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  • Ecolo et l’anti-racisme. Certain(e)s n’ont pas encore tout compris…

    “Il y avait moins de candidats d’origine étrangère chez Ecolo, sans doute parce que nous rétrocédons une part de nos émoluments au parti” C’est ce qu’Isabelle Durant a déclaré à la RTBF, relayée par Le Soir du 13 novembre. Et c’est scandaleux.

    Ainsi donc, de même qu’on attire pas les mouches avec du vinaigre, on attire pas les immigrés sans pognon, selon l’une des principales figure d’Ecolo? Nous aurions été en droit d’attendre ce genre d’« analyse » de la part d’élus à l’idéologie bien plus douteuse. Force est de constater que Mme Durand, qui, elle, ne court pas après les mandats et l’argent qui va avec – comme en témoigne son attitude à Schaerbeek le soir des élections communales… (hum) – a du travail à donner aux militants de son parti qui estiment être dans une organisation qui lutte efficacement pour une société ouverte à tous.

    Soyons sérieux, il est fort peu probable que Mme Durand soit une « raciste cachée », elle ne s’est probablement tout simplement pas rendu compte de ce qu’elle disait sur le moment. Mais ce fait même est préoccupant et mérite que l’on s’y attarde.

    Beaucoup de gens sont attirés par la « politique » pour des raisons peu honorables, uniquement pour faire carrière par exemple, et non pas pour défendre des idées. Combien sont-ils à ne s’intéresser vraiment au partis politiques qu’une fois leur diplôme de science politique obtenus ? Combien sont-ils à être rentré chez Ecolo après la « marée verte » qui a suivi les affaires de la dioxine et de la vache folle aux élections de 1999, et ce uniquement parce qu’à ce moment ce parti commençait à avoir lui aussi le potentiel d’offrir emplois et privilèges?

    Parmis les couches les plus pauvres, il y a également la question de se sortir de la misère, des problèmes sociaux et économiques. Les partis traditionnels ne proposent que des solutions individuelles à ces problèmes, et aucune solution collective (ce qui reviendrait à dire qu’il faudrait s’attaquer aux véritables parasites du systèmes : actionnaires et patrons qui vivent de notre travail). Autrement dit, pas grand chose. On répartit la pénurie. C’est la politique du « si tu as ta carte, tu pourras avoir un job ou un logement plus rapidemment et surtout plus sûrement » au lieu du « luttons ensemble pour une autre société, basée sur les besoins de la majorité ». Et le PS est loin d’être le seul à agir de la sorte. Si Ecolo échappe, dans une certaine mesure, à ce processus, c’est moins par éthique interne (les alliances MR-Ecolo, le soutien d’Ecolo à la constitution européenne néo-libérale, les accords pré-électoraux brisé –n’est-ce pas Mme Durant… – ont entre autres démontré les limites étroites de cette éthique) que par manque de temps passé au pouvoir. Du temps est nécéssaire pour prendre et s’assurer des places que d’autes se sont déjà distribuées.

    Au sein de la population immigrée, ces problèmes sociaux sont plus pointus. Une étude commandée par la Fondation Roi Baudouin a fait ressortir quelques données intéressantes à ce sujet. En 2001, le pourcentage de personnes d’origine turque vivant sous le seuil de pauvreté était de 58,94%, et celui chez les personnes d’origine marocaine de 55,56% ! Même en ce qui concerne l’immigration italienne, bien moins récente, le chiffre est de 21,49%. A titre de comparaison, le taux de pauvreté chez Belges d’origine était de 10,16%. Et la situation a été bien loin de s’améliorer puisque le taux de pauvreté globale était de 12,66% à l’époque, il est de 15,2% actuellement…

    Dans ce cadre, que certains candidats immigrés n’aient vu dans la cour que leur faisait les partis traditionnels qu’une occasion de s’en sortir eux-même (et leurs amis par la même occasion) n’est pas étonnant. Mais généraliser cela, et surtout laisser entendre que les seuls candiadats immigrés fonctionnent ainsi, c’est non seulement une gigantesque et impardonnable erreur, mais c’est aussi un élément qui renforce les sentiments racistes qui se développent sur le terreau de la politique asociale des partis traditionnels (auto-proclamés, assez cyniquement, « partis démocratiques »).

    Plusieurs idées à la limite du racisme émergent souvent sur la scène publique sans succiter, à tort, de grands remous. Ainsi, à l’époque du meurtre de Joe Van Holsbeeck, un édito de La Libre commençait en expliquant que la peur de l’autre est dans la nature de l’homme. A regarder l’histoire, on se rend pourtant rapidement compte qu’Indiens d’Amérique du nord ou du sud, Africains et autres peuples non-européens n’ont arrêté d’accueillir les colonisateurs à bras ouverts qu’à force de se faire tirer dessus. Cela fait beaucoup de gens qui ont eu comme premier réflexe d’aller à l’encontre d’une prétendue nature humaine faite de peur et qui n’a eu comme principale fonction que de justifier bien des massacres…

    La lutte anti-raciste, c’est aussi celle contre des idées préconçues largement acceptées à grand renfort d’articles de presse et de déclarations de personnes pourtant réputées au-dessus de tout soupçon. Ces idées découlent en fait de l’absence de véritable analyse sur les fléaux que rencontrent la société actuelle, et sont autant de solutions de facilité.

  • Daniel Ducarme, ancien président du MR: Plus de voix par des manoeuvres…

    A la Chambre, le PS et le MR ont le même nombre de sièges (25). Pour obtenir la première place, que peut faire le MR ? Chercher à convaincre les électeurs par son programme plutôt que par de grandes affiches au bleu seulement tâché de noms et prénom ?

    Mais si le MR disait un peu plus ce qu’il pense, cela ne contenterait que les riches indépendants et les patrons d’une manière générale, déjà au courant de toute façon des nombreux avantages que leurs propose ce parti dévoué aux attaques contre les travailleurs et les pauvres… Mr Ducarme, éloigné (pour un temps seulement) de la politique pour ennuis fiscaux, propose donc plutôt de jouer sur le vote des belges à l’étranger.

    Chargé par le président Reynders des affaires relatives aux belges de l’étranger, Daniel Ducarme a trouvé de quoi contenter son successeur à la tête du rassemblement libéral, en se profilant par la même occasion pour « revenir » sur la scène politique. Fin observateur, il a remarqué que les belges résidents à l’étranger (estimés à 300.000) votaient en majorité pour le Mouvement Réformateur. En 1999, ils étaient 20 à s’être déplacé pour voter, mais 115 .000 après une simplification des procédures en 2003. Comme pour avoir un siège à la Chambre, il faut approximativement 50.000 voix, le calcul est simple : simplifier encore les démarches à effectuer peut encourager les autres à voter également, et en toute logique donner au MR deux ou trois sièges supplémentaires.

    Le jeudi 16 novembre, cette proposition a été rejetée, mais Daniel continue le combat : «C’est une invraisemblable discrimination qu’il nous faudra corriger, par souci d’égalité et par pur bon sens.»

    Voilà comment transformer un pur combat électoral en lutte pour la démocratie ! Mais la priorité, bien sûr, est d’avoir plus de représentants que le PS, considéré comme un adversaire idéologique alors que pourtant, en terme d’idéologie, plus grand chose ne sépare le PS du MR.

  • Assemblée générale massive des travailleurs de VW

    Le front syndical au sommet est un obstacle pour l’action

    Pour un front syndical basé sur l’action à la base

    Des milliers de travailleurs de VW et des sous-traitants ont afflué mercredi matin pour entendre les propositions de leur direction syndicale. Pour ceux qui venaient pour écouter et discuter de la manière dont on peut lutter contre le scénario de licenciements massifs de la direction de VW – qui est probablement un scénario qui prépare la fermeture pure et simple de l’usine – ce fut une peine perdue.

    Les responsables syndicaux nous a expliqué minutieusement et dans les deux langues que le licenciement de 4.000 travailleurs et employés et une fermeture possible sont une vraie catastrophe et qu’on est tous dans le même merde.

    A juste titre, ils ont dit qu’on ne pouvait rien reprocher aux travailleurs et employés qui ont bien fait leur travail et ont livré à temps les voitures prévues avec les efforts d’austérité et de flexibilité demandés. L’usine belge était en 2005 la deuxième sur le plan de la productivité et de la qualité dans le groupe VW. Mais cela n’était pas suffisant pour garder notre boulot.

    Il n’y a pas eu d’évaluation de la stratégie qui a été menée les dernières années par les délégations syndicales. Une telle démarche aurait pourtant eu sa place à cette assemblée. Avons-nous assez résisté à la surenchère de la direction et des gouvernements nationaux destinée à dresser l’un contre l’autre les travailleurs de VW dans les différents pays et filiales ? N’avons-nous pas trop échangé la tradition de lutte et de solidarité internationale pour la flexibilité, les efforts d’austérité et les subventions d’Etat comme moyen de maintenir l’emploi ? N’avons-nous pas suivi de trop la logique des patrons et du gouvernement ? Fulminer maintenant contre le “nationalisme” des syndicats allemands est hypocrite. Notre gouvernement a lui-même pendant des années couvert les entreprises de cadeaux fiscaux et autres, utilisé des moyens provenant des impôts de la population pour convaincre les patrons d’investir ici et non ailleurs. Ce n’était pas du nationalisme, ça?

    A l’assemblée, les dirigeants syndicaux ont expliqué que la fermeture est le scénario le plus probable. Avec 4.000 travailleurs en moins Forest n’a probablement plus d’avenir. Pourquoi ne pas fermer toute l’entreprise en une fois ? Une prime de fermeture coûte plus cher qu’une prime de licenciements. Un scénario de fermeture en phases successives est par conséquent meilleur marché.

    Les dirigeants syndicaux ont souligné que les travailleurs sont le dindon de la farce pendant que les actionnaires vont s’enrichir encore fortement. Ils trouvaient cela très triste et avaient des difficultés de l’expliquer. Ils ont dit “Mais peut-être il y aura un peu d’espoir ?! 1.500 emplois pouvaient peut-être rester ?” avant de couler cet espoir en disant qu’il n’y a pas d’avenir pour cette usine avec 1.500 personnes. Ils faisaient sans doute référence au scénario de Ford d’il y a quelques années où 3.000 travailleurs ont perdu leur emploi mais où on embauche de nouveau depuis quelques mois. 800 ouvriers et employés ont été rembauchés par Ford. Mais dans des conditions de travail bien pires, avec des salaires plus bas,… Et on devrait être content avec cela ?

    Dans ce système néolibéral, aucun ouvrier, employé, chômeur, pensionné, étudiant,.. n’a encore de sécurité. Tout est cédé et laissé à l’arbitraire des entreprises. Une condamnation encore plus grande de la stratégie de la direction syndicale actuelle est difficile à s’imaginer. Pourtant les travailleurs et les employés du secteur de l’automobile sont parmi les mieux organisés de toute la classe ouvrière. Ils ont des syndicats forts, du moins en nombre d’affiliés, et ils occupent une position cruciale dans un des secteurs les plus rentables de l’économie. Cette puissance a été sacrifiée sans combat par le front syndical. La fermeture de Forest prouve encore une fois la faillite du syndicalisme de concertation qui n’est pas préparé à se battre.

    À la fin de l’assemblée, les responsables syndicaux ont encore fait référence à l’organisation d’un mouvement de solidarité, national et international. Bien que cela restait encore peu clair à l’assemblée, un appel a été lancé le soir même à une manifestation internationale de solidarité pour le samedi 2 décembre à Bruxelles. Selon nous, c’est une bonne chose. Un appel à la solidarité peut mettre des dizaines de milliers de gens dans la rue. Ce qui se passe aujourd’hui à Forest peut se passer demain ailleurs. Une manifestation du personnel des hôpitaux qui avait lieu à Bruxelles en même temps que l’assemblée de VW a reçu avec enthousiasme l’appel à la solidarité avec VW lancé par le Comité pour une Autre Politique (CAP) de Bruxelles. Il n’y a pas un travailleur un peu conscient en Belgique qui ne soit pas préparé à la solidarité. Mais pour faire quoi? Pour montrer notre pitié ? Cela ne peut donner qu’un peu de chaleur et de sympathie. Mais avec ce type de solidarité, rien ne pourra changer.

    Un mouvement de solidarité de travailleurs dans chaque entreprise, dans chaque ville, en Belgique et en Europe, qui exige la fin des restructurations et des profits sur leurs dos peut rendre possible un tout autre scénario. Un scénario dans lequel les ouvriers et les employés dans une entreprise comme VW sont soutenus par les ouvriers et les employés des autres entreprises, peut mettre sous pression la direction de VW – mais aussi celles d’autres entreprises – pour qu’elles ne touchent pas aux emplois et aux conditions de travail. Au lieu d’organiser une spirale vers le bas, les patrons doivent être confrontés à des travailleurs combatifs unis dans des syndicats bien organisés qui ne leur permettent pas de réaliser des profits sans que soient assurées de bonnes conditions de travail et de salaire.

    “Marx avait tort”, écrit le ‘’Financial Times’’, un journal d’affaires britannique, “la solidarité internationale ne peut pas surmonter le nationalisme syndical”. Quelle solidarité internationale? Cette solidarité nationale et internationale, dans et entre les secteurs, est bien la seule chose qui n’a pas encore été essayée ! Et c’est à cause de cela que les directions syndicales n’ont pas de réponse face à la décision de VW et qu’elles trouvent cette décision “honteuse”, non pas parce qu’on assainit pendant qu’il y a des méga-profits, mais honteuse parce qu’on licencie à Forest et non pas en Allemagne. Ce manque de réponse traduit l’impuissance engendrée par la pensée unique – celle du néolibéralisme – qui a infecté le sommet syndical. Et la base des syndicats en est la victime.

    Les direigeants syndicaux ont annoncé que la direction de VW paiera les salaires des ouvriers et des employés jusqu’à vendredi – Merci patron ! – mais que, dès lundi, elle les considérera comme en grève ! Ils ont dit que le travail ne reprendra pas avant qu’une prime de départ décente soit prévue par le patron et avant qu’une ou l’autre forme de prépension pour les 700 travailleurs de plus de 50 ans soit permise par le gouvernement. De dures heures de négociations vont suivre pour tirer le maximum de la direction de VW et pour arriver le plus tôt possible à un plan social. Ils ont promis de se battre ensemble avec les travailleurs des firmes sous-traitantes: “Nous ne pouvons pas accepter que ces travailleurs, qui ne disposent pas d’une représentation syndicale forte, restent dans le froid”. Mais aucune proposition ou promesse concrète n’a été faite. Ils ont encore ajouté qu’“ Il faut encore lutter aussi pour les 1.500 qui resteront ‘’.

    Mais beaucoup de travailleurs vont rentrer à la maison avec une solide gueule de bois. Au lieu d’impliquer les travailleurs dans les décisions et de discuter pour voir s’il y a des stratégies alternatives, les directions syndicales ont renvoyé les travailleurs à la maison avec le message de bien suivre la presse les jours qui viennent. Ils vont donc communiquer avec leurs membres à travers la presse parce que ce serait la méthode la plus rapide. ‘’Quelle démocratie syndicale !’’ penseront beaucoup – dont nous.

    Mais ce n’est pas encore fini. On a appris par la presse que l’assemblée ne s’est pas tenue dans les bâtiments de VW-Forest ni dans la salle de concert de Forest National parce que les directions syndicales craignaient le vandalisme et des émeutes. Sans doute craignaient-ils aussi une occupation de l’usine… C’est pour cela aussi qu’il n’y avait que deux porte-paroles à l’assemblée, les deux délégués principaux de la FGTB et de la CSC. Ni une participation des travailleurs ni un vote n’étaient à l’ordre du jour. Une opportunité importante pour stimuler la participation et un mouvement réel a été perdue. Mais rien n’est encore définitif. Un mécontentement profond était sensible. Un mouvement de solidarité peut lui permettre de s’exprimer et lui offrir un débouché.

    Avec le MAS/LSP, le CAP et d’autres forces, nous allons tout faire pour développer une solidarité aussi grande que possible. Un appel à la solidarité où tous les travailleurs dans toutes les entreprises et tous les services publics sont appelés à descendre dans la rue et à se battre pour le maintien de chaque emploi, pourrait bien recevoir une réponse massive. Et pourrait mettre sous pression la direction syndicale et la forcer de se tourner vers une stratégie plus offensive.

  • Non marchand. Manifestation du personnel IRIS

    Environ 1500 travailleurs du réseau IRIS (fonction publique en région bruxelloise –hôpitaux, ville,…) ainsi que le personnel des CPAS ont manifesté mercredi matin dans les rues de Bruxelles.

    Un membre du CAP – Bruxelles (Comité pour une Autre Politique), ouvrier IRIS.

    Le front commun syndical appelait à une journée de grève et à une manifestation afin de réclamer une revalorisation des bas salaires ainsi que la réalisation de l’accord fédéral soins de santé. Les ouvriers de ce secteur, qui touchent en moyenne à peine 1100 euros par mois, ont exprimé leur volonté de lutter pour un respect des accords salariaux bafoués depuis des années mais aussi plus largement pour une amélioration de leurs conditions de travail.

    On pouvait ressentir dans cette mobilisation une énorme motivation au sein des diverses délégations. Malheureusement, le suivi de la grève et le nombre de participants étaient assez limités. Ceci est la conséquence directe du manque de sérieux des directions syndicales dans l’information et la mobilisation de leurs membres. De manière générale, la colère qui peut exister dans ce secteur ressortait très clairement dans les discussions. Mais l’incapacité de nos dirigeants syndicaux à donner une quelconque perspective pour obtenir une victoire a joué un rôle démobilisateur.

    Pour illustrer cela, les permanents syndicaux ont eu le plaisir de rencontrer le ministre président Charles Picqué. Après quasi deux heures d’attente dans un froid de canard, ceux-ci sont réapparus pour nous faire juste savoir que : « Rien n’a été obtenu, nous allons essayer de renégocier avec lui, merci à vous d’être venus » Point barre ! La frustration parmi les dernières personnes présentes était énorme.

    Une seule conclusion peut être tirée : aujourd’hui plus que jamais, il est temps de s’organiser sur notre lieu de travail pour construire une aile combative au sein de nos délégations afin de construire sérieusement un rapport de force qui peut faire aboutir nos revendications. Le potentiel est là, nous devons l’exploiter.

    Dans ce cadre, la réaction que les membres du Comité pour Une Autre Politique ont reçu était extrêmement favorable. Nos affiches en soutien aux travailleurs de VW ont connu un succès fulgurant. Le lien entre les licenciements massifs des ouvriers de VW et leur situation apparaissait comme évident aux yeux des manifestants. La nécessité de l’unité dans la lutte pour la défense de nos acquis venait à l’avant plan. D’ailleurs, une délégation s’est formée après la manif et a été soutenir les grévistes de VW.

    Le chômage massif, la pauvreté croissante et la politique de casse sociale touchent et sont les préoccupations premières d’énormément de travailleurs aujourd’hui. Les discussions autour de la nécessité d’un outil pour organiser nos luttes et d’un relais politique des revendications des travailleurs étaient très encourageantes. Nous appelons donc tout le monde à rejoindre le CAP et à commencer à renouer avec les traditions de luttes des travailleurs en Belgique.

    Assemblée Générale provinciale du Comité pour une Autre Politique de Bruxelles ce vendredi 15 décembre, à 19h à la VUB, bâtiment D. Venez nombreux !

  • Augmentation de la flexibilité, réductions de charges, cadeaux fiscaux,… VW nous remercie avec 4000 licenciements

    Augmentation de la flexibilité, réductions de charges, cadeaux fiscaux, investissements sur le dos de la communauté, …

    La restructuration de VW.

    Parce qu’il y a trop de voitures produites?

    D’après ce qu’on nous dit, le marché européen aurait une capacité de production de 26,5 millions de voitures alors que le marché ne pourrait en absorber que 20,5 millions. Volkswagen ne peut pas faire appel à cet argument.

    « Volkswagen a dit que les livraisons destinées à la consommation mondiale ont augmenté durant le premier trimestre jusqu’à 1.361 millions de voitures contre 1.183 millions l’an dernier. La part de marché augmente spécialement en Allemagne et dans d’autres marchés importants en Europe occidentale. » (De Tijd, 28/04/2006).

    Parce qu’il n’y a pas de profits ?

    En 2005, VW a réalisé un profit de 1,12 milliards, ce qui équivaut au double des résultats obtenus en 2004. Les chiffres pour 2006 ne sont pas encore complets, mais malgré une cotisation unique pour les pensions de 688 millions d’euros, les profits de cette année seraient encore bien plus élevés qu’en 2005. Le chiffre d’affaires a augmenté de 7%. VW en veut toujours plus, l’objectif de ce plan de restructuration étant d’augmenter les profits jusqu’à 5,1 milliards d’euros en 2008.

    La communauté paie, l’actionnaire se remplit les poches

    En plus des 4.000 ouvriers et employés de Volkswagen qui perdent leur emploi, il faut encore compter les 8.000 emplois qui vont tomber chez les sous-traitants. Le gouvernement a dépensé notre argent afin de récompenser la direction de VW : la diminution des charges patronales, les baisses de charges pour le travail en équipe et le travail de nuit, et encore un cadeau récent pour les heures supplémentaires. En outre le gouvernement a généreusement investi 35 millions d’euros dans l’Automotive Park, sensé ancrer solidement VW en Belgique. Cette stratégie a clairement fait faillite. Le gouvernement se plaint maintenant du « nationalisme des Allemands », de «l’intérêt propre des syndicats allemands », du «manque de marché libre ». Ils oublient de mentionner qu’en Allemagne aussi 20.000 emplois sont menacés. Les dons qu’ils ont offerts aux patrons de VW, n’était-ce pas une entrave au libre marché ?

    Le gouvernement aurait mieux fait de récupérer les investissements de soutien et les baisses de charges des années précédentes afin de les réorienter vers leur but premier annoncé : le maintien de l’emploi !Des tas d’autres entreprises sont également confrontées à des restructurations. Les ouvriers et les employés de tout le pays partagent notre sort. Beaucoup d’entre eux n’attendent que d’exprimer leur solidarité et leur colère avec les travailleurs de VW.

    Après Peter Hartz, l’ancien directeur du personnel de VW, c’est maintenant au tour de Klaus Volkert, l’ancien président du CE d’être ramassé. Sur 10 ans, il aurait encaissé 1,9 millions d’euros en échange de la « paix sociale ». Moins de lobbying envers les patrons et les politiciens, et plus de participation à la base ne ferait pas de mal à la solidarité entre les travailleurs.

  • Quel prolongement politique? FGTB et CSC: rompez les liens avec les partis traditionnels!

    Cet automne, il n’y a pas que les négociations salariales qui seront importantes pour les militants syndicaux. Le Congrès de la CSC/ACV vient de se tenir et une enquête va bientôt être organisée parmi les membres de la FGTB flamande sur les rapports avec les partis politiques, le SP.a et le PS en particulier.

    Geert Cool

    “Partenaires priviligiés”?

    Le fait que la FGTB flamande ait annoncé la tenue d’une enquête parmi ses membres résulte directement du mouvement contre le Pacte de Solidarité entre les Générations. Dans la discussion sur la réforme des prépensions, il s’est avéré que les propositions de départ de ce Pacte sont nées dans les cabinets sociaux-démocrates. Et, bien évidemment, les actions contre le Pacte de Solidarité n’ont pas été soutenues par les ‘’partenaires’’ politiques des syndicats.

    Si à la CSC les liens s’expriment de manière moins formelle, la FGTB pour sa part est toujours représentée au sein du bureau politique du SP.a et du PS. L’ancienne présidente de la FGTB Mia De Vits a opté pour une carrière au Parlement Européen pour le SP.a. Aux élections communales, elle s’est présentée à Gooik comme tête de liste d’un cartel du SP.a, de Groen… et du très libéral VLD !

    Lors de ces mêmes élections, les secrétaires de la FGTB d’Anvers et de Gand, Dirk Schoeters et Mil Kooyman, se sont présentés sur des listes du SP.a. Le nombre de voix de préférence qu’ils ont recueillies – 496 et 651 – a été pour eux une amère déception. Selon Kooyman, cela est partiellement dû au « manque de clarté sur les liens avec le monde politique au sein de la FGTB ». Kooyman craint en fait que ce maigre résultat ait pour résultat que le SP.a ne cherche plus de candidats FGTB pour ses prochaines listes.

    Ailleurs, les liens entre la direction de la FGTB et celles du PS et du SP.a sont souvent moins directs, mais les partis socialistes demeurent les ‘’partenaires priviligiés’’. Nous pensons qu’il faut immédiatement rompre ces liens. Un lien avec des partis appliquant une politique néolibérale ne fait pas progresser la lutte pour les intérêts des salariés et de leurs familles. Au contraire, ce lien est utilisé par la social-démocratie pour freiner le développement des mouvements de lutte.

    Cela ne signifie toutefois pas que les militants syndicaux doivent plaider pour une position ‘‘apolitique’’. La plupart des revendications syndicales ont un contenu explicitement politique. Afin d’imposer des revendications, un prolongement politique est plus que nécéssaire. Sans cela, la lutte syndicale est plus faible. Mais il faut que ce relais politique soit réel et ne se limite pas à de beaux discours pour abuser de la base des syndicats.

    Les directions syndicales acceptent la logique néolibérale

    Le problème n’est pas uniquement dans le camp des partis. Au lieu de traduire les revendications des syndicalistes sur le plan politique, les directions syndicales elles-mêmes reprennent la logique néolibérale de leurs partenaires politiques. Le récent accord du ‘‘groupe des 10’’ en est une expression concrète.

    Le 20 septembre, les partenaires sociaux ont conclu un ‘’accord de septembre du groupe des 10’’. Lorsque cet accord a été discuté au bureau fédéral de la FGTB le 22 septembre, beaucoup de ses membres n’étaient pas encore au courant qu’en échange du lien entre les allocations et le bien-être avait été acceptée une nouvelle baisse plus poussée des charges sur le travail en équipe et sur les heures supplémentaires!

    L’absence de démocratie interne et de consultation a fait que cet accord a été une nouvelle fois imposé aux syndiqués. Accepter des baisses de charges sur le travail en équipe et sur les heures supplémentaires signifie donner son accord à une nouvelle vague de cadeaux au patronat et à un nouveau renforcement de la flexibilité.

    Luc Cortebeeck, le président de la CSC, a déclaré dans Trends/Tendances (13 octobre, édition flamande) que ‘la diminution du temps de travail collectif n’offre aujourd’hui aucune solution. Il vaut mieux que nous réféchissions à la manière de combiner la flexibilité que demandent les patrons à la flexibilité privée dans nos familles ». Il ne s’agit donc plus de formuler des alternatives, mais bien de discuter sur l’emballage des revendications patronales dans du papier « social » !

    Cette voie est véritable un cul-de-sac. On peut toujours essayer de modérer ou de colorer en rose l’avidité du patronat, mais tant que les patrons sentiront qu’ils peuvent imposer des choses, il en exigeront toujours plus.

    Nous l’avons encore vu avec les déclarations du dirigeant de Volvo Peter Leyman au magazine Vacature (21 octobre). Leyman a expliqué que le Pacte des Générations n’allait pas encore assez loin et a déclaré à propos des salaires que « Nous sommes allés trop loin au niveau de notre bien-être et je crains que nous soyons confrontés à une période de nivellement. (…) Nous ne pouvons pas nous attendre chaque année à la fois à gagner plus, à travailler moins et à trouver les produits les moins chers du monde. »

    Il faut un contre-poids

    Luc Cortebeeck a raison quand il déclare qu’un contre-poids est nécessaire. Mais on ne construit pas un contre-poids en acceptant – totalement ou partiellement – la logique des adversaires.

    Malgré cela, Cortebeeck se rend compte que beaucoup de défis l’attendent. Au congrès de la CSC, il a expliqué que, dans le monde politique, il existe beaucoup de populisme « qui veut ‘’responsabiliser’’ les plus faibles du fait d’être faibles, qui veut substituer la charité à la solidarité et qui veut maintenant, après avoir vendu les bâtiments de l’Etat, vendre également la société sociale aux assureurs du privé. »

    Même si la perspective des élections de 2007 va peut-être amener le gouvernement à postposer les attaques les plus dures, cela ne va pas conduire à la fin de l’offensive. Il faudra construire un rapport de force en organisant la résistance à la logique néolibérale.

    Les syndicalistes combatifs devront s’organiser en défendant la démocratie syndicale (à l’inverse des accords secrets tels que celui de septembre) tout autant qu’une position combative qui pousse à l’avant les intérêts des salariés et de leurs familles et non ceux du patronat.

    Le Comité pour une Autre Politique pourra jouer un grand rôle dans cette lutte.

    Beaucoup de militants et de délégués sont déjà actifs en son sein. Sur base des discussions collectives au sein du CAP, nous pourrons également mettre sur pied un réseau de syndicalistes combatifs capable d’exprimer ce qui vit à la base des syndicats et de le renforcer.

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