Category: Bruxelles

  • Des colleurs du PSL agressés par une députée ECOLO à Ixelles.

    A Ixelles, les différentes listes qui se présentent aux élections doivent déposer leur matériel électoral (à savoir les têtes souriantes de politiciens et carriéristes de profession sur fond rouge,vert,bleu ou orange) pour que la commune les fasse afficher par ses ouvriers.Tout en étant assez sceptique par rapport à cette mesure, les membres du Parti Socialiste de Lutte ont déposé leurs affiches dans la commune afin qu’elles soient collées sur les panneaux prévus à cette fin.

    A notre grand embarras, nos militants se sont progressivement aperçus que la commune refusait systématiquement de coller nos affiches en réservant la quasi totalité de l’espace disponible aux visages sympathiques des têtes de liste des quatre grands partis.

    Il est difficile de ne pas voir dans ce refus systématique de nous accorder une tribune une forme particulièrement odieuse de boycottage. Bien entendu, nos militants ne sont pas dupes. Ils savent très bien que les partis traditionnels n’ont aucun intérêt à laissez la parole à de véritables militants capables de dénoncer leur responsabilité dans la crise économique qui touche durement des milliers de travailleurs et leur famille en Belgique.

    Afin de protester contre la politique d’affichage des communes, une trentaine de membres du cartel PC-PSL-LCR-PH s’étaient par ailleurs réunis hier à la place Fernand Cocq , afin d’interpeller les conseillers communaux sur cette situation particulièrement fâcheuse. Il est inutile de dire que la commune a refusé d’accueillir les militants de gauche qui discutaient à l’extérieur avec les passants. Quelle a été notre surprise lorsque nous nous sommes apercus que les partis traditionnels non seulemnt refusaient systématiquement de nous accorder un minimun de visibilité mais de plus, s’employaient à systématiquement arracher nos affiches.

    Alors qu’ils étaient en train de coller leurs affiches à l’emplacement prévu à cet effet, les militants du PSL ont été pris à partie par une jeune femme qui s’est présentée comme députée Ecolo. La femme en question qui siège au parlement de Bruxelles Capitale en tant que mandataire Ecolo, s’est adressée aux membres du PSL avec une certaine agressivité dédaigneuse.

    Elle a menacé à plusieurs reprises de faire appel aux forces de l’ordre si les affiches n’étaient pas arrachées sur le champs. Les militants du PSL ont bien entendu commencé par ignorer les protestations hystériques de la députée et ont posé en souriant pour la photo qui constitue la preuve du crime que les militants du PSL ont commis dans le territoire des Écologistes. Lorsqu’ils ont demandé à la deputée en rage qui était censé coller leurs affiches vu que la commune ne s’en chargeait pas, l’élue a rétorqué qu’il fallait déposer une plainte au conseil communal. Il nous semblait clair que la commune n’allait pas accepter une quelconque plainte émanant d’une formation «non conventionnelle».

    C’est alors que la députée ECOLO n’a pas voulu entendre de raison et s’est jetée sur nos affiches de façon hystérique avec la ferme intention de les arracher de ses propres mains.

    Bien entendu il n’a pas été question pour les militants du PSL de céder au Diktat d’Ecolo. Dans un premier temps, ils ont vécu l’évènement avec humour. Puis, en voyant la politicienne de profession, rouge de rage dans son manteau vert, proférer des propos injurieux et exprimant son dégoût pour les listes à sa gauche, les deux militants PSL ont préféré la laisser seule avec sa haine de la gauche et du militantisme. Inutiles ont été nos appels au calme, inutiles encore nos tentatives de discuter. La députée ECOLO n’a voulu entendre aucune raison et a préféré quitter les lieux en brandissant un doigt accusateur et menaçant contre les deux membres du PSL.

    A la lumière de ce triste évènement, peut-être ne serait-il pas illégitime de s’interroger sur une possible attaque contre nos droits démocratiques qui pourraient découler d’une victoire électorale de ce parti traditionnel…

    A travers le comportement loin d’être exemplaire d’une de ses députées, ECOLO semble en effet prêt à assurer les tâches de surveillance et de patrouillement qui incombent à la police fédérale. Jusqu’où vont-ils aller dans leur processus de droitisation ?

    Vont-ils interdire aux militants de gauche de distribuer leurs tracts électoraux, vont-ils (comme c’est déjà le cas à Ixelles) empêcher les membres des partis de gauche de tenir une petite table d’information dans un marché sur une place publique ?


    Depuis la publication de cet article, nous avons eu échos de quelques réactions suscitées par l’utilisation du terme "hystérique" dans le texte. Il n’a jamais été dans l’intention de l’auteur de faire quoi que ce soit comme remarque sexiste, ce terme lui semblait tout simplement le plus approprié au vu de la situation. Pour plus d’informations sur l’importance que nous consacrons à la lutte antisexiste et pour les droits des femmes, nous conseillons de consulter la rubrique "femmes" de ce site.


    • Le socialisme, réponse aux crises environnementale et économique Une critique d’ECOLO
  • Meeting réussi pour la liste PC-PSL-LCR-PH à Bruxelles

    Le vendredi 8 mai, à l’espace Marx, s’est tenu le meeting de la liste unitaire PC-PSL-LCR-PH (Parti Communiste, Parti Socialiste de Lutte, Ligue Communiste Révolutionnaire, Parti Humaniste). Les quatre candidats des différentes formations se sont exprimés devant une salle attentive et motivée d’une centaine de personnes.

    Photos par Pavel Pavelic.

    Roland Nyns, pour le PC, a approché la question de la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires ainsi que la nationalisation des secteurs-clés de l’économie en tant que seules mesures capables de drastiquement réduire le chômage.

    Ensuite, c’est Karim Brikci, pour le PSL, qui est intervenu sur la dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux publics et, plus généralement, sur la nécessité de lutter pour des services publics gratuits et de qualité, financés par la nationalisation du secteur bancaire. La nécessité d’une nouvelle formation politique à gauche du PS et d’Ecolo qui défende résolument les intérêts des travailleurs et de leurs familles a aussi été discutée, ainsi que l’importance de lutter collectivement via la défense d’un plan d’action dans les syndicats.

    Céline Caudron a quant à elle soulevé l’importance de la lutte contre les discriminations telles que le sexisme et le racisme, de même que sur l’importance de débloquer massivement de l’argent pour construire des logements sociaux abordables et corrects ; elle a aussi parlé du rôle parasitaire des institutions européennes à Bruxelles qui jouissent d’importantes remises fiscales.

    Gilles Smedts, du PH, a insisté sur l’aspect antimilitariste de notre liste, via les revendications du retrait des troupes belges d’Afghanistan, de la sortie de la Belgique de l’OTAN et de l’expulsion du siège de l’OTAN de la région bruxelloise.

    Les interventions des camarades de la salle ont mis en avant l’importance de ce rapprochement en vue des élections, mais également de la nécessité de continuer après les élections avec des campagnes concrètes et en étant présents dans toutes les luttes qui se développeront dans le futur. Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

  • Elections régionales bruxelloises de 2009

    Elections régionales bruxelloises de 2009

    Le Parti Communiste (PC), le Parti Socialiste de Lutte (PSL), la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) et le Parti Humaniste (PH) présentent ensemble une liste aux élections régionales bruxelloises afin de défendre un plan d’urgence sociale contre la crise capitaliste, de développer les luttes sociales et de les traduire sur le terrain politique.

    Tract commun PC-PSL-LCR-PH

    Nous vivons la crise la plus brutale que le monde ait connue depuis les années 30. Les trente années de politiques néo-libérales poursuivies par les gouvernements successifs des MR, PS, CDH et Ecolo ont démantelé les services publics et la sécurité sociale, aggravé le réchauffement climatique et plongé dans la précarité une partie croissante de la population. Face à la crise économique, des mesures d’austérité encore plus dures se préparent alors qu’un travailleur sur cinq est déjà sans emploi à Bruxelles.

    Les partis traditionnels ont choisi de faire payer à la majorité de la population l’avidité et la soif de profit des grosses entreprises et des banques. Après le scrutin de juin, de nouvelles attaques importantes sont d’ores et déjà annoncées contre nos conditions de vie et nos droits sociaux. Des luttes de grande d’ampleur avec des journées de manifestation et de grève seront nécessaires pour les empêcher de nous faire payer leur crise.

    1/ lutte pour l’emploi contre le chômage et la précarité

    Les entreprises qui procèdent à des licenciements collectifs doivent être nationalisées afin de sauver les emplois et d’organiser la production selon les besoins de la population et non en fonction des profits d’une poignée de grands actionnaires. Combattons le chômage en redistribuant le travail par une réduction du temps de travail à 32h par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Exigeons un salaire minimum de 1.500 euros net par mois et une stricte égalité salariale entre femmes et hommes.

    2/ défense et renforcement des services publics

    Les pouvoirs publics doivent reprendre en main les banques, l’énergie, les communications, la distribution d’eau. Il faut maintenir tous les bureaux de poste, arrêter de commercialiser les soins de santé et réinvestir massivement dans l’enseignement. Les logements sociaux doivent faire l’objet d’un vaste programme de construction et de rénovation ; il faut réquisitionner les logements vides et bloquer les loyers. Les services publics doivent jouer un rôle important contre le réchauffement climatique à travers une politique de transports publics efficaces et gratuits, un réaménagement du transport des marchandises moins polluant et un programme d’investissement dans l’isolation des immeubles.

    3/ Pour l’unité des travailleur(se)s, contre le racisme et les discriminations

    Le capitalisme génère la pauvreté, la violence et renforce le sentiment d’insécurité dont profite l’extrême- droite pour désigner des boucs-émissaires : les immigrés, les Wallons, les Flamands, les femmes, les jeunes. Nous luttons contre toutes les formes de discriminations et de violence. En ce sens, nous voulons la régularisation immédiate des sans-papiers. Les femmes sont particulièrement victimes de la violence et il est urgent d’attribuer des moyens suffisants aux services d’aides pour les défendre efficacement.

    4/ contre le militarisme et l’impérialisme

    Le capitalisme engendre l’insécurité, la guerre et la terreur. La crise accroît les rivalités entre les grandes puissances pour le partage du monde et pour l’accès aux matières premières et aux ressources énergétiques. La Belgique doit quitter l’OTAN, arrêter la construction à Evere d’un nouveau site de cette organisation, et réaffecter son personnel dans des services publics utiles. Exigeons le retrait des troupes belges des opérations militaires à l’étranger. Refusons la livraison de matériel militaire à l’état d’Israël qui vient de mener une guerre coloniale contre le peuple palestinien.

    5/ c’est aux capitalistes de payer !

    Les moyens ne manquent pas pour financer ce programme. Nous devons taxer les grosses fortunes et plus lourdement les profits des grandes entreprises. Il faut abolir les intérêts notionnels, les exonérations de charges sociales et exiger des entreprises qui licencient ou délocalisent qu’elles remboursent les aides publiques. Il faut supprimer les privilèges fiscaux dont jouissent les institutions européennes et utiliser cet argent pour financer les infrastructures régionales.



    Nos candidat/es s’engagent pleinement dans les luttes sociales et refusent toute participation à une coalition avec les partis de gouvernement partisans du capitalisme. Ils et elles s’engagent également à reverser aux caisses de lutte le surplus des indemnités parlementaires qui dépassent le salaire moyen des travailleur/euses en Belgique.

    Meeting de la liste unitaire PC-PSL-LCR-PH

    "C’est aux capitalistes de payer leur crise!"

    Vendredi 8 mai à 19h30 à l’Espace Marx

    Rue Rouppe, 4 1000 Bruxelles


    Parti Communiste

    PC, 4 rue Rouppe, 1000 Bruxelles – 0478/82.20.84 – bruxelles@particommuniste.be – www.particommuniste.be

    Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij

    PSL/LSP, BP 131, 1080 Molenbeek Sainctelette – 02/345.61.81 – info@socialisme.be – www.socialisme.be

    Ligue Communiste Revolutionnaire

    LCR, 20 rue Plantin, 1070 Bruxelles – 0476/90.09.97 – info@lcr-lagauche.be – www.lcr-lagauche.be

    Parti Humaniste

    PH, Rue de pavie, 75, 1000 Bruxelles – 02/427.71.43 – ph_ph_belgium@yahoo.fr – www.partihumaniste.be

  • Une liste unitaire à Bruxelles ! Aux régionales, votez-y PC-PSL-LCR-PH!

    Le vendredi 27 mars 2009, une Assemblée Générale des militants bruxellois du Parti Communiste, du Parti Socialiste de Lutte, de la Ligue Communiste Révolutionnaire et du Parti Humaniste a donné le véritable coup d’envoi à un cartel électoral pour les élections régionales à Bruxelles. Les militants, réunis à Molenbeek, ont clôturé plusieurs semaines de discussions entre les quatre organisations en confirmant la liste unitaire et le lancement d’une campagne commune pleine d’opportunités.

    Par Nico (Bruxelles)

    Il faut souligner l’avancée que représente ce cartel. Dès l’année dernière, des discussions entre différentes organisations à la gauche d’Ecolo et du PS ont commencé en vue de la formation de tels cartels pour les élections européennes et régionales. Le PTB n’y a pas répondu favorablement. Du côté francophone, le PSL et la LCR ont conclu un accord pour une liste commune anticapitaliste (la liste LCR-PSL). Les discussions sont naturellement descendues dans les différentes régions et, à Bruxelles, elles ont abouti à un accord pour une liste unitaire.

    Ce cartel illustre que malgré les différences et les rivalités à gauche, l’unité peut se mettre en place tout en respectant les programmes de chacun. Les discussions à Bruxelles entre les quatre organisations ont permis de mettre en place une série de revendications communes où chacun peut se retrouver. La campagne doit aussi laisser à chaque organisations la liberté de développer à côté du matériel commun son matériel propre. Voilà en quelques lignes comment il est possible de dépasser concrètement la division. L’AG du 27 mars a montré l’enthousiasme existant chez les militants pour une telle initiative.

    Les revendications communes concernent la lutte pour l’emploi, contre le chômage et la précarité ; la défense et le renforcement des services publics (logements; transports publics; nationalisation du secteur bancaire et de ceux de l’énergie, des télécoms et de l’eau; gratuité des soins de santé) ; l’unité des travailleurs, la lutte contre le racisme et les discriminations ; contre le militarisme et l’impérialisme ; et enfin le fait d’aller chercher l’argent là où il est, chez les grandes fortunes et les grandes entreprises. Comme le soulevait la tête de liste Roland Nyns (du PC) lors de cette AG : «Nous devons faire des élections une tribune pour faire connaître nos revendications au sujet de la région Bruxelloise et au-delà, pour les changements fondamentaux de la société en faveur des classes laborieuses.»

    Pour le PSL, il est clair que depuis des décennies, les outils politiques traditionnels des travailleurs ont jetés par-dessus bord toutes revendications ou toutes luttes un peu trop radicales pour se plier devant la logique néolibérale dans leurs diverses participations gouvernementales.

    La lutte contre le Pacte des Générations a illustré de manière fracassante la politique des directions syndicales et de leurs partenaires politiques. Tout a été fait pour limiter la grève générale et casser la lutte des travailleurs contre la casse de leurs pensions. A l’époque nous mettions encore une fois en avant la nécessité de mettre en place un Nouveau Parti des Travailleurs qui puisse se construire dans les luttes syndicales et qui soit capable d’organiser les nombreux travailleurs en lutte largués par les partis traditionnels. Cette liste unitaire ne remplace pas la nécessité de construire un tel parti large, mais est un pas en avant pour populariser cette discussion.

    Aujourd’hui encore, nous voyons que les luttes prennent place mais encore de manière trop isolées, usine par usine, secteur par secteur. Les directions syndicales encore une fois freinent les initiatives et les attentes des travailleurs dans cette crise qui jettent chaque jour de plus en plus de travailleurs au chômage. Le PSL milite pour une Marche Nationale pour l’Emploi comme premier pas vers une lutte générale, tous ensemble, pour défendre les acquis et les conditions de vie de la grande majorité.

    Avec cette campagne électorale, le PSL veut donc notamment populariser ces deux campagnes, pour un Nouveau Parti des Travailleurs et pour une Marche Nationale pour l’Emploi. La mise en place de ce cartel, de cette unité entre organisations de gauche est un signal fort, une initiative prometteuse pour dynamiser ces deux campagnes, mettre en avant l’unité de tout les travailleurs et ouvrir le débat sur les alternatives au système capitaliste.

  • Emeutes à Schaerbeek et Saint-Josse

    La semaine dernière, les communes de Schaerbeek et de Saint-Josse ont été témoins d’émeutes de la part de quelques centaines de jeunes d’origine turque. Dans la nuit de dimanche à lundi dernier déjà, de premiers heurts avaient été constatés, le café d’un Arménien ayant été saccagé par une dizaine d’individus armés de bâtons et de pierres, alors qu’à l’extérieur se trouvait un cortège d’au moins 300 personnes brandissant drapeaux turcs et étendards des Loups-Gris (formation d’extrême-droite ultranationaliste turque)

    Cédric Gérôme

    Mercredi soir, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Schaerbeek et Saint-Josse ; brandissant des drapeaux turcs, des jeunes lançaient des slogans hostiles au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le feu vert récemment donné par le Parlement turc à une invasion militaire dans le Nord de l’Irak pour aller déloger les militants du PKK, ainsi que l’attaque meurtrière récente par des combattants du PKK contre l’armée turque, qui a tué douze soldats dans le Sud-Est du pays, a servi de toile de fond à ces rassemblements.

    Les droits de la minorité kurde sont allègrement bafoués en Turquie (voir précédent article). Pourtant, les militants du PKK n’ont jamais recherché le soutien des travailleurs turcs dans leur lutte, irrémédiablement acquis, selon eux, au nationalisme turc. Nous condamnons fermement les méthodes (attentats, actions terroristes diverses) pratiquées depuis des années par le PKK, qui ont largement contribué à son propre isolement pami la population turque, et ont pour effet qu’aujourd’hui, une frange significative de celle-ci approuve les autorités et l’armée turques dans leur opération militaire sur le sol irakien. Des organisations réactionnaires comme les Loups-Gris exploitent ces sentiments pour gagner une certaine audience parmi la communauté turque. Les marxistes ont toujours expliqué que les attentats et les actes de terrorisme individuel et de violence aveugle ont tendance à pousser la population dans les bras des réactionnaires et des classes possédantes.

    Cette dernière conclusion est aussi vraie ici que là-bas : saccager des cafés, incendier des voitures et briser les portes de logements sociaux sont des actes qui ne peuvent servir qu’à alimenter les discours racistes, attiser les tensions entre les différentes communautés, et donner du crédit à tous ceux qui revendiquent corps et âme davantage de répression et de policiers dans nos rues. Le gouvernement régional bruxellois, par la bouche de son ministre-président Charles Picqué (PS) a dit regretter ces agissements "qui mettent à mal les efforts visant à assurer une coexistence harmonieuse entre les différentes communautés sur le territoire de la Région de Bruxelles-capitale". De quels efforts parle-t-il ? Tous les rapports récents pointent du doigt une extension fulgurante de la pauvreté dans les communes de la capitale. Dans ces rapports, la commune de Saint-Josse n’est pas en reste : elle figure en effet parmi les entités les plus pauvres de l’ensemble du Royaume, avec un taux de chômage officiel de…40%. Faut-il dès lors s’étonner que la frustration sociale récurrente mène à de telles explosions ?

  • Schaerbeek: Du rififi au PS

    L’opportunisme peut payer électoralement, mais il peut aussi se payer cher. Le PS de Schaerbeek est passé de 11% à plus de 25% le 8 octobre dernier. Laurette Onkelinx se voyait déjà bourgmestre en vertu d’un accord pré-électoral entre le PS, Ecolo et le CDH.

    Mais Ecolo lui a fait faux bond en s’alliant avec le MR. Isabelle Durant a justifié l’attitude d’Ecolo par le fait qu’une majorité de type olivier était trop courte (1 siège) et que certains élus PS n’étaient pas fiables. Elle visait Murat Denizli, lié à l’extrême-droite turque, qui a finalement renoncé à son mandat.

    Les déboires du PS ne devaient pourtant pas en rester là. Peu de temps après en effet, une élue communale PS, Sfia Bouarfa, a accusé certains de ses colistiers de fouler aux pieds les valeurs socialistes, certains candidats d’origine marocaine n’étant pas assez laïques à son goût.

    Elle regrettait aussi que, sur les 13 élus PS, seuls 4 sont des « socialistes traditionnels ». Comment en aurait-il pu être autrement avec une liste truffée de candidats sélectionnés uniquement pour leur capacité à faire des voix dans leur communauté ?

    Cet incident illustre à quel point le PS s’est coupé de sa base ouvrière pour lui substituer une base « populaire » moins contraignante qui lui permet de mener plus aisément sa politique néolibérale.

  • Lutte pour des logements abordables et de qualité à Bruxelles

    A Bruxelles, une campagne pour des logements abordables et de qualité a dû affronter la secte des scientologues. Des sans-abris, sans-papiers et activistes ont occupé durant des semaines un bâtiment vide chaussée de Waterloo, propriété de l’Eglise de Scientologie, qui est allée en justice pour faire expulser les occupants.

    D’autres provocations avaient précédé, notamment quand une centaine de "volontaires" de cette secte est venue de partout en Europe un jour à 5h du matin pour commencer des travaux (sans aucun plan de construction).

    La secte a aussi essayé de diviser les occupants en offrant à quelques-uns un nouveau logement.

    Pendant l’audience à la Justice de Paix, les occupants ont été présentés comme des vandales et même des terroristes ! Ils ne luttent toutefois que pour obtenir le droit au logement. Les occupants on dû quitter le bâtiment. Ils cherchent actuellement un bâtiment vide de l’Etat à occuper.

  • Tremblement de terre en Asie du Sud : les méandres bureaucratiques des autorités de la ville de Bruxelles nous font perdre inutilement un temps précieux

    Cela fait maintenant 9 jours que le tremblement de terre en Asie a eu lieu. Des régions entières ont été complètement dévastées, des villages entiers rayés de la carte. Les chiffres officiels recensant le nombre de victimes -qui approchent déjà les 50.000- sont probablement à revoir nettement à la hausse, du fait que nombre de régions isolées n’ont même pas encore été atteintes par les secours.

    Aucun plan n’a été mis sur pied pour prévenir cette catastrophe, et l’aide apportée par les gouvernements capitalistes de l’Occident ne sont que des cacahuètes face à l’ampleur de la catastrophe et par rapport aux sommes astronomiques qu’ils sont capables de libérer pour leurs projets impérialistes tels que l’occupation de l’Irak. 2,5 millions de personnes se retrouvent sans abri, et des milliers de personnes sont menacés de mort à cause du froid, du manque de nourriture, d’eau et de médicaments. Certains disent qu’au Cachemire, c’est une génération entière qui a disparu sous les décombres. Même les Nations Unies avertissent que si des biens d’aide n’arrivent pas sur place urgemment, nous allons vers une catastrophe d’une ampleur inimaginable.

    Ceux qui ont eu la chance d’échapper au désastre mènent à présent une lutte pour leur survie. L’occupation militaire et la corruption des autorités locales font peser d’autant plus de craintes sur l’efficacité et la transparence de l’aide officielle. L’exemple du Tsunami démontre bien que si l’on connaît souvent le lieu de départ de telles aides, on n’en connaît que rarement le lieu d’arrivée…

    Face à cette catastrophe, la communauté cachemirie vivant en Belgique, qui compte pas moins de 600 personnes, se mobilise. Des Cachemiris tentent ainsi depuis lundi dernier de mettre sur pied un centre d’aide d’urgence à Bruxelles. Ils demandent simplement à la commune de Bruxelles l’autorisation de mettre sur pied une cellule de crise afin d’en faire un point d’information pour les Cachemiris et les Pakistanais qui vivent en Belgique et qui, bien souvent, sont sans nouvelle de leurs familles. Cette cellule de crise permettrait en outre de récolter des fonds par une voie sûre. Mais apparemment, les autorités de la ville ont d’autres priorités, et estiment sans doute que la situation n’est pas assez grave que pour daigner considérer notre demande. Cela fait une semaine que nous multiplions les démarches afin d’obtenir cette autorisation, mais à part une belle démonstration de l’extrême lenteur de l’administration et de vagues promesses, nous n’avons rien obtenu.

    Chaque jour qui passe diminue les espoirs de sauver des vies humaines. Pourtant, quand il s’agit de déployer des forces de police pour casser un piquet de grève, on constate que les autorités font preuve d’une toute autre rapidité… Ce lundi matin, nous nous sommes rendus pour la troisième fois à l’Hôtel de ville avec une dizaine de Cachemiris afin d’obtenir satisfaction. On nous a fait comprendre que nous devrions probablement attendre la réunion du collège échevinal de jeudi avant d’avoir une réponse ! Ces prétextes ne tiennent pas la route: en effet, le collège s’était déjà réuni jeudi passé alors que notre demande avait déjà été introduite.

    De plus, la ville d’Anvers a quant à elle déjà délivré une autorisation similaire, dont la demande a été introduite au même moment. L’autorisation de placer provisoirement une tente au centre-ville ne nous semble pourtant pas insurmontable; il est tout bonnement inadmissible qu’il faille une semaine et demie pour que cela puisse se concrétiser. Cela ne nous étonne cependant pas : le bourgmestre et sa clique sont les représentants de partis bourgeois qui n’ont que faire des interêts de la population.

    Nous ne doutons pas que s’ils donnent une réponse favorable à la demande des Cachemiris, ce ne sera que pour soigner leur image. Dans le cas contraire, seule une mobilisation plus large pourra les faire céder. Une fois de plus, nous ne pouvons que constater à quel point le capitalisme aggrave considérablement les conséquences dramatiques d’une telle catastrophe, et ce ici comme là-bas…

  • 1er Mai à Bruxelles. L’an prochain… avec les majorettes?

    La FGTB de Bruxelles a décidé cette année de ne pas organiser de fête de Premier Mai à la place Rouppe. C’était pourtant un rendez-vous annuel important pour toute la gauche à Bruxelles. Dès le début de l’après-midi, une foule d’organisations et d’associations politiques de gauche installaient leur stand, plusieurs milliers de personnes se rassemblaient autour du podium central où se succédaient une multitude de groupes musicaux tandis que les discussions allaient bon train autour des stands.

    Guy Van Sinoy

    Albert Faust, à l’époque président de la FGTB de Bruxelles et secrétaire général du SETCa, avait pris l’initiative en 1995 d’organiser la première fête du Premier Mai. Bernard Lavilliers y avait donné un concert. Cette initiative allait faire école puisque quelques années plus tard la FGTB de Liège décida de faire de même à la Place St-Paul. L’enterrement de cette fête de Premier Mai est un peu comme si on enterrait Albert Faust une seconde fois. Le motif officiel avancé pour annuler la fête est d’ordre financier (180.000 euros). Les communiqués aux journaux avancent que cette somme permettra d’organiser des formations (les syndicats reçoivent pourtant des subsides pour cela) et… d’envoyer des e-mail de solidarité aux travailleurs en lutte dans d’autres pays. Cela fait cher l’e-mail !

    Nous savons de bonne source que les responsables du SETCa bruxellois ont mis leur veto à l’organisation de cette fête en prétextant des difficultés financières. Or l’argent nécessaire à l’organisation de la fête était provisionné sur le plan interprofessionnel. Plus crûment, certains responsables du SETCa ont avancé «qu’ils en avaient marre de voir des tracts de soutien à Albert Faust». En sabordant la fête du Premier Mai, que Faust avait initiée il y a 10 ans, les responsables syndicaux actuels donnent la mesure du gouffre qui sépare le syndicalisme d’épicier du syndicalisme de panache. Car au-delà des gros sous, la fête du Premier Mai avait le mérite de placer la FGTB de Bruxelles au centre de tout ce qui gravite à gauche à Bruxelles. La social-démocratie n’était pas mise à l’écart, mais toutes les forces de gauche avaient droit à faire entendre leur voix.

    Dans les années 80, avant l’instauration de cette fête, après avoir écouté le discours de Philippe Moureaux, un maigre cortège de syndicaliste FGTB défilait, avec les mutuelles socialistes, derrière un groupe de majorettes. L’élimination de Faust a permis au PS de remettre la main sur l’appareil de la FGTB. Reverra-t-on bientôt les majorettes ?

  • Région de Bruxelles-Capitale. Tarification trouble de l’eau potable

    L’Intercommunale bruxelloise des Eaux (IBDE) qui distribue l’eau potable dans l’agglomération bruxelloise a instauré depuis le 1er janvier 2005 un nouveau tarif,appelé «tarif solidaire». Il est tout sauf clair. Plus la consommation annuelle augmente, plus le prix au m3 augmente : 0,80 euro le m3 pour les 15 premiers m3 ; 1,39 euro le m3 pour les 15 suivants; 2,06 euro le m3 pour les 30 suivants et 3,06 euros au-delà. A première vue, cela semble juste : plus on consomme plus on paie, et le tarif progressif incite l’habitant à ne pas gaspiller l’eau.

    Mais les familles nombreuses consomment forcément plus (douches, lessives, vaisselles,…). Paieront-elles le m3 moyen consommé plus cher que le petit consommateur (isolé, couple sans enfants) ? «Non», répond l’IBDE, «nous pondérons cela par le nombre de personnes du ménage, selon le registre national». Oui, mais le registre national ne reflète pas toujours la situation exacte. Un étudiant qui kote à Bruxelles reste souvent domicilié chez ses parents. Comment se fait la pondération quand la composition du ménage change en cours d’année ?

    Mais il y a plus. En principe il y a un compteur par ménage. A Bruxelles il y a peu de maisons individuelles et la plupart des logements sont des immeubles à appartements. Or, la moitié seulement des logements à Bruxelles disposent de leur compteur d’eau individuel. Dans beaucoup d’immeubles, surtout les vieux immeubles des quartiers pauvres, il n’y a qu’un compteur pour tout le bâtiment. En général le propriétaire répartit les consommations d’eau entre locataires.Pour ces logements, la facturation sera encore plus opaque car la population de l’immeuble change souvent.

    Evelyne Huytebroeck, ministre (Ecolo) de la politique de l’Eau dans le gouvernement de la Région Bruxelles-capitale n’avait bien évidemment pas pensé à cela en instaurant la tarification «solidaire». On reconnaît encore bien là la patte des Ecolos: essayer de protéger l’environnement à coup de taxes sans trop se préoccuper de savoir sur qui elles tombent.

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