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  • Meeting international du Front des Gauches à Bruxelles: un franc succès!

    Hier soir, 150 personnes s’étaient donnés rendez-vous dans les locaux du Garcia Lorca à Bruxelles pour le meeting international du Front des Gauches. Au côté de candidats des listes, différents orateurs venus de France, du Luxembourg, du Portugal, d’Irlande et de Grèce se sont succédés, sous la présidence de Vincent Decroly.

    150 personnes, ça fait du monde, la salle était totalement remplie et du monde se pressait encore aux portes et au bar. Les discussions étaient passionnées, avant comme après le meeting. Les orateurs internationaux ont abordé la situation de leur pays; ils ont parlé de la crise bien entendu, mais surtout de la résistance contre les tentatives de nos gouvernements de la faire payer aux travailleurs. Nous avons besoin d’un plan d’action combatif dans les différents pays, mais nous devons également veiller à unir les résistances au niveau européen.

    Un premier pas dans cette direction a été posé avec l’initiative de parlementaires européens du groupe de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique pour une semaine de protestations (du 21 au 27 juin) et de solidarité avec les luttes des travailleurs et des jeunes grecs coordonnée dans les différents pays européens. L’eurodéputé Joe Higgins, notre camarade du Socialist Party irlandais, a parlé hier de cette initiative et de son potentiel dans le contexte actuel de colère croissante contre les gouvernements, les spéculteurs et autres requins capitalistes.

    Notre camarade Anja Deschoemacker, tête de liste pour le Front des Gauches à la Chambre pour Bruxelles-Hal-Vilvorde, a quant à elle plus particulièrement élaboré notre réponse face à la crise institutionnelle actuelle. Nous luttons résolument contre toutes les discriminations et pour le respect des droits démocratiques de chacun, qu’importe sa langue, son origine, son sexe ou son orientation sexuelle. Mais c’est avant tout d’un programme social dont nous avons besoin, pour réclamer des moyens suffisant pour que chacun puisse notamment avoir accès à un bon emploi et à de bons services publics dans sa propre langue. Dans ce cadre, l’unité des travailleurs est un point crucial, contre la politique de diviser-pour-mieux-régner des politiciens traditionnels.

  • AUCUN soutien pour les responsables de la crise économique et politique

    Lors de la dernière réunion du Comité National du Parti Socialiste de Lutte, Anja Deschoemacker (premier candidate effective pour la liste bilingue du Front des Gauches à la Chambre pour Bruxelles-Hal-Vilvorde) a abordé la crise politique. De son intervention, il ressort que lorsque Luc Cortebeeck (le président de la CSC) demande de voter en Flandre pour des «partis responsables» qui ne sont pas impliqués dans la surenchère communautaire, nous devons donc conclure qu’il n’existe aucun «parti responsable» au Parlement. Voici quelques éléments de son intervention.

    Par Anja Deschoemacker

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    Le point de vue du PSL-LSP

    Toute cette discussion sur les ‘‘partis responsables’’ n’est qu’un rideau de fumée. Pour les médias bourgeois, les partis responsables sont ceux qui ont ‘‘le courage’’ d’imposer le programme de la bourgeoisie – une opération d’austérité brutale et structurelle sur le dos des travailleurs et de leurs familles – même au risque de perdre des voix. C’est aussi la raison pour laquelle le consensus concernant des élections simultanées est sans cesse plus large, les différents partis ayant alors l’opportunité de jeter quelques miettes la dernière année de la législature pour faire un peu oublier le reste.

    La prochaine réforme d’Etat concerne surtout la manière de nous faire avaler l’opération d’austérité: assainir aux différents niveaux, chacun à son propre rythme, en donnant par exemple plus de compétences et des responsabilités fiscales aux gouvernements régionaux rend plus difficile l’organisation d’une lutte généralisée du mouvement des travailleurs.

    Nous voulons un parti qui prenne ses responsabilités dans la lutte contre l’appauvrissement des travailleurs et des pauvres qui ne vise qu’à augmenter la richesse d’ores et déjà répugnante d’une infime élite de grands actionnaires ainsi que dans la lutte contre les harcèlements et les discriminations auxquelles sont confrontées toutes les minorités de Belgique.

    C’est l’un des éléments clés de notre appel pour un nouveau parti des travailleurs. Certains disent que le durcissement sur le plan communautaire provient de l’électeur lui-même, mais il faut tout de même admettre qu’il est extrêmement difficile de voter pour un parti qui n’a pas adopté ce profil, d’un côté ou de l’autre de la frontière linguistique.

    Le PSL rejette les harcèlements communautaires, les provocations et les attaques contre les droits des minorités, comme le droit des francophones d’Hal-Vilvorde (120.000 personnes tout de même…) de voter pour les partis francophones bruxellois. Nous pensons que les diverses conditions linguistiques pour obtenir un logement sont discriminatoires et n’offrent aucune solution. Faire baisser les prix du logement ne peut s’obtenir que par une augmentation de l’offre de logements à prix abordables. Ce ne sont pas ‘‘les francophones’’ qui sont responsables des prix du logement en périphérie, mais le caractère privé du marché immobilier. Plus de logements sociaux sans aucune condition linguistique, voilà notre réponse.

    Le caractère institutionnel de la circonscription électorale importe bien moins que la garantie de la défense des droits fondamentaux de la classe ouvrière néerlandophone, francophone et germanophone (tels que le droit à un emploi décent, à un logement abordable, à un enseignement et un accueil d’enfants de qualité, à une bonne pension,… pour tous, qu’importe la langue, l’origine nationale, le sexe ou l’orientation sexuelle). Partout en Belgique, les minorités (néerlandophones en Wallonie et à Bruxelles, germanophones en Wallonie, francophones en Flandre, sans encore parler des nombreuses et diverses communautés immigrées) doivent pouvoir compter sur le respect de leurs droits démocratiques. La classe ouvrière peut vivre harmonieusement dans toute sa diversité, mais uniquement à condition de ne pas accepter que les moyens pour ce faire volent vers l’élite nantie au sommet de la société!

    Vous pouvez trouvez la position détaillée du PSL concernant la question nationale en Belgique sur www.marxisme.be: “La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire.” En contactant la rédaction, vous pouvez également commander ce texte en brochure.

    Ce 13 juin, votez Front des gauches!

    ==> Rubrique "Elections 2010"

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    En Flandre

    Le ‘‘parti responsable’’ cité en premier lieu par Luc Cortebeeck, le CD&V, est très précisément le parti qui a mis le feu aux poudres, en se présentant en 2004 en cartel avec la N-VA, alors que le nationalisme flamand avait presque totalement disparu en tant que force politique!

    La Volksunie n’existait alors plus et ses figures publiques avaient été absorbées par les partis traditionnels. Il ne restait plus que le Vlaams Belang (au soutien électoral construit bien plus sur son populisme et son racisme que sur le nationalisme flamand) et la minuscule N-VA, aux chances de survie fortement limitées.

    Le parti gouvernemental par excellence, le CD&V, était dans l’opposition depuis 1999. Pour se renforcer, il aurait par exemple pu soutenir les revendications du personnel du secteur social. Mais pour prétendre participer au gouvernement, il ne faut pas seulement obtenir des voix, il faut également être prêt à imposer le programme de la bourgeoisie. Le SP.a fait face à la même situation aujourd’hui: il pourrait se renforcer en défendant réellement les droits des travailleurs, mais cela signifierait devenir persona non grata au gouvernement.

    Au lieu de développer une rhétorique sociale, le CD&V s’est donc basé sur son côté flamingant (ce n’était d’ailleurs pas la première fois) et s’est moqué de l’opposition de la CSC et du Mouvement Ouvrier Chrétien contre le cartel. Que ce parti crie aujourd’hui que l’Open VLD se comporte de façon ‘‘irresponsable’’ n’est que pure hypocrisie.

    Chacun à leur mesure, tous les partis flamands ont coopéré à cette surenchère. La circulaire de Leo Peeters (SP.a) impose ainsi aux francophones des communes à facilités de systématiquement devoir demander à recevoir leurs documents en français. Lorsque quelques bourgmestres ont refusé d’appliquer cette circulaire, le ministre Marino Keulen (Open VLD) et, ensuite, le ministre Geert Bourgeois (N-VA) ont refusé de les nommer pour ne pas avoir appliqué la loi (aucun bourgmestre flamand n’a toutefois été sanctionné pour leur boycott illégal des élections). Même Groen, dans plusieurs communes, a voté avec les autres partis pour réserver certains terrains à bâtir pour des néerlandophones !

    Ces mêmes partis ont également collaboré à la stratégie du gouvernement flamand autour de la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde et des relations entretenues avec le gouvernement fédéral.

    En Wallonie et Bruxelles

    Aujourd’hui, c’est surtout le MR qui est pointé du doigt. Là aussi, on trouve essentiellement des appels au «sens des responsabilités» et, là aussi, on est en droit de se demander où trouver ces ‘‘partis responsables’’

    Il est certain que le FDF se base sur le communautaire et qu’Olivier Maingain est un provocateur professionnel au même titre que Bart De Wever. Mais quand le PS reproche au MR d’être ‘‘irresponsable’’ et de se laisser entraîner par le FDF ‘‘extrémiste’’, c’est l’hôpital qui se moque de la charité! La dernière fois que nous avons connu une telle crise politique autour de la question nationale, c’était à l’époque des Fourons, cette commune flamande où le régionaliste wallon José Happart avait été élu bourgmestre, sans être nommé faute d’avoir accepté de passer le test de néerlandais. La réaction du PS a été de faire entrer Happart et ses copains ultra-régionalistes pour stopper la perte de voix du PS vers des listes régionalistes!

    Le FDF joue lui aussi à nouveau un rôle politique important, mais son apogée est cependant loin derrière lui. C’est surtout un parti anti-flamingant qui s’oppose aux concessions de l’Etat belge au mouvement flamand. Sa base se trouve dans le refus des accords linguistiques du début des années ’60, qui n’étaient pas au goût des Bruxellois francophones. Dans les années ’70, le FDF est devenu le plus grand parti de Bruxelles. Repris au gouvernement Tindemans II en 1977, il a coopéré avec la Volksunie au Pacte d’Egmont, jamais appliqué.

    Au début des années ’80, des fissures sont apparues au FDF. Roger Nols a fait sa propre liste à Schaarbeek (fortement basée sur le racisme) et, en 1985, l’aile gauche du FDF (avec entre autres Serge Moureaux) est partie au PS. Le sauvetage du FDF n’est arrivé qu’en 1993, avec l’alliance politique conclue avec le PRL de Jean Gol, une question de vie ou de mort puisque se posait la question d’avoir encore un sénateur élu pour maintenir le financement du parti. En 2000, les élections communales ont été catastrophiques pour le FDF.

    Il a fallu attendre que le gouvernement flamand de Leterme jette de l’huile sur le feu pour que le FDF connaisse une nouvelle percée et, en 2006, Olivier Maingain a remporté le siège de bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert tandis que Bernard Clerfayt a tenu le coup contre Laurette Onkelinx à Schaarbeek. Aujourd’hui, même s’il n’est plus que l’ombre de son pouvoir passé, le FDF pèse lourd dans la position électorale du MR à Bruxelles car, sans lui, le MR rétrécit jusqu’à la taille du CDH (12 à 15%).

    Joëlle Milquet a gagné sa notoriété comme Madame Non. Le CDH aussi se profile sur cette question, comme l’illustre d’ailleurs son slogan principal pour ces élections ‘‘L’union fait la force’’. Ecolo, tout comme Groen, accuse du retard sur ces questions, mais ce parti n’a encore jamais refusé d’invitation du ‘‘front francophone’’.

  • Manifestation du non marchand à Bruxelles: Reportage photos (4)

    Les syndicats attendaient 10.000 personnes, ils étaient bien plus. Hier, les pavés de Bruxelles ont connu la ”colère blanche” du non-marchand (secteur social, santé, accueil de l’enfance, socioculturel, etc.), venu réclamer la revalorisation de leurs emplois et plus de moyens pour faire face à la réalité du terrain. Cette manifestation était organisée en front commun syndical, rouges verts et bleus, et nationalement. A quelques jours des élections, quelques 13.000 travailleurs étaient venus s’exprimer dans un même mouvement, en français, en néérlandais ou en allemand. Tous ensemble contre leurs crises! L’unité des travailleurs contre le chaos capitaliste!

    Jonas (Flandre Occidentale)

  • Manifestation du non marchand à Bruxelles: Reportage photos (3)

    Les syndicats attendaient 10.000 personnes, ils étaient bien plus. Hier, les pavés de Bruxelles ont connu la ”colère blanche” du non-marchand (secteur social, santé, accueil de l’enfance, socioculturel, etc.), venu réclamer la revalorisation de leurs emplois et plus de moyens pour faire face à la réalité du terrain. Cette manifestation était organisée en front commun syndical, rouges verts et bleus, et nationalement. A quelques jours des élections, quelques 13.000 travailleurs étaient venus s’exprimer dans un même mouvement, en français, en néérlandais ou en allemand. Tous ensemble contre leurs crises! L’unité des travailleurs contre le chaos capitaliste!

    Jente (Anvers)

  • Elections – Une bien belle harmonie néolibérale

    Tous les partis traditionnels clament aujourd’hui haut et fort qu’il faut sortir du communautaire pour s’attaquer aux conséquences de la crise économique et aux ‘‘vrais problèmes’’. Traduisez: s’attaquer aux travailleurs et à leurs familles. Pour reprendre les mots de David Coppi dans les pages du Soir: ‘‘En substance : vos difficultés ne sont rien, ce sera pire demain, avec du sang et des larmes!’’(1). Voilà l’avenir tel qu’il se présente à nous si aucune riposte n’est organisée face à Elio, Didier, Joëlle, Jean-Michel et leurs complices.

    Par Nicolas Croes

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    Ce 13 juin, votez Front des gauches!

    ==> Rubrique "Elections 2010"

    Vous avez dit démocratie ?

    Pour pouvoir déposer des listes aux élections, il faut récolter plusieurs milliers de signatures de parrainage de citoyens (de 500 par liste pour la Chambre à 5.000 pour le Sénat). Cet effort, qui est déjà un début de campagne, le PSL l’a systématiquement fait par le passé mais, avec ces élections anticipées, cela nous était impossible.

    Pour pouvoir déposer des listes, les partenaires du Front des Gauches ont littéralement dû harceler les partis traditionnels et multiplier les pressions, comme avec une action et une conférence de presse devant un débat en présence d’Elio Di Rupo et de Paul Magnette à Charleroi. Finalement, nous avons eu la certitude de pouvoir nous présenter un mercredi vers 18h… alors que nous devions déposer les listes complètes de candidats le jeudi à 14h!

    Au même moment, le Conseil d’Administration de la RTBF (composé de représentants du PS, du MR, du CDH et d’Ecolo) décidait de ne pas accorder de débat aux petites listes… Finalemant, un petit débat a tout de même eu lieu. A côté de cela, il reste encore la barre des 5% pour avoir un élu et un financement accordé uniquement aux parti représentés au parlement et d’autres mesures destinées à lutter contre les petites listes. Il faut croire que les partis traditionnels n’ont eux-mêmes pas trop confiance en leurs programmes et leurs actions pour acccepter le ‘jeu’ démocratique.
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    De bons copains habitués à travailler ensemble

    L’an dernier, le débat fracassant entre Di Rupo et Reynders avait fortement marqué les esprits, Di Rupo déclarant qu’un gouvernement régional avec le MR serait sans le PS et, donc, synonyme de bain de sang social. La confrontation avait littéralement redistribué les cartes peu de temps avant la tenue du scrutin. Cette année aussi, nous avons eu droit au ‘‘choc des titans’’ de la politique francophone, mais ‘‘Un duo plutôt qu’un duel’’, comme l’a titré La Libre(2). Sur la même page, sous la photo des deux compères, on pouvait lire: ‘‘Fini les phrases assassines : les deux hommes ont préféré le respect, voire la très grande proximité.’’

    Soyons honnêtes et reconnaissons que même quand les échanges sont plus animés entre PS et MR, cela ne les empêche pas de mener une politique similaire. Ainsi, quand on évoque la Déduction des Intérêts Notionnels, le PS doit surtout espérer que personne ne rappelle trop fort que cette mesure ne serait jamais passée uniquement avec les parlementaires du MR. Cette fois-là, comme à bien d’autres moments, les élus PS ont voté pour favoriser les intérêts des grandes entreprises.

    D’ailleurs, cette idée commune que l’on trouve dorénavant tant au PS qu’au MR – les patrons créent les richesses, pas les travailleurs – ressort tout naturellement lorsque l’on parle de la Grèce, par exemple. Lors de ce fameux débat, Reynders a accusé l’actuel gouvernement social-démocrate du PASOK d’être responsable du déclenchement de la crise, à l’opposé de Di Rupo qui a fustigé les gouvernements précédents, de la droite officielle. Mais le plus intéressant était le silence pesant autour du véritable fond de l’affaire, c’est-à-dire à propos du paquet d’attaques extrêmement sauvages destiné à faire payer la crise aux travailleurs grecs. C’est que, pour les deux compères, il n’y a pas d’autre alternative.

    Cette approbation de la politique brutale du gouvernement grec n’est certainement pas de bon augure au vu des très sombres perspectives notamment dressées par le Bureau du Plan. Selon ce dernier, le prochain gouvernement aura à trouver comment assainir au moins 22 milliards d’euros d’ici 2015… ‘‘Heureusement’’, avec les prochaines élections en 2014 seulement (à l’exception des communales de 2012), le gouvernement peut ‘‘enfin’’ se mettre au boulot délivré de la crainte d’échéances électorales.

    A gauche, pas mal de gens espéraient qu’avec l’approfondissement de la crise économique, avec la faillite du néolibéralisme et avec ses conséquences désastreuses sur un pays comme la Grèce, le PS aurait retrouvé des accents plus combatifs et plus agressifs contre la politique du tout-aux-patrons. Mais lors de ce débat révélateur à plus d’un titre, Di Rupo n’a mentionné ni les intérêts notionnels, ni osé être trop critique sur la gestion du ministère des finances, thèmes pourtant chers au PS. Cela a beau figurer dans le programme du PS, il faut visiblement ne pas trop en parler.

    Pour d’autres, ECOLO représentait une alternative. On peut être séduit par un Jacky Morael déclarant à propos des mesures d’austérité: ‘‘Tout dépend de savoir pour qui ce sera difficile. Est-ce que ça va être difficile pour ceux qui ont déjà payé tout au long des années 80 et qui vont devoir repayer aujourd’hui alors que l’Etat s’est endetté pour sauver les banques ? Ou au contraire pour ceux qui se sont enrichis sur le dos de la crise ?’’(3). En fait, tout comme au PS, on trouve des dénonciations musclées chez certains verts (à mettre toutefois en parallèle avec les déclarations du type ‘‘Ecolo n’est ni de gauche ni de droite’’ ou avec la profession de foi monarchiste et catholique de Jean-Michel Javeau). Mais tout comme au PS aussi, on trouve un programme loin d’être à la hauteur de la dénonciation. Ecolo déclare qu’il faut ‘‘libérer l’économie de la dictature de la finance’’, mais les mesures concrètes telles que mieux encadrer l’activité des banques, interdire les parachutes dorés, réorienter l’économie vers l’énergie renouvelable et le développement durable,… sont tout à fait acceptables par le patronat. Pour un nouveau parti des travailleurs !

    Un autre chiffre a fait une apparition remarquée dans cette campagne, celui de l’estimation de l’ampleur de la fraude fiscale en Belgique. Il s’agirait de pas moins de 45 milliards d’euros, soit une vingtaine de milliards de manque à gagner en termes de perception de l’impôt(4). De temps à autre, le PS se permet encore de critiquer le laxisme du ministère des finances. Mais jamais le PS n’a revendiqué ce poste comme condition pour participer à un gouvernement et jamais il n’a menacé de quitter le gouvernement face à l’incurie de la lutte contre la grande fraude fiscale. Pourtant, cela aurait été fort bien compris et accepté par la majorité de la population, très certainement du million et demi de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en Belgique. La même chose vaut pour tous les autres partis, y compris Ecolo.

    D’autre part, les quatre partis traditionnels ne remettent aucunement en cause les propositions de Michel Daerden (PS) destinées à faire travailler nos aînés plus longtemps. Il y a bien entendu des nuances entre partis, tout comme avec le reste, mais le point de départ fondamental reste inchangé : alors que le chômage parmi les jeunes devient sans cesse plus préoccupant (1/3 des jeunes de moins de 25 ans seraient au chômage en Belgique à l’horizon 2010), il faudrait que nos aînés restent plus longtemps au boulot!

    Nous n’avons que des partis irresponsables au Parlement, des partis qui sont incapables de tirer les conclusions logiques de l’effondrement du système financier et de la faillite du système capitaliste. Les travailleurs et leurs familles sont aujourd’hui en quelque sorte orphelins de tout prolongement politique qui leur soit propre.

    Nous ne voulons pas nous contenter de dénoncer cette situation, et c’est pourquoi nous participons au Front des Gauches. Avec cette liste unitaire, nous voulons diffuser l’idée de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs, qui regroupe non seulement des organisations de gauche, mais aussi et surtout tous ceux qui aujourd’hui veulent lutter contre la politique fondamentalement de droite de tous les partis traditionnels.


    (1) Le corps électoral fait la tête, Le Soir, édition du 18 mai 2010. (2) La Libre, édition du 20 mai 2010. (3) Jacky Morael trace le cap d’Ecolo, RTBF.be, 21 mai 2010. (4) Estimation de la fraude fiscale en Belgique, département d’économie appliquée de l’Université Libre de Bruxelles, étude commandée par la FGTB (www.dulbea.org).

  • DEVONS NOUS PAYER POUR LEUR CRISE ? PAS QUESTION !

    Dans le contexte actuel de crises politique et économique, et en prévision d’assainissements budgétaires drastiques, il ne sera pas évident d’obtenir quoi que ce soit pour notre secteur. Le fait que nous voulons, en ces temps fragiles, récupérer le retard accumulé par rapport à d’autres secteurs (15% de salaire en moins, en moyenne) suscitera sans doute l’incrédulité des politiciens et des patrons.

    Hypertension, journal d’action Non-marchands de syndicalistes combatifs CSC et FGTB

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    Des milliards pour les banques, des cacahouètes pour les travailleurs du non-marchand?

    La santé n’est pas une vache à lait du privé!

    • STOP à la commercialisation!
    • Les soins de santé et le bien-être doivent être organisés différemment!

    Le Parti Socialiste de Lutte- Linkse Socialistische Partij est un parti combatif principalement constitué de jeunes activistes, de militants syndicaux et de travailleurs ordinaires, actif dans tout le pays.

    Chez nous, il n’y a ni vedettes, ni dynasties familiales, ni individus qui veulent s’enrichir dans les salons parlementaires ou dans les conseils d’administrations des grandes entreprises.

    Nous faisons partie d’une organisation socialiste internationale active dans une quarantaine de pays sur tous les continents : le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO).

    Nos élus, tel que l’eurodéputé Joe Higgins de notre parti-frère irlandais, gagnent le salaire moyen d’un travailleur. Le reste sert au soutien financier de luttes sociales et d’autres campagnes.

    Un parti avec un grand degré de «Colère Blanche»

    Nos candidats du secteur :

    En WALLONIE et à BHV, nos candidats se présentent sur les listes unitaires du Front des Gauches, n° 18. Il s’agit d’une alliance de 6 partis de gauche renforcée par des syndicalistes et des militants de mouvements sociaux.

    A la Chambre, 3e candidat effectif, Liège, Simon Hupkens, 31 ans, Dison, délégué syndical SETCa non-marchand, Barman à l’asbl ‘‘Les Grignoux’’

    A la Chambre, BHV, 7e candidat effectif, Karim Brikci, 27 ans, Bruxelles, délégué syndical CGSP, brancardier

    En FLANDRE, nous nous présentons sous notre propre nom : LSP, liste n°15

    Sénat

    • 6. Liesbeth Delafaille, 27 ans, Anvers, éducatrice
    • 7. Bart Van der Biest, 36 ans, Alost, délégué syndical SETCa BHV, infirmier
    • 13. Sven De Deken, 26 ans, délégué syndical SETCa Louvain, aide-soignant
    • 20. Gerte Jansen, 59 ans, Sint-Denijs-Westrem, infirmière
    • 24. Laura Bracke, 24 ans, Gand, employé de la mutualité

    Chambre Flandre Orientale

    • 3. Wouter Wanzeele, 25 ans, Aalter, travailleur social
    • 4. Ivy Meert, 28 ans, Alost, laborantin

    Chambre Flandre Occidentale

    • 6. Martine Hennin, 57 ans, Furnes, infirmière

    Chambre Brabant Flamand

    • 2. Stefanie Deberdt, 27 ans, Louvain, éducatrice

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    C’est pour cela qu’il est nécessaire, dans les actions, de lier entre eux les divers secteurs (sur le plan fédéral, régional et dans les communautés) ainsi que les diverses centrales syndicales concernées. Le choix est simple : stagner ou même reculer en étant divisés ou avancer ensemble ! La CSC flamande lance des comités d’action régionaux où les différentes centrales, LBC, CSC Services publics, etc. se rejoignent sur le plan des provinces. Afin de mieux coordonner les actions, cette initiative devrait s’étendre à tout le front commun syndical. Pour cette manifestation, le matériel commun de mobilisation n’était disponible que du côté francophone. C’est regrettable. Espérons que les temps à venir nous apporteront l’unité, car nous ne voulons pas de division.

    Employeurs : “Take THE MONEY and run!”

    Zorgnet Vlaanderen, la coupole flamande des employeurs catholiques est, avec 500 institutions de soins et environs 85.000 travailleurs, un des plus importants acteurs du secteur. Dernièrement, le boss a laissé entendre que les employeurs voulaient également se mettre à table avec le gouvernement et les syndicats afin de négocier les accords pluriannuels du secteur.

    Parallèlement, ils bloquent toute une série de dossiers fondamentaux au sein de la commission paritaire. Pendant qu’ils essayent de flatter l’opinion publique et les futurs travailleurs par des techniques de ressources humaines, ils mettent ouvertement en question les acquis du personnel existant et freinent toute amélioration. Grâce aux manoeuvres des patrons, le budget de 90 million d’euros que la ministre Onkelinx avait libéré pour son plan d’attractivité de la profession infirmière (concernant les primes des titres, de qualifications professionnelles particulières et de prestations de soirée – 20% entre 19h et 20h) traîne en longueur. Très récemment, le gouvernement a décidé de ne plus attendre les employeurs et d’imposer la mesure par Arrêté Royal. Les primes de soirée qui n’avaient à l’origine été conçues que pour les infirmières ont étés étendues à l’ensemble du personnel ‘‘au chevet du malade’’. La mesure est rétroactivement entrée en vigueur le 1er janvier 2010. Les prestations seront payées mensuellement dès juillet 2010. Les prestations effectuées de janvier à juin 2010 seront globalisées dans une ‘‘prime de rattrapage’’.

    Les employeurs ne tiennent carrément pas compte de la circulaire de la ministre concernant ‘‘l’équipe mobile et le temps de travail’’ : ils en mettent sa validité en doute. Ici, on travaillait en phases, entre autres avec des primes de rappel. La régularisation des barèmes de départ pour les infirmières graduées de 23 à 21 ans est aussi remise en question. Heureusement, il y a des hôpitaux qui n’écoutent pas leur coupole sur ce plan, mais cela ne reste que des exceptions. De plus, on refuse de prolonger la convention sur la prépension à partir de 58 ans et l’on continue à remettre en cause le système actuel des journées RTT (réduction du temps de travail à 45, 50 et 55 ans) malgré le fait que cela stimule des gens dans le secteur à travailler plus longtemps que dans les secteurs marchands. On s’attendrait à une attitude plus constructive de la part d’un employeur qui prend en considération son personnel.

    Commercialisation… Puisqu’il n’y a pas d’argent ?

    Lorsque nous parlons de la commercialisation, nous considérons une série de mécanismes qui ne servent qu’un but : transférer aussi efficacement que possible de l’argent de la collectivité vers le secteur privé pour ensuite le faire disparaitre dans les poches des actionnaires. La crise va probablement accélérer cette évolution.

    Récemment, l’Open VLD a relancé la discussion sur la norme de croissance de 4,5% par an pour les soins de santé. Le reste des partis traditionnels l’a rejoint. Ce qui suit est une course pour économiser le plus. Ne nous faisons pas d’illusions : le prochain gouvernement, qu’importe sa composition, annoncera des économies énormes que les travailleurs du secteur et les usagers devront avaler pendant que les directions et les vautours du secteur privé échapperont aux assainissements. Des assainissements durs dans les budgets pour les soins de santé créeront, pour ainsi dire, des trous dans le marché, des espaces qui seront ensuite remplis par le secteur commercial… pour autant que combler le vide soit commercialement rentable.

    Mais, déjà, la commercialisation s’est fortement développée. Les chiffres l’indiquent : dans le secteur des maisons de repos, 17% en Flandre, 50% en Wallonie et 73% à Bruxelles sont déjà aux mains d’institutions purement commerciales. Sans la moindre honte, Senior Living Group vient de verser 28 millions d’euros (sur un profit de 35,1 millions d’euros) à ses actionnaires. On assainit surtout sur les coûts du personnel et en préférant du matériel bon marché (et donc de qualité inferieure) afin de faire du profit. A titre d’exemple, l’encadrement du personnel des maisons de repos des CPAS est fortement supérieur à celui des maisons de repos commerciales. Dans les maisons de repos privées, 7 personnes doivent effectuer le travail de 10 personnes dans une maison de repos du CPAS. Dans une ASBL (dépendant d’un des piliers), ils sont 9. La raison en est assez simple : les maisons de repos privées s’en tiennent ‘en général’ strictement aux normes légales imposées par l’INAMI, mais ces normes sont vraiment minimales.

    La double face de Zorgnet Vlaanderen…

    Depuis quelques temps, Zorgnet Vlaanderen a déclaré la guerre à cette commercialisation. Quelques ‘‘collaborateurs’’ de Zorgnet sont même venus, il y a quelques mois, faire une présentation power point au Setca non-marchand, ce qui n’est pas vraiment le syndicat maison. Tant Zorgnet que les institutions purement commerciales tentent d’attirer à eux les syndicats dans le cadre de leur compétition. En fait, le principe de soustraire de l’argent de la collectivité pour remplir les poches du privé avait été inventé dans les institutions ‘‘régulières’’. Le principe ‘‘lego’’ fait partie de cette logique: scissionner un hôpital ou une maison de repos en différentes entités juridiques afin de séparer au maximum les coûts et les profits : des entités séparées pour le matériel, les bâtiments, les services rentables et le personnel (avec ou sans sous-traitance).

    Des montants importants sont dissimulés sous la forme de loyer. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des sociétés d’investissements cotées en bourse s’orientent de plus en plus vers le secteur : du profit garanti en temps instables. Selon les calculs de la SPF, le nombre de logements dans des Maisons de Repos et des Maisons de Repos et de Soins devra monter de 60% durant les prochaines 40 années, à 205.000. Ceci signifie que d’ici 10 ans il y aura 24.300 lits en plus…

    Nous avons déjà mentionné les tromperies légales, mais il y a évidemment aussi les pratique illégales tels que les carrousels d’impôts, la double comptabilité et d’autres formes de fraude… rien de capitaliste n’est étranger au non-marchand. En 2008, on a estimé qu’un pourcent du budget de l’INAMI était perdu en corruption et en fraude dans le secteur des soins de santé. Il s’agit d’à peu près 220 millions d’euros ou 8,8 milliards d’anciens francs belges par an ! C’est une estimation très modeste basée sur une extrapolation des constats de plaintes officielles entre 2003 et 2007. Dans d’autres pays européens, le pourcentage de fraude est équivalent à de 3 à 5% du budget total de l’assurance maladie. En Belgique cela reviendrait concrètement à de 26,4 milliards de FB à 44 milliards de FB…

    Pas d’argent… Mais des bonus pour la direction !

    Alors que les employeurs veulent économiser sur notre dos, ils se récompensent eux-mêmes avec le système d’avantages non récurrents et liés au résultat. Ce système est modelé sur celui des secteurs marchands et n’avait originalement pas été conçu pour le non-marchand, fortement subventionné. Mais cela n’empêche pas la direction d’AZ Damiaan à Ostende, entre autres, de s’accorder de tels bonus. De fait, ils s’approprient sans aucune forme de contrôle de l’argent des contribuables.

    Au lit ou pas … PASSEZ A LA CAISSE!

    Le commerce très lucratif des lits d’hôpitaux est un autre élément en contradiction avec la conception nonmarchand.

    Avec le moratoire sur le nombre de lits d’hôpitaux, c’est devenu un business en croissance qui assure que la valeur de marché d’un lit d’hôpital est actuellement de 100.000 euros. Des petites institutions sont absorbées par les géants et puis déshabillés : le personnel et les lits sont saisis. Lors de la faillite de l’hôpital Français à Bruxelles, le butin a été partagé dans une alliance de grands hôpitaux. Un certain nombre de lits repris ont finalement abouti à Namur suite à un projet astucieux. Lors de la même opération, des lits dits “noirs” de l’hôpital Français ont étés transformés en lits dits “blancs“. Bingo!

    Après la fusion de deux autres hôpitaux à Bruxelles (lisez plutôt ‘‘absorption’’) des lits ont également été mis en vitrines. Pour un prix d’ami de 1,5 million d’euros, un hôpital en Flandre a gagné 24 lits gériatriques. On ne rate pas une telle affaire. Mais il y a encore un petit problème : le personnel pour ces nouveaux lits n’existe pas. On a donc arrangé l’affaire : un service existant sera fermé durant 2 mois et le personnel mis en activité nouveau service. Et puis, il faut espérer qu’il y aura du personnel. Il nous semble que pour les directions du secteur, la ‘‘production’’ est plus importante que les possibilités du personnel… ou est-ce que nous nous trompons ?

    Une seule solution pour sortir de ce chaos…

    Les collaborateurs d’Hypertension et le Parti Socialiste de Lutte sont en faveur d’un service national de santé public et gratuit, où l’initiative privée est totalement bannie, à l’exemple du NHS au Royaume-Uni.

    Il est vrai que le NHS souffre du manque de quelques éléments cruciaux. Les vautours des soins privés au RU citent généralement les longues listes d’attente pour argumenter qu’un service de santé dans les mains du public ne fonctionne pas.

    Tout d’abord, des soins de santé sans suffisamment de moyens, qu’importe s’ils sont privés ou publics, ne peuvent jamais fonctionner convenablement. C‘est une question de choix politique. Les trente années de néolibéralisme sous l’icône immortalisée de ‘‘la dame de fer’’ Margareth Thatcher ont laissé des traces. Evidemment, un monstre bureaucratique d’Etat ne pourra pas gérer les moyens de façon efficace et donc ne pourra fonctionner de manière satisfaisante. C’est pourquoi il est aussi important qu’il existe un contrôle réellement démocratique sur les soins de santé de la part de la population. Il faut éviter, comme cela existe dans certains hôpitaux publics, une intervention politique basée sur le clientélisme. Les organisations du personnel et des organisations de patients ou de consommateurs doivent être impliquées dans le système.

    Mais un service national de santé ne peut réellement qu’utiliser tout son potentiel dans le cadre plus large d’une société démocratique et socialiste, où la course au profit est jetée dans la poubelle de l’histoire.

  • Manifestation du non marchand à Bruxelles: Reportage photos (1)

    Les syndicats attendaient 10.000 personnes, ils étaient bien plus. Aujourd’hui, les pavés de Bruxelles ont connu la ”colère blanche” du non-marchand (secteur social, santé, accueil de l’enfance, socioculturel, etc.), venu réclamer la revalorisation de leurs emplois et plus de moyens pour faire face à la réalité du terrain. Cette manifestation était organisée en front commun syndical, rouges verts et bleus, et nationalement. A quelques jours des élections, quelques 13.000 travailleurs étaient venus s’exprimer dans un même mouvement, en français, en néérlandais ou en allemand. Tous ensemble contre leurs crises! L’unité des travailleurs contre le chaos capitaliste!

  • Manifestation du non marchand à Bruxelles: Reportage photos (2)

    Les syndicats attendaient 10.000 personnes, ils étaient bien plus. Aujourd’hui, les pavés de Bruxelles ont connu la ”colère blanche” du non-marchand (secteur social, santé, accueil de l’enfance, socioculturel, etc.), venu réclamer la revalorisation de leurs emplois et plus de moyens pour faire face à la réalité du terrain. Cette manifestation était organisée en front commun syndical, rouges verts et bleus, et nationalement. A quelques jours des élections, quelques 13.000 travailleurs étaient venus s’exprimer dans un même mouvement, en français, en néérlandais ou en allemand. Tous ensemble contre leurs crises! L’unité des travailleurs contre le chaos capitaliste!

  • La solidarité contre les inégalités. Rapport du meeting de la FGTB

    La semaine dernière, la FGTB a tenu son Congrès statutaire à Bruxelles, sous le titre de ‘‘La solidarité contre les inégalités’’. Le PSL-LSP était bien entendu présent pour mener campagne auprès des militants présents : nous avons besoin d’une alternative de gauche contre les partis traditionnels ! Voici un rapport du meeting de clôture ainsi qu’une vidéo de cette journée.

    Rapport par Jarmo

    La parole a été donnée à 9 délégations syndicales qui ont été victimes de restructurations ces dernières années. La première délégation était celle d’Opel-Anvers, avec Rudi Kennes qui a déclaré que la lutte à Opel a été menée de façon ‘‘non-traditionnelle’’. Ce qu’il voulait dire, c’est que malgré le projet de fermer une usine rentable, il n’y a pas eu d’actions de grève. D’autre part, il a expliqué que la loi-Renault est amplement insuffisante pour permettre aux délégations syndicales de lutter contre les plans du patronat pour organiser un carnage social, et que le Comité d’entreprise a en fait très peu à dire. Il a aussi expliqué qu’il avait choisi un syndicalisme de concertation plutôt que de passer à des actions de grève. Sa prise de parole s’est terminée par l’assurance qu’Opel-Anvers serait toujours ouvert en 2011, mais il n’a pas expliqué comment il pensait pouvoir atteindre cet objectif.

    La délégation combative d’AB InBev est ensuite venue expliquer comment ils avaient refusé de rester dans le cadre de la loi-Renault et d’organiser immédiatement des actions de blocage. Ils ont déclaré que ce n’avait pas été difficile d’avoir une telle détermination, étant donné qu’AB InBev avait empoché 4 milliards d’euros de bénéfice l’an dernier et que le grand patron Carlos Brito avait obtenu un bonus de 6 millions. Avec l’aide de mesures comme la déduction des intérêts notionnels, chaque licenciement était véritablement un scandale. A juste titre, la délégation a répondu : des emplois, des emplois, des emplois ! ”

    Les ouvriers de TechSpace Aéro, à Liège, ont apporté un récit similaire. Leur usine a réalisé 11 millions d’euros de bénéfices ces dernières années, et presque 9 le million d’euros ont pu être obtenus par l’application de la déduction des intérêts notionnels. Au cours de cette même période, les salaires des travailleurs ont baissé de 14% et on disait aux ouvriers qu’il était temps de serrer leur ceinture. Après 14 jours de grève, les ouvriers de Techspace Aéro ont réussi à arracher une trentaine de départ en prépension à 58 ans, avec le recrutement d’autant de jeunes à durée indéterminée. La délégation syndicale a souligné qu’une grande solidarité a existé entre les plus vieux et les plus jeunes, mais aussi avec d’autres délégations syndicales de la Belgique entière. De cette lutte, ils ont conclu que le défaitisme ne mène nulle part, et que seule la lutte paie. Ils l’ont amplement démontré, tout comme les travailleurs d’AB InBev.

    Un représentant de la centrale textile d’Anvers a attiré l’attention sur les milliers de plus petites sociétés qui ne font pas la une des journaux, mais où les travailleurs doivent aussi subir des attaques sévères. Il a déclaré que le nombre de personnes qui se retrouvent à la porte ressemble à un carnage social organisé dans une grande entreprise.

    Les militants du secteur non-marchand ont lancé un appel pour leur manifestation du 8 juin. Leur exigence centrale sera que les problèmes sociaux ne connaissent pas de frontière linguistique et que ces questions sont bien plus importantes que les débats communautaires. Depuis le début de la crise, la pauvreté a augmenté et nous avons besoin de plus de services sociaux. Le 8 juin, les travailleurs du non-marchand veulent clairement signifier qu’ils constituent un mouvement sans frontière linguistique qui joue un rôle crucial dans la société. Il a encore été question, avec d’autres orateurs, de la fraude fiscale, par un militant CGSP-Finances, et de la lutte des travailleurs de Cartomills.

    Un militant syndical grec a abordé les plans d’austérité énormes dont son pays est victime et la lutte contre ces attaques. Il a parlé de la question de la compétitivité et que, pour les patrons, c’est le tiers monde qui sert d’exemple, et nos conditions de travail devraient évoluer dans ce sens. En Grèce, on se retrouve aujourd’hui 50 ans en arrière, et d’autres pays sont sur la même voie, comme l’Espagne ou encore le Portugal. Ce sont les banques et les spéculateurs qui sont responsables de la crise, mais c’est à la population que les gouvernements la font payer.

    Le meeting a été clôturé par Anne Demelenne et Rudy De Leeuw, le sommet réélu de la FTGB. Ils ont promis de lutter contre la déduction des intérêts notionnels, mais ont tout de même appuyé le SP.a. Même si ce n’était pas aussi clair du côté francophone, la logique était la même. Il ne suffit pas de dire de ‘‘voter à gauche’’, nous avons aujourd’hui besoin d’un nouveau parti des travailleurs qui pourrait réellement prolonger les luttes syndicales sur le terrain politique. Mais plus fondamentalement, nous pensons que les restructurations et les crises économiques sont inhérentes à la société capitaliste, et que si nous voulons obtenir de véritables acquis permanents, c’est du renversement du capitalisme qu’il faut parler. Mais, dans l’intervalle, un parti des travailleurs est une donnée cruciale pour impliquer les couches larges de la population dans la lutte active et pour appuyer les luttes des travailleurs.

  • Des affiches en contradition avec la loi linguistique?

    La commune de Denderleeuw a demandé au PSL-LSP (appelé “SLP” dans le mail de la commune) d’adapter son affiche bilingue et de masquer le texte en français, qui serait en contradiction avec la législation linguistique. Un responsable communal nous a ainsi écrit: “Cela s’oppose à la législation linguistique puisque la commune de Denderleeuw est une commune uniquement néerlandophone. Nous demandons donc au parti SLP de retirer immédiatement ses affiches bilingues ou de recouvrir le texte en français.”

    Communiqué de presse du PSL-LSP

    Le PSL-LSP mène une campagne nationale avec une affiche identique en français et en néerlandais. Nous agissons de la sorte afin de protester contre la surenchère communautaire et pour mettre en avant la défense des intérêts des travailleurs, qu’importe leur langue, leur origine ou leur sexe. C’est visiblement une opinion inacceptable pour la commune de Denderleeuw.

    Cette demande au nom de la législation linguistique s’attaque à la liberté d’expression. A Denderleeuw, la législation linguistique n’est très clairement pas utilisée dans le cadre de la communication entre les autorités et les habitants, mais également pour les partis et leurs positions politiques. Le PSL-LSP ne va pas accepter cette limitation de la liberté d’expression. Nous avons donc demandé que la commune laisse nos affiches intactes.

    La langue utilisée ainsi que le contenu des affiches du PSL-LSP est un sujet sur lequel la commune de Denderleeuw n’a pas à se prononcer. Les responsables de cette commune n’ont à déterminer ni la langue que nous utilisons ni notre nom de parti. Si le conseil communal de Denderleeuw veut des affiches unilingues sous le nom de ‘‘SLP’’, il est tout à fait libre de créer un tel parti, de produire ses propres affiches et de lancer ses campagnes.

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