Category: Bruxelles

  • Bruxelles: Non à l’interdiction et à l’imposition du port du voile

    Ce samedi après midi, un millier de personnes se sont rassemblées à l’appel du Mouvement pour les Droits Fondamentaux (MDF), pour que la liberté de porter le voile reste d’actualité, notamment dans les écoles. Ce droit est en péril à cause de la politique actuelle qui consiste à diviser encore plus les travailleurs sur le thème du racisme et de la discrimination, pour nous faire plus facilement payer la crise. L’interdiction du port du voile est une véritable attaque contre la communauté musulmane et prend en otage les femmes de cette communauté en leur interdisant l’accès aux écoles et aux universités. Une grande majorité de femmes constituait le corps de la manifestation, dont une grande majorité de femmes musulmanes.

    Rapport de Vincent (Bruxelles), photos de Boris

    Des slogans tels que «pas d’obligation, pas d’interdiction» ou encore «l’enseignement gratuit, démocratique et de qualité pour tous» on été criés lors de la manifestation. Ces slogans montrent l’intention de s’intégrer dans une optique d’égalité et de liberté mais aussi de défendre le droit d’accéder à un enseignement de qualité. Ces revendications, nous les portons aussi dans nos campagnes pour les droits des femmes ou pour le refinancement de l’enseignement.

    Dans le passé, nous avons eu un conflit avec le MDF qui avait interdit aux organisations d’être présentes avec leurs drapeaux à l’occxasion du premier rassemblement. Aujourd’hui, nous n’avons eu que des remarques positives concernant notre présence à cette manifestation en tant que parti.

    Avec les jeunes du PSL, nous avons pris contact avec les Jeunes-FGTB et la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) pour organiser une marche des jeunes pour l’emploi et contre le racisme à Bruxelles. Chaque personne qui le souhaite, tant les individus que les organisations, sont les bienvenus dans l’organisation de cette campagne.

  • Insécurité à Bruxelles: “Sans avenir pour la ‘génération perdue’, il n’y aura aucune amélioration”

    Ces dernières semaines, les médias ont décrit Bruxelles comme une zone en guerre et certains quartiers comme des zones de non-droit. Bien que le problème de l’insécurité reste bien réel pour une grande partie des travailleurs et de leur famille, ce tableau ne correspond pas à la réalité quotidienne des Bruxellois. Très certainement pour ceux qui vivent dans les quartiers les plus pauvres de la ville.

    Par Aisha (Bruxelles)

    Bruxelles, ce n’est pas seulement les très riches quartiers européens, c’est aussi de fortes concentrations de pauvreté et de précarité dans le centre-ville. Ce sont les quartiers les plus précarisés qui ont connu des émeutes. Plus d’un quart des habitants de la capitale habite des quartiers où le taux de chômage dépasse la barre des 25%. Des quartiers comme celui de «Maritime» à Molenbeek, plusieurs fois secoué par des affrontements entre jeunes et police, est frappé d’un taux de chômage de 70% parmi les moins de 26 ans!

    Quelle est la réponse du gouvernement face à cette violence? Il renforce l’appareil répressif de l’Etat, met en avant la politique de tolérance zéro, etc. Bref, il s’en prend aux conséquences du problème sans chercher à le résoudre effectivement. S’en prendre aux causes de la montée de cette violence signifie s’attaquer aux problèmes sociaux omniprésents.

    A Bruxelles, 34% des jeunes sont au chômage. Il y existe un vrai problème d’inadéquation entre la formation des jeunes et les offres d’emplois, à 90% dans le secteur des services. En plus des problèmes de qualification et du manque d’emplois, les jeunes travailleurs de ces quartiers, souvent d’origine immigrée, sont confrontés aux discriminations à l’embauche. Le chômage touche les travailleurs de toutes nationalités, mais les personnes issues de l’immigration cumulent les obstacles. Les jeunes de ces quartiers sont donc régulièrement confrontés aux discriminations, au racisme et aux provocations policières. Mais même si les émeutes sont parfois l’expression de la colère générale de la jeunesse de ces quartiers contre cette situation et contre l’absence de toute perspective d’avenir, la forme que prend cette colère a un effet contre-productif vis-à-vis des intérêts des travailleurs dans leur ensemble.

    Les premiers à payer ces actes de violence gratuite sont les autres travailleurs habitant le quartier. De plus, ces évènements sont utilisés pour appliquer une politique encore plus répressive contre l’ensemble des travailleurs. Mais surtout, cette violence gratuite offre une arme au patronat et à ses politiciens pour diviser les travailleurs. Aujourd’hui, il est nécessaire que les organisations de travailleurs interviennent dans cette situation. Pour tous ces jeunes, le manque de réponse issue de la cause des travailleurs laisse le champ libre à la recherche de solutions individuelles.

    Il est essentiel qu’une réponse capable d’unifier les travailleurs soit formulée. Une revendication telle que celle du partage du temps de travail avec les 32 heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires permet d’unir les travailleurs, qu’ils aient ou non du travail et quelque soient leur quartier et leur nationalité.


    «Les problèmes sociaux (chômage, pauvreté, et ainsi de suite) sont considérés comme des problèmes individuels qui doivent être abordés avec une politique plus sévère et répressive. Cela conduit à des mesures politiques simplistes qui s’adressent surtout à la lutte contre les symptômes: les SDF sont chassés des gares et des stations de métro, les jeunes qui brossent leurs cours sont plus sévèrement punis et leurs parents aussi. De cette façon, l’aspect de la société est éliminé du problème, reste l’aspect individuel. Sans avenir pour la ‘génération perdue’, il n’y aura aucune amélioration». (Carte blanche de Nadia Fadil, Sarah Bracke, Pascal Debruyne et Ico Maly dans le quotidien De Standaard)

  • Participe à la manifestation contre la chasse aux chômeurs 1 MARS – 9h – Bruxelles

    Pas question de payer pour leur crise!

    Stop à la chasse aux chômeurs! De vrais emplois pour tous!

    Alors que, chaque jour, 350 emplois disparaissent en Belgique, le gouvernement continue à s’en prendre aux chômeurs plutôt qu’au chômage. Ainsi, près de 1.800 travailleurs sans emplois sont contrôlés chaque jour par l’Onem, et les sanctions pleuvent alors qu’il n’y a pas d’emplois disponibles. Ce lundi lundi 1er mars, la FGTB wallonne organise une manifestation contre la chasse aux chômeurs. Celle-ci partira de la Place de la Chapelle à 9h00 (près de la gare centrale).

    Tract du PSL

    Aujourd’hui, la crise du capitalisme frappe de plein fouet les travailleurs et les jeunes. La récession serait terminée? Seuls les actionnaires le ressentent. Pour les jeunes et les travailleurs, le pire reste à venir. Les annonces de licenciements se succèdent et un chômage de masse qui touchera plus fortement les jeunes nous attend. Les gouvernements ont sauvé les grands actionnaires des banques pour un montant d’environ 21 milliards € – nous exigeons un plan de sauvetage de l’emploi dans notre intérêt!

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    Des Marches des Jeunes pour l’emploi sont nécessaires!

    Selon le rapport annuel de la banque nationale, 67.000 emplois ont disparu en 2009 en Belgique et l’année 2010 pourrait être deux fois pire. On dépassera le cap des 750.000 chômeurs cette année, selon l’étude de l’institut de développement durable. Un bien triste record.

    Le PSL soutien l’idée d’une Marche des Jeunes pour l’Emploi à Bruxelles. Nous voulons collaborer avec chacun (tant les personnes que les organisations) qui le souhaitent. Pour cela, nous proposons de mettre sur pied des comités de mobilisation dans les entreprises, les quartiers et les écoles afin d’impliquer tous ceux qui veulent participer à la campagne et de faire de cette manifestation locale une marche combative et réussie.

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    Soit chacun essaie de trouver des solutions individuelles, qui souvent n’existent pas, soit on tente de réagir collectivement. Un programme combatif pour l’emploi est nécessaire. Il est tout à fait possible de répartir le travail disponible en diminuant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Les moyens existent, mais il faut aller les chercher là où ils sont: dans les coffres des patrons des grandes entreprises et des gros actionnaires. Mais pour y arriver, nous ne pouvons pas compter sur les partis traditionnels, qui mènent tous une politique néolibérale. Nous allons devoir lutter.

    Le Parti Socialiste de Lutte défend :

    • Stop à la chasse aux chômeurs ! Il faut s’en prendre au chômage pas aux chômeurs!
    • Défendons chaque emploi, pas de racisme! Nationalisation des entreprises qui font des licenciements collectifs!
    • Stop aux contrats précaires! Des emplois décents pour tous avec un salaire minimum de 1500 € net!
    • Plus de moyens publics pour l’enseignement: 7% du PIB!
    • Partageons l’emploi disponible, 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!

    PS et Cdh soutiennent le maintien de la chasse aux chômeurs.

    Il y a 5 ans, au début du plan de chasse aux chômeurs mis en place par le gouvernement violet (libéraux et sociaux démocrate), Joëlle Milquet, alors présidente du CDH, dans l’opposition, déclarait :

    «Notre pays souffre de nombreuses fermetures d’entreprises […]. Ce n’est pas la chasse aux quelques chômeurs qui se sont découragés qui modifiera les choses. On s’attaque aux plus fragilisés de notre société pendant que les plus aisés peuvent rapatrier leurs millions d’euros en toute impunité. On culpabilise les chômeurs et les travailleurs alors que ni les employeurs ni les pouvoirs publics ne prennent leurs responsabilités. Est-ce en pourchassant les personnes qui ont perdu leur travail que l’on espère rétablir la croissance et le plein emploi?»

    Aujourd’hui, Joelle Milquet, Ministre de l’emploi (Cdh), a changé de discours. Concernant la suspension du contrôle des chômeurs: «Ce serait la dernière des choses à faire! Je ne veux pas en entendre parler», a-t-elle affirmé dans la DH ou encore : “Il y a très peu d’exclusions” sur Bel RTL.

    Lundi 1er février, suite à la manifestation pour l’emploi des syndicats, Elio Di Rupo a exclu l’option d’un moratoire sur contrôle des chômeurs. «Je préfère que nous ayons une discussion franche sur les faiblesses du plan d’accompagnement, a-t-il dit. Mais il ne faut pas donner l’impression que, demain, on rase gratis.»

  • BRUXELLES Hausse des prix à la STIB: 4 millions hors de votre poche

    A partir de février 2010, la STIB va augmenter ses tarifs de 2,53% en moyenne. Cela devra rapporter quelques 4 millions d’euros. Cela pose immédiatement la question de la stratégie suivie par les différents transports en commun du pays.

    On parle beaucoup de l’environnement ou encore du fait qu’il faut revoir nos modes de transport. La véritable solution serait un développement de transports en commun gratuits, mais leur accès devient moins abordable d’année en année. Sur le même temps, on parle d’une taxe au kilomètre pour les voitures. C’est à chaque fois les usagers qui trinquent, quel que soit leur moyen de transport!

    Les agressions contre les membres du personnel de la STIB ou d’autres transports en commun font également régulièrement la une de l’actualité et c’est un fait que la plupart de ces violences ont pour cause le tarif du transport. La gratuité de l’accès aux transports en commun, en plus de l’impact de cette mesure pour l’environnement, diminuerait drastiquement ces agressions. Les transports en communs ont besoin d’investissements publics massifs pour en augmenter la qualité, élargir le réseau, augmenter le personnel (entre autres pour la sécurité), mais aussi pour les rendre gratuits et accessibles à tous.

    La CGSP-Finances estime que la grande fraude fiscale s’élève environ à 30 milliards d’euros par an. Financer des mesures comme le développement de nos services publics ne pose aucun problème dès lors que l’on a la volonté d’aller chercher l’argent là où il se trouve et non plus dans les poches des usagers, déjà bien vides.

    On se consolera en constant que l’augmentation moyenne est moins importante qu’ailleurs: 4,64% au TEC et 2,76% chez De Lijn.

  • Encore heureux que le logo d’ECOLO est vert…

    …parce que cela ne se voit pas trop ailleurs! Entre le parti ‘vert’ et le sommet de Copenhague existe une similitude de taille: tous ceux qui y ont placés le moindre espoir sont irrémédiablement déçus. Au reste s’ajoute maintenant le scandale de la gestion des eaux usées bruxelloises ou encore le budget bruxellois.

    Evelyne Huytebroeck a dû dare-dare revenir du sommet de Copenhague pour faire face au scandale de l’épuration des eaux usées bruxelloise, qui ont pollué la Senne, du Rupel et de l’Escaut. La société d’épuration privée, Aquiris, qui gérait les eaux usées avait visiblement autre chose en tête que l’intérêt collectif… Ses intérêts financiers par exemple? Cet exemple illustre concrètement et on ne peut mieux à quoi conduit la privatisation de services, sur le plan de l’environnement dans ce cas-ci.

    La ministre bruxelloise de l’environnement a beau jeu de critiquer maintenant la privatisation de la gestion des eaux usées, ECOLO est loin d’être clair sur cette question. Ainsi, pour elle : "Aujourd’hui, le gouvernement bruxellois doit s’interroger et évaluer sur le fait de poursuivre avec une société qui est totalement privée" S’interroger? Les choses ne sont-elles pourtant pas claires?

    La position d’ECOLO concernant B-Cargo est aussi révélatrice: "Pour Ecolo, le trafic de marchandises par rail n’est pas une activité commerciale comme les autres. Si elle n’est pas encadrée par des règles spécifiques, c’est la mort à terme de ce secteur. Il faut dès lors porter le débat au niveau européen pour que le trafic diffus soit reconnu comme spécifique, en raison notamment de son intérêt environnemental, et pour que les Etats soient autorisés à le soutenir financièrement." Le trafic diffus devant être reconnu comme ‘spécifique’, on en conclut donc qu’en règle générale, les lois du ‘libre’ marché peuvent s’appliquer sans soucis. Quelle faible prise de position… qui plus est uniquement verbale! Les actes illustrent une politique qui n’est pas seulement faible, mais contre-productive.

    Ainsi, il y a tout juste une semaine, le 11 décembre, le Parlement bruxellois a voté, avec ECOLO, un projet de budget régional qui est un recul tant du point de vue de l’environnement que du point de vue social. On y parle entre autres des services de transport en commun: la STIB devra économiser 46,2 millions d’euros et les tarifs vont augmenter de 2,53% en moyenne (soit 4 millions d’euros qui sortiront de la poche des usagers)! Pourtant, quand on parle de l’environnement ou encore du fait qu’il faut revoir nos modes de transport, la véritable solution serait un développement de transports en commun gratuits. Mais leur accès devient moins abordable d’année en année. Et nous voyons qu’ECOLO y participe. D’autre part, les travailleurs de la STIB auront eux aussi à souffrir de ce genre de décision. Premièrement parce que les assainissements se feront aussi sur leur dos, deuxièmement par ce que les la plupart des cas de violence dans les transports en commun ont pour cause le tarif.

    Défendre la gratuité et l’extension des transports en commun est une politique qui a un intérêt du point de vue de l’environnement, mais aussi du point de vue de l’emploi, de la sécurité des travailleurs et des usagers ou encore de celui du pouvoir d’achat. ECOLO est à l’opposé de cette politique.

  • NON à l’augmentation des prix de la garderie de Nivelles.

    Nous vous avons déjà parlé sur ce site de l’augmentation faramineuse des tarifs de la garderie de l’intercommunale à Nivelles. Ce mercredi 30 septembre avait lieu le rendez vous avec l’échevin de la petite enfance de Nivelle. Nous étions 4 personnes présentes pour lui déposer les quelques 200 signatures de protestation à l’encontre des nouveaux prix (tout en précisant que les forces et le temps nous avaient manqués et que nous n’avions donc pas fait le tour de toutes les écoles concernées).

    Par Laure (Bruxelles)

    L’échevin nous a reçus avec son plus grand sourire, et s’est immédiatement dédouanée du problème «je ne comprends pas toutes ces lettres de protestations que j’ai reçues», nous dit elle, «je ne suis pas responsable, c’est l’intercommunale qui l’est».

    Evidemment, nous lui avons tout de même rappelé qu’en tant qu’échevin de la petite enfance, elle avait plus que son mot à dire concernant l’affaire, et effectivement ses mots se sont fait entendre dans un discours creux de politicien traditionnel: «Les autres garderies pratiquent un tarif très élevé elles aussi, personne ne s’en est plaint jusqu’à présent, et il faut bien reconnaître qu’en fait l’intercommunale pratiquait des coûts anormalement bas, ce qui l’a d’ailleurs mis en déficit. Rendez vous compte, la commune investit beaucoup trop d’argent dans les garderies, 40.000€ ! Payés par les contribuables, pire, payés aussi par ceux qui n’ont pas d’enfants! D’ailleurs le conseil communal n’a pas encore accepté de financer ce service cette année encore… Et puis, vous savez, si la commune a accepté cette augmentation, c’était parce que c’était ça ou la fermeture de la garderie, et ça il n’en était pas question évidemment, dans quelle situation vous seriez vous retrouvés!»

    Avec de tels arguments, on ne pouvait que la remercier d’éclairer notre pauvre lanterne. Après tout, 200€ de plus par mois ce n’est pas si énorme…!

    Avec de tels discours, on voit que nos élus n’ont pas les mêmes salaires ni la même réalité de vie que la majorité des travailleurs! De nombreux parents vont se retrouver contraints de prendre des temps partiels pour garder eux-mêmes leurs enfants alors que leurs salaires actuels sont déjà insuffisants pour payer les factures en fins de mois!

    Mais ce que madame l’échevin ne dit pas, c’est qu’au dernier conseil communal, il a été voté que 500.000€ de la commune seraient donnés en holding à Dexia! Et si on ose lui mettre cela devant le nez, elle monte sur ses grands chevaux et rétorque qu’il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Seulement, torchons ou serviette, c’est toujours les mêmes qui en paient la facture !!

    En tout cas, l’indifférence et le mépris étaient clairs, juste enrobés d’hypocrisie «Je vais faire ce que je peux, mais à mon avis, vous savez, faut pas trop compter dessus».

    La remise de la pétition n’était qu’un premier pas, il est certain que seule une lutte importante des parents en colère pourra empêcher l’échevin et l’intercommunale de pratiquer une telle politique d’austérité.

    Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! STOP au démantèlement des services publics ! Pour des services de qualités et gratuits pour tous ! Ce n’est pas à nous de payer leur crise !

  • Motion de l’Assemblée Générale commune du Parti Communiste, du Parti Socialiste de Lutte, de la Ligue Communiste Révolutionnaire et du Parti Humaniste à Bruxelles

    Ce vendredi 25 septembre, une assemblée générale a rassemblé des membres du PC, de la LCR, du PH et du PSL. 55 personnes s’étaient ainsi réunies pour tirer un bilan du travail en cartel effectué à l’occasion de la campagne électorale de juin dernier, où ces quatres formations s’étaient présentées ensemble aux régionales à Bruxelles. La motion que vous pouvez lire ci-dessous a été acceptée par chacun des partis comme texte de bilan de notre collaboration.

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    • Assemblée générale du PC, de la LCR, du PH et du PSL, rapport et photos
    • Texte d’évaluation du PSL-LSP
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      Lorsque nos quatre partis se sont réunis à Bruxelles à l’occasion des élections régionales de 2009, ce n’était pas dans l’idée de réaliser une percée électorale, mais bien de tenter d’unir nos forces autour d’un programme commun pour faire face au capitalisme en crise. Nous savons que la crise frappe l’ensemble de la population selon un rythme et une intensité différentes selon les pays, voire les régions, et les secteurs. Nous comprenons aussi que, bien que la conscience suive les conditions matérielles – avec, parfois, un certain retard – la relation entre la conscience de classe et l’évolution des conditions matérielles n’a rien d’automatique. Par contre, nous sommes convaincus que cette crise du système capitaliste aura partout un effet profond, non seulement sur les conditions de travail et de vie, mais aussi sur le développement de la conscience politique des travailleurs et de la jeunesse, même si cette prise de conscience n’affectera au début qu’une minorité d’entre eux.

      Ne nous trompons pas quant au stade actuel de la crise, et surtout sur les effets de cette dernière sur la conscience politique de larges couches de la population. Il est clair que les partis qui ont voulu maintenir un profil néo-libéral dur, comme le MR et le VLD, ont été sanctionnés lors des dernières élections. Ecolo a pu bénéficier à la fois de son profil de parti d’opposition et de la prise de conscience écologique. Le parti qui a pu capitaliser le mieux sur la peur suscitée par l’irruption de la crise économique a été le PS. Toute en perdant des voix, ce parti sort vainqueur des élections. En effet, il a pu limiter les dégâts en jouant sur la crainte d’un « bain de sang social » provoqué par l’arrivée d’un MR prédateur au pouvoir en pleine période de crise économique. Le PS a d’ailleurs, tout comme le CD&V en Flandre, pu faire appel aux structures et aux réseaux sociaux et syndicaux qui l’entourent. Bien qu’il garde une assise raisonnable à Bruxelles par rapport aux prévisions des sondages, le PS y cède la première place au MR. L’appartenance du FDF au MR donne à ce dernier une image moins ouvertement bourgeoise et la force électorale du MR à Bruxelles s’explique également par la tradition libérale et la concentration géographique de la bourgeoisie qui sont très fortes au sein de la Région.

      Le nombre de suffrages exprimés pour les partis flamands dans la région Bruxelles Capitale a de nouveau reculé, passant de 62.000 votes en 2004 à moins de 52000 en 2009. Ce recul s’explique principalement par le fait que les Flamands de Bruxelles se sentent mal à l’aise avec la rhétorique flamingante à laquelle recourent tous les partis flamands. Il faut aussi se féliciter du déclin électoral des formations d’extrême droite, victimes de leurs divisions claniques, des nombreuses affaires de corruption et de l’absence de structures. En Flandre, le Vlaams Belang perd également une partie de son électorat au profit d’autres formations de droite telles que la N-VA et la Liste Dedecker. Tout en nous réjouissant du recul de l’extrême droite, nous pensons toutefois que tant qu’une alternative de gauche n’émerge pas contre la crise, l’extrême droite aura la capacité de se ressaisir.

      Avant même le scrutin, la bourgeoisie avait marqué sa préférence pour une coalition gouvernementale qui disposerait de liens privilégiés avec les directions syndicales ce qui assurait les meilleures conditions pour pouvoir imposer l’austérité à la base syndicale sans choc frontal. L’argument comme quoi l’Olivier est la solution la plus à gauche possible sera utilisé à cette fin, bien que ce gouvernement appliquera fidèlement la politique du patronat. Cette politique conduira une partie des travailleurs à remettre en question les liens entre les syndicats et les partis traditionnels. Les plus conscients d’entre eux soulèveront la nécessité d’un instrument politique indépendant pour les travailleurs. Certes, notre cartel n’est pas cet instrument. Il faudrait pour cela l’engagement de pans entiers des organisations syndicales et de leurs militants. Par contre, notre cartel peut aider à construire l’unité et à populariser un programme réellement au service de la population laborieuse. Bien qu’il faille formuler ces revendications de manière compréhensible et adaptée au niveau de conscience politique de nos interlocuteurs, nous ne pensons pas que c’est en abandonnant des points essentiels du programme que nous pourrons combler le vide existant à gauche dans la société. C’est au contraire, en apportant des véritables solutions telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie que nous serons capables d’illustrer en quoi nous sommes réellement différents des partis qui appliquent une politique de droite tout en se disant de gauche.

      La correcte évaluation de l’étape dans laquelle se trouvait notre processus unitaire a constitué un facteur crucial dans le succès du cartel: quatre partis avec des analyses, des programmes et des méthodes encore forts différents, mais néanmoins prêts à collaborer et à militer ensemble sur un certain nombre de points communs. La multiplication de tracts et d’affiches propres de la part des diverses composantes a peut-être ajouté à la confusion, mais c’était la condition essentielle pour que puisse s’instaurer la confiance nécessaire. Le cartel n’a jamais voulu forcer la main à aucun de ces composants, ni freiner leur droit de se profiler sur leurs thèmes propres. Par contre, là où le cartel le pouvait, lors des stands au premier mai où encore lors des assemblées générales en commun, il a illustré en quoi il représentait un plus tout en s’appuyant sur les points forts des diverses composantes. Pour toutes ces raisons, le cartel souhaite continuer à développer cette voie, non seulement en période électorale mais également, et surtout, lors de luttes sociales et ce, dans l’esprit de collaboration et de loyauté entre les quatre organisations qui a caractérisé notre participation conjointe dans la récente campagne électorale.

  • Assemblée générale du PC, de la LCR, du PH et du PSL

    Ce vendredi 25 septembre, une assemblée générale a rassemblé des membres du PC, de la LCR, du PH et du PSL. 55 personnes s’étaient ainsi réunies pour tirer un bilan du travail en cartel effectué à l’occasion de la campagne électorale de juin dernier, où ces quatres formations s’étaient présentées ensemble aux régionales à Bruxelles.

    Une motion commune a été acceptée par chacun des partis comme texte de bilan de notre collaboration (accéder à cette motion). Le PSL-LSP avait également fait un texte propre d’évaluation de la campagne électorale et du travail en cartel (accéder à cette évaluation).

    Les discussions lors de cette Assemblée Générale ont surtout porté sur l’avenir de notre collaboration. La volonté de continuer à travailler ensemble était clairement présente, comme cela est d’ailleurs inscrit dans la motion. Trois idées sont ressorties: une intervention commune dans le train conduisant à Copenhague pour participer aux manifestations qui se dérouleront autour de la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques; un suivi et une intervention commune des quatre partis sur les mouvements des sans-papiers; et une initiative sur la question du chômage massif qui existe chez les jeunes.

  • Evaluation de la campagne électorale du cartel PC-PSL-LCR-PH à Bruxelles

    Contribution du PSL-LSP

    L’objectif de cette évaluation est de pouvoir tirer les principales conclusions de la campagne électorale commune que nous avons menée autour du cartel PC-PSL-LCR-PH. Il s’agit, pour nous, de voir comment améliorer notre travail commun en vue de prochaines collaborations, mais surtout d’approfondir la discussion politique entre nos organisations.

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    • Assemblée générale du PC, de la LCR, du PH et du PSL, rapport et photos
    • Motion commune de cette AG
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      Le résultat général des élections du côté francophone illustre différentes choses. Ecolo a bénéficié de son profil de parti d’opposition et réalise une percée (à la différence de Groen). Les libéraux (MR et Open VLD), qui ont maintenu un profil néolibéral dur, ont été sanctionnés. Le PS échappe à ce sort parce que l’idée du MR au pouvoir en pleine crise économique fait plus peur qu’elle n’attire, et parce que le PS a de nouveau pu faire appel à toutes les structures et les réseaux qui tournent autour de lui (comme pour le CD&V en Flandre).

      A Bruxelles, le PS tient une place raisonnable par rapport à la punition annoncée dans les sondages. Il perd quand même la première place au profit du MR. Le VLD devient, lui, le plus grand parti flamand à Bruxelles. La tradition libérale est très forte à Bruxelles. Le pouvoir y était, dans le passé, occupé alternativement par les libéraux et les socialistes. Les scandales du PS ont joué, mais aussi le fait que le MR de Bruxelles a, par son lien avec le FDF, un visage plus «social». D’autre part, le fait que la coalition Olivier sortante n’a pas eu de solution pour les grands problèmes de Bruxelles – un chômage et une pauvreté colossale – a très certainement joué un rôle dans ce résultat.

      Il faut aussi remarquer que le nombre de votes pour les partis flamands dans la région de Bruxelles-Capitale a encore diminué. En 2004, il y en avait encore 62.516. Aujourd’hui, cela a diminué jusqu’à 51.811. Dans les médias, notamment sur la chaîne locale flamande-bruxelloise, ils parlent de la fuite de la ville. Mais la raison principale est selon nous le fait que les flamands de Bruxelles se sentent mal à l’aise avec la rhétorique flamingante dure de tous les partis flamands. Cet élément joue aussi dans la victoire du VLD à Bruxelles, un parti qui joue moins sur l’élément communautaire. Le SP.a fait mieux qu’espéré à cause de cela, tout comme Groen.

      A noter également le relatif déclin électoral des formations d’extrême-droite. A Bruxelles comme en Wallonie, l’extrême-droite francophone, en proie aux divisions claniques, aux nombreuses histoires de corruption et au manque de structures, est en perte de vitesse. Le FN est à présent exclu des parlements régionaux. En Flandre et à Bruxelles, le Vlaams Belang a perdu une partie de son électorat au profit d’autres formations de droite comme la N-VA et la Liste DeDecker.

      Bien que pour la bourgeoisie, une tripartite classique (PS-MR-Cdh) aurait été l’option idéale, elle doit tenir compte des résultats. L’Olivier en Wallonie et à Bruxelles apparaît comme un gouvernement moins brutal mais il devra tout de même entreprendre, face au déficit, l’austérité nécessaire selon eux. Cette coalition entretient des liens privilégiés avec la bureaucratie syndicale, liens qui seront utilisés pour imposer l’austérité à la base. L’argument qu’il n’y a pas de gouvernement plus à gauche possible que l’Olivier sera utilisé. Mais il n’est pas du tout certain que les directions syndicales seront capables de maintenir le contrôle vu qu’à la base les travailleurs sont chaque jour mis davantage sous pression. Dans une période où les luttes sociales vont probablement se développer, la question des liens entre les syndicats et les partis traditionnels va certainement se poser parmi une couche de travailleurs, ainsi que celle d’avoir un instrument politique indépendant, un nouveau parti des travailleurs.

      Le fait qu’on ait pu mettre en place une telle liste unitaire est pour nous un aspect très important dans la situation objective que nous traversons. Face au vide politique laissé à gauche par les partis traditionnels après les années de participation aux politiques néolibérales dirigées contre les jeunes et les travailleurs, le PSL-LSP fait campagne en Belgique (comme dans d’autres sections du CIO) pour la mise en place d’un nouveau parti des travailleurs. C’est pour nous un moyen pour les jeunes et les travailleurs de s’organiser en masse pour défendre leurs acquis, leurs conditions de travail et stimuler la mise en place de plans d’actions combatifs pour résister contre les assainissements aussi bien publics que privés. Nous avons toujours été prêts à nous investir pleinement dans une telle initiative pour peu que les conditions soient réunies pour sa mise en place. Nous avons déjà collaboré à différentes initiatives : liste Debout, PC/RDS, Leef ou encore CAP.

      Il est clair, pour nous, qu’une telle organisation ne va pas naître du regroupement des organisations de la gauche radicale et d’anticapitalistes indépendants mais nécessite une rupture entre des franches importantes des syndicats et le PS et dans une moindre mesure les autres partis de l’Olivier. Cette rupture serait le résultat du besoin ressenti par les travailleurs d’une expression politique propre. En Belgique le poids des syndicats est représentatif (70% d’affiliés) et illustre l’orientation que doit prendre la campagne pour un tel nouveau parti.

      Le cartel PC-PSL-LCR-PH a été pour nous une opportunité de mettre en avant l’unité des forces à gauche du PS et d’Ecolo pour populariser un programme pour les travailleurs ainsi que la nécessité d’un Nouveau Parti des Travailleurs en Belgique, afin de contrecarrer aussi bien les illusions nourries par la sociale-démocratie (vote de moindre mal) que l’alternative proposée par l’extrême droite. Les discussions entre nos organisations constituent une avancée importante pour la collaboration entre partis progressistes à gauche du PS et d’Ecolo. Nous avons su mettre en place des bases saines à une collaboration tout en respectant les différences de chacun: accord sur une plateforme politique de base, liberté de produire son matériel propre. Le cartel PC-PSL-LSR-PH n’est pas ce nouveau parti des travailleurs mais est un pas en avant pour construire l’unité et populariser un programme réellement au service des travailleurs. Le fait que chaque organisation ait le droit démocratique de produire et utiliser son propre matériel à côté du matériel commun est pour nous une base essentielle pour une collaboration saine entre différentes organisations.

      La base politique de ce cartel et l’accord conclu ensemble autour d’un programme contre le capitalisme en crise est très important. Le développement des conséquences de la crise poussent de plus en plus de travailleurs à remettre en cause le néolibéralisme. Nous pensons qu’aujourd’hui un virage est en train de s’amorcer dans les consciences. Une ouverture plus large à nos idées se dessine peu à peu, notamment par rapport aux années ’90, lorsque le capitalisme était sorti vainqueur face à la caricature du socialisme incarnée par le stalinisme. La crise actuelle n’est pas seulement économique et politique mais aussi idéologique. Il était important d’intervenir durant cette campagne électorale avec un programme qui mette en avant des réponses politiques face à la crise, telles que la nationalisation du secteur financier et des secteurs-clés de l’économie. Les résultats du PTB montrent qu’aujourd’hui, baisser son programme ne rapporte pas les succès espérés et ne permet pas de combler le vide à gauche.

      En l’absence d’un nouveau parti des travailleurs en Belgique, nous devions saisir l’opportunité de la campagne pour faire connaître notre parti et ses idées à travers un programme socialiste anti-crise et ainsi profiler le socialisme comme alternative au capitalisme. La plateforme, en mettant en avant les nationalisations, l’ouverture des comptes bancaires des entreprises, la réduction du temps de travail sans perte de salaires etc, nous a permis de mener une campagne offensive dans les rues pour populariser des revendications pour les mouvements qui devront faire face aux licenciements et autres assainissements. C’est pourquoi, à côté de notre affiche commune, le PSL-LSP a voulu produire aussi une affiche programmatique reprenant nos revendications. Ces revendications illustrent un programme transitoire qui offre une solution contre le fait que les travailleurs vont payer cette crise. Il n’est bien sûr pas suffisant de dire qu’on ne doit pas payer la crise. Le cartel ne représente par pour nous une finalité par exemple pour la campagne pour un nouveau parti des travailleurs ou pour faire un score électoral. Nous voulions surtout faire une campagne politique offensive pour répondre à la recherche d’alternative dans la société. Au niveau du matériel nous restons déçus par rapport au fait que la nationalisation complète du secteur financier figure sur la plateforme mais pas sur le tract comme moyen pour financer notre programme. Ce qui est mis en avant c’est une redistribution plus juste et équitable des impôts et des taxes sans remettre en cause la propriété privé des moyens de production.

      La mise sur pied tardive de la liste commune à Bruxelles a eut pour effet de limiter le temps pour les discussions, pour un fonctionnement optimal et pour aller plus loin dans la collaboration et les interventions communes. Nous avons bien réussi à mettre en place une intervention commune pour le 1er mai, mais celles-ci sont restées encore trop limitées. La plateforme commune ne s’est pas limitée à juste titre sur les aspects régionaux des problèmes que rencontrent les travailleurs, mais aussi nationaux et internationaux tels que notre résistance à l’impérialisme et les interventions militaires de l’OTAN. Nous n’avons pas saisi pourquoi cette logique n’a pas prévalu lors de la manifestation syndicale européenne à Bruxelles ; la raison qu’il s’agissait d’une liste régionale a été avancé pour ne pas intervenir ensemble, alors que notre ambition est tout de même de renforcer l’ensemble du mouvement ouvrier.

      Cela se traduit aussi par une lacune au niveau de la question nationale en Belgique, qui est sensible à Bruxelles et dans la périphérie. Pour nous, les travailleurs néerlandophones et francophones doivent s’unir dans leurs luttes. La situation à Bruxelles et la division communautaire rend impossible la mise en place d’une liste bilingue. C’est un mécanisme qui mine l’unité des travailleurs en Belgique. Or la campagne est aussi l’occasion de dénoncer ces manœuvres qui affaiblissent les travailleurs. D’autant plus que la situation à Bruxelles est particulière. Des travailleurs des deux communautés y vivent et y travaillent. Lorsqu’on dit que ce ne sont pas les travailleurs qui doivent payer la crise, nous pensons à tous les travailleurs quelque soit leur langue. Notre programme et notre campagne ne pouvaient pas non plus nier la situation des navetteurs. Bruxelles fournit du travail à quelques 690 000 travailleurs dont au moins 50% n’habitent pas la capitale. Le PSL-LSP a proposé de diviser son temps de parole en deux au meeting commun principal pour laisser une néerlandophone présenter le point sur la division communautaire. Cela n’a pas été accepté par le cartel alors que nous devions nous positionner clairement. Le PSL-LSP a décidé de ne pas déposer de liste néerlandophone à Bruxelles afin que tous ses membres, y compris néerlandophone, s’investissent pleinement dans la construction de la campagne commune. Nous aurions dû également produire du matériel bilingue -même si cela sous- entendait du matériel moins professionnel- afin que l’on puisse entrer en dialogue avec les travailleurs flamands présents dans la plupart des entreprises.

      Le cartel PC-PSL-LCR-PH a été une opportunité encourageante pour notre campagne. Le simple fait que quatre partis se mettent autour de la table pour trouver un accord et avancer ensemble est en soi un geste fort vers les travailleurs pour dépasser la traditionnelle division à gauche. Il est donc important de soulever l’effet et l’enthousiasme qu’a créé cette campagne unitaire ainsi que la bonne réception de nos militants dans les quartiers, les entreprises,…

      La mise sur pied tardive de notre liste commune nous à empêcher de saisir tout le potentiel d’une telle initiative en impliquant activement un plus grand nombre de travailleurs et de jeunes non-membres de nos organisations dans la campagne. Cette dynamique a commencé à se développer sur la fin de la campagne.

      Cela a été une opportunité pour militer et diffuser un programme politique, populariser des revendications, construire une alternative aux partis traditionnels.

      Avoir un profil contre le capitalisme est une chose mais il faut aussi entrer dans la discussion sur l’alternative. L’affiche du PSL-LSP terminait sur « Stop à l’avidité capitaliste. Pour une société socialiste ». ceci illustre notre approche par rapport à l’anti capitalisme : nous ne voulons pas mais surtout nous ne pouvons pas nous permettre de rester flou dans la période que nous traversons. Nous sommes convaincus de l’ouverture que nous offre la période actuelle aux idées socialistes et révolutionnaires. C’est pourquoi nous avons un devoir dans la discussion et dans les luttes de proposer le mode de production économique avec lequel nous pouvons remplacer le capitalisme : le socialisme.

      Les économistes, politiciens et autres spécialistes bourgeois tentent de prédire la sortie de crise et essaient de nous redonner confiance dans leur capacité à sortir de l’impasse dans laquelle ils nous ont jetés. Nous sommes convaincus que la crise n’a pas encore touché le fond et que la période qui est devant nous sera dramatique pour les travailleurs. Les attaques et assainissements pour redresser les déficits publics et les plans de licenciements vont s’accélérer. Malgré le frein des directions syndicales, des luttes vont prendre place. Il est crucial que nos militants jouent un rôle de premier plan sur leurs lieux de travail pour y construire l’offensive contre les licenciements et les politiques d’austérité. Nous devons renforcer notre collaboration en vue de développer les luttes des travailleurs, avancer, à contre-courant des directions syndicales, la nécessité d’un plan d’action national élaborée démocratiquement avec et par la basse dans les entreprises. Le besoin d’un programme, d’une stratégie et d’une expression politique se feront ressentir. Nous sommes prêts à clarifier ensemble notre idée d’un Nouveau Parti des Travailleurs et à entreprendre une réponse commune afin d’augmenter le niveau de conscience et le degré d’organisation des travailleurs.

  • INTERVIEW : La politique sociale de l’ISBW

    Un collègue de l’un de nos militants, ouvrier dans le milieu hospitalier, nous a interpellé après avoir froidement constaté l’augmentation brutale des prix de la garderie communale à laquelle il confie ses enfants depuis des années.

    Socialisme.be: Tu nous as appris que l’Intercommunale Sociale du Brabant Wallon avait augmenté ses prix de garderie qu’en est -il exactement ?

    En fait, ils nous ont dit qu’ils se sont mis a jour par rapport aux autres garderies et que ça avait été approuvé par la commune et par l’échevin, et donc ils ont envoyé le courrier avec les nouveaux tarifs. L’augmentation est de plus de 300% : avant je payais un peu moins de 3 € par jour pour mes trois enfants quelque soit le nombre d’heure où ils sont pris en charge, maintenant je dois payer un minimum de 10€ voir plus si je dépasse les 4h de garderie et pour chaque heure supplémentaire faut ajouter quelque chose comme 2,50€ en plus…

    Comment en as tu été informé ? Est-ce qu’on t’a consulté ?

    Absolument pas, on ne nous a rien dit jusqu’à la rentrée où nous avons reçu ce courrier avec les nouveaux tarifs. On ne nous en avait jamais parlé auparavant, même fin juin rien a été dit. Du coup, on s’est retrouvé devant le fait accompli, et pas préparé, si on avait su avant…

    Est-ce que ce sont les seules choses qui ont augmenté concernant les enfants ?

    Au niveau de la garderie, heureusement c’est la seule chose, bien qu’au niveau des collations, c’est possibles qu’ils aient augmenté aussi, parce qu’ils donnent une collation vers 16 h qu’on doit payer en plus mais ça fait 3€ en plus par jour, du coup j’ai refusé.

    Sinon il y a la piscine qui a augmenté à 3€ au lieu de 2,20 l’année passée, et ils y vont 1 fois par semaine avec l’école. En plus, l’école nous a fait acheter un bonnet à l’effigie de l’école pour 3 €, alors qu’on avait déjà des bonnets des années précédentes.<

    Je ne sais pas encore quel seront les prix pour les repas à l’école (il se peut que cela passe de 3 à 3€50), c’est encore en point d’interrogation, pour le moment les enfants n’ont pas de repas chaud, parce que c’est en cours de discussion …

    Est-ce que ce sont des institutions privées ?

    Tous ça est public, l’école est communale, et la garderie est un service de l’intercommunale du brabant wallon. Si c’était privé, on pourrait s’attendre à ce que les prix changent souvent et augmentent, mais de la part d’un service public…

    Et ton salaire, a-t-il augmenté ?

    Non pas d’augmentation, juste les faibles sauts d’index, mais rien de significatif pour pouvoir supporter ces augmentations du coût de la vie, …

    Et de manière générale, comment ressens tu les effets de la crise économique?

    Je les ressens concrètement pour ce qui est des produits quotidiens. Au niveau de la nourriture par exemple, tout ce qui est céréales, pain, lait,… Le total des courses à la fin du mois est de plus de 100€ d’augmentation juste pour la nourriture de base sans manger de caviar, mais des pâtes, du riz, des fois même ne pas manger pour économiser… Pour le moment on n’a pas reçu le décompte de l’électricité, du gaz, mais l’année passée on l’a fort ressenti puisque on a eu plus de 900€ de surplus. Et cette année on a moins consommé, mais on a payé tout autant.

    L’autre fois, j’ai été acheter des vêtements dans un endroit pas cher pour les enfants. Ca m’a coûté plus de 150 € et il manquait à la fin encore deux paires de chaussures…sans que ça soit de marques ni rien…

    Que dirais tu si tu avais face à toi des responsables communaux, ou du gouvernement ?

    Je leur dirais de prendre sérieusement en compte le coût de la vie, le loyer, l’électricité,… Manger, un toit, se chauffer, avoir de l’eau, ça ne doit pas être un luxe. Ces besoins de base doivent être accessibles à tout le monde, c’est la priorité qui peut servir chaque personne.

    J’ajouterai qu’il faut respecter ceux qui travaillent, parce qu’on en vient aujourd’hui à se demander pourquoi on travaille.

    Quand tu arrives à la fin du mois, tu te demande « pourquoi je me lève ? Pour m’énerver tout la journée et pour gagner de la gnognotte ? » . Ce n’est pas normal quand 2 salaires rentrent dans le foyer et que tu n’arrives toujours pas à joindre les 2 bouts ! On ne va plus au resto, on ne va plus au ciné, on ne sort plus boire un verre, on n’arrive plus à offrir de temps en temps quelque chose à nos enfants…

    Pour en revenir à la garderie, que comptes tu faire ?

    En fait, je vais déjà envoyer une lettre de protestation à l’échevin et à l’intercommunale, et je vais inviter tous les gens autour de moi à le faire. Je compte aussi sur vous pour publier une lettre type à faire envoyer par tous ceux qui veulent réagir.

    L’idée est aussi de diffuser une pétition autour de moi, dans la commune, aux alentours, puisque visiblement de nombreuses garderies sont touchées par cette mesure. Je vous invite d’ailleurs aussi à la faire signer autour de vous pour informer et réagir sur ce qui est en train de se passer. Si j’arrive à rassembler d’autres parents et habitants de Nivelle autour de moi, on essaiera d’aller protester auprès des autorités communales.


    PETITION contre l’augmentation des coûts du service extrascolaire organisé par l’ISBW


    Lettre de protestation type

    Madame Stinglhamber-Vanpee Evelyne, Echevin de Nivelles et responsable de l’accueil extrascolaire,

    Je vous écris car je suis indigné face à l’augmentation des prix du service extrascolaire organisé par l’intercommunale du Brabant Wallon à Nivelle.

    J’ai eu en effet à faire ce triste constat en début d’année : vous avez fait parvenir un courrier aux parents concernés, mentionnant de nouveaux tarifs pour cette rentrée scolaire ; cette augmentation représente plus de 4 fois voir dans certains cas plus de 8 fois le coût des années précédentes !

    Madame, notre revenu mensuel n’a lui pas connu d’augmentation. La crise économique que connaît aujourd’hui notre société, c’est avant tout les petites gens, les travailleurs précaires ou aux bas salaires qui la subissent de plein fouet.

    Tandis qu’avec l’argent sorti de nos poches, le gouvernement sauve les banques, on nous demande aujourd’hui de se sacrifier toujours plus sous prétexte que l’argent de l’Etat vient à manquer. Mais qui nous sauvera nous, madame l’échevin, une fois qu’il ne nous restera plus rien ? Le slogan de l’intercommunale « Personne ne doit se priver d’un service en raison de son coût » perd selon moi aujourd’hui tout son sens, toute sa substance. Le service public, censé garantir un service de qualité à tous, se meurt progressivement et vous lui donnerez son coup de grâce.

    Par cette mesure, le service public suit la logique du privé, à croire que vous cherchez à le lui faire ressembler. Il s’agit toujours de faire des économies sur le dos des travailleurs, ce sont toujours aux mêmes de trinquer. Pour moi ce service de l’intercommunale est un service public et doit le rester ! Augmenter sont coût de manière exponentielle n’est le rendre que plus appétissant pour le privé, mais ne fait que restreindre son accessibilité à ceux qui en ont le plus besoin ! S’il y avait de l’argent pour les banques, il y en aura pour nos services publics, mais ce n’est pas à nous de payer !

    On ne peut plus continuer d’observer cette régression sociale sans réagir.

    Veuillez recevoir mes salutations et toute ma détermination à dénoncer cette situation.

    Signature


    5me Echevin : Evelyne STINGLHAMBER-VANPEE (CDH)

    Compétences

    • Associatif et participation
    • Culture (musée, Waux-Hall, monuments classés, centre culturel, rapports avec la bibliothèque)
    • Accueil extra-scolaire
    • Crèche
    • Relations Nord-Sud et de l’intégration

    Pour la joindre

    Hôtel de Ville – Place Albert 1er, 2 – 1400 Nivelles

    Adresse privée: Chaussée de Soignies, 19 – 1404 Bornival

    Tél. : 0472/84.11.92 – Bureau (administration): 067/88.22.08 Fax: 067/84.05.33

    E-mail : stinglhamber@swing.be;evelyne.vanpee@nivelles.be

    Personne ne doit se priver d’un service en raison de son coût !


    Vous pouvez envoyer des copies de vos mails de ptrotestation à: karimbrikci@yahoo.fr et glucodal@hotmail.com et pouvez envoyer les pétion signées à notre secrétariat national qui transmettra: PSL/LSP, BP 131 Molenbeek Sainctelette, Boulevard Leopold II 44-46, 1080 Molenbeek

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