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  • Allemagne: La direction de Linksjugend (les jeunes de Die Linke) mène campagne contre le SAV

    Alors qu’augmente le nombre de jeunes à vouloir discuter d’une alternative socialiste et qui désirent activement s’engager dans la lutte contre le capitalisme, la direction de l’organisation de jeunes de Die Linke pense qu’il est nécessaire de mettre en place une campagne contre les socialistes de lutte! Ainsi, sur son site Web, Linksjugend [solid] a publié un appel destiné aux membres du SAV et leur conseillant de rompre avec leur organisation.

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    Vous pouvez trouver ci-dessous la lettre de la direction et la réponse du SAV (en allemand) .
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    Le SAV, (CIO-Allemagne, notre organisation-sœur), a dès le début été actif au WASG et ensuite dans Die Linke, organisation née de la fusion du WASG et du PDS. Nos camarades du SAV mettent l’accent sur la nécessité d’une organisation de jeunes active qui participe aux mouvements de lutte et organise politiquement les jeunes. Cela n’est visiblement pas au goût de tout le monde.

    La direction de Die Linke refuse d’ailleurs toujours d’admettre en son sein un certain nombre de membres du SAV à Berlin. Ce refus est motivé par l’attitude critique adoptée par le SAV face à la participation de Die Linke aux gouvernements local et régional à Berlin et Mecklenburg-Vorpommern. La direction de Die Linke craint aussi que les responsables nationaux du SAV, dont Lucy Redler qui est une militante marxiste fort connue, aient trop d’impact sur le travail jeune du parti.

    C’est pour cela qu’a été lancée une campagne contre le SAV. On serait pourtant en droit de penser que Linksjugend, l’organisation jeune de Die Linke, aurait d’autres chats à fouetter! Dans une lettre ouverte aux membres du SAV, la direction explique qu’elle veut avertir les jeunes contre la direction du SAV, ses structures et son organisation. Le SAV, selon Linksjugend, est hiérarchique et opaque. C’était là la première déclaration du conseil national depuis longtemps… Annonce par ailleurs simplement envoyée par e-mail, sans discussions. En termes d’opacité, le processus de décision de cette campagne semble pouvoir donner de nombreuses leçons…

    La direction de Linksjugend a de suite publié une adresse e-mail pour ceux qui veulent du «soutien» ou veulent raconter comment les choses se passent au sein du SAV. Cette adresse est: raus-aus-der-sav@linksjugend-solid.de. Ceux qui veulent protester contre une chasse aux sorcières contre les marxistes du SAV au sein de Die Linke et de Linksjugend savent donc où envoyer leurs mails de protestation.

    Cet appel de Linksjugend illustre la faillite politique de la direction. Face à la crise du capitalisme et dans le cadre de la recherche d’une alternative, la direction n’a apparemment pas de réponse politique à fournir. Parmi les opinions diverses qui existent dans Linksjugend, la raison pour laquelle celle défendue par le SAV est soudainement devenue un problème n’est pas claire pour les membres. Mais face à cette question, la campagne anti-SAV n’a aucune réponse.

    Les membres de SAV n’économisent pourtant pas leurs efforts pour construire Linksjugend. Dans différentes régions, ils ont réussi à mettre sur pied un travail jeune efficace et combatif. Certain carriéristes pensent peut-être que c’est un problème?

    Le SAV ne craint pas le débat. Nos camarades ont ainsi directement envoyé une réponse à la direction de Linksjugend avec une demande de débat sur la manière d’obtenir un véritable changement socialiste de la société. Nos camarades attendent encore une réponse…

    Au niveau local, entre-temps, la campagne anti-SAV entraîne des protestations. Dans le grand État fédéré de Nord-Westfalie (NRW), une motion a été votée qui défend une organisation de jeunes active et pluraliste. Cette motion prend aussi position contre la campagne anti-SAV, définie comme un «coup sous la ceinture». Les jeunes de cette région exigent la fin de cette campagne pour que toute l’attention de Die Linke soit dirigée contre les conséquences de la crise, les problèmes dans le secteur de l’enseignement, les actions contre la destruction de l’environnement et les discussions portant sur le contenu.

  • EUROPE: la social-démocratie en crise

    Le PASOK peut bien avoir remporté les élections grecques, beaucoup d’autres partis sociaux-démocrates en Europe n’ont guère de raisons de faire la fête, que ce soit le PS en France, les travaillistes en Grande-Bretagne, le SPD en Allemagne,… Tandis que journalistes et intellectuels se penchent sur la crise de la social-démocratie, celle-ci se gratte la tête en quête d’une solution. Mais d’un côté comme de l’autre, nul ne semble avoir trouvé le moyen d’un redressement.

    Par Thomas (Gand)

    Jadis la social-démocratie pouvait encore se présenter sans trop de problèmes comme l’organisation politique de la classe ouvrière. Les acquis arrachés par l’action de cette dernière constituaient un des piliers de la popularité des partis socialistes et travaillistes. Le mouvement ouvrier a été le moteur de nombreux mouvements de réformes et, dans le cadre de la croissance économique d’après-guerre, la politique keynésienne d’interventions massives de l’Etat a offert l’espace à certaines réformes économiques et sociales (comme la sécurité sociale). Mais la crise des années ‘70 a scellé le sort du keynesianisme et, avec lui, de la social-démocratie. Pour restaurer les profits des capitalistes est arrivée la politique néolibérale, embrassée avec enthousiasme par la social-démocratie.

    En Belgique, les sociaux-démocrates (PS et SP.a) ont participé depuis vingt ans à tous les gouvernements successifs et y ont appliqué la politique néo-libérale. L’idée des capitalistes, en réunissant sociaux-démocrates et sociaux-chrétiens dans un même gouvernement en 1988, était de tempérer l’ardeur des syndicats. Pour le PS et le SP, les problèmes ont sérieusement commencé et leurs rangs se sont peu à peu vidés d’une base active et militante. Idéologiquement, également, les choses se sont dégradées. Mais les conséquences n’ont pas été les mêmes des deux côtés de la frontière linguistique.

    En Flandre, la présidente du SP.a Caroline Gennez prétend que le SP.a est favorable à un «libéralisme progressiste» («Le socialisme est un libéralisme évolué» a-t-elle expliqué) et ce même processus est intervenu dans de nombreux pays. Par contre, à l’échelle européenne, le PS francophone fait figure d’exception, en premier lieu grâce à la force importante qu’a conservé le mouvement syndical en Wallonie. Même sous-employée, cette force a permis de freiner l’offensive ultra-libérale. La FGTB wallonne a conservé une certaine force de pression sur le PS qui, même très sérieusement entamée, reste bien plus forte que ce qui existe dans d’autres pays. En Flandre, c’est le syndicat chrétien qui domine plus largement, ce qui explique que le CD&V, son «partenaire privilégié», conserve encore une certaine image sociale en comparaison avec ses « partis frères », comme la CDU allemande, le PP espagnol,…

    Mais si le PS en Wallonie et le CD&V en Flandre restent attentifs aux syndicats, ce n’est que pour mieux contrôler leurs luttes et faire appliquer le programme de la bourgeoisie «en douceur». Il est urgent de briser les liens entre syndicats et partis traditionnels et de lancer une initiative pour une nouvelle formation de gauche pour et par les travailleurs. Ce processus a été lancé en France avec le NPA ou en Allemagne avec Die Linke. En Belgique aussi, c’est possible et nécessaire.

  • Conférence Nationale EGA: succès rencontré dans une atmosphère combative

    Ce samedi 24 octobre, une septantaine d’étudiants du secondaire et du supérieur de tout le pays s’étaient rendus à Bruxelles pour assister à la Conférence Nationale des Étudiants de Gauche Actifs. Plusieurs membres ont ainsi pu parler des thèmes politiques autour desquels nous sommes actifs ainsi que de nos campagnes et de l’expérience que nous en avons retiré. D’autre part, des invités internationaux ont parlé de la lutte des jeunes dans leur pays.

    Par Mathias (Gand)

    Cette conférence s’est déroulée sous lis signe de la crise capitaliste et de son impact sur les conditions de vie des jeunes dans leurs écoles, universités, milieu de vie ou sur le (maigre) marché de l’emploi. Le taux de chômage officiel des jeunes est 30% supérieur à celui de l’an dernier, ce qui illustre on ne peut mieux que les jeunes travailleurs sont parmi les premières victimes de la crise. D’autre part, notre enseignement, déjà en disette depuis longtemps, est confronté à des économies énormes faites de privatisations, de licenciements et d’une baisse immense de sa qualité.

    Julien est intervenu pour aborder les campagnes des Étudiants de Gauche Actifs – Secondaire à Bruxelles et a donc parlé des comités écoliers que nous avons mis en place en solidarité avec les actions des enseignants à Bruxelles. Michael et Myriam ont eux aussi parlé d’assainissements, mais dans l’enseignement supérieur du côté francophone et néerlandophone. A l’ULB, EGA a déjà organisé de premières actions contre les privatisations avec ATTAC et les Étudiants Socialistes-ULB. Avec plus de 40 étudiants, un comité a été mis en place contre la commercialisation de l’enseignement et pour revendiquer un minimum de 7% du PIB pour l’enseignement. Donna Litzou, de notre organisation-sœur grecque, a parlé de la situation dans son pays. En Grèce, seuls 2,7% du PIB sont consacrés à l’enseignement.

    Mais nous sommes aussi actifs à l’extérieur des universités pour défendre les intérêts des jeunes contre la soif de profit du capitalisme. Aurore a ainsi parlé du chômage des jeunes dans sa région, le Borinage. Là-bas, il s’agit de plus de 40%, surtout de jeunes femmes, et il est très difficile de parvenir à obtenir un emploi décent. Aurore a aussi évoqué le lancement d’initiatives pour des marches de jeunes pour l’emploi locales afin de se battre pour de véritables emplois, avec de bons salaires. Matt Dobson, d’Angleterre, a entre autres parlé dans son discours d’ouverture du succès et des possibilités qui se présentent à la campagne Youth Fight For Jobs en Grande-Bretagne.

    Jarmo, d’Anvers a fait un appel pour manifester en mars contre le NSV à Anvers. Nos étudiants ont dû défendre, avec succès, leur meeting à Anvers contre une charge des étudiants néofascistes du NSV, mais il a en même temps souligné qu’il était nécessaire de rendre clair par une grande manifestation que ce groupuscules n’est pas le bienvenu dans la société.

    La conférence a brillé de par la confiance de nos membres envers leurs capacités et le potentiel auquel EGA fait face. Un grand enthousiasme était aussi présent pour mener des actions contre le capitalisme. Le premier mois de cette année académique uniquement, plus de 300 étudiants ont participé à nos meetings «Marx avait raison». Nous volons utiliser cet intérêt renouvelé envers les idées du marxisme pour non seulement remettre le marxisme à l’ordre du jour, mais aussi pour renforcer la lutte contre le capitalisme à l’école, à l’université, sur les milieux de travail, etc.

  • Nous voulons du travail et un avenir

    Les premiers “bourgeons verts” de l’économie font jubiler les actionnaires et les banquiers. On recommence à distribuer des bonus généreux comme si de rien n’était. Pour les travailleurs et leurs familles, par contre, le pire de la crise est encore à venir. Le chômage et la pauvreté sont en augmentation: selon l’OCDE, ce sont 220.000 personnes qui devraient grossir les rangs des chômeurs pour la période 2009-2010.

    Les économistes et le patronat espèrent que ce qui arrive n’est pas une grande dépression comme dans les années 1930. Les mêmes experts qui n’avaient pas vu arriver la récession annoncent aujourd’hui sa fin. En réalité, ce qui se prépare, c’est, au mieux, une stabilisation de l’économie, mais à un niveau plus bas qu’avant. Comme l’expliquait cet été le quotidien britannique Financial Times, «Une grande partie de la reprise peut être expliquée par les lois de la physique. Si vous laissez tomber quelque chose par terre, cett chose rebondit.». L’économiste Nouriel Roubini, qui avait correctement prévu la crise, met en garde contre une nouvelle récession de l’économie ou une plus longue période de crise.

    Même si une reprise économique devait se concrétiser, la majorité de la population n’en sentirait pas grand-chose. Le gouverneur de la Banque nationale, Guy Quaden (PS), vient de l’affirmer: «Il est clair que le chômage va encore grimper un moment Pour la population, la récession n’est pas terminée, c’est évident». Il reconnaît également que «les facteurs structurels» jouent un rôle, notamment la surcapacité dans plusieurs secteurs (dont l’automobile, le secteur financier et la construction en Irlande et en Espagne). Le chômage et la pauvreté grandissent non pas parce que nous produisons trop peu, mais parce que nous sommes trop productifs !

    Le soi-disant «équilibre» du budget est une illusion. Les contributions des banques ou des producteurs d’électricité sont «symboliques» (comme le reconnaît Quaden) ou seront «en fin de compte payées par les familles» (selon le spécialiste en assainissements Fons Verplaetse), comme le montre bien la résistance d’Electrabel à verser la contribution exigée par le gouvernement.

    Pour le patronat et le gouvernement, ce sont les travailleurs et leurs familles qui doivent payer la crise. Et cela alors qu’avant la crise, il y avait déjà 15% de pauvres dans notre pays. En 2008, 21% des Belges indiquaient qu’ils avaient des difficultés à boucler leurs fins de mois. Un retraité sur cinq a un revenu inférieur au seuil de pauvreté. Cela n’empêche pas Marc De Vos, un «penseur» du groupe de réflexion libéral Itinera d’affirmer dans le magazine Job@: «L’argent dort dans les allocations de chômage. Pour le moment, nous payons pour que les gens restent assis sur leur chaise. Pourquoi ne pas utiliser cet argent pour les aider à travailler?» Pour le dire plus clairement: Pourquoi ne pas forcer les gens à travailler en échange de leur allocation de chômage ?

    Le gouvernement ne marche – pour le moment – pas encore dans des voies aussi extrêmes que celles que souhaiteraient certains patrons. Mais en se limitant à appliquer les recettes néolibérales en réponse à une crise du néolibéralisme, il finira par y arriver. La décision de porter l’âge de la retraite à 67 ans aux Pays-Bas est un signal. Le fait qu’il y ait 135.000 jeunes chômeurs dans notre pays n’empêche pas le patronat d’appeler à attaquer les prépensions via de nouveaux « Pactes des Générations ». Pour le moment, le gouvernement s’en tient à des économies relativement douces, mais ce n’est que partie remise. Surtout si la reprise économique espérée se fait attendre plus longtemps que prévu ou est particulièrement faible. Les travailleurs et le mouvement syndical doivent se préparer à une période d’intensification des attaques. Pour cela, il vaut mieux arrêter de marcher dans la logique néolibérale du gouvernement et du patronat et lutter de manière décidée pour défendre chaque emploi.

    Une campagne offensive pour l’emploi couplée à un programme anticrise qui part des besoins des travailleurs et de leurs familles, voilà ce qui nous permettrait de construire un rapport de forces pour empêcher les capitalistes de nous faire payer pour leur crise.

    Il est plus que nécessaire de lutter pour une autre société, où les intérêts et les besoins de la majorité de la population seraient centraux, une société socialiste. Participez avec le PSL à la construction d’une alternative socialiste au capitalisme !

  • Socialisme 2009: une plus grande ouverture pour les idées socialistes

    Ce week-end s’est tenu à bruxelles la rencontre annuelle du PSL «Socialisme». D’innombrables débats, discussions et formations ont donc eu lieu au cours de deux journées bien chargées. Le thème central du week-end était consacré à la chute du stalinisme il y a tout juste 20 ans ainsi que la période d’offensive néo-libérale qui a suivi et qui a conduit à la crise actuelle. Avec environ 250 participants, cette dixième édition a été la plus grande.

    Faire un rapport complet de Socialisme 2009 est impossible: au côté des meetings et débats principaux, une vingtaine de groupes de discussion ont encore pris place qui, chacun, mériteraient un rapport d’une certaine longueur. Il était bien difficile d’avoir à choisir entre des thèmes très divers: historique (comme le massacre de Tiananmen en 1989 ou encore l’histoire de notre internationale, le CIO), jeunes (la lutte contre les McJobs), syndical (les nationalisations sous le contrôle des travailleurs, l’enseignement, les soins de santé) ou plus politiques (d’une critique des livres de Peter Mertens et Erik De Bruyn jusqu’à une discussion consacrée à la relation entre le sport et le socialisme).

    Le meeting d’ouverture a été fait par Els Deschoemacker, responsable construction du PSL. Elle a abordé la nouvelle période dans laquelle nous nous trouvons actuellement suite à la profonde crise économique, qui n’est pas encore arrivée à sa fin. À travers le développement des luttes se développera également la recherche d’une alternative face au système capitaliste. Le fait que des chroniqueurs ou économistes même bourgeois se réfèrent maintenant à Marx est d’ailleurs une expression du potentiel qui est présent pour des discussions consacrée à l’alternative socialiste.

    Deux meetings principaux ont eu lieu. Le samedi soir était ainsi consacré aux luttes des travailleurs en Europe. Nous avons pu y entendre John McEwan, un dirigeant des grèves qui se sont développées à la Lindsey Oil Refinery (LOR), Leila Messaoudi, du courant Gauche Révolutionnaire au sein du Nouveau Parti Anticapitaliste français, Levi Sollie, délégué FTGB à Bayer/Lanxess ainsi que le parlementaire européen Joe Higgins. Les différents orateurs ont accentué le mécontentement et la colère qui grandissent face aux diverses tentatives de faire porter la crise sur le dos des travailleurs.

    Ce mécontentement se développe de diverses façons, il manque le plus souvent de direction combative capable de construire un mouvement, ce qui entraîne une grande frustration. Cet élément a été pris en considération tant par Leila que Levi. La prise de parole de John McEwan a été particulièrement frappante pour les participants, car elle a illustré qu’il était possible de remporter des victoires importantes sur base d’une lutte menée de façon conséquente. John a aussi parlé de l’aversion grandissante face aux politiciens traditionnels et de la nécessité d’une alternative politique, d’un parti des travailleurs soutenu par des cercles syndicaux.

    Les nouvelles formations de gauche doivent se doter d’un programme clair, sans ambiguité, et participer activement aux mouvements de lutte. Le potentiel pour des forces de gauche conséquentement du côté des luttes des travailleurs a été illustré par Joe Higgins, qui a expliqué comment il a été possible que le plus important parti bourgeois d’Irlande cède son siège européen de Dublin à nos camarades du Socialist Party qui ont obtenu 80.000 dans la capitale irlandaise.

    Le meeting de clôture du dimanche soir était consacré à la chute du stalinisme et à la période qui a suivi. Durant 20 ans, on nous a dit et répété qu’il n’y avait aucune alternative au capitalisme, certains ont même parlé de la fin de l’histoire! Mais le mouvement qui a conduit à la chute du mur n’était pas un mouvement favorable à la restauration du capitalisme, bien au contraire. Le résultat final a été instrumentalisé pour affirmer que le socialisme était mort et le néolibéralisme a ainsi atteint une vitesse de croisière croissante. Cette période arrive aujourd’hui à son terme. La crise du capitalisme a pour conséquence que de plus en plus de gens remettent en cause le système capitaliste. La recherche d’une alternative augmente, et cela offre beaucoup d’opportunités pour les marxistes.

    Le samedi après-midi nous avons aussi eu un café syndical qui a abordé comment nous pouvons lutter contre la crise ainsi qu’un débat politique avec des représentants de différentes organisations de la gauche radicale qui a abordé la question de l’avenir de la gauche en Belgique.

    Dans une situation complexe, la construction d’une alternative socialiste exige des discussions et de la formation. L’intérêt d’un week-end comme Socialisme 2009 est donc très grand pour le PSL et au vu de l’enthousiasme et de que nous avons ressenti à la fin du week-end, nous pouvons dire que nous n’avons pas manqué notre but.

  • Socialisme 2009 – reportage photos (2)

    C’est ce week-end que s’est déroulé notre rencontre annuelle de discussion et de débat "Socialisme". Environ 250 personnes ont participé à l’édition 2009. Membres du PSL, sympathisants, collègues ou simplement curieux ont ainsi pu discuter et approfondir leur connaissance des idées du socialisme à travers de nombreux petits groupes de discussions, meetings et débats.

    Laurent (Anvers)

  • Week-end Socialisme 2009: Pour la lutte, la solidarité et le socialisme

    C’est ce week-end que s’est déroulé notre rencontre annuelle de discussion et de débat "Socialisme 2009". Environ 250 personnes ont participé à l’édition 2009. Membres du PSL, sympathisants, collègues ou simplement curieux ont ainsi pu discuter et approfondir leur connaissance des idées du socialisme à travers de nombreux petits groupes de discussions, meetings et débats.

    Conférence des Etudiants de Gauche Actifs

    Le samedi matin s’est tenue dans les même locaux que "Socialisme 2009" la conférence nationale des Etudiants de Gauche Actifs secondaire et supérieur. Parmi la septantaine de participants figuraients Matt Dobson, organisateur de la campagne YOUTH FIGHT FOR JOBS en Angleterre et membre du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles), ainsi que Cécile Rimboud, membre du secrétariat national jeune du Nouveau Parti Anticapitaliste en France et du courant Gauche Révolutionnaire (CIO-France).

    Matt Dobson

    Cécile Rimboud

    Stand du PSL

    Ce week-end était aussi l’occasion de se fournir en lectures militantes. Plusieurs nouvelles brochures y étaient disponibles: une réédition de notre brochure sur la révolution espagnole, "L’Etat et la révolution" de Lénine, une brochure consacrée à notre revendication de nationalisation sous contrôle des travailleurs, une autre concernant un programme anti-crise pour les femmes, etc. Le samedi, nous avons aussi acceuilli un stand de la LCR et un autre du Parti Communiste.

    Nos stands comprennaient également du matériel d’autres sections du CIO, dont celui de nos camarades français.

    Nos camarades de Bruxelles ont créé un certain évènement avec leur swwet: "Working Class – An injury to one is an injury to all"

    Socialisme 2009

    Meeting d’ouverture: "Le capitalisme plongé dans la crise. Marx avait raison!", avec Els Deschoemacker

    Café syndical: "Quelle lutte syndicale est nécessaire aujourd’hui?" Pour cette discussion, nous avons eu le plaisir d’acceuillir Sven Naessens (de Total-Anvers), John Mc Ewen (de la raffinerie Lindsey en Angleterre) et Daniël Behruzi (auteur allemand, notamment à propos d’Opel).

    Débat politique: "Quel programme et quel avenir pour la gauche en Belgique?" Vladimir Caller (PC-Bxl), Céline Caudron (LCR), Luk Vandenhoeck (un des initiateurs de la Table Ronde des Socialistes en Flandre et membre du PTB) et Bart Vandersteene (porte-parole du PSL)

    "Luttes des travailleurs en Europe: pour la lutte, la solidarité et le socialisme." Avec John Mc Ewen (membre du comité de grève de la Lindsey Oil Refinery en Angleterre), Joe Higgins (parlementaire européen du Socialist Party en irlande), Leila Messaoudi (candidate du NPA pour les élections européennes en France et membre du courant Gauche Revolutionaire) et Levi Sollie (délégué principal FGTB Bayer)

    Notre camarade l’euro-député Joe Higgins

    Meeting final "20 ans après la chute du Mur et du stalinisme. Quelles conséquences pour la lutte de classe?" Avec Robert Bechert, Tanja Niemeier et Eric Byl

  • LUTTONS POUR ARRETER LES PERTES D’EMPLOIS!

    L’économie montre les premiers signes de rétablissement. Pour les Bourses et les actionnaires, sûrement. Mais, pour les travailleurs, les véritables mois de crise, ou plutôt les années de crise, sont encore devant nous.

    Par Els Deschoemacker

    Bien que des chiffres différents circulent, presque tout le monde considère que le gros des pertes d’emplois se trouve encore devant nous. Le SETCA (la centrale des employés de la FGTB) craint un “tsunami de licenciements” tandis que l’Organisation pour la Coopération et le Développement en Europe (OCDE) s’attend à 10 millions de chômeurs en plus dans les 30 pays les plus riches. En Belgique, le nombre de chômeurs devrait atteindre environ 700.000 personnes fin 2011, soit 15% de la population active. Avant que n’éclate la crise, le taux de pauvreté était déjà en Belgique de 15%. A combien sera-t-il demain ?

    Les grandes entreprises, les banques et les institutions financières ont été sauvées du naufrage par une injection massive d’argent public. Mais il ne faut pas s’attendre à un même traitement pour sauver les emplois de tout un chacun.

    Au contraire! C’est à nous, aux travailleurs et à leurs familles, que gouvernements et patrons veulent faire payer leur crise, à coup de pertes d’emplois et d’attaques contre nos conditions de salaire et de travail. Demain, il faudra encore payer une deuxième, et probablement une troisième et une quatrième fois, à travers des attaques contre l’enseignement, les soins de santé et les retraites. C’est que les finances de l’Etat doivent retrouver l’équilibre! Les différents plans des gouvernement ne laissent planer aucun doute.

    À moins qu’un mouvement ne se mette en branle et que le mouvement des travailleurs sorte ses crocs, les bénéfices des grandes entreprises et des banques seront rétablis au prix d’un gigantesque appauvrissement collectif.

    Du côté francophone, les syndicats ont immédiatement réagi aux projets d’attaques contre l’enseignement avec une interruption de travail générale d’une heure. Ils ont clairement dit qu’ils ne voulaient pas payer pour la crise.

    A La Hulpe, chez Swift, une firme en charge du trafic des données entre banques, la direction envisageait de licencier 300 employés au compte-gouttes afin d’éviter de devoir négocier un licenciement collectif et d’engager progressivement des interimaires. Les syndicats ont menacé d’actions destinées à paralyser les paiements internationaux. Depuis lors, il n’est plus question de ce plan.

    Un mouvement qui fait appel à la force et à la combativité du mouvement ouvrier peut changer le cours des choses et permettre aux travailleurs de reprendre l’initiative dans la lutte contre la crise, comme chez Swift.

    Le Parti Socialiste de Lutte défend la nécessité d’une stratégie offensive qui revendique le droit à un emploi décent pour tous. A cette fin, nous démarrons une campagne pour l’emploi et nous lançons un appel pour organiser des marches locales pour l’emploi et d’autres actions.

    Les capitalistes veulent une société où seuls comptent leurs profits. Nous avons besoin d’une société qui défende les intérêts et les besoins de la majorité de la population, une société socialiste.

  • Interdiction du port du voile: Anti-démocratique et contre-productive !

    Ces dernières semaines, le débat autour du port du voile dans l’enseignement communautaire s’est envenimé. Les athénées d’Anvers et de Hoboken ont instauré une interdiction totale de porter le voile. Après différentes actions de protestation auxquelles ont participé les Etudiants de Gauche Actifs (EGA-Secondaire), une interdiction de protester a été instaurée ! Suite à cela, six membres d’EGA ont été arrêtés pour avoir diffusé un tract aux portes de l’athénée de Hoboken début septembre.

    Par Jarmo (Anvers)

    Ce n’est pas seulement la liberté d’afficher son identité qui est réprimée, mais donc aussi la liberté de protester contre cette interdiction! Voilà le message adressé aux élèves par les directions scolaires et l’administration.

    Une argumentation bancale

    Cette interdiction est défendue au nom de la lutte contre la pression sociale exercée sur les filles qui veulent se rendre à l’école sans foulard. Croire que cette interdiction serait au bénéfice des plus faibles est une illusion. L’interdiction du port du voile n’a en rien fait disparaître la pression sociale qui existe sur la certaine fille. Elle conduira à un isolement encore plus grand de ces filles qui, dans le meilleur des cas, seront envoyées dans une école de confession musulmane.

    De plus, beaucoup de filles portent le voile volontairement, comme un signe de leur identité plus que comme un symbole religieux. Il ne faut pas oublier que, surtout parmi les jeunes, une énorme pression sociale existe pour s’accorder aux derniers canons esthétiques (habillement, look et idéal de beauté). Pour certaines, le voile est une façon de se protéger de cela. L’interdiction du voile stigmatise la communauté musulmane, le «cas problématique», en ignorant tous les autres problèmes sociaux de la société.

    L’enseignement de la Communauté flamande a maintenant interdit le port de signes religieux, au nom d’un « pluralisme actif ». Mais qu’y a-t-il bien de pluraliste dans une politique qui étouffe des formes d’expression sociale ou individuelle ? Cette mesure exporte le problème social de quelques écoles vers toute la Flandre.

    Le PSL est très clairement contre l’interdiction du port du voile: nous sommes pour le droit de chacun de croire en une conception de vie, abstraction faite de la question de savoir s’il s’agit d’une conception religieuse, politique ou culturelle. Les idéaux du « Siècle des lumières» et de la « neutralité» sont opposés à cette approche répressive pour ceux et celles qui refusent de s’en tenir aux normes vestimentaires imposées d’en haut.

    Pour les mêmes raisons, nous sommes bien évidemment contre une obligation de porter le voile, que ce soit en Iran sous le régime réactionnaire d’Ahmadinejad ou évidemment en Belgique. Nous croyons au droit de chacun d’exprimer son identité, ou, quand, et comment il le souhaite.

    Contre-productif

    Les conséquences de l’interdiction sur «l’intégration» de la communauté allochtone sont déjà visibles: différentes associations plaident maintenant pour un réseau d’enseignement musulman séparé. Ce pas en arrière va entraîner plus de ségrégation, et aussi plus de racisme.

    Les quartiers à fort taux de population d’origine immigrée – et les écoles dans ces quartiers – sont l’expression du fossé profond qui existe dans notre société, en premier lieu entre riches et pauvres. Interdire le port du voile ne change rien aux problèmes de ces écoles. Pour améliorer leur situation, il faut s’en prendre à la pauvreté. Les véritables problèmes sociaux doivent être abordés: un emploi décent pour tous, plus de moyens pour l’enseignement et de meilleurs services sociaux. Ce n’est que sur cette base que l’on peut promouvoir une véritable intégration. L’interdiction du voile est utilisée comme prétexte: cette question occupe les médias et permet de faire passer au second plan les véritables problèmes fondamentaux.

    Campagnes médiatiques

    L’attitude adoptée par les médias est particulièrement tendancieuse et partisane. Les couvertures et les articles consacrés au port du voile n’abordent que rarement les problèmes sociaux. Cela ne peut que faire penser à la manière dont bien des médias abordent une grève: en parlant des problèmes causés aux automobilistes par exemple, mais sans parler des revendications des grévistes, en laissant la parole aux « usagers en colère » et aux patrons, mais pas aux grévistes.

    En Flandre, les journaux et la télévision n’ont quasiment laissé parler – à de rares exceptions près – que les directions et les partisans de l’interdiction. Le mouvement d’opposition à cette mesure n’a été mentionné que parce que des vandales avaient saccagé une école juste avant qu’une action n’ait lieu. A cette occasion EGA a été traité dans le quotidien De Standaard de «groupes de Blancs anarcho-marxistes» et de provocateurs. Celui qui nous connaît un peu ne peut que sourire de cette présentation, mais cela illustre bien la manière dont les médias ont parlé des opposants à l’interdiction du voile.

    Les médias ne sont pas neutres. Ce sont au contraire des instruments au service de l’establishment. Les grévistes sont ainsi souvent présentés comme des fainéants. La même chose arrive maintenant à la communauté musulmane, présentée à tout bout de champ comme « irrationnelle » ou « radicale ».

    Nous pensons qu’on ne peut voir cette problématique précise sous l’angle des «symboles religieux» mais avant tout sous celui de problèmes sociaux plus profonds. Dans une société qui investirait massivement dans l’enseignement, dans les services publics, dans les soins de santé, dans l’emploi,… ce type de problème n’existerait pas. C’est sur ces points que combat principal doit se mener.


    Le marxisme et la religion

    Quand nous disons que nous nous basons sur le marxisme, cela ne signifie pas que nous appliquons religieusement une série de dogmes, mais plutôt que nous appliquons une méthode, élaborée à partir des leçons tirées des luttes de classes, qui permet de comprendre comment fonctionne la société de classes afin de mieux la combattre. Dans le cadre de la lutte contre le patronat et l’exploitation, la question de l’unité des travailleurs est cruciale.

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    A lire sur marxisme.org

    D’ici quelques mois, le PSL lancera une nouvelle version de son site théorique. Toutefois, en attendant, le site existant reste une bonne source d’informations. Autour du thème du marxisme et de la religion, nous vous conseillons les articles suivants (également disponibles en écrivant à la rédaction).

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    Pour Marx et Engels, tout comme pour d’autres marxistes après eux comme Lénine et Trotsky, la question de la religion a toujours été secondaire par rapport à la lutte des classes. Cependant, bien qu’ils aient été athées et qu’ils n’aient cessé d’affirmer que pour trouver une solution à un problème, il fallait lui appliquer une analyse scientifique et non pas religieuse, les partis dans lesquels ils se sont impliqués ont toujours été ouverts aux travailleurs croyants. La condition qu’ils mettaient en avant n’était pas que chaque travailleur abjure ses croyances avant de pouvoir prendre part aux organisations du mouvement ouvrier, mais simplement qu’ils ne devaient pas attendre leur dieu pour aider à résoudre les problèmes sociaux du monde, et donc participer à la lutte de la classe des travailleurs contre le patronat.

    Pour Marx, la religion est à la fois le fruit de la misère du monde et une protestation contre la cruauté de celui-ci («l’opium du peuple»). Lénine, lui, écrivait en 1905: «L’État ne doit pas se mêler de religion, les sociétés religieuses ne doivent pas être liées au pouvoir d’État. Chacun doit être parfaitement libre de professer n’importe quelle religion ou de n’en reconnaître aucune» Les véritables socialistes mettent en avant le fait qu’il existe une grande différence entre la religion des pauvres, comme le sont la majorité des musulmans au Moyen-Orient, et la religion des classes régnantes, comme celles des régimes arabes dictatoriaux. Pour la classe dirigeante, la religion est utile à faire partager à la population essentiellement pour tenir les masses sous contrôle.

  • Un budget qui ne s’attaque ni au chômage, ni à la pauvreté

    Van Rompuy a été très habile. Les médias présentent le budget comme étant un “équilibre” entre assainissements, impôts supplémentaires et divers revenus provenant des banques, du secteur énergétique et de la lutte contre la fraude fiscale et sociale. Vraiment ?

    Par Anja Deschoemacker

    Assainissements light?

    Les patrons parlent « d’opportunités ratées » et de « manque de mesures structurelles » dans la politique du marché de l’emploi et la sécurité sociale. La Belgique se fait aussi taper sur les doigts par la Commission européenne pour un déficit budgétaire « excessif » – ce qui fait de notre pays un des 20 (sur 27 !) pays qui se font taper sur les doigts. Avec un déficit budgétaire de 6% en 2009, la Belgique reste loin sous les 9,9% aux Etats-Unis pour l’année fiscale 2008-2009 (clôturée en septembre).

    Le gouvernement Van Rompuy suit le projet de développement proposé par le Haut Conseil des Finances : parvenir à un équilibre budgétaire pour 2015 en postposant les mesures plus dures pour 2011-2015, afin de ne pas mettre en danger la relance économique. C’est plus que ce qui est demandé par l’OCDE, qui prône un équilibre budgétaire pour 2017.

    Aucun équilibre

    Dire que le budget garantit que tout le monde paiera sa part pour la crise est un pur mensonge. Sérieusement, qui croit encore aux contes de fées ? Les nouveaux impôts seront largement portés par la grande majorité de la population, les banques et le secteur de l’énergie s’arrangeront pour récupérer leurs contributions en les facturant en retour aux consommateurs, les assainissements dans la fonction publique entraîneront des pertes d’emplois (sans doute pas par licenciements, mais en ne remplaçant pas des fonctionnaires qui partent en pension),…

    On pourrait parler «d’équilibre» si un Etat qui sait donner 25 milliards pour la crise bancaire pouvait également le faire pour les besoins sociaux qui continuent à grandir après déjà 30 ans de sous-financement.

    En réalité, le gouvernement donne aux soins de santé moins que la marge de croissance prévue de 4,5%. Ce secteur de la sécurité sociale va payer les déficits des autres secteurs, provoqués par la baisse continuelle des contributions «patronales» (5 à 6 milliards par an aujourd’hui). En plus, l’Etat – principalement par le biais des caisses de la sécurité sociale – a fortement subventionné les derniers accords salariaux. En fait, les travailleurs paient leurs propres augmentations salariales !

    Ce n’est que partie remise

    Les syndicats, qui avaient attendu pire, sont prudemment positifs. Le gouvernement n’est pas pressé de s’en prendre directement aux travailleurs et allocataires. D’abord, il ne faut pas risquer de casser la fragile reprise. Ensuite les travailleurs ont déjà montré leur colère ces dernières années dans les mouvements pour plus de pouvoir d’achat et pour le maintien des emplois. Et enfin, le gouvernement fédéral même est d’une nature particulièrement instable.

    Les mesures plus dures et plus structurelles à prendre dans ce qui nous reste encore de l’Etat-providence ne sont néanmoins pas abandonnées. Elles sont simplement postposées à la période 2012-2015/2017. D’ici là, les défenseurs «prudents» des intérêts du patronat espèrent que l’économie roulera de nouveau, mais aussi que le mouvement ouvrier sera «moins nerveux» et, surtout, que leur gouvernement sera renforcé. Ils espèrent aussi que les élections à tous les niveaux auront lieu en même temps, afin de pouvoir bénéficier de suffisamment de temps pour mener à bien cette attaque structurelle.

    Ce budget montre que le gouvernement est conscient de la puissance potentielle de la classe des travailleurs. La dernière chose dont le capitalisme belge, déjà si troublé, a besoin aujourd’hui, c’est d’un mouvement généralisé. Sur ce point, Van Rompuy fait bien son boulot en évitant toute provocation, même si tous les patrons n’en sont pas actuellement convaincus.

    Les échos prudemment positifs de la part des directions nationales de la FGTB et de la CSC semblent montrer qu’il a provisoirement réussi. Toutes deux disent rester «vigilantes». Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y aurait pas de luttes: sur le marché de l’emploi, nous allons devoir affronter une hécatombe d’emplois ; dans les services sociaux et de soins de santé, des luttes seront nécessaires pour revendiquer plus de moyens afin d’enrayer la misère supplémentaire causée par la crise.

    Dans ces luttes, il sera nécessaire de renforcer la gauche dans les syndicats et de s’assurer qu’il n’y a pas seulement une “vigilance”, mais une réelle préparation à ce qui va nous tomber dessus au cours des prochaines années, y compris sur le terrain politique. Le PS, le CD&V et le CDH sont dans tous les gouvernements – fédéral, communautaire et régionaux – et sont coresponsables du plan pluriannuel pour le budget qui prévoit un plan d’assainissement d’au moins 135 milliards d’euros dans la période de 2012-2015. Il est clair qu’on ne peut pas compter sur eux pour être de réels représentants des travailleurs. Exiger de briser les liens avec ces partis reste donc une revendication importante vis-à-vis des directions syndicales. Le PSL continuera à populariser la revendication d’un nouveau parti des travailleurs.

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