitane à Tirlemont et a essayé de minimaliser la violence. Les tziganes, discriminés dans leur propre pays, sont aussi en Belgique victimes du racisme.

    Le MAS/LSP n’a pas une attitude moraliste envers le racisme, mais veut combattre ses racines en s’opposant à la politique antisociale qui sème misère et division.

    Le MAS/LSP était présent à la manif pour défendre la nécessité d’une alternative politique.

  • Blood & Honour. Chez nous aussi, les néonazis violents sont une menace!

    Ces dernières années, le MAS/LSP et Blokbuster ont plusieurs fois dénoncé le danger que représente des groupuscules néonazis comme Blood & Honour. Un des groupes qui se réfère à Blood & Honour, connu sous le nom de Sang-Terre-Honneur-Fidélité – BBET selon les initiales de ces mots en néerlandais- a été démantelé pour possession illégale d’armes et pour avoir envisagé des attentats. La quantité d’armes qui a été retrouvée est impressionnante: quelque 400 fusils et pistolets, des détonateurs pour mines, des masques à gaz, une bombe artisanale et des lettres prévues pour revendiquer la responsabilité de futures actions.

    Geert Cool

    2003. Ancien dirigeant du VMO, Bert Eriksson, parlait sur une réunion de Blood&Honour pour fêter l’anniversaire de Adolf Hitler

    Les faits ne sont pas récents

    Ce n’est pas un hasard si la répression contre BBET est arrivée à ce moment. En période électorale, les politiciens traditionnels et la police ont pu utiliser cette action dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pour se profiler en même temps contre l’extrême-droite. Tout a été soigneusement préparé pour attirer une attention maximale sur les perquisitions aux domiciles des partisans du BBET. Le jeudi 7 septembre, des fouilles ont été faites, notamment dans quelques casernes. Mais les deux jours précédents, des journalistes interviewaient déjà Blokbuster sur le BBET…

    Nous ne sommes en rien surpris par la découverte d’armes. En 2004 déjà, nous avions publié une photo du suspect principal, Thomas Boutens, qui, dans la caserne de Leopoldsburg, s’était fait photographier avec des pistolets en visant l’objectif. Nous savions que les cercles du BBET disposaient d’armes et que ceux-ci, avec d’autres groupes néonazis, représentaient une menace. Cela était donc déjà connu en 2004!

    Récemment par contre, une augmentation des transactions d’armes au BBET a été signalée, motif officiel de l’intervention de la police. Après l’interdiction du BBET en Allemagne, beaucoup d’armes ont probablement été transférées en Belgique.

    D’après la tradition du VMO

    La présence d’armes chez des figures d’extrême-droite n’est ni étonnante, ni nouvelle. Fin des années ’70, début ’80, le VMO (Vlaamse Militanten Orde- Ordre Flamand Militant) allait encore plus loin. Le VMO ne se limitait pas à la possession d’un arsenal et à l’organisation de camps d’entraînement militaires, mais se servait de ces armes. L’interdiction du VMO est survenue après une série d’attaques et d’actions violentes: destruction d’un bistrot pour immigrés à St Nicolas, attaque à main armée contre un café de gauche à Bruges, tentative d’occupation violente du Halletoren à Bruges et bien d’autres encore.

    En 1983, l’interdiction du VMO était devenue inévitable. Plusieurs personnes condamnées à l’époque siègent aujourd’hui au parlement pour le Vlaams Blok/Belang. Philip Dewinter et Frank Vanhecke ont été formés politiquement dans les camps du VMO par le leader brugeois du VMO Roger Spinnewyn. Ce dernier a été condamné plusieurs fois pour port d’armes mais s’est présenté le 8 octobre sur la liste du VB à Zedelgem. Le leader national du VMO, Bert Eriksson a systématiquement déclaré qu’il était fidèle au ‘führer’ et au nazisme. Lors de son enterrement, le parlementaire et ancien militant du VMO Pieter Huybrechts était présent. Quand Eriksson a été incarcéré au début des années ’80 pour son engagement au sein du VMO, il s’était fait représenter par Filip Dewinter à la commémoration du collaborateur nazi Cyriel Verschaeve.

    Le VB contraint de se distancer

    Le VB a peu de choix et doit se distancer de Blood & Honour. Ce parti se rend bien compte que la majorité de ses électeurs n’adhère pas aux methodes et aux opinions de tels groupes. Mais ce n’est que quand les faits deviennent publics que la distance est prise. En 2004, Frida Foubert du VB à Waasmunster a été éjectée de son parti après avoir révélé que Blood&Honour avait organisé un meeting dans une salle qu’elle gérait. Dès que l’attention médiatique s’est affaiblie, Francis Van den Eynde l’a réintégrée…

    Selon l’ancien vice-président du VB, Roeland Raes, le parti ne se distance pas de tous les groupes radicaux mais seulement de ceux sur lesquels le VB n’exerce aucune influence. Dans le quotidien De Standaard il avait déclaré: "Dans les années ’70, il existait moins de tabous pour tenir des propos plus radicaux ou pour faire référence aux années ‘30 et ‘40. Les mesures contre nous à l’époque étaient moins prononcées et moins déterminées."

    La raison pour laquelle le VB est devenu prudent n’a rien à voir avec un changement de cap. Selon Raes, "le VB a dû traverser un tas de processus. L’objectif était de nous museler. Voilà pourquoi nous sommes devenus plus prudents et pourquoi nous ne nous engageons pas dans l’aventurisme aveugle de ces gens-là." Lors de son procès sur ses propos négationistes, Raes a été, et sera à l’avenir, défendu par l’avocat qui représente actuellement quelques membres du BBET.

    Il faut une réponse politique!

    Blood&Honour est évidemment un groupe dangereux. Suite à l’interdiction de cette organisation en Allemagne, des armes y ont aussi été retrouvées. En Europe de l’Est, les néonazis connaissent une ascension sans précédent.

    Face à la violence de groupes tels que le BBET, c’est d’une réponse politique dont nous avons besoin. Condamner la violence ne suffit pas en soi, nous devons aussi nous opposer au climat politique qui renforce le racisme.

    Les partis traditionnels défendent une politique néolibérale qui reproche aux victimes de la politique d’être eux-mêmes responsables de leur situation: les chômeurs seraient responsables du chômage, les pauvres de la pauvreté, les immigrés de l’immigration,… Cela crée un terreau pour une rhétorique ouvertement raciste, comme celle du VB. Qui plus est, en l’absence d’une alternative politique sérieuse pour les travailleurs et leurs familles, le VB peut croître sur base de l’opposition à la politique des partis traditionnels.

    Pour assurer qu’il n’y ait pas de climat où l’on accentue ce qui nous divise au lieu de favoriser ce qui rassemble les salariés et leurs familles, il faut une alternative politique. Une autre politique.

  • Décret Simonet = Restriction de l'accès à l'éducation

    Le décret " non-résidents" de Simonet, ministre de l’enseignement supérieur, a fait sa rentrée pour la première fois. Ce décret a pour vocation de réduire fortement le nombre d’étudiants non résidents en Belgique (presque 2000 étudiants sur 3.600 restent sans place), sous prétexte que ce n’est pas aux belges que revient le financement de leurs études. En réalité, la portée de ce décret est bien plus large.

    Un étudiant français EGA

    Premièrement ces écoles n’ont jamais refusé les étudiants belges. Par contre si elles commencent à refuser les autres, le nombre global d’étudiants va diminuer et à terme le budget pour ces établissements aussi, ce qui signifie la dégradation de la qualité de l’enseignement : des postes vont être supprimés, des cours seront regroupés et les filières proposeront à terme moins de choix …

    Ensuite c’est bien sûr une attaque frontale qui vise l’accessibilité à l’enseignement. Nous devons tous lutter ensemble pour un enseignement supérieur gratuit et de qualité en Belgique comme en France et non pour l’application de Bologne en pensant que cette politique est surtout basée sur la mobilité des étudiants.

    Sous couvert d’ " harmonisation " ou d’ "uniformisation ", Bologne vise à appliquer les lois de libre marché à l’enseignement comme c’est le cas pour tous les services publiques. Si, en théorie, Bologne permet aux étudiants de se déplacer plus facilement, en pratique, ça l’est surtout pour une élite privilégiée qui pourra se payer des études sans cesse plus chères. Ce décret est un nouveau pas vers la privatisation et la commercialisation de l’enseignement qui doit devenir rentable. La ministre restreint l’accès aux étudiants non résidents en premier lieu afin de diviser pour mieux regner.

    Avec Bologne c’est bien l’accès à l’enseignement supérieur pour tous les étudiants qui sera progressivement sapé.

  • Droit d’Inscription Complémentaire. De l’argent en plus de la poche des étudiants

    Les droits d’inscription complémentaires et les droits administratifs complémentaires sont, contrairement à ce que leurs noms indiquent, une somme que les étudiants, dans les hautes écoles, doivent payer en plus de leur minerval officiel.

    Laure Miège

    Ce prix comprend les frais administratifs, complémentaires, le droit d’inscription aux examens… bref toute une série de coûts abusifs s’ajoutant à ceux de l’inscription. Ces « taxes »faites à l’étudiant ont amené la polémique de par leur illégalité et les abus qu’elles entraînaient. C’est pourquoi cette chère ministre Simonet a décidé de lancer un décret légalisant ces DIC en les plafonnant au prix des minervals universitaires, plutôt que de les interdire définitivement et de combler le manque financier par les subsides sociaux réclamés lors des dernières luttes des étudiants et du personnel des Hautes Ecoles.

    Il faut savoir aussi que les subsides donné aux Hautes écoles sont un quart moindre que ceux réservés aux universités. Cette mesure implique en fait que ce sont les étudiants qui doivent une fois de plus payer de leur poche les manques budgétaires volés à l’enseignement. Ainsi, nous pourront d’ores et déjà voir apparaître un enseignement à 2 vitesses avec certaines Hautes écoles qui exigeront un minerval du même acabit que celui demandé (et qui augmente chaque année) dans les universités, et d’autres qui se limiteront au minerval minimum de 165 euros, avec inévitablement de bien plus mauvaises conditions d’études.

    Les étudiants doivent continuer de lutter pour leurs droits et contre la marchandisation de l’enseignement. Aujourd’hui, nous ne pouvons que constater que les partis traditionnels sont sourds aux demandes et aux besoins des étudiants comme des travailleurs. Ils ne servent aujourd’hui que les intérêts de la bourgeoisie en sacrifiant pour cela les services publiques et tous les acquis sociaux de la population pour lesquels les générations précédentes de jeunes et de travailleurs se sont battues.

    C’est pourquoi EGA soutient la création d’un nouveau parti défendant les travailleurs et des jeunes dans lequel chacun pourra s’organiser pour lutter.

  • Combien de "dimanches noirs" sont encore à venir?

    > Combattre le racisme avec une politique sociale

    > Seul un nouveau parti des travailleurs peut affaiblir le soutien à l’extrême-droite

    A la rédaction de cet article, les résultats des élections communales ne sont pas encore connus. Malgré les manœuvres techniques contre le FN, il est clair que le soutien pour des partis comme le FN ou le Vlaams Belang en Flandre et à Bruxelles augmente. Leurs scores provoqueront certainement un nouveau "dimanche noir".

    Emiel Nachtegael

    Blood&Honour Le danger des néo-nazis

    Dans le passé, le MAS et notre campagne antifasciste Blokbuster du côté flamand ont, à plusieurs reprises, averti du danger des groupes néo-nazis comme Blood&Honour. Déjà en 2004 nous avons publié une photo de Thomas Boutens de Blood&Honour, qui, dans la caserne de Leopoldsburg utilisait des armes (voir photo). Boutens est maintenant arrêté par la police après une recherche qui a mené à l’arrestation de 17 néo-nazis flamands notamment pour possession d’armes illégales.

    Beaucoup de jeunes et de travailleurs veulent s’opposer activement au racisme et à l’extrême-droite. La question est: comment s’y opposer ?

    Jusqu’ici, 2006 a été l’année de la croissance de la violence raciste. Après des années d’une politique néolibérale, la pauvreté n’a cessé d’augmenter. Une couche grandissante de la population n’a plus de liens ou de responsabilités envers cette société. Ce qui entraîne une diminution du seuil de violence, notamment raciste, perpétuée quelquefois par des groupes organisés comme Blood&Honour.

    Dans la lutte contre le racisme et l’extrême-droite, le MAS s’oppose à l’idée que les électeurs de l’extrême-droite sont responsables. Après l’attentat raciste à Anvers le 11 mai, des politiciens comme Karel De Gucht (VLD) disaient que les électeurs du Vlaams Belang étaient coresponsables de cet acte qui avait causé deux décès et un blessé après qu’un jeune fasciste ait tiré sur des immigrés dans le centre-ville.

    Incontestablement, le Vlaams Belang a ses responsabilités dans la croissance de la violence raciste du côté flamand. Mais il n’est pas seul: c’est la politique anti-sociale des partis traditionnels qui renforce le soutien à l’extrême-droite et les divisions entre Belges et immigrés. Le manque de logements sociaux, par exemple, renforce la polémique sur la question de l’accès au logement social.

    La résistance à la politique néolibérale manque d’instruments. L’extrême-droite, sans une grande base active de militants, peut se présenter comme "alternative" ou de toute façon comme "différente". Mais de quelle façon l’extrême-droite est-elle différente ? Dans les actions contre le Pacte des Générations, l’extrême-droite était absente. Au Parlement, le VB s’est abstenu lors du vote du Pacte des Générations parce qu’il ne le trouvait pas assez offenssif.

    Après le 8 octobre il est possible que dans quelques petites villes ou villages, le Vlaams Belang puisse entrer dans des coalitions. Il ne suffira pas de se plaindre ou de le reprocher aux électeurs du VB. Il nous faudra une résistance active contre la politique répressive et antisociale qui sera menée par le VB.

    Le MAS s’oppose à la politique néolibérale amenant pauvreté, chômage et misère pour la majorité de la population. L’extrême-droite n’a pas de solutions pour les victimes de ce système. Au contraire, elle se limite à la criminalisation des immigrés, ou des francophones en ce qui concerne le VB, pour ne pas s’opposer aux vrais responsables des problèmes: les patrons.

    Nous allons protester avec nos campagnes anti-fascistes, Résistance Internationale (RI) et Blokbuster, contre toute possibilité de participation au pouvoir du Vlaams Belang. Début décembre nous allons aussi manifester contre les étudiants du VB à Anvers.

    Lors de ces actions, nous aborderons la discussion sur la nécessité d’une alternative politique en réponse à la croissance du soutien à l’extrême-droite. Les néo-fascistes du NPD, en Allemagne, ont pu gagner des parlementaires à Mecklenburg-Vorpommern, mais pas à Berlin où le WASG a gagné 3% aux élections. En Suède le parti d’extrême-droite SD (Sverige-demokraterna) a gagné aux élections communales, mais pas à Haninge (Stockholm) où notre organisation-sœur suédoise a gagné deux conseillers communaux. Cela démontre l’utilité d’une opposition de gauche crédible.

    Contre le racisme et d’autres réponses individuelles, il nous faut des solutions collectives pour rediviser la richesse et non plus propager la pauvreté. Aidez-nous à construire une alternative politique pour assurer qu’il n’y ait plus jamais de dimanches noirs.

  • NATION condamné pour racisme

    Ce 7 juin, le tribunal de Bruxelles a condamné le groupe d’extrême-droite NATION pour distribution de tracts racistes et haineux envers les sans-papiers en Wallonie et à Bruxelles. Dessin à l’appui, il y était notamment expliqué que les seuls papiers qu’ils méritaient étaient du papier toilette.

    Mais ce tract est loin d’être la seule chose nauséabonde que ce groupuscule néo-nazi a produite. Sur leur site, ils parlent de la Gay Pride comme d’une « exhibition sado-porno-ridicule » ! On peut également trouver des « blagues » douteuses sur le PS et les autres partis, avec, juste en-dessous, un bouton « Rejoins-nous », incitant les jeunes à rejoindre ce parti qui se prétend « l’unique opposition, la seule alternative ». Mais en terme d’alternative, rien n’est proposé, rien n’est dit, si ce n’est qu’il est très clair que le sort qu’ils réservent aux immigrés, aux femmes, aux jeunes alternatifs, aux progressistes en tout genre et à tout ceux qui n’acceptent pas leurs vues est fort peu enviable.

    NATION, à la différence du FN, possède des militants actifs bien que peu nombreux. Leur discours n’est pas le seul danger qu’ils représentent. Laisser un tel mouvement se développer en se contentant de condamnations (qui sont, de leur point de vue, des médailles plus qu’autre chose), ce serait leur laisser prendre confiance pour mener leurs actions et passer à la violence.

    C’est dès à présent qu’il faut réagir et lutter contre ces nostalgiques du IIIe Reich!

  • Le VB, parti des “petites gens”?

    Le Vlaams Belang se présente toujours comme le parti “de l’homme de la rue”. Mais, en réalité, envers les « petites gens”, le VB n’a en tête qu’une attaque frontale.

    Benjamin Vervondel

    Le VB n’a pas été aux côtés des centaines de milliers de personnes qui ont protesté contre le Pacte des Générations et ne soutient pas les milliers de délégués et de militants actifs dans la défense quotidienne des travailleurs. Il veut imposer aux syndicats une personnalité juridique (ce qui minerait complètement leurs possibilités d’action) et remettre totalement en cause le droit de grève. Il veut aussi porter le nombre d’heures supplémentaires autorisées à 195 heures par an, soit 25 jours de travail supplémentaires !

    Le VB veut s’attaquer au “handicap salarial” et, pour cela, augmenter encore les cadeaux au patronat ! L’âge de la pension ? Il doit être augmenté ! L’indexation des salaires ? Quelle chose “embêtante” ! Les chômeurs se trouvent aussi dans le collimateur du VB qui pense qu’après un certain nombre de mois, un chômeur devrait être privé de son allocation. Et cette allocation ne devrait de toute façon pas être “trop élevée”. Le VB trouve positif l’exemple allemand des allocations de chômage à 345 euros par mois !

    Évidemment le VB n’expose ces idées que dans ses congrès et dans ses tentatives pour séduire les patrons. Il se garde bien de les développer dans les tracts distribués dans les quartiers où vivent les « petites gens »…

  • Pour contrer l’extrême-droite, il faut lutter contre la politique anti-sociale!

    Pas de capitalisme sans racisme

    Quinze années après la fondation de la campagne Blokbuster en Flandre, Résistance Internationale lance aujourd’hui une campagne similaire du côté francophone. Car l’extrême-droite n’est pas un phénomène “flamand” : à Bruxelles et en Wallonie pointe la menace d’une nouvelle percée du FN. Des milliers de jeunes se posent la question: que peut-on faire contre cette montée de l’extrême-droite?

    Geert Cool

    Supprimer les dotations? Aller en justice?

    Avec l’expérience de ces 15 dernières années du côté flamand, nous avons une vision très claire de ce qu’il ne faut pas faire dans la lutte contre l’extrême-droite. Les partis, les intellectuels, les journalistes ont d’abord dit qu’il fallait ignorer celle-ci, pour ensuite déclarer que le cordon sanitaire, puis la condamnation en justice du VB pour racisme allaient résoudre le problème. Rien de tout cela n’a marché. Aujourd’hui, nous nous trouvons en face de deux nouvelles propositions: supprimer le financement public du VB ou le « brûler au pouvoir ».

    Comme le cordon sanitaire ou les procès contre le VB l’ont démontré, nous ne devons pas attendre de réussites provenant de tactiques qui ignorent le terreau social sur lequel se développe l’extrême-droite. Tous les politiciens traditionnels défendant une politique néolibérale, il est logique qu’une partie grandissante de la population se sente larguée et cherche des alternatives ailleurs. Condamner le président du FN pour racisme n’a rien changé à cela, pas plus que le Vlaams Belang n’a perdu de votes après sa condamnation pour racisme.

    Supprimer les dotations publiques serait en soi positif. Pourquoi nos impôts devraient-ils servir à construire un parti comme le FN? Mais si le FN pourrait connaître des problèmes financiers avec la perte de sa dotation, il ne faut pas nécessairement de grands moyens pour se développer électoralement. La meilleure preuve, c’est qu’une grande partie des subsides actuels du FN n’est pas dépensée pour de la propagnade politique parce qu’elle disparaît dans les poches des dirigeants du parti mais que cela n’empêche pas son électorat de grandir.

    Pour nous, faire participer le FN ou le VB au pouvoir, au niveau national, régional ou communal, n’est pas non plus une option valable. En France, l’exemple de la ville d’Orange est édifiant. Le Front National y a obtenu une majorité en 1995. De fortes coupes budgétaires ont été appliquées dans les services communaux. Des cinq centres sociaux, trois ont été fermés. Les militants syndicaux ont dû encaisser tellement d’injures que le secrétaire du syndicat Force Ouvrière à Orange, Pierre Nouveau, s’est suicidé parce qu’il ne pouvait plus supporter la pression… Le responsable de la bibliothéque de la ville a été licencié et tous les ouvrages contre le racisme – et même des contes africains – ont été bannis pour “manque de respect pour les normes morales”. La bibliothèque a été truffée de livres offerts par des membres du FN.

    Notre réponse

    Nous ne pouvons pas attendre sans rien faire en imaginant que le FN va se détruire de lui-même, à force de dissensions internes et de scissions. Nous ne comptons pas non plus sur les politiciens traditionnels qui se présentent comme les « défenseurs de la démocratie » mais qui sont responsables de la politique qui nourrit la croissance du FN.

    La progression électorale du FN peut mener des militants d’extrême-droite organisés au FN ou dans des groupuscules comme NATION à avoir plus confiance en eux. C’est un danger sérieux et il est important d’essayer d’éviter que de tels groupes commencent à s’organiser de façon plus ouverte pour propager leur haine. Les manifestations et les autres actions de protestation contre les meetings de ces groupes ont donc leur utilité.

    Mais ce n’est pas suffisant. Pour dépasser le mécontentement passif qui s’exprime dans les victoires électorales du FN, il faut une opposition active qui organise la résistance contre la politique néolibérale et se batte pour que chacun ait droit à un emploi avec un salaire décent, un logement à loyer abordable, un accès gratuit à l’enseignement de qualité,… Cela ne peut s’obtenir que par une lutte décidée. Et, dans celle-ci, les participants comprennent souvent mieux l’importance de l’unité et les préjugés racistes reculent. Mais cet effet positif risque de n’être que temporaire. Pour qu’il devienne durable, il est important que se développe un vrai parti de gauche qui fasse le lien entre ces luttes, les aide à se développer, donne une alternative au système actuel et mène une campagne décidée contre le racisme.

    En construisant un tel parti, on peut à terme regagner des votes qui échouent actuellement au FN. Cet effet a été obtenu récemment en Allemagne : la récente percée nationale du Parti de gauche (Linkspartei) s’est aussi traduite par une défaite électorale pour l’extrême-droite. Le potentiel pour une nouvelle formation de gauche est présent chez nous aussi. En construisant un instrument politique qui relaie les luttes de la population, on pourra en même temps faire reculer le FN.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop