Category: Enseignement

  • L’enseignement francophone en action à Charleroi

    1000 travailleurs et travailleuses de l’enseignement ont manifesté ce mardi à Charleroi. Ce n’était à la base qu’un rassemblement et une délégation devait rencontrer Paul Magnette, mais la mobilisation s’est vite transformée en manifestation vers les bureaux du PS où la rencontre a eu lieu.

    La colère gronde, s’organise et est prête à accroitre la pression. Les revendications sont identiques depuis des mois : moins d’élèves par classe, l’annulation de la réforme du qualifiant, le retrait de la réforme de l’évaluation des enseignants, l’arrêt des plans de pilotage avec en particulier les négociations sur la réforme de l’évaluation qui est sur la table des négociations en ce moment.

    Ces réformes détruisent l’enseignement petit à petit, les élèves et les profs en payent toutes et tous les conséquences. Il est temps de refinancer à hauteur des besoins l’enseignement et tous les services publics, et d’en faire une priorité pour la société ! La prochaine manifestation est prévue fin avril, il faut durcir le ton d’ici là et multiplier les initiatives pour préparer cette date et assurer la suite par des décisions prises en assemblées générales du personnel. On lâche rien!

  • Enseignement francophone : 13.000 personnes à nouveau dans la rue

    Hier, 13.000 personnes avaient répondu au 4e appel du front commun syndical à faire grève et à manifester. Les raisons à la base de cette colère sont nombreuses et exigent de poursuivre le combat. La suite à donner au mouvement et la stratégie qui s’impose était au coeur des nombreuses discussions que nos militants ont eues. Nous connaissons toutefois la prochaine date de mobilisation pour l’enseignement : le 9 novembre et la grève générale qui nous permettra de lutter tous ensemble. Mais cette date ne doit être envisagée que comme une étape, tant pour l’enseignement que de manière plus générale. Il est urgent de déjà discuter en réunions du personnel des prochaines actions à construire. Vous trouverez ci-dessous le tract distribué par le PSL.

    Un plan d’action pour stopper l’hémorragie du corps enseignant

    Des moyens à hauteur des besoins pour de meilleures conditions de travail et d’apprentissage

    Prochaine étape : la GRÈVE GÉNÉRALE DU 9/11

    Qu’est-ce qui a changé depuis les dernières manifestations et les promesses de la Ministre ? En bien, rien ! C’est même pire. Nous sommes à bout, alors que c’est le début de l’année. L’inflation dépasse les 11%. Les parents ont de plus en plus de mal à payer les frais scolaires. Les écoles n’allument pas les chaudières par peur des factures. Etc. Aucune solution n’a été donnée ! AUCUNE !

    L’état des infrastructures posait déjà problème avant, que va-t-il se passer les prochains hivers ? La majorité des écoles refuse déjà d’allumer les chaudières et la ministre de l’enseignement nous nargue avec ces « journées gros pull » pour le bien de l’environnement alors que la majorité des châssis doivent être rénovés.

    D’autre part, qui peut aujourd’hui nier que les réformes liées au Pacte d’Excellence n’ont pas un but pédagogique d’amélioration des conditions d’étude des élèves mais visent à faire des économies et à privatiser petit à petit l’enseignement ?

    Les élèves sont de plus en plus en décrochage scolaire, il y a de plus en plus de tentative de suicide, de malaises et d’inégalités sociales. Quant aux collègues, beaucoup abandonnent et quittent la profession. Stopper l’hémorragie de collègues signifie de se battre pour que tout le système change : il n’y a plus d’autres choix !

    Nous avons besoin d’un réel refinancement public de l’enseignement pour des infrastructures de qualité, pour une réelle gratuité, pour engager plus de personnel (éducateurs, logopèdes, assistantes sociales, enseignants, secrétaires,…), pour diminuer le nombre d’élèves par classe, etc.

    La colère a été organisée sous la forme de 3 manifestations cette année : le 10 février avec 10.000 personnes à Bruxelles, 7000 personnes à Mons le 29 mars et à Liège en mai avec 15.000 personnes. Nous voici donc dans la 4ème manifestation de cette année civile.

    Il nous faut un plan d’action sur le long terme dans le but d’obtenir des victoires. Avec, entre chaque journée de grève, des actions locales, afin de faire vivre les dynamiques locales et d’améliorer, comme on peut les conditions au quotidien. Faire des arrêts de travail et des assemblées localement, cela permet également de prendre conscience de notre pouvoir collectif.

    Il y a deux semaines, une école bruxelloise a organisé un arrêt de travail avec 16 institutrices, cela a permis à l’équipe de se rendre compte de son pouvoir lorsqu’on se lutte tous ensemble. Cela a mis la pression pour que la chaudière soit allumée et que les petits travaux nécessaires au bâtiment soient faits. Cela a grandement renforcé la détermination des 16 instits pour venir à la manifestation ! La délégation syndicale de cette école n’a pas attendu de mots d’ordre venus d’en-haut et a pris en charge l’organisation de sa lutte. Ce genre de dynamique ne peut que renforcer un plan d’action global.

    Mais pour que l’enseignement obtienne un jour un réel refinancement, nous aurons besoin de toute la société. La semaine dernière, c’étaient les cheminots qui étaient en grève pour des raisons similaires. Tous les services publics craquent, et c’est un choix dans la société capitaliste de ne pas les financer correctement. Pourtant l’argent ne manque pas dans les coffres des grandes entreprises, de l’énergie notamment !

    La grève générale du 9 novembre nous offre la possibilité de fédérer les secteurs et de lutter toutes et tous ensemble. C’est la prochaine étape de la lutte des métiers de l’enseignement, mais il faut d’urgence décider de la suite du plan d’action à construire sur cet élan.

    • Abandon immédiat du dispositif d’évaluation des personnels qui vise à licencier plus facilement et met la pression sur le personnel sans les aider.
    • Retrait immédiat de toutes les réformes managériales liées au « Pacte pour un enseignement d’Excellence » qui mettent en concurrence les écoles entre elles et augmentent la charge de travail de tout le personnel SANS régler aucun problème : les pôles territoriaux, la réforme du qualifiant, la réforme des CPMS et des médiateurs, etc.
    • Un enseignement de qualité dans un environnement sain : 15 élèves maximum par classe pour les écoles ordinaires et moins pour les écoles spécialisées.
    • Engagement massif de personnel : éducateurs, logopèdes, assistantes sociales, psychologues, secrétaires, enseignants,…
    • Tout augmente, mais nos salaires ne suivent pas assez. Alignement des barèmes les plus faibles sur les barèmes les plus élevés et fin des contrats précaires comme les ACS et les PTP.
    • Des infrastructures de qualité et salubres : pour la construction de nouvelles écoles et la rénovation des écoles existantes !
    • Un refinancement public massif du secteur afin d’avoir un enseignement réellement gratuit et de qualité !
    • Pour notre portefeuille et pour la transition énergétique : nationalisation du secteur de l’énergie sous contrôle et gestion démocratiques !
    • Puisqu’une société malade basée sur le profit et non sur nos besoins ne peut qu’engendrer un enseignement défaillant, et inversement, il nous faut absolument changer de système : pour une société socialiste démocratique.

    Contrôler les prix ? Nationaliser tout le secteur de l’Energie !

    Pourquoi nationaliser ?

    Si nous obtenons une taxe sur les “surprofits” et un plafonnement temporaire des prix, au sein du marché, ce ne sera pas une solution durable. Soit cela se fera par des subventions et la collectivité payera, soit les capitalistes chercheront à défendre leurs profits record. Ils peuvent limiter les salaires ou licencier pour faire payer les travailleuses et travailleurs du secteur. Ils peuvent organiser le chantage sur l’approvisionnement en ralentissant ou en arrêtant temporairement la production pour créer des pénuries. Ils ont tellement de pouvoir. C’est d’ailleurs pour ça que réguler le secteur est insuffisant. Il faut retirer l’ensemble du secteur des griffes du privé.

    Est-ce réaliste ?

    On serait tentés de penser que nous n’avons que peu de pouvoir. Mais les grèves générales, tout comme la crise sanitaire, démontrent qui fait tout tourner dans l’économie. Lors de la crise de 2008/2009, la nationalisation des banques n’était pas un problème pour le gouvernement. Pas question de reprendre leurs dettes après qu’ils aient empoché les profits! Les grands actionnaires ont assez profité de la crise, il ne doit pas être question de rachat de leurs actions, ni d’indemnités. Seuls les petits actionnaires pourront être indemnisés sur base de nécessité avérée. Nous voulons sauver notre qualité de vie en produisant de l’énergie verte à prix abordable.

    Une nationalisation complète sous contrôle démocratique

    Les propositions de secteur de l’énergie “en mains publiques” prennent différentes formes. Il peut s’agir de réguler les prix (toujours avec une marge bénéficiaire) et l’approvisionnement dans un marché privé comme le propose le PS. Cela semble plutôt être une revendication de campagne qu’une vraie proposition pour le gouvernement. Le PTB défend un pôle d’entreprises publiques à côté d’entreprises privées. Mais elles seront soumises à la concurrence du marché et donc à la logique de rentabilité. Il suffit de voir comment Proximus et Bpost, dont le gouvernement possède 51% des actions, fonctionnent entièrement comme dans des entreprises privées.

    La nationalisation de tout le secteur de l’énergie (production, distribution, recherche et développement) et du secteur financier s’impose aussi pour barrer net la route à la spéculation. Cela permettrait de mobiliser les liquidités nécessaires aux investissements massifs à réaliser pour une énergie verte accessible aux ménages et aux petits commerçants, dans le cadre d’une planification rationnelle et écologique de l’économie. Pour éviter la mauvaise gestion bureaucratique, cela doit se faire sous gestion et contrôle des travailleuses et travailleurs eux-mêmes. Cela implique la création de comités d’entreprise composés de représentants démocratiquement élus du personnel, des syndicats et de la collectivité dans son ensemble (y compris la communauté locale et les consommateurs).

    Un programme d’urgence contre la crise du capitalisme :

    • Payer pour aller travailler ? Pas question ! Remboursement intégral des frais de transport.
    • Restauration complète de l’index avec contrôle de la classe ouvrière sur son calcul et sa composition. Chaque fois que l’index est dépassé, l’ensemble des salaires et allocations doivent être immédiatement augmentés.
    • Brisons la loi sur les salaires ! Augmentation de tous les salaires de 2 € de l’heure (330€/mois) !
    • Augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure, ou 2.470 euros bruts par mois, et de la pension minimum à 1.700 euros.
    • À travail égal, salaire égal ! Individualisation des allocations sociales et revalorisation de celles-ci au-dessus du seuil de pauvreté.
    • Contre les charges de travail insoutenables et pour l’emploi : la semaine de 30 heures, sans perte de salaire, avec embauche
      compensatoire.
    • Nous avons besoin d’un plan d’investissement massif pour développer les services publics tels que les transports publics, les crèches, l’enseignement, les soins de santé… et en rendre l’accès gratuit.
    • Pour nos portefeuilles et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
    • Gel de tous les loyers. Pour la construction de logements sociaux en masse, afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
    • Taxons les grandes fortunes.
    • Nationalisons le secteur financier sous contrôle démocratique pour éviter la fuite des capitaux et pour que la collectivité ait une vue d’ensemble de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.
    • *Stop à la guerre en Ukraine ! Pour la fin de tous les conflits impérialistes.
    • Pour une économie planifiée démocratiquement, le socialisme démocratique.
  • Enseignement francophone : 15.000 manifestants à Liège. Des MOYENS à hauteur des BESOINS !

    Pour de meilleures conditions de travail ET d’apprentissage

    Après Bruxelles et Mons, où environ 10.000 personnes étaient présentes à chaque reprise, une nouvelle manifestation du secteur de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a défilé aujourd’hui dans les rues de la Cité Ardente. Voici ci-dessous le tract qu’y a distribué le PSL.

    Des classes avec plus de 20 élèves ? Une chaudière qui tombe en panne tous les hivers ? Deux toilettes pour tous les élèves ? Un plan de pilotage qui vous prend le temps et l’énergie qu’il vous restait ? Une surcharge administrative qui vous empêche de préparer vos cours correctement ? Sous contrat ACS depuis 10 ans ?

    L’enseignement aujourd’hui, en Belgique, c’est ça. Ce n’est pas une priorité pour nos gouvernements et ce, depuis trop longtemps. Résultat : sous-financement chronique, pénurie d’enseignants, concurrence entre les écoles, trop d’élèves par classe, etc. Et nous n’avons même pas encore évoqué les réformes qui font parties du fameux Pacte pour un enseignement d’excellence !

    Ce Pacte est un lot de réformes sous-financées, amenées trop vite, trop mal, voire dans le but de faire des économies. Un exemple ? La réforme du qualifiant va servir à supprimer les options dans les écoles professionnelles et techniques qui ne sont pas « rentables ». Un autre exemple ? En voulant faire passer très vite le nouveau calendrier scolaire, ils n’ont pas pris le temps de se mettre d’accord avec les autres communautés du pays ni avec l’enseignement supérieur. Encore un autre exemple ? Ils veulent l’inclusion, dans les écoles dites ordinaires, des élèves se trouvant actuellement dans l’enseignement spécialisé : bonne idée ! Mais s’il s’agit de le faire sans suivi personnel de l’élève, sans formations supplémentaires, sans engagement de personnel pour les aider… Cela devient en réalité, de la maltraitance !

    Rajoutons à tout cela une pandémie mondiale et une crise économique qui empirent la santé mentale et la situation socio-économique des élèves et des membres du personnel. Les élèves ont encore plus besoin de suivi individuel, d’aide psychologique, d’école gratuite,… Certains d’entre nous ont même pu goûter à la joie d’avoir moins d’élèves par classe durant la crise sanitaire grâce à l’alternance des demi-groupes ; on a tout de suite remarqué que nous pouvions consacrer plus de temps à chaque élève. C’est donc une de nos revendications principales : maximum 15 élèves par classe (et pour l’enseignement spécialisé, encore moins !).

    Pour couronner le tout, la réforme sur l’évaluation des profs va accroître l’ambiance délétère qu’il peut déjà y avoir dans la salle des profs tout en facilitant les licenciements de membres du personnel “gênant” pour les directions. Ces réformes sont des attaques sur nos conditions de travail et sur la solidarité que nous avons entre nous. Aujourd’hui déjà, les conditions de travail poussent nombre de jeunes profs à renoncer à leur vocation: ils sont 35 % à dire stop après 5 ans de métier.

    Enfin, l’horreur de la guerre en Ukraine va encore accroître davantage la pression sur les écoles. Sur les 1.262 élèves ukrainiens inscrits en Fédération Wallonie Bruxelles certains seront accueillis en DASPA (dispositif d’accueil). Que va-t’il se passer dans l’avenir pour ceux qui intègrent les écoles sans ce dispositif, alors qu’il manque déjà des places dans les écoles?

    Le budget récemment voté concernant l’augmentation de l’enveloppe pour la défense (11 milliards jusqu’à 2030) et les records de dividendes pour les actionnaires en Belgique (9,95 milliards en hausse de 56% par rapport à l’année passée) suggèrent que de l’argent, il y en a ! Allons le chercher !

    Dès lors, nous rappelons que des investissements massifs sont indispensables pour améliorer les conditions de travail et d’apprentissage. Créer des écoles agréables et vertes qui ne ressemblent pas à des prisons, avoir des classes moins peuplées et permettre à chaque élève l’aide dont il a besoin. Des écoles où les enfants se sentent bien, où ils peuvent se développer à leur propre rythme. Des écoles entièrement gratuites, du matériel scolaire aux sorties pédagogiques, en passant par tous les repas de la journée.

    Conséquences pour les familles

    Accorder plus de ressources pour l’enseignement, pour plus de personnel et de meilleures conditions de travail, est important pour l’ensemble de la société. Les services publics, comme l’éducation, ont partiellement socialisé des tâches qui appartenaient auparavant à la famille. Elles sont organisées collectivement par la société à travers les services publics. Il s’agit d’une grande réussite pour les femmes, pour leur participation à la société et leur droit à l’indépendance financière.

    Les coupes budgétaires dans les services publics mettent en péril ces réalisations. Lorsqu’il n’y a pas de cuisine dans une école ou que les repas chauds sont de mauvaise qualité, cela crée un travail supplémentaire pour la famille. Les classes trop grandes, qui manquent donc d’activités variées ou d’attention individuelle pour les enfants, affectent la famille. La pénurie de personnel dans les crèches, les services supprimés, obligent les familles à compenser, ce qui entraîne un taux élevé de fatigue parentale.

    Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

    Pour les 2 derniers rassemblements en front commun syndical, à Bruxelles et à Mons, nous étions respectivement 10.000 et 7000 travailleurs de l’enseignement. C’était clairement un succès d’avoir pu se retrouver si nombreux. Nous espérons être encore plus nombreux aujourd’hui à Liège. La tenue d’Assemblées générales a clairement soutenu la mobilisation, cela doit être le lieu par excellence où discuter de ce premier plan d’action et débattre de la suite à convenir à la rentrée.

    A côté du plan d’action des syndicats de l’enseignement, il en existe un autre pour le pouvoir d’achat, avec notamment comme point d’orgue la manifestation nationale du 20 juin prochain. Nous sommes toutes et tous touchés par l’explosion des prix – tout particulièrement de l’énergie – et nos luttes ne peuvent qu’être renforcées en se liant les unes aux autres : rejoignons cette dynamique et assurons qu’elle aussi débouche sur un autre plan d’action plus ambitieux à la rentrée ! Les prochains rendez-vous seront les 13 mai (à Liège, une manifestation partira de la place Saint Paul à 9h30) et le 30 mai, date qui devrait plus spécifiquement concerner les services publics.

    Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il faut nationaliser le secteur de l’énergie pour deux raisons : préparer la transition énergétique vers une économie décarbonnée et offrir de l’énergie verte à l’ensemble de la population à un coût abordable. Lors de la crise sanitaire on a vu que ce système était incapable d’offrir une gestion de crise rationnelle. La guerre et l’inflation doivent nous pousser à discuter de la manière d’organiser la production de richesse sur d’autres bases que celle de la propriété privée des moyens de production. Il est grand temps de se battre pour une alternative socialiste démocratique !

    Le PSL se bat pour :

    • L’abandon immédiat du dispositif d’évaluation des personnel qui vise à licencier plus facilement !
    • Le retrait immédiat de toutes les réformes managériales qui mettent en concurrence les écoles entre elles et ajoutent des tâches de plus en plus importantes sur le dos des enseignants !
    • Un enseignement de qualité dans un environnement sain : 15 élèves maximum par classe !
    • L’engagement massif de personnel !
    • Tout augmente, mais nos salaires ne suivent pas ! Alignement des barèmes les plus faibles sur les barèmes les plus élevés et fin des contrats précaires !
    • Des infrastructures de qualité et salubres : pour la construction de nouvelles écoles et rénovations des écoles existante !
    • Un refinancement public massif du secteur afin d’avoir un enseignement réellement gratuit et de qualité !
    • Pour notre portefeuille et pour la transition énergétique : nationalisation du secteur de l’énergie sous contrôle et gestion démocratiques !
    • Puisqu’une société malade basée sur le profit et non sur nos besoins ne peut qu’engendrer un enseignement défaillant, et inversement, il nous faut absolument changer de système : pour une société socialiste démocratique !

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  • Plus de 800 manifestants à Gand contre l’austérité budgétaire à L’UGent

    Plus de 800 membres du personnel, sympathisants et étudiants solidaires ont manifesté à Gand, ce mercredi 23 février, afin de dénoncer le plan d’économies à l’université. Après des années de coupes budgétaires imposées par le gouvernement flamand, l’administration de l’UGent s’attaque au personnel et donc, en fin de compte, aux étudiants. Les membres du personnel les plus durement touchés sont les héros mêmes qui ont permis à l’université de fonctionner pendant la crise sanitaire, par exemple dans les services de garderie.

    Ces attaques s’inscrivent dans le cadre d’une offensive politique plus large. Si ce projet passe à l’UGent, d’autres mesures suivront, là-bas et plus généralement dans l’enseignement flamand. L’augmentation des frais d’inscription pour les doctorants, par exemple, pourrait constituer un tremplin vers une augmentation générale des minervals des étudiants en communauté flamande. L’augmentation des tarifs pour le personnel dans les restaurants universitaires pourrait être un tremplin vers la suppression complète de ces restaurants en utilisant le prétexte de la baisse de la fréquentation consécutive à l’augmentation des prix. Des mesures similaires seront à l’ordre du jour dans d’autres universités et hautes écoles. La résistance du personnel et des étudiants est donc de première importance.

    La manifestation de ce 23 février représentait une étape importante dans la construction de celle-ci. Cette mobilisation a exprimé le manque de soutien pour les projets du conseil d’administration. Avec plus de 800 participants, il s’agissait de la plus grande manifestation du personnel universitaire depuis longtemps. Le personnel de la garderie était au premier rang, mais d’autres services concernés, comme le restaurant ‘t Pand, étaient également présents.

    Des militants syndicaux d’autres universités et hautes écoles étaient présents, mais également d’autres secteurs. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) avaient réuni une belle délégation de jeunes après avoir mené campagne dans la communauté étudiante pour faire connaître l’existence de ce plan de coupes budgétaires et organiser la solidarité. Cet aspect est bien entendu essentiel : ensemble, nous sommes plus forts comme le dit le slogan de la FGTB.

    A la fin de la manifestation, des représentants des trois syndicats et des organisations sympathisantes telles que la Campagne ROSA et Women’s Strike UGent ont pris la parole. Une attention particulière a été accordée aux membres du personnel les plus touchés, avec un beau discours d’une représentante du personnel de la garderie, rejointe par de nombreux collègues sur le podium. Tout d’abord, Tim Joosen (délégué principal CGSP/ACOD UGent) a pris la parole. Il a remercié les participants et a déclaré que la poursuite de leur engagement dans cette lutte est nécessaire. L’organisation de cette manifestation entendait forcer le recteur à recommence à négocier, y compris au sujet des alternatives proposées par les syndicats. Les actions vont se poursuivre et s’intensifier, les prochaines dates étant le 8 mars (Journée internationale de lutte pour les droits des femmes) et le 18 mars (Dies Natalis, date anniversaire de la fondation de l’université). Si l’administration s’en tient à ses projets antisociaux, les actions deviendront des journées de grève.

    Cette lutte à l’UGent exige la solidarité la plus large possible. L’enjeu n’est pas des moindres : repousser la politique du gouvernement flamand du ministre de l’éducation Ben Weyts (N-VA) et du premier ministre Jan Jambon (N-VA). Seule la lutte permettra de vaincre cette offensive de droite.

    Photos de Liesbeth

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  • L’UGent contre l’austérité : “Nous ne nous tairons pas et nous continuerons à lutter !”

    Le plan de coupes budgétaires de l’université de Gand suscite la controverse. Dans notre précédente édition figurait une interview du délégué principal de la CGSP/ACOD, Tim Joosen, qui y développait le plan de résistance syndical. L’Université de Gand veut notamment externaliser certains services, réviser l’assurance hospitalisation, supprimer certains jours de congé et augmenter sensiblement les frais d’inscription des doctorants. Le 25 janvier, un rassemblement du personnel a eu lieu devant le rectorat tandis qu’une manifestation est prévue ce 23 février. Vous trouverez ci-dessous un compte rendu de l’action du 25 janvier.

    Par Arne et Lize (Gand)

    Une pancarte résumait le mécontentement du personnel de cuisine : « Si vous touchez à la cuisine, aucun plat ne sera préparé. » La crise sanitaire a clairement démontré qui fait tourner le monde, mais l’administration de l’université et les dirigeants politiques du gouvernement flamand ne l’ont pas compris ainsi. Leur façon de penser n’est pas acceptable pour le personnel.

    Deux assistantes maternelles ont témoigné de leur colère : « L’incertitude quant à l’emploi, le salaire et nos horaires de travail, en pleine pandémie, alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter ! » Deux travailleuses de la garderie expliquent leur rencontre avec le responsable de la logistique et le directeur des services aux étudiants. « À chaque question, nous avons obtenu la réponse suivante : nous ne pouvons pas encore répondre à cette question. Le directeur a affirmé qu’il était ouvert à la communication et que le personnel aurait son mot à dire à l’avenir, mais lorsqu’on lui a demandé de consulter le syndicat, il a refusé. C’est pourquoi nous nous rebellons maintenant, c’est pourquoi nous voulons nous faire entendre. Il s’agit de nos enfants, de nos parents. »

    L’incertitude quant aux conséquences sur le personnel du plan de réduction des coûts est le principal sujet de discussion, et pas seulement parmi les travailleurs des garderies. La peur est forte, mais la détermination domine. Un membre du personnel du restaurant témoigne : « Où vais-je aller à partir de maintenant ? Je travaille ici depuis 34 ans. Je vis seul. Je dois encore payer mon loyer. Cela fait 29 ans que j’attends ici un CDD, ce qui est déjà scandaleux. Ils ont joué avec mes pieds pendant 29 ans. Je travaille ici depuis 34 ans, mais après cinq ans de contrat à durée indéterminée, ils me jettent dehors. Honteux, mais je n’ai pas peur de parler. Je ne vais pas les laisser faire après 34 ans. »

    La vague de privatisation et de politiques éducatives antisociales se poursuit depuis bien plus longtemps. Par exemple, la même employée du restaurant nous a dit qu’au début de sa carrière, les maçons, les peintres et le personnel de nettoyage étaient encore employés par l’UGent. Entre-temps, ces services ont été privatisés et le dernier est désormais géré par la multinationale ISS, connue pour ses conditions de travail et de rémunération déplorables.

    Au cours de l’action, les représentants des trois syndicats ont pris la parole. Le représentant de la CGSP/ACOD, Tim Joosen, a précisé que ces coupes budgétaires sont antisociales, mais surtout un choix délibéré d’attaques contre le statut du personnel et de privatisations. « D’autres réformes, comme la privatisation statutaire, qui permettrait également à l’Université d’économiser de l’argent, ne sont pas envisagées. Le choix est fait de s’attaquer au personnel et donc à la qualité de l’enseignement. Il s’agit d’un choix politique tout à fait conforme au cabinet du ministre flamand de l’éducation Ben Weyts. C’est pourquoi nous disons aujourd’hui : Non aux coupes budgétaires !”

  • UGent : Non aux coupes budgétaires ! Supérieur francophone solidaire

    L’université de Gand (UGent) prévoit de réduire son personnel. Toutes les garderies seront abandonnées, les frais d’inscription des doctorants doubleront, les membres du personnel perdront des jours de congé, etc.

    Heureusement, la communauté de l’UGent ne va pas se laisser faire ! Le 23 février, ils organisent une manifestation contre les coupes budgétaires et, de Bruxelles, nous entendons bien nous montrer solidaires !

    Nous avons besoin d’investissements dans l’éducation, pas de coupes budgétaires ! Les étudiants et le personnel ont souvent été laissés à eux-mêmes pendant cette pandémie et ont dû s’adapter en permanence. Les réductions de personnel affectent inévitablement la qualité et l’accessibilité de la recherche, de l’éducation et de l’orientation.

    Nous ne sommes pas naïfs. Si ces coupes budgétaires voient le jour à l’UGent, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles ne soient tentées ailleurs.

    Rendons nous ensemble à Gand et formons une délégation de solidarité !

    Nous nous retrouvons à 11h30 devant le gare des Guillemins à Liège et à 12h30 devant la gare centrale à Bruxelles (Carrefour de l’Europe) pour prendre ensemble le train vers Gand.

  • « Caroline, vos désirs font désordre » Echos de la grève de l’enseignement francophone

    Photo : Maxime (Liège)

    Ce 10 février, l’enseignement francophone est sorti dans la rue pour une mobilisation d’une ampleur inédite depuis 11 ans. Pas moins de 10.000 personnes ont manifesté pour interpeller la ministre de l’éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS). Certaines espéraient que la marée rouge, verte et bleue constituerait un électrochoc politique, mais les responsables syndicaux ne laissaient aucun doute quant à la teneur des réponses des décideurs politiques : « blah blah blah ».

    Cette mobilisation s’explique par les deux ans de pandémie qui ont durement éprouvé un personnel qui s’est souvent senti abandonné par le monde politique traditionnel. Mais la pandémie n’a fait qu’exacerber des problèmes bien plus profonds liés au manque de moyens et aux réformes managériales imposées à marche forcée qui mettent en concurrence les écoles entre elles et ajoutent des tâches de plus en plus importantes sur le dos des enseignants.

    Interrogé par l’équipe de la RTBF, notre camarade Jérémiah explique : « Plus de 45% des jeunes profs arrêtent après 5 ans. Cela montre qu’il y a vraiment vis-à-vis des jeunes profs un mal-être qui peut être présent pour plusieurs raisons. La première raison que je vois, c’est la précarité du poste, le fait qu’il y a de nombreux jeunes profs qui sortent et qui doivent jongler avec plusieurs écoles. En plus de ça, j’ai été étonné que, dans le métier de prof, on nous demande souvent d’être des cocheurs de cases, de réaliser des tâches administratives qui paraissent complètement superflues et complètement éloignées des besoins de préparation concrètes qu’on a pour que nos séances se passent bien et pour faire évoluer les élèves. »

    Une chose est sûre, la manifestation a fait du bien ! De retour de la manifestation, Elise s’enthousiasme : « Comme beaucoup de jeunes profs, c’était ma première manif pour l’enseignement ! Quelle bouffée d’oxygène de se retrouver dans cette énorme foule d’instits, profs, éducateurs… brandissant des pancartes demandant plus de moyens pour nos écoles, des classes de 15 élèves, des bâtiments salubres… bref, de bonnes conditions pour un enseignement de qualité. Clairement, les gens ici n’étaient pas là pour défendre leurs petits « privilèges », mais bien pour se battre pour l’avenir de nos écoliers. Mais on était bien conscients que ce n’était qu’un début… il faudra revenir, en mobilisant encore plus de collègues la prochaine fois ! »

    Le tout aujourd’hui est de discuter de la suite à donner au mouvement. Comme l’explique David, un enseignant liégeois : « un des gros soucis des manifestations de profs, c’est qu’on est trop gentils. Il y a d’autres corporations qui sont bien plus intéressantes quand elles manifestent et qui arrivent à mieux se faire entendre. Nous, on nous rit gentiment au visage et on fait malgré tout les économies qu’on voulait faire et les réformes qu’on voulait faire. »

    Le succès de la mobilisation de ce 10 février tient notamment à la tenue d’assemblées du personnel en amont. Cette dynamique d’assemblées du personnel doit se poursuivre pour continuer à mobiliser la base syndicale autour d’un véritable calendrier d’action discuté démocratiquement et non imposé d’en haut.

  • Grève dans l’enseignement francophone et rassemblement combatif de plus de 10.000 personnes

    Cela n’était plus arrivé depuis 2011 dans ce secteur. Ce jeudi 10 février, ce sont plus de 10.000 enseignants, éducateurs, ouvriers, personnel d’entretien des écoles qui se sont rassemblés à Bruxelles dans le cadre de la grève afin de crier leur mécontentement et leur volonté d’un enseignement de qualité pour les élèves, gratuit et dans de bonnes conditions !

    Depuis le début de la crise sanitaire, l’École est déclarée « secteur essentiel ». La ministre Caroline Désir a même qualifié le personnel de l’enseignement de « héros du quotidien ». Mais ses propos font pâle figure à côté de l’état du secteur, une autre crise empirée par la pandémie.

    La gestion de la crise repose sur les épaules déjà surchargées de travail du personnel alors que l’on manque de tout. Cerise sur le gâteau : les travailleur.euse.s sont méprisé.e.s pour leur « absentéisme » par le monde politique traditionnel et par certaines Fédérations de Pouvoirs organisateurs (PO).

    Cette première action est un excellent pas en avant. La colère dans le secteur est palpable, et pas qu’en Belgique d’ailleurs. Nous devons continuer sur cette lancée et avoir un véritable calendrier avec plusieurs actions déterminées à construire un sérieux rapport de force. C’est aussi nécessaire pour restaurer la confiance parmi les collègues dégoûtés par les actions qui ne visent qu’à laisser échapper un peu de pression. Mais nous avons aussi besoin d’un cahier de revendications clair qui ne laisse aucune équivoque concernant nos objectifs.

    Nous exigeons :

    • Des masques, du gel, des autotests : ce n’est ni aux parents ni au personnel de payer !
    • LE RETRAIT IMMÉDIAT DE TOUTES LES RÉFORMES MANAGÉRIALES qui mettent en concurrence les écoles entre elles et ajoutent des tâches de plus en plus importantes sur le dos des enseignants !
    • Un enseignement de qualité dans un environnement sain : 15 élèves maximum par classe
    • L’engagement massif de personnel
    • Des infrastructures de qualité et salubres !! Pour la construction de nouvelles écoles et rénovations des écoles existante !
    • Un refinancement public massif du secteur afin d’avoir un enseignement réellement gratuit et de qualité.µ
    • Puisqu’une société malade basée sur le profit et non sur nos besoins ne peut qu’engendrer un enseignement défaillant, et inversement, il nous faut absolument changer de système !

     

     

     

  • [INTERVIEW] La résistance contre le plan d’austérité s’organise à l’université de Gand

    Entretien avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP UGent

    L’Université de Gand est le plus grand employeur de Flandre orientale avec un personnel de 15.000 personnes. 50.000 étudiants y sont inscrits. L’enseignement supérieur flamand manque de moyens depuis un certain temps. Jusqu’à présent, ce problème n’a été l’objet que d’interventions mineures. Notamment sous la pression du gouvernement flamand de droite et du ministre de l’Enseignement Ben Weyts (N-VA), l’UGent a décidé de partir à l’offensive contre le personnel. Tout le monde sera touché, mais surtout le personnel qui a continué à travailler pendant la pandémie dans les garderies, le service de courrier interne et la logistique, les restaurants… Nous avons discuté de ce plan de restriction budgétaire avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP à l’UGent.

    Quels sont les projets de l’UGent ?

    « Depuis plusieurs mois, le conseil d’administration discute d’un plan de réforme stratégique de l’université qui prévoit une réorganisation des facultés. Il a immédiatement été lié à un plan d’austérité particulièrement dur. Il peut être utile d’examiner en profondeur l’organisation de l’université, mais le plan de réduction des coûts est inacceptable.

    « Les mesures frappent tout le monde. Par exemple, il est proposé de supprimer des jours de congé et les conditions de l’assurance hospitalisation seraient plus sévères, surtout pour les travailleurs plus âgés. Les frais d’inscription des doctorants seraient en pratique doublés : aujourd’hui, ils ne paient que la première et la dernière année, dorénavant ce serait le cas chaque année. En outre, les tarifs en vigueur pour le personnel dans les restaurants universitaires augmenteraient de 50%. Qui mangera encore à ces prix-là ? Et évidemment, la baisse du nombre de visiteurs sera utilisée comme argument pour couper dans le budget des restaurants.

    « L’attaque la plus forte menace directement une centaine d’emplois. Il est proposé d’externaliser trois services. Il s’agit d’un restaurant pour professeurs et visiteurs (De Pand), du service de courrier interne et de logistique, et enfin des deux crèches, qui seront gérées sur fonds propres. Aujourd’hui, une partie de la garde des enfants du personnel et des étudiants avec enfants est déjà confiée à l’entreprise Partena. L’UGent veut externaliser toute la garde d’enfants, avec bien sûr des conséquences néfastes pour le personnel et les utilisateurs, puisque la garde privée devra se contenter de moins de moyens.

    « Les héros de la crise sanitaire, comme ceux des crèches, ne reçoivent pas aujourd’hui les applaudissements du conseil d’administration de l’UGent, mais un couteau dans le dos. »

    Pourquoi ces propositions arrivent-elles maintenant ?

    « On nous a expliqué que les problèmes financiers s’accumulent à l’université depuis des années. Mais les syndicats ne sont pas convaincus de la nécessité de ce plan. Il est vrai que le gouvernement flamand a opéré une série de coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur. Depuis le décret de financement de 2008, l’enseignement supérieur a perdu jusqu’à 35 % de son budget. Jusqu’à présent, les déficits étaient comblés par de petites économies ici et là ou par le report des rénovations. Aujourd’hui, la direction affirme que les économies doivent passer à la vitesse supérieure.

    « Ce plan est également impulsé par le gouvernement flamand. Ce gouvernement de droite veut démontrer que des économies peuvent être réalisées dans l’enseignement supérieur et que les frais de personnel sont trop élevés. Après des années d’austérité « douce », le choix est limité : soit stopper les mesures d’austérité, soit aller encore plus loin. Le gouvernement flamand préconise la dernière option. Si cela se produit à l’UGent, le reste de l’enseignement supérieur suivra. Il s’agit d’un test concernant la faisabilité d’économies difficiles à réaliser. »

    Quelles sont les réactions du personnel ?

    « Les réactions sont très vives et intenses. Nous pensions bien qu’il y aurait de la colère, surtout que les attaques prévues sont générales. Mais la colère est particulièrement forte. Le personnel des crèches a spontanément discuté d’une grève avant même que le syndicat n’entre en dialogue avec lui. Les travailleurs nous ont contactés eux-mêmes avec une position claire : si l’UGent propose ce plan, alors ils arrêteront de travailler. Un premier jour de grève a donc eu lieu le jeudi 13 janvier.

    « Le recteur a d’abord essayé de limiter sa communication. Après la réunion du conseil d’administration, un plan de réforme a bien été annoncé, mais sans précision concernant les économies en jeu. En tant que représentants du personnel qui siègent également au conseil d’administration, nous avons décidé de faire connaître ces attaques. Les réactions ont été très nombreuses et ont témoigné d’une grande combativité.

    « Dans les premiers jours qui ont suivi, le personnel des crèches s’est donc mis en grève et la colère est devenue évidente dans la communauté de l’UGent. Une photo d’équipe des crèches avec une croix sur chaque collègue a été partagée en masse. C’est important : cela permet de mettre un visage sur les victimes de cette opération d’austérité. Entre-temps, avec les délégués FGTB, nous avons pris le temps de discuter avec le personnel le plus touché ainsi qu’avec les représentants des autres syndicats au sujet de la lutte à organiser. »

    Quelles actions sont prévues ?

    « Nous commencerons par une assemblée du personnel en plein air sur le parking du recteur le 25 janvier. Nous y réunirons le personnel le plus touché et nos sympathisants. Il ne s’agira pas encore d’une action de masse, entre autres parce que les examens sont encore en cours et que nous sommes encore sous le coup des restrictions liées à la pandémie. De nombreux collègues travaillent à domicile, la plupart des bureaux sont vides. Cela a pu jouer dans le timing choisi par le conseil d’administration pour lancer son offensive.

    « Après les examens et la semaine sans cours, nous mobiliserons pour une manifestation le 23 février. Celle-ci traversera Gand et plusieurs bâtiments universitaires. Nous voulons y réunir le personnel, les étudiants et leurs sympathisants pour démontrer que la communauté de l’UGent ne soutient pas ce projet.

    « Ensuite, il y aura une action le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. À l’UGent, il existe une tradition d’actions ce jour-là, notamment concernant le lien entre le combat féministe et le personnel soignant à l’université ou encore le statut du personnel. Juste avant que n’éclate la pandémie, une grève féministe avait eu lieu le 9 mars 2020 pour réclamer, entre autres, une augmentation du salaire minimum à 14 euros par heure. Cette revendication a par la suite été concrétisée. Nous agirons à nouveau le 8 mars de cette année. Le 18 mars, à l’occasion du « dies natalis » (l’anniversaire de la fondation de l’université), nous décernerons des doctorats honoris causa alternatifs aux héroïnes et héros de la crise sanitaire qui sont aujourd’hui attaqués.

    « Ce ne sont là que de premières actions. Si nous n’obtenons pas de résultat avec ça, des journées de grève suivront. Nous pourrions avoir besoin d’un plan d’action étalé sur plusieurs mois. »

    Pourquoi les étudiants et le personnel de tout le secteur de l’enseignement devraient-ils soutenir ce combat ?

    « Comme nous l’avons souligné, il s’agit d’un test pour l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur. Si ce plan est instauré à l’UGent, d’autres universités et hautes écoles suivront. Les recteurs se consultent régulièrement pour faire des économies, et la proposition d’augmenter les frais d’inscription des doctorants vient probablement de ce coin-là. Peut-être envisagent-ils également la possibilité d’une augmentation générale des minervals pour les étudiants. C’est ainsi qu’on fait le sale boulot du gouvernement flamand.

    « Contrer cette politique exige de construire un rapport de forces et d’aller arracher plus de moyens pour l’enseignement. Nous avons besoin de plus d’argent, pas de coupes budgétaires. Ce combat doit se mener contre toute la politique du gouvernement flamand, cela requiert l’unité du personnel et des étudiants de la totalité du secteur. »

    Etudiants de Gauche Actifs

    N-VA : bas les pattes de notre enseignement !

    Les Etudiants de Gauche Actifs / Actief Linkse Studenten (EGA/ALS) s’opposent aux coupes budgétaires à l’UGent qui représentent une nouvelle attaque contre le caractère démocratique de l’enseignement supérieur. La réduction des services affectera inévitablement les étudiants, en particulier les plus vulnérables qui dépendent de repas bon marché dans les restaurants ou de services de garde d’enfants de qualité et à prix abordables. Les attaques contre le personnel universitaire se répercutent toujours sur les étudiants.

    Ces attaques viennent de la politique d’austérité du gouvernement flamand de Jan Jambon et du ministre de l’Enseignement Ben Weyts, tous deux N-VA. Nous défendons l’idée de consacrer davantage de ressources à l’enseignement afin qu’il soit plus efficace et plus accessible. L’opposition au plan d’austérité à l’UGent est cruciale dans ce combat.

    Étudiants : rejoignez le combat et mobilisez-vous avec nous pour la manifestation du 23 février !
    Des départs collectifs seront également organisés à Bruxelles et en Wallonie.

  • Nous ne voulons plus d’une société où les banques sont resplendissantes et les écoles insalubres !

    L’enseignement entre en lutte

    Ce début d’année 2022 est marqué par l’entrée en action du Front commun syndical Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles en faveur d’une « juste revalorisation de l’enseignement et de ses personnels ». Une action couverte par un préavis de grève est prévue devant le ministère de l’Enseignement à Bruxelles ce 10 février (11h, place Surlet de Chokier) préparée par des arrêts de travail d’information la semaine du 31 janvier.

    Depuis le début de la crise sanitaire, l’École est déclarée « secteur essentiel ». La ministre Caroline Désir a même qualifié le personnel de l’enseignement de « héros du quotidien ». Mais ses propos font pâle figure à côté de l’état du secteur, une autre crise empirée par la pandémie. La gestion de la crise repose sur les épaules déjà surchargées de travail du personnel alors que l’on manque de tout. Cerise sur le gâteau : les travailleur.euse.s sont méprisé.e.s pour leur « absentéisme » par le monde politique traditionnel et par certaines Fédérations de Pouvoirs organisateurs (PO).

    Comme le résume la FGTB : « Il ne semble pas que ce soit tant le personnel qui importe dans les décisions prises mais plutôt la priorité de « garder les écoles ouvertes ». La crise aura mis en lumière ce que le secteur subit depuis longtemps! »

    Cette première action est un bon pas en avant. La colère dans le secteur est palpable, et pas qu’en Belgique d’ailleurs. En France, une journée de grève a eu lieu le 13 janvier « pour obtenir les conditions d’une école sécurisée sous Omicron ». Le constat qui s’impose là-bas n’est pas différent : « le ministre clame maintenir les écoles ouvertes mais le choix politique du gouvernement est bien d’assurer l’accueil des élèves, pour permettre aux parents d’aller travailler, aux dépens de la santé des personnels, de celle des enfants, de leurs familles. » (Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire). La grève a su s’attirer une participation inédite depuis 20 ans et d’autres actions sont prévues.

    En Fédération Wallonie-Bruxelles aussi, les actions syndicales menées depuis le début de la pandémie ont été très bien suivies, mais elles étaient hélas peu nombreuses et sans véritable perspective. Nous devons avoir un véritable calendrier avec plusieurs actions déterminées à construire un sérieux rapport de force. C’est aussi nécessaire pour restaurer la confiance parmi les collègues dégoûtés par les actions qui ne visent qu’à laisser échapper un peu de pression. Mais nous avons aussi besoin d’un cahier de revendications clair qui ne laisse aucune équivoque concernant nos objectifs.

    – Masques, gels, autotests : ce n’est ni aux parents ni au personnel de payer !
    – Un enseignement de qualité dans un environnement sain : 15 élèves maximum par classe.
    – Pour l’engagement massif de personnel.
    – Pour des infrastructures de qualité et salubres : construction de nouvelles écoles et rénovations des écoles existantes.
    – Retrait immédiat de toutes les réformes managériales qui mettent en concurrence les écoles entre elles.
    – Refinancement public massif du secteur pour un enseignement réellement gratuit et de qualité.

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