Category: Bruxelles

  • Contre les augmentations des prix de l’énergie – Bourgmestre et échevins font comme si rien ne c’était passé…

    Action de protestation au conseil communal de Saint-Gilles

    Ce jeudi 31 mai 2012 au soir, une action de protestation a eu lieu au conseil communal de Saint-Gilles à l’initiative du Parti Socialiste de Lutte, du Parti Humaniste et du Comité pour une Autre Politique. Une quarantaine de personnes ont manifesté contre l’augmentation systématique des charges que la commune impose sur l’énergie, et que nous payons sur nos factures. Chaque Saint-Gillois paie ainsi annuellement 110€ de taxes cachées sur l’énergie. Nous sommes intervenus au conseil communal afin de réclamer l’annulation de ces augmentations et pour exiger de faire payer les conséquences de la crise par le 1% le plus riche et les spéculateurs, pas les travailleurs et leurs familles à travers des taxes cachées.

    Par Tim (Bruxelles)

    Une quarantaine d’habitants de Saint-Gilles et de militant de l’initiative ‘‘Reprenons nos communes’’ s’étaient donc donné rendez-vous vers 19h devant l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles pour protester contre l’augmentation des prix de l’énergie. De façon assez remarquable, ces nouveaux revenus que perçoit la commune de Saint-Gilles sont équivalents aux montants que la commune a perdus dans la débâcle de Dexia. Payons-nous ainsi une nouvelle fois la faillite de Dexia ? Nous désirions plus d’explications de la part du conseil communal à ce sujet, et nous voulions exiger que la commune cesse de compenser ses pertes avec des hautes factures d’énergie plus élevées pour les habitants. Nous avons aussi voulu demander si la commune de Saint-Gilles était prête à prendre l’initiative de faire baisser les tarifs de distribution de l’énergie au sein de l’intercommunale SIBELGA et de proposer ensuite aux autres communes bruxelloises de faire de même.

    Le conseil communal en plein déni

    La réaction de la bourgmestre faisant fonction Cathy Marcus (PS) et de l’échevin de finances Patrick Debouverie (MR) a été décevante : au lieu de répondre à nos questions (voir la demande d’interpellation), ils ont essayé de tourner la discussion en un débat purement technique. Pour les autorités communales, il n’y a pas eu d’augmentation systématique des charges entre 2008 et 2012, mais ‘‘quelques revenus exceptionnels’’ dans la période 2010-2012 sur base du gaz et de l’électricité, d’un dividende extraordinaire de SIBELGA en 2010et d’une ‘‘vente d’anciens tuyaux et câbles’’ en 2011.

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    MEETINGS : Pour une alternative à l’Europe d’austérité !

    Ce 2O juin, Anja Deschoemacker, porte-parole de "Reprenons nos communes" sera également oratrice lors d’un meeting consacré à la lutte contre l’austérité en Europe, en présence de divers représentants d’organisations politiques de gauche en Europe (Syriza, Front de Gauche, Socialist Party,…) Plus d’infos.
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    Nous étions bien au courant du dividende ‘‘exceptionnel’’ versé par Sibelga aux communes en 2010. Mais l’argent de ce dividende ‘‘exceptionnel’’ provient bien d’un surcoût de la distribution tarifé aux consommateurs ! Il est bien étonnant que ce dividende exceptionnel ait été versé l’année précise où les revenus issus de la participation à Dexia ont disparu. Un heureux hasard ?

    La bourgmestre et l’échevin ont essayé de se défendre en expliquant que nous n’avions pas parlé de la ‘‘vente exceptionnelle’’ de 2011 sur notre tract. Pourtant, depuis mars 2012, nous n’avons cessé de demander des explications concernant les revenus de base du gaz et de l’électricité pour les autorités communales, par téléphone et par email. Nous avons même été à plusieurs reprises en contact personnel avec l’échevin Debouverie à ce sujet. Malgré des promesses qui ont étés faites, nous n’avons jamais reçu de réponse à nos questions.

    La tactique de la commune est donc la suivante : tout d’abord systématiquement refuser de donner des explications sur les chiffres, pour ensuite utiliser des éléments techniques afin d’éviter toute discussion. Indépendamment de la base sur laquelle l’augmentation des revenus sur le gaz et l’électricité a été effectuée, ces revenus sont quand même passés de 2,6 million € en 2008 à 5,3 million € en 2012 pour la commune… Et ça, les autorités communales n’ont pas pu le nier…

    Réaction de la commune par rapport aux citoyens inquiets: se taire et intimider?

    La commune a systématiquement refusé de nous livrer des informations concernant ces revenus. Quand un groupe d’habitants de la commune s’inquiète concernant ses factures d’énergie et demande à la commune des explications sur les revenus supplémentaires qu’elle reçoit sur base des prix élevés de l’énergie, la commune refuse de répondre. Notre tract sur cette question n’était pas encore en circulation depuis une semaine que nous avions déjà reçu une lettre d’intimidation des avocats de Yasmina Nekhoul (PS), la conseillère communale qui représente Saint-Gilles au conseil d’administration de SIBELGA. Dans cette lettre, nous étions menacés de poursuites juridiques pour ‘‘diffamation et attaques contre l’honneur’’ si nous décidions de poursuivre la distribution du tract. Madame Nekhoul a tout de même oublié de mentionner quels passages de notre tract était composé de ‘‘diffamations et d’attaques contre l’honneur.’’ Quels passages seraient faux selon elle ? La commune refuse dans un premier temps de répondre à nos questions, et puis nous menace de poursuites juridiques si nous essayons d’organiser les Saint-Gillois à la base…

    “C’est pas nous, c’est Di Rupo”

    Un autre argument que la commune a mis en avant est qu’elle n’a aucune influence sur les prix que SIBELGA pratique, seule la CREG (la Commission de régulation de l’électricité et du gaz) déciderait des prix. C’est quand même une interprétation très étonnante du rôle de la CREG. Les autorités communales prétendent-elles que c’est la CREG qui fixe le budget annuel de SIBELGA ? La CREG contrôle les prix des distributeurs d’énergie comme SIBELGA, et regarde si le budget suit bien les règles. Mais c’est SIBELGA qui élabore son propre budget. Les 19 communes possèdent 70% de SIBELGA, il est dès lors absurde de prétendre qu’ils n’ont rien à dire sur ces prix. C’est d’ailleurs la CREG qui, dans son rapport de janvier 2012, a sonné l’alarme parce que les tarifs de distribution pratiqués par les communes sont beaucoup trop élevés par rapport aux pays voisins. Les autorités communales de Saint-Gilles prétendent-elles que la CREG s’est trompé ?

    Les autorités communales essaient en fait de se cacher derrière la répartition compliquée des compétences en Belgique en prétendant que ce ne sont pas les communes, mais le gouvernement fédéral qui est responsable des hausses des prix de l’énergie. Quand le SP.a est récemment intervenu au parlement Bruxellois concernant les augmentations de tarifs de distribution de SIBELGA, la réponse a été que cela ne figure pas dans les compétences du gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale, mais parmi celles des communes. Ainsi, les politiciens essaient continuellement de se passer la responsabilité de l’un à l’autre: c’est toujours un autre niveau de gestion qui est responsable. Ces mêmes partis qui sont dans la majorité à Saint-Gilles se retrouvent pourtant aussi dans les gouvernements bruxellois ou du fédéral. Ce sont les mêmes partis qui mènent partout la même politique d’austérité…

    “Nécessaire pour l’équilibre du budget de la commune’’

    Un dernier argument évoqué par l’échevin Debouverie était que les revenus du gaz et de l’électricité ne sont pas utilisés pour combler le trou que Dexia a laissé dans le budget, mais pour payer pour les crèches, les écoles et le personnel de la commune. Bien entendu, nous ne doutons du fait que les politiciens assez malins que pour ne pas nommer dans le budget communal les revenus additionnels sur l’énergie comme une ‘‘compensation pour les pertes de Dexia’’. Mais la question réelle est celle-ci : comment ce trou dans le budget pour les crèches, écoles et personnel de la commune est-il apparu ? Pourquoi manque-t-il de l’argent ? L’échevin des finances est-il si mauvais comptable qu’il a “oublié” de prévoir un budget pour cela ? Les pertes de Dexia ont quand même fait un trou de 2,5 millions € par an dans le budget de Saint Gilles, de l’argent qui a dû être trouvé ailleurs.

    Nous revendiquons seulement que le budget pour ces services publiques essentiels soit recherché parmi les 1% les plus riches et les spéculateurs, pas avec nos factures d’énergie.

    Rien ne s’est passé ?

    La position des autorités communales est limpide : selon eux, il s’agit d’une erreur regrettable, est l’augmentation des prix de l’énergie n’est qu’une illusion. Et quand bien même il y aurait une augmentation des taxes, c’est la faute du gouvernement fédéral. Di Rupo devrait être ravi d’entendre cela de la part de ces ‘‘camarades’’ Saint-Gillois, la commune de Charles Picqué et Cathy Marcus.

    En déviant la discussion sur des détails techniques, les autorités communales sont parvenues à ne pas avoir à répondre à nos questions. Il n’y aura donc pas d’initiative de la commune de Saint-Gilles pour diminuer les tarifs de SIBELGA. Il n’y aura pas d’initiative pour défendre un refinancement des communes payé par les 1%, au lieu d’aller chercher cet argent dans les poches de la population ordinaire. Saint-Gilles continue à faire payer la débâcle de Dexia par ses habitants…

    Nous ne nous contentons pas de cette réponse évasive des autorités communales. Nous recontacterons l’échevin Debouverie pour avoir une réponse claire. Nous rechercherons consciencieusement d’où proviennent les revenus additionnels sur l’énergie en 2011 et en 2012 (la vente de tuyaux et de câbles). Nous écrirons ensuite après une réponse complète à cette réaction évasive des autorités communales.

    L’attitude du collège illustre une chose : ce collège ne sera pas de notre côté si nous voulons nous organiser contre les mesures d’austérité qui nous attendent encore pour après les élections du 14 octobre. Nous serons obligé de nous organiser par nous-mêmes.

    Cette campagne a suscité beaucoup d’enthousiasme parmi un grand nombre d’habitants de Saint-Gilles. Nous voulons utiliser cet enthousiasme pour en faire une opposition active et organisée contre la politique d’austérité de nos communes et des autres niveaux de pouvoir. Nous voulons lutter pour une société où les besoins de la grande majorité de la population sont centraux ! Rejoignez notre campagne ‘‘Reprenons nos Communes !’’

  • REPRENONS NOS COMMUNES!

    Comment les politiciens nous font payer les dettes des spéculateurs de Dexia et du Holding Communal ? VIA 110€ PAR AN DE TAXES CACHEES POUR CHAQUE SAINT-GILLOIS SUR NOS FACTURES D’ENERGIE!

    Une initiative du Parti Socialiste de Lutte, du Parti Humaniste et du Comité pour une Autre Politique

    Mesdames, Messieurs, nous vous invitons à notre conférence de presse et à notre action et interpellation du conseil communal de Saint-Gilles ce jeudi 31 mai. Une pétition revendiquant l’arrêt du payement du prêt Dexia et des taxes communales cachées sur les factures de gaz et d’électricité a récolté près de 250 signatures.

    • Conférence de presse: 10h à la "Brasserie du Parvis", Parvis de Saint-Gilles, 1060 Saint-Gilles
    • Action de protestation devant le conseil communal de Saint-Gilles à 19h: Place van Meneem, Saint-Gilles

    AUGMENTER LES PRIX DE L’ÉNERGIE POUR ÉPONGER LES PERTES DE DEXIA?

    A travers le Holding Communal, les communes belges détenaient 14% des parts de Dexia. Avec la faillite de la banque, tous ces investissements ont été perdus. En 2008, il a été demandé aux communes de mettre de l’argent sur la table pour sauver la banque en difficulté. La commune de Saint-Gilles a encore augmenté sa participation de 4 millions d’euros. Pire encore: la commune paie chaque année 500.000€ pour un prêt qu’elle a conclu pour l’opération de sauvetage… Un prêt contracté chez Dexia! Le conseil d’administration de Dexia était bourré de politiciens alors que la banque maximisait le risque pour obtenir le rendement le plus élevé possible.

    Qu’en est-il des pertes pour le budget de la Commune de Saint-Gilles? 2 millions € annuels de dividendes et 500.000 € annuels de remboursement du prêt pour la recapitalisation de 2008.

    Selon le rapport du CREG, ce sont surtout les coûts de la distribution qui ont le plus augmenté depuis 2008. A Bruxelles, la distribution de l’énergie est aux mains de l’intercommunale SIBELGA, contrôlée par les communes. Entre 2008 et 2012, la commune de Saint-Gilles compte doubler ses revenus annuels sur le gaz et l’électricité de 2,6 millions € à 5,3 millions €. Ainsi, chaque Saint-Gillois paye en moyenne 110€ de taxes cachées chaque année (redevances voiries, obligations services publics, dividendes,..) sur sa facture d’énergie! 2,5 MILLIONS € DE PERTES DEXIA et 2,5 MILLIONS € DE CHARGES ADDITONNELLES SUR L’ÉNERGIE? Pourquoi la commune de Saint-Gilles a-t-elle décidé de doubler ses revenus sur le gaz et l’électricité entre 2008 et 2012 ? Est-ce que, par notre facture d’énergie, nous payons la note pour la faillite de Dexia ? Nous revendiquons que la commune arrête d’imposer des taxes cachées sur le dos de ses habitants!

    UNE CONSEILLERE COMMUNALE MET EN DEMEURE LE PSL ET MENACE D’UN PROCES EN DIFFAMATION!

    Yasmina Nekhoul (PS) qui siège au Conseil d’Administration de SIBELGA pour la Commune de Saint-Gilles met en demeure le PSL, exige le retrait du tract qui la mentionne et nous menace d’un procès. Depuis fin avril, il semble malheureusement que ce soit, pour elle, la réponse adéquate à l’indignation des Saint-Gillois face à l’augmentation des prix de la distribution d’énergie. Plutôt que de vouloir limiter la liberté d’expression, nous l’invitons à retirer ses menaces de recourir aux tribunaux et d’utiliser plutôt sa position au sein de SIBELGA pour s’opposer effectivement à la hausse des tarifs de distribution de gaz et d’électricité.

    Contact: Anja Deschoemacker, porte-parole de Reprenons nos Communes – 0473 92 28 33 – info@reprenonsnonscommunes.be – reprenonsnoscommunes.be


  • Demande d’interpellation pour le Conseil Communal de Saint-Gilles du 31 mai 2012

    Anja Deschoemacker, 14 rue Fernand Bernier, 1060 Saint-Gilles

    Objet : politique de la Commune de Saint-Gilles vis-à-vis des prix élevés de la distribution de gaz et d’électricité de l’intercommunale Sibelga

    Monsieur Charles Picqué, bourgmestre empêché,

    Madame Cathy Marcus, bourgmestre faisant fonction,

    J’introduis par la présente une demande d’interpellation pour le Conseil Communal de Saint-Gilles du 31 mai 2012.

    Les dernières semaines, la discussion sur les prix du gaz et de l’électricité qui sont pour les ménages plus élevés que dans les pays voisins a été constamment présente dans les médias. Il y a bien sûr le débat sur les prix des fournisseurs d’énergie, mais il y a aussi la discussion sur l’ampleur des « tarifs de distribution ». Selon le rapport du CREG de janvier 2012, ces tarifs de distribution s’élèvent entre 30% à 40% de la facture totale, un pourcentage particulièrement élevé par rapport aux pays voisins. Pour les 19 communes bruxelloises, SIBELGA est responsable pour la distribution de l’électricité et du gaz. Ce distributeur est pour 70% dans les mains des 19 communes de la Région. Ainsi, les communes portent la grande part de responsabilité pour les prix élevés de la distribution de l’énergie. Les communes bénéficient de plusieurs types de revenus sur base de cette distribution : il s’agit des « obligations service publique », « redevances de voirie » et des dividendes. Si nous regardons l’évolution de ces revenus sur la période 2007-2010, nous pouvons constater une forte augmentation. Aussi, dans les budgets de la commune de Saint-Gilles, nous retrouvons cette augmentation : les revenus sur base de « l’électricité » et « gaz » montent fortement dans la période 2008-2012. En 2008, ces revenus s’élevaient encore à 2,6 millions €, en 2011 et 2012 un montant de 5,3 millions € est prévu dans le budget, plus qu’un doublement. La forte augmentation de ces frais est très asociale, un impôt qui touche le plus fortement les familles les moins aisées.

    La commune de Saint-Gilles pourrait prendre l’initiative de s’opposer à ces prix élevés des tarifs de distribution (dividendes, redevances de voirie et obligations service publique), à travers ces mandataires politiques siégeant à SIBELGA et INTERFIN, et en appelant publiquement l’ensemble des communes de la Région de Bruxelles Capitale à diminuer les coûts pour les ménages. Le coût de la crise devrait être payé par les 1% : les banques, spéculateurs, multinationales et les super-riches qui ont causé cette crise, et pas par les 99% de la population.

    C’est pourquoi je vous pose les questions suivantes :

    • Pourquoi les revenus du gaz et de l’électricité ont tellement augmenté entre 2008 et 2012, et pourquoi la commune ne s’y est pas opposée via sa représentante qui siège au conseil d’administration de SIBELGA et d’INTERFIN ?
    • Ces augmentations sont quasiment égales aux pertes de revenus que la commune a subi suite au fiasco de Dexia et du Holding Communal, perte qui s’élève à 2,5 millions € par an. Les habitants de la commune de Saint-Gilles paient-ils de façon indirecte, à travers leur facture d’énergie, le prix pour les spéculateurs de Dexia ? La commune est-elle prête à abandonner le remboursement du prêt contracté chez Dexia pour la recapitalisation de Dexia de 500.000€/an jusqu’en 2019 ?
    • La commune de Saint-Gilles est-elle prête à diminuer fortement ces revenus sur base de la facture d’énergie, défendre cette position au sein de SIBELGA et d’INTERFIN, et de demander aux autres communes de la région de faire la même chose ?
    • Est-ce que le conseil communal est d’accord que le refinancement des communes doit être payé par les 1% les plus riches, et non pas par des impôts indirects et asociaux aux ménages ?

    D’avance, je vous remercie pour l’attention que vous donnerez à cette demande d’interpellation.

    Anja Deschoemacker Fait à Bruxelles le 25 mai 2012

  • Meeting du Front de Gauche-Bénélux à Bruxelles

    Ce mardi soir, le Front de Gauche Bénélux a tenu un meeting dans la capitale dans le cadre des élections législatives françaises. Lors des élections présidentielles, de nombreux Français résidant au Bénélux avaient soutenu le Front de Gauche (9,82% des voix pour le Bénélux, soit 10,90% pour la Belgique, 6,97% pour le Luxembourg et 8,05% pour les Pays-Bas), qui avait largement dépassé le Front National. Charlotte Balavoine, candidate du Front de Gauche pour les législatives dans la circonscription du Bénélux, compte bien continuer sur cette dynamique.

    Par Steph

    Le 20 juin prochain, à Bruxelles, Charlotte Balavoine prendra la parole lors d’un meeting intitulé "Pour une alternative à l’Europe d’austérité !” en compagnie d’un représentant de Syriza, de Paul Murphy (député européen et membre du Socialist Party irlandais), de Tony Mulhearn (Trade Union and Socialist Coalition, Angleterre), d’Anja Deschoemacker (du PSL et de l’initiative ‘Reprenons nos communes’ à Bruxelles) et de Stephen Bouquin (Rood!). Plus d’infos

  • Six jours de grève à la STIB pour le droit à la sécurité du personnel

    Suite à l’agression du samedi 7 avril qui a provoqué la mort d’un superviseur de la STIB, les travailleurs ont arrêté le travail pendant 6 jours pour défendre leur droit à la sécurité. Sous la pression de la grève et des actions, le gouvernement a débloqué des moyens supplémentaires. Mais pourquoi ne pas avoir pris des mesures avant d’en arriver à la mort d’un travailleur en service ? Le problème d’agressions et de violence gratuite contre le personnel des transports publics est largement connu, les travailleurs étaient déjà passés à l’action à plusieurs reprises pour dénoncer cette situation.

    Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Les travailleurs ont maintenant obtenu que les superviseurs soient à deux lors de leurs interventions, que 50 travailleurs supplémentaires soient embauchés au service de sécurité de la STIB et que la troisième voiture d’intervention soit disponible durant toutes les heures d’exploitation. Nos ainés se souviennent encore du temps où deux hommes travaillaient dans chaque bus, mais la logique de rentabilité – opposée au service à la collectivité – est passé par là. C’est ce même raisonnement qui veut que l’envoi d’une équipe du service de sécurité et de contrôle lors d’accidents avec blessés n’est plus automatique. Ce service n’a été prévenu le 7 avril dernier qu’après l’agression meurtrière. L’ensemble de Bruxelles ne dispose d’ailleurs que de 3 voitures pour venir en aide aux chauffeurs en difficulté. Il en faudrait bien plus.

    L’idée de réaffecter les 30 agents récemment embauchés au contrôle des tickets au service de sécurité a également été soulevé lors de la grève, y compris afin de dénoncer que le contrôle des titres de transport ait été privilégié au détriment des autres services. Cette idée n’a visiblement pas plu : pas question pour les partis traditionnels de lâcher la pression sur les “resquilleurs” confrontés à la hausse incessante des tarifs. Les politiciens et les managers, cloîtrés dans leurs beaux bureaux et totalement coupés de la réalité de terrain, sont obsédés par la rentabilité et les assainissements. Les travailleurs, quotidiennement sur le terrain, sont les mieux à même de pouvoir dire où manque du personnel, quel sont les besoins et comment organiser le travail. Ils devraient exercer un contrôle démocratique concernant l’embauche et les conditions de travail, à la fois dans les intérêts du personnel et des usagers.

    Le gouvernement bruxellois de Picqué est responsable de 46 millions d’euros de coupes budgétaires à la STIB : coupes dans les salaires, baisse de la qualité du service et augmentation des tarifs de 4,5% en moyenne depuis février. Parallèlement, 43 millions d’euros ont été gaspillés dans l’installation de portiques. Les promesses concernant la sécurité sur le réseau étaient restées sans suite. Des lors, quelle hypocrisie de la part des partis traditionnels quand ils s’offusquent des propos tenus par le patron de la STIB, Kris Lauwers, qui veut “traire” les usagers en augmentant brutalement les tarifs et casser le système de coût réduit des abonnements ! Eux-mêmes sont coupables de diriger une politique de démantèlement du transport en commun. Cette politique a contribué à la croissance des agressions.

    Un transport public gratuit et de qualité permettrait d’éviter de nombreuses situations de tension et de mécontentement qui se retournent contre le personnel, jusqu’a l’agression physique. A l’occasion de l’action du PSL contre l’augmentation des tarifs en février dernier, un représentant de la STIB nous a donné raison par voie de presse en affirmant qu’il s’agissait bien d’une question de choix politique et que les revenus des titres de transports représentaient un montant de 165 millions d’euros (en 2010), ce qui correspond à moins de la moitié de la dotation annuelle globale de 400 millions d’euros.

    A côté des mesures propres à la STIB, la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet a également annoncé le recrutement de 400 policiers affectés aux transports en commun bruxellois pour 2013 et, en attendant, un redéploiement immédiat de 70 policiers sur le réseau. Mais la répression n’est pas capable de résoudre ce problème.

    La prévention doit disposer de moyens suffisants. L’insécurité est un problème réel pour le quotidien de la population. La croissance des agressions ou de la violence gratuite est un symptôme d’un système malade. La crise du capitalisme accroit fortement la pauvreté et les inégalités. Le chômage à Bruxelles atteint des records et dépasse les 33% parmi les jeunes. Une couche toujours plus grande de la population n’a aucune chance de se construire un avenir et est poussée en marge de la société. Une société qui ne permet pas la satisfaction des besoins et l’épanouissement de tous est incapable de garantir une réelle sécurité pour la population.

  • Action contre la hausse des prix de la STIB à Bruxelles

    Ce mercredi 1er février, les nouveaux tarifs entraient en vigueur à la STIB (la société de transport en commun bruxelloise). Une vingtaine d’usagers s’étaient donnés rendez-vous devant les portes de la station Parvis de Saint Gilles afin de protester contre cette énième hausse, une action soutenue part le PSL/LSP et EGA/ALS.

    Rapport par Nico M., photos de Navid et Pablo V. Ci-contre, article du Soir

    Cette nouvelle hausse couplée aux coupes budgétaires du gouvernement Picqué à Bruxelles pour la STIB est une tentative scandaleuse de faire payer les pénuries aux usagers et aux travailleurs.

    En effet dans les coupes budgétaires, 5 millions ont été retirés du budget salarial. Le gouvernement Di Rupo ainsi que le gouvernement Picqué veulent faire payer la crise aux travailleurs, aux jeunes et à leur famille. Les mesures d’austérité au niveau fédéral s’accompagnent de toute une série d’assainissements aux niveaux régional ou communal.

    A chaque fois les acquis sociaux, les services publics sont attaqués. "Ils prêtent aux banques avec un taux d’intérêt nul et ensuite ils nous disent qu’il n’y a pas d’autres solutions que l’austérité" nous a expliqué un passant.

    Voici le texte du tract que nous avons distribué lors de cette action. Nous invitons toutes les personnes qui veulent continuer cette campagne, prendre des initiatives pour résister à ces mesures de prendre contact avec nous. Usagers travailleurs solidarité!  Nous luttons pour des transports publics gratuits et de qualité, ce n’est pas à nous de payer pour leur crise!

  • Nouvelles hausses des tarifs du transport public à Bruxelles: la STIB économise encore une fois sur notre dos !

    • +4,5% en moyenne pour les titres de transports. Des titres de transport à bord à 2,50€ !
    • Disparition des abonnements – de 25 ans = +11€ par mois (8000 jeunes concernés) !
    • Augmentation des tarifs sociaux !

    Au total on parle de 8 millions d’euros qu’ils vont aller chercher dans les poches des usagers. Dans le même temps, le gouvernement Olivier de Charles Picqué a opéré pour 46 millions d’euros de coupes budgétaires pour les transports publics à Bruxelles et a dépensé pour quelques 43 millions d’euros dans les portiques. Enfin, afin de faire des économies, la STIB embauche une firme privée de consulting pour un coût de 800.000 euros par mois.

    Tract du PSL

    Au début de leur mandat, les partenaires de la coalitions (PS, CDH, ECOLO) avaient pourtant affiché leur volonté de viser la gratuité des transports publics à Bruxelles, faisant de la mobilité leur priorité. C’est le chemin inverse qui a été pris depuis.

    Ces désinvestissements sont payés par les usagers qui subissent année après année des hausses de tarifs incessantes. Mais ce sont aussi les conditions de travail qui sont mises à mal par le sous-financement. Les coupes de 46 millions comportaient en effets des attaques salariales à hauteur de 5,5 millions d’euros.

    Usagers et travailleurs de la STIB doivent s’unir dans un plan d’action collectif pour la défense des transports publics.

    C’est par un refinancement public massif et par un contrôle des travailleurs et des usagers que nous pourrons atteindre un tel service. Or ici, c’est davantage la privatisation qui se profile et en premier lieu celle du métro, plus rentable. Par ce sous-financement, ils créent des problèmes qui servent ensuite à expliquer que la privatisation est la solution au dysfonctionnement et aux pénuries. Nous connaissons les résultats : hausse des prix, diminution du service et de moins bonnes conditions de travail (statuts, salaires, etc.).

    Ces nouveaux tarifs seront d’application à partir du 1er février. C’est pourquoi, le mercredi 1er février, nous nous rassemblerons à 16h aux portes de la station Parvis de Saint-Gilles, dans la commune du ministre président de la région Charles Picqué, afin de protester et de combattre sa politique d’austérité.

    Nous défendons des transports publics gratuits et de qualité pour résoudre également les problèmes d’embouteillage et de pollution de Bruxelles.

  • Di Rupo Ier veut nous faire payer la crise des banquiers et des spéculateurs…

    Dégageons l’austérité par la grève !

    Voici la dépêche régionale des sections bruxelloises du PSL/LSP. Il y est surtout question de la nécessaire résistance contre ce gouvernement d’austérité, avec un rendez-vous pour un meeting début février avec des syndicalistes combatifs dans le quartier de Saint-Gilles.

    Di Rupo 1er déclenche une avalanche d’austérité…

    Après 530 jours de crise institutionnelle, la Belgique a un gouvernement avec Elio Di Rupo (PS) comme 1er ministre. Ce gouvernement n’aura pas tardé à démontrer sa vraie nature : celui d’un gouvernement qui veut faire payer la crise aux 99% et sauvegarder les profits records des 1% de la population, c’est-à-dire des banquiers et des patrons qui spéculent et jouent avec nos vies et notre avenir.

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    Préparons la grève générale du 30 janvier pour stopper l’austérité

    Après la journée de grève des services publics, une grève générale est d’ores et déjà à l’agenda le 30 janvier. Nous avons besoin d’un plan d’action démocratiquement élaboré pour riposter contre l’austérité. Ce 30 janvier ne doit pas rester sans suite ! Des grèves générales de 48h et 72h doivent être programmées dans les mois qui suivent s’il n’y a pas de changement, comme Nico Cué des Métallos FGTB l’a récemment proposé.

    C’est bien une avalanche d’austérité qui nous attend, d’une ampleur jamais vue en Belgique. Les mêmes coupes budgétaires et attaques antisociales chères aux marchés financiers, au FMI et à la Banque Centrale Européenne qui ont réduit de moitié les salaires et les allocations des familles Grecques, Portugaises et Irlandaises. Au final, ce sont des millions de jeunes, travailleurs, chômeurs, retraités qui se retrouvent jetés dans la pauvreté.

    … et replonge le pays dans la récession

    Après avoir sauvé les banques, ils veulent nous faire payer la note. Le budget 2012 consiste à aller chercher 11,3 milliards € dans nos poches. Selon les patrons et leurs politiciens, il n’y a pas d’autre choix. Pourtant, ce gouvernement qui veut briser notre pouvoir d’achat va aggraver la récession.

    Selon la banque nationale, 1 à 2 milliards € d’assainissements supplémentaires seront encore nécessaires en mars pour l’année 2012. Chaque année, un nouveau budget d’austérité plus dur nous attend provoquant une spirale austérité-récession comme on l’a déjà vu ailleurs en Europe. Tout le monde est aujourd’hui d’accord pour dire que les cures d’austérité ne fonctionnent pas. Mais les capitalistes n’ont aucune solution à la crise de leur système.

    Réforme des pensions: travailler plus pour gagner moins ?

    Lors de la grève des services publics du 22 décembre, les pompiers bruxellois manifestent à coup de lance incendie devant le cabinet de Van Quickenborne.

    La réforme des pensions signifie pour eux une perte de 200 à 700€ brut/mois et travailler jusqu’à minimum 62 ans au lieu de 60 ans.


    Lors de son action devant le siège du PS, la CNE a souligné que de nombreux membres CSC ont voté pour le PS, en espérant voter pour un parti de gauche. Les insignes PS à l’entrée ont été remplacés par des lettres bleues et une grande banderole bleue a été fixé à la façade. Des affichettes annonçaient ‘‘je Lutte des Classes’’, une allusion à la doctrine officielle que le PS a depuis longtemps oubliée, et “Le capital s’enfonce, mais pas nous’’.

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    Ce gouvernement semble bien décidé à détricoter le reste de nos acquis. Le ministre Van Quickenborne l’a illustré en s’attaquant d’emblée à la réforme des pensions. Derrière lui se trouve toute l’équipe gouvernementale et un patronat bien satisfait.

    Ils veulent nous faire travailler plus pour gagner moins:

    • En maintenant les aînés plus longtemps au travail, alors que le chômage des jeunes à Bruxelles atteint déjà le taux record de 33% !
    • En rabotant les pensions, alors que les pensions en Belgique sont déjà parmi les plus basses en Europe !

    Importer le modèle des travailleurs pauvres allemands ?

    Di Rupo 1e s’inspire du modèle allemand en voulant exclure les chômeurs et leur voler leurs allocations, pour faire accepter n’importe quel emploi et construire un large secteur à bas salaire. De cette manière, 20% des travailleurs en Allemagne sont pauvres et sont confrontés au “mini-Jobs” à moins de 400€ par mois sans assurances maladie et de travail et aux “jobs à 1€ l’heure”. Ce large secteur précaire est utilisé par les patrons pour miner l’ensemble des salaires.

    Pas d’autre choix?

    Les syndicats proposent à juste titre de s’attaquer sévèrement à la fraude fiscale (près de 30 milliards d’€/an) et d’abolir les intérêts notionnels et autres cadeaux fiscaux aux patrons. Ces cadeaux représentent plus de 10 milliards d’€ par an qui minent les revenus de la sécurité sociale et pousse le gouvernement à aller chercher l’argent dans nos pensions, nos allocations et nos services publics.

    Mais que faire si les investisseurs mettent les voiles pour aller dans des endroits plus rentables? L’exemple d’ArcelorMittal montre que ne payer quasi pas d’impôts grâce aux cadeaux fiscaux n’empêche pas la suppression d’un millier d’emplois directs. Pour les sauver, les syndicats défendent la nationalisation de la sidérurgie. Pourquoi ne pas occuper l’entreprise pour que la collectivité la reprenne, sans indemniser les grands actionnaires, pour la gérer nous-même, sous contrôle des travailleurs ?

    Plutôt que de sauver Dexia sur le dos du public, il faut placer les banques et les secteurs clés de l’économie dans les mains de la collectivité. De la sorte, les moyens et les richesses que nous produisons pourraient être orientés vers les besoins de la société, et non vers les profits d’une minorité. C’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique.


    Rencontre avec des syndicalistes combatifs

    Mercredi 8 février 19h – Café « Dillens » – Place Julien Dillens, 1060 Saint-Gilles (à 5 min. du parvis)

    *Avec des syndicalistes de la SNCB qui luttent contre la libéralisation du rail Les cheminots en tête, les travailleurs des services publics ont été les premiers à passer à l’action contre la réforme des pensions. Le système de pension des services publics est le seul qui protégeait encore nos retraités de la pauvreté. De plus, le gouvernement veut diminuer de 10% le budget de la SNCB d’ici 2013 : nouvelles suppressions de trains, augmentation des tarifs, démolition du statut des travailleurs,… Le PSL défend des services publics de qualité et accessibles à tous !

    *Avec des syndicalistes des hôpitaux bruxellois qui s’opposent à la commercialisation des soins Déjà confronté a un manque de personnel endémique et à l’absence de nominations, le gouvernement veut en plus assainir pour 2,3 milliards d’€ dans le secteur. Inévitablement, l’accès aux soins va diminuer (du fait d’une augmentation des coûts) et les conditions de travail déjà particulièrement pénibles vont encore plus se détériorer. Le PSL défend un service public national de santé qui met fin au règne du profit des entreprises pharmaceutiques !

    *Avec Anja Deschoemacker, habitante de Saint-Gilles et porte-parole du PSL. Elle était tête de liste Front des Gauches à Bruxelles-Hal-Vilvorde lors des élections de 2010. Elle abordera le besoin pour les syndicats de casser leurs liens avec les partis traditionnels et la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs.


    Vous voulez aider à diffuser les tracts du PSL/LSP ? Vous voulez devenir membre du PSL/LSP? N’hésitez pas à nous contacter au n°02/345.61.81, ou en écrivant à BP 131, 1080 Molenbeek-Saint-Jean, ou par mail à l’adresse : psl-lsp-bxl@hotmail.com.

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    Il vous est également possible de prendre un abonnement à notre mensuel, “Lutte Socialiste“, pour 20€/an ou pour 2€/mois par ordre permanent bancaire.

  • [INTERVIEW] Violences policières à Matonge

    Voici une interview d’Eduardo, étudiant en comptabilité d’origine Cabindaise et militant du PSL et d’EGA à Bruxelles, qui a été violement attaqué par la police sur son lieu de stage en marge des manifestations à Matonge suite au résultat frauduleux des élections au Congo.

    Tu as été victime de violence policière en marge des manifestations à Matonge de mardi dernier ? Que c’est il passé ?

    Eduardo: Le mardi 6 décembre, vers 15h30, j’ai entendu des bruits assez violents venant de la galerie de la Porte de Namur, où j’effectue mon stage en comptabilité au théâtre Molière – Muziek Public comme étudiant. Je suis descendu, voir ce qui se passait. Au moment où j’ai entrouvert la porte, des policiers m’ont violement attrapé, m’accusant d’être un “fouteur de merde”. J’ai répondu pacifiquement que j’étais sur mon lieu de stage et pas en train de participer à la manifestation. Plutôt dans la journée, des manifestants se rassemblaient pacifiquement dans le quartier contre la fraude électorale au Congo par la clique de Kabila malgré le refus de la Commune d’Ixelles d’autoriser la manifestation.

    J’ai alors reçu un premier coup de matraque et je me suis réfugié dans le théâtre, où ils m’ont poursuivit jusqu’à la loge technique. Devant mes collègues, il m’on attrapé et passé à tabac pendant de nombreuses minutes. J’ai été roué de coups de matraque et de coup de pieds par plusieurs policiers. Ils ont également lancé leurs deux chiens sur moi, qui m’ont mordu abondement aux jambes. Mes collègues et ma maitresse de stage ont été bousculés afin d’être maintenus à l’écart. Ils essayaient de raisonner la police expliquant que je n’étais pas un manifestant mais que je travaillais là. Ce qui ne les a pas empêché de continuer à me rouer de coups au niveau de la poitrine, des côtes, du dos… Heureusement je protégeais la tête avec mes bras.

    Et ensuite tu as été embarqué par la police?

    Oui. Ils m’ont emmené avec de nombreux manifestants à la caserne de police d’Etterbeek. Là, j’ai été tenu en détention pendant 12h. J’ai demandé à pouvoir voir un médecin vu mes nombreuses blessures, dont des plaies ouvertes suite aux morsures de chiens, mais cela m’a été refusé. J’ai été mis en cellule avec une vingtaine d’autres personnes. Beaucoup d’autres arrêtés ont également subit des violences. La plupart étaient d’origine africaine de tous âges, apparemment, ils arrêtaient chaque personne se trouvant dans le quartier en fonction de la couleur de leur peau.

    Il y avait également deux jeunes d’origine belge dans ma cellule. Ils m’ont raconté qu’ils ont été traités de “cons car ils étaient blancs et qu’ils soutenaient les africains” par un policier. Ils avaient reçu des coups et ont été arrêtés. Face aux maltraitances, nous avons fait savoir notre mécontentement aux policiers. Ils nous ont répondu en lançant des sprays lacrymogènes dans la cellule, ce qui nous fait suffoquer et nous a brûlé les yeux et la peau. Les effets ont duré près de deux heures.

    Qu’en est-il de la plainte collective avec tes collègues au Comité P ?

    Deux de mes collègues ont déjà porté plainte au service interne de police le même jour, vu la gravité de la violence avec laquelle les policiers mon frappé. Moi, j’ai porté plainte pour les dommages que j’ai subis par pure violence gratuite. A ce jour, je ne suis toujours pas remis du choc. J’effectue toujours mon stage à cet endroit, où j’ai été victime des forces de l’ordre. L’idée de devoir croiser mes agresseurs m’effraye, d’autant plus qu’ils sont très présents ces derniers temps vu les fréquentes manifestations. C’est douloureux pour moi sur le plan psychologique.

    Mais je porte surtout plainte pour que te telles violences ne se reproduisent pas et ne puisse pas rester impunies. On a encore vu dans les médias, la violence qu’a subit Niki, la jeune Indignée grecque quelques jours avant la manifestation du 15 octobre dernier à Bruxelles, à laquelle ont participé près de 10.000 personnes. Ce ne sont pas des incidents isolés, mais une violence gratuite fréquemment utilisée par la police contre ceux qui résistent ou contre les jeunes de nos quartiers, pour délit de sale gueule.

    J’ai moi-même participé aux manifestations des Indignés à Bruxelles ainsi qu’aux actions des syndicats, car je suis persuadé que nous devons lutter contre le système capitaliste, qui ne profite qu’aux banquiers et aux patrons, pas à la majorité de la population. Partout, la répression est de plus en plus dure, contre les révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ou encore contre les travailleurs et les jeunes en Europe qui manifestent contre l’austérité.

    Que penses-tu de ces manifestations à Matonge ?

    Je connais beaucoup de gens dans le quartier qui ont été manifesté. La plupart sont pacifiques mais, malheureusement, comme souvent, il y en a quelques uns qui sont venus juste pour casser. Mais la politique de la commune d’Ixelles d’interdire les rassemblements a créé un climat de tension. Les actes de vandalisme ont été une occasion idéale pour la police afin de réprimer violement les actions et de s’en prendre à toute une communauté minoritaire en la criminalisant.

    Je trouve que les manifestants ont raison de protester contre les fraudes électorales manifestes lors des élections au Congo. Cela ne veut absolument pas dire pour autant que j’ai la moindre confiance envers des figures du type de Tshisékedi, qui est aussi un pantin des puissances impérialistes comme Kabila ; et un ex-ministre de Mobutu. Mais ce qui anime surtout le sentiment des Congolais à Bruxelles ce n’est pas un soutien à Tshisékedi, c’est le sentiment que Kabila doit dégager. Pour moi, ce n’est que l’action indépendante des masses des travailleurs et de pauvres en Afrique qui est capable de mettre fin à la domination des pays impérialistes sur ce continent.

  • Une semaine d’émeutes à Matonge ?

    La semaine dernière, le quartier de Matonge à Bruxelles a été à la une des médias, suite aux échauffourées entre des manifestants congolais et la police. Avec ce court article, nous voulons commenter les évènements survenus la semaine dernière dans ce quartier ou plusieurs membres du PSL habitent. Nous joignons à cet article un témoignage vidéo d’un jeune angolais qui a subit la violence policière sur son lieu de travail.

    Par Karim (Bruxelles)

    Nous venons de publier récemment un article de fond sur la situation au Congo et les tensions autour des dernières élections. Nous vous invitons d’ailleurs à le lire pour plus d’informations et une analyse plus poussée.

    Le lundi 5 décembre, les Congolais de Bruxelles, ainsi que leurs organisations, ont mobilisé pour une action de protestation contre la politique du gouvernement Kabila et contre les fraudes électorales. Bien qu’interdite dès la première minute, les manifestants ont désiré, à juste titre, maintenir leur action pacifique à la Porte de Namur. Il est à noter qu’à aucun moment les autorités n’ont daigné donner la possibilité à la communauté congolaise de s’exprimer dans la rue en proposant un trajet de manifestation ou un lieu de rassemblement. C’est interdit qu’on leur dit, point barre ! Et tant pis pour le droit démocratique à exprimer son opinion…

    En quelques minutes, un dispositif policier gigantesque a fait son apparition dans les rues d’Ixelles. La répression fut très brutale envers des hommes, femmes et enfants congolais venus s’exprimer face à une situation sociale, économique et politique catastrophique dans leur pays et que le contexte électoral a remis à l’avant plan.

    Nous n’écrivons pas cet article pour nier les incidents en marge de la manifestation, loin de là. En effet, les charges et la violence policière à répétition au cours de cette soirée du 5 décembre ont donné le prétexte à quelques bandes pour s’adonner à la casse dans les ruelles avoisinantes. Nous condamnons bien évidemment fermement ces incidents, comme l’a fait la majorité de la communauté congolaise d’ailleurs, sans que l’on lui laisse pour autant l’opportunité de s’exprimer dans les médias traditionnels.

    La violence de la campagne électorale au Congo (avec près de 30 morts), conjuguée à une interdiction totale de s’exprimmer ouvertement, ainsi qu’aux propos déplacés de certains politiciens belges, a accentué les tensions dans le quartier tout au long de la semaine.

    Cette situation de répression brutale a continué du lundi au vendredi, avec une interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes dans les rues de Matonge. Un de nos membre a été pris à partie et frappé violemment par la Police (voir la vidéo ci-dessous). Il en est ainsi pour de nombreux habitants du quartier qui ne faisaient que rentrer chez eux.

    Le colocataire d’un de nos membres en a vécu la triste expérience, finissant avec deux beau coups de matraque sur la jambe alors qu’il rentrait chez lui. Nous avons été témoins de nombreuses de ces bavures, comme ce jeune homme arrêté parce qu’il regardait ce qui se passait, assis sur le pas de sa porte. Son grand frère, entendant les cris dans la rue, ouvre la fenêtre et interpelle la police pour lui mentionner qu’il habite ici. Les agents ne trouvent rien de mieux à faire que de monter dans l’appartemement et d’en sortir les 3 autres habitants pour les arrêter! Nous avons la triste impression que l’attitude de la police était délibérémment violente, avec pour objectif de criminaliser la communauté toute entière, comme les médias s’en sont d’ailleurs bien vite chargés.

    Il est d’ailleurs intéressant de remarquer, pour illustrer cet avis, que le seul jour où aucun incident n’a été à déplorer fut ce samedi 10 décembre, après une manifestation finalement tolérée.

    Il aura fallu donc plus d’une semaine pour que les autorités et ses forces de l’ordre ne donnent la possibilité à toute une communauté de pouvoir s’exprimer librement en face de l’ambassade du Congo par rapport à une situation insuportable pour la population congolaise dans son ensemble. Est ce bien normal?

    Un jeune Angolais travaillant dans un théâtre de la région de Porte de Namur, Bruxelles, se fait agresser au sein même de son lieu de travail par des policiers et des chiens. Une bavure policière qui fait l’objet d’une plainte déposée au parquet.

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