Blog

  • VW. Première estimation: 4.000 emplois à VW-Forest, 11.000 au total !

    Suite au conseil d’entreprise extraordinaire d’aujourd’hui (qui a commencé une heure plus tard que prévu), il est ressorti que 4.000 emplois allaient disparaître à VW-Forest avec pour conséquence la perte de la production de la Golf.

    Cela veut donc dire qu’il ne restera plus qu’un effectif réduit de quelques 1.500 personnes. Actuellement, environ 5.200 personnes travaillent encore à VW-Forest. Avec cette très lourde restructuration, l’avenir de l’usine semble fortement hypothéqué. Sans trop nous avancer, nous pouvons parler d’un scénario « d’extinction à petit feu », comme cela a été annoncé dans la presse allemande il y a quelques jours. Avec cela, le statut du site de Forest se réduira à une « usine d’appoint » (capable d’absorber des pics dans la production quand c’est nécessaire et de tourner au ralenti quand la production redescend). A supposer que la crise de surproduction dans le secteur automobile se prolonge, l’avenir de l’usine ne tient plus qu’à un fil.

    Nous voulons déjà exprimer notre solidarité avec les travailleurs touchés, ainsi qu’avec leurs familles. Il n’y a cependant pas que les travailleurs de VW même qui sont menacés, mais aussi les travailleurs des diverses entreprises sous-traitantes. Ces entreprises dénombrent quant à elles quelques 10.000 travailleurs. Dans la presse, des syndicalistes affirmaient que pour chaque emploi qui disparaîtra à VW, deux emplois sont menacés dans les entreprises sous-traitantes. Si nous faisons une première estimation rapide : 4.000 + 7000 = cela fait quelque chose comme 11. 000 personnes sur le carreau. Bref, un véritable carnage social…

    Avec le Comité pour Une Autre Politique et le MAS-LSP, nous allons utiliser toutes nos possibilités pour soutenir les travailleurs et leurs actions, notamment en construisant un puissant réseau de solidarité autour de leur lutte.

  • Volkswagen-Forest : un verdict qui se fait attendre

    Le conseil d’entreprise extraordinaire de VW qui était prévu pour ce mardi est reporté à mercredi. Il devrait en sortir des éclaircissements sur l’avenir de l’implantation VW à Forest. La grève qui a éclaté vendredi dernier se poursuit. On a pour ainsi dire pas travaillé ce week-end, et la grève a été reconduite ce lundi matin.

    Bientôt 1000 emplois supprimés aussi à Opel-Anvers ?

    Selon De Tijd, la direction européenne de General Motors envisage de supprimer une équipe à Anvers. Cela conduirait à une perte de 1000 emplois sur un total de 5100. Un conseil d’entreprise européen est prévu pour vendredi. Entre-temps, la direction nie les rumeurs.

    Le conseil d’entreprise de mercredi devrait finalement clarifier la situation pour les milliers d’ouvriers de VW. L’incertitude permanente pèse en effet sur les travailleurs et leurs familles. M. Jung, membre du conseil d’administration et du conseil de surveillance de Volkswagen assistera à la réunion du conseil d’entreprise. Il est en outre responsable de l’affectation des volumes de production (qui déterminent le personnel nécessaire) et en même temps des restructurations.

    Cela indique qu’une mauvaise nouvelle pourrait sortir du conseil d’entreprise de mercredi. Il est de toute manière évident que les travailleurs veulent connaître les plans définitifs de la direction dans les plus brefs délais, et ne sont plus prêts à reprendre le travail avant le conseil d’entreprise.

    Vendredi soir, l’équipe de week-end est partie en grève à l’issue d’une assemblée. La rue qui se situe en face de l’entrée principale a été bloquée, mais tout s’est déroulé dans le calme. L’équipe du week-end est limitée à 500 ouvriers, mais les équipes de la semaine sont nettement plus nombreuses (1500 personnes) et celle de lundi matin est également partie en grève.

    Ce n’est pas surprenant. Car le report du conseil d’entreprise apparaît clairement comme une provocation, comme Hedwin de Clercq (FGTB) en témoigne : « Cela devient grave : ils jouent vraiment avec nos pieds en reportant le conseil d’entreprise ».

    Solidarité de CAP avec les ouvriers de VW

    Depuis vendredi soir, un bus du Comité pour une Autre Politique s’est garé devant l’usine. Lundi, une réunion s’est tenue avec les organisations et les mouvements bruxellois pour déterminer comment on pouvait faire de ce bus un lieu de rencontre pour la solidarité avec les travailleurs de VW, et un lieu de discussion pour une autre politique de l’emploi. Il est aussi question de tenir une permanence dans le bus. Un tract national est également en préparation pour être distribué à partir de mercredi. Ce tract sera un résultat tangible du 28/10 et abordera concrètement la crise de VW.

  • Mars 2007. Pourquoi manifester contre le NSV?

    Ce 8 Mars, le NSV (mouvement étudiant nationaliste) a l’intention de manifester à Anvers. Cette organisation a toujours entretenu des liens avec le Vlaams Belang et a été, pour des figures de premier plan du VB telles que Filip Dewinter, une sorte d’école. Il n’y a nul hasard au fait que ce dernier soit president du ‘’comité de protection” pour le trentième anniversaire du NSV.

    Christophe

    Blokbuster a pu entrer dans quelques archives internes des albums photo digitaux des membres du NSV. Ci-dessus les membres du NSV ont rangé les bouteilles de bières vides en forme de croix gammée…

    Radicaux

    Les rapports entre VB et NSV sont intentionellement un peu cachés, le NSV peut ainsi laisser apparaître son côté “radical”, tant au niveau du contenu de leur discours que de leurs méthodes.

    En 1997, le NSV-Gand a édité un texte ouvertement raciste déclarant : “un nègre qui a grandi dans la jungle de l’Afrique, qui tire ses oreilles jusqu’au sol, qui enduit ses cheveux avec de la merde de vache(…) peut s’entraîner pour apprendre nos habitudes de blancs, mais sur le point intellectuel, il ne sera jamais capable de s’adapter à notre standard intellectuel car son cerveau est entre autre plus petit.”

    Il y a quelques mois, un vent favorable nous a déposé un colis de photos internes du NSV qui illustrent magistralement ce que sont leurs rituels estudiantins: bavarder sous la croix celtique, beugler des chants sortis d’un recueil de slogans pro-apartheid, et ranger les bouteilles vides en faisant une croix gamée. Ce n’est pas flamingant, mais fasciste!

    Nul hasard non plus à la présence de membre du groupuscule Blood &Honour aux activités du NSV comme à leurs manifestations. Le president du NSV de Hasselt n’a pas caché et a raconté de manière enthousiaste sa presence aux concerts organisés par Blood& Honour.

    Le 28 septembre, le NSV a montré une fois de plus ses méthodes à Anvers, lors du Studay (événement de la rentrée académique). Notre camarade Nikei de Pooter a été attaqué par un petit groupe de NSViens. Après l’avoir jeté au sol, des menaces ont fusé: « Nous viendrons te chercher chez toi» et « casse-toi». La police est intervenue, sans toutefois les arrêter.

    Manif anti-NSV

    Le NSV commet chaque année une manifestation dans une ville étudiante, cette année-ci à Anvers. Au moment de rédiger cet article, la date n’est pas encore certaine, mais cela sera normalement le 8 mars.

    A chaque fois, il y a également une contre-manifestation. Non pas pour arriver à une confrontation directe, mais pour veiller à ce que le NSV ne se répande avec sa violence raciste dans la ville.

    Le cortège du NSV ne comprend qu’un petit groupe de batailleurs et de néo-nazis. En manifestant contre eux, nous démontrons dans la pratique leur isolement dans la société, contrairement à ce que les résultats électoraux de leur parti-père peuvent insinuer.

    Tout ce qui nous divise, nous affaiblit!

    Le message du NSV est de mettre la pauvreté et les autres problèmes sociaux sur le dos des immigrés à la place du système. Nous voulons utiliser la manifestation et la mobilisation contre le NSV pour discuter des véritables causes de la violence raciste, de la lutte contre le VB mais aussi de la lutte contre cette société qui n’a aucune perspective à offrir pour l’écrasante majorité de la population.

    A Anvers aussi il sera nécessaire de construire une opposition de gauche contre la politique antisociale de la ville, en s’unissant contre la pauvreté, le chômage et la crise du logement. Il faut l’unité des jeunes et des travailleurs, abstraction faite de leur provenance, au sein d’une alternative aux partis traditionnels et au VB. Ce sera le message central de la manifestation anti-NSV.

    Le succès de cette manifestation ne peut s’obtenir que par une campagne de mobilisation résolue à l’intérieur de laquelle tu peux toi aussi jouer un grand rôle : en aidant à la diffusion du matériel, en engageant des discussions sur la lutte contre l’extrême-droite et, surtout, en participant à la manifestation!

  • La lutte contre l’extrême-droite est plus que jamais nécessaire

    Dans les villes d’Anvers et de Gand, on aurait enfin fait barrage au Vlaams Belang. Pour la première fois après tant d’élections, le 8 octobre n’aurait pas été un dimanche noir. Du moins, c’est ce que disent en chœur les médias à propos des dernières élections communales.

    Farid Rasoolzadeh

    Cette analyse est d’autant plus absurde que le Vlaams Belang progresse à Anvers par rapport à son score de 2000 qui avait déjà semé la panique : 33,51% contre 32,95% à l’époque. Dans les districts anversois de Hoboken, Deurne et Merksem, le Vlaams Belang a récolté respectivement 41%, 43,5% en 41,5%. Nous ne voyons pas pourquoi ce serait une bonne nouvelle.

    Du côté francophone, la montée de l’extrême-droite ne s’est pas réalisée entièrement. Le Front National a récolté des scores très élevés dans le Hainaut (11% à Quaregnon, 12,6% à Pont-à-Celles et presque 10% à Charleroi).

    L’achat d’une villa privée par le président du FN Daniel Féret dans le midi de la France, largement commenté dans les médias, n’a certainement pas eu d’effet salutaire pour le FN. L’absence totale de militants actifs a empêché le parti d’extrême-droite de changer la donne. Malgré cela, 27 conseillers communaux FN ont été élus dans le Hainaut.

    A Gand et dans les districts anversois de Borgerhout et d’Anvers-centre le VB a reculé. Cela est avant tout dû aux projets de prestige à grande échelle qui ont fait s’envoler les loyers. Une partie des couches les plus pauvres a été substituée par de jeunes ménages à deux revenus pouvant se permettre une bonne habitation près du centre-ville.

    Au lieu de fournir une réponse au taux de chômage et aux loyers impayables, la coalition anversoise lors des négociations après les élections s’est occupée de discussions sur l’augmentation de « projets de renouvellement de ville ». Les partis n’ont négocié sur les logements sociaux que 10 minutes durant.

    La politique antisociale des partis traditionnels a mené à une croissance de l’extrême-droite. Tant que ces partis s’accrocheront au pouvoir, et tant qu’une véritable opposition contre la politique néolibérale fera défaut, le VB pourra continuer à accumuler les victoires électorales. Une campagne de publicité bien élaborée n’est pas une barrière face à l’extrême-droite !

    Venez manifester le 8 mars à Anvers !

    Le 8 mars (ou le 1 mars), les étudiants du VB (NSV, Mouvement Nationaliste Etudiant) veulent manifester à Anvers. Blokbuster (la campagne anti-fasciste flamande du MAS) organisera une contre-manifestation qui vise l’extrême-droite, mais aussi la politique des partis traditionnels. Nous voulons mettre en avant la nécessité d’une alternative à la politique qui crée le terreau de l’extrême-droite.

    Le NSV est un groupuscule d’étudiants racistes et violents. En 1996, ils écrivaient encore que les « nègres n’égalent pas intellectuellement notre niveau car leur cerveau est plus petit ». Lors de l’ouverture de la nouvelle année académique à Anvers, le NSV est passé à la violence contre un militant d’Etudiant de Gauche Actif (organisation étudiante du MAS). Nous ne voulons pas que ce groupuscule occupe les rues d’Anvers sans opposition.

  • Centre fermé de Vottem, le Guantanamo belge !

    Un quotidien et un hebdomadaire ont rapporté le témoignage d’un des gardiens du Centre fermé de Vottem, qui traitent de la non-prise en charge des sans papiers souffrant de problèmes psychologiques, le plus souvent liés à leur détention. Voici ce qu’il en est. Le Soir (17/11) titre en page 5 : ” Maltraitance grave au centre fermé de Vottem”. Il s’agit d’un article qui rapporte un témoignage offert au Ciné Télé Revue. Voici ce que Le Soir a écrit.

    Alexandre

    Tout d’abord, du concret. “Un africain qui mourrait littéralement de trouille et restait immobile, serré dans une couverture.” Il a été mis en cellule d’isolement car il ne se lavait pas. ” Cet homme n’était plus en état de contrôler ses actes. Au point qu’il déféquait et urinait sous lui. Il a été laissé dans sa cellule pendant des semaines.” Encore ? A propos de la maltraitance des policiers envers les sans-papiers ” un Pakistanais avait refusé de monter à bord à Zaventem. Ce gars est revenu tellement cassé qu’il ne pouvait plus marcher. Il a passé plus d’un mois à l’infirmerie.” Heureusement que nous sommes dans un pays démocratique et respectueux des droits de l’homme… Il y a UN psychologue qui sert aussi de directeur adjoint et aucun psychiatre…

    Les sanctions sont généralement des mises en cellule d’isolement (comprenez cachots), c’est notemment de cette façon dont on puni les tentatives de suicide. Tandis que le CDH, Amnesty International et Ecolo (Zoé Genot d’Ecolo désire un ” contrôle démocratique dans les centres”) demandent, ou plutôt “ne renoncent pas à l’idée d’exiger” une enquête indépendante, le CECLR (Centre de l’égalité des chances) s’inquiète surtout de la rationnalisation responsabilités des employés du Centre. En somme, aucune aide immédiate ni solution tendant à la justice età l’égalité. C’est d’autant plus difficile que Dewael (Ministre de l’Intérieur, VLD) a interdit l’entrée à toute personne étrangère au centre.

    En outre, ça n’a pas l’air de déranger beaucoup le monde politique. Ce témoignage prouve pourtant la necessité d’une action de masse contre les véritables actes de torture mentales et physiques, et enfin, une régularisation de TOUS les sans-papiers, qui sont aussi, combien de fois l’a-t-on déjà rappellé, des humains comme vous et moi.

  • Négociations salariales: les patrons réalisent des profits records, mais en veulent toujours plus

    Réponse à un courrier des lecteurs de la FEB

    Le 6 octobre, notre rédaction a eu l’honneur de recevoir un courrier d’un lecteur inhabituel. Le service d’information de la FEB (Fédération des Entreprises Belges) nous a demandé d’attirer l’attention de nos lecteurs sur une rectification. Il y aurait eu, selon lui, une « erreur » dans un article de notre site. Nous y avions parlé de « l‘avarice » de la FEB et des topmanagers, en nous référant entre autre à l’augmentation des salaires des membres de la direction des entreprises reprises dans l’indice boursier belge, le Bel-20. Si nous savions déjà que nos articles et positions avaient un certain écho, notre étonnement a cependant été grand d’apprendre que le patronat belge suivait également notre argumentation.

    Peter Delsing

    Topmanagers nécessiteux?

    La FEB nous écrit ainsi : « Nous avons lu l’article ci-dessous avec intérêt. Noussignalons cependant que la supposition selon laquelle les salaires des membres de la direction des entreprises côtées au BEL-20 auraient augmenté de 12 % (cfr Trends/Tendances) est complètement fausse »

    S’agit-il alors de pauvres nécessiteux, à l’aube des négociations salariales avec les syndicats? Il semblerait que oui… « Le rédacteur de Trends/Tendance a reconnu quelques semaines après que ses calculs étaient erronés et que la véritable hausse des salaires des topmanagers n’était que de 2 %, moins que l’inflation donc. Il nous semble opportun que vous indiquiez à vos lecteurs cette rectification. »

    On pourrait donc croire en lisant ces lignes que les topmanagers, à cause de l’inflation, ne peuvent plus mettre de beurre sur leurs tartines.

    A partir de novembre se dérouleront les négociations salariales entre les syndicats et le patronat qui devraient déboucher sur un nouvel Accord Interprofessionnel (AIP). Les enjeux – et la FEB le sait- ne sont pas minces. La colère de beaucoup de salariés et de militants syndicaux remontera-t-elle à la surface un an après un mouvement contre le Pacte des générations stoppé de façon anti-démocratique par les directions syndicales? Ou bien les patrons arriveront-ils encore à faire payer les salariés pour augmenter des profits déjà exorbitants, en dépit du pouvoir d’achat à la baisse et de la misère croissante

    Des profits records !

    Depuis le début de la politique néolibérale, faite d’austérité et de modération salariale, un gigantesque transfert de richesses s’est produit des travailleurs vers les riches. En 1981, début de cette politique et année de crise économique, les profits des entreprises représentaient 20 milliards de francs belges. Six ans seulement plus tard, ils pesaient déjà 167 milliards, soit 8 fois plus. Dix ans après, en 1997, les profits atteignaient 1.240 milliards de francs. Pendant cette même période (de 1981 à 1997), les prix ont augmenté d’environ 60 % sous l’effet de l’inflation. Les 1.240 milliards de francs de 1997 représentent donc 775 milliards en francs de 1981. Les profits (inflation déduite) de 1997 sont donc 4,5 fois plus élevés qu’en 1987 et… 39 fois plus élevés qu’en 1981.

    La FEB devrait aussi savoir que, pendant la dernière décennie (1997-2006), les patrons n’ont pas vu fondre leurs profits. Tout au plus, à cause d’une croissance plus faible, le rythme d’augmentation a-t-il ralenti. En 2003, les profits des entreprises étaient de 37 milliards d’euros ! Inflation déduite, on arrive ainsi à l’équivalent de 870 milliards de francs de 1981, soit plus de 43 fois le montant de 1981 !

    Ces dernières années n’ont pas été non plus faites de vaches maigres pour le patronat. Les 97 plus grandes entreprises qui ont clôturé leur comptabilité fin 2005 ont indiqué un profit net commun de 18 milliards d’euros, en hausse de 31 % par rapport à 2004. En 2005, les profits des banques Dexia et KBC ont augmenté respectivement de 12 et 39%.

    Celui ou celle qui a vu sa fiche de salaire augmenter pareillement peut lever la main. Les études montrent que le pouvoir d’achat des salariés du privé a baissé de 2,08 % depuis 10 ans, celui des fonctionnaires de 2,28 % et ceux des non-salariés de 2,61 à 3,25 %. Les modifications imposées à plusieurs reprises à l’index ont engendré une baisse de notre pouvoir d’achat. Ces pourcentages sont encore probablement sous-estimés, vu que le loyer n’est pas encore totalement compris dans l’index actuel.

    L’index sapé engendre, depuis des années, une baisse de notre pouvoir d’achat. Ces pourcentages sont encore probablement une sous-estimation, vu que le loyer n’est pas encore totalement compris dans l’index actuel.

    Topmanager: 1,5 millions d’euros par an. Et vous?

    Le PDG d’une entreprise du Bel-20 gagne en moyenne 1,5 milions d’euros par an. Et quand Pieter Timmermans, manager à la FEB, juge que les salaires des travailleurs ont trop augmenté, il veut en fait dire qu’ils n’ont pas encore assez perdu de pouvoir d’achat.

    Nous devons exiger une véritable hausse des salaires: les patrons et les grands actionnaires ont augmenté énormément leur part du gâteau depuis 25 ans. Leur soif de profit face à la ‘concurrence’ a entraîné la société dans une logique terrible. Plus de richesse d’une part, plus de pauvreté d’autre part. Nous devons nous opposer à une indexation qui ne porterait plus que sur les salaires nets (comme le réclame le VOKA, une organisation extrémiste du petit patronat flamand), ce qui minerait la sécurité sociale. Les directions syndicales ne doivent pas se laisser séduire par cette proposition qui aboutirait à limiter la hausse du pouvoir d’achat à la minorité des salariés aux revenus les plus bas.

  • Vlaams Belang: un parti (toujours) néofasciste

    Malgré les nombreux efforts du Vlaams Belang ces dernières années pour se présenter comme plus acceptable, nous continuons à le qualifier de néofasciste. Les origines collaborationnistes du VB sont visibles à travers leur programme qui prône le rejet d’un « système pourri » qui a besoin selon eux d’un “grand nettoyage” dans lequel le racisme joue un rôle de premier plan.

    Jarmo Van Regemorter

    Quelle différence avec le fascisme classique?

    La plus grande différence entre le VB et les partis fascistes des années ’20 et ’30 est l’absence d’une large base militante. Le VB, qui a maintenant presque 800 conseillers communaux, ne rassemble à ses plus grands événements nationaux – avec beaucoup d’efforts et des bus gratuits – qu’au grand maximum 5.000 personnes. Ce n’est certainement pas suffisant pour dominer la rue et terroriser ses opposants.

    Par conséquent, ce parti doit se baser sur des méthodes populistes. “Nous disons ce que vous pensez”, dit le VB. Pourtant, durant le mouvement contre le Pacte des Générations, le discours tenu à destination des entrepreneurs et les capitalistes était extrêmement néolibéral. Envers les travailleurs par contre, ce soutien à la logique patronale a été caché le plus possible. Dans les communes rurales, le VB se profile comme le défenseur des valeurs traditionnelles, alors que dans les villes, il essaie plutôt de se présenter comme “le seul parti d’opposition” aux côtés “des petites gens”.

    Le VB n’a pas encore l’opportunité d’utiliser des méthodes ouvertements fascistes – la violence et le développement de troupes de choc – sans perdre une grande partie de son soutien électoral. Des groupuscules qui revendiquent ces méthode violentes sont marginalisés au sein du VB, qui peut ainsi rapidemment s’en distancer si leurs actes font des vagues dans les médias. Des groupes tels que le Voorpost, le NSV, le NJSV et même Blood &Honour peuvent cependant toujours compter sur des liens étroits avec la principale force d’extrême-droite.

    Liens avec les néo-nazis

    Le groupuscule Blood &Honour s’est récemment fait connaître dans la presse avec son noyau, BBET, qui était actif au sein de l’armée et disposait entre autres d’un large arsenal. Blood &Honour a été introduit en Flandre par le VB. Le premier concert de groupes « musicaux » liés à Blood& Honour s’est produit en 1994, en Flandre Occidentale, à l’initiative de Yannick Pollet, président durant de longues années des jeunes du VB de Bruges. Il n’a démissionné du VB que parce qu’il était frustré par la place occupée par d’autres dans « son » parti.

    Pollet était aussi lié à une formation nommée “Leibstantarte Adolf Hitler” (Hommage à Adolf Hitler – LAH) organisatrice d’une commémoration annuelle en l’honneur du petit moustachu. Celle-ci s’est tenue notamment à Roulers à la demande d’A. Horrie, membre local de LAH, qui était à la même époque également responsable régional du VB. Cette tradition nauséabonde des commémorations annuelles de Hitler a par la suite été reprise par Blood&Honour.

    Evidemment, le VB nie entretenir des liens avec Blood&Honour. La présence de membres de Blood&Honour à une soirée de chant des Vlaamse Jongeren Westland (Jeunes Flamands Occident) un groupe « identitaire » présidé par Dieter Van Parys, a été présenté comme une surprise totale pour la direction du VB, y compris pour ce même Van Parys, lorsque les médias s’en sont fait l’écho. Régulièrement, des articles de presse démontrent l’existence de membres radicaux du VB qui rendent plus visible l’idéologie dominante au sein du VB.

    Le VB doit toutefois rester prudent. Comme l’ex-vice-président Roeland Raes l’a affirmé: “Nous nous abstenons de soutenir les positions qu’une petite minorité de nos membres trouvent attractives mais qui nous freinent.” Ce ne sont pas les positions radicales qui sont la cause de la prise de distance du VB vis-à-vis de tels groupes, mais surtout le fait que ceux-ci ne sont pas contrôlables.

    Le rêve d’une “main de fer fasciste”

    Les étudiants du NSV sont à mettre dans le même sac. Le NSV, tout comme le VB, nie être l’organisation étudiante du VB. Pourtant, l’ancien président national du NSV est actuellement président du VB-Jeunes. Le président du NSV à Hasselt, Thierry Vanroy, était sur la liste du VB à Heusden-Zolder malgré des déclarations publiques comme “une fois que la démocratie s’enfoncera dans le chaos, j’espère qu’il y aura une main de fer fasciste ”. Vanroy a plusieurs fois participé aux activités de Blood&Honour.

    Le jour où les déclarations ouvertement fascistes de Vanroy deviendront trop connues, le VB et le NSV se distancieront de lui parce que ces positions ne peuvent trouver aucune base sur laquelle s’appuyer dans la société. Le Vlaams Belang confirmera ainsi une fois de plus que les propos fascistes sont bienvenus chez lui… tant qu’ils restent méconnus à l’extérieur.

  • PS Français : Conflit d’intérêts personnels à l’instar de celui de tous

    Les élections présidentielles en France programmées au printemps 2007 suscitent de vifs débats au Parti Socaliste français pour savoir qui mènera la social-démocratie lors de cet ultime revanche. La question est : peut-on encore parler de débats pour l’intérêt du peuple ? Ils défendent leurs idées, mais ils seront de toute façon obligés de suivre le programme du PS. Résumé et explications.

    Il y eût les élections présidentielles de 2002, où Jean-Marie Le Pen avait devancé le socialiste et premier ministre sortant Lionel Jospin l’empêchant d’accéder au second tour et remettant en question tout le PS. Depuis, chaque personnalité au sein du parti présentant un minimum de popularité tente de se mettre en avant pour être le candidat PS à l’élection présidentielle de 2007. Ce conflit dure depuis des années et brasse beaucoup d’air, alors que le vrai débat ne se situe pas là, mais autour du programme officiel du PS inconnu du grand public et pourtant bien présent.

    Faisons un large tour d’horizons de tous les « militants » du PS ayant miroité cette place : Ségolène Royal, actuellement largement donnée favorite dans les sondages, Laurent Fabius qui se dit le représentant de l’aile gauche du PS, et Dominique Strauss-Kahn, l’économiste de service et certainement le plus à droite des moins à gauche de la gauche. Jack Lang, l’ami des artistes et des jeunes, François Hollande, premier secrétaire du PS, l’homme à la voix rassembleuse (c’est ce qu’il dit) et Lionel Jospin, un temps vaguement candidat « si le PS a besoin de moi » – mais qui assure essentiellement la fonction de meilleur joueur de tennis de l’Ile de Ré où il passe la plupart de son temps – se sont retirés de la course.

    Premier « round » : François Hollande, accessoirement mari de Ségolène Royal, se retire pour laisser place à sa femme. Les régionales de 2004 rendent les socialistes plus confiant, en remportant la victoire dans chaque région, excepté l’Alsace et la Corse, derniers bastions de l’UMP. Depuis ces élections, la cote de popularité de Royal n’a cessé d’augmenter. Le « non » à la constitution européenne permet à Fabius de faire parler de lui, bien qu’hué par la majorité de la scène politique française. Vint 2006, où les discussions deviennent plus ardues : Royal étant largement en tête, les ardeurs des autres candidats se sont refroidies et les discours deviennent plus modestes. En réalité, Ségolène Royal dispose d’un bouclier lié à son statut de femme libre et cette nouveauté au PS en fait sa popularité. Peu prise au sérieux au départ, elle est aujourd’hui la mascotte du PS.

    Automne 2006. Premier grand abandon : Lionel Jospin se retire définitivement de la course après s’être largement expliqué : « J’ai dit que quatre ou cinq candidats à l’élection à la candidature pour une élection présidentielle dans un parti comme le Parti Socialiste, ça n’était pas un dispositif raisonnable. J’ai donc suggéré que nous soyons moins nombreux. Cela n’a pas pu se faire, en tout cas autour de moi ; et donc la décision que j’ai prise est la suivante : faute de pouvoir rassembler, je ne veux pas diviser. » (RTL, 28/09, interviewé par Jean-Michel Apathie) Histoire de partir dignement sans trop se contredire, en quelque sorte puisqu’il disait « j’ai pris la décision de quitter la scène politique après le premier tour des présidentielles de 2002 dans l’intérêt du Parti Socialiste » (La Rochelle, été 2007 lors du grand congrès du PS) En outre, c’est le seul ayant parlé de l’intérêt du PS avant le sien.

    Puis vint l’abdication de Jack Lang, ayant jusque là joué la carte « popularité » auprès des jeunes jusque là mais n’ayant pas atteint les 30 signatures nécessaires pour se présenter comme candidat au sein du PS. Dès lors, le cadre est défini. Fabius, Strauss-Kahn et Royal vont se disputer l’investiture socialiste pour défendre le PS aux présidentielles. Résultats très bientôt. Un auditeur de RTL a fait remarqué à Jean-Michel Apathie ce 18 octobre que de toute façon, le candidat choisi devra défendre le programme officiel, rendant le débat inutile (ou fera du programme socialiste du combustible pour faire avancer sa locomotive privée). Un autre fait remarquer que voter pour trois candidats revient au même procédé que la Star Academy : concours de tronches avant le débat d’idées. Et l’intérêt d’eux qu’ils représentent dans tout ça ?

  • Quelle stratégie contre l’extrême-droite? Après le cordon sanitaire, l’illusion de la “bonne gestion”

    Dans le cadre de la lutte contre l’extrême-droite, beaucoup d’idées ont été lancées ces dernières années par les partis traditionnels et leurs politiciens. Au début, il fallait simplement ignorer l’extrême-droite. Il y a eu ensuite le cordon sanitaire. Puis certains ont avancé l’idée qu’une participation de l’extrême-droite au pouvoir permettrait de la „mouiller“ dans la gestion quotidienne. La nouvelle “tactique” contre le VB s’appelle maintenant “la bonne gestion”.

    Geert Cool

    Cordon sanitaire

    Le cordon sanitaire se veut un barrage contre toute participation de l’extrême-droite au pouvoir. C’est en fait le prolongement de la stratégie basée sur la négation des résultats de l’extrême-droite. Si toute participation des fascistes au pouvoir doit bien entendu être rejetée, nous ne pensons pas que cela change fondamentalement quelque chose au succès de l’extrême-droite.

    Certains cultivent l’illusion qu’en associant l’extrême-droite au pouvoir, il y aurait moyen de diviser le VB entre ceux avec qui on peut travailler et les autres. Mais chaque scission de l’extrême-droite observée au niveau international n’a pas mené à un renforcement des “modérés”. Lors des élections autrichiennes en octobre – après plusieurs années de participation au pouvoir du parti d’extrême-droite FPÖ de Haider suivie de la scission de ce parti – le BZÖ (la scission „modérée“ du FPÖ à l’intérieur de laquelle se retrouvent Haider, les ministres et presque tous les parlementaires) n’a obtenu “que“ 4% alors que le FPÖ a récolté 11% des suffrages. Les “radicaux” l’ont donc emporté sur les “modérés” et ont même poussé le BZÖ à défendre des positions plus radicales qu’avant durant sa campagne électorale.

    De plus, la base de cette scission n’était pas le résultat direct de la participation gouvernementale, mais la conséquence du fait que le FPÖ a été rejeté sur la défensive suite à la large mobilisation des travailleurs contre les mesures gouvernementales, qui a connu son apogée en 2003 et a montré à beaucoup de gens que le FPÖ n’était pas du côté des travailleurs et de leurs familles.

    Vous avez dit “bonne gestion”?

    L’écrivain anversois Tom Lanoye a déclaré après les élections: “Anvers a montré qu’en Flandre, avec une bonne politique et un projet clair, on peut remettre à sa place un parti négatif”. C’est une remarque dangereuse quand on regarde les résultats dans presque toutes les communes en Flandre, y compris dans les districts anversois tels que Hoboken, Merksem ou Deurne, où le VB gagne encore du terrain. La “bonne gestion” n’existait pas dans toutes ces localités?

    De plus, nous ne sommes pas d’accord sur le constat de “bonne gestion” menée à Anvers et Gand. En guise de gestion, les projets de prestige ont repoussé les problèmes – et les populations en difficultés – en dehors du centre-ville. Les difficultés n’ont été que déplacées. La détérioration de la position du VB dans les districts d’Anvers et de Borgerhout est entièrement compensée par les progrès qu’il réalise dans les districts situés autour du centre ville.

    Des expériences tirées de l’histoire belge nous montrent les limites de la “bonne gestion” par des “techniciens” et des “experts”. En 1935, en réponse à l’instabilité et à la crise économique, un gouvernement d’experts extérieurs au monde politique a été formé sous la direction d’un haut dirigeant de la Banque Nationale, Paul Van Zeeland, pour gérer le pays. Ce gouvernement et sa politique ont mené à une victoire sans précédent de l’extrême-droite aux élections de 1936…

    Une “bonne gestion” est évidemment nécessaire. Mais, pour nous, elle exige de partir des intérêts de la majorité de la population et non des couches les plus aisées. Comment les partis traditionnels en seraient-ils capables alors qu’ils sont les prisonniers – volontaires – d’une logique néolibérale ?

    Les antifascistes qui veulent offrir une réponse politique aux électeurs du VB doivent plutôt s’engager dans des initiatives qui viennent du mouvement ouvrier et dans les luttes. L’initiative du Comité pour une Autre Politique (CAP) offre une chance d’avancer dans cette voie.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop