La colÚre contre la violence policiÚre alimente la « Révolution des Parapluies » spontanée et le mouvement de grÚve qui commence
Par Vincent Kolo, chinaworker.info
Ce fut le weekend qui a tout changĂ© Ă Hong Kong. La rĂ©sistance populaire de masse en rue, jour et nuit, avec des rassemblements massif de 100 000 Ă jusque 180 000 personnes, avec la jeunesse et une grĂšve Ă©tudiante d’une semaine comme fer de lance, a forcĂ© le gouvernement non-Ă©lu de Hong Kong et les milliers de policiers anti-Ă©meute lourdement armĂ©s Ă battre en retraite.
Les mĂ©dias du monde entier, saisissant la nature sans-prĂ©cĂ©dent de ces Ă©vĂ©nements, parlent « d’impasse historique ». Avec les manifestations de masse qui continuent Ă grossir et Ă ressentir une Ă©norme confiance en elles depuis la dĂ©faite de l’attaque de la police dimanche, le mouvement de Hong Kong reprĂ©sente, selon les mots d’Associated Press, « une Ă©norme rĂ©sistance » au programme anti-dĂ©mocratique du rĂ©gime de PĂ©kin Ă Hong Kong et en Chine.
L’assaut vicieux de la police ce dimanche 28 septembre a choquĂ© et mis en colĂšre toute la sociĂ©tĂ©, Ă une Ă©chelle jamais vue auparavant. C’est la crise politique la plus sĂ©rieuse Ă Hong Kong depuis son retour sous l’emprise Chinoise en 1997. Il y a certaines caractĂ©ristiques de situation prĂ©-rĂ©volutionnaire, avec un gouvernement dans une crise profonde ayant subi une perte de contrĂŽle et d’autoritĂ©.
Les institutions d’Etat â surtout la police â suscitent la mĂ©fiance et le mĂ©pris gĂ©nĂ©ral. La majoritĂ© de la population de Hong Kong n’a plus confiance en la faible « autonomie » du territoire en tant que spĂ©ciale en Chine ou la considĂšrent comme une imposture.
Cependant ce mouvement est presque entiĂšrement sans organisations, sans programme ni direction, reproduisant le modĂšle qu’on a pu voir dans des mouvements de contestation massifs similaires partout dans le monde. Il y a un sentiment anti-parti trĂšs puissant dans les manifestations, et alors que les partis d’opposition dĂ©mocratiques bourgeois continuent Ă produire des dĂ©clarations qui les identifient au mouvement, monopolisant la plupart des interviews des mĂ©dias, ces partis sont presque entiĂšrement absents sur le terrain. Alors que ce modĂšle « spontané » s’est montrĂ© plus qu’Ă la hauteur de la tĂąche de dĂ©clencher le mouvement en rue, il y a besoin de plus : des Ă©tapes pour organiser, construire des comitĂ©s de grĂšve dĂ©mocratiques et des comitĂ©s d’occupation, et Ă©tablir un programme clair des revendications pour faire avancer la lutte et vaincre le programme anti-dĂ©mocratique du gouvernement.
Une question cruciale est le besoin d’Ă©tendre le mouvement au-delĂ de la frontiĂšre, en faisant appel aux travailleurs et aux jeunes de la Chine continentale Ă rejoindre la lutte contre la dictature Ă parti unique (le PCC) chinoise. Tant que le PCC dirige, il est clair qu’il n’y aura aucune possibilitĂ© d’Ă©lections dĂ©mocratiques Ă Hong Kong â l’objectif principal du mouvement â et que seul le renversement du rĂ©gime peut ouvrir cette voie. Cette tĂąche requiert de plus grandes forces que les seules masses de Hong Kong ne peuvent rassembler. PlutĂŽt que d’appeler l’administration amĂ©ricaine ou l’ancien colonisateur britannique en soutien, comme le font les organisations pan-dĂ©mocratiques (pour les capitalismes amĂ©ricain et britannique, les accords financiers avec la Chine l’emportent toujours sur la dĂ©mocratie et les droits de l’Homme), le mouvement de protestation doit chercher des alliĂ©s parmi les travailleurs et le jeunes de base, en Chine et dans le monde entier.
Révolution des Parapluies
Le mouvement a Ă©tĂ© surnommĂ© « RĂ©volution des Parapluies » sur les rĂ©seau sociaux, en rĂ©fĂ©rence aux parapluies inversĂ©s utilisĂ©s par les manifestants pour se protĂ©ger des gaz lacrymogĂšnes et en particulier du gaz poivre. Le dimanche 28 septembre, la police a lancĂ© vague aprĂšs vague d’attaques au gaz lacrymo â 87 fois selon leur propre dĂ©claration â dans une tentative de nettoyer la manifestation autour du quartier gĂ©nĂ©ral du gouvernement Ă Admiralty. Le gaz lacrymogĂšne n’avait pas Ă©tĂ© utilisĂ© contre les manifestants de Hong Kong depuis 1967, sous l’empire colonial Britannique (il a Ă©tĂ© utilisĂ© par la police en 2005 dans les manifestations contre l’OMC, mais la composition de ces manifestations Ă©tait surtout « internationale »).
Le lundi soir, 29 septembre, une foule massive atteignant environ 180 000 personnes s’Ă©tait rassemblĂ©e dans 3 endroits autour de Hong Kong. Quelques barricades sporadiques avaient Ă©tĂ© jetĂ©es en travers des principales routes, et dans la nuit, la ConfĂ©dĂ©ration des Syndicats de Hong Kong avait lancĂ© un appel à « la grĂšve gĂ©nĂ©rale ». MĂȘme si c’est un dĂ©veloppement extrĂȘmement important (Ă nouveau, l’annonce d’une grĂšve politique est sans-prĂ©cĂ©dent Ă Hong Kong, et les partisans du CIO, Socialist Action (section-soeur du PSL), Ă©taient les seuls Ă le prĂ©coniser), la participation des travailleurs Ă cette grĂšve est Ă ce stade assez limitĂ©e.
Les Ă©tudiants, de plus en plus rejoints par les Ă©coliers qui ont fait face Ă une Ă©norme pression et aux menaces autoritĂ©s des Ă©coles, ont reconduit la grĂšve de la semaine derniĂšre, avec des dĂ©brayages et des sit-in Ă une Ă©chelle encore plus grande. La rapiditĂ© des Ă©vĂ©nements est telle que la principale prĂ©occupation du mouvement est maintenant de demander la dĂ©mission du Chef de l’ExĂ©cutif Chun-Ying (CY) Leung, une personnalitĂ© dĂ©jĂ dĂ©testĂ©e dont le rĂŽle de cerveau de la rĂ©pression de ce week-end ne fait que s’ajouter Ă la liste de ses crimes.
RĂŽle de la jeunesse
Ce n’est pas une crise seulement pour l’Ă©lite dirigeante de Hong Kong. Par la brutalitĂ© crasse, dans une tentative de montrer « une main ferme » contre les manifestations pour la dĂ©mocratie, le gouvernement â sous la pression de PĂ©kin et pour lui dĂ©montrer sa loyautĂ© â a dĂ©clenchĂ© ce qui est potentiellement le plus grand challenge Ă la dictature du PCC en un quart de siĂšcle.
« C’est dĂ©jĂ plus gros que tout ce Ă quoi s’attendaient les autoritĂ©s de PĂ©kin et Hong Kong », commente Larry Diamond de Stanford University dans le New York Times. « Ils n’ont pas de stratĂ©gie pour dĂ©samorcer ça pacifiquement, parce que cela demanderait des nĂ©gociations, et je ne pense pas que le prĂ©sident Xi Jinping le permettrait », a-t-il ajoutĂ©.
Sans surprise, la Chine a renforcé ses contrÎles sur internet, en bloquant les recherches en lignes sur des mots comme « gaz lacrymogÚne » et « occuper » et en supprimant Instagram, qui était utilisé pour partager les images des manifestations de Hong Kong en Chine.
Il est extrĂȘmement significatif que ce mouvement, comme beaucoup d’autres dans le monde entier, a commencĂ© avec la jeunesse et en particulier avec la grĂšve Ă©coliĂšre qui a commencĂ© le 22 septembre. Sur la majeure partie des deux derniĂšres annĂ©es, les partisans et membres Ă©tudiantsd’Action Socialiste ont Ă©tĂ© seuls Ă prĂ©coniser une grĂšve des Ă©coles de toute la ville, dans l’idĂ©e que cela pourrait dĂ©clencher des grĂšves parmi les travailleurs, comme une arme-clĂ© dans la lutte pour la dĂ©mocratie. Cette perspective a Ă©tĂ© confirmĂ©e presque jusqu’au dernier dĂ©tail par les Ă©vĂ©nements de la semaine passĂ©e.
Les Ă©normes manifestations et occupations actuelles ont Ă©voluĂ© Ă partir de la grĂšve Ă©tudiante d’une semaine, Ă laquelle ont participĂ© prĂšs de 13 000 Ă©tudiants. Ils ont Ă©tĂ© rejoints par environ 1 500 Ă©coliers, dont certains n’ont que 12 ou 13 ans, le vendredi 26 septembre. Vendredi soir, un groupe de manifestants Ă©tudiants a rĂ©ussi Ă rompre le cordon autour du « Civic Square » et a commencĂ© Ă l’occuper. C’est en thĂ©orie un lieu de manifestation public, devant le quartier gĂ©nĂ©ral du gouvernement, qui a Ă©tĂ© entourĂ© de barriĂšres par la police en juillet, en anticipation des manifestations Occupy.
Environ 80 Ă©tudiants et autres manifestants ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s vendredi et samedi, la police utilisant du gaz poivre et des tactiques autoritaires. L’animateur du groupe Ă©tudiant Scholarism, Joshua Wong, 17 ans, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et en garde Ă vue pendant 40 heures, pour ĂȘtre relĂąchĂ© sans charges.
Au dĂ©but cependant, la police a annoncĂ© que Wong serait inculpĂ© de 3 charges dont la lourde charge d’avoir « attaquĂ© la police ». Les arrestations d’activistes Ă©tudiants, et la violence policiĂšre excessive, a fait jailllir l’Ă©tincelle des mobilisations de masse de ce week-end.
Menace d’escalade
Au plus haut point, dimanche, 120 000 personnes ont protestĂ© contre la rĂ©pression policiĂšre envers les Ă©tudiants. MĂȘme aprĂšs les premiĂšres attaques au gaz dimanche soir, environ 50 000 sont restĂ©s face aux rangĂ©es de policiers anti-Ă©meutes. Des rapports sont parus, ensuite reniĂ©s, selon lesquels la police se prĂ©parait Ă utiliser des balles en caoutchouc et Ă amener des voitures blindĂ©es Ă©quipĂ©es de canons Ă son. Dans une situation aussi chaotique, il est difficile de savoir s’il s’agit de fausses rumeurs, peut-ĂȘtre dĂ©libĂ©rĂ©ment rĂ©pandues, ou si ces rapports Ă©taient rĂ©els mais que le gouvernement et les chefs de la police a hĂ©sitĂ© et les a retirĂ©s. Les rapports ont cependant Ă©tĂ© pris au sĂ©rieux par les dirigeants du mouvement Occupy Central (OC), qui, il faut le souligner, n’ont jouĂ© aucun rĂŽle dans la grĂšve Ă©tudiante ni dans les mobilisations de ce week-end. Il serait plus juste de dire qu’ils se sont « parachutĂ©s » eux-mĂȘme dans les manifestations de façon Ă proclamer leur rĂŽle dirigeant une fois que l’Ă©chelle du mouvement ne faisait plus aucun doute.
Dans la nuit de dimanche, alors que les rumeurs sur les balles en caoutchouc et les voitures blindĂ©es circulaient, le dirigeant de OC Chan Kin-man a appelĂ© les manifestants Ă Admiralty Ă se retirer. « C’est une question de vie ou de mort », disait-il. MĂȘme les dirigeants la FĂ©dĂ©ration des Ătudiants ont appelĂ© les manifestants Ă quitter les lieux, ce qui a Ă©tĂ© ouvertement critiquĂ© par Longs-Cheveux Leung Kwok Hung de la Ligue des Sociaux-DĂ©mocrates, qui a appelĂ© les manifestants Ă tenir leur position.
Alors que la plupart des manifestants ont Ă©vacuĂ© le lieu principal de protestation Ă Admiralty, de nouvelles occupations sont apparues dans deux autres endroits de la ville, avec environ 3 000 personnes se rassemblant Ă Mong Kok, fermant Nathan Road, la principale artĂšre Ă travers Kowloon. « Occupy Mong Kok » est encore en cours Ă l’heure ou nous Ă©crivons, avec environ 30 000 personnes qui si sont rassemblĂ©es dans la nuit de lundi. D’autres ont campĂ© toute la nuit Ă Causeway Bay, un autre quartier d’affaires et de commerce. L’attaque de la police n’a donc pas rĂ©ussi Ă disperser et rĂ©primer le mouvement Occupy comme elle l’espĂ©rait. Au lieu de cela, les manifestants ont « mĂ©tastasé » – en rĂ©ponse aux tactiques de la police â en des occupations multiples, ce qui prĂ©sente un dĂ©fi bien plus grand Ă la police.
Ce dĂ©nouement reprĂ©sente une victoire pour les manifestants qui ont surmontĂ© et rĂ©sistĂ© à « la dĂ©monstration de force massive » de la police, comme le dĂ©crit Willy Lam, un commentateur libĂ©ral. La police de Hong Kong avait Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e (dans les moindres dĂ©tails) depuis deux ans, depuis la premiĂšre fois que OC a Ă©tĂ© annoncĂ©, Ă briser les occupations. Leur tĂąche a Ă©tĂ© facilitĂ©e par les reports et tergiversations rĂ©pĂ©tĂ©es des dirigeants de OC. Cela impliquait la transformation complĂšte de la police en force para-militaire, avec de nombreuses rĂ©pĂ©titions pour durcir la police et en faire un outil politique contre la lutte dĂ©mocratique. Mais malgrĂ© cela et le manque d’une organisation cohĂ©rente au sein des manifestations Ă ce stade, l’attaque de la police a Ă©chouĂ© face Ă la rĂ©sistance opiniĂątre et hĂ©roĂŻque.
La fin des illusions
C’est la deuxiĂšme fois en un mois que les puissantes illusions construites par l’Ă©lite dominante sur des dĂ©cennies, sous la domination britannique puis chinoise, ont Ă©tĂ© Ă©crasĂ©es, ce qui montre la profondeur de la crise actuelle. La premiĂšre occasion, le 31 aoĂ»t, Ă©tait la dĂ©cision du faux « parlement » non-dĂ©mocratique chinois, l’AssemblĂ©e Nationale Populaire (ANP), qui a anĂ©anti les espoirs populaires d’Ă©lections libres du prochain Chef de l’ExĂ©cutif. Cette fois-ci, c’est l’illusion que les Forces de Police de Hong Kong – « les meilleures en Asie » – qui ont explosĂ© littĂ©ralement en une nuit. MĂȘme Fung Wai-Wah, le prĂ©sident du syndicat des enseignants trĂšs « modĂ©ré », a dĂ©clarĂ© « la police s’est faite l’ennemie du peuple ».
Significativement, l’un des principaux slogans scandĂ©s envers la police par les manifestants depuis les attaques de dimanche est « la police, en grĂšve ! » C’est un appel Ă ce que la police refuse les ordres, ce qui pose sans doute de nouveaux problĂšmes aux commandants de police, car le moral est entaillĂ© et ils sont forcĂ©s de revoir complĂštement leurs stratĂ©gies.
La destruction d’illusions vieilles de dĂ©cennies dans l’impartialitĂ© de l’Etat et dans « l’Etat de droit » sacrĂ© Ă Hong Kong rĂ©sulte de la position de plus en plus dure, rĂ©pressive et rigide du PCC, qui est Ă son tour le reflet de la crise qui s’approfondit au sein de la dictature. Le PCC ressemble Ă une machine Ă une seule viterre : la rĂ©pression. Le rĂ©gime Ă©tant plus enclin Ă supprimer que d’installer des « amortisseurs » sous forme de rĂ©formes politiques limitĂ©es demandĂ©es par les libĂ©raux bourgeois, les perspectives politiques pour la Chine vont de plus en plus vers une explosion sociale ou une sĂ©rie d’explosions. Vers des soulĂšvements rĂ©volutionnaires, en d’autres mots, ce dont nous sentons un arriĂšre-goĂ»t Ă Hong Kong.
Cela se voit trĂšs explicitement dans la rĂ©pression dâĂtat de plus en plus forte dans la rĂ©gion Ă majoritĂ© Musulmane de l’Ouest de la Chine, le Xinjiang, avec des centaines de personnes tuĂ©es cette annĂ©e dans des affrontements avec les forces dâĂtat et la dĂ©cision rĂ©cente d’interdire de porter la barbe dans les bus dans certaines parties de la rĂ©gion ! La semaine derniĂšre, un soi-disant tribunal a condamnĂ© le professeur musulman OuĂŻgour Ilham Tothi Ă une peine de prison Ă vie de facto pour « sĂ©paratisme » ; alors que Tothi est vu comme un critique modĂ©rĂ© du rĂ©gime chinois, prĂ©conisant les rĂ©formes plutĂŽt que la rĂ©volution.
Il est probable que le rĂ©gime de Hong Kong a fait tomber l’Ă©chelle sur laquelle se tenait les dirigeants bourgeois pan-dĂ©mocratiques « modĂ©rĂ©s », qui ne voulaient rien de plus qu’une invitation Ă des nĂ©gociations pour des changements Ă©lectoraux. Les « modĂ©rĂ©s » Ă©taient prĂȘts Ă avaler la plupart des rĂšgles et contrĂŽles anti-dĂ©mocratiques de PĂ©kin en Ă©change de concessions mineures, mais PĂ©kin Ă refusĂ©.
« Un pays, deux systÚmes » sous pression
Cette ligne dure Ă©rode rapidement ce qui reste de tolĂ©rance envers le rĂ©gime, Ă Hong Kong par exemple, oĂč beaucoup avaient achetĂ© l’idĂ©e que la ville pourrait coexister en tant qu’enclave relativement dĂ©mocratique dans une Chine autoritaire. Les partisans du CIO Ă Hong Kong et en Chine ont depuis longtemps expliquĂ© que ce n’Ă©tait pas possible ; que soit la lutte pour la dĂ©mocratie s’Ă©tendrait Ă toute la Chine â avec l’Ă©tincelle initiale venant assez probablement des mouvements Ă Hong Kong â aboutissant au renversement de la dictature, soit la dictature chercherait de plus en plus Ă fermer l’espace dĂ©mocratique de Hong Kong. C’est la dynamique que nous voyons aujourd’hui.
Un sondage rĂ©cent dans le South China Morning Post publiĂ© avant le mouvement de masse actuel a montrĂ© que 53 % des habitants de Hong Kong n’ont maintenant plus confiance en la formule « un pays, deux systĂšmes » (qui permet Ă Hong Kong un certain degrĂ© d’autonomie) contre 37% qui ont l’opinion opposĂ©e. Un effondrement depuis les 76% qui avaient foi en l’arrangement « un pays, deux systĂšmes » en 2007. Comme nous l’avions expliquĂ© dans les rapports prĂ©cĂ©dents, les sentiments « sĂ©paratistes » de Hong Kong et le soutien Ă l’indĂ©pendance vis-Ă -vis de la Chine vont inĂ©vitablement augmenter en rĂ©sultat des politiques actuelles de la dictature.
Mais PĂ©kin, en particulier sous Xi Jinping, craint de perdre le contrĂŽle â en Chine et pas seulement Ă Hong Kong â mĂȘme en n’ouvrant qu’une seule fenĂȘtre ou porte vers les « élections libres » sur le soi-disant modĂšle occidental. Il veut non seulement mettre un frein au processus dĂ©mocratique de la ville, mais aussi l’inverser, imposant un contrĂŽle politique encore plus grand sur la ville.
La dĂ©cision du ANP en aoĂ»t n’est qu’un Ă©lĂ©ment du plan qui vise Ă emprisonner la lutte pour la dĂ©mocratie de Hong Kong. En plus de militariser la police et de contrĂŽler encore plus les mĂ©dias locaux, ce plan va rĂ©duire les pouvoirs le la lĂ©gislature largement impuissante de Hong Kong et transfĂ©rer plus de contrĂŽle, sur le budget par exemple, au prochain Chef de l’ExĂ©cutif « élu par le peuple » sous le faux systĂšme Ă©lectoral dessinĂ© par la dĂ©cision de l’ANP. C’est ce grand projet d’amener Hong Kong encore plus sous le systĂšme autoritaire qui a foncĂ© dans le mur de l’opposition de masse dans les derniers jours.
Soutien massif
Le plan du gouvernement pour Ă©craser et discrĂ©diter « OC », et de cette façon Ă©carter la tempĂȘte de protestations contre les propositions Ă©lectorales non-dĂ©mocratiques de PĂ©kin, est maintenant en lambeaux. MalgrĂ© la propagande massive contre l’occupation, et les horribles avertissements contre le « chaos » et la « violence », il est Ă©vident quel cĂŽtĂ© Ă gagnĂ© la bataille pour le soutien du public dans les Ă©vĂ©nements de ce week-end.
Le South China Morning Post a rapportĂ© que des employĂ©s de bureau en route vers leur travail lundi matin avaient applaudi les Occupants Ă Causeway Bay. Le journal cite un comptable qui disait que le gouvernement avait « sous-estimĂ© le pouvoir du peuple ». Il y a beaucoup de rapports de passants apportant de l’eau et de la nourriture et montrant leur soutien.
L’Ă©norme foule qui est sortie lundi soir et les masses scandant « A bas le Chef ExĂ©cutif Leung » montrent oĂč le mouvement en est. Les premiers frĂ©missements de la classe ouvriĂšre, qui n’a jusqu’Ă maintenant pas encore fait son entrĂ©e en tant que force distincte, organisĂ©e et indĂ©pendante dans le mouvement pour la dĂ©mocratie, est pour les socialistes le plus significatif de tous les dĂ©veloppements. MĂȘme si la rĂ©ponse Ă l’appel Ă la grĂšve a Ă©tĂ© mitigĂ©e, reflĂ©tant la faiblesse numĂ©rique des syndicats Ă Hong Kong sur une longue pĂ©riode historique, des groupes importants ont quand mĂȘme cessĂ© le travail dans leur colĂšre contre la rĂ©pression policiĂšre. Cela incluait environ 200 ouvriers de l’usine de Coca-Cola Ă Sha Tin, les travailleurs de l’eau, les conducteurs de bus, des employĂ©s de banque et des professeurs.
Occupy Central supplanté
Dans cette lutte, le mouvement « Occupy Central » ĂągĂ© de 2 ans n’est rien de plus qu’une note en bas de page, un plan qui n’a jamais Ă©tĂ© mis en pratique et a depuis Ă©tĂ© mis de cĂŽtĂ© par la « rĂ©volution des parapluies » improvisĂ©e par en-bas. Comme nous l’avons montrĂ© dans nos critiques des dirigeants de OC, leur vision a toujours Ă©tĂ© pour des manifestations plus petites et surtout symboliques, d’un millier de participants, disant mĂȘme au dĂ©partemen que les jeunes ne devraient pas prendre part Ă l’occupation. Tous les aspects de leur plan rĂ©sonnaient avec la peur de « l’action radicale » et de la spontanĂ©itĂ©. La rĂ©alitĂ© a renversĂ© cela.
Donc, alors qu’une partie des mĂ©dias capitalistes â et nous pouvons comprendre pourquoi â continue de prĂ©senter les dirigeants de OC comme les initiateurs du mouvement de masse actuel, ce n’est pas du tout le cas. Le mouvement actuel s’est dĂ©veloppĂ© indĂ©pendamment des dirigeants de OC qui sont restĂ©s sur le cĂŽtĂ©, ne jouant un rĂŽle ni dans les grĂšves Ă©tudiantes ni dans la premiĂšre vagues de manifestations contre la violence policiĂšre. Cela n’a changĂ© que tĂŽt le dimanche matin, 28 septembre, quand le mouvement de masse Ă©tait dĂ©jĂ Ă©tendu et que les dirigeants de OC se sont retrouvĂ©s à « courir aprĂšs le bus ».
Comme Action Socialiste l’expliquait au commencement de OC en 2013, tout en supportant l’appel Ă une occupation de masse, OC Ă©tait aussi une tentative des dirigeants pan-dĂ©mocratiques « modĂ©rĂ©s » de reconstruire leur autoritĂ© endommagĂ©e dans la lutte dĂ©mocratique, en particulier chez les jeunes et beaucoup de militants, et de se positionner eux-mĂȘme Ă la tĂȘte de la confrontation sur la rĂ©forme Ă©lectorale. Alors que l’idĂ©e d’occupation correspondait Ă l’ambiance populaire pour une lutte plus radicale pour obtenir la dĂ©mocratie, le but des pan-dĂ©mocrates « modĂ©rĂ©s » Ă©tait d’utiliser l’appellation « OC » pour bloquer les initiatives plus radicales par en-bas. Les « modĂ©rĂ©s » qui sont proches politiquement de la direction de OC, et qui jusqu’au mois dernier cherchaient encore un compromis avec PĂ©kin, ont souffert d’une grosse perte Ă©lectorale en faveur des candidats pro-dĂ©mocratie plus radicaux dans les derniĂšres annĂ©es en rĂ©sultat de leurs trahisons et des compromis pourris avec la dictature, en particulier pendant les prĂ©cĂ©dentes rĂ©formes Ă©lectorales en 2010.
« Les dirigeants de OC ont hĂ©sitĂ© et reportĂ© trop de fois », dit Sally Tang Mei-Chingd’Action Socialiste. « Quand [le dirigeant de OC] Benny Tai Yiu-Ting est venu aux manifestations Ă©tudiantes, aprĂšs deux jours de rĂ©sistance face Ă la police, et a dit qu’il annonçait le dĂ©but d’Occupy Central, beaucoup de gens l’ont huĂ© et ont mĂȘme commencĂ© Ă quitter les lieux par mĂ©contentement ».
Sur presque toutes les questions â le timing, la composition, la stratĂ©gie, pour ne pas parler de leur programme « modĂ©ré » trĂšs limitĂ© â les dirigeants de OC Ă©taient dĂ©synchronisĂ©s de la rĂ©alitĂ© et de l’humeur des masses. MĂȘme leur choix de l’endroit, Central, a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© par le dĂ©veloppement rĂ©el de la lutte. Ce mouvement est plutĂŽt « Occupy Decentral » – adoptant consciemment un caractĂšre non-concentrĂ© dans divers endroits pour dĂ©jouer les plans de la police. Le mouvement actuel a Ă©mergĂ© par en-bas, par les manifestants qui ont endurĂ© les attaques de la police, plutĂŽt que par les « dirigeants » auto-proclamĂ©s.
Action Socialiste a montrĂ© que ce dont ce mouvement a besoin, mais qui fait encore tristement dĂ©faut, est une direction dĂ©mocratiquement Ă©lue pour les manifestations de masse, un comitĂ© d’action pour dĂ©cider de la stratĂ©gie et des tactiques, ouvert Ă tous les groupes, partis et syndicats, mais sans qu’un seul groupe essaie d’imposer son monopole.
Un nouveau Tiananmen?
Beaucoup de gens ont Ă©tabli des parallĂšles entre les Ă©vĂ©nements de ce week-end et la lutte pour la dĂ©mocratie en 1989 en Chine, et la rĂ©pression brutale qui a suivi. Dans nos articles prĂ©cĂ©dents, nous avons explorĂ© la question de jusqu’oĂč le rĂ©gime chinois Ă©tait prĂȘt Ă aller pour bloquer la revendication pour des Ă©lections libres Ă Hong Kong. Il y a une lutte de pouvoir trĂšs acĂ©rĂ©e et potentiellement explosive au sein de la dictature du parti unique PCC. Xi Jinping peut difficilement se permettre de paraĂźtre faible ou de ne pas savoir manier une crise politique Ă Hong Kong. Cela pourrait dĂ©clencher une contre-attaque sur la position de Xi par les « groupes d’intĂ©rĂȘts (vested interests) » et les « tigres » (hauts fonctionnaires) qui ont Ă©tĂ© visĂ©s par des purges ces deux derniĂšres annĂ©es.
En mĂȘme temps, la concentration d’encore plus de pouvoirs dans les mains de Xi, contrairement aux 30 derniĂšres annĂ©es ou plus de dictature « de groupe », va inĂ©vitablement lui faire porter le chapeau â sans personne derriĂšre qui se cacher â quand les politiques du rĂ©gime manquent spectaculairement leur cible, comme en ce moment Ă Hong Kong. Hong Kong constitue Ă prĂ©sent un Ă©norme dilemme pour Xi et sa tentative de consolider son contrĂŽle au sein du rĂ©gime. Comme Edward Wong et Chris Buckley le notent dans le New York Times : « ⊠MĂȘme de modestes concessions [aux manifestants de Hong Kong] pourraient envoyer des signaux Ă travers la frontiĂšre, montrant que les manifestations de masse donnent des rĂ©sultats â un soupçon de faiblesse que M. Xi, un dirigeant qui exsude une auto-assurance imperturbable, paraĂźt dĂ©terminĂ© Ă Ă©viter, selon les analystes de la Chine continentale. Et il est improbable que les petits compromis apaisent beaucoup des habitants de Hong Kong qui ont rempli les rues ».
Dans sa dĂ©cision en aoĂ»t, le PCC a jetĂ© le gant, balayant mĂȘme les revendications minimales des pan-dĂ©mocrates « modĂ©rĂ©s » et calculant qu’il pourrait contenir ou Ă©craser le dĂ©fi qui paraissait Ă ce moment-lĂ Ă©maner de la timide direction de OC. Mais comme nous l’avons vu, et comme les socialistes avaient averti que c’Ă©tait de plus en plus une possibilitĂ©, le mouvement actuel a Ă©clatĂ© sans et malgrĂ© les dirigeants « modĂ©rĂ©s », et en partie du Ă l’intransigeance de PĂ©kin.
La tentative initiale de rĂ©pression de masse a explosĂ© Ă la figure du gouvernement (comme plusieurs des boites de gaz lancĂ©es par la police). Cela force CY Leung et les forces dâĂtat locales Ă rester en arriĂšre pour le moment. Lundi, selon le Financial Times, le gouvernement a annoncĂ© le retrait des troupes anti-Ă©meutes des rues (mĂȘme si cela ne s’est rĂ©vĂ©lĂ© qu’en partie vrai).
TĂŽt lundi matin, les « bons flics » du dĂ©partement des relations publiques de la police ont Ă©tĂ© envoyĂ©s pour nĂ©gocier avec les manifestants, leur demandant « gentiment » si les routes pouvaient ĂȘtre laissĂ©es ouvertes au trafic, comme si rien ne s’Ă©tait passĂ© la veille ! Dans l’occupation de Mong Kok et Causeway Bay, il y n’y a actuellement presque aucune prĂ©sence policiĂšre, alors que sur le terrain du gouvernement Ă Admiralty, les manifestants font toujours face Ă des rangĂ©es de policiers.
MĂȘme le mĂ©ga feu d’artifice lancĂ© du port de Hong Kong pour cĂ©lĂ©brer le 65Ăšme anniversaire de la fondation de la RĂ©publique Populaire de Chine, le 1er octobre, a Ă©tĂ© annulĂ© par peur des manifestations. Ce n’est qu’un avant-goĂ»t de la façon dont la crise politique actuelle Ă Hong Kong peut rebondir sur Xi Jinping et crever l’image triomphante qu’il veut promouvoir.
Le Global Times de Chine, porte-parole fanatique du gouvernement, a publiĂ© un Ă©dito en anglais disant : « les activistes radicaux sont condamnĂ©s ». Sur le site internet en chinois du journal, un article a Ă©tĂ© supprimĂ© qui disait que la Police ArmĂ©e du Peuple, la force anti-Ăšmeute et anti-terroriste chinoise, pourrait assister la police de Hong Kong pour Ă©craser les manifestations ; « Le soutien des forces armĂ©es pourrait rapidement restaurer la stabilité » Ă Hong Kong, disait-il. Que le rĂ©gime fasse taire de tels propos pour le moment indique que mĂȘme Ă PĂ©kin â oĂč il y a des signes de « dĂ©connexion » et d’un faible rapport aux rĂ©alitĂ©s du terrain, en particulier envers Hong Kong, mais pas seulement â on reconnaĂźt maintenant qu’une crise politique explosive a Ă©tĂ© créée et qu’il faut s’avancer prudemment.
MĂȘme les 5000 unitĂ©s de l’ArmĂ©e Populaire de LibĂ©ration (APL) stationnĂ©es Ă Hong Kong ne seraient pas nĂ©cessairement suffisantes à « restaurer l’ordre », c’est Ă dire Ă porter un coup dĂ©cisif aux manifestants, en particulier avec le caractĂšre de plus en plus dĂ©centralisĂ© du mouvement. DĂ©ployer des troupes chinoises risquerait d’embraser un contre-coup politique encore pire. Pour le rĂ©gime chinois et l’establishment capitaliste de Hong Kong, la garnisonde l’APL a un rĂŽle dissuasif, une menace plutĂŽt qu’une intention sĂ©rieuse.
Cela ne veut pas dire que les troupes de l’APL ne vont jamais ĂȘtre utilisĂ©es, ni le projet de renforts de l’autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre, dans le cas d’une crise et de scissions entre l’appareil dâĂtat local de Hong Kong et les forces de police. A court terme cependant, cela est peu probable. La tactique du gouvernement dans les prochains jours, comme Ă Taiwan pendant le « mouvement des tournesols » plus tĂŽt cette annĂ©e, va ĂȘtre d’utiliser des gangsters payĂ©s et des « groupes de volontaires » pro-PCC pour servir de provocateurs pour dĂ©clencher des affrontements qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s afin de discrĂ©diter le mouvement et fournir un prĂ©texte pour une nouvelle rĂ©pression par la police.
âA bas CY!â
MĂȘme si la situation change extrĂȘmement vite, avec des variations aiguĂ«s et des changements possibles, il semble maintenant que le rĂ©gime va se retenir d’envoyer une nouvelle vague de rĂ©pression, et probablement offrir des concessions, peut-ĂȘtre en sacrifiant un haut-fonctionnaire impopulaire (comme il l’a dĂ©jĂ fait auparavant) de façon Ă gagner du temps et Ă laisser passer la crise.
Il n’est pas exclu que CY soit forcĂ© de se retirer pour permettre de restaurer « la stabilité » Ă Hong Kong, mĂȘme si son dĂ©part face au mouvement de protestation de masse sera d’un Ă©norme coĂ»t Ă la fois pour le rĂ©gime chinois et de Hong Kong. Cela augmenterait Ă©normĂ©ment la confiance du mouvement pour la dĂ©mocratie et justifierait l’idĂ©e de rĂ©sistance de masse audacieuse. L’appel Ă la destitution de CY est maintenant la principale prĂ©occupation et revendication du mouvement de masse. MĂȘme les dirigeants de OC ont appelĂ© Ă la rĂ©signation du Chef de l’ExĂ©cutif, reflĂ©tant la pression de la colĂšre de masse qu’ils ressentent en ce moment. Dans la nuit de lundi, CY a produit une dĂ©claration disant qu’ils « ne ferait pas de compromis » – mais Ă mesure que la crise se prolonge, des scissions ouvertes vont Ă©merger dans le camp du gouvernement, submergĂ© par la pression.
Action Socialiste a Ă©tĂ© active tout au long du mouvement et joue un rĂŽle important dans l’organisation de grĂšves parmi les Ă©coliers du secondaire Ă travers la Citywide School Strike Campaign. Action Socialiste explique que la dĂ©mocratie authentique ne peut ĂȘtre obtenue que par la liaison des manifestations de masse Ă Hong Kong avec les soulĂšvements rĂ©volutionnaires en Chine, oĂč la classe ouvriĂšre gigantesque est la force la plus importante pour changer la sociĂ©tĂ© et vaincre la dictature. La lutte pour la dĂ©mocratie ne peut ĂȘtre gagnĂ©e dans les limites du capitalisme, qui partout, y compris dans les « dĂ©mocraties occidentales » prĂ©conisĂ©es par les dirigeants pan-dĂ©mocrates, signifie le contrĂŽle des politiques par les milliardaires non-Ă©lus et les grandes corporations. Le capitalisme signifie la dictature, que ce soit par des rĂ©gimes autoritaires ou par les marchĂ©s financiers. Notre alternative est une sociĂ©tĂ© socialiste dirigĂ©e dĂ©mocratiquement et une Ă©conomie planifiĂ©e qui peut Ă©liminer la pauvretĂ© croissante, les logements insalubres, le chĂŽmage et les contrats de travail sous-payĂ©s.
Dans les manifestations de masse actuelles, Action Socialiste dĂ©fend la crĂ©ation d’un parti de masse des travailleurs Ă Hong Kong et aussi en Chine, qui lie les revendications dĂ©mocratiques rĂ©volutionnaires avec le besoin d’une alternative socialiste claire.
SolidaritĂ© avec la « RĂ©volution des Parapluies » de dĂ©sobĂ©issance civile de masse, de grĂšves et d’occupations Ă Hong Kong !
Ătendons le mouvement de grĂšve ! Construisons des syndicats et des comitĂ©s de grĂšve dĂ©mocratiques des travailleurs et des Ă©tudiants.
Pour la démocratie complÚte et immédiate à Hong Kong et en Chine ! A bas la dictature à parti unique du PCC !
Dégageons CY Leung et son gouvernement non-élu !
Opposons-nous Ă la rĂ©pression â pas de nouvel Ă©crasement comme Ă Tiananmen !
Solidarité internationale avec les manifestations de masse à Hong Kong
Plusieurs initiatives ont été lancées pour montrer la solidarité avec la contestation à Hong Kong et mettre la pression sur les autorités. Le Comité pour une Internationale OuvriÚre (CIO), auquel Action Socialiste est affiliée, a appelé ses membres du monde entier à rejoindre ou à initier des actions devant les ambassades chinoises ou les missions commerciales Hong Kong. Les militants peuvent aussi prendre des selfies ou des photos de groupe de leurs actions en utilisant nos slogans en chinois.
Utilisez facebook et les rĂ©seaux sociaux pour montrer votre soutien ! Postez vos images sur la page facebook d’Action Socialiste : https://www.facebook.com/SocialistAction