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  • Chine : Suicides de travailleurs – Le coĂ»t humain d’un iPad

    Douze ouvriers se sont déjà suicidés cette année à l’usine qui fabrique les iPads pour Apple. Quatre autres ont survécu, grièvement blessé, et 20 ont été empêchés de se tuer par l’entreprise. Tous les morts avaient entre 18 et 24 ans.

    John Sharpe, Socialist Party (section du CIO en Angleterre et Pays de Galles)

    Fosconn – une usine aussi grande qu’une ville, dans la zone de libre échange de Shenzhen, près de Hong Kong dans le sud de la Chine – emploie 400.000 employés, principalement des « migrants » (paysans venus à la ville chercher un travail en tant qu’ouvriers). Ils travaillent 70 heures par semaine pour environ 50 cents de l’heure, aux ordres d’une administration quasi militaire et dans de terrifiantes conditions de travail.

    Fosconn fournit également Dell, Hewlett Packard et Sony, et est un des plus grands producteurs de composants électroniques au monde.

    Selon les mots d’un ouvrier, «Nous sommes extrêmement fatigués, avec une immense pression. Nous terminons une tâche toutes les sept secondes, ce qui nous force à être concentrés afin de pouvoir continuer à travailler encore et encore. Nous travaillons même plus vite que les machines.

    «Lors de chaque pause (de dix heures), nous assemblons 4.000 ordinateurs Dell, en restant debout tout du long. Nous parvenons à accomplir ces objectifs grâce à notre effort collectif, mais beaucoup d’entre eux se sentent épuisés.»

    Il y a peu, une équipe de journalistes déguisés a infiltré l’usine. Ils ont raconté au Daily Telegraph que «Bien que des centaines de gens travaillent dans les ateliers, ils ne sont pas autorisés à se parler. La moindre personne qui parle est sanctionnée d’un « point noir » dans son carnet et se fait crier dessus par le directeur. Elle peut aussi recevoir une amende.»

    L’entreprise est en train d’installer des filets tout autour des dortoirs à sept étages à partir desquels sautent les travailleurs. Elle a aussi engagé 70 psychologues et fait venir des moines bouddhistes.

    Atelier-abattoir

    Terry Gou, le président milliardaire de la compagnie-mère de Foxconn, Hon Hai, a fait visiter l’usine à des journalistes quelques heures seulement avant le dernier décès. «Ceci est un atelier tout ce qu’il y a de plus normal», leur a-t-il déclaré.

    Les ventes d’Apple se sont accrues de 35 milliards de livres l’an passé. Selon l’audit qu’a fait cette entreprise selon son propre «code de responsabilités fournisseurs», 102 de ses installations bafouent les «règles rigoureuses» concernant le temps de travail, 39% enfreignaient les règles concernant la prévention des accidents de travail et 30% enfreignaient les règles de gestion des déchets toxiques. Il y avait aussi des violations en termes de travail des enfants et de falsification de comptabilité. Apple va-t-il annuler ces contrats ? Pas la peine de retenir son souffle.

    L’image moderne, high-tech et branchée d’Apple n’est en fait qu’un voile derrière lequel des centaines de milliers de travailleurs sont brutalement exploités dans des conditions barbares.

    Les travailleurs chinois ont besoin de syndicats indépendants, démocratiques et militants, qui se battent pour des salaires et des conditions décentes, et pour une fin à la tyrannie des ces prisons du travail.

  • La crise de la dette fait trembler l’euro

    Jusqu’à il y a quelques semaines, la dissolution de la zone euro était encore considérée comme une histoire à dormir debout. Mais depuis la crise de la dette grecque, les menaces et les avertissements s’empilent les uns sur les autres. Il est évident que l’on fera tout pour empêcher cela ; ce qui signifierait une énorme défaite politique et économique pour le capitalisme en Europe. A terme, ce scénario est cependant inévitable, du fait des contradictions entre une monnaie unique et les rivalités entre 16 Etats-nations.

    Par Eric Byl

    D’un côté, les capitalistes européens ont été forcés de travailler ensemble pour tenir tête face aux blocs commerciaux nord-américain et asiatique. D’un autre côté, aucune bourgeoisie nationale en Europe n’est prête à sacrifier à cette tâche ses propres intérêts nationaux. Tant que l’économie connaissait une croissance modérée, c’est la tendance à la coopération qui dominait. Celle-ci a d’ailleurs été bien plus loin que ce que le Parti Socialiste de Lutte pensait être possible sous le capitalisme, en grande partie en conséquence du fait que les dirigeants officiels du mouvement ouvrier n’ont pas réellement organisé la résistance contre le projet libéral de l’Union Européenne.

    Le Parti Socialiste de Lutte n’a jamais pensé que l’unification de l’Europe était un processus à sens unique. Nous n’avons jamais cru à l’idée que les Etats nationaux s’évaporeraient et céderaient la place à une «Europe des régions». Nous avons au contraire été d’avis qu’en cas de récession profonde, ce seraient les contradictions nationales qui prendraient le dessus et que la chaîne romprait d’abord à son maillon le plus faible – dans le cas présent, la Grèce.

    L’euro lie des économies disposant d’un grand surplus sur la balance des payements (plus d’exportations que d’importations) à des économies avec un déficit important. Avec différentes monnaies, ce déséquilibre serait réparé par une hausse des cours de la devise des économies les plus fortes et une baisse de celles des économies les plus faibles. A l’intérieur de l’Eurozone, c’est impossible.

    En outre, la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne est entre les mains des économies les plus fortes, en premier lieu l’Allemagne. Depuis des années, cela a assuré un euro fort et une politique des taux modérée. Pour les pays avec un surplus commercial, ce n’était pas un problème. Dans les pays avec un déficit commercial, cela a stimulé une croissance basée sur le crédit.

    La sûreté apparente de l’euro a permis à ces pays d’emprunter avec un taux d’intérêt plus bas. Avec leur propre monnaie, ces pays auraient pu gonfler leurs taux d’intérêt pour contrecarrer la formation de bulles financières. «La crise à la périphérie de l’Eurozone n’est pas un accident : elle est inhérente au système», nous confirme Martin Wolf du Financial Times. Même si la Grèce est le maillon faible, elle n’est certainement pas le seul pays européen avec un grand déficit budgétaire et d’énormes dettes tant pour l’Etat que pour les entreprises et les particuliers. La reprise des pertes des banques d’investissements spéculatrices a fait plonger tous les budgets dans le rouge.

    La possibilité que certains Etats ne puissent plus surseoir à leurs engagements financiers a forcé l’Union Européenne et le FMI à mobiliser un bon de 750 milliards d’euros. Sans quoi les innombrables banques qui ont des intérêts en bons d’Etat de pays sud-européens menaçaient de se faire emporter. Cela n’a pas pu convaincre «les marchés». En échange de cela, c’est un raz-de-marée d’attaques sur les acquis des travailleurs et de leurs familles qui a été exigé. En Grèce, comme ailleurs en Europe, cela a suscité une réponse sous la forme de manifestations massives et de grèves nationales. Si les capitalistes parviennent à faire passer ces plans d’austérité drastiques, cela n’évitera quand même pas le plongeon de l’économie dans la récession.

    L’euro peut encore tenir bon pendant un moment, parce que son éclatement plongerait le capitalisme européen dans une crise économique et politique encore plus profonde. La crise économique prolongée et les révoltes politiques vont aviver les conflits entre les pays de l’Eurozone, lesquels à, un moment donné, vont inéluctablement mener cette zone à la déchirure.

  • Espagne: Deux millions de travailleurs du secteur public en grĂšve ce 8 juin

    Ce 8 juin, presque 2 millions de travailleurs du service public sont partis en grève en opposition au programme d’austérité du gouvernement espagnol du PSOE (l’équivalent espagnol de notre PS, NDLT). A côté d’autres attaques brutales contre les dépenses publiques, la sécurité sociale et les pensions, on trouve une diminution de 5% des salaires des travailleurs des services publics. Cette grève était la première réponse organisée et générale de la classe ouvrière espagnole depuis que le gouvernement a commencé à mettre en avant ses attaques vicieuses.

    Danny Byrne, CIO

    Le gouvernement Zapatero a ouvertement présentés ses véritables couleurs et s’est prosterné devant les dieux du marché international, des agences de notation et du Fond Monétaire International. Leurs diktats d’austérité ont révélé la peur profonde d’instabilité pour l’économie espagnole et la perspective d’un effondrement de type ‘grec’.

    Cette grève a eu un puissant impact, avec des manifestations dans les principales villes de l’Etat espagnol totalisant des centaines de milliers de personnes et avec environ 75% de participation selon les syndicats. A Barcelone, 150.000 manifestants ont pris les rues dans une démonstration militante de colère, d’indignation et de détermination. Les travailleurs du service public ont été rejoints par un grand nombre de jeunes et pensionnés.

    Cependant, au lendemain de la grève, malgré ce succès, les regards sont tournés vers les dirigeants des principaux syndicats nationaux (UGT et CC.OO). Le massacre des conditions de vie à cause de la crise du capitalisme espagnol, et ses essais afin de la faire payer aux travailleurs ont causé une profonde colère. La majorité des militants syndicaux ont été clairs quant à la réponse qu’ils estiment nécessaire : une grève générale ! Lors des manifestations de masse qui ont forcé Zapatero à retirer ses plans destinés à augmenter l’âge d’accès à la retraite, en février dernier, cette demande était déjà majoritaire dans le mouvement.

    Sur les bannières catalanes – "Pour la grève générale maintenant!"

    Actuellement, avec le second tour d’austérité du gouvernement (qui représente les plus grosses attaques contre les travailleurs espagnols depuis la chute du régime franquiste) et le projet gouvernemental d’imposer unilatéralement de profondes réformes du travail (avec des licenciements d’ampleur dans un pays où plus de 20% de la population est déjà au chômage!) et d’attaques contre la classe ouvrière organisée, la pression d’en bas pour une grève générale a finalement trouvé sa voie dans les discours des dirigeants syndicaux. Fernando Toxo, le dirigeant du CC.OO, a annoncé que son syndicat était “déjà en train de se préparer” pour une grève générale.

    Le développement d’une grève générale en Espagne, à la suite de la grève réussie du 8 juin, représenterait un moment important pour que le mouvement ouvrier entre en lutte de façon décisive. Cela serait le début d’un puissant mouvement de classe qui ébranlerait les bases du capitalisme espagnol. Le gouvernement Zapatero est d’ores et déjà extrêmement faible, et n’a réussi à faire passer sa dernière tournée d’attaques au Parlement que d’une voix!

    Des membres du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) ont participé à ces protestations massives du 8 juin dans plusieurs villes de l’Etat espagnol. Nous y avons défendu un programme et des perspectives clairs pour que le mouvement aille de l’avant, en mettant en avant la nécessité de construire une alternative réellement socialiste face à ces attaques, au chaos et à la crise du capitalisme ainsi qu’à la dictature des marchés financiers internationaux.

    Le prochain pas doit être l’organisation immédiate d’une grève générale de 24 heures dans toute l’Espagne. Mais, comme l’a démontré la lutte courageuse des travailleurs et des jeunes en Grèce, une grève générale ne peut en elle-même être suffisante pour forcer le gouvernement à faire marche arrière.

    Les gouvernements capitalistes veulent très clairement frapper les travailleurs et les jeunes pour sauver le système de profit et satisfaire leurs véritables maîtres : le marché capitaliste. Un mouvement de masse militant et unifié est nécessaire. C’est dans ce sens que le CIO propose la formation de comités d’actions démocratiquement élus sur les lieux de travail, les universités, les écoles, et dans les différentes communautés, pour organiser une grève générale de 24 heures et discuter et débattre de la meilleure manière d’aller de l’avant pour la lutte ainsi que d’une alternative à la crise et à la misère capitalistes.

  • Relations commerciales Etats-Unis / Union EuropĂ©enne : Echange entre l’ambassadeur amĂ©ricain et Joe Higgins

    Ce premier juin, dans la Commission du Parlement Européen consacrée au commerce international, l’eurodéputé Joe Higgins (CIO-Irlande) s’est adressé à l’ambassadeur américain auprès de l’Union Européenne. Il y a abordé la crise économique actuelle et le rôle de l’administration Obama. Voici la vidéo de cet échange, ainsi que la traduction de cette discussion en français.

    Joe Higgins :

    ‘‘Merci Président.

    ‘‘M. l’Ambassadeur, vous avez dit qu’un des plus graves problèmes sur base de laquelle nous, je veux dire la génération actuelle, serons jugés, est la manière dont nous nous occuperons de la crise économique et financière actuelle.

    ‘‘Cependant, comme vous le savez, ce désastre économique a été précipité par la spéculation et par la soif de profit téméraires de la part d’institutions financières américaines et internationales, qui ont été facilitées par la folie de la dérégulation et de la libéralisation mise en place coûte que coûte par les administrations américaine et européenne.

    ‘‘Et donc, que va faire l’administration Obama quant à cette situation, si l’on prend en compte que des hedge funds surpuissants sont toujours en train de mener le même type d’activités sur les marchés financiers et sur le plan international ?

    ‘‘Ou en train de spéculer, par exemple, contre le peuple grec et exigeant un prix énorme de la part de la classe ouvrière grecque qui est en train de payer pour les superprofits engrangés par la spéculation de ces mêmes personnes.

    ‘‘La plupart de ces requins sont basés sur la côte Est des Etats-Unis, les hedge funds, et plus à Londres.

    ‘‘Donc, que pense faire votre administration contre ce que j’appelle la dictature de ces hedge ffunds et de ces institutions financières ?

    ‘‘Deuxièmement, vous avez mentionné le fait que le libre-échange était considéré avec suspicion par la population laborieuse des Etats-Unis. Les accords de libre-échange.

    ‘‘Et l’instinct de la classe ouvrière américaine est ici correct, parce que les accords de libre-échange, selon moi, n’ont pas été faits dans leur intérêt, mais dans l’intérêt des grandes corporations internationales qui bénéficient du libre-échange, forçant par-là une spirale vers le bas des salaires et des conditions de travail pour la population laborieuse.

    ‘‘Ceci s’est très certainement vérifié aux Etats-Unis, comme ailleurs dans le monde.

    ‘‘Maintenant, puis-je vous demander, M. l’Ambassadeur – comme vous le savez, dans les années 60, 70, et 80, les administrations américaines ont soutenu pratiquement chacune des dictatures puantes qui ont émergé en Amérique latine et ailleurs, au nom de la facilitation du commerce, avec un immense profit pour les grandes entreprises américaines.

    ‘‘Pourtant, qu’est-ce qui a changé dans l’approche de l’administration Obama par rapport au commerce ?

    ‘‘Le commerce est-il toujours une activité « neutre », qui ne doit pas se mêler des Droits de l’Homme et autres ?

    ‘‘Ou bien, qu’est-ce qui a réellement changé avec la nouvelle administration ?

    ‘‘Et si quelque chose a réellement changé, pourquoi votre administration continue-t-elle toujours à accorder un soutien économique et un traitement énormément favorables à des Etats qui violent les Droits de l’Homme à la face du monde entier, tels qu’Israël, et que sera le résultat du désastre et du massacre de ces gens qui apportaient de l’aide humanitaire à Gaza ?

    ‘‘Et ceci va-t-il causer une quelconque modification de vos relations commerciales avec Israël, par exemple ?

    ‘‘De la même manière, avec le Honduras, comment justifiez-vous le maintien de relations ouvertes avec un gouvernement boiteux, provenant au départ d’un coup d’Etat ?

    ‘‘Et pour terminer, MM. le Président et l’Ambassadeur : vous vous êtes référés au désastre de la marée noire dans le Golfe du Mexique, qui constitue bien entendu une énorme source d’inquiétude pour le peuple américain, pour les travailleurs, pour les écologistes, pour tout le monde.

    ‘‘Quelles en sont les implications pour le forage pétrolier à grande profondeur, après ce désastre ?

    Réponse de William E. Kennard, Ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union Européenne :

    ‘‘M. Higgins, vous avez soulevé un certain nombre de problèmes et posé un certain nombre de questions.

    ‘‘Une sur la régulation financière, et vous avez émis le commentaire que les Etats-Unis sont responsables de la crise financière.

    ‘‘Je pense que nous avons passé le stade où nous pouvons chercher à savoir sur qui mettre la responsabilité de qui a causé cette crise et de qui ne l’a pas causée.

    ‘‘Vous voyez, nous y sommes tous ensemble, et on doit résoudre cela tous ensemble.

    ‘‘Une anecdote familiale – mon père était un petit entrepreneur. Il avait un petit partenariat. Mon père est un Afro-Américain, et son partenaire était un Blanc. Et je me souviens d’une époque, où ils avaient du mal, ils avaient des difficultés avec leur entreprise et ils se demandaient comment ils pourraient rentrer dans leurs frais. Et mon père s’est tourné vers son partenaire et lui a dit « Tu sais, on n’est pas arrivé ici sur le même bateau, mais maintenant, on est tous les deux dans la même galère ».

    ‘‘Voilà où nous en sommes. Je pourrais dire que la crise de l’Eurozone est un produit de l’Europe, mais en quoi cela va-t-il nous aider ?

    ‘‘En quoi cela va-t-il nous aider à résoudre le problème ? La réalité, est que nous sommes tous emmêlés dans un réseau financier mondial et interconnecté, et que nous devons travailler à cela tous ensemble. Vous avez aussi dit que nous n’avons rien fait pour réformer la finance.

    ‘‘Je prends assez mal ceci. Nous sommes très près de faire passer au Congrès Américain une des plus importantes réformes de nos lois financières depuis la Grand Dépression. Nous en sommes très près.

    ‘‘Et il est très important que, tandis que nos lois passent à travers le Congrès Américain, il y ait une coordination étroite avec l’Union Européenne. Parce que, à nouveau, ceci est un système interconnecté.

    ‘‘M. Abory était à Washington et à New York récemment, pour justement parler de cet enjeu, et je suis conforté dans l’idée que nous pouvons agir ensemble – si pas en harmonie, au moins en coordination au fur et à mesure que notre réforme financière sera mise en place.

    ‘‘De même, je ne suis pas du tout d’accord avec votre thèse selon laquelle la politique de libre-échange ne prend pas en compte les enjeux sociaux et environnementaux.

    ‘‘Le Président Obama a mené campagne autour d’une plate-forme visant à s’assurer que les négociations commerciales soient sensibles aux enjeux sociaux et environnementaux.

    ‘‘Il a donné une directive à l’ensemble du gouvernement, et c’est quelque chose auquel nous pensons chaque jour au gouvernement des Etats-Unis.

    ‘‘Israël, je m’excuse, je n’en ai pas parlé. Hier, nous avons tous été témoins d’une tragédie en haute mer autour d’une tentative d’amener un convoi d’aide humanitaire à Gaza. Le Président a tout de suite émis une déclaration.

    ‘‘Je ne sais qu’en dire de plus, à part que, avant de tirer une quelconque conclusion, il nous faut bien nous renseigner sur ce qui s’est passé.

    ‘‘Je pense qu’à chaque fois que qu’une telle chose se produit, il est important de comprendre ce que sont les faits, ce qui s’est réellement produit, et ensuite d’agir en conséquence.

    Joe Higgins MEP:

    ‘‘Un acte de piraterie dans les eaux internationales, M. l’Ambassadeur, ce qui s’est produit est assez clair.

    Ambassadeur américain:

    ‘‘Eh bien, nous verrons. Tous les faits ne nous sont pas encore parvenus.

  • Nous ne voulons pas payer leur crise !

    Aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, dans la zone euro et au Japon, les dirigeants politiques ont, en 2009 en 2010, pris pas moins de 3.870 milliards d’euros des caisses des Etats pour soutenir le système financier et économique. Même s’ils ont ainsi pu éviter une dépression mondiale (pour le moment), cela n’a pas débouché sur une nouvelle période de croissance stable. Au contraire, le peu de croissance que nous avons vue était très fragile et fort dépendante des aides de l’Etat.

    Par Els Deschoemacker

    Les dettes des banques ont été épongées par de nouvelles dettes ; celles des autorités publiques. Il est évident que, pour les gouvernements, le plus facile est derrière eux : les caisses de l’Etat ont été pillées, des dettes massives ont été construites, et la crise reste là, sans solution à l’horizon.

    En Belgique aussi, la dette de l’Etat a augmenté très rapidement. «En deux ans, un quart de siècle d’assainissement a été perdu», a ainsi titré le quotidien flamand De Standaard. «Il n’y a plus d’argent, il faut intervenir de façon dure maintenant», a averti l’économiste Geert Noels. Presque tous les partis adhèrent à ce constat. Ceux qui estimaient que l’époque du néolibéralisme (assainir l’Etat au détriment de l’Etat-Providence) était derrière nous et qu’on se dirigeait vers une période de keynésianisme (stimuler la demande avec, entre autres, la création d’emploi par l’Etat ou encore avec des allocations décentes) en sont pour leurs frais. Ce que nous avons vu, c’est un keynésianisme pour la classe capitaliste, qui doit maintenant être payé par un néolibéralisme très dur pour la masse laborieuse.

    Certains partis sont plus prudents que les autres. Mais, en réalité, nous pouvons nous épargner la peine d’étudier les différents programmes des partis. Mieux vaut partir de l’expérience vécue ces trente dernières années de politique néolibérale. Quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes – qu’il soit d’unité nationale, sans les libéraux et avec les ‘socialistes’ ou l’inverse, rempli de nationalistes flamands et/ou de revanchards francophones, avec ou sans les verts,
 – tous vont chercher les efforts à venir (22 milliards d’euros selon le Bureau du Plan) en grande partie dans notre poche.

    Les développements actuels de la crise du capitalisme laissent très peu d’espace. Les capitalistes mènent une guerre contre la classe ouvrière pour restaurer leurs profits. Pour le moment, la peur ou l’idée qu’il faut des assainissements pour, à terme, pouvoir revenir aux acquis sociaux du passé peut être présente dans une grande partie de la classe. La réalité peut rapidement mettre en pièce ce genre d’idées. Nous allons vers des années de coupes budgétaires extrêmement dures, bien qu’avec un rythme différent dans les différents pays, dépendant des conditions spécifiques et des rapports de force. La croissance faible (dans notre pays, à peine 0,2%) peut rapidement se muer en récession.

    N’y a-t-il pas d’alternative à ce système de misère, de chômage et de pauvreté pour la majorité de l’humanité ? Si. Les nouvelles générations vont devoir réapprendre dans la douleur les vieilles leçons de la lutte des classes. Cela va demander du temps, des luttes et des expériences, mais les idées du socialisme scientifique vont finir par regagner du terrain au sein de la classe des travailleurs.

  • Afrique du Sud : La coupe du monde de… l’inĂ©galitĂ© !

    Ce qui aurait dĂ» ĂȘtre un bel Ă©vĂ©nement sportif est marquĂ© par les scandales, la corruption et l’aviditĂ©. VoilĂ  la toile de fond de la Coupe du Monde de Football qui se tient en Afrique du Sud, la premiĂšre Coupe du Monde organisĂ©e sur le continent africain.

    Democratic Socialist Movement (CIO-Afrique du Sud)

    Avant mĂȘme qu’un seul match ne s’y soit dĂ©roulĂ©, l’Afrique du Sud a dĂ©jĂ  vaincu le BrĂ©sil pour la Coupe du Monde de l’inĂ©galitĂ©. Ce sera d’ailleurs sans doute le seul prix que ce pays remportera. La Coupe du Monde a encore plus aiguisĂ© les contradictions prĂ©sentes en Afrique du Sud. L’élite politique autour du gouvernement de l’ANC tente notamment dĂ©sespĂ©rĂ©ment de rapidement mettre sur pied une riche classe capitaliste noire afin d’impressionner le capital occidental blanc.

    PrĂšs de 800 milliards de Rand (soit 80 milliards d’euros) ont Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s pour les travaux d’infrastructure (routes, aĂ©roports, autoroutes et stades) mais, Ă  l’exception du systĂšme BRT (Bus Rapid Transit), aucun de ces investissements ne profitera Ă  la population. Ces moyens auraient Ă©tĂ© bien plus utiles pour les soins de santĂ© ou l’enseignement. A titre d’exemple, les dĂ©penses d’infrastructures pour la Coupe du Monde Ă©quivalent Ă  dix ans d’investissements dans le logement ! Les dĂ©penses sont pour la collectivitĂ©, les revenus pour la FIFA et les investisseurs Ă©trangers.

    Les seuls Ă  avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© de ces investissements sont les patrons des entreprises de construction. Le profit d’une entreprise telle que Group 5 s’est accru de 73%. Les topmanagers ont reçu 40% en plus, jusqu’à 7,4 millions de Rand par an (740.000 euros par an, soit 2000 €/jour). Un simple ouvrier du bĂątiment ne reçoit que 5,5 Rand de l’heure (0,55€/h). Un ouvrier doit donc travailler plus de 25 heures pour se payer le ticket le moins cher pour un match.

    Au salaire s’ajoutent les contrats temporaires et les mauvaises conditions, tout un contexte qui permet de comprendre pourquoi 26 grĂšves ont eu lieu durant la construction des stades, dont 20 spontanĂ©es. Les entreprises ayant gĂ©nĂ©ralement des liens Ă©troits avec d’importantes figures politiques qui, Ă  leur tour, entretiennent des relations avec les dirigeants syndicaux, ces luttes ont Ă©tĂ© loin d’ĂȘtre Ă©videntes.

    FIFA : 1 travailleurs et pauvres : 0

    Lors de cette coupe du Monde, la FIFA va marquer quelques buts. Rien qu’en droits de diffusion des matchs, elle va remporter 1,2 milliard d’euros. Les revenus pour cette annĂ©e, avant mĂȘme le dĂ©but de la Coupe du Monde, s’élĂšvent dĂ©jĂ  Ă  plus de 1 milliard d’euros! Et cela, malgrĂ© le faible succĂšs des tickets que beaucoup de Sud-Africains ne peuvent tout simplement pas se payer. La plupart du temps, il ne leur sera mĂȘme pas possible de suivre les matchs Ă  la tĂ©lĂ©vision, faute d’accĂšs Ă  l’électricitĂ©. 2,8 millions de jeunes entre 18 et 24 ans n’ont ni travail ni instruction. Le chĂŽmage frappe 8 millions de personnes (35% de la population – 25% selon les chiffres officiels). Le gouvernement parvient Ă  construire des stades flambant neuf en un temps record, mais aucun moyen n’existe pour des logements dĂ©cents pour la population, sans mĂȘme parler des services de base, des soins de santĂ© et de l’enseignement.

    Tout ceci est destinĂ© Ă  amĂ©liorer l’image du pays Ă  l’étranger. Les clochards et les enfants des rues sont chassĂ©s des centres-villes. A Johannesburg, 15.000 sans-abri ont Ă©tĂ© attrapĂ©s et placĂ©s dans des centres d’accueil temporaires en-dehors des villes et, Ă  Durban, la police embarque tous les jours des enfants des rues pour les relĂącher hors de la ville. A Capetown, les pauvres sont expulsĂ©s de la ville et parquĂ©s Ă  Blikkiesdorp, une “RĂ©gion de Relocalisation Temporaire” qui contient 1.300 petits logements-containers de 3 Ă  6 mĂštres de long. Les pauvres sont entassĂ©s dans des camps de concentration pour les garder hors de vue!

    Résistance

    Marx est notamment connu pour avoir dit que la religion est l’opium du peuple, ce que l’on peut dire du sport aujourd’hui. L’élite dirigeante instrumentalise la Coupe du Monde Ă  la maniĂšre des empereurs romains qui endormaient le peuple avec “du pain et des jeux”. Cela a bien fonctionnĂ© un moment, mais cela n’a pas pu rĂ©soudre les contradictions de la sociĂ©tĂ© et la crise. MalgrĂ© l’interdiction de toute action de protestation pendant la Coupe du Monde, il n’est pas exclu qu’une action soit menĂ©e. Les habitants des bidonvilles se battent pour avoir droit aux services de base et des jeunes de divers bidonvilles brĂ»lent des pneus et bloquent les routes. Ces actions rappellent la lutte contre l’apartheid. C’est une expression des Ă©normes frustrations qui vivent parmi la population. Les chauffeurs de taxi qui risquent de perdre leur revenu Ă  cause du nouveau systĂšme de bus dans les grandes villes vont eux aussi entrer en action.

    TrĂšs peu de travailleurs se laissent berner par la propagande selon laquelle les grĂšves seraient “antipatriotiques”. Les fĂ©dĂ©rations syndicales qui, en gĂ©nĂ©ral, soutiennent le rĂ©gime, se sont dites obligĂ©es de protester contre le fait que le merchandising autour de la Coupe du Monde soit fabriquĂ© dans des usines chinoises (meilleur marchĂ©), et contre le fait que, pendant la Coupe du Monde, le pays sera virtuellement colonisĂ© par la FIFA.

    Le gouvernement de l’ANC continue Ă  rester indiffĂ©rent aux souffrances de la majoritĂ© de la population. Il fait un peu penser Ă  la reine Marie-Antoinette qui, en 1789, aurait dit en parlant du peuple français affamĂ© ‘‘Ils n’ont pas de pain? Qu’ils mangent de la brioche !’’ La rĂ©ponse du gouvernement sud-africain face au logement, Ă  l’enseignement et Ă  l’emploi est “Mais on vous a donnĂ© des stades !”

  • VIDEOS – Le 13 juin, votez Front des Gauches!

    Benjamin Dusaussois

    Ben est 3e candidat suppléant pour la liste Front des Gauches à la Chambre en Hainaut. Dans cette vidéo, il parle de l’emploi des jeunes, du travail précaire, et de la riposte à organiser. Ben est une des initiateurs des Jeunes Antifascistes (JAF) et de la plateforme pour des marches des jeunes pour l’emploi dans le Hainaut.

    Gustave Dache

    Gustave Dache, 4e candidat effectif pour le Hainaut, nous parle de la crise, de la lutte à effectuer pour éviter que ce soit aux travailleurs de la payer, et de l’expérience de luttes passées. Gustave est un vétéran du mouvement ouvrier à Charleroi. Métallo durant des années, il a été délégué à Caterpillar et à Citroën. Il a aussi très activement participé à la grande grève générale de l’hiver 1960-61.

    Stéphane Ramquet

    Notre camarade Stéphane Ramquet, 5e candidat effectif à Liège, aborde ici la défense des fins de carrière, la lutte contre le chômage par la réduction du temps de travail à 32 heures sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.

    Alexandra Pirard

    Alexandra Pirard est candidate du PSL-LSP sur la liste du Front des Gauches à Liège et est 5e candidate suppléante. Sur cette vidéo, elle aborde la problématique des jeunes et de l’emploi.

    Anja Deschoemacker

    Voici ci-dessous une vidéo de notre camarade Anja Deschoemacker qui aborde plus particulièrement la question nationale et la nécessité de l’unité des travailleurs. Anja est notamment l’auteur du livre "La question nationale en Belgique, une réponse des travailleurs est nécessaire!" Ce travail est disponible sur notre site théorique marxisme.be (voir le lien ci-dessous). Le dernier chapitre consacré au programme défendu par le PSL-LSP sur cette question est particulièrement intéressant à la lumière de l’actualité récente.

    Nicolas Croes

    En Wallonie et à Bruxelles, le PSL se présente aux élections sur les listes unitaires du "Front des Gauches" (qui regroupent également des membres du PC, de la LCR, du PH, du CAP et de Vélorution). Cette vidéo présente notre camarade Nicolas Croes, 3e candidat effectif sur la liste "Front des Gauches" pour le Sénat.

    Elodie Deward

    En Wallonie et à Bruxelles, le PSL se présente aux élections sur les listes unitaires du "Front des Gauches" (qui regroupent également des membres du PC, de la LCR, du PH, du CAP et de Vélorution). Cette vidéo présente notre camarade Elodie Deward, 12e candidate effective sur la liste "Front des Gauches" pour la Chambre à Liège. Elle y aborde la question de lé défense des droits des femmes.

    Simon Hupkens

    En Wallonie et à Bruxelles, le PSL se présente aux élections sur les listes unitaires du "Front des Gauches" (qui regroupent également des membres du PC, de la LCR, du PH, du CAP et de Vélorution). Cette vidéo présente notre camarade Simon Hupkens, 3e candidat effectif sur la liste "Front des Gauches" pour la Chambre à Liège. Il y parle d’une véritable politique de défense de l’emploi, avec la revendication des 32 heures sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour lutter contre le chômage et pas contre les chômeurs. Il aborde encore des questions cruciales comme la nationalisation sous le contrôle de la collectivité du secteur financier et du secteur énergétique.

  • Action de la FGTB-Wallonne devant la RTBF pour interpeller les prĂ©sidents des quatres partis traditionnels sur leur politique de recherche Ă  l’emploi

    Ce vendredi, quelques centaines de membres de la FGTB Wallonne s’étaient rassemblés devant la RTBF à l’occasion du débat électoral avec les quatre présidents des partis traditionnels. Ils voulaient les interpeller sur leurs revendications concernant la recherche d’emploi. A l’exception de Jean-Michel Javaux, d’Ecolo, tous les présidents de partis ont contourné les manifestants. Javaux prétendait soutenir à 100% leurs revendications, notamment celle d’accorder une priorité au Forem pour l’accompagnement des chômeurs.

    "Nous sommes pour un accompagnement individualisé des chômeurs, mais uniquement par le Forem", a indiqué Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB Wallonne. "L’Onem voit systématiquement tous les chômeurs aussi. C’est inutile, redondant et c’est une perte d’argent et de temps". Le Forem accomplit un "véritable travail d’accompagnement régulier" contrairement à l’Onem qui "n’est pas formé pour cela".

  • MEETING international du Front des Gauches – Les vidĂ©os

    150 personnes s’étaient donnés rendez-vous mercredi soir dans les locaux du Garcia lorca à Bruxelles pour le meeting international du Front des Gauches. Au côté de candidats des listes, différents orateurs venus de France, du Luxembourg, du Portugal, d’Irlande et de Grèce se sont succédés, sous la présidence de Vincent Decroly. Voici quelques vidéos.

    Par Pablo V.

    Anja Deschoemacker, PSL-LSP, tête de liste Front des Gauches à Bruxelles-Hal-Vilvorde

    Joe Higgins, eurodéputé du Socialist Party, Irlande

    Vincent Decroly

    Marisa Matias, eurodéputée du Bloc de Gauche au Portugal

    Robert Tangre, PC, tête de liste au Sénat

    Christine Poupin, NPA, France

    Céline Caudron, tête de liste dans le Hainaut

    Gil Ramponi, Luxembourg

    Annick Letecheur, tête de liste à Namur

  • GrĂšce: Une nouvelle situation pour la gauche aprĂšs une scission Ă  la confĂ©rence de Synaspismos

    Nous publions ci-dessous une déclaration de Xekinima (CIO-Grèce) concernant la scission qui s’est produite le week-end dernier durant le Congrès de Synaspismos (SYN) ces 4, 5 et 6 juin. SYN est le principal parti au sein de Syriza, une alliance de gauche à laquelle participe Xekinima.

    Déclaration de Xekinima (CIO-Grèce)

    Près de 20% des 1.350 délégués du Congrès extraordinaire de SYN ont appelé SYN à quitter l’alliance de gauche Syriza qui, selon leurs critiques, comprend ‘trop de radicalisme de gauche’. Cette minorité, dans une atmosphère d’extrême polarisation, a refusé de prendre part aux élections du Congrès, qu’elle a quitté.

    Ceci représente une scission de droite au sein de SYN. Les ‘modernisateurs’ (comme ils s’appellent eux-mêmes) qui sont partis veulent se rapprocher du Pasok, le parti au pouvoir, et constituer un parti des travailleurs qualifié de “socialiste” mais qui, dans les faits, serait un pas vers des coupes sociales énormes et des attaques contre le niveau de vie des travailleurs et de leurs familles.

    Socialistworld.net

    Conférence de Synaspismos : la scission de droite au sein de Synaspismos créé une nouvelle situation pour la gauche grecque

    Déclaration de Xekinima

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    A lire aussi:

    • Europe – Initiative pour une "semaine de protestations et de solidarité"
    • Grèce: L’eurodéputé Joe Higgins prend la parole lors d’un meeting crucial de Syriza à Athènes
    • Proposition pour un mouvement de protestation européen du 21 au 26 juin
    • Manifestation de solidarité avec le peuple grec à Bruxelles
    • Message de solidarité du GUE/NGL
    • Joe Higgins "Unité des travailleurs et contre-attaque contre la dictature du marché"
    • Grèce: La lutte doit se poursuivre et s’intensifier!
    • Devant le Parlement Européen: Solidarité avec les travailleurs grecs!
    • L’austérité capitaliste doit être contrée par l’action des travailleurs
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      La scission de la plus grande part de “l’Aile Renouveau ” à la conférence de Synaspismos la semaine dernière constitue l’événement le plus important de cette conférence.

      Un tel développement était prévisible. Cela faisait des années que Xekinima expliquait que les différences existant au sein de Synaspismos entraîneraient tôt ou tard une scission. Ce n’est pas un hasard si cette scission survient à un moment d’exacerbation de la lutte des classes, en conséquence de la crise profonde qui ébranle la société grecque. Dans de pareilles conditions, la base pour des généralisations et des compromis entre les ailes de gauche et de droite dans le parti a disparu.

      La principale critique que Xekinima a formulé contre la majorité de gauche qui a dominé la direction de Synaspismos durant toute la période passée était le fait qu’elle avait adouci son programme au nom de l’unité, en faisant des compromis avec “l’Aile Renouveau”. En conséquence, cela est devenu – comme Xekinima l’avait prévu – un obstacle pour le développement de Syriza. Les compromis au sein de Synaspismos se reflétaient par ailleurs dans les positions prises par Syriza, rendant Syriza incapable de répondre aux exigences d’un programme de gauche radical, ce qui est crucial dans le contexte de cette crise du système capitaliste.

      Maintenant, Synaspismos est libéré des contraintes du passé. C’est une opportunité historique pour se diriger de façon décisive vers la gauche. Cela nécessite de répondre aux questions du moment et de jouer un rôle important dans le mouvement des travailleurs, en offrant une perspective de résistance et de lutte non seulement en Grèce, mais aussi au niveau européen (comme avec la semaine d’action du 21 au 26 juin). Dans ce sens, cela pourrait revitaliser Syriza.

      Cependant, la scission de droite ne signifie pas automatiquement que Synaspismos va se transformer en un parti plus radical : c’est un enjeu qui dépend de la volonté politique de la direction actuelle, la nouvelle majorité gagnée à la conférence. Les partisans de Syriza ont observé ces derniers développements avec espoir, et ils attendent de voir quels seront les prochains pas de la direction de Synaspismos.

      A notre avis, il serait contre-productif, pour ne pas dire complètement catastrophique, que la création de la ‘Plateforme 2010’ (le nouveau nom des restes de l’Aile Renouveau au sein du parti) devienne une excuse pour la direction de Synaspismos afin de poursuivre la politique du compromis, ce qui n’aboutirait à rien d’autre qu’à un programme vague.

      Cela serait la recette pour la continuation de la crise au sein de Syriza, et cela conduirait finalement à une scission ainsi qu’à l’effondrement de la plus importante initiative unitaire que la Grèce a été capable d’organiser dans l’histoire récente.

      Syriza fait face à de grandes opportunités. Il lui faudrait abandonner son passé apolitique et constitué de confrontations personnelles entre membres de la direction, et adopter un nouveau programme clairement de gauche, ce qui serait une attraction pour le mouvement et pour la gauche en général.

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