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  • Faisons de la manifestation du 15 mai de la Confédération Européenne des Syndicats une journée nationale de grève pour l’emploi

    Ne nous laissons pas conduire à l’abattoir entreprise par entreprise

    Ces derniers mois, dans des centaines d’entreprises, des milliers de collègues intérimaires ont été renvoyés. En un an, le nombre d’intérimaires a reculé de 23,5% (et même de 32,4% pour les intérimaires ouvriers), soit la plus forte baisse jamais registrée (Federgon, 27/02/2009). Des contrats à durée déterminée ne sont plus prolongés.

    Tract du PSL

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    Un nombre record de 8.472 entreprises ont connu des faillites, plus particulièrement dans le textile et le métal. En 2009, le cap de 10.000 fermetures d’entreprises devrait être atteint, un record absolu. Selon la FGTB, 13.500 emplois ont été perdus depuis le mois de septembre dans les grandes entreprises, c-à-d 6 fois plus qu’au cours des 8 mois précédents (FGTB, 11 mars 2009) .

    Avant que n’éclate la crise, environ 6% des ouvriers étaient en chômage économique par mois, 9% en octobre 2008, 21% en février! Un ouvrier sur cinq était alors au chômage économique pour une moyenne de 6 jours (SD WORX, 12 mars 2009), et un quart des ouvriers a au moins connu une journée de chômage.

    Chômage croissant, perte de revenus, drames sociaux…

    Lorsque les politiciens en parlent, c’est pour nous expliquer qu’il n’y a pas de marge budgétaire. En tout cas, pas pour nous. Les syndicats revendiquent des mesures pour sauvegarder l’emploi et le pouvoir d’achat et plaident pour des investissements «verts». Le 15 mai, la CES (Confédération Européenne des Syndicats) organise une manifestation à Bruxelles pour cela.

    Le Parti Socialiste de Lutte trouve que cela fait trop longtemps que nous nous laissons conduire à l’abattoir entreprise par entreprise. Nous pensons qu’il faut lancer une vraie mobilisation pour le 15 mai et en faire une journée d’action nationale, comme les syndicats français en ont déjà fait deux.

    Si nous n’arrivons pas à rembourser nos emprunts, on saisit notre mobilier. Mais si ce sont les banques, leurs palais de marbre n’ont rien à craindre. Pour elles, le gouvernement dépense sans compter l’argent que le contribuable devra cracher les années à venir. Cela a déjà coûté 24 milliards d’euros, 12 fois le montant de l’accord interprofessionnel pour tout le secteur privé !

    Les patrons appellent à la «solidarité» et disent que «revendiquer des augmentations salariales revient à demander encore plus de chômage». Pourquoi ne sont-ils eux-mêmes pas solidaires? Ils ont fait de bonnes affaires ces dernières années. Nous n’avons pas encore oublié les boni record, les milliards de dividendes et les fêtes annuelles des millionnaires. De la solidarité ? Pas en distribuant la pauvreté, mais la richesse !

    Le Parti socialiste de lutte veut :

    • une adaptation des salaires au coût réel de la vie
    • la liaison au bien-être des allocations de ceux qui ne peuvent pas travailler à cause de maladie, de vieillesse ou de manque d’emploi
    • la nationalisation du secteur énergétique avec des prix maximum déterminés par la loi
    • beaucoup plus de logements sociaux afin de réduire les prix des loyers et des habitations.

    Arrêter la politique d’assainissements

    La réponse des partis gouvernementaux au chômage, c’est baisser les charges patronales, multiplier les chèque-services, introduire le travail intérimaire dans les secteurs publics ou encore élargir le système de chômage économique aux employés. Avec tout cela, les patrons feront encore de nouveaux profits, sans engagement de leur part. Résultat : la sécu est en déficit de 2 milliards d’euros. Priez pour ne pas tomber malade, vieillir ou être en surnombre au travail !

    On s’attendrait à ce que les plus anciens puissent partir un peu plus vite en retraite pour que les jeunes se mettent au boulot. Pas du tout. En Hollande, il faut dorénavant travailler jusqu’à 67 ans pour avoir droit à une pension complète. C’est probablement tenable pour les politiciens, mais à quand on travaille à la chaîne ou sur un chantier ? En Belgique on n’en est pas encore là, mais le Pacte des Générations a montré la voie. Au lieu de répartir le travail disponible, on jette l’un à la rue tandis que l’autre devra bosser jusqu’à l’épuisement.

    Le Parti Socialiste de Lutte veut :

    • bas les pattes de la sécu, nous en aurons encore grandement besoin
    • un vrai statut unique pour les ouvriers et les employés, harmonisé vers le haut
    • pas de statuts bidon, mais de vrais emplois avec un même type contrat de travail pour tous
    • une répartition du travail disponible par la réduction du temps de travail sans perte de salaire, pour ne pas être obligés de compléter le revenu familial avec des heures supplémentaires ou en noir.

    « Dans beaucoup de régions, par fort temps de pluie, on se trouve déjà dans l’eau jusqu’aux genoux, y compris à l’intérieur »

    Les routes et le matériel ferroviaire sont délabrés. Il manque des milliers de logements sociaux. Les bâtiments scolaires et les prisons sont au bord de la ruine. Quand l’économie était encore en croissance, il n’y avait jamais assez de moyens disponibles pour les travaux d’infrastructure nécessaires, et ne parlons même pas d’investissements «verts». Les politiciens belges auraient-ils vraiment attendu, comme leurs collègues italiens, jusqu’à ce que les bâtiments s’écroulent sur les élèves? Qui pourra le dire? Dans beaucoup de régions, par fort temps de pluie, on se trouve déjà dans l’eau jusqu’aux genoux, y compris à l’intérieur. Maintenant que la crise frappe, soudainement, l’argent existe pour les travaux d’infrastructure, sous la forme de partenariat public-privé. Selon la Cour des Comptes, cela signifie «des profits privés et des dépenses publiques».

    Pendant que des milliers de postiers manifestent contre la pression au travail, la direction et le ministre distribuent les réserves financières aux actionnaires.

    Systématiquement, les secteurs d’utilité sociale qui rapportent insuffisamment sont en manque d’effectifs. Pendant que des milliers de postiers manifestent contre la pression au travail, la direction et le ministre distribuent les réserves aux actionnaires! Si tous les travaux d’infrastructure nécessaires étaient assurés et si tous les emplois d’utilité sociale étaient pourvus, une réduction du temps de travail ne serait même pas nécessaire pour assurer un emploi et un salaire à tous les chômeurs. Mais tant que cela ne rapporte pas de gros profits, le patronat et ses gouvernements ne sont pas intéressés.

    Le Parti Socialiste de Lutte est en faveur de la nationalisation complète du secteur financier – avec compensation pour les petits actionnaires sur base de besoins prouvés – pour le rassembler en un organisme public sous le contrôle et la gestion de la collectivité. Cela ne garantirait pas seulement une meilleure protection de l’épargne, mais assurerait également qu’au lieu de devoir mendier auprès des directions des banques pour obtenir un crédit, les autorités pourraient elles-mêmes effectuer les investissements publics qui répondent aux besoins de la population.

    Il est temps d’avoir un nouveau parti plus à gauche

    Un tel programme n’est réalisable qu’avec un rapport de forces favorable aux travailleurs et à leurs familles. Depuis des années, chaque lutte butte sur une absence de volonté politique, ce qui décourage et pousse certains dans les mains de l’extrême-droite. La gauche est plus forte dans nos pays voisins, les PS et les écolos sont grillés au poteau par de nouveaux partis plus à gauche. En Belgique, depuis trop longtemps, beaucoup de dirigeants syndicaux soutiennent le PS au nom du «moindre mal». Il est grand temps d’abandonner ces illusions dans le PS avant que «la base traditionnelle» ne soit complètement dégoûtée.

    A lui seul, le Parti Socialiste de Lutte ne peut pas remplir ce vide à gauche du PS et d’Ecolo. Même ensemble, toutes les formations de la gauche radicale n’y arriveraient pas, mais peut-être cela aiderait-il à réveiller les appareils syndicaux. C’est pourquoi le PSL a écrit au PTB pour déposer une liste commune dans tout le pays, de même qu’à un groupe d’opposition à l’intérieur du SP.a du côté néerlandophone, malheureusement sans réponse de leur part. Néanmoins, pour la partie francophone nous avons réussi a déposer une liste unitaire, LCR-PSL pour les élections européennes et PC-PSL-LCR-PH pour les régionales à Bruxelles.

  • Un changement dans la politique extérieure des Etats-Unis ?

    Déjà avant les élections, le président Obama avait annoncé le retrait progressif des troupes US d’Irak. Depuis lors, il a créé une ouverture pour des négociations avec l’Iran et même avec les Talibans « modérés » d’Afghanistan. Un nouvel élan a aussi été donné à la collaboration entre l’OTAN et la Russie. Ces éléments indiquent-ils un vrai changement dans la politique extérieure des Etats-Unis ?

    La « nouvelle » position d’Obama n’implique pas une rupture avec la politique impérialiste de son prédécesseur. Le retrait des troupes d’Irak sera utilisé pour envoyer plus de troupes vers l’Afghanistan afin d’y mener la « guerre contre le terrorisme ». Pourtant, après presque huit années de guerre, il n’y a aucune perspective de victoire pour les troupes de l’OTAN. En outre, l’avancée des Talibans au Pakistan a coupé des itinéraires de ravitaillement cruciaux pour l’OTAN entre ce pays et l’Afghanistan.

    Afin de pouvoir envoyer un plus grand nombre de soldats en Afghanistan (Obama parle de 17.000 militaires en plus), les Etats-Unis ont du changer leur attitude envers la Russie et l’Iran. Ils avaient besoin de la Russie pour transporter leur ravitaillement vers l’Afghanistan ainsi que de l’Iran pour conclure des accords et des alliances avec des populations afghanes qui parlent le persan (comme en Iran).

    La volonté affichée par Obama de parler avec les Talibans « modérés » en Afghanistan ne marque pas non plus une rupture fondamentale avec la politique impérialiste des Etats-Unis. Au cours de la guerre civile en Afghanistan, les partenaires pakistanais et saoudiens des USA ont créé puis soutenu les Talibans, d’abord contre les troupes soviétiques dans les années ’80, puis ensuite dans la guerre entre les divers «seigneurs de guerre» durant les années ‘90. Ils ont été soutenus tacitement par les Etats-Unis.

    Actuellement les Talibans progressent au Pakistan, le pays où ce mouvement a été mis en place sous la surveillance et même avec le soutien des pouvoirs militaires et politiques locaux (y compris le PPP de Benazir Bhutto). L’impérialisme américain veut aujourd’hui empêcher un développement des Talibans dans toute la région et essaie d’utiliser sa vieille politique de diviser-pour-régner.

    Pendant qu’Obama tente de créer une ouverture pour des négociations avec le régime religieux en Iran, il évoque aussi la possibilité de mener davantage d’actions militaires au Pakistan. A côté des opérations dans la province nord-ouest (où se trouve entre autre le district de Swat, dans lequel le pouvoir des Talibans est plus ou moins officiellement reconnu par les autorités pakistanaises et où ils appliquent la sharia), il pourrait y avoir une augmentation des actions dans la province du Balouchistan. Cela peut faire monter les tensions régionales et accroître l’instabilité politique au Pakistan avec la possibilité de graves conséquences pour le régime en place qui dispose de l’arme nucléaire.

    Les tentatives d’Obama pour jouer avec les différences ethniques en Afghanistan sont vouées à l’échec. La même politique a été utilisée dans les années 1970 par plusieurs grandes puissances (URSS, USA, GB) dans l’espoir de bloquer une radicalisation des travailleurs et paysans dans le pays. Le résultat a été un carnage terrible et une guerre civile qui apparait interminable et que la nouvelle politique des Etats-Unis va relancer. La guerre civile risque en plus de s’étendre, en particulier vers le Pakistan. Plus que jamais, l’impérialisme risque de mener à la barbarie.

  • Conférence de presse de la liste LCR-PSL aux élections européennes

    La liste LCR-PSL (n°24 au scrutin européen) organisera sa conférence de presse mercredi 29 avril à 14h00 devant les panneaux d’affichage électoraux situés devant l’Hôtel Communal d’Etterbeek (Avenue d’Auderghem, 113/115 – 1040 Bruxelles). Nous y présenterons notre programme et nos candidat/es. Nous mèneront aussi une action de protestation contre l’abus de pouvoir des MR, PS, CDH et ECOLO qui s’octroient le monopole des panneaux d’affichage électoral.

    Affichage électoral: abus de pouvoir des partis traditionnels

    Comme d’autres communes bruxelloises, la commune d’Etterbeek organise elle-même le collage des affiches électorales pour les élections du 7 juin (ordonnance de police du 30.03.2009). A travers le Conseil communal, la bande des 4 (MR, PS, ECOLO et CDH) a partagé les panneaux électoraux sans consulter les autres formations politiques candidates : 4 pour le MR, 3 pour le PS, 2 pour ECOLO, 2 pour le CDH et… un et demi pour plus de 13 autres listes ! A Etterbeek, le MR, parti du bourgmestre Vincent DE WOLF, dispose ainsi de 30 fois plus d’espace sur les panneaux électoraux que la liste LCR-PSL.

    En dehors des partis traditionnels, les formations politiques doivent surmonter de nombreux obstacles pour se présenter aux élections, se faire connaître des électeurs/trices et obtenir des élu/es: obligation de récolter 5 signatures de député/es ou 5.000 signatures d’électeurs/trices pour déposer une liste, peu de visibilité médiatique face à l’hégémonie délibérée des partis traditionnels, seuil d’éligibilité arbitrairement fixé à 5%…

    La liste LCR-PSL a été la seule à gauche à avoir récolté plus de 7.500 signatures d’électeurs et à en avoir validé 5.200, commune par commune. Aujourd’hui, les partis traditionnels nous mettent de nouveaux bâtons dans les roues en abusant de leur pouvoir au sein des Conseils communaux.

    Ces mesures discriminatoires ne sont pas anodines. Elles illustrent la crainte des partis traditionnels de voir s’amplifier des discours de gauche, comme celui de la liste LCR-PSL qui encourage les mobilisations sociales, défend un programme résolument anticapitaliste, et appelle à la formation d’un nouvel instrument politique capable de traduire les luttes des travailleurs/euses sur le terrain politique.

    Parce que ce n’est pas à nous de payer leur crise: non à l’Europe capitaliste !

    La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) et le Parti Socialiste de Lutte (PSL) mènent une campagne électorale commune, en lien avec le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français dont Olivier Besancenot est l’un des porte-paroles, afin de dénoncer les responsabilités du système capitaliste, des institutions et des gouvernements de l’Union européenne dans la crise actuelle.

    Contre l’Europe capitaliste, la liste LCR-PSL défend, dans les luttes sociales comme dans les urnes, la nécessité et l’urgence d’une toute autre Europe : une Europe de solidarité entre les travailleurs/euses, écologique, féministe et internationaliste, une Europe socialiste.

    Pour que la population cesse de payer les conséquences de la crise à la place des véritables coupables capitalistes, la liste LCR-PSL affirme qu’il est entre autres nécessaire :

    • de nationaliser l’ensemble du secteur bancaire et financier afin de constituer un monopole public bancaire, géré et contrôlé démocratiquement par les travailleurs/euses, en lien avec la population, pour financer les besoins sociaux réels et répondre aux urgences climatiques à travers le logement, les services publics, les transports, l’enseignement, …
    • de réduire le temps de travail à 32 heures, sans perte de salaire et avec embauches massives

    La liste LCR-PSL appelle à la convergence et à la coordination à l’échelle européenne des mobilisations sociales pour imposer ces choix par une redistribution radicale des richesses en faveur de la majorité.

    Contacts:

    Céline CAUDRON : 0474 91 64 59 // LCR, candidate tête de liste, 28 ans, animatrice-formatrice, militante féministe

    Karim BRIKCI: 0485 93 37 56 // Porte-parole du PSL, 2e candidat effectif, 26 ans, brancardier et délégué CGSP Hôpital Brugman

    Ligue Communiste Révolutionnaire: info@lcr-lagauche.be // www.lcr-lagauche.be // 0476 900 997

    Parti Socialiste de Lutte: info@socialisme.be // www.socialisme.be // 02 345 61 81

    Protocole d’accord pour les affichages dans la commune d’Etterbeek

  • C’est la crise, mais pas pour tout le monde…

    Bayer et Bekaert: deux entreprises, parmi bien d’autres, qui illustrent à quel point la crise ne touche pas tout le monde de la même manière, loin de là. Tout dépend du côté où l’on se trouve: celui du patronat ou celui des travailleurs.

    A Bayer, à l’occasion de l’annonce des résultats annuels de l’entreprise, la direction a lancé quelques avertissements. La crise met les résultats sous pression. Mais si les choses se dégradent, ce n’est pas pour tout le monde. En 2008, le chiffre d’affaire a légèrement augmenté (de 1,6%) mais les profits ont diminué (il reste tout de même encore 1,7 milliard d’euros!). Pas de souci pourtant pour les actionnaires, leurs dividendes ont été augmentés de 3,7%. Par contre, la direction veut imposer des diminutions salariales en Allemagne.

    La délégation FGTB-Bayer a réagi sur son site:

    “Le Board of management de Bayer a annoncé sa volonté d’augmenter les dividendes de 2008 pour les actionnaires malgré la crise économique. La proposition est de payer 1,4 euro par action. Au total, à peu près 1,07 milliard d’euros vont ainsi s’écouler de l’entreprise vers les actionnaires. L’année passée ce dividende était de 1,35 euro. Qui sont les actionnaires? Presque 80% des actionnaires de Bayer sont des investisseurs institutionnels, c’est-a-dire de grandes banques et sociétés d’assurances. 42% de celles-ci sont américaines, 22% allemandes et 11% britanniques. Le personnel a 1,02% des actions en main. Capital Group, un hedge fund américain, est un grand actionnaire qui possède 10% des actions (soit 764.343.225 actions et autant de dividendes). Capital Group va donc recevoir un peu plus de 76 millions d’euros de Bayer sur son compte en banque. La banque AXA a de son côté presque 3% des actions.

    “Entretemps, on demande en Allemagne au personnel d’accepter une diminution salariale de 6,7%. En Belgique aussi, on demande très régulièrement “une plus grande vitesse” et plus de flexibilité. Il faut aussi encore attendre les négociations sur la convention collective concernant la sécurité d’emploi."

    A Bekaert, les profits ont augmenté l’an dernier de pas moins de 58%. Le président, le baron Buysse, a déclaré dans les médias que Bekaert a pu réaliser "les meilleurs résultats de l’histoire de l’entreprise". Quel cynisme ! Aux actionnaires les dividendes, aux travailleurs le chômage !

    Fin décembre, la direction de Bekaert a annoncé la fermeture de la filiale de Hemiksem. 264 travailleurs ont été jetés au rebut, malgré la rentabilité de l’usine. Juste avant l’été, la fermeture de la filiale de Lanklaar avait été annoncée : 136 travailleurs y ont perdu leur emploi. Selon la direction, c’était nécessaire pour garantir « la viabilité de Bekaert ». Viabilité pour les actionnaires, oui, mais pas pour les travailleurs.

    L’an dernier, le profit record s’est traduit par 10% d’augmentation des dividendes pour les actionnaires. Maintenant encore, ces dividendes sont augmentés (de 2,67 à 2,80 euros par action). "Je suis un président fier", a déclaré le baron. Ses priorités sont claires, seuls comptent les actionnaires.

  • Pour avoir un avenir, il faudra lutter ensemble!

    Dupont, Simonet, VandenBroucke, à quand les 7% du PIB dans l’enseignement ?

    La Commission européenne l’affirme : «La dégradation de la situation économique est appelée à avoir des incidences importantes sur les conditions de vie des jeunes, en matière de chômage et d’éducation, les rendant plus vulnérables à l’exclusion et moins à même d’améliorer leur sort». Et en guise de solution ? Rien. Pour les différents gouvernements, la priorité va toujours aux banques, aux actionnaires, aux patrons. On comprend leur crainte d’avoir à se retrouver à vivre la situation qu’il nous forcent à subir… A eux les plans de sauvetage donc. Mais aux frais de qui ? Devinez…

    Par Thibaud (Liège)

    En Belgique, les élections freinent un peu l’ardeur des politiciens, mais la note de la crise du capitalisme nous sera présentée peu de temps après. Dans les budgets qui auront à souffrir : celui de l’enseignement. Logique, l’économie a de toute façon besoin de moins de diplômes, diminuer les moyens publics créera une barrière de fait : les plus pauvres connaîtront plus de difficultés pour pouvoir accéder à l’enseignement.

    7% du PIB et abolition du processus de Bologne !

    La situation est déjà loin d’être bonne comme cela : en Belgique, le budget consacré à l’enseignement est tombé à 4,9% du Produit Intérieur Brut alors qu’il représentait 7% en 1980. La politique néolibérale est évidemment la cause de cette baisse. Moins de rentrées d’argent signifie restructurations, licenciements et donc dégradation des conditions de la qualité de l’enseignement. Mais pour augmenter le financement public de l’enseignement, on ne peut vraiement pas compter sur les partis traditionnels…

    A cela s’ajoute le processus de Bologne, qui vise essentiellement à la création d’un marché de l’enseignement européen concurrentiel avec le reste du monde. En conséquence, beaucoup ont affublé les accords de Bologne du sobriquet de «cheval de Troie de la privatisation». Pour préserver l’enseignement, on doit le tenir hors des griffes du secteur privé et de la soif de profit. Bologne ne doit pas être amendé, mais retiré !

    Résistance !

    A la mi-novembre, 200.000 étudiants manifestaient à Rome en scandant «nous ne paierons pas la crise». Le 19 mars dernier, les étudiants français ont massivement suivi l’appel à la grève nationale, constituant une part significative des 3 millions de personnes qui ont investi les rues contre la crise et la politique de Sarkozy.

    En Belgique, aucune réaction d’ampleur n’est encore organisée contre la crise et la volonté des patrons et des politiciens de nous la faire payer. Mais ce 28 avril, il y aura à Bruxelles la manifestation Respact, une campagne visant à faire baisser le coût des études. Ce sera une occasion de mobilisation large que notre organisation étudiante, les Etudiants de Gauche Actifs, veut utiliser pour populariser la nécessité d’une lutte globale, étudiants et travailleurs, pour faire payer la crise aux responsables : aux patrons et actionnaires. Participez à cette manifestation et rejoignez notre bloc !

    DEMAIN – 14 H gare du Nord bxl – manifestation "Respact"

  • DOCUMENTAIRE: Trotsky – Exils

    Ce film documentaire français est constitué de deux parties: “Révolutions”, qui raconte différents épisodes de la vie de Trotsky de la révolution de 1905 à la victoire de Joseph Staline sur l’Opposition de Gauche en 1927, et “Exils”, qui aborde la vie de Trotsky d’Alma-Ata à la ville de Mexico où il sera assassiné par un agent de Staline, en passant par Prinkipo, la France et la Norvège où Trotsky a continué sa lutte contre le stalinisme. Réalisé par Patrick Le Gall et Alain Dugrand, ce film a reçu le prix du documentaire au FIPA de 1988. Il est constitué d’archives filmées d’époque et de nombreux témoignages : Marcel Body, Pierre Naville, Vlady (le fils de Victor Serge), Gérard Rosenthal, Maurice Nadeau, David Rousset, et d’analyses d’historiens tels que le regretté Pierre Broué et Jean-Jacques Marie.

    Voici la seconde partie de ce documentaire, la première est disponible sur notre site en cliquant ici.

    2. Exils

  • Parti Socialiste: Il n’y a pas que la crise qui est vertigineuse…

    Elio Di Rupo n’a pas peur des mots : pour lui, la crise dans laquelle la Belgique et le monde sont plongés est “vertigineuse”. Il a développé récemment les réponses que le PS veut y apporter. Qui, elles aussi, donnent le vertige. Mais pas pour les mêmes raisons…

    Par Jean Peltier

    Face à cette crise « vertigineuse », le président du PS n’estime pourtant pas nécessaire de mettre en route un nouveau plan de relance, ni même de doper le plan existant,… Non, ce qui serait décisif, selon lui, c’est de nommer un commissaire spécial auprès du gouvernement fédéral pour vérifier que les décisions prises dans le cadre du plan de relance sont bien appliquées ! Face à une telle audace, on est effectivement pris de vertige…

    Plan de confiance

    Mais, s’il estime inutile un nouveau plan de relance, Di Rupo a un joker dans sa manche : un « plan de confiance » pour « faire en sorte que les citoyens consomment davantage et qu’ils soient acteurs de la relance économique » !

    Pour cela, il veut essentiellement baisser la TVA à 6% dans une série de domaines : le gaz et l’électricité, le bâtiment (construction et rénovation, privé et public), la restauration,… Il veut aussi accélérer l’instauration d’un 13e mois d’allocations familiales au moins pour le premier enfant (83 euros), une mesure déjà prévue par le gouvernement.

    Coût de l’opération : entre 500 millions et 2 milliards d’euros. Le PS prévoit donc, pour alléger (un tout petit peu) le poids de la crise sur plusieurs millions de travailleurs, de pensionnés et de chômeurs, de dépenser entre 2,5 % et 10 % de ce que le gouvernement a mobilisé pour sauver les banques ! Vous avez dit « vertigineux »…

    Mais si une TVA diminuée signifie un peu plus de pouvoir d’achat, cela veut dire aussi moins de rentrées pour l’Etat. Comment y faire face ? En « réeestimant les capacités budgétaires » et en « utilisant les marges existantes ». C’est ce qui s’appelle ne pas faire de vagues inutiles.

    Dernière proposition « vertigineuse » du PS : en retour des milliards d’euros injectés dans le secteur bancaire, il estime “crucial que nos (sic!) banques continuent à répondre aux demandes de crédits des épargnants et des entreprises” et il estime qu’ «il faut d’abord renforcer le rôle de la Commission bancaire, financière et des assurances en demandant que son comité de direction, au moins quatre fois par an, fournisse un rapport sur la politique de gestion des risques dans les banques». Devant tant d’audace, les bras en tombent…

    Vertige de la platitude

    Avec une crise qui s’aggrave de jour en jour et des élections qui approchent à grands pas, beaucoup de gens espèrent que le PS va sortir du bois et donner un grand coup de barre à gauche. Cela n’en pend pas vraiment le chemin. Bien sûr, on peut s’attendre dans les prochaines semaines à de nouvelles dénonciations virulentes de la « crise libérale », la désormais célèbre formule du Di Rupo qui a le double avantage de faire retomber la responsabilité de la crise sur Reynders et ses potes (toujours bon à prendre avant les élections) et de ne pas devoir parler de crise capitaliste (ce qui obligerait le PS à discuter de mesures anticapitalistes).

    Mais, dans les faits, les propositions « anti-crise libérale » du PS se distinguent surtout pas leur extrême faiblesse (qui peut croire que la baisse de la TVA et un commissaire fédéral supplémentaire pourraient enrayer la crise ?) et leur extrême timidité. Le PS ne propose ni de remettre le secteur financier sous contrôle public (alors qu’il n’a été sauvé de la faillite que par l’injection massive de fonds publics) ni même de recréer une banque publique. Il ne parle pas de revenir sur les libéralisations désastreuses dans le secteur de l’énergie (et pour cause, il y a participé activement). Il ne parle même pas de mener une véritable chasse à la fraude fiscale. Et encore moins d’aller chercher dans les caisses des grandes sociétés, qui sont encore gonflées des énormes profits réalisés ces dernières années, de quoi financer de vraies mesures pour défendre le pouvoir d’achat et créer de l’emploi.

    Si, le 7 juin, le PS redevient le premier parti en communauté Wallonie-Bruxelles, ce sera beaucoup plus à cause du discrédit qui est tombé en quelques mois sur le « modèle libéral » (et à l’insupportable arrogance de Reynders) que grâce à l’audace de ses propositions et à l’espoir qu’elles susciteraient. Mais, qu’on aille ensuite vers une tripartite traditionnelle PS-MR-CDH (pour appliquer plus facilement les plans d’austérité draconiens annoncés par Van Rompuy) ou qu’on se dirige, comme beaucoup de commentateurs le pensent, vers une coalition PS-Ecolo-CDH (la formule qui fait rêver les directions de la FGTB et de la CSC), une chose est certaine : ce n’est pas du PS que viendra une alternative à la politique néolibérale qui nous a mené au chaos actuel. Et ce n’est pas non plus sur le PS que les travailleurs et les syndicalistes pourront compter pour défendre emplois et salaires.


  • Un pied-de-biche patronal pour fracasser le statut des employés

    Chômage économique

    C’était un point tout en haut de la liste des patrons pour la Saint-Nicolas. Aujourd’hui, il n’y a pas un politicien qui puisse se permettre de ne pas en parler. Pas un “expert” qui ne le mette en avant. Pas un auteur qui ne le cite. En cette période de crise, l’élargissement du chômage économique “en faveur” (sic) des employés semble inévitable. Afin de sauver des emplois ? C’est ce que l’on voudrait nous faire croire.

    Par Eric Byl

    Mais les syndicats des employés – tant le SETCa que la CNE – ne sont pas dupes. Pour eux, le patronat se sert de la crise pour faire le forcing. Les patrons veulent imposer leur propre vision de la nécessaire « harmonisation » du statut des ouvriers et des employés, à travers un nivellement vers le statut le moins favorable aux salariés.

    Cela fait longtemps que l’on discute de la distinction entre ouvriers et employés. Le temps où les ouvriers effectuaient le travail “manuel”(1) et les employés le travail “intellectuel”(2) est bien loin derrière nous. Si on ne peut pas faire de différence sur base des prestations fournies (3), d’autres critères peuvent être pris en compte comme la périodicité de la paie, le niveau de responsabilités, la déclaration à la Sécurité sociale ou encore les conditions liées aux conventions collectives. Mais cette distinction est contraire aux directives européennes ainsi qu’aux conventions de l’Organisation Internationale du Travail (4).

    C’est pour cela que, lors de l’accord interprofessionnel de 2001-2002, tout le monde était d’accord pour que soit fixée une définition permettant une harmonisation des deux statuts endéans les six ans. Mais que devrait contenir ce statut harmonisé ? Syndicats et patrons sont en totale opposition sur cette question. Le patronat veut imposer les actuelles durées de préavis des ouvriers, tandis que les syndicats veulent évidemment imposer celles des employés. Rien d’étonnant à cela : la durée du préavis pour les ouvriers belges est la plus courte en Europe, tandis que celle des employés est la plus longue. Le patronat souhaite aussi que le calcul de la durée du préavis ne se base plus uniquement sur la protection sociale du salarié, mais aussi – comprenez : mais surtout – sur les “besoins économiques” de l’entreprise.

    Pour les patrons, l’harmonisation des statuts des ouvriers et des employés s’inscrit dans un contexte “d’amélioration de la compétitivité”. En bref : les coûts doivent diminuer et la flexibilité augmenter. Le patronat veut faire passer le coût de la flexibilité et des préavis vers la sécurité sociale (dont dépendent les indemnités de chômage). Pour harmoniser les pécules de vacances ou abandonner le non-paiement du premier jour de maladie pour les ouvriers, les patrons ne sont pas pressés. Par contre, pour le chômage économique pour les employés, ils voudraient pouvoir l’appliquer le plus vite possible.

    Le SETCa et la CNE ont bien compris que c’est le statut d’employé lui-même qui est en danger. Les patrons veulent instrumentaliser la crise pour le briser en recourant à l’arme du chômage économique sous le prétexte d’éviter les licenciements. Les syndicats ne veulent pas séparer la question de l’introduction du chômage économique pour les employés du reste du débat concernant l’harmonisation des statuts et, en premier lieu, de l’augmentation des indemnités de licenciement pour les ouvriers. Ils mettent aussi en avant des alternatives au chômage économique pour les employés en cas de chute de l’activité, comme un droit accru au crédit-temps, avec toute la souplesse d’application nécessaire, et des mesures qui lieraient la réduction collective de la durée du temps de travail à des baisses de charges (5).

    Mais ils ont également laissé entendre que si des mesures de chômage économique pour les employés sont imposées, ils revendiquent alors qu’elles soient limitées dans le temps, couplées à des garanties concernant la sécurité de l’emploi et qu’elles ne puissent pas être décidées unilatéralement par l’employeur, mais après consultation des représentants des travailleurs. Ils demandent de plus une allocation supplémentaire en compensation de la perte des revenus, qui devraient être financée par des contributions patronales extraordinaires et/ou une taxe sur le capital (les dépenses supplémentaires pour la sécurité sociale seraient estimées à 120 millions d’euros).

    Nous soutenons les syndicats dans leur opposition face aux tentatives de miner le statut des employés et nous appelons nos lecteurs à signer leur pétition (6) à ce sujet. Mais nous regrettons qu’ils aient, avant même d’engager la bataille, laissé la porte ouverte à ce que les travailleurs soient quand même ceux qui devront payer pour la crise, via les crédits-temps ou les baisses de charges patronales.

    Selon De Tijd (7), en 2007, les 104 entreprises belges cotées en Bourse, excepté Fortis, ont engrangé 15,4 milliards d’euros de profits. La même année, les actionnaires ont reçu 9,6 milliards d’euros en dividendes. En 2008, pour la première fois, les mêmes entreprises ont remis un bilan en perte, pour un total de 3,6 milliards d’euros. Cela n’a pourtant pas empêché ces entreprises de verser à nouveau 3,5 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires et de maintenir les super-salaires de leurs cadres dirigeants. Malgré une perte record de 28 milliards d’euros l’an dernier, Fortis a “récompensé” ses 9 directeurs avec un bonus approchant 20 millions d’euros !

    Avant de porter le débat sur l’extension du chômage économique, on ferait mieux d’aller chercher les responsables de la crise. Eux disposent apparemment encore de larges réserves.


    Notes

    1. Loi du 10 mars1920
    2. Loi du 7 août 1922
    3. Loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail
    4. Convention n°111 de l’OIT
    5. Les mesures Di Rupo – Vande Lanotte
    6. www.votrecontratendanger.be
    7. “De Tijd” du 14 avril 2009
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