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  • Fêtez l’an neuf avec nous !

    Comme c’est désormais la tradition, le district de Bruxelles-Brabant Wallon du Mouvement pour une Alternative Socialiste organise le 31 décembre un repas de réveillon à l’occasion du nouvel an, suivi d’une soirée dansante. Nous vous y convions toutes et tous pour venir partager avec nous ce moment dans un esprit convivial et militant. Le prix du repas est de 15 euros. Un babysitting, des animations ainsi qu’un repas à 5 euros sera également prévu pour les enfants de moins de 12 ans.

    MENU :

    Soupe du Palais d’Hiver

    Scampis

    Gigot au riz, céleris, croquettes et chicons

    Assiette de fromage

    Dessert

    Café

    Attention : réservation indispensable : nombre de places limité !

    Inscrivez-vous pour le 15 décembre au plus tard ! Plus d’infos: gg@gauche.be

  • MEETING PUBLIC: LA GRANDE GREVE DE ’60-’61

    Quelles leçons pour la lutte aujourd’hui ?

    Invité et orateur : Gustave Dache

    Gustave Dache a participé activement à la grève de 60-61. A l’époque il était responsable sur le plan local (Gilly) régional et national des Jeunes Gardes Socialistes (JGS) et militant syndical en verrerie (Glaverbel). Par la suite délégué syndical Métal (notamment Caterpillar), Gustave a participé à d’autres conflits, notamment Clabecq. Il a également donné son temps et son énergie pour défendre la lutte des ouvriers de Splintex en s’appuyant sur son expérience mais également sur les meilleures traditions du mouvement ouvrier…

    Où ? Quand ? Le mercredi 14 décembre

    au « Pianofabriek » à 19h

    (rue du Fort, n°35 – St-Gilles)

  • Liège : grève forte mais pas générale

    La FGTB Liège-Huy-Waremme est la seule région où un syndicat a lancé un mot d’ordre de grève générale interprofessionnelle. C’est sans aucun doute le reflet de la combativité et des traditions locales liégeoises. C’est aussi sans doute dû au fait que le poids du PS sur l’appareil et – surtout – sur la base de la FGTB est – un peu – moins grande qu’ailleurs.

    Jean Peltier

    Le bilan de cette grève est assez contrasté. Dans les secteurs qui ont été les « bastions » du mouvement ces derniers mois – sidérurgie, métallurgie, TEC – la grève a été totale et sans problème. Le SETCa a mis le paquet, dans le cadre de la mobilisation nationale, sur la grève dans les grandes surfaces qui a été généralement bien suivie. La CGSP avait concentré ses forces sur les ministères, en particulier celui des finances où un gros piquet a assuré que les portes sont restées fermées toute la journée. Mais le reste des services publics a moins suivi. Ainsi, contrairement à ce qui avait été annoncé, La Poste a fonctionné assez normalement. A la gare des Guillemins, les cheminots se sont bornés à bloquer un train pour Bruxelles (mais en dehors des heures de pointe).

    Le fait est que beaucoup de travailleurs ressentent que le combat contre le Pacte de « Solidarité » entre les Générations est en train de se terminer sans que les mobilisations syndicales aient réussi à faire plier réellement le gouvernement. Dans les secteurs moins concernés par les attaques contre les prépensions (les services publics notamment) ou moins syndiqués, la mobilisation a été nettement plus difficile… et sans doute menée avec moins de détermination qu’en octobre.

    Lors d’un meeting devant 300 militants réunis au pied de la Tour des Finances, les dirigeants ont rappelé les raisons qu’a la FGTB de s’opposer au Pacte et tenté de convaincre les militants que les actions syndicales avaient forcé le gouvernement à apporter des modifications réelles quant au calcul des pensions, au refinancement de la sécurité sociale, au statut des chômeurs,… Mais ils ont dit clairement que Liège ne continuerait pas le combat seul.

    Herstal et Zoning des Hauts-Sarts : le métal à l’arrêt

    Dans le métal, la mobilisation a été très forte, même si les piquets étaient moins fournis que lors de la grève du 7 octobre mais largement suffisants, vu que les travailleurs suivaient massivement le mot d’ordre de grève et que les cadres dévorés par l’envie de travailler étaient très rares à montrer leur tête de jaune. A la FN comme à Chertal (division d’Arcelor qui est en grève depuis une semaine avec le reste de la sidérurgie liégeoise), c’est le calme plat aux entrées. Le zoning des Hauts-Sarts est largement à l’arrêt. Plusieurs piquets se tiennent prêts à réagir en cas de problème ou à aller donner un coup de main dans d’autres entreprises ou dans les grands magasins. Comme le 7 octobre, le rouge est archi-dominant mais avec de nombreuses taches de vert car, un peu partout, des militants et des délégués CSC sont présents au piquet.

    Seul point chaud attendu : Techspace Aero à Milmort. La veille de la grève, le directeur général a appelé par un mail interne tous les travailleurs à se présenter au travail vendredi. L’appel a été suivi par… une cinquantaine de cadres qui ont été accueillis par un piquet de 350 travailleurs et militants syndicaux FGTB et CSC de Techspace et d’autres entreprises du zoning des Hauts-Sarts. Et l’accueil a été chaud ! Une première tentative des jaunes pour avancer et, hop, une volée de pétards dans les pieds. Une deuxième tentative, déjà moins convaincue, a été arrêtée par quelques envois d’œufs d’oie remplis de mayonnaise et de ketchup sur les patelots. Deuxième et dernier recul. Après une demi-heure, le directeur et ses jaunes repartent.

    Les discussions avec des délégués et des militants confirment que les métallos restent fortement opposés au Pacte et très mobilisés. Mais, même pour eux, il est clair que les grèves touchent à leur fin. Comme le résume un délégué : « Après le succès du 7 octobre, il aurait fallu que la FGTB continue les actions de grève seule si nécessaire parce qu’ il y avait moyen d’entraîner la base de la CSC et de faire pression ainsi sur la direction de ce syndicat. Mais on a perdu du temps, le gouvernement a tiré les négociations en longueur, la direction de la CSC a abandonné et on se retrouve tous seuls à Liège à faire grève. » Cependant, la détermination à recommencer les actions lorsque les mesures du pacte seront appliquées dans des entreprises en restructuration ou en cas de nouvelles mesures gouvernementales reste forte.

    Plusieurs délégués, tant chez les métallos que chez les employés, nous ont aussi confirmé que le ras-le-bol vis-à-vis du PS et de son opposition répétée aux positions de la FGTB continue à monter à tous les niveaux du syndicat. Le besoin de trouver une expression politique nouvelle pour la FGTB commence aussi à se discuter, même si cela n’est encore que dans les discussions informelles.

  • Grève générale régionale Liège Huy-Waremme : le cas de Verviers

    La cellule de Verviers avait rendez-vous à huit heures à la gare centrale. Il ne faisait pas chaud, mais une délégation de la FGTB mettait déjà de l’ambiance en interrompant la valse des voitures non-grévistes, tandis qu’un peu partout dans la ville les délégations rouges et vertes s’apprêtaient à mettre en œuvre les points de pression et les piquets de grève volants.

    François Barzin

    Une fois réunis, nous nous sommes rendus au siège de la CSC de Verviers, où un premiers amas de délégués commençait à se former. Bardés de nos journaux « Alternative socialiste », de nos listes contact et de nos tracts encore tout chauds, nous avons quadrillés une bonne cinquantaine de militants CSC pour les sensibiliser à l’idée d’un nouveau parti des travailleurs.

    L’Ambiance n’était pas à l’enthousiasme, mais aux habitudes trop bien ancrées de militer parce qu’il le faut bien. Comme souvent des personnalités ressortaient au milieu d’un océan de résignation., mais la suite de la matinée allait nous montrer que dans l’action les esprits se radicalisent et prennent un malin plaisir à perturber le bon ordre des choses. En effet après une marche dans la ville pour interpeller différents responsables politiques PS sur leur inacceptable compromission dans le pacte, vint le moment le plus intéressant de la journée : l’affrontement avec la gérante du Delhaize.

    Nous étions auparavant passés devant ce magasin et des militants éplorés nous avaient demandé de revenir parce que la direction voulait ouvrir à dix heures. Chose promise, chose due, à dix heures nous débarquions avec des délégués FGTB pour nous planter tout net devant la gérante paniquée. Elle voulait ouvrir à dix heures parce que c’est ce qui avait été convenu avec les délégués syndicaux, feignant ignorer que c’est sous sa pression que ceux-ci avaient acceptés. Comme le disait quelqu’un, ce n’est pas facile d’être délégué. Elle accepta finalement de fermer ses volets, pensant peut-être au débarquement imminent de sa marchandise, bientôt prise en otage par les méchants grévistes. Bientôt donc, le camion de ravitaillement arriva dans les pattes des délégués, et la gérante prétexta l’argument patronal du droit au travail, du laisser passer-« laissez le camion se vider ».

    En fait de droit au travail, on lui rétorqua que dans un pays où il y avait 500.000 chômeurs le droit au travail n’était pas respecté. On aurait pu aussi lui dire qu’allonger l’âge de la retraite, ça n’était pas non plus respecter le droit du travail, pas plus que forcer les travailleurs à réintégrer leur postes pour qu’ils ne puissent pas défendre leurs droits et ceux de leurs enfants. La délégation FGTB s’envola vers d’autres cieux, vite remplacée par un groupe CSC, le Delhaize restait porte close, la gérante renonçant temporairement, peut-être devant la promesse faite par certains d’offrir le champagne à tout le monde si jamais les volets se relevaient.

    Après quelques péripéties ultérieures, nous nous sommes réunis pour faire le bilan de la matinée, de nos discussions avec les délégués. Notre impression était que la résignation était grande, la dépolitisation aussi. D’un autre côté, les syndicats n’avaient pas fait autant de remue ménage depuis longtemps à Verviers. Si les syndicalistes n’avaient pas l’air intéressés par la proposition d’un nouveau parti des travailleurs, ils paraissaient par ailleurs conscients qu’on ne pouvait pas en rester là, et qu’il faudra bien qu’un jour il se passe quelque chose. Beaucoup étaient d’accord sur la nécessité pour les travailleurs de s’organiser de façon durable à l’avenir pour ne plus aller de déconfiture en déconfiture.

    Une idée s’est faite en notre sein : peut-être que les travailleurs et délégués sont tellement convaincus de l’inefficacité des mono organisations mono idéologique, que tout ce qui peut leur faire penser un tant soit peu à ça les découragent à l’avance. Les travailleurs sont loin dans la déception et le défaitisme, les organisations monolithiques dans lesquelles ils sont pris heurtent leur sensibilité et leur générosité, l’usure est patente. Les travailleurs n’attendent plus ce qu’ils espèrent: une véritable solidarité. Une solidarité immédiate, égalitaire, horizontale. Celle d’une fédération d’entités, associations, communautés, collectifs, partis, mais surtout de travailleurs coordonnés autour d’un même but. Le Nouveau Parti des Travailleurs peut-être le moyen de cette coordination, mais il faudra faire attention de ne pas décourager des travailleurs lassés par le « retard structurel et bureaucratique ».

  • Contre les nouvelles attaques une stratégie résolue va être nécessaire

    La Banque Nationale veut la modération salariale, le FMI veut en finir avec l’index, le gouvernement veut un deuxième Pacte des Générations,…

    La direction syndicale utilise les actions du 8 décembre pour faire atterrir le mouvement. La FGTB déclare qu’il n’y a pas de place pour des actions à grande échelle à cause de l’attitude de la CSC. De plus, continue la FGTB, la CSC flamande freine la FGTB flamande. Toutes les vielles divisions remontent: FGTB contre CSC, Flamands contre Wallons. Résultat ? Le potentiel de l’énorme combativité à la base est bloqué alors que de nouvelles attaques contre les travailleurs se préparent.

    Tract du MAS

    > Version PDF

    Le patronat récolte des cadeaux

    Il était initialement prévu dans le texte original du Pacte des Générations que le patronat reçoive – entre autre – 960 millions d’EUR de diminutions de charges. Pour faire accepter les timides adaptations au Pacte, le gouvernement a offert un nouveau cadeau aux patrons en ramenant le taux moyen d’impôts pour les entreprises de 34% à 26% !

    La faiblesse provoque l’agression

    La direction syndicale clame que des concessions aux travailleurs ont été faites durant les négociations pour le Pacte des Générations. Ces concessions sont utilisées pour arrêter toute action. Après quoi, le 15 décembre, le Parlement pourra approuver le Pacte des Générations.

    Mais les attaques que les travailleurs doivent subir sur leurs salaires, leurs conditions de travail, les prépensions,… ne seront pas finies pour autant! Maintenant que la direction syndicale bat en retraite, gouvernement et patronat vont être plus confiants pour leurs prochains projets d’austérité.

    Au récent congrès du VLD, un deuxième Pacte des Générations a été annoncé, une rumeur déjà entendue dans les milieux proches du SP.a. Le Fond Monétaire International a écrit dans son rapport sur la Belgique que le Pacte des Générations, bien qu’allant dans le bon sens, ne va pas assez loin. Le FMI propose, par exemple, de s’attaquer à l’index, ce que la Banque Nationale approuve au point d’en avoir averti la presse cette semaine. Le gouverneur de la BN propose de conclure pour cela un «Pacte de Compétitivité». Gouvernement et patronat préparent ainsi dès maintenant les prochains pactes contre les travailleurs et leurs familles.

    Ils sont aidés en cela par le refus des directions syndicales de transformer l’énorme combativité à la base en un plan d’action sérieux pour en finir avec le Pacte des Générations. En lieu et place d’un tel plan, ce sont des actions régionales et sectorielles qui sont mises en avant, pour que le mouvement aille vers la défaite en ordre dispersé. C’est un scénario d’atterrissage, pas un plan d’action. L’enthousiasme pour les actions du 8 décembre est donc assez limité dans bien des secteurs. Néanmoins, cette occasion peut être utilisée pour faire entendre plus largement la nécessité d’un plan d’action sérieux.

    6,4% des travailleurs sont pauvres

    Récemment, l’Université d’Anvers a publié une étude (Annuaire sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale) selon laquelle 15,2% des Belges étaient pauvres en 2003, chiffre allant jusqu’à 22,6% pour les plus de 65 ans. Même parmi les gens qui travaillent, 6,4% sont pauvres.

    C’est la conséquence de la flexibilité accrue et des boulots à bas salaire. Si le gouvernement parle aujourd’hui de création d’emplois pour les jeunes, ce n’est que pour offrir de nouveaux cadeaux au patronat sous forme d’attaques sur les salaires directs et indirects.

    Selon cette étude, l’augmentation de la pauvreté est renforcée, entre autres, par le manque de logements sociaux, mais aussi par la libéralisation du marché de l’énergie.

    Le désespoir mène à des solutions individuelles

    Face à l’échec du rejet collectif des attaques sur les fins de carrières, un nombre croissant de travailleurs se tournent vers des solutions individuelles. Selon Fortis et Delta Lloyd, il y a actuellement trois fois plus de plans d’épargne-pension qu’il y a un an. On peut comprendre l’inquiétude de ces travailleurs, mais le meilleur moyen de s’assurer un avenir reste de lutter tous ensemble pour défendre la sécurité sociale et les pensions.

    De l’autre coté, certains travailleurs peuvent passer à des actions isolées comme lors du rassemblement du 2 décembre à Liège, où les sièges du PS et du MR ont été saccagés. Nous comprenons la rage envers les partis traditionnels, mais nous pensons qu’il est plutôt nécessaire de mener des actions collectives à grande échelle.

    Le gouvernement et le patronat ne vont pas arrêter le mouvement, malgré la direction syndicale Les attaques du gouvernement et du patronat réclamaient un plan d’action sérieux et pas les actions dispersées actuelles. Mais les tentatives de faire atterrir le mouvement ne suffiront pas à le briser durablement. Les grèves du 7 et 28 octobre ont démontré la force des travailleurs. Une unité combative à la base a répondu à la division dans les sommets syndicaux. Le président de la CSC Cortebeeck a été à deux reprises rappelé à l’ordre par sa base.

    Beaucoup de travailleurs et leurs familles en ont assez des attaques néolibérales ininterrompues. Les nouvelles attaques annoncées vont mener de nouveau à la résistance et les leçons à tirer des grèves contre le Pacte des Générations vont jouer un rôle crucial dans celle-ci. Après les mobilisations contre l’accord interprofessionnel (culminant en une manifestation de 50.000 travailleurs en décembre 2004), on ne tient de nouveau pas compte des positions des travailleurs. Le MAS pense qu’il est nécessaire de construire un réseau de syndicalistes combatifs pour éviter que la direction syndicale ne puisse encore freiner la lutte.

    Bloquer le scénario d’atterrissage par une initiative à la base

    La seule manière d’enterrer ce Pacte des Générations est d’intensifier la pression à la base. Le scénario que veut la direction, celui d’une mort lente de la grève, peut encore être évité.

    Les rassemblements du 2 décembre et la «manif de jeunes visible et originale» du 6 décembre annoncée par Cortebeek n’ont été que des manœuvres destinées à détourner l’attention. Pour beaucoup de militants, il est temps d’envoyer balader les directions syndicales et leurs actions hypocrites.

    Les grèves sectorielles d’aujourd’hui sont primordiales. A cette occasion, il faut répondre à Cortebeek, au gouvernement et au patronat par des grèves massives et une mise sous pression de la direction syndicale pour que les actions se poursuivent après le week-end.

    Le gouvernement, le patronat et Cortebeeck espèrent nous démotiver et nous faire reculer, pour que nous abandonnions tout espoir. Ils peuvent toujours se brosser ! Et même si, cette fois-ci encore, le gouvernement s’en sort, de nouvelles attaques nous attendent dans les semaines et les mois à venir, auxquelles il faudra réagir. C’est pourquoi le MAS invite à construire un réseau des syndicalistes combatifs.

    FGTB/ABVV et CSC/ACV: rompre avec les « partenaires privilégiés »

    IL FAUT UN NOUVEAU PARTI DES TRAVAILLEURS !

    Tous les partis traditionnels approuvent la politique actuelle d’austérité. Dans l’opposition, le CD&V et le Vlaams Belang veulent des diminutions de charges supplémentaires pour le patronat et trouvent que le Pacte des Générations ne va pas assez loin.

    Un gouvernement avec d’autres partis traditionnels va de nouveau imposer des assainissements, contre lesquelles de nouvelles actions seront nécessaires. C’est avec de telles actions que les dockers ont stoppé depuis déjà des années la libéralisation du travail dans les ports. Chaque nouvelle tentative européenne de libéralisation se heurte à leur farouche résistance. Le résultat en est que la libéralisation prévue n’est toujours pas imposée!

    Contre ces attaques à répétition, il faut un programme syndical offensif. Dans les années 1950, la FGTB mettait en avant l’idée de «réformes de structures». Pourquoi ne pas passer à l’attaque avec des revendications comme les 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires comme réponse au chômage, un impôt sur les grosses fortunes,…

    Le journal flamand De Morgen a écrit récemment que «ce gouvernement est confronté à une opposition extraparlementaire très forte, mais ce mouvement ‘de la rue et des usines’ ne reçoit pas d’écho parlementaire». Les partis au gouvernement soutiennent le Pacte des Générations, les partis d’opposition officiels trouvent qu’il faut aller plus loin. En somme, tous défendent une politique néo-libérale dont les ouvriers et leurs familles sont les victimes.

    Le MAS pense qu’il faut présenter des travailleurs aux élections. Des travailleurs qui, de par leur participation active dans les luttes contre le Pacte des Générations, soient un relais politique aux revendications du mouvement. Des réflexions à ce sujet pourraient être lancées par une conférence sur la construction d’une liste de gauche des travailleurs. Celle-ci devrait se baser sur une structure fédératrice ouverte, permettant la participation de travailleurs et de militants tant FGTB/ABVV que CSC/ACV ainsi que de forces de gauche.

    Le MAS veut populariser cette discussion et y travaille notamment avec une pétition pour un nouveau parti des travailleurs (voir : www.partidestravaileurs.be). Cette pétition est un instrument pour mener la discussion sur les lieux de travail et dans le mouvement syndical. Nous voulons ainsi proposer une orientation claire à tous ceux qui commencent à chercher un prolongement politique aux actions.

  • Rassemblement FGTB à Liège: «Seules les entreprises vont gagner de l’argent avec ce pacte de Solidarité»

    C’est notamment ce que la direction de la régionale FGTB de Liège-Huy-Waremme a déclaré aux plus de 2500 syndicalistes rassemblés ce vendredi à leur appel. Nous y avons ressenti une juste colère contre les projets du gouvernement ainsi qu’un dégoût tout aussi compréhensible envers les partis traditionnels, dévoués au patronat.

    Article de Nicolas Croes

    L’appel fut suivi au-delà de la régionale, et c’est de toute la province que des délégations se sont mobilisées: de Verviers, de Chaudfontaine,… L’ambiance était à la fois à la rage et au découragement. Mais de se retrouver, de tout secteurs et entreprises, au même endroit a rendu les travailleurs plus confiants. Dans beaucoup de discussions émergeait la nécessité de repartir en grève générale nationale devant l’obstination d’enfant gâté du patronat et du gouvernement. Les discours étaient attendu avec impatience sous le balcon du siège de la régionale encore vide, auquel était accroché une banderole clamant «L’emploi des jeunes passe par le maintien de la prépension ».

    La CSC quant à elle a préféré envoyer des cars (5…) au siège de l’Union Wallonne des Entreprises, à Wavre. Pour l’administrateur-délégué de l’UWE, la seule solution pour la sécurité sociale est qu’il y ait plus d’actifs au travail, et plus longtemps. Aux travailleurs eux-mêmes de se débrouiller pour être exploités plus longtemps!

    Au cours de ceux-ci, Thierry Bodson et marc Gobelet, respectivement secrétaire et président de la régionale, ont fustigé le Pacte de Solidarité et les mensonges que répandent ses défenseurs.

    L’attitude hésitante de Cortebeek, président de la CSC, fut aussi critiquée, approuvé en cela par les quelques travailleurs CSC qui étaient tout de même présents. L’unité à la base des syndicats, si elle ne se voyait pas vraiment sur place, était néanmoins centre de bien des discussions, avant et après les discours.

    Marc Gobelet, président de la FGTB Liège-Huy-Waremme a poursuivi en interpellant le PS: «Il y a un fossé entre le programme défendu devant les électeurs et la réalité du pacte accepté aujourd’hui. Que le parti socialiste n’oublie pas que c’est grâce à nous, travailleurs, qu’il a été porté». Mais c’est aux critiques et pressions qu’il en est resté. Une carte fut par exemple distribuée, à envoyer à Thierry Giet, chef de groupe socialiste à la chambre, pour ne pas voter le projet sans l’amender. Pourtant, il est de plus en plus clair parmi les travailleurs que le PS est irréformable et qu’aucun soutien ne peut être espéré de leur part. Et ce n’est pas les récents scandales qui parsèment la gestion de l’argent de la collectivité qui vont les contredire!

    Après les discours, une partie des travailleurs se sont d’ailleurs dirigés vers le siège du PS pour y faire entendre leur colère de manière un peu plus concrète. Une vingtaine de manifestants ont alors saccagés les locaux des soi-disant socialistes liégeois. Si l’on ne peut que comprendre la rage qui les a animés, agir de la sorte n’est pas la bonne solution. Ce n’est en définitive qu’un exutoire qui ne peut en rien améliorer la situation des travailleurs en fonction de leurs intérêts. La lutte que nous devons mener est une lutte politique, et non physique.

    Face à la trahison du PS, c’est un nouveau parti des travailleurs qu’il nous faut construire dès à présent. Nos intérêts ne sauront être défendu que par nous-même, et pas par des politiciens dont l’intérêt envers les travailleurs n’est qu’électoral. Les bureaux du MR ont eux aussi été «visités». Christine Defraigne n’a pas hésité à qualifier ces actes de « dignes des jeunesses staliniennes » elle poursuivit encore en déclarant « qu’à travers ces méthodes inacceptables et scandaleuses, la FGTB montre son vrai visage». Ma chère, regardez d’abord le vôtre, que vous nous avez dévoilé il y a longtemps, et vous comprendrez alors que des débordements sont possible!

  • POUR UNE GREVE GENERALE DE 48 HEURES!

    Pas de « scénario d’extension », Mais un plan d’action …

    UN PROGRAMME OFFENSIF CONTRE LES ATTAQUES DU GOUVERNEMENT ET DES PATRONS EST NECESSAIRE

    Aussi bien la FGTB que la CSC ont rejeté le Pacte des Générations «adapté». Ils traduisent ainsi le mécontentement énorme qui vit parmi la base. Car elle est consciente que, malgré les (super)profits des entreprises, ce Pacte des générations est le premier d’une longue série. La base était désireuse d’actions dures, principalement une grève générale de 24 heures, pour retirer ce pacte. Pourtant, le soi-disant ‘plan d’action’ que les directions syndicales ont proposé est une claque dans le visage de ceux qui ont fait grève et manifesté les 7 et 28 octobre. CECI N’EST PAS UN PLAN D’ACTION, MAIS UN « SCENARIO D’EXTENSION » !

    A toutes les réunions syndicales, tant de la FGTB que de la CSC, auxquelles les militants du MAS ont participé, la volonté d’action était grande. Là où des votes ont eu lieu pour une nouvelle grève, une grande majorité était pour. Cela fut confirmé pendant la « journée d’information » du 25 novembre. L’usine Duferco avait déjà commencé à faire grève deux jours avant. La FN et quelques entreprises Liégeoises ont elles aussi débrayé spontanément à la journée d’informations. La grève ‘light’ de la FGTB chez VW-Foret fut suivie par 90% des travailleurs. Les votes sur la grève chez Beckaert et Picanol confirment cet image.

    Quand le président de l’ACV-CSC Cortebeeck déclare que la majorité n’est plus prête à faire grève, c’est carrément un mensonge !

    NEGOCIER D’ABORD…

    Selon Cortebeek, la grève du 7 octobre de la FGTB était elle aussi déjà précipitée. «Négocier d’abord, puis faire grève» était sa «stratégie». Il a mené une très chère campagne publicitaire pour casser la grève. On a pu voir ce que rapportent les «négociations». Le gouvernement a utilisé l’opportunité des négociations pour diviser et mieux régner. On a tenté de faire atterrir le mouvement par des propositions valant uniquement pour le secteur du métal, pour qui le maintien des CCT existantes jusqu’à 2010 ne se résume qu’à la garantie de la pré pension à 55 ans. Pour la chimie et la construction, les concessions avaient un impact moins réel. La soi-disant marge pour négocier sur les durées de carrière et la liste des métiers lourds s’est révélée être une boîte vide. Un contenu concret n’est jamais arrivé.

    En échange de ces concessions limitées, le patronat a reçu la soi-disant taxe nationale. Le taux d’impôts moyens pour les entreprises baisse ainsi de 34% à 26%. Ce cadeau suit les baisses de charges prévues et la diminution des contributions patronales pour les jeunes salariés (le ministre Van Velthoven a reconnu que c’était bien un cadeau pour le patronat).

    Les concessions au secteur du métal ne suffisent pas. Ce secteur a aussi intérêt à ce que le règlement sur les restructurations prévus dans le Pacte des Générations soit retiré. En plus, les secteurs moins touchés aujourd’hui seront attaqués plus fortement ensuite. Maintenant déjà, une suite au Pacte des Générations est annoncée.

    FACE A LA DIVISION AU SOMMET: L’UNITE A LA BASE

    Aux tentatives du gouvernement et du patronat pour affaiblir le mouvement en le divisant doit être répondu une unité syndicale à la base aussi grande que possible. L’enjeu est de taille. Il ne s’agit plus seulement de quelques éléments techniques dans le Pacte des Générations, mais des attaques néo-libérales continuelles sur les travailleurs et leurs familles. De plus, la position des syndicats est mise en jeu.

    … PUIS L’INFORMATION

    Cortebeek prétend qu’après les «négociations, la base doit être d’abord informée». Comme si les ouvriers ne pouvaient pas lire entre les lignes! La base sait que ce Pacte n’est qu’une première ébauche, de même que la pré pension à 58 ans doit être dégagée le plus vite possible de la vue du patronat et du gouvernement. Personne ne va choisir la pré pension en sachant qu’il/elle doit commencer ailleurs dans les 6 mois suivant. Le dernier arrivé sera par la suite le premier à être mis à la porte. Quels cadeaux du gouvernement au patronat! Avec le Pacte des Générations, le chômage des jeunes ne va cesser d’augmenter.

    LA FAIBLESSE ENTRAINE L’AGRESSION

    Les hésitations de Cortebeek n’ont pas échappé au gouvernement et au patronat. Au plus il bloque le mouvement, au plus leurs revendications sont dures. La suppression de l’index est déjà sur leur liste pendant que les licenciements se suivent et se ressemblent, Imbev en témoigne à son tour.

    LA FGTB SEULE ?

    Verboven, le patron de la FGTB, pourrait s’engager vers une grève générale. La plupart des centrales de la FGTB et certainement la base, tout comme celle de la CSC, y est favorable. L’appareil de la FGTB avertit pourtant que le syndicat n’est pas capable de refaire la grève du 7 octobre. Quand le front commun syndical se brisera à nouveau, le gouvernement fera tout pour que les blocages routiers ne puissent plus jamais se faire. On peut également faire confiance aux patrons pour qu’ils utilisent tous les moyens judiciaires mis à leur disposition…

    Par ailleurs, il est peu probable aujourd’hui que la base de la CSC suive avec autant de confiance la stratégie de démolition de sa direction. De plus, si la base de la CSC rejoint le mouvement, les blocages routiers ne sont plus nécessaires.

    SEULE UNE INITIATIVE DE LA BASE POURRA EMPECHER LA GREVE DE POURRIR

    La seule manière d’enterrer ce Pacte des Générations est d’intensifier la pression à la base. Le scénario d’une mort lente de la grève que veut la direction peut encore être évité.

    Les deux manifestations du 2 décembre et la «manif de jeunes visible et originale» du 6 décembre annoncée par Cortebeek ne sont que des manœuvres qui visent à détourner l’attention. Beaucoup de militants de base veulent envoyer balader la direction et leurs actions hypocrites. Il est néanmoins important de participer massivement à ces actions et d’y faire entendre l’appel à une grève générale de longue durée dès le 13 décembre.

    Actuellement, l’enjeu crucial est dans les grèves sectorielles du 8 décembre. A cette occasion, il faut répondre à Cortebeek, au gouvernement et au patronat par des grèves massives et une mise sous pression de la direction syndicale pour que les actions se poursuivent après le week-end.

    Le gouvernement, le patronat et Cortebeeck espèrent nous démotiver et nous faire reculer, pour que nous abandonnions tout espoir. Ils peuvent toujours se brosser ! Même si, cette fois-ci encore, le gouvernement s’en sort, de nouvelles attaques nous attendent dans les semaines et les mois à venir.

    C’est pourquoi le MAS invite à construire un réseau des syndicalistes combatifs.

    FGTB/ABVV et CSC/ACV: rompre avec les « partenaires privilégiés »

    IL FAUT UN NOUVEAU PARTI DES TRAVAILLEURS !

    Et si le gouvernement tombe ?

    Si après la chute du gouvernement arrive un nouveau gouvernement qui veut mener les même attaques, il faut répondre par de nouvelles actions. C’est ainsi que les dockers empêchent, depuis des années déjà, la libéralisation du travail du port. Chaque nouvelle tentative européenne de libéralisation rencontre une dure résistance. Et la libéralisation n’est toujours pas imposée!

    Face aux attaques continuelles, il faut un programme syndical offensif. Dans les années 50, les syndicats avançaient l’idée de «réformes de structures». Pourquoi n’y a-t-il pas de revendications offensives maintenant: une semaine de 32 heures sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires, une réponse au chômage des jeunes, un impôt sur la fortune…

    LA REPRESENTATION POLITIQUE?

    Le Morgen écrit : «ce gouvernement est confronté à une position extraparlementaire très forte, mais ce mouvement ‘de la rue et des usines’ ne reçoit pas d’écho parlementaire.» Les partis au gouvernement soutiennent le Pacte des Générations, les partis d’opposition officiels trouvent qu’il faut aller plus loin. En somme, tous défendent une politique néo-libérale dont les ouvriers et leurs familles sont les victimes.

    Le MAS pense qu’il faut mettre des travailleurs sur les listes des élections politiques. Des travailleurs qui, de par leur participation active dans les luttes contre le Pacte des Générations, soient un relais politique aux revendications de ce mouvement.

    Des réflexions à ce sujet peuvent être lancées via une conférence sur la construction d’une liste de gauche des travailleurs, et ce, sur base d’une structure fédératrice flexible, qui laisse assez d’espace pour des travailleurs des différents contextes (aussi bien FGTB/ABVV que CSC/ACV)

    Le MAS veut populariser cette discussion et y travaille avec une pétition pour un nouveau parti des travailleurs (voir : www.partidestravaileurs.be). Cette pétition est un instrument pour mener la discussion sur les lieux de travail et dans le mouvement syndical. Nous voulons ainsi donner une direction à la recherche d’un prolongement politique qui a commencé.

  • 700 manifestants contre le congrès économique du Vlaams Belang

    Environ 700 manifestants ont bravé le froid et la neige ce samedi 26 novembre pour manifester dans les rues de Gand contre le congrès économique du Vlaams Belang. Avec cette manifestation, nous avons montré que le programme économique du VB est un programme néoliberal et antisocial, qui n’a comme intention que de continuer à détruire les aquis sociaux des travailleurs et de leurs familles.

    Geert Cool

    Pendant que le VB prétend défendre les intérêts de ‘l’homme de la rue’, on voit en réalité que son programme veut surtout contenter les patrons. Dans la perspective d’une probable rupture du cordon sanitaire après les élections communales de 2006, le parti veut montrer au patronat qu’il est prêt à défendre ses intérêts. La contre-manifestation était donc aussi importante pour orienter la résistance contre le Pacte des Générations, contre la politique néolibérale actuelle et contre tous ceux qui trouvent que ce Pacte ne va pas assez loin. Blokbuster a appelé pendant des mois pour une contremanifestation et a reçu le support de differentes organisations, dont les syndicats. À la manif, Blokbuster et le MAS avaient donc aussi la plus grande délégation avec quelques centaines de personnes présentes.

    Au départ de la manifestation, Mil Kooyman de l’ABVV-Scheldeland a parlé. Il mettait en garde sur le fait que le Vlaams Belang n’est pas le parti n’est pas celui qu’il prétend être. Ensuite, Jo Coulier de l’ACOD-VUB, cofondateur de Blokbuster en 1991. a pris la parole. Il expliquait notamment les positions très dures que cache le VB par rapport aux syndicats. La manif a traversé quelques quartiers populaires, mais le parcours fut réduit à cause du mauvais temps. Nous avons terminé la manif avec deux discours, Boris Van Acker au nom de Blokbuster et Bart Vandersteene au nom du MAS. L’accent était mis sur le fait que le mouvement anti-raciste est maintenant, 14 ans après le premier Dimanche Noir (le 24 novembre de 1991, quand le Vlaams Blok a connu sa première percée électorale) devant un nouveau défi important. Dans le cadre d’une lutte ouvrière active, il est possible de pousser l’extrême droite à l’arrière-plan.

    Pour cette résistance active contre la politique néoliberale, il est nécessaire de construire une alternative politique qui est capable de donner aux travailleurs et leurs familles un instrument pour se battre. C’est pourquoi Blokbuster et le MAS trouvent l’appel pour un nouveau parti des travailleurs particulièrement crucial. En Allemagne, on a montré comment une nouvelle formation de gauche peut regagner une frange importante de l’électorat de l’extrême-droite. En Belgique, ce potentiel est également présent.

    La manif contre le congrès économique était un succès, et ce malgré les conditions pratiques qui faisaient que surtout des gens organisés y ont participé.Il est nécessaire de continuer sur ce succès pour redonner une nouvelle dynamique au mouvement anti-raciste.

  • Friedrich Engels et la nécessité d’un parti des travailleurs

    Partout en Europe ressurgit la lutte du mouvement ouvrier contre la politique néolibérale. Cette politique est notamment menée à bien par les anciens partis ouvriers sociaux-démocrates, meilleurs défenseurs du patronat. Aujourd’hui, en Belgique, les travailleurs ne disposent d’aucune représentation parlementaire. Cette situation n’est pas nouvelle. Avant la création des partis ouvriers au XIXe siècle, les travailleurs étaient confrontés à la même situation. A l’époque, Marx et Engels mettaient en avant la nécessité de la création d’un parti ouvrier.

    Luc Wendelen

    Jusqu’à sa mort en 1895, le révolutionaire Friedrich Engels prêta beaucoup d’attention au mouvement ouvrier anglais. L’Angleterre n’était pas seulement le berceau de la Révolution Industrielle, la classe ouvrière britannique a aussi joué un rôle pionnier dans l’histoire du mouvement ouvrier organisé.

    Dans une série d’articles et de letttres, Engels décrivit la nécessité d’un prolongement politique pour le mouvement ouvrier. Inorganisés, les travailleurs restent impuissants et deviennent même concurrents. Les syndicats anglais réussirent à sortir de leur illégalité en 1824, mais se heurtèrent souvent à leurs limites. Ils réussirent cependant bien à faire respecter les lois salariales ainsi qu’à obtenir de meilleurs salaires. Mais cela n’était possible qu’après une lutte continuelle demandant beaucoup de moyens et de forces. Et un capitaliste n’en serait pas un s’il n’aspirait aux hausses de profits et donc aux baisses des salaires. Il profitera donc de toutes les occassions pour s’attaquer de nouveau aux conditions de travail. Ainsi Engels affirmait-il que la lutte entre les deux classes importantes dans la société se transforme inévitablement en une lutte politique: «Dans chaque lutte classe contre classe, le premier but est un but politique. La classe dominante défend sa position politique élitiste, autrement dit, la garantie de sa majorité au sein des organes législatifs. La classe opprimée tente d’abord d’obtenir une partie du pouvoir politique, ensuite l’intégralité pour être capable de changer les lois existante en fonction de ses intérêts.»

    Les syndicats furent à la base du «mouvement pour la Charte du Peuple» qui, à partir de 1838, revendiquait une représentation ouvrière au parlement britannique. Les chartistes commençèrent à soutenir chaque révolte sociale en y ajoutant des revendications politiques. Au moment de la dissolution de cette organisation purement politique, entre 1850 et 1860, l’organisation des syndicats était renforcée. La classe possédante fut contrainte de faire des concessions et de tenir compte des travailleurs.

    En 1867, le suffrage fut élargi, et la plupart des travailleurs organisés purent voter. Les syndicats continuèrent à limiter leurs activités à la régulation des salaires et de la journée de travail, et à la lutte pour l’abolition des lois anti-ouvrières.

    Engels avançait ainsi la nécessité d’un parti de travailleurs : « Il est contre-nature que la classe ouvrière britannique maintenant capable d’avoir quarante ou cinquante représentants au parlement continua de se satisfaire d’être représentée par les capitalistes et leurs exécuteurs comme les journalistes, les juristes etc. » (…) «Au delà des syndicats des différentes professions, il faut une assemblée générale, l’organisation politique de la classe ouvrière.»

    Chez nous aussi, il n’est pas naturel que la classe ouvrière se fasse représenter par les exécuteurs d’une politique néolibérale. Il ne suffit alors pas que les travailleurs s’organisent en syndicats, mais aussi dans un prolongement politique. A la fin du XIXe siècle, cela s’incarna dans la création des partis des travailleurs. Depuis lors, ces partis sont devenus des instruments aux mains du patronat et il est temps d’en recréer.

    Comme Engels le disait à propos de la classe ouvrière américaine: «La première étape importante pour le mouvement ouvrier est la formation d’un parti indépendant. N’importe comment pourvu qu’il s’agisse d’un véritable parti des travailleurs ».

  • Le mouvement ouvrier orphelin d’un prolongement politique. Pour un nouveau parti des travailleurs!

    Patronat et actionnaires ont soif de profits, et disposent d’un large choix pour relayer leurs désirs au gouvernement et au parlement afin de l’imposer aux travailleurs et leurs familles. S’il subsiste encore quelques différences entre les divers partis traditionnels, ce ne sont cependant que des nuances sur la méthode et la manière d’appliquer la volonté de la bourgeoisie. Pour les travailleurs par contre, de choix il ne reste guère, et s’il est nécessaire de trouver un relais politique aux luttes de la population, ce dernier est encore à construire. Le Mouvement pour une Alternative Socialiste / Linkse Socialistische Partij appelle à la formation d’un tel parti.

    Nicolas Croes

    Les grèves des 7 et 28 octobre ont démontré l’ampleur du mécontentement face au néolibéralisme. Bien loin d’être uniquement basées sur la thématique des fins de carrière, les discussions aux piquets de grève, lors de la manifestation du 28 à Bruxelles, ou encore durant les assemblées générales des syndicats ont clairement exprimé le ras-le-bol qui existe chez les travailleurs.

    C’est le résultat de vingt-cinq années où se sont accumulées les mesures de récession sociale mises en œuvre par des gouvernements de différentes coalitions mais dans lesquels les partis socialistes ont été présents pendant 17 ans! La même situation se retrouve dans les autres pays européens où les socialistes au pouvoir ont mené une politique d’austérité qui ne diffère guère de celle des partis de droite. Un peu partout ces dernières années, les travailleurs ont montré leur opposition à ces politiques au travers de manifestations et de grèves massives, et les PS ont perdu une grande partie de leur crédit.

    Un vide à gauche loin d’être unique à la Belgique

    Que se soit en Belgique, en Europe ou dans le reste du monde, la question de l’alternative politique face à l’impressionnant virage à droite des partis traditionnels de gauche est présente.

    Ainsi, en France, le désaveu du gouvernement PS-PC de Jospin s’est traduit aux élections présidentielles de 2002 par un vote de plus de 10% pour les candidats d’extrême-gauche (LO-Lutte Ouvrière et LCR-Ligue Communiste Révolutionnaire). Cette année, la victoire du NON au référendum sur le projet de Constitution européenne est largement dû à la campagne commune du Parti Communiste, de la LCR, de la gauche du PS, de syndicalistes et d’altermondialistes tandis que la direction et la majorité du PS appellaient à voter pour ce projet.

    Plus récement, ce 4 octobre, il y eu en France également une journée de grève générale, troisième journée d’actions nationales depuis janvier. Plus d’un million de travailleurs sont à cette occasion descendus dans les rues, chiffre impressionnant, mais qui n’a pas réussi à faire reculer le gouvernement. Comment expliquer cela si ce n’est en remarquant que si la revendication de la chute du gouvernement actuel ne pose aucun problème, celle de l’alternative à mettre en avant reste elle sans réponse. La combativité du Parti Socialiste est là aussi depuis longtemps un sujet de plaisanterie, dont on rirait de bon cœur s’il n’y avait autant de conséquences catastrophiques. Et l’absence d’une force politique unie à gauche du PS ne permet pas d’offrir une alternative à ceux qui veulent lutter, mais sont dégoûtés du PS.

    Lutte, solidarité et socialisme!

    Durant des décennies, les partis sociaux-démocrates, bien qu’ayant une direction clairement ralliée à la sauvegarde du système capitaliste, restaient tout de même autant de pôles d’attraction pour la majorité des travailleurs combatifs. Ceux-ci voyaient dans les PS, malgré leurs limites, l’outil pour gagner de nouvelles réformes et de nouveaux acquis. L’offensive néo-libérale entamée dès le début des années ’80 et accélérée par l’effondrement des régimes staliniens d’Europe de l’Est changea la donne, et ce fut de manière constamment plus ouverte que les partis socialistes se mirent à défendre les différents programmes d’austérité de la bourgeoisie « au nom de la raison ». Ce processus a pris évidemment des rythmes et des formes variables en fonction des différentes situations rencontrées dans chaque pays, voire même à l’intérieur de ceux-ci. Il est clair, par exemple, que le PS francophone n’a pas encore été aussi loin dans cette direction que le SP.a en Flandres.

    L’impact de cette orientation se fit sentir dans la composition des adhérents à la social démocratie. Alors que pour des travailleurs en lutte et cherchant un relais politique pour défendre leurs positions, il était jadis assez naturel de se diriger vers la social-démocratie, tel n’est plus le cas aujourd’hui. Pour ces travailleurs, seule reste la solution de créer eux même un nouveau prolongement politique.

    Pour les révolutionnaires, cette question de l’endroit vers où les travailleurs les plus conscients vont se diriger revêt une importance primordiale. Ainsi, nous avons longtemps travaillé au niveau international à l’intérieur des partis socialistes, jusqu’au début des années ‘90, dans le but non pas de redresser ces partis que nous savions irrécupérables mais dans celui de gagner à un programme marxiste révolutionnaire les représentants les plus avancés du mouvement ouvrier.

    Aujourd’hui, les militants syndicaux et les jeunes les plus combatifs se détournent de plus en plus du PS, mais nous ne pouvons espérer les gagner directement à nos idées socialistes révolutionnaires. L’offensive néolibérale initiée au début des années ‘80 continue, plus difficilement cependant, et a laissé de fortes traces. Est ainsi voilé actuellement et mieux que jamais ce qui fait la force du mouvement ouvrier: son nombre et son potentiel une fois uni. Bien au-delà de l’alternative socialiste à la société d’exploitation dans laquelle nous sommes, ce sont des notions élémentaires de solidarité qui sont maintenant considérées comme dépassées. Les travailleurs sans emploi sont isolés comme jamais auparavant, même à l’intérieur des syndicats, l’idée “chômeur= profiteur” est largement répandue, et le sexisme ainsi que le racisme continuent à diviser les travailleurs.

    Pour repopulariser ces notions de lutte, de solidarité et de socialisme, nous ne pouvons compter sur les médias bourgeois, plus que jamais omniprésents dans la vie de tous. Les révolutionnaires ne sont bien évidemment pas subventionnés par de grosses entreprises ou de riches exploiteurs comme le sont les partis traditionnels, et ce n’est pas par des campagnes de sensibilisation et de publicité que nous auront les moyens d’inverser la vapeur.

    Par quels moyens?

    Lors des mobilisations dans lesquelles les couches larges de la population sont investies, il est aisé de remarquer à quel point la réflexion sur cette société qui nous oppresse peut aller loin, et résister aux assauts des médias et des patrons, comme l’ont montré les campagnes contre la constitution européenne en France ou aux Pays-Bas. Alors que l’ensemble du patronat, des directions des partis traditionnels et de l’establishment étaient unis sous la bannière de l’Europe néolibérale, ils n’ont pas pu, malgré leur contrôle des médias, endiguer la contestation, et la constitution européenne a été rejetée. La différence s’est faite grâce aux mobilisations continues qui ont pris place en cette période, mais qui, hélas, sont retombées ensuite faute d’avoir un projet politique cohérent.

    C’est par ce biais que les travailleurs, en reprenant confiance en eux, peuvent le plus aboutir à la conclusion de la nécessité de renverser la société capitaliste. Les révolutionnaires ont un rôle essentiel à jouer, pour transmettre l’expérience des luttes passées, à travers leur analyse des erreurs et réussites commises auparavant, et ce que l’on peut en tirer pour les luttes du moment. Un parti révolutionnaire n’est en ce sens qu’un outil à prendre en main pour bâtir un monde débarassé de l’exploitation. Si un mouvement ouvrier en lutte se reconnaît ainsi dans un programme clairement socialiste, il devient alors une formidable force capable de recevoir enfin son dû.

    C’est pour cela que nous sommes présent sur le terrain des luttes, et pour cela aussi que nous voulons être partie intégrante des nouveaux partis des travailleurs qui émergent. Nous y défendons notre programme afin qu’il devienne celui de ces formations, qui, pour réellement défendre les intérêts des exploités, ne peuvent que changer de société.

    Un processus déjà en marche

    Dans plusieurs pays déjà, ce problème a été pris à bras le corps, parfois de manière fort différentes.

    Aux Pays-Bas, c’est sous la forme d’un ancien parti maoïste que cette initiative est née. Fin des années 80’, le SP abandonna ses thèses erronées sur Mao et Staline, et devint peu à peu un petit parti de masse, à l’intérieur duquel commençèrent à affluer une bonne partie des travailleurs les plus combatifs, et également d’autres organisations politiques défendant leurs positions respectives au sein de cette structure large. Hélas, la direction du SP a jeté le bébé avec l’eau du bain, et le socialisme et l’idéal révolutionnaire ont été progressivement abandonnés. Mais le SP reste un point de ralliement à gauche de la gauche traditionnelle hollandaise.

    Pour rester dans nos pays voisins, on peut encore parler de l’Allemagne, où le Linkspartei est issu des mouvements de protestation contre les plans d’austérités de Schröder. Ce nouveau parti a reçu plus de 4 millions de votes (8,7%) aux dernières élections de septembre pour sa première participation. Et ce dans un pays où la social-démocratie semblait plus forte que partout ailleurs.

    En Ecosse, le Scottish Socialist Party a attiré des milliers de jeunes et de syndicalistes tandis qu’en Angleterre également se développent discussions et initiatives pour créer quelque chose de semblable. Et l’on pourrait encore parler de Refondation Communiste en Italie, du Bloc de Gauche au Portugal, ou encore de l’Amérique Latine! Mais la création d’un nouveau parti des travailleurs n’est pas la garantie de son succès futur, et le travail de nos camarades allemands, hollandais, anglais ou brésilien est âpre, et se mène bien souvent contre les tentatives bureaucratiques de limiter le droit d’expression à l’intérieur de ces formations.

    Et en Belgique?

    Finalement, la seule chose qui explique encore le retard de la Belgique dans ce processus est son taux élevé de syndicalisation (de 69,2% en 2000) et concentré dans les deux principaux syndicats CSC et FGTB. S’en prendre aux travailleurs est donc potentiellement beaucoup plus dangereux, ce qui explique les difficultés qu’éprouve la bourgeoisie belge à appliquer son programme d’austérité à la rapidité et avec la violence que lui dictent les bourgeoisies étrangères. Dans ces conditions, le manque d’un relais politique pour le mouvement ouvrier commence à peine à se faire sentir chez les travailleurs.

    Mais les liens étroits qu’entretiennent les directions syndicales avec les partis sociaux-démocrates et sociaux-chrétiens ne peuvent être qu’un gigantesque frein pour l’avancée des luttes et la défense des intérêts des travailleurs.

    C’est pourquoi nous appelons les syndicalistes combatifs et tous ceux qui rejettent la politique du PS à s’unir pour exiger que les syndicats rompent avec ces représentants à peine déguisés du patronat et pour, ensemble, avancer vers la création d’un nouveau parti de gauche pour que celui-ci ne soit pas pris en main par des bureaucrates et des carriéristes mais qu’il soit démocratiquement construit par les travailleurs et les jeunes.

    Signez la pétition pour un nouveau parti des travailleurs

    www.partidestravailleurs.be

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