Category: Europe

  • France : Solidarité avec les cheminots en grève !

    Face à la grève des cheminots le gouvernement Valls-Hollande est pire que la droite

    Le face à face entre les cheminots et le gouvernement est porteur de nombreux enjeux. Après 2 ans de politique au service des riches, de plans d’austérité et de poursuite de la même politique que Sarkozy, la résistance contre la réforme actuelle de la SNCF, qui vise autant les usagers que les cheminots, est un encouragement pour tous ceux qui en ont assez de la politique d’Hollande-Valls.

    Par la Gauche Révolutionnaire (CIO-France)

    Une partie considérable des travailleurs de la SNCF a fait grève, de manière largement majoritaire chez les conducteurs, les agents du triage, des ateliers et techno-centres… qui sont les secteurs qui subissent le plus le démantèlement du service public du transport ferroviaire. Le pourcentage « officiel » de grévistes inclut les cadres, les directeurs etc. qui sont en surnombre dans une SNCF devenue entreprise commerciale et donc ne représente pas la réalité.

    Les raisons de la grève sont entièrement justifiées

    Le gouvernement PS et ses amis écologistes, les médias et politiciens qui le soutiennent ne sont pas à un mensonge près. Ils présentent cette réforme comme « indispensable ». Ce serait pour faire face à l’ouverture à la concurrence et à la libéralisation du Rail européen et parce que la SNCF serait « fragilisée ». Mais qui a créé une telle situation ?

    La libéralisation du Rail (comme celle de la distribution postale, du Ciel, de l’eau, de la Santé et demain l’Education) a été voulue et organisée par les différents gouvernements. Ne réussissant pas à démanteler et privatiser les services publics ferroviaires dans un face à face national, les gouvernements européens ont créé une contrainte en établissant une libéralisation à l’échelle de l’Europe. Le transport ferroviaire devient un marché dans lequel des grands groupes se partagent le gâteau des lignes rentables pendant que les usagers payent de plus en plus cher et doublement : par le prix du billet et par leurs impôts puisque les transport régionaux sont subventionnés par les Régions. Et les syndicats cheminots ont largement raison de pointer la question de la dette de la SNCF (plus de 40 milliards d’euros) que l’Etat refuse de prendre en charge alors que c’est lui qui l’a contracté en faisant sa politique de ligne à grande vitesse partout au détriment de la rénovation des lignes régionales. Cette dette sera évidemment payée par les usagers et les cheminots, les uns avec une hausse continue du prix du billet, les autres par une dégradation de leurs conditions de travail.

    La réforme vise à créer 3 entités dite publiques mais qui seront de droit privé (des EPIC). Il accède ainsi en partie à l’exigence des cheminots de ne plus être divisés entre RFF et SNCF mais dans la réalité, il restera une différence entre SNCF infrastructure et SNCF voyages, ce qui sera toujours source de complications administratives. Et l’entité qui chapeautera le tout sera une entreprise purement commerciale, donc aisément transformable en entreprise à but exclusivement financier et facilement privatisable. Derrière le baratin du gouvernement, c’est donc bien un pas de plus vers la disparition du service public. C’est déjà ce qui avait été fait, avec les réformes successives qui ont abouti à la séparation en deux pôles, RFF et SNCF, à l’époque de Jospin et confirmé par les gouvernements à sa suite. Le gouvernement Hollande aujourd’hui ne fait que poursuivre une politique qui en 15 ans et a transformé l’entreprise en profondeur diminuant les acquis des salariés et des usagers. Très peu d’embauches de vrais cheminots et cheminotes, une transformation de la SNCF voyageurs en entreprise privée en terme de fonctionnement, des prix exorbitants, des casses à répétition et des accidents réguliers et parfois dramatiques faute d’investissement !

    Avec cette réforme, la SNCF de demain sera dirigée pour des groupes d’actionnaires pour qui ne compteront que les dividendes sur actions. Déjà la SNCF possède des centaines de filiales (Keolis, Geodis…) et des lignes à l’étranger dans lesquelles les salariés sont sur exploités et n’ont pas le statut de cheminot. Le gouvernement prétend qu’il ne sera pas touché au statut de cheminot mais il a multiplié ces dernières années via l’ANI et autres, des attaques sur les droits mêmes les plus basiques des travailleurs…C’est la même chanson que pour les libéralisations et privatisations précédentes (Telecom, Poste, Santé…). Résultat : disparition des statuts, embauche de précaires et de personnels sous payés… et pour quel gain ? Dans les telecom, on est passé d’un service public à un monopole occupé par quelques opérateurs qui pratiquent des tarifs exorbitants.

    C’est pour toutes ces raisons que les cheminots ont largement raison de faire grève et qu’il faut continuer jusqu’au retrait de la « réforme » et son remplacement par un retour à un statut de service public.

    • Pour la victoire de la grève des cheminots !
    • Non à la casse de la SNCF, retrait de la « réforme » en cours !
    • Maintien intégral du statut des cheminots, et extension à tous les secteurs travaillant dans le cadre de la SNCF !
    • Pour un service 100% public du transport ferroviaire, sous contrôle et gestion démocratique des cheminots et de la population, fonctionnant pour satisfaire les besoins de transport et non le profit !

    Un gouvernement qui a le même ton que la droite contre les grévistes

    Hollande et Valls se sont vite exprimés pour condamner la grève : « irresponsable… inutile… pas tolérable », «Il faut savoir arrêter une grève ! » (pas très original) ou l’autre « il n’y aura pas de report du débat ». Le tout accompagné d’un ton extrêmement ferme, Valls prend de plus en plus goût à la méthode répressive : « je n’ai qu’une certitude: prendre un autre chemin nous conduirait à l’échec », a-t-il dit. « Il faut (…) de la fermeté, de l’autorité pour gouverner la France ». Cela va bien au delà d’une critique de la grève et Sarkozy ou autre aurait largement dit la même chose.

    La volonté est claire, le gouvernement se doit de faire passer cette réforme car il se doit de faire passer toute sa politique contre les travailleurs et la population. D’ailleurs la droite UMP ne s’y trompe pas et apporte un soutien à peine voilé au gouvernement, largement alimenté par sa haine des cheminots et surtout des syndicats CGT et SUD. Ils détestent les cheminots et leur rôle emblématique depuis tant d’années notamment en 1995 contre Juppé qui avait du reculer sur son plan de casse de la sécurité sociale. Mais surtout le PS se veut un parti représentant les intérêts des grands patrons alors que l’UMP est dans une crise profonde. Ils veulent montrer qu’ils peuvent « réformer » dans le sens des intérêts des riches, des banques et des grands actionnaires, les grosses entreprises encore publiques comme la SNCF ou la Poste pour en tirer un maximum de bénéfices. L’enjeu c’est évidemment d’offrir le gâteau promis aux grands patrons et de refuser de reculer devant une lutte de travailleurs afin de continuer la politique d’austérité et de casse des services publics et du droit du travail.

    Le plus affligeant c’est que Valls prétend que c’est cela où alors « la gauche va disparaitre ». Mais quelle gauche ? Si c’est celle de la politique de Valls alors tant mieux si elle disparait, car ce n’est pas une question d’étiquette. Cette gauche là n’est plus de notre camp, et ce ne sont pas les quelques gémissements d’EELV et des pseudo opposants internes au PS qui laissent penser autre chose : tous vont voter la réforme de la SNCF.

    Il nous faut une riposte de l’ensemble des travailleurs

    Ce que craint ce gouvernement, c’est l’établissement d’un véritable rapport de force de l’ensemble des travailleurs, des jeunes, des chômeurs, des précaires, des retraités… contre sa politique et son plan d’austérité. La lutte des cheminots peut aider à construire ce rapport de force. Les syndicats qui ont lancé cette lutte, les assemblées générales des cheminots sont autant de moyen de développer cela plus encore. Il faudrait un appel clair de tous les syndicats qui refusent le pacte d’austérité et les autres attaques du gouvernement à soutenir les cheminots et participer aux manifestations.

    Tout les pas en avant que peuvent faire les cheminots, les intermittents et précaires en lutte sera un pas en avant pour l’ensemble des travailleurs.

    Le gouvernement va continuer une série d’attaque pour mettre en place son pacte d’austérité, les salaires vont être encore gelés, les services publics dégradés, dans le privé il y aura encore plus de facilité pour baisser les salaires ou licencier. Il nous faut une journée de grève d’ensemble, contre la politique du gouvernement, les bas salaires, les mauvaises condition de travail… Une telle journée, avec un appel clair à bloquer l’économie par la grève et par des blocages de masse, des dizaines de milliers de travailleurs, de jeunes, de chômeurs pourraient s’en saisir et ce serait un pas en avant pour construire la lutte contre la politique de Hollande-Valls.

  • La catastrophe de Soma : le pire désastre minier au monde en 40 ans

    La catastrophe minière de Soma a choqué la Turquie : le nombre de décès officiels est aujourd’hui de 301. Ce fut la pire catastrophe minière de l’histoire turque, la pire au monde en 40 ans et la 19e dans l’histoire des pires catastrophes minières mondiales. Ce n’est pas un hasard, la Turquie est l’un des trois pays au monde à n’avoir pas signé les règles de l’Organisation Internationale du Travail sur la sécurité dans les mines.

    Par Co?ku M?hc?, Sosyalist Alternatif (CIO-Turquie)

    Les déclarations du Premier ministre Erdogan (pour qui les mines comprennent ‘‘naturellement’’ des risques mortels), les divers problèmes survenus au cours de l’opération de sauvetage et le manque d’informations officielles claires ont donné lieu à une explosion de colère à Soma, colère qui s’est étendue à tout le pays suite à la violence exercée par des représentants du gouvernement, dont Erdogan lui-même, contre des proches de victimes qui manifestaient.

    En raison de la pression issue de leurs membres, trois des six confédérations syndicales ont appelé à une grève générale d’une journée le jeudi 14 mai ainsi qu’à des manifestations dans les centres villes. Cette grève ne fut toutefois pas très efficace, en raison du bas taux de syndicalisation en vigueur en Turquie et à cause du poids des structures bureaucratiques de la plupart des syndicats. Mais les travailleurs de grandes usines comme Bosch, Renault ou encore Ford sont entrés en grève pour la première fois en dix ans ! Une manifestation massive a eu lieu à Soma, à l’instar d’autres grandes villes comme Istanbul, Ankara et Izmir. Comme prévu, la police anti-émeute a violemment attaqué les manifestations.

    Les mineurs de Soma sont entrés en grève sans l’accord ou l’autorisation de leur syndicat officiel. Leur grève se poursuit, malgré la pression et les menaces des propriétaires de l’entreprise minière. Ils ont notamment exigé, et obtenu, la démission des principaux responsables syndicaux locaux, plus impliqués dans la collaboration avec la société minière que dans la protection de leurs affiliés. Ensuite, les mineurs ont été protester devant le siège de l’organisation nationale des mines, en revendiquant principalement la renationalisation des mines.

    Les revendications et préoccupations des mineurs de Soma sont partagées par de nombreux mineurs et autres travailleurs à travers tout le pays. Des catastrophes similaires peuvent avoir lieu dans d’autres « pièges à rats » où les conditions de travail ne sont fondamentalement pas meilleures. Il est essentiel que leur lutte soit élargie pour donner lieu à un puissant mouvement de masse contre le régime meurtrier et corrompu de l’AKP.

    Une journée nationale de grève dans l’industrie minière pour exiger la renationalisation de l’ensemble de l’industrie minière sous le contrôle des travailleurs pourrait être une première étape destinée à élargir le mouvement. Une grève générale massive et bien préparée pourrait secouer le gouvernement jusqu’à ses fondements et amener la lutte sociale à une nouvelle étape, qualitativement différente. La mise en place de comités d’action devrait aussi être à l’ordre du jour afin de coordonner la lutte actuelle et de poser les bases du remplacement du gouvernement capitaliste de l’AKP par un gouvernement des travailleurs.

  • France : Assez des plans d’austérité de Valls-Hollande !

    Après 5 années de crise, la récession économique se pointe à nouveau. La France est en croissance nulle (!) et l’économie américaine recule. Le chômage a augmenté de 3,5 % en un an en France avec 5 millions 300 000 chômeurs. Comme on pouvait s’y attendre les plans de sauvetage des banques censés sauver l’économie ont sauvé les profits mais pas l’économie !

    Gauche Révolutionnaire (CIO-France)

    Et que fait le gouvernement de Hollande Valls ? Il continue la même politique entamée depuis deux ans continuant celle de Sarko : une austérité de moins en moins masquée. Le « pacte de responsabilité » (et de soi disant solidarité) va être voté mi-juin : 50 milliards « d’économies » disent-ils ! Economies pour qui ? Les grosses entreprises et les actionnaires. Payées par qui ? En prenant sur les budgets de l’Etat, des collectivités territoriales et de la protection sociale, c’est à dire sur nos impôts, nos services publics, nos salaires et nos retraites… des économies faites sur le dos de la population.

    Non seulement les grosses entreprises dégraissent comme Alstom ou Peugeot mais en plus, leurs actionnaires n’auront plus à payer une partie de notre salaire indirect via les cotisations sociales. Des contreparties obligatoires pour eux ? Que dalle ! A tel point que la direction de la CFDT, très conciliante avec le Medef menace de se retirer des négociations début juillet si rien n’avance ! Pourtant, c’était couru d’avance…

    A côté des 50 milliards de coupes budgétaires prévues par le « pacte », s’ajoute 30 milliards de suppression et d’allégement de cotisation pour le grand patronat qui promet (ne riez pas) de créer 500 000 emplois (juste avant c’était un millions mais dans les mensonges, il faut avoir l’air raisonnable), soit un coût de 60 000 euros par emplois ! En gros, il va falloir payer pour se faire exploiter.

    Le Medef avec Gattaz, ainsi qu’Hollande et Valls ne vont pas se contenter de ces différents plans, comme il ne s’étaient pas arrêtés au CICE et à l’ANI malgré les sanctions successives de leur politique ouvertement anti ouvrière lors des élections de ce printemps. Les mesures d’austérité et les attaques contre les droits des travailleurs vont continuer.

    Déjà, il annonce par la voix de son ministre de l’économie Sapin qu’il envisage de geler les seuils sociaux (lois Auroux de 1982) qui imposent des normes sociales pour les entreprises à partir d’un certain nombre de salariés. Ces lois selon Sapin freineraient la création d’emplois en donnant des droits trop importants aux salariés en période de crise… On appréciera. Pour stopper leur politique d’austérité et les licenciements, il va falloir une lutte massive et s’y mettre tous ensemble !

    Les travailleurs de la Seita se battent pour sauver leur emploi et, par exemple, ceux et celles de Buffalo Grill résistent contre la modulation de leurs heures de travail qui a pour effet de ne plus payer les heures sup’. Les travailleurs de Fralib ont emporté une victoire dans leur bataille contre la fermeture du site. De nombreuses luttes existent un peu partout mais tout ceci ne suffit pas à stopper les licenciements et les plans d’austérité ni à donner envie à tous ceux qui veulent résister de s’y mettre car il manque une véritable initiative
    centrale.

    Plusieurs journées de grève (la dernière date du 15 mai dernier) ont lieu depuis février. Elles ont regroupé certains secteurs publics ou privés. Elles ont permis à certains secteurs mobilisés d’exprimer leur colère et de maintenir un certaine combativité malgré le malaise social et le climat politique morose.

    Mais on sait bien que cela ne suffit pas. Face à l’ampleur des attaques, il faudrait une vraie journée de grève de tous les secteurs qui permet de vraiment stopper toutes les activités, de paralyser les transports de marchandises et de permettre à tous ceux et celles, jeunes et moins jeunes, au chômage, précaires, qui ne peuvent pas être en grève de se joindre à la mobilisation.

    Ce qui freine encore une partie nombreuse d’entre nous c’est de savoir si une nouvelle journée de grève servira à quelque chose, si elle est utile. C’est une question importante. Les directions des syndicats qui dénoncent les plans d’austérité tardent et n’organisent pas cette journée.

    Pourtant préparée à l’avance, nous aurions les moyens d’en faire un jour de grève totale, de révolte sociale contre le gouvernement et le patronat.

    Dans ce contexte, est ce que la CGT compte réellement faire une vraie mobilisation en proposant une journée d’action et de grève interprofessionnelle le 26 juin prochain avant le sommet « social » de juillet ? Si ce n’est pas le cas, il faut annoncer dès maintenant et préparer une vraie journée de lutte et de révolte, qui serait cette fois une vraie grève interprofessionnelle à la rentrée en septembre, et qui paralyse l’économie, qui montre la force des travailleurs en lutte, qui fait perdre du fric aux grosses entreprises et fait peur au gouvernement et soit un point d’appuis pour toutes les luttes en cours contre les licenciements, la dégradation des conditions de travail, ou les salaires insuffisants.

    Ce qu’ils craignent c’est que ça pète pour de bon contre leur politique !

  • Joe Higgins dénonce le Traité Transatlantique

    Notre camarade Joe Higgins, élu du Socialist Party, a pris la parole au Parlement irlandais afin de dénoncer les négociations du Traité Transatlantique, qui visent à créer la plus large zone de libre-échange au monde entre les USA et l’Union Européenne (lire notre dossier à ce sujet).

  • Élections européennes : un sérieux avertissement

    Les élections européennes du mois de mai ont été une succession de défaites pour les gouvernements et partis traditionnels dans un pays après l’autre. Ce fut une véritable révolte des électeurs contre les gouvernements et les partis traditionnels. Mais bien que la gauche soit en progrès dans certains pays, les médias dominants n’ont toutefois parlé que de la victoire du Front national en France et de l’UKIP au Royaume-Uni.

    Par Robert Bechert, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Les élections européennes du mois de mai ont été une succession de défaites pour les gouvernements et partis traditionnels dans un pays après l’autre. Beaucoup de politiciens ont cédé à la panique en voyant de nouvelles forces politiques gagner du terrain, tandis que les vieilles formations sont en déclin. Malgré le faible taux de participation, ces élections ont révélé à quel point l’Europe est ébranlée par les conséquences de la crise économique mondiale qui a débuté en 2008. Partout dans le continent, le niveau de vie est en baisse (voire s’est complètement effondré dans certains cas). Certains pays ont connu d’immenses mouvements de contestation et de lutte de classe. Tout cela a alimenté les tensions croissantes au sein de la zone euro et de l’Union européenne. Ces divisions seront encore accrues par la croissance des forces “eurosceptiques” et anti-austérité.

    Le Front national français, le parti d’extrême-droite dirigé par Marine Le Pen, a fait la une des journaux en sortant premier du scrutin en France. Au Royaume-Uni, les conservateurs ont été rabaissés à la troisième place pour la première fois depuis la fondation de leur parti il y a 180 ans – la première place étant maintenant occupée par l’UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni). Dans d’autres pays (Autriche, Danemark, Grèce, Hongrie, Suède) on voit des partis d’extrême-droite, voire néofascistes, faire de grands progrès, sans compter le succès de forces de droite en Belgique et, dans une moindre mesure, en Allemagne. Tout cela a fait dire aux médias que l’Europe connait à présent un tournant à droite – malgré les succès remportés par les forces de gauche et anti-austérité en Grèce, en Irlande et en Espagne.

    Les élections nous donnent une “photographie” de l’évolution des évènements à un moment donné, mais ce n’est pas tout le film. C’est encore plus le cas lorsqu’on parle des élections européennes pour le soi-disant “parlement” européen, une assemblée qui n’a en réalité presque aucun pouvoir et qui est généralement considérée comme n’étant rien de plus qu’un endroit « où on mange bien ». La conséquence en est que le taux de participation aux élections européennes est généralement encore plus faible que celui des élections nationales – sauf là où ce scrutin est combiné à d’autres, comme en Belgique où le vote est part ailleurs obligatoire. Néanmoins, ces résultats sont une illustration de la situation actuelle en Europe.

    Ce scrutin s’est déroulé six ans après le début de la plus grande crise internationale du système capitaliste depuis les années ’30, dans un contexte de turbulences économiques et sociales continues, de chômage de masse partout en Europe, avec seulement quelques pays qui connaissent une reprise vacillante. Par ailleurs, ces élections se sont également produite dans un contexte de relatif “calme politique”, avec peu de luttes ou mouvements à grande échelle, alors qu’en plus, dans la majorité des pays, il n’existe aucun grand parti qui s’oppose à l’austérité. Malgré cela, les élections de mai ont bel et bien été révélatrices de la méfiance, de l’aliénation et de l’opposition croissantes envers les gouvernements nationaux dans de nombreux pays européens

    Le vote anti-austérité

    Des années de chute du niveau de vie ont sapé la confiance qui existait envers l’ordre capitaliste actuel. Les résultats des élections correspondent bien à ceux d’un récent sondage, en mai 2013, qui révélait que seulement 31 % des Européens faisaient confiance aux institutions de l’Union européenne (contre 57 % en 2007). Pire encore, seuls 25 % des Européens annonçaient en mai 2013 faire confiance à leur gouvernement national, contre 41 % en 2007. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les pays qui ont le plus souffert de la crise.

    Les gouvernements qui étaient au pouvoir au début de la crise ont été vaincus, et ceux qui les ont remplacé n’ont pas suscité plus d’enthousiasme. Par exemple, en Espagne, depuis la chute de la dictature de Franco à la fin des années ’70, les deux principaux partis qui ont dominé les gouvernements successifs étaient le Parti populaire (conservateur) et l’ancien parti social-démocrate PSOE ; ces deux partis obtenaient traditionnellement toujours beaucoup de voix : en 2009, 81 % des électeurs espagnols avaient voté pour l’un ou l’autre. Mais aujourd’hui la somme de leurs votes n’atteint que 49 %. Par contre, on voit de tout nouveaux partis, formés à peine quelque mois avant les élections, obtenir un franc succès, comme le parti de gauche “Podemos” (“On peut”) qui a fait 8 % des voix et est ainsi déjà devenu le 4ème parti du pays. La troisième place est quant à elle dévolue à la Gauche Unie (IU, Izquierda Unida) qui a remporté 10 % (+4 % par rapport au dernier scrutin).

    En Irlande, le Parti travailliste a perdu énormément de voix à la suite de sa participation au gouvernement pro-austérité, tandis que les forces anti-austérité – et notamment le Sinn Féin (parti nationaliste irlandais) – ont beaucoup progressé. À la suite de cette véritable raclée électorale, Eamon Gilmore, président du Parti travailliste, qui était aussi vice-Premier ministre de ce gouvernement, a démissionné de son poste ; tout comme d’ailleurs le dirigeant du PSOE espagnol Alfredo Rubalcaba. Le soutien que le Socialist Party (section irlandaise du CIO) a obtenu pendant les élections européennes combinées à des élections partielles à Dublin-Ouest, a démontré la puissance de la base que notre section s’est construite lors de sa lutte contre l’austérité et pour une alternative véritablement socialiste.

    Dans d’autres pays, la situation n’évolue pas si clairement à gauche. Aux Pays-Bas, le Parti travailliste (PvdA, Partij van de Arbeid), un parti bourgeois qui participe à la coalition du gouvernement, s’en est sorti avec à peine 9 %. On est loin de son score d’il y a trente ans, qui était de 34 % ! Mais pas besoin d’aller si loin : il y a deux ans seulement, ce parti avait remporté 25 % lors des élections législatives. À présent, le vote du Parti travailliste néerlandais est même inférieur à celui du Socialistische Partij (SP, un parti de gauche plus radical) – 10 %. Cependant, le SP néerlandais, même s’il bénéficie du soutien critique du CIO, est loin de proposer un programme socialiste véritable aussi clair que celui qui est proposé par les partis affiliés au CIO dans le reste du monde. Certes, le SP a accru son vote (il était de 7 % aux élections européennes de 2009), mais il est en (légère) baisse par rapport à celui des élections législatives de 2012, et bien en-dessous du score obtenu en 2006, qui était de 17 %. Néanmoins, le fait que le SP se présente en tant que force de gauche en opposition à l’austérité a permis de limiter l’avancée de l’extrême-droite populiste du “Parti de la liberté” (PVV, Partij voor de Vrijheid) dirigé par Geert Wilders – même si ce parti a quand même obtenu 13 %.
    Les forces de gauche ou anti-austérité n’ont réellement progressé que dans un tout petit nombre de pays, parmi lesquels la Belgique, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et les Pays-Bas. Même en Grèce, où Syriza (Synaspismós Rizospastikís Aristerás, “Coalition de la gauche radicale”) est sortie première du scrutin, ce résultat n’a pas été dû au fait qu’elle se soit renforcée depuis les élections cruciales de 2012 (où elle avait failli s’emparer du pouvoir), mais tout simplement par dépit, tandis que les électeurs se détournent de “Nouvelle Démocratie”, le parti au pouvoir. Au même moment, on voit toujours un franc soutien au parti néofasciste “Aube dorée” (Khrysí Avgí).

    En Allemagne, bien qu’une relative stabilité et un fort taux de participation aient permis à Angela Merkel et à ses chrétiens-démocrates (CDU, Union chrétienne-démocrate) de gagner en nombre de votes (mais pas en termes de pourcentages), un nouveau parti formé l’an passé, appelé “Alliance pour l’Allemagne” (AfD, Allianz für Deutschland) a remporté 7 %. Les alliés bavarois de Merkel, regroupés dans le CSU (Union chrétienne-sociale), dégringolent carrément, leurs électeurs se détournant vers l’AfD. Le parti de gauche “Die Linke”, au sein duquel participe le CIO, a lui aussi gagné en termes de nombre de voix (près de 200 000 électeurs), tout en perdant en termes de pourcentage (7 %).

    En Italie, le nouveau gouvernement de Matteo Renzi, 100 jours après sa mise en place, s’en est bien sortie. Le Parti démocratique (PD, un parti “social-démocrate” similaire au PS français, a remporté son meilleur score jamais obtenu : 41 %. Cela reflète en réalité l’ampleur du désespoir qui s’est emparé dans ce pays à l’économie dévastée. L’Italie a en effet perdu 25 % de sa capacité industrielle depuis le début de la crise en 2008. Même si le Mouvement 5 étoiles (M5S, Movimento Cinque Stelle) s’est plutôt tassé lors de ces élections, il pourrait se maintenir pendant un certain temps sur base de la désillusion qui grandira envers Renzi après que celui-ci se soit installé au pouvoir, et tant qu’il n’existe pas une réelle alternative de gauche et de la classe des travailleurs.

    Sur le court terme, beaucoup de gens espèrent que Renzi pourra faire sortir l’Italie de sa crise profonde. Leurs espoirs se fondent en partie sur la mise en place d’une baisse de taxe de 80 € par mois pour toutes les personnes qui gagnent entre 18 000 et 23 500 € par mois. Mais sa popularité pourrait ne pas durer bien longtemps, vu que Renzi désire en réalité utiliser sa victoire pour mettre en place un programme néolibéral. Parviendra-t-il à le réaliser ? Rien n’est moins sûr…

    La tendance général partout en Europe était la perte du soutien envers les gouvernements nationaux. En Suède, les “modérés” (conservateurs de droite) du Premier ministre Fredrik Reinfeldt sont tombés à la troisième place, à 14 %, derrière les social-démocrates et les écologistes. Au Portugal, les partis de droite au gouvernement n’obtiennent ensemble que 28 % ; par contre, on voit des groupes marginaux comme le Parti de la Terre (MPT), un parti écologiste conservateur, passer de 0,6 % à 7 % des voix.
    Dans des pays où le pouvoir est détenu par des partis qui se déclarent de “gauche”, ce sont généralement les partis de droite, et bien souvent d’extrême-droite, qui ont progressé. La France est vraiment l’exemple le plus frappant de cette tendance : le Parti “socialiste” de François Hollande continue à péricliter, tandis que le Front national (FN) est maintenant devenu le premier parti. Cela n’a fait qu’intensifier les tensions et rivalités au sein de l’UMP (“Union pour une majorité populaire”, le parti de Sarkozy et Chirac).

    De même, au Danemark, c’est le Parti du Peuple Danois (DF – Dansk Folkeparti, de droite) qui a tiré le plus grand profit de l’impopularité des social-démocrates au pouvoir (dont le parti est passé de 25 % en 2011, à 19 % à présent). Avec cette perte de soutien, il n’est pas étonnant de voir la Première ministre (et présidente du parti social-démocrate) Helle Thorning-Schmidt maintenant raconter à tout le monde qu’elle cherche un poste à l’Union européenne. Ce que nous voyons en France comme au Danemark, est que les partis d’opposition qui sont véritablement de gauche n’ont pas tiré les leçons de la dégénérescence (voire de la trahison) des partis de “gauche” qui sont au gouvernement.

    Tout cela signifie-t-il la faillite de la gauche, en plein milieu de la plus grande crise économique des 80 dernières années ? Devons-nous nous résigner à voir la droite bénéficier de la colère croissante de la population ? Nous entendons ces questions sans arrêt. Bien qu’il nous faille répondre à cette menace qui nous vient de la droite, il faut également aussi aller plus loin lorsque nous voyons la manière dont le résultat de ces élections est présenté dans les médias. Car ce que nous voyons devant nous, c’est une véritable campagne de propagande anti-socialiste, orchestrée par tous les médias pour présenter le “socialisme” (y compris le socialisme véritable, le nôtre) comme étant quelque chose de démodé, de ringard, appartenant à une autre époque.

    La faillite de la vieille “ex-gauche”

    Tout d’abord, nous devons bien nous demander ce que nous entendons par “gauche”. Ce n’est pas simplement une question du nom du parti. Aujourd’hui, il y a toute une série de partis pro-capitalistes qui, pour des raisons soit historiques, soit électorales, s’appellent “socialistes”, “social-démocrates”, “travaillistes”… Il est possible que ces partis, jadis, aient défendu les intérêts des travailleurs, se soient battus pour le socialisme, et même pour la révolution socialiste. Mais cela fait des décennies que ces partis ont été dirigés par des politiciens pro-capitalistes qui se sont efforcés de transformer ces partis en formations complètement pro-capitalistes. Cela signifie qu’une fois au gouvernement, ils finissent à présent toujours par défendre le système capitaliste, même s’ils peuvent être de temps à autre en faveur de la mise en place de l’une ou l’autre réforme progressiste (assurance-santé, cantine gratuite à l’école, etc.) – et même ces quelques réformes semblent avoir disparu de leur programme aujourd’hui. À cause de la dégénérescence de ces partis et de la perte à présent quasi-totale de leurs racines ouvrières, nous nous trouvons dans la plupart des pays devant la nécessité de créer de nouveaux partis des travailleurs.

    C’est pourquoi la crise à laquelle sont confrontés les gouvernements soi-disant de “gauche” comme le PS français, n’est pas du tout une preuve de la faillite du socialisme. Dans beaucoup de pays, ce sont justement ces partis “socialistes”, “social-démocrates” ou “travaillistes” qui ont été l’instrument des capitalistes pour mettre en œuvre leurs attaques néolibérales, comme au Danemark et en France, ou qui ont participé en tant que partenaires dans la mise en œuvre de ces attaques, comme en Grèce, en Irlande ou aux Pays-Bas. C’est cette politique qui est la raison de leur perte de soutien parmi leur base traditionnelle et qui les rend dégoutants aux yeux de la jeunesse.

    Au début, nous avions vu dans de nombreux pays une tendance vers la gauche au moment où la crise a frappé. Il y avait un large sentiment d’opposition au fait que la “population” soit appelée à payer les pots cassés pour une crise provoquée par un petit groupe de banquiers. Dans certains pays, surtout en Europe méridionale (Espagne, Portugal, Italie, Grèce), on a vu un renouveau de la lutte de classe. On a vu toute une série de grèves et manifestations contre les mesures d’austérité, en particulier contre la dictature de la “troïka” de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) avec leurs soi-disant “plans de renflouement” qui n’ont fait qu’endetter encore plus ces pays tout en semant la désolation.
    Au même moment, on a vu se développer des mouvements comme Occupy ou les Indignés, qui ont commencé à remettre en question le règne des “1 %”, tant sur le plan idéologique que politique, et même à remettre en question le système capitaliste lui-même. Un point tournant a été le renversement de Moubarak en Égypte, qui a contribué à radicaliser ces mouvements. Pendant tout un temps, la place Tahrir était considérée comme un symbole de révolte.

    Tout cela nous a fourni tous les matériaux requis pour construire un puissant mouvement, capable de lutter contre l’impact de la crise et de remettre en question le capitalisme. Mais personne n’est venu construire ce mouvement. Les matériaux se sont gâtés. On n’a vu aucun programme ou stratégie claire de la part des principaux dirigeants syndicaux (pour la plupart acquis au capitalisme) pour lutter contre la crise et l’austérité ; dans beaucoup de pays, aucune force socialiste, voire simplement de gauche, n’a émergé ou n’a eu le potentiel de construire un tel mouvement de masse.

    En Allemagne, les dirigeants syndicaux ont accepté l’idée selon laquelle les travailleurs devraient faire des sacrifices pour garder leur emploi. Beaucoup de gens pensent que cette stratégie a fonctionné, vu que l’Allemagne aujourd’hui connait une reprise au niveau de ses exportations, même si le niveau de vie a continué à stagner ou à baisser. Mais il suffirait d’une baisse de ces exportations pour qu’une période de vives turbulences démarre en Allemagne aussi.

    Dans de nombreux pays européens, il y a eu beaucoup de luttes. En Grèce surtout, où il y a eu 36 grèves nationales depuis 2010, sans compter des milliers de manifestations et mouvements partout dans le pays. Mais ces grèves n’étaient pas connectées à une campagne de mobilisation constante des masses, non seulement contre les attaques, mais contre le système lui-même qui a causé cette crise. Aux yeux de nombreux dirigeants syndicaux, ces mouvements étaient juste un prétexte pour permettre d’évacuer la colère des travailleurs puis de laisser le mouvement retomber, tout en leur permettant de dire qu’ils avaient “fait quelque chose”. Le résultat ? La population grecque a vécu un véritable effondrement de son niveau de vie ; c’est le tissu social lui-même qui a été ébranlé. Les salaires ont été diminués de 60 %, le chômage est officiellement de 27 %, et le New York Times a écrit qu’entre 800 000 et un million de gens qui travaillent ont un retard de salaire d’au moins un mois, et que les services publics comme la santé ou l’enseignement sont au bord de la faillite.

    C’est ce contexte qui explique l’énorme engouement pour Syriza lors des deux élections de 2012 en Grèce. Les travailleurs et les jeunes ont senti que faire grève continuellement un jour – deux jours ne les mènerait nulle part, et ont donc décidé de passer à l’action politique. Pendant la campagne électorale de mai 2012, Syriza appelait à la formation d’un “gouvernement de gauche”, qui a été largement suivi par la population. Le parti est passé de 5 % en 2009 à 17 % en 2012, pour obtenir 30 % aux élections un mois après. Mais la direction de Syriza a commencé à reculer. L’appel à un “gouvernement de gauche” a été élargi pour inclure également des partis pro-capitalistes “de gauche”, et les dirigeants ont expliqué qu’ils n’étaient pas pour la révolution mais qu’ils allaient tenter de travailler dans le cadre du système. Alors que lors des dernières élections, Syriza avait fait campagne avec le slogan « Dégagez-les tous », il n’a pas été capable d’accroitre son soutien, même s’il est devenu le premier parti du pays.

    Les populistes de droite et l’extrême-droite

    Voilà ce qui explique la croissance des néofascistes comme Aube dorée. Ce parti a remporté 536 400 voix pour les élections européennes, soit 9 % de l’électorat. Il y a cinq ans, il n’en avait que 23 550. Lors du premier tour des élections communales, organisées une semaine avant les élections européennes, Aube dorée a obtenu 16 % à Athènes (et 11 % pour la région Attique, qui inclut Athènes).

    Tout comme les partis de droite populiste ou d’extrême-droite dans d’autres pays, Aube dorée est parvenue à s’emparer des problèmes réels et à leur fournir une “solution” – une réponse raciste et nationaliste. Sa croissance impressionnante est le reflet de la profondeur de la crise en Grèce ; c’est le résultat de la polarisation politique qui découle inévitablement d’une telle situation.
    Beaucoup de jeunes font partie des personnes les plus touchées par la crise. Le chômage des jeunes est en moyenne de 24 % en Europe (56 % en Grèce, 53 % en Espagne). Tous ces jeunes sont en concurrence les uns avec les autres pour obtenir un emploi, ce qui signifie qu’ils accepteront plus facilement un travail mal payé et dans de mauvais conditions – cela a pour effet une diminution générale des salaires, un affaiblissement des syndicats (beaucoup de jeunes ne reçoivent pas de contrat mais un travail “à la semaine” ou “à la journée”) et, dans le contexte de la libre circulation des personnes, cela peut susciter de l’hostilité entre travailleurs de différents pays. En France, le chômage des jeunes est de 24 %, et les sondages montrent que, parmi les jeunes de 18-24 ans, le FN est le premier parti – 26 % –, tandis que le dirigeant du Front de gauche, Mélenchon, n’obtient que 16 %.
    Le FN est parvenu à se construire une base en utilisant des revendications sociales, l’hostilité envers les politiciens traditionnels et le nationalisme (« Une politique française, pour les Français et avec les Français »). Mais le Front de gauche n’a pas apporté une réponse claire par rapport aux problèmes concrets, et n’est pas non plus très clair par rapport à ses relations avec la coalition de François Hollande. Malgré la descente vertigineuse du PS au gouvernement, le FdG qui obtenait auparavant 95 000 voix n’en obtient toujours que 1 200 000 (6 %), tandis que le FN est passé de 3 619 000 à 4 711 000 voix (25 %).

    En même temps, ces élections-ci ont tout de même prouvé que la montée de la droite et de l’extrême-droite n’est pas quelque chose d’inévitable. Nous voyons que la gauche, même avec un programme limité, est capable d’empêcher la droite de progresser – c’est le cas en Espagne, en Allemagne et aux Pays-Bas. Mais ce ne sera pas pour toujours. Tout échec de la gauche peut ouvrir la porte à la droite. La polarisation en Grèce est en partie le résultat de la crise, mais elle est également à imputer à la faillite totale de la social-démocratie représentée par le parti Pasok (Panelli?nio Sosialistiko? Ki?nima, Mouvement socialiste panhellénique). Au moment des élections de 2009, la crise venait à peine de commencer, et beaucoup de gens espéraient que la “gauche” les tirerait de là : le Pasok était sorti grand vainqueur avec 44 %, 3 millions de voix. À ce moment-là, Aube dorée ne faisait même pas 10 000 voix (0,29 %). Mais aujourd’hui, Aube dorée fait plus de voix que l’“Alliance Olivier” qui inclut entre autres le petit parti qu’est devenu le Pasok.
    L’extrême-droite est aussi très présente en Europe centrale et orientale, comme en Hongrie où le parti néofasciste Jobbik (Jobboldali Ifjúsági Közösség, Alliance des jeunes de droite) a également obtenu environ 7 % (il a en fait perdu 70 000 voix, vu que le taux de participation a fortement chuté – 29 % de la population a voté seulement). La Slovaquie bat tous les records avec un taux de participation d’à peine 13 %. Même en Croatie, qui vient de rejoindre l’Union européenne, l’enthousiasme ne semble pas être de mise, vu que le taux de participation était d’à peine 25 %.

    Malgré le faible taux de participation, ces résultats constituent un avertissement pour tous les politiciens de la classe dirigeante qui soutiennent encore ce qu’ils appellent le “projet européen”. Le renforcement des forces eurosceptiques, surtout de droite, et le regain de croissance des forces de gauche et anti-austérité dans certains pays, nous mène vers encore plus de tensions au sein de l’Union européenne, surtout au sein de la zone euro.

    La crise est toujours là

    Juste après les élections, le Financial Times citait François Heisbourg, président (français) de l’Institut international d’études stratégique, un “think-tank” londonien, qui disait que « La crise de l’euro est comme un cancer en rémission – une menace qui peut réemerger à tout moment ». De nombreuses menaces pèsent en effet toujours sur l’euro.

    Le danger d’une baisse du commerce mondial pourrait être source de gros problèmes pour les pays qui comptent sur leurs exportations pour se sortir de la crise, surtout en ces temps d’austérité à tous les niveaux. Cela affaiblirait notamment la position de l’Allemagne. La crise ukrainienne menace les banques autrichiennes, et de nouvelles sanctions contre la Russie nuirait également fortement aux intérêts allemands. Au sein de la zone euro, la France et l’Italie réclament plus de flexibilité par à l’austérité imposée par l’UE, et espèrent une réduction de la valeur de l’euro – ce qui pourrait avoir lieu, vu que la BCE cherche à éviter la déflation (la déflation étant une crise inverse de celle de l’inflation, lorsque tous les prix diminuent sans arrêt).

    Il est clair que le système bancaire de la zone euro présente toujours de nombreuses faiblesses. La BCE a déjà pompé 1000 milliards d’euros dans le système financier européen afin d’éviter son effondrement. Mais le Financial Times estimait début avril qu’il faudrait encore 700 milliards d’euros pour maintenir le système, au même moment où le FMI annonçait que les problèmes des banques de la zone euro constituent une menace pour la stabilité du système financier mondial. Il y a beaucoup de discussions autour de quelle stratégie employer pour éviter la déflation et pour renforcer la croissance, mais cela pourrait couter très cher. Le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung rapportait également en avril que pour faire monter l’inflation de 0,2 % (pour contrer la déflation), la BCE devra encore racheter des actifs pour une valeur de 1000 milliards d’euros. Il est vrai que Mario Draghi, le gouverneur de la BCE, a déclaré en 2012 qu’il fera “Tout ce qu’il faudra” pour sauver l’euro, il y a tout de même des limites à ce que les différents pays – surtout l’Allemagne – sont prêts à dépenser pour sauver leurs voisins.

    Malgré une reprise de la croissance dans certains pays, le PIB de la zone euro était toujours début 2014 2,5 % en-dessous de ce qu’il était à son maximum avant la crise, début 2008. La situation est toujours incertaine. L’an dernier, les entreprises européennes ont remboursé des “mauvaises dettes” pour un total de 360 milliards d’euros, soit 3,1 % de leur chiffre d’affaires total. Mais début 2014, ce chiffre d’affaires a diminué. Une nouvelle vague de crise ébranlerait également les pays les plus stables comme l’Allemagne, la Belgique, l’Autriche, etc. tout en brisant tout espoir de développement en Europe centrale et orientale.

    Un retour de la crise attiserait à nouveau les tensions entre différents pays. Dans de telles circonstances, il y aurait de plus en plus de pressions pour une scission ou une réorganisation de la zone euro, du fait que les classes dirigeantes des différents pays auraient à lutter pour leurs propres intérêts nationaux tout en cherchant à contenir la colère au sein de leurs propres pays. Beaucoup de gens sont déjà très fâchés par rapport à la “troïka” dans les pays qui ont le plus souffert des soi-disant “plans de renflouement”. De manière plus générale, beaucoup de gens sont indignés par rapport à ce qu’ils considèrent comme une domination allemande (ou plus précisément, de l’impérialisme allemand) au sein de l’UE. Tout cela peut évidemment mener à plus de rivalités nationales, à plus de décisions prises de manière unilatérale par tel ou tel pays, et donc à la désintégration de l’euro et de l’Union européenne telle que nous la connaissons.

    Les défis à venir

    Juste avant les élections, le Financial Times remarquait que : « Les Européens voient un monde dans lequel les bénéfices de la mondialisation ne concernent que les 1 % les plus riches. Tout ce qu’ils voient, c’est que leur revenu stagne, que leur emploi est précaire, et que leurs enfants sont sans travail ». Dans de nombreux pays, nous connaissons en ce moment une période de calme au niveau des luttes ; il ne faut pas se tromper dans notre analyse de ce que cela veut dire. Ce calme ne veut pas dire que la population accepte passivement la situation ou accorde le moindre crédit dans les beaux discours des politiciens et des gouvernements. Les résultats des élections montrent bien que toute une série de tensions sont en train de se développer sous la surface, qui sapent l’ancien ordre établi.

    Il y aura inévitablement de nouvelles luttes, de nouveaux mouvements des travailleurs, de la jeunesse, et d’autres couches de la population, parmi lesquels de plus en plus de gens tireront la conclusion qu’ils ne peuvent pas continuer comme ça, quand une crise vient après l’autre. De nouvelles expériences seront faites, de nouvelles leçons seront tirées. Il y aura de plus en plus de concurrence entre les différentes organisations qui misent sur le mécontentement pour se construire une base. Au Royaume-Uni, la question reste posée de savoir si l’UKIP sera vraiment capable de s’implanter en tant que formation durable dans le paysage politique (comme le FN en France ou le FPÖ en Autriche) ou s’il n’est que phénomène temporaire mais qui pourrait mener à de nouveaux développements à droite.

    Nous allons voir toute une série de nouvelles occasions pour la gauche, qui lui donneront la possibilité de damer le pion à l’extrême-droite. L’extrême-droite n’a en réalité rien à offrir derrière ses slogans populistes, parce qu’elle ne remet pas en question le système capitaliste. Cela veut dire que son programme ne permettra pas d’apporter la moindre solution aux problèmes réels de la population laborieuse. Si nous disposions d’une force de gauche socialiste, armée d’un programme socialiste largement diffusé, et qui montre qu’elle est véritablement prête à réaliser ce programme, alors nous pourrions vaincre l’extrême-droite. Notre défi est de construire cette force.

    Les élections du mois de mai ont été révélatrices de la situation de la gauche en Europe. Dans beaucoup de pays, comme la Grèce, l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal ou l’Allemagne, les partis de gauche ont d’importantes positions, qui peuvent être utilisées pour faire progresser les luttes et reconstruire le mouvement des travailleurs. En Belgique, le succès du Parti du Travail (PTB/PvdA), qui vient de gagner ses tous premiers députés au niveau national et régional, lui donne la possibilité de jouer un rôle crucial – la question restant cependant posée, de savoir si les dirigeants de ce parti sont prêts à abandonner l’approche dirigiste qu’ils ont héritée de leur passé maoïste. En Irlande, le vote anti-austérité a été si puissant que nous voyons s’ouvrir une nouvelle période, qui peut nous offrir de nouvelles possibilités pour construire une force socialiste.

    Mais des victoires électorales ne sont pas par elles-mêmes une garantie de l’avenir d’un parti ou du rôle qu’il jouera. Nous avons toujours en mémoire le triste exemple de la Refondation communiste en Italie ou du Parti socialiste écossais, qui ont gaspillé leur incroyable potentiel. Les partis sont sans arrêt soumis au test des évènements, sans arrêt confrontés à de nouveaux défis.
    Les élections ne sont pas la plus facile des formes de lutte, et les résultats ne progressent pas de manière linéaire. En Irlande, Paul Murphy, candidat du Parti socialiste (CIO irlandais) n’a pas été réélu à son siège de député européen, en partie parce qu’un autre parti de gauche, le Socialist Workers Party (SWP) a présenté son propre candidat contre lui. Mais le même jour, notre camarade Ruth Coppinger a été élue au parlement irlandais (ce qui porte à deux le nombre de nos députés en Irlande), et nous avons également gagné de nouveaux conseillers communaux.

    Les victoires électorales remportées par la gauche peuvent devenir d’importants points de soutien pour aider les luttes à venir et contribuer à reconstruire le mouvement des travailleurs. Mais cela ne se fera pas de manière automatique. Le progrès de l’extrême-droite et des néofascistes est un avertissement. L’Europe capitaliste sera frappée par de nouvelles crises et de nouveau troubles. De nouveaux mouvements des travailleurs et de la jeunesse surviendront inévitablement. L’épreuve pour tous sera la victoire ou non des ces luttes, et la reconstruction effective du mouvement ouvrier dans le cadre d’une perspective socialiste.

  • Grande Bretagne : les élections du rejet

    Les syndicats doivent maintenant lancer notre riposte !

    Ces élections furent celles du rejet. Elles ont à nouveau illustré la profondeur de la colère et de l’aliénation qui existent envers tous les partis traditionnels britanniques. Suite à ces élections, tous les partis majoritaires pansent leurs blessures, en essayant de regarder les résultats en face.

    Hannah Sell, Secrétaire générale du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Aux élections européennes, c’est un autre parti que les deux grands (les travaillistes et les conservateurs) qui l’a emporté, l’UKIP (United Kingdom Independance Party, Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni). Il s’agit de la première fois lors d’une élection nationale depuis 1910. Les Tories (Parti conservateur britannique) ont été relégués à la troisième place. L’ancien « parti protestataire », les Lib-Dems (Libéraux-Démocrates) a été réduit à un seul siège d’eurodéputé, arrivant en cinquième position derrière les Greens (le parti écologiste). Aux élections locales également, une minorité assez importante, estimée à 17% a voté pour l’Ukip. Alors qu’il ne comptait que deux conseillers municipaux en fonction avant les élections, il en a maintenant plus de 160.

    Vote anti-establishment

    La volonté centrale des électeurs était de secouer tous les partis de l’establishment, ou comme un des électeurs Ukip l’a exprimé, de faire peur au gouvernement, avec l’UE servant de catalyseur pour une colère généralisée. Six électeurs Ukip sur dix ont décrit leur vote comme une protestation générale car, pour le moment, ils sont mécontents de tous les partis politiques traditionnels.

    Cela n’a pas été mentionné dans la presse capitaliste, mais une minorité importante des travailleurs a exprimé sa colère en votant pour le TUSC (Trade Unionist and Socialist Coalition, Coalition syndicaliste et socialiste, dans laquelle est activement impliqué le Socialist party). Il s’agit du plus grand mouvement à la gauche du parti travailliste depuis la seconde guerre mondiale : pas moins de 561 candidats anti-austérité se sont présentés aux élections locales et autres. Ils ont récoltés 65.000 voix.

    La TUSC a obtenu plus de 1000 votes dans 21 circonscriptions. Dans 10 d’entre elles, il s’agissait même de plus de 2000. A Southampton, le conseiller municipal anti-austérité Keith Morrell a été réélu avec une majorité écrasante. Le Parti Travailliste, qui avait exclu Keith pour avoir voté contre les mesures d’austérité, a été ramené à la troisième place derrière l’Ukip.

    Le Socialist Party – avec le RMT (National Union of Rail, Maritime and Transports, syndicat national du rail, de la navigation et des transports) – a également pris part à l’action « No2EU – Yes to Workers’Rights » (Non à l’UE – Oui aux droits des travailleurs) pour offrir une opposition de gauche et internationaliste face à l’Europe des patrons, dans sept régions.

    Le Socialist Party avait soutenu la présence de la TUSC aux élections locales et européennes. Cela aurait indéniablement donné aux deux campagnes un profil plus élevé. Cependant il n’était pas possible de convaincre les autres forces impliquées dans l’action No2EU, particulièrement le Parti Communiste Britannique. Et malheureusement, cela a eu moins d’impact qu’en 2009, quand il avait été possible de mobiliser des travailleurs combattifs comme les grévistes du bâtiment de Lindsey et les travailleurs de l’industrie automobile de Visteon.

    Les campagnes de la TUSC, en particulier, sont à considérer en tant qu’étapes sur la route conduisant à la création d’un nouveau parti de masse des travailleurs. Le besoin d’un tel parti est de plus en plus urgent. L’Ukip est un parti populiste de droite, fondé et contrôlé par des millionnaires, des aristocrates, des barons de la presse et des agents de change, mais il s’est donné une plateforme médiatique pour se poser en tant que parti des « petites gens ». Il a été capable de se positionner partiellement dans le vide immense laissé dans la politique britannique.

    Jamais auparavant le fossé n’avait été si grand entre les partis de Westminster et les gens qu’ils sont censés représenter. Une colère profonde apparaît à la surface de la soi-disant apathie. Plus de 30 millions d’électeurs potentiels sont restés chez eux.

    Les taux de participation sont souvent plus bas dans les régions de la classe ouvrière. Par exemple il n’était que de 21% à Hull, avec une moyenne nationale estimée à 36%. Cela reflète de manière basique la crise continue du capitalisme. Les annonces tonitruantes du gouvernement concernant le retour de la croissance économique sont largement dénuées de sens. La plupart des gens se sentent dans une situation pire qu’avant la récession. Le Trussel Trust (ONG de Salisbury qui s’occupe du seul réseau de banques alimentaires de Grande-Bretagne) rapporte que le nombre familles qui ont besoin de trois jours ou plus de nourriture en urgence de la part de leurs banques alimentaires a augmenté de 26.000 en 2009 à 900.000 en 2014.

    Il y a eu des tentatives de minimiser les résultats de l’Ukip, en pointant le fait que les résultats obtenus dans les conseils communaux étaient plus bas que les 23% qu’ils avaient réalisés l’année passée, et qu’ils n’ont pas réussi à effectuer une percée à Londres, où ils ont bénéficié d’un résultat moyen de 7%. Cependant les élections de l’année passée, qui concernaient principalement les conseils régionaux, avaient été globalement plus rurales que les sièges décrochés cette année.
    Cette année, il est probablement vrai que la menace de l’Ukip, couplée à l’expérience du gouvernement alliant conservateurs et démocrates, a en fait aidé les travaillistes dans la capitale. Alarmés par les idées nationalistes et racistes mises en avant par les candidats de l’Ukip, une couche de la population a voté sans enthousiasme pour les travaillistes parce qu’ils ont considéré que c’était le meilleur moyen de bloquer l’Ukip.

    Dans quelques autres villes importantes, il s’est passé la même chose, à des degrés divers, l’Ukip récoltant moins de voix que dans beaucoup de plus petites communautés urbaines où une grande section d’électeurs traditionnellement attachés au Parti Travailliste a voté pour eux. A Rotterham, l’Ukip a gagné neuf sièges sur les 21 disponibles, tandis que le Parti Travailliste en perdait sept.
    Les raisons pour lesquelles des travailleurs ont voté pour l’Ukip sont multiples. Au centre, il y a un désir de protestation contre les partis principaux, mais l’Ukip a aussi utilisé le racisme et le nationalisme. Le vote pour le BNP (British National Party, parti national britannique, extrême-droite) s’est écroulé dans ces élections, probablement transférés vers l’Ukip. Le fait que le nationalisme de l’Ukip a trouvé un écho ne devrait pas surprendre les défenseurs des idées du socialisme. Le nationalisme a été longtemps une arme politique utilisée par la classe capitaliste pour essayer de rassembler du soutien pour leur système en temps de crise économique. Les Conservateurs et le parti Travailliste ont tous deux utilisé le nationalisme à des degrés divers ces dernières années, créant ainsi un espace pour l’Ukip.

    Et – dans une tentative semi-consciente de créer un exutoire électoral « sans danger » pour la colère des travailleurs – les médias capitalistes ont fait une publicité énorme à l’Ukip. Le New Stateman (magazine britannique orienté à gauche) a montré que depuis 2011, l’Ukip a reçu une couverture médiatique beaucoup plus importante que n’importe quel « petit » parti, y compris ceux qui ont des parlementaires. Nigel Farage a reçu quatre fois plus de couverture médiatique que George Galloway, de Respect, ou Caroline Lucas des Greens, par exemple. Pour ne pas parler du blackout total que subit la TUSC.

    L’Ukip puise dans les peurs largement répandues des conséquences de l’immigration croissante. Ces peurs sont ressenties par de nombreux travailleurs qui se considèrent antiracistes, mais qui voient les grandes entreprises utiliser des immigrés surexploités pour faire baisser les salaires ainsi que les services publics sous-financés et soumis à de grandes pressions.

    Construire un mouvement contre les coupes budgétaires.

    En mars 2011, le TUC (Trade Union Congress, fédération syndicale britannique) a organisé une grande manifestation de 750.000 personnes contre l’austérité. Les supporters de l’Ukip ont répondu en essayant d’appeler à une manifestation pour soutenir les coupes budgétaires, quelques centaines de personnes à peine sont venues. Ceci a clairement montré quel est le réel équilibre des forces en présence.

    Le mouvement syndical, avec sept millions et demi de membres, est potentiellement la force la plus puissante dans la société. Si le TUC avait utilisé cette manifestation comme rampe de lancement pour organiser un combat sérieux contre l’austérité, ça aurait transformé la situation. Un tel mouvement aurait pu s’en prendre également au racisme et au nationalisme – en affirmant clairement que la seule façon de prévenir la course vers la dérégulation est un combat uni pour que tous les travailleurs reçoivent un salaire juste.

    En particulier, si une partie significative du mouvement syndical avait lancé un nouveau parti des travailleurs à ce moment-là, il aurait gagné le soutien de bon nombre de travailleurs qui se tournent pour l’instant vers l’Ukip pour exprimer leur colère.

    Mettre sur pied une voix électorale claire pour les travailleurs et le seul moyen de couper le chemin à l’Ukip. Malheureusement, certains à gauche, dont le SWP (Socialist Workers Party, une des composantes de la du TUSC) a lancé une campagne « Ne sois pas utilisé par l’Ukip » conjointement avec des partis de l’austérité, qui organise notamment des distributions communes de brochures, etc. C’est une politique désastreuse qui ne peut pas atteindre les travailleurs qui se tournent vers l’Ukip, tandis qu’elle permet au Parti Travailliste d’utiliser en partie ceux qui s’opposent à l’Ukip pour renforcer sa position.

    C’est la colère envers les partis de l’establishment qui a nourri la croissance de l’Ukip. Faire campagne avec le Parti Travailliste et les Lib-Dems contre l’Ukip permettra à l’Ukip de proclamer que les « socialistes » ne sont pas « différents du reste ».

    Si l’Ukip était un parti fasciste, du type d’Aube Dorée en Grèce – avec une force de frappe qui effectue des attaques physiques sur les minorités et les syndiqués – ce serait correct pour les travailleurs d’organiser la défense de tous ceux qui subissent les attaques.

    Et même dans ce cas, la plus importante priorité serait de s’organiser indépendamment autour d’un programme socialiste. Cependant ce n’est pas le caractère de l’Ukip, qui est une force populiste de droite qui se concentre à ce point-ci exclusivement sur des politiques électorales. C’est uniquement l’absence d’un grand parti des travailleurs qui lui a donné la place pour partiellement remplir le vide.

    Malheureusement, jusqu’ici, la majorité des dirigeants de syndicats continuent à appeler à voter pour le parti Travailliste. Pourtant, une importante minorité de délégués syndicaux – dont le syndicat des transports RMT – ont commencé le travail vital de création d’une nouvelle voix pour les travailleurs via la TUSC. Cinquante membres du RMT se sont présentés sur des listes de la TUSC et ont pour objectif de construire sur cette base. C’est une préparation essentielle pour la période à venir, vers les élections générales. Les cyniques se moquent du fait qu’il est impossible de construire une nouvelle force à la gauche du parti Travailliste. Rien de neuf sous le soleil!

    A la fin du 19ème siècle, les pessimistes d’alors crachaient leur mépris sur les tentatives de Kier Hardie et d’autres de créer un nouveau parti des travailleurs à la gauche des Libéraux et des Tories. L’Histoire, cependant, était du côté de ceux qui se sont battus pour construire un parti du travail, tout comme elle est aujourd’hui aux côtés de ceux qui voient que le Parti Travailliste est devenu un autre parti du big business.

    Les dirigeants du Parti Travailliste ont constamment réaffirmé qu’un gouvernement travailliste continuerait avec l’austérité et les coupes dans les dépenses publiques. Quand les travailleurs font des grèves contre l’austérité, le dirigeant travailliste Miliband rejoint le chœur de l’opposition à leur action, menaçant même qu’un gouvernement travailliste envisagerait de durcir les lois déjà hautement répressives contre les syndicats.

    C’est le manque total d’alternative à l’austérité qui est responsable de la terne performance des travaillistes le 22 mai. Tandis qu’ils gagnaient plus de 300 sièges, ces 31% de votes ne sont que deux points au-dessus de ceux de 2013. Ce n’est pas assez pour que le Parti Travailliste ait confiance dans une victoire à l’élection générale.

    Le Parti Travailliste n’a pas réussi à capitaliser

    Les résultats des élections et les enquêtes d’opinion ultérieures ont probablement été suffisants pour assurer à Miliband la poursuite de son leadership, du moins pour l’instant. Sans aucun doute les « ultra-blairistes » en tireront la conclusion que le Parti Travailliste a besoin de se positionner plus vers la droite. Le Chancelier du cabinet fantôme Ed Balls a déjà dit que le parti devait avoir une voix plus forte sur l’immigration. Le carriériste blairiste Alan Milburn et d’autres demandent que Miliband deviennent davantage pro business.

    En réalité, à chaque fois que Miliband a fait des déclarations qui apparaissent comme étant du côté des 99% contre les 1%, ils ont été populaires. Une enquête ComRes faite juste avant le 22 mai a montré que les annonces des travaillistes sur le salaire minimum, la limitation des augmentations de loyers, le gel des prix de l’énergie et l’augmentation du plafond d’imposition ont rendu les électeurs plus enclins à voter pour eux. Cependant, la même enquête a montré aussi que les électeurs – correctement – ne croyaient pas que le Parti Travailliste allait réellement mettre en place ces politiques.

    Un gouvernement travailliste, comme il travaillera pour les intérêts du capitalisme, ne mettra même pas en place les mesures incroyablement modestes qu’il propose actuellement pour améliorer les conditions de vie des travailleurs, à moins qu’il n’y soit forcé, comme n’importe quel autre parti capitaliste le serait, par un mouvement de masse. La tâche de construire une alternative électorale à l’austérité sera urgente, de même que la lutte syndicale pour défendre les conditions de vie des travailleurs.

    Les restrictions salariales continues du secteur public pour une soi-disant reprise sont un problème qui provoque l’envie d’action immédiate. Une action de grève planifiée et coordonnée pour le 10 juillet serait une importante préparation pour les luttes énormes qui seront menées sous le prochain gouvernement.

    Il n’est pas encore possible de deviner ce qui ressortira des élections générales, étant donnée la nature instable des politiques en cette période. Si les travaillistes l’emportent, ce sera dû plus à l’extrême impopularité des Conservateurs et des Libéraux plutôt qu’à l’enthousiasme pour le Labour.
    Une coalition Labour/Libéraux est aussi une issue possible pour les élections générales. Dans un certain sens, cela conviendrait aux dirigeants du Labour qui pourraient utiliser les libéraux comme cache-sexe pour justifier leurs politiques contre la classe des travailleurs. Cependant, après avoir été utilisé de la sorte par les Tories pendant cinq ans, on doute de trouver encore beaucoup de libéraux. Clegg pourrait même être mis de côté dans les mois qui viennent dans une tentative désespérée des Lib-Dems pour limiter l’étendue de leur défaite.

    La chute des Lib-Dems devrait avertir les délégués syndicaux qui se tournent toujours vers le Labour, du destin qui attend les partis qui agissent dans les intérêts de la classe capitaliste en temps de crise économique. Le résultat inévitable est une extrême impopularité dans le meilleur des cas, ou dans le pire, l’oubli, comme cela a été vu en Grèce, en France et dans d’autres pays européens.

    Besoin d’un nouveau parti des travailleurs.

    Il n’est pas possible d’évaluer ce qu’Ukip fera aux élections générales. Cependant il n’est pas exclu qu’il puisse améliorer ses résultats sur leur base locale avec une campagne intensive. Si Ukip parvient à obtenir un ou plusieurs parlementaires, il est possible qu’un certain nombre d’eurosceptiques passent des Tories à Ukip après les élections.

    L’établissement d’une force populiste de droite en Grande-Bretagne – comparable à celles qui existent dans bon nombres de pays européens – serait un développement dangereux dans la politique britannique. La seule façon d’entraver cela est le développement d’un vrai parti de masse de la classe des travailleurs en Grande Bretagne et internationalement.

    Même s’ils sont modestes, les réalisations dans cette élection – particulièrement l’étendue du défi des élections locales de la TUSC – marquent une étape importante sur le chemin vers la construction d’une telle force.

  • Grèce : Syriza en tête aux élections européennes

    Des membres du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) élus à Volos

    Le parti de gauche Syriza est arrivé en tête des élections européennes en Grèce, dépassant même le parti de droite Nouvelle Démocratie, principal parti au pouvoir. Andros Payiatsos, secrétaire général de Xekinima, le parti-frère du PSL en Grèce, revient dans le texte ci-dessous sur la signification de ces résultats ainsi que sur la percée de Xekinima dans la ville de Volos (une importante ville portuaire et industrielle de 144.000 habitants).

    Andros Payiatsos, Xekinima (CIO-Grèce)

    Le parti de gauche grec Syriza est devenu le premier parti du pays, devançant de 3,9% la Nouvelle Démocratie aux élections européennes. Cette différence est toutefois essentiellement due à une perte de soutien pour la Nouvelle Démocratie. Le nombre de suffrages recueillis par Syriza a en effet diminué depuis les élections de juin 2012. Il s’agit d’une perte importante de 138.000 voix, ce qui représente plus de 8% des votes obtenus en 2012.

    Ainsi donc, alors que Syriza “célèbre” sa position de premier parti du pays, les partis de la coalition gouvernementale, la Nouvelle Démocratie et le PASOK (le parti social-démocrate traditionnel), soupirent de soulagement et disent que Syriza ne possède pas un soutien suffisant pour constituer un gouvernement. Syriza a mené campagne autour de l’idée d’utiliser le scrutin européen pour se débarrasser du gouvernement. «Le 25 nous votons, le 26 ils s’en vont » était le mot d’ordre central de la campagne! Mais la coalition gouvernementale n’est pas immédiatement menacée d’effondrement.

    Les sentiments sont très mitigés, en particulier parmi les rangs de Syriza. Les gens sont heureux que Syriza soit devenu le premier parti du pays et soit capable de viser la victoire aux prochaines élections. Mais il est clair que Syriza n’est pas assez fort pour disposer d’un gouvernement majoritaire ou pour provoquer la chute du gouvernement dans l’immédiat, comme souhaité par de nombreuses personnes.

    Aube Dorée

    Un autre facteur qui explique cet enthousiasme très réservé, même parmi la base de Syriza, est le résultat important recueilli par le parti Aube Dorée, près de 9,5% des voix, en dépit du fait qu’Aube Dorée a démontré être un gang meurtrier. La plupart de sa direction est actuellement en garde à vue et le parti est bien connu pour être une organisation nazie, de nombreuses preuves ayant été fournies par les médias et le système judiciaire.

    Cette hausse du soutien électoral pour Aube Dorée s’explique fondamentalement par la profondeur de la crise et par l’absence totale d’issue offerte par les partis de gauche pour sortir de celle-ci.

    Le principal facteur expliquant ces évolutions est le fait que SYRIZA se soit de plus en plus orientée vers la droite au cours de ces deux dernières années et que le KKE (Parti Communiste Grec) et ANTARSYA (une alliance « anticapitaliste de gauche ») aient suivi une politique sectaire en refusant de collaborer avec les autres forces. Cela crée un vide politique dans la société, un vide utilisé par les néo-nazis.

    Ce manque de politiques socialistes audacieuses de la part de Syriza est l’explication de base quant à son incapacité à inspirer et attirer les masses de travailleurs grecs. La baisse du soutien pour Syriza était particulièrement élevée dans les quartiers de la classe ouvrière d’Athènes, du Pirée et de Salonique. Le KKE et ANTARSYA ont également obtenu de faibles scores aux élections européennes – le KKE recevant seulement 6% et ANTARSYA 0,7%.

    “Votez pour la Gauche – Luttez pour faire tomber le gouvernement!”

    Des élections locales se sont déroulées en même temps que les élections européennes en Grèce. Xekinima (la section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL) a présenté une vingtaine de candidats dans différentes villes, district et conseils régionaux, non pas partout où des forces de Xekinima étaient présentes, mais là où existaient des listes ayant un profil de gauche militant ainsi qu’une approche «fédératrice» et ouverte envers les autres forces de Gauche. L’un des slogans que nous avons utilisés le plus fréquemment était «Votez pour la Gauche – Luttez pour faire tomber le gouvernement ». Nous avons expliqué la nécessité de disposer d’un programme socialiste, les insuffisances du programme de Syriza et l’erreur sectaire de la gauche en refusant de collaborer ensemble.

    Dans environ 60% des cas, nous présentions des candidats avec Syriza, dans d’autres, avec Antasya et dans le cas d’un conseil local, avec le parti communiste KKE. Xekinima a été la seule organisation à gauche à se présenter avec tous les partis de gauche dans différentes circonscriptions – alors que les trois principaux partis de gauche refusent de se parler les uns les autres. Inutile de dire que la campagne de Xekinima était une campagne indépendante, basée sur notre propre matériel et nos propres positions politiques.

    Nos résultats ont été très bons. Nous avons en général pu compter sur un bon soutien dans des listes comptant entre 38 candidats et 70 candidats, en fonction de la taille des circonscriptions. Les régions ont une moyenne de 850.000 personnes, les districts peuvent atteindre la taille de 200.000 habitants.

    Les plus grands succès obtenus par Xekinima le furent à Volos, où Xekinima se présentait avec SYRIZA et à Zografou (dans le Grand Athènes) où Xekinima se présentait avec ANTARSYA. Notre camarade Nikos Kanellis a été élu dans un conseil de district de la ville de Volos en ayant reçu le vote de 750 électeurs, ce qui le place au quatrième rang sur 40 candidats. Costas Iatropoulos a été élu au conseil municipal de Volos, avec près 650 votes, ce qui le plaçait en seconde position. Une autre camarade, Marianthi Kypridou, est arrivée en quatrième position à la même élection, avec près de 470 votes. Les résultats officiels ne sont pas encore connus, mais la chance est réelle qu’elle puisse elle aussi intégrer le conseil municipal de Volos.

    Les élections européennes n’ont pas été très bonnes pour Antarsya, mais cette formation a obtenu le score respectable de 2,5% aux élections locales. A Zografou, Xekinima a collaboré avec Antarsya et la liste commune, appelée «Mouvement Zografou » a reçu 4% – un succès qui est dans une large mesure à attribuer à la présence de militants de gauche en général, mais aussi à la présence de Xekinima. Notre camarade Irene Ploumbidi a reçu le plus grand nombre de votes individuels, arrivant première sur les 38 candidats et recevant 15% des votes de la liste « Mouvement Zografou ». Le système de représentation au conseil municipal adopté par le Mouvement Zografou est basé sur un système de rotation, comme il s’agit d’une alliance de différents groupes et forces. Sur cette base, notre camarade Irene sera la première conseillère à remplacer la tête de liste, qui sera le premier à représenter la liste au conseil.

    Ces élections ont constitué la plus grande campagne jamais lancée par Xekinima. Nous avons produit un total de 250.000 tracts diffusés partout. Notre intervention a eu un impact, et nos résultats n’auront pas manqué d’être notés par le reste de la Gauche à travers le pays.

    Xekinima a vendu plus de 1.200 exemplaires de son journal, et a tenu un certain nombre de réunions publiques réussies, environ 20 au total. Nous avons pu élargir notre périphérie et un certain nombre de nouveaux camarades ont rejoint nos rangs.

  • Etat espagnol : un référendum pour la république !

    Socialismo Revolucionario (section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’État espagnol) a appelé à massivement participé aux manifestations du lundi 2 juin pour la république.

    L’abdication de Juan Carlos Ier accentue davantage l’effondrement du régime du de 1978 (date de l’approbation de la nouvelle Constitution dans le processus dit de la “Transition démocratique” qui a mis fin au franquisme, NDT). Cette abdication n’est pas du tout fortuite. Elle fait partie d’une tentative de “deuxième transition” contrôlée par les élites et qui vise à contrôler et contenir les aspirations de tous ceux qui sont à la recherche d’une solution face à la situation de crise subie par la majorité de la classe des travailleurs.

    Socialismo Revolucionario lance un appel à paralyser ce processus, pour occuper toutes les places autour des bâtiments de l’État en une grande clameur pour la tenue d’un référendum sur la monarchie et le modèle de l’État, en tant que point de départ vers la construction d’une république socialiste reconnaissant et respectant la volonté de tous les peuples de l’État espagnol actuel.

    Nous appelons les organisations de la classe de travailleurs, les partis de gauche, les syndicats et les mouvements sociaux à se joindre à l’appel pour ce référendum, en utilisant tout leur pouvoir de mobilisation dans ce sens.

  • Irlande : Ruth Coppinger fait son entrée au Parlement

    Hier, Ruth Coppinger est officiellement entrée au Parlement irlandais (lire notre article au sujet de son élection). Comme c’est de tradition, elle a été félicitée par les autres partis. Joe Higgins, également parlementaire de notre section irlandaise le Socialist Party, a lui aussi accueilli sa collègue de parti. Dans la vidéo ci-dessous, Joe commence à parler à 4:30.

    Plus tard au cours de cette journée, Ruth Coppinger a pris la parole dans un débat parlementaire au sujet du logement. Elle a dénoncé le manque d’investissements publics pour les logements sociaux.

  • Contre le racisme ! Contre le Front National, menons la lutte, tous ensemble !

    Des centaines de lycéens à Rouen, Angers, Rennes etc. ont fait grève et manifesté ces derniers jours en réaction au score du Front National aux élections européennes. 25% pour le parti de Marine Le Pen, «on peut pas laisser passer ça sans réagir». «Ne rien faire, c’est pire que tout et c’est leur laisser la voie libre».

    Tract de la Gauche Révolutionnaires (CIO-France)

    Si le FN a atteint 25%, c’est bien parce que la situation d’une majorité de la population est catastrophique: chômage, salaires insuffisants pour vivre, licenciements… et un gouvernement Hollande-Valls qui parle de continue la même politique d’austérité contre les travailleurs et les plus modestes alors que la fortune des 500 français les plus riches a encore augmenté de 25 % en un an d’après le magazine Challenges ! Une poignée de gens ont des milliards tandis que des millions de gens galèrent pour mener une vie décente. ça ne peut pas continuer comme ça. C’est ça qui fait le lit du FN.

    Comment éteindre la flamme FN ?

    Ce qui fait monter le FN ce sont ces politiques antisociales et l’aggravation des conditions de vie. Si le FN fait un tel score c’est parce que le système est tellement pourri qu’il peut se présenter comme une alternative. Mais le FN est loin d’être un parti anti-système. Il prétend s’opposer « au monde de l’argent » alors que la famille Le Pen est millionnaire. Ses candidats aux européennes sont tous des politiciens qui font carrière comme ceux de certains autres partis, pas du tout des «gens du peuple» comme Marine Le Pen le prétend. Mais le PS et l’UMP?se ressemblent tellement, il y a tellement peu de différences entre la politique de Hollande aujourd’hui et celle de Sarkozy hier qu’une partie de la population croit protester efficacement en votant FN. C’est une illusion, car le FN ne remet absolument pas en cause les raisons même des inégalités, de l’absence d’avenir pour les jeunes.

    Car les causes, elles sont dans le système économique lui même, le capitalisme, qui ne connaît que la loi du profit et de l’exploitation des travailleurs. Notre lutte contre le Front National doit aussi être une lutte contre le capitalisme et les politique d’austérité du gouvernement.
    Contre le racisme, organisons nous !

    Le FN ressort également régulièrement un couplet raciste pour satisfaire le noyau dur de son électorat. L’idée, c’est de tenter de diviser en faisant croire que les responsables de la pauvreté ou du chômage ce seraient des pauvres, ou des chômeurs, qui auraient le tort de ne pas avoir la bonne nationalité… Comme si c’était eux qui étaient responsables des privatisations, des fermetures d’usine, des législations de l’Union Européenne…
    Et sur ce terrain, le FN est largement aidé par les politiques et les déclarations de gens comme Valls, Copé ou autre. Là aussi, contre le racisme, c’est en nous unissant contre le FN, mais aussi contre tous ceux parmi les politiciens qui utilisent le racisme qu’on fera reculer de telles politiques et de telles idées. Nous sommes contre le racisme, le sexisme, l’islamophobie, l’antisémitisme, l’homophobie etc..
    Continuer la lutte !

    Beaucoup de lycéens en manif le disaient : si le FN fait un tel score c’est bien aussi à cause de la politique du gouvernement. On doit continuer à manifester et agir pour montrer au FN et à Marine Le Pen qu’on ne les laissera pas passer. Mais on doit aussi prérarer une lutte d’ensemble, des jeunes, des travailleurs, des chômeurs, hommes ou femmes, quelle que soit leur origine ou leur culture, contre ces politiques qui nous font payer la crise du système capitaliste alors que les riches, les groupes d’actionnaires, les grands patrons, les banques, amassent des milliards.

    Les premières mobilisations contre le FN peuvent permettre que se développe l’idée d’une lutte d’ensemble, pour un véritable emploi, pour le droit de suivre ses études dans des conditions correctes…
    Ce système ne nous offre aucun avenir, refusons d’être une génération sacrifiée. Pour un véritable emploi, une même lutte, celle contre la politique du gouvernement et ce système capitaliste qui ne nous offre aucun avenir !

    Pour mener campagne avec nous contre le racisme et le FN, n’hésite pas à nous contacter !

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