Category: Jeunes

  • Première mobilisation antiraciste à Anvers depuis les élections communales

    Ce jeudi 8 mars, deux manifestations se sont déroulées à Anvers : la manifestation des étudiants d’extrême-droite d’une part (NSV : fédération des étudiants nationalistes), avec quelques 350 partisans venus protester contre « l’Etat PS », et environ 500 jeunes de gauches et ouvriers d’autre part. Ces derrniers étaient venus pour montrer pacifiquement leur opposition à l’extrême-droite. La manifestation Anti-NSV s’est déroulée pacifiquement et a été un succès important, tandis que des incidents ont éclaté à la manifestation du NSV à laquelle Filip Dewinter s’était joint.

    Geert Cool

    L’importance de la manifestation anti-NSV

    La manifestation Anti-NSV du 8 mars était la première mobilisation anti-raciste à Anvers depuis les élections communales d’octobre 2006. Cinq mois après ces élections, des leçons importantes doivent être tirées. Alors que les médias et les politiciens traditionnels nous font croire que le Vlaams Belang a subi une défaite aux élections communales, la réalité est tout autre. Le VB a progressé de 33% à 33,5%. Si un certain effet temporaire a pu être obtenu avec toutes sortes de panneaux publicitaires élaborés par des agences de pub – et certainement si cela va de pair avec les projets de « rénovation urbaine » qui poussent les couches les plus pauvres hors du centre-ville – cela ne peut toutefois pas éliminer le terreau sur lequel l’extrême-droite se développe.

    Après ces élections, la résistance active reste nécessaire et nous ne devons pas nous laisser aller à dire que la lutte contre l’extrême-droite est derrière nous. Au contraire. Les désillusions qui suivront six autres années de politique de Janssens amèneront peuvent mener à de nouveaux scores records pour l’extrême-droite. A moins, bien sûr, qu’une alternative politique ne se développe, non pas avec des grands mots et en prétendant être la « seule alternative », mais sur base d’une participation active aux mouvements de lutte et en établissant sa réputation dans la pratique en démontrant qu’elle forme une véritable opposition et une véritable alternative.

    La manifestation Anti-NSV est également survenue après venue peu après un nouveau cas frappant de violence gratuite de l’extrême-droite. Le 1er mars, un petit groupe membres du NSV parmi lesquels leur président Jeroen Serpieters et l’élu communal du Vlaams belang à Mortselse Tom Van Grieken a attaqué quelques étudiants de gauches membres d’EGA (Etudiants de Gauche actifs). Cette violence a illustré à quel point l’estrême-droite est préparée à l’utilisation de méthodes physiques dans le cadre de sa lutte contre tous ceux qui pensent différemment qu’eux.

    Cet acte de violence – avec notamment la publication dans le journal étudiant anversois d’un article critique au sujet du NSV – a été connu par un public large d’étudiants anversois. Cela a certainement eu un effet dissuasif chez des étudiants qui ont craint des incidents à la manifestation et à la contre-manifestation. La polarisation était très forte. Cela a amené à un grand soutien pour notre campagne, mais a d’un autre côté augmenté le seuil pour décider de participer effectivement à la contre-manifestation.

    Une manifestation réussie

    La manifestation Anti-NSV n’a toutefois pas été un carnage avec des confrontations entre la droite et la gauche. Ce n’était d’ailleurs pas notre intention. Nous avons manifesté pacifiquement et nous avons apporté le message de la nécessité d’une alternative politique. L’extrême-droite a tenté de venir à la contre-manifestation et des rumeurs allant en ce sens ont circulé durant la journée. Mais nous avons réussi sans problèmes à faire de cette manifestation une manifestation pacifique.

    Après la manifestation, nous n’avons pas appelé à aller à la confrontation avec les étudiants d’extrême-droite. Nous avions prévu un petit meeting, un concert et quelques DJ’s pour la fin de la manifestation. Le groupe (Ambrasband) a n’a malheureusement pas tenu son concert, mais les DJ’s ont de suite mis l’ambiance.

    Trois orateurs ont pris la parole. Jarmo Van Regemorter des Etudiants de Gauche Actifs (ALS/EGA) a remercié les manifestants et a argumenté contre l’extrême-droite, le racisme et la violence des étudiants d’extrême-droite. Geert Cool de Blokbuster (campagne anti-fasciste néérlandophone du MAS/LSP) a démonté les arguments du VB, qui se présente comme alternative, mais ne défend pas dans les faits les intérêts des travailleurs. Bart Vandersteene a enfin pris la parole en parlant de la nécessité d’une alternative politique. En ce sens, il était important qu’un groupe du Comité pour une Autre Politique (CAP) ait été présent à la manifestation.

    NSV : une bande de farfelus accompagnés de Dewinter

    La présence du NSV était assez limitée. Il était d’ailleurs assez frappant de remarquer que peu d’étudiants anversois ont participé à ce rassemblements de racistes violents. Selon un rapport sur le site du Front Antifasciste néérlandophone (AFF), qulques participants plus âgés étaients présents, comme des skinheads et des mandataires du Vlaams belang sous la direction de Filip Dewinter (Bart Debie, Jan Penris,…). Un service d’ordre était également là, le Voorpost, quasiment en uniformes militaires. Certains manifestants d’extrême-droite ont probablement beaucoup de nostalgie pour le Vlaamse Militanten Orde…

    Une certaine frustration était présente dans la manifestation du NSV, illustrée par quelques incidents. Sur une place (stadswaag), selon la police, quelques hooligans ont quitté la manifestation du NSV pour créer des troubles dans un café. 30 néo-fachos ont été arrêtés.

    Certains médias ont affirmés que des anti-racistes ont également été arrêtés. De standard (quotidien flamand) a a parlé d’une trantaine de personnes. Nous savons seulement que quelques membres de Blokbuster ont été arrêtés dans un tram alors qu’ils se rendaient vers la gare centrale, faussement soupsonnés d’aller en réalité vers les membres du NSV. D’autres anti-racistes ont été arrêtés dont nous ne savons rien.

    500 manifestants

    La manifestation Anti-NSV de cette année était un peu plus modeste que celle d’il y a trois ans, qui se tenait également à Anvers, mais a néanmoins une fois de plus été plus grande que celle du NSV. Cela s’explique en grande partie par les circonstances objectives dans lesquelles la manifestation a eu lieu (comme expliqué ci-dessus). Mais il est appréciable que cette contre-manifestation ait été plus importante que celle du NSV dans une ville où le Vlaams Belng récolte 33,5% des voix. Le journal flamand De Morgen a parlé d’une participation de 700 personnes à la manifestation anti-NSV, mais cela nous semble exagéré. Les estimations des médias vont de 400 à 700 participants, ce dernier chiffre étant régulièrement cité par les journalistes. Il est certainement assez unique que les organisateurs apportent un chiffre plus bas que celui des médias, mais nous n’avons aucun intérêt à exagérer la réalité.

    Nous nous sommes retrouvés quasiment seuls pour porter la manifestation. un groupe du front antifasciste (AFF) était présent, ainsi qu’un joli groupe de sympathisants et de membres du Comité pour une Autre Politique (CAP). L’après-midi même, COMAC (le groupe de jeunes du PTB/PvdA) avait mené une action "ludique" à Anvers avec une dizaine de jeunes avaient protesté en sous-vêtements contre le racisme. Cette action avait pour but de ne pas se rendre à la manifestation anti-NSV, mais un petit petit groupe francophone de membres de COMAC-Bruxelles a tout de même bien participé à la contre-manifestation. D’autres petits groupes de gauche étaient également présents.

    Pourtant, la mobilisation pour une pareille manifestation anti-NSV est importante. Nous prenons notre responsabilité et voulons veiller à ce que l’extrême-droite ne puisse pas occuper les rues comme bon lui semble. Ce dernier mois, la campagne a été menée chaque jour de la semaine aux campus universitaires et aux instituts supérieurs d’Anvers. Le NSV n’a pu apporter tranquillement sa haine presque nulle part. C’est une victoire importante car nous veillons de cette manière à ce que la confiance du NSV soit limitée. Leur frustration face à cette campagne s’est remarquée dans la violence qu’ils ont utilisé le 1er mars contre certains de nos militants et un autre étudiant.

    Les réactions qu’a reçue la contre-manifestation ont été extrêmement positives. Dans le voisinage du parcours de la manifestation, nous avions ces dernières semaines mené campagne pour rendre l’action connue et nous avons récolté beaucoup de soutien. Mais même durant la manifestation, les réactions des spectateurs étaients excellentes. Les membres du MAS/LSP ont ainsi pu vendre 150 exemplaires de notre mensuel l’Alternative Socialiste et nous avons récolté un soutien financier au cours de la manifestation d’environ 250 euros. les résultats du soutien collecté à la fin de la manifestation ne sont pas encore entierement connus.

    Nous sommes heureux de la mobilisation et du déroulement pacifique de la manifestation. Nous appelons les jeunes et les travailleurs à se rejoindre dans la lutte contre l’extrême-droite. Nous appelons également à bâtir une alternative politique en construisant le CAP. Vous aussi, Participez !

  • Luttons pour le socialisme !

    Contre le racisme, la guerre, le capitalisme

    Le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand qu’aujourd’hui : 0,01% de la population mondiale contrôle 24% de la richesse globale. A elles seules, les cinq plus grandes multinationales pétrolières ont réalisé ensemble un profit de 120 milliards de dollars l’an dernier.

    Benoit Douchy

    Résistance contre la guerre

    Cette richesse n’est pas utilisée dans l’intérêt de la majorité de la population. Les investissements sont faits à la seule fin de réaliser encore plus de profits. Pour cela, tous les moyens sont bons, depuis les restructurations sauvages et les licenciements massifs jusqu’aux guerres, comme celle que Bush a lancée pour s’assurer le contrôle de l’Irak et de ses réserves de pétrole.

    Les interventions brutales des Etats-Unis et de leurs alliés en Irak et en Afghanistan n’ont pas mené à plus de paix et de démocratie. Chaque mois, 4.000 Irakiens meurent dans les violences confessionnelles et les attentats. L’intervention américaine a renforcé les contradictions internes et conduit droit à une escalade de la violence et de la guerre civile.

    L’invasion d’Israël au Liban l’été dernier a eu le même effet. Les bombardements ont fait des centaines de morts et ont détruit une grande partie des infrastructures du pays. Un mouvement de protestation ouvrière et populaire contre les hausses de prix incessantes et les privatisations a été stoppé par la guerre. Après celle-ci, la pauvreté a encore grandi. Plus que jamais, une résistance unifiée est nécessaire, par-delà les divisions religieuses.

    Il y a quatre ans, le monde entier a connu une vague de grandes manifestations anti-guerre qui a montré que la grande majorité des jeunes et des travailleurs s’oppose à la guerre et veut se battre pour un monde meilleur. Depuis lors, cette opposition a continué à grandir, y compris aux Etats-Unis où aucun président depuis Nixon dans les années ’70 n’a été aussi impopulaire que Bush aujourd’hui.

    Résistance contre le racisme

    Une des tactiques les plus utilisées par le patronat pour augmenter ses profits est d’attiser les divisions en montant les travailleurs les uns contre les autres sur base de la couleur de peau, de la religion,…

    En 2006, les travailleurs immigrés aux Etats-Unis ont lutté pour dénoncer leurs conditions de travail et pour s’opposer à de nouvelles lois établissant un contrôle accru de l’immigration et la criminalisation de toute aide aux “illégaux”. De telles lois visent à faire des immigrés des victimes plus dociles pour les marchands de sommeil et pour les patrons qui leur imposent un travail en noir sous-payé et bien souvent dangereux. En Belgique aussi, les sans-papiers se sont mobilisés tout au long de l’année pour réclamer leur régularisation. Vaincre les préjugés racistes, lutter tous ensemble, nous rend plus fort.

    Résistance contre le capitalisme

    Le capitalisme mène à la guerre, à la misère, à l’exploitation, au racisme,… Même notre environnement est sacrifié. Le désastre du navire pétrolier Erika en 1999 est encore dans les mémoires. A peu près 15.000 tonnes de pétrole brut ont pollué les côtes françaises. Traîné en justice, Total va probablement devoir payer 0,5 milliard d’euros en dédommagements. C’est très peu pour une entreprise qui a fait 12,5 milliards d’euros de profits uniquement en 2006. Un tel profit ne peut être atteint qu’en économisant sur la sécurité et l’environnement, comme avec l’Erika (le navire n’était pas en bon état, mais il était bon marché…).

    Contre ce système où seul le profit compte, il faut une alternative. La situation en Amérique latine nous montre l’avenir qui pointe ici aussi : un tournant à gauche qui rend à nouveau possible de discuter de la possibilité d’une alternative socialiste. Pour offrir une réponse à la misère, à la guerre et au racisme que produit le capitalisme, une planification démocratique de l’économie sous le contrôle des travailleurs est indispensable.

    Nous luttons pour une telle alternative socialiste. N’hésite plus. Rejoins-nous!

  • NATION: un groupuscule dangereux. Comment le combattre?

    Dans le petit monde des fascistes francophones, NATION n’a pas l’impact électoral du Front National mais ce groupe veut donner la priorité à la formation de cadres politiques et à la présence sur le terrain, y compris en tentant de s’infiltrer dans des manifestations de gauche. Quel est son projet et son programme et quel danger représente-t-il ?

    Karim Brikci et Laure Miège

    Origines et méthodes

    NATION trouve ses origines dans des groupuscules néo-fascistes violents des années 70-80 comme l’Assaut et AGIR. Il puise ainsi sa tradition dans la haine raciale et les actions violentes.

    A titre d’exemple, un de ses dirigeants, Hervé Van Laethem, a été un des dirigeants historiques du groupe violent L’Assaut (en lien avec les milices privées illégales du VMO), créé dans les années 80 et dissout en 1993. Ensuite, le groupe autour de Van Laethem a notamment formé le « comité d’Action Rudolf Hess – Belgique » à la mémoire de ce dirigeant nazi et, en 2001, « le comité des nationalistes contre la mondialisation » avec lequel Nation a organisé différentes actions. Lors de celles-ci, les militants de Blood&Honour étaient présents ainsi que le NSV (l’Alliance des Etudiants Nationalistes flamands). Ces organisations ont par exemple essayé, en 1997, d’attaquer physiquement un rassemblement de Blockbuster (notre campagne antifasciste) à Bruges.

    En retour, NATION participe à la manifestation annuelle du NSV (voir page 12) et a aussi co-organisé différentes activités et actions contre la Gay Pride, la multiculturalité, l’avortement, et pour « la défense et la remise à l’honneur des valeurs telles que le travail et la cellule familiale ».

    Ceci laisse transparaître leur réel programme mais surtout le caractère fondamental qui le caractérise : la construction d’une milice néofasciste.

    Défenseurs des travailleurs ?

    En parallèle, le groupuscule tente de se profiler comme une organisation honnête défendant les droits des travailleurs belges. Ainsi, on a pu les voir pour la première fois dans une manifestation massive de travailleurs, celle du 2 décembre en solidarité avec les travailleurs de VW, distribuant des tracts sous le nom de « Gauche Nationale » sans évoquer leurs revendications racistes et xénophobes.

    En effet, cette organisation, se revendiquant du national-socialisme, prétend combattre le capitalisme et défendre les droits sociaux en proposant une politique nationaliste d’extrême droite.

    Plus encore que le FN, NATION avance doublement masqué. D’une part, il cache son programme violemment anti-ouvrier derrière un profil anticapitaliste. D’autre part, depuis sa condamnation pour racisme, une partie de son programme politique – les attaques les plus ouvertement racistes, sexistes et homophobes – n’est plus disponible sur son site internet parce que censurée par le tribunal.

    Ce qui reste visible en dit pourtant encore long sur ses intentions :

    • « Combattre l’Etat syndical par le développement de nouveaux syndicats et la mise en place de systèmes de concertation en vue de prévenir les conflits »
    • « Lutte contre l’absentéisme au travail par plus de contrôles. »
    • « Suppression de l’avortement »
    • « Imposition d’un couvre-feu pour les enfants de moins de 16 ans »
    • « Création de corps de discipline au sein des établissements scolaires […] Ce Corps aura le droit de contrôler l’entrée des élèves ainsi que celui de fouiller leurs affaires.»
    • « L’arrivée massive d’une jeunesse issue de l’immigration est certainement une des causes majeures d’un grand nombre des problèmes apparus récemment dans le monde de l’enseignement.»

    Dans ce programme public, NATION garde une certaine retenue mais on voit quand même bien que dans la société qu’ils souhaitent, les droits des travailleurs, des jeunes, des femmes, des immigrés,… seraient réduits au strict minimum. Mais, quand ils peuvent défendre l’intégralité de leur programme (comme sur les forums où leurs membres « se lâchent »), leur politique apparaît pour ce qu’elle est vraiment : violente, raciste, antisociale et pro-nazie.

    Le défi de NATION

    NATION se concentre sur la construction d’un parti de cadres formés militairement et politiquement et capable de mener à bien la « révolution des peuples européens ». Ils cherchent à recruter et à être présents sur le terrain, font des stands, produisent un journal et organisent des journées de formation « politique ». Depuis quelques temps, NATION a engagé une dynamique de construction sérieuse qui doit faire pâlir plus d’une chemise brune.

    Par rapport à l’extrême droite francophone, dans un article titré « Nettoyons devant nos portes», NATION évoque les derniers scandales de détournements de fonds au FN et désigne Féret comme le principal obstacle à la construction d’une force politique crédible. Pour eux, l’unité néofasciste passe d’abord par l’éviction de Feret.

    Ils ont donc entamé, à côté de leur propre construction, des démarches unitaires avec différents groupes ou partis d’extrême-droite comme par exemple avec le FNB (Front Nouveau de Belgique) qui leur a permi d’obtenir un élu sur cette liste à Verviers.

    Comment les combattre?

    Il est évident que les groupuscules du type NATION sont un danger par les idées politiques haineuses qu’ils propagent et les actions qu’ils organisent. Nous devons les dénoncer en montrant leur vrai visage et les empêcher d’avoir la voie libre dans les quartiers.

    Mais la croissance de l’extrême droite est alimentée par la politique néolibérale et antisociale menée par les partis traditionnels partout en Europe. Beaucoup de votes pour l’extrême-droite et d’affiliations à ces organisations résultent d’une difficulté de plus en plus grande à vivre décemment. Les partis d’extrême-droite ont alors beau jeu de se profiler comme la seule et vraie opposition alors qu’ils sont en réalité porteurs d’une politique encore plus violente et encore moins sociale. Ce n’est pas en les faisant condamner pour racisme par les tribunaux ou en multipliant les discours moralistes et culpabilisants (« Nos différences nous enrichissent », « Il ne faut pas rejeter l’autre et sa culture ») que nous stopperons leur croissance.

    Nous devons expliquer que la cause de la montée du chômage, du manque de logements, des difficultés scolaires,… se trouve dans la course au profit maximum, la concurrence à outrance, la liquidation des services publics, c’est-à-dire dans la politique néo-libérale qu’on nous impose depuis trente ans.

    Et que, pour en finir avec cette politique, il est essentiel de construire une alternative combative à gauche, un parti dans lequel jeunes et travailleurs pourraient s’organiser et lutter ensemble pour défendre leurs intérêts, sans distinction de sexe ou d’origine.

    Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons transformer en réalité notre slogan : NO PASARAN !

  • Participe à la campagne contre la manif des fachos du NSV!

    Ce 8 mars, le NSV veut manifester dans les rues d’Anvers. Le thème de cette manif n’est pas une surprise : « Halte à l’Etat PS, la Flandre indépendante ». La contre-manifestation organisée sera le premier grand rassemblement des anti-racistes à Anvers depuis les élections communales du 8 octobre.

    Les raisons pour contre-manifester ne manquent pas :

    • La manif du NSV est un rassemblement de tous les radicaux de droite en Belgique – du Vlaams Belang à Nation et Blood&Honour. Un de leurs passe-temps est d’aller à la confrontation avec leurs opposants ou les immigrés. Contre l’alliance du racisme et de la violence, il nous faut une réaction forte des jeunes et des travailleurs.
    • Les élections communales ont soi-disant brisé l’avancée du VB à Anvers. Dans les faits, le VB progresse de 0,5% ! Sur le plan national, ce parti néo-fasciste a maintenant presque 800 conseillers communaux. Du côté francophone, l’extrême-droite a aussi des élus, dont un membre de Nation à Verviers.
    • Une contre-manif peut mettre en avant la nécessité d’une autre politique en réponse à la politique néolibérale de « diviser-pour-mieux-règner » et au racisme du Vlaams Belang et autres.

    La manifestation anti-NSV va montrer une résistance pacifique contre l’extrême-droite, le racisme, la violence gratuite,… mais aussi contre la politique néolibérale. Nous appelons à venir manifester et à participer à la campagne de mobilisation. En organisant les antifascistes dans les écoles, les universités, les syndicats,… pour distribuer tracts et affiches et pour discuter autour d’eux, on peut renforcer la résistance antifasciste. A Anvers et ailleurs !

    8 mars: 19h, Anvers. Gare de Berchem. Manif anti-NSV!

  • Neo-nazis. Passée l’attention des médias, la menace persiste!

    Il y a quelques mois, les groupes néo-nazis comme Blood&Honour ont fait l’objet de beaucoup d’attention dans la presse suite à une série de révélations sur leurs activités. Cette tempête médiatique s’est entretemps arrêtée, ce qui pourrait donner l’impression que le danger est écarté. C’est malheureusement loin d’être vrai.

    Karel Mortier

    Certaines figures de ce mouvement peuvent bien être derrière les verrous, à différents endroits des individus continuent tranquillement à construire des organisations telles que Blood&Honour.

    Le café brugeois «De Kastelein» qui a été éclaboussé par certains incidents (notamment un attentat raciste en mai 2006) est maintenant réouvert après une période de fermeture et sert de nouveau de lieu de rencontre pour skinheads et autres excités. Des skinheads arrêtés en mai pour violence raciste y ont déjà fait un concert. Et, le 4 novembre, le groupe « Short Cropped », des skinheads néonazis de Turnhout, s’y sont eux aussi produit. C’est un retour symbolique aux traditions de ce café, puisqu’un membre du groupe a été inculpé à l’occasion des actions racistes violentes de mai dernier.

    La police locale et la justice donnent l’impression qu’il n’y a guère de menaces à craindre de ce genre de lieu et d’organisation. On aurait pourtant pu s’attendre à une intervention après la dernière série d’incidents à Bruges et Tienen mais cela n’a pas été le cas. Fin novembre, à Beerse (Turnhout), un néonazi bien connu de Blood&Honour a pourtant encore attaqué des jeunes du village.

    Ce n’est pas là qu’une « histoire flamande ». Dans de nombreux pays – particulièrement dans l’ancien bloc de l’Est – on assiste à une croissance inquiétante de groupes neo-nazis qui ne craignent pas d’employer la violence. Même des pays où les fascistes avaient toujours été marginaux – comme la Grande-Bretagne ou la Suède – voient la percée électorale de partis d’extrême-droite et, dans leur sillage, le développement de groupes néo-nazis.

    Ce serait une illusion de penser que la police puisse réellement empêcher le développement de telles organisations. C’est pourquoi il est important que les antifascistes tiennent eux-mêmes à l’oeil des organisations comme Blood&Honour. Mais il faut aussi – et même surtout – faire une analyse sérieuse des raisons de la croissance de telles organisations au lieu d’attendre que de nouveaux incidents se produisent.

  • 8 mars: manif anti-fasciste à Anvers

    8 mars: manif anti-fasciste à Anvers

    Le 8 mars, le NSV (organisation étudiante proche du Vlaams Belang, mais parfois bien plus radicale) va manifester dans les rues d’Anvers. Cette organisation sert en fait d’école de formation pour les futurs cadres du VB. Chaque année, ils infligent à une ville différente une manifestation autour d’un thème touchant à l’indépendance flamande.

    Comme chaque année aussi, il est important d’organiser une contre-manifestation pour montrer qu’existe une résistance contre le racisme et le fascisme du NSV. Nous pouvons montrer que, même à Anvers, les opinions fascistes et les méthodes violentes de l’extrême-droite ne sont pas acceptées. Car, sans contre-manifestation, les gros bras du NSV ou d’autres groupes encore plus radicaux qui fréquentent leurs manifs, se sentiraient encouragés non seulement dans leurs idées mais dans leur envie de montrer leur violence contre des immigrés ou des jeunes ‘alternatifs’. Une contre-manif assure une pression à la fois politique et physique : à la fin de leur parcours, les manifestants du NSV doivent rapidement disparaître dans leurs bus.

    La précédente manifestation de ce groupe à Anvers, en mars 2004, a provoqué une contre-manif nettement plus nombreuse, bien que le NSV ait été renforcé par des délégations du Voorpost (service d’ordre du VB), de Nation (fachos francophones) ou même de Blood&Honour. Cette dernière organisation a fait parler d’elle ces derniers mois pour ses opinions néonazies et la découverte des réserves d’armes qu’elle avait constituées. Le NSV n’a cependant aucun problème avec la présence de Blood&Honour à sa manif. Et malgré les positions du NSV en faveur de l’indépendance flamande, un groupe comme Nation est également le bienvenu.

    Que la présence de néo-nazis soit acceptée par le NSV n’a rien d’étonnant car sa propre liste de membres en est truffée. Le président du NSV-Hasselt, Thierry Vanroy, a écrit sur internet : « une fois que la démocratie s’enfoncera dans le chaos, j’espère qu’il y aura une main de fer fasciste ». Ce type était candidat Vlaams Belang aux dernières élections communales. On n’en mesure que mieux l’hypocrisie d’une prise de distance de ce parti avec des individus violents comme Hans Van Themse, responsable des attentats racistes et meurtriers de mai dernier à Anvers (deux morts et une blessée).

    Bien sûr, il y a d’autres raisons qui poussent certains à devenir membres du NSV. Des carriéristes espèrent utiliser cette organisation comme tremplin pour une carrière politique au Vlaams Belang. Mais parmi la direction, de tels calculateurs ne sont pas dominants. Les actions internes du NSV fourmillent de symboles ou de « jeux » nazis comme celui de placer leurs bouteilles de bière en forme de croix gammée.

    Manifestez avec nous ce 8 mars à Anvers contre la violence de l’extrême-droite et le racisme. Le racisme peut progresser si l’attention se porte sur ce qui divise les travailleurs et leurs familles. Par contre, une résistance unifiée contre les véritables causes de beaucoup de malaises sociaux peut faire reculer ces divisions. La lutte contre l’extrême-droite doit être combinée à la lutte pour une alternative politique au néo-libéralisme. Le VB et encore plus le FN se basent sur le mécontentement passif qui progresse parmi la population. Mais un vote pour les fascistes n’amènera aucune solution positive aux problèmes des travailleurs. Pour cela, il faut une véritable alternative à la politique actuelle, comme celle que propose le Comité pour une Autre Politique (CAP).

    Jeudi 8 mars

    19h

    manif anti-NSV

    Gare d’Anvers Berchem

  • Se prostituer pour payer ses études?

    Quel avenir nous prépare-t-on?

    En France, selon les chiffres de l’Observatoire de la Vie Etudiante (OVE), 40.000 étudiant(e)s se prostituent pour payer les frais liés à leurs études (droits d’inscription, photocopies et syllabi, logement, transport,…) ! Un(e) étudiant(e) sur 57 ! Et ce chiffre est en-dessous de la réalité, nombreux sont ceux et celles qui n’osent pas le déclarer…

    Boris Malarme

    La politique néolibérale menée par les derniers gouvernements de droite comme de « gauche» ont appauvri une grande partie de la jeunesse. Toujours selon l’OVE, en France, 225.000 étudiants ont des difficultés à payer leurs études, 100.000 vivent sous le seuil de pauvreté et 45.000 d’entre eux vivent dans une situation d’extrême pauvreté.

    Vu la hausse énorme des loyers, le logement est la part du budget des étudiants qui a le plus augmenté. Pendant ce temps, le montant des bourses n’a, lui, pas bougé… L’accès réel aux études supérieures devient de plus en plus difficile. Un étudiant français sur deux se voit donc forcé de travailler pendant l’année à côté de ses études et la moitié des autres travaille durant ses vacances. Autant de temps qui ne peut être consacré à étudier et qui handicape la réussite.

    Un petit boulot de quelques heures par semaine n’est aujourd’hui plus suffisant

    En comparaison des petits jobs qui emploient la plus grande partie de la main d’oeuvre étudiante, l’industrie du sexe est plus attractive financièrement.

    De plus en plus d’étudiant(e)s, pour être à même de réussir leurs études, sont donc obligés de vendre leur corps dans des bars à hôtesses, des agences d’escort-girl, par annonces sur internet, en posant pour des photos pornographiques ou des webcam, en faisant le ménage en sous-vêtements, ou simplement en faisant le trottoir des grandes villes de France.

    Mais croire que ce processus est limité à la France serait une erreur. Il ne réflète que la situation qui se développe dans toute l’Europe. Aucune donnée n’est disponible pour la Belgique, mais l’exploitation, par l’industrie du sexe, d’étudiants confrontés aux mêmes problèmes ne fait pas de doute.

    Une étude récente de l’université anglaise de Kingston illustre les liens entre augmentation des frais d’inscription et prostitution. De 1998 à aujourd’hui, le nombre d’étudiantes forcées à recourir à l’industrie du sexe a doublé en Angleterre pendant que les droits d’inscription ont triplé (aujourd’hui 4.500 € par an en moyenne).

    Plusieurs personnalités issues du corps académique des universités francophones en Belgique, comme le recteur de l’UCL ou l’assistant de l’ancien recteur de l’ULB, ont déclaré récemment vouloir briser le plafond du minerval (aujourd’hui plafonné à 778€).

    Ils préparent ainsi consciemment l’opinion à une hausse de celui-ci, pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros ! Selon l’UCL, les frais pour une année d’études sont de 9.278 € en moyenne, ce qui correspond à près de 200 services de ménages en petites culottes. Mais qu’à l’avenir un plus grand nombre d’étudiant(e)s soient littéralement poussés à se vendre si les minervals augmentent n’émeut guère les recteurs, les patrons et leurs politiciens.

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste et Etudiants de Gauche Actifs défendent l’idée d’un salaire étudiant suffisant afin que chacun puisse étudier. Cela mettrait fin au recours à des solutions individuelles extrêmes comme la prostitution.


    Pour en savoir plus

  • Protestation à l’ULB: une occasion gaspillée

    Enseignement

    Début octobre, la direction de l’Université Libre de Bruxelles a annoncé trois mesures qui ont fait l’effet d’une bombe à l’ULB. Les deux premières sont la vente d’une grande partie des terrains du campus de la Plaine et la privatisation des logements étudiants. La troisième mesure est l’introduction d’une carte électronique multifonction regroupant l’accès à tous les services sur le campus, comportant toutes sortes de données personnelles et détectable à distance.

    Laure Miège

    Cette carte menace les libertés individuelles mais représente surtout un coût démesuré : plus de 500.000€ pour l’installation, puis plus de 60.000€ chaque année. Quand on sait que, l’année passée, 312.000€ ont été supprimés du budget social, on comprend bien que le prestige prévaut sur l’accessibilité aux yeux de la direction…

    Une première Assemblée Générale s’est réunie le 16 octobre, qui a réuni plus de 1500 étudiants – une première depuis de nombreuses années – et a voté contre ces trois projets. Plus de 600 étudiants sont partis ensuite spontanément bloquer le conseil d’administration qui devait trancher la question quelques heures après.

    Deux jours plus tard, une nouvelle AG était convoquée, à laquelle plus de 700 étudiants ont participé, mais rendue stérile par les méthodes bureaucratiques de ceux qui la dirigeaient. Les discussions tournaient autour du prolème plus général qu’est celui du financement public et de la nécessité d’actions massives. Or, au moment de prendre une décision commune, les étudiants administrateurs pris de panique ont clôturé le vote en appelant les étudiants à se réunir immédiatement devant le rectorat (nous n’étions alors plus que 30 et l’action dura 15 minutes !).

    Cette attitude a contribué à pourrir le mouvement, à le démobiliser et à faire gagner la direction. En effet, le manque de clarté sur des perspectives pour le mouvement a mené beaucoup d’étudiants à se lasser, ne voyant comment ils pourraient y participer et montrer leur désaccord, et à ce que diverses initiatives prennent place (assemblée quotidienne, occupation d’un auditoire, tags,…) sans engager ni obtenir une approbation large dans la communauté universitaire.

    Un comité fut élu à une AG de seulement 200 étudiants environ le 9/11. Cette assemblée a voté pour des revendications plus larges (telles que le refinancement massif de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB, contre la répression policière sur le campus, …) et une grève (en solidarité avec les actions du primaire et du secondaire exigeant plus de budget) la semaine suivante. Les mêmes qui avaient envoyé l’énorme potentiel dans le mur ont là encore joué un rôle complètement démobilisateur. A cela s’est ajoutée une campagne mensongère d’ampleur menée par les autorités. Le tout a eu pour résultat que le blocage a été un échec complet. Il faut savoir qu’au sein du comité, notre organisation étudiante (Etudiants de Gauche Actifs) appelait à faire des piquets informatifs et non un blocage total, vu le rapport de forces, mais nous avons été minoritaires sur ce point.

    Finalement, les jeunes les plus investis dans ce mouvement ont été pour la plupart cassés, désillusionnés, et les AG ont eu de moins en moins de participants. Il est important de tirer un bilan du développement de cette lutte (voir nos articles sur www.gauche.be) afin de ne pas laisser passer les mêmes erreurs à l’avenir.

    Ce n’est que par un rapport de forces conséquent que l’on pourra obtenir des victoires sur nos revendications. En effet, les syndicats, le personnel, le corps académique n’ont à aucun moment été appelés à soutenir et à s’impliquer dans cette lutte. Seul EGA a mené la discussion avec le personnel et les syndicats sur la nécessité de l’unité dans le mouvement. La lutte pour un enseignement de qualité et accessible à tous doit être portée par l’ensemble des travailleurs et des jeunes.

    Pourquoi ces mesures ?

    Les mesures proposées par la direction de l’ULB ne peuvent se comprendre que placées dans un cadre plus général.

    Le premier élément est la faiblesse des moyens alloués aux universités et aux hautes écoles par le budget de la Communauté française qui oblige chaque établissement à chercher des rentrées financières à l’extérieur (sponsoring, privatisation de services,…).

    L’autre, c’est le processus de Bologne, qui se concrétise de plus en plus au niveau européen,et qui conduit à un enseignement à deux vitesses : d’une part, des universités « de luxe » dotées de gros moyens, rivalisant entre elles sur le marché international, mais que le coût élevé des inscriptions et des études réservera aux plus riches et, d’autre part, des écoles « de seconde zone » destinées au marché régional, dont le diplôme coûtera moins cher mais ne vaudra rien.

    L’éducation supérieure sera ainsi placée sous le joug de la compétitivité et de la rentabilité…

  • Mars 2007. Pourquoi manifester contre le NSV?

    Ce 8 Mars, le NSV (mouvement étudiant nationaliste) a l’intention de manifester à Anvers. Cette organisation a toujours entretenu des liens avec le Vlaams Belang et a été, pour des figures de premier plan du VB telles que Filip Dewinter, une sorte d’école. Il n’y a nul hasard au fait que ce dernier soit president du ‘’comité de protection” pour le trentième anniversaire du NSV.

    Christophe

    Blokbuster a pu entrer dans quelques archives internes des albums photo digitaux des membres du NSV. Ci-dessus les membres du NSV ont rangé les bouteilles de bières vides en forme de croix gammée…

    Radicaux

    Les rapports entre VB et NSV sont intentionellement un peu cachés, le NSV peut ainsi laisser apparaître son côté “radical”, tant au niveau du contenu de leur discours que de leurs méthodes.

    En 1997, le NSV-Gand a édité un texte ouvertement raciste déclarant : “un nègre qui a grandi dans la jungle de l’Afrique, qui tire ses oreilles jusqu’au sol, qui enduit ses cheveux avec de la merde de vache(…) peut s’entraîner pour apprendre nos habitudes de blancs, mais sur le point intellectuel, il ne sera jamais capable de s’adapter à notre standard intellectuel car son cerveau est entre autre plus petit.”

    Il y a quelques mois, un vent favorable nous a déposé un colis de photos internes du NSV qui illustrent magistralement ce que sont leurs rituels estudiantins: bavarder sous la croix celtique, beugler des chants sortis d’un recueil de slogans pro-apartheid, et ranger les bouteilles vides en faisant une croix gamée. Ce n’est pas flamingant, mais fasciste!

    Nul hasard non plus à la présence de membre du groupuscule Blood &Honour aux activités du NSV comme à leurs manifestations. Le president du NSV de Hasselt n’a pas caché et a raconté de manière enthousiaste sa presence aux concerts organisés par Blood& Honour.

    Le 28 septembre, le NSV a montré une fois de plus ses méthodes à Anvers, lors du Studay (événement de la rentrée académique). Notre camarade Nikei de Pooter a été attaqué par un petit groupe de NSViens. Après l’avoir jeté au sol, des menaces ont fusé: « Nous viendrons te chercher chez toi» et « casse-toi». La police est intervenue, sans toutefois les arrêter.

    Manif anti-NSV

    Le NSV commet chaque année une manifestation dans une ville étudiante, cette année-ci à Anvers. Au moment de rédiger cet article, la date n’est pas encore certaine, mais cela sera normalement le 8 mars.

    A chaque fois, il y a également une contre-manifestation. Non pas pour arriver à une confrontation directe, mais pour veiller à ce que le NSV ne se répande avec sa violence raciste dans la ville.

    Le cortège du NSV ne comprend qu’un petit groupe de batailleurs et de néo-nazis. En manifestant contre eux, nous démontrons dans la pratique leur isolement dans la société, contrairement à ce que les résultats électoraux de leur parti-père peuvent insinuer.

    Tout ce qui nous divise, nous affaiblit!

    Le message du NSV est de mettre la pauvreté et les autres problèmes sociaux sur le dos des immigrés à la place du système. Nous voulons utiliser la manifestation et la mobilisation contre le NSV pour discuter des véritables causes de la violence raciste, de la lutte contre le VB mais aussi de la lutte contre cette société qui n’a aucune perspective à offrir pour l’écrasante majorité de la population.

    A Anvers aussi il sera nécessaire de construire une opposition de gauche contre la politique antisociale de la ville, en s’unissant contre la pauvreté, le chômage et la crise du logement. Il faut l’unité des jeunes et des travailleurs, abstraction faite de leur provenance, au sein d’une alternative aux partis traditionnels et au VB. Ce sera le message central de la manifestation anti-NSV.

    Le succès de cette manifestation ne peut s’obtenir que par une campagne de mobilisation résolue à l’intérieur de laquelle tu peux toi aussi jouer un grand rôle : en aidant à la diffusion du matériel, en engageant des discussions sur la lutte contre l’extrême-droite et, surtout, en participant à la manifestation!

  • La lutte contre l’extrême-droite est plus que jamais nécessaire

    Dans les villes d’Anvers et de Gand, on aurait enfin fait barrage au Vlaams Belang. Pour la première fois après tant d’élections, le 8 octobre n’aurait pas été un dimanche noir. Du moins, c’est ce que disent en chœur les médias à propos des dernières élections communales.

    Farid Rasoolzadeh

    Cette analyse est d’autant plus absurde que le Vlaams Belang progresse à Anvers par rapport à son score de 2000 qui avait déjà semé la panique : 33,51% contre 32,95% à l’époque. Dans les districts anversois de Hoboken, Deurne et Merksem, le Vlaams Belang a récolté respectivement 41%, 43,5% en 41,5%. Nous ne voyons pas pourquoi ce serait une bonne nouvelle.

    Du côté francophone, la montée de l’extrême-droite ne s’est pas réalisée entièrement. Le Front National a récolté des scores très élevés dans le Hainaut (11% à Quaregnon, 12,6% à Pont-à-Celles et presque 10% à Charleroi).

    L’achat d’une villa privée par le président du FN Daniel Féret dans le midi de la France, largement commenté dans les médias, n’a certainement pas eu d’effet salutaire pour le FN. L’absence totale de militants actifs a empêché le parti d’extrême-droite de changer la donne. Malgré cela, 27 conseillers communaux FN ont été élus dans le Hainaut.

    A Gand et dans les districts anversois de Borgerhout et d’Anvers-centre le VB a reculé. Cela est avant tout dû aux projets de prestige à grande échelle qui ont fait s’envoler les loyers. Une partie des couches les plus pauvres a été substituée par de jeunes ménages à deux revenus pouvant se permettre une bonne habitation près du centre-ville.

    Au lieu de fournir une réponse au taux de chômage et aux loyers impayables, la coalition anversoise lors des négociations après les élections s’est occupée de discussions sur l’augmentation de « projets de renouvellement de ville ». Les partis n’ont négocié sur les logements sociaux que 10 minutes durant.

    La politique antisociale des partis traditionnels a mené à une croissance de l’extrême-droite. Tant que ces partis s’accrocheront au pouvoir, et tant qu’une véritable opposition contre la politique néolibérale fera défaut, le VB pourra continuer à accumuler les victoires électorales. Une campagne de publicité bien élaborée n’est pas une barrière face à l’extrême-droite !

    Venez manifester le 8 mars à Anvers !

    Le 8 mars (ou le 1 mars), les étudiants du VB (NSV, Mouvement Nationaliste Etudiant) veulent manifester à Anvers. Blokbuster (la campagne anti-fasciste flamande du MAS) organisera une contre-manifestation qui vise l’extrême-droite, mais aussi la politique des partis traditionnels. Nous voulons mettre en avant la nécessité d’une alternative à la politique qui crée le terreau de l’extrême-droite.

    Le NSV est un groupuscule d’étudiants racistes et violents. En 1996, ils écrivaient encore que les « nègres n’égalent pas intellectuellement notre niveau car leur cerveau est plus petit ». Lors de l’ouverture de la nouvelle année académique à Anvers, le NSV est passé à la violence contre un militant d’Etudiant de Gauche Actif (organisation étudiante du MAS). Nous ne voulons pas que ce groupuscule occupe les rues d’Anvers sans opposition.

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