Category: Non classé

  • Liège : Visite des piquets et manif’ avec le comité ESAS

    Ce lundi 1er décembre, la province de Liège était paralysée par une grève régionale, à l’instar de celles de Namur, de Flandre Orientale et de Flandre Occidentale. Il s’agissait de la seconde journée de grève régionale du plan d’action syndical. Ces grèves font suite à la manifestation massive du 6 novembre et précèdent la grève générale nationale du 15 décembre prochain. A Liège, un comité étudiant de solidarité avec les grévistes a été constitué, avec la participation enthousiaste des Etudiants de Gauche Actifs. Ce lundi, ils ont commencé par tenir piquet devant leur école (l’Ecole Supérieure d’Action Sociale) avant de se rendre sur divers piquets, en solidarité (Médiacité, Belgacom et SNCB). Par la suite, ils ont pris part à la manifestation d’un peu plus de 300 personnes qui a répondu à l’appel de soutien à la grève de l’Alliance pour des Alternatives à l’Austérité (AAA, initiative notamment soutenue par EGA) et du réseau Stop Article 63§2.

    Photos : Marisa

  • [VIDEO] 2e journée de grèves régionales : Manifestation anti-austérité à Liège

    A Liège, une manifestation anti-austérité est partie du siège du PS (afin de rappeler les mesures antisociales du précédent gouvernement fédéral et celles de l’actuel gouvernement wallon) pour se rendre au siège du MR (pour dénoncer celles du gouvernement fédéral actuel). Le cortège combatif s’est ensuite rendu Galeries Saint Lambert pour que la manif se termine en soutien à un des nombreux piquets de grève de cette deuxième journée de grèves régionales. Cette manifestation qui a rassemblé plus de 300 personnes avait été appelée à l’initiative de l’Alliance pour des Alternatives à l’Austérité (AAA, dans laquelle sont notamment impliqués le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs) et du Réseau Stop Article 63§2 (qui milite contre les exclusions des allocations dites d’insertion). Aujourd’hui dans la rue, demain on continue, en route vers le grève générale nationale du 15 décembre ! Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

    Vidéo : Stop Article 63§2

     

  • 24/11 : des grèves régionales qui confirment le potentiel du mouvement et construisent l’élan vers le 15/12!

    madiactivista_anvers

    La colère généralisée qui s’est exprimée dans les rues de Bruxelles le 6 novembre dernier a également été reflétée au cours de cette première journée de grèves régionales dans le Hainaut, le Limbourg, le Luxembourg et à Anvers. Nous avons là aussi pu constater que la volonté d’agir est des plus grandes, comme l’ont illustrée les solides piquets de grève de même que la large sympathie envers le mouvement témoignée par les collègues qui n’étaient pas en grève. Si ce sont surtout les grandes entreprises qui ont été touchées, il ne faut y voir le signe que le mécontentement contre la politique antisociale serait moins grand ailleurs. Les grèves régionales auront à n’en pas douter un effet de contagion sur le personnel de petites entreprises qui ne sont pas encore prêtes à faire grève ou ne savent pas comment s’y prendre.

    Aux divers piquets de grève, le fait que cette journée ne visait pas tout simplement à bloquer les entreprises mais constituait une étape dans la construction de la grève générale du 15 décembre constituait un élément récurrent. En de nombreux endroits, le personnel de différentes entreprises, d’un zoning industriel par exemple, avait été réuni pour tenir un piquet en commun ou pour mener des actions de plus grande envergure. Cela confirme l’importance d’un plan d’action sérieusement élaboré, allant crescendo. Nos actions ne doivent pas servir à nous défouler mais à construire une relation de forces plus favorable aux travailleurs.

    Les actions ne se sont d’ailleurs pas été limitées aux régions où une grève provinciale avait été annoncée. Ainsi, à Bruxelles, les cheminots de la CGSP ont mené une action de solidarité avec les grévistes de l’entreprise de nettoyage BM&S, alors en grève depuis 95 jours. Les grévistes de BM&S se sont par la suite rendus à Charleroi afin d’y soutenir les cheminots.

    Les jours ayant précédé la grève, à Anvers, les efforts n’ont pas manqué pour faire redouter le déroulement d’émeutes. Une véritable psychose a été créée autour de la grève. Des agents de police et des chiens supplémentaires avaient été appelés à la rescousse afin de garder sous contrôle la ‘‘manifestation des dockers’’, qui auraient pu être rejointe par des hooligans néerlandais et des métallos wallons! Le fait qu’il n’y avait aucune manifestation de prévue, mais une journée de grève avec des piquets, a directement percé à jour les mensonges néolibéraux. Lors de la grève, la police d’Anvers avait encore publié un tweet demandant aux photographes de presse de ne pas inciter les dockers à commettre des troubles. “Les photographes assurent qu’il y ait plus de troubles que de grévistes’’, a déclaré la police. C’est surtout le blocage de l’avenue d’Italie par la police – à nouveau en prévision de la manifestation des dockers – qui a assuré qu’il y ait plus de troubles.

    Détail remarquable : le chaos dans la circulation qui avait partout été annoncé n’a pas eu lieu. Selon les médias traditionnels, c’est probablement dû au fait que tout le monde avait pris ses précautions – la veille, les médias étaient remplis de conseils pour échapper à l’impact des grèves. Cela peut avoir joué un rôle, mais le fait est surtout qu’il y avait énormément de grévistes, nombre d’entre eux présents aux piquets tandis que d’autres sont restés chez eux. Cette réalité est passée inaperçue aux yeux des médias dominants. Les choses étaient pourtant très claires aux piquets : il n’y avait quasiment pas, voire aucun, volontaire pour se rendre au travail.

    Une des conséquences de la grève est d’avoir suscité une discussion sur la possibilité de relancer le dialogue social. Dans les médias, c’était comme si la direction de la CSC allait accepter de reprendre une dialogue social vers la paix sociale en échange d’un tax shift (moins taxer le travail pour reporter la taxation vers d’autres revenus). Les interrogations ont été nombreuses parmi un certain nombre de militants préoccupés. Toutefois, ce qui a été déclaré, c’est qu’il devra y avoir au moins un tax shift pour qu’il puisse être question de renouer le dialogue. En d’autres termes, la direction de la CSC réalise que des consultations ne sont pas à l’ordre du jour et que le plan d’action doit se poursuivre. Des tentatives de diviser le mouvement suivant les failles traditionnelles (CSC contre FGTB, francophones contre néerlandophones) seront à nouveau entreprises, sans aucun doute. Nous ne devons pas nous laisser attraper !

    Autre fait remarquable de cette journée du 24 novembre : le mouvement a partout été fort bien suivi, dans les quatre provinces annoncées (Hainaut, Anvers, Limbourg et Luxembourg). Ainsi, à Arlon, dans la province du Luxembourg, environ 7000 personnes ont participé au rassemblement syndical, ce qui constitue certainement le plus grand événement syndical de la province depuis la fermeture de l’aciérie d’Athus en 1977!

    La N-VA a traité la grève comme si rien ne s’était passé : la tactique de la criminalisation du mouvement s’accompagne d’une tactique de minimisation par la suite. Mais les fédérations patronales ont bien dû reconnaitre que la grève avait été bien suivie. Les actions ont aussi instauré une grande pression sur les différents partis, très certainement sur le CD&V qui défend un ‘‘tax shift’’ depuis longtemps déjà, mais à plus long terme. La première discussion avait immédiatement reçu une fin de non-recevoir. Mais la reprise du débat illustre que seul l’Open-VLD fait encore le difficile. En d’autres termes : même la N-VA ressent la pression des protestations et est prête à lâcher des concessions.

    Aux yeux de nombreux grévistes, l’objectif du mouvement de protestation n’est cependant pas limité au retrait des mesures les plus sévères mais vise au contraire à totalement balayer l’accord gouvernemental et le gouvernement avec lui. Ce gouvernement n’est en effet pas préparé à accepter de revenir sur les mesures annoncées.

    La grève est politique, c’est vrai. L’économiste Paul De Grauwe semblait en être surpris et il a fallu qu’il préconise une restriction du droit de grève. Suivant sa ‘‘logique’’ on peut entrer en action contre un patron qui s’en prend à nos conditions de travail et de salaire, mais pas contre un gouvernement pro-patronal qui s’en prend aux conditions de vie de tous les travailleurs et de leurs familles. L’offensive contre nos conditions de vie est politique, notre riposte l’est aussi. Une grève politique, ce n’est d’ailleurs pas un phénomène neuf. C’est grâce aux grèves que toutes nos conquêtes sociales ont pu être politiquement appliquées ; de l’abolition du travail des enfants aux congés payés, de la sécurité sociale au suffrage universel. Mais au cours de ces dernières années, les dirigeants syndicaux ont systématiquement tenté de minimiser la nature politique des protestations – et donc aussi leur taille – afin de ne pas offenser les ‘‘amis’’ et ‘‘partenaires’’ présents au gouvernement. Cet argument ne tient dorénavant plus la route.

    Un point important de discussion sur les piquets de grève était l’organisation des prochaines étapes de la lutte. A La Louvière, une initiative bien utile a été prise avec l’organisation d’une assemblée générale qui a discuté des prochaines étapes et qui a décidé de tenir des réunions interprofessionnelles hebdomadaires jusqu’à la grève générale du 15 décembre. L’exemple devrait être suivi sur chaque lieu de travail. A l’Université de Gand, le personnel a tenu une assemblée générale visant à préparer la grève régionale du 1er décembre, pour la première fois depuis des années. Pas moins de 105 personnes ont participé à cette assemblée, et 35 personnes ont assisté à une deuxième session dans l’après-midi, à destination du personnel des restaurants. A Anvers, le jour de la grève régionale, un délégué syndical du secteur de la chimie nous a expliqué qu’environ 25 réunions du personnel avaient eu lieu.

    Ces réunions du personnel sont importantes pour renforcer la participation aux actions et pour organiser la grève le plus sérieusement possible. Cela instaure également une pression vers l’adoption de nouvelles mesures après la grève générale du 15 décembre pour peu que le gouvernement reste complètement sourd à nos exigences, comme ce sera très probablement le cas. Les réunions du personnel sont également un excellent outil pour affiner notre plateforme de revendications par entreprise et par secteur et donc améliorer la défense de notre alternative contre les politiques d’austérité. Cela ouvre également la voie à la possibilité de passer de revendications purement défensives à des revendications plus offensives : la lutte contre le travail intérimaire ou pour l’instauration de délégations syndicales dans les petites entreprises par exemple.

    Après les actions de grèves régionales, la coordination entre entreprises d’un même site industriel ou d’une même région sera sans aucun doute améliorée. De nouveaux contacts auront été noués, d’autres renforcés. Cela offre le potentiel de consolider la grève générale de manière significative et constitue une première étape dans la coordination de notre lutte par la base. Ce mouvement ne doit pas être considérée comme un combat ‘‘des syndicats’’, mais par un combat de chacun d’entre nous, avec l’aide des syndicats.

    La première grève régionale a vérifié le potentiel du 6 novembre et la possibilité de faire du 15 décembre la plus grande journée de grève générale de l’histoire belge. Avec le lancement d’un nouveau plan d’action par après, il nous est possible de balayer ce gouvernement des riches par la grève. Cela ouvre bien évidemment des discussions au sujet des alternatives ainsi que sur la nécessité d’un gouvernement qui représente nos intérêts aussi durement que le gouvernement actuel défend ceux des riches. Il est clair que nous ne devons pas compter sur la social-démocratie et sur un nouveau gouvernement tripartite, comme l’ont très bien illustré les travailleurs qui protestaient à Charleroi contre les réductions d’effectifs prévues à la Ville, sous la direction du PS et de Paul Magnette. Un arrêt de travail a aussi déjà eu lieu précédemment dans l’enseignement francophone contre les mesures de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Une meilleure représentation politique de la classe des travailleurs et un programme socialiste qui rompt avec la politique d’austérité au cœur même du capitalisme sont à l’ordre du jour. La FGTB de Charleroi & Sud Hainaut appelle depuis deux ans à rompre avec la social-démocratie et les Verts pour s’unir dans un vaste parti de lutte de la gauche. Le PSL reste disponible et veut entièrement coopérer. En même temps ce mouvement offre la possibilité d’élaborer une alternative à la politique d’austérité à partir de la base. Les grèves du 24 novembre ont démontré le potentiel existant. En route vers le 1er décembre et les grèves régionales de Liège, de Namur, de la Flandre Orientale et de la Flandre Occidentale !

  • En plus du plan d’action, le mouvement des travailleurs a besoin de sa propre alternative!

    Photo : Mediactivista

    “Pas de Thatcher en Belgique” a lancé le PSL alors que la formation du gouvernement était encore en cours. Nous avons lancé un avertissement quant au caractère du gouvernement qui nous attendait. Maintenant, il est là. S’il parvient à ses fins, le mouvement des travailleurs sera brisé et la voie sera libre vers des salaires, des allocations et des conditions de travail dignes du 19ème siècle. Les syndicats ripostent avec un plan d’action impressionnant. Pour arracher quelques concessions? Pour rappeler Di Rupo au pouvoir? Ce serait décevant. Le gouvernement Michel et toute la politique d’austérité doivent s’en aller. Mais cela exige une alternative propre au mouvement des travailleurs.

    Par Eric Byl, éditorial de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    Les medias des patrons et les politiciens l’ont eux aussi bien compris. “Pourquoi n’entendons-nous jamais de la part de tous ceux qui protestent à haute voix la défense d’une alternative réaliste aux économies et autres mesures du gouvernement qui ne détruit pas d’emplois?”, se demande De Tijd. Il n’y pas d’alternative, répète De Wever. Nous voilà de retour à Thatcher et son fameux ‘TINA’ : there is no alternative.

    Evidemment, c’est hypocrite. Même l’OCDE et le FMI avertissent qu’une politique budgétaire trop stricte pourrait étrangler l’économie. Selon Bart De Wever, la création d’emploi dépend de la croissance économique et donc certainement pas de lui ni de sa politique. Beke (CD&V) et Dewael (Open-VLD) eux non plus ne veulent pas garantir de création d’emplois. Ils expliquent:“Nous vivons dans une économie de marché, pas dans une économie planifiée”. De cette manière, ils indiquent de façon implicite qu’une économie planifiée peut garantir des emplois. Le PSL est bien d’accord sur ce point, mais à condition que cette économie planifiée soit gérée de façon démocratique.

    Nous serions alors capables d’accroître les richesses de la société en investissant dans l’enseignement au lieu d’y opérer des économies. Nous pourrions mettre les connaissances scientifiques et techniques à la disposition de tous au lieu de les protéger des concurrents sur le marché à l’aide de brevets. Nous pourrions partager le travail disponible avec une réduction collective du temps de travail et en augmentant les salaires et les allocations sans que le profit ne soit accaparé pour être planqué dans des paradis fiscaux. C’est quand-même évident, non ? Mais cela exige un gouvernement qui défend les intérêts des travailleurs avec autant d’énergie que les gouvernements actuels en mettent pour défendre ceux des patrons. Seul un gouvernement des travailleurs en est capable.

    Mais entretemps, nous produisons selon les lois du marché et, là, une autre logique est d’application : celle de la défense du profit des capitalistes individuels, que cela soit sous forme de dividendes, d’intérêts ou de plus-value. Et là, tous les ‘De Wever’ de ce monde ont un point pour eux : si nous travaillons gratuitement et si la collectivité offre les cadeaux fiscaux nécessaires, alors les patrons ne menaceront pas de délocaliser. Beaucoup de travailleurs le savent très bien et puisque la social-démocratie et les verts ne remettent pas en question le marché et disent même que les coûts salariaux sont trop élevés, leurs alternatives ne sont pas crédibles. Le fait que Di Rupo explique que 70% des mesures du gouvernement Michel avaient déjà été mises en avant par son gouvernement ne fait que confirmer cet élément.

    Le plan cactus du PTB est beaucoup plus ambitieux en investissements dans les logements publics, le transport public, l’enseignement, les pensions ou les soins de santé. Le PTB ne défend pas la diminution des coûts salariaux, mais bien l’augmentation des salaires et des allocations, ce qu’il veut financer par des taxes sur les riches, des économies d’échelles, des appels d’offre dans le secteur pharmaceutique et sur les appareils médicaux, une chasse à la fraude fiscale, etc. Dans le secteur financier il plaide pour une taxe bancaire et pour une banque publique à côté du secteur privé. Le principal investissement du plan cactus est toutefois le payement accéléré de la dette publique, probablement dans l’espoir de créer une certaine marge budgétaire.

    Le PTB a fait un calcul correct sur papier. Mais il y a vingt ans, il ne trouvait pas que c’était nécessaire. Il scandait alors “ faites payer la crise aux riches” et “prenons l’argent où il est, chez les banques, chez les holdings”. C’étaient de bons slogans, mais même là se pose la question de savoir quoi faire lorsque les capitalistes s’en vont. Pourquoi ne pas défendre la nationalisation sous contrôle des travailleurs et de la collectivité des secteurs clés de l’économie et de toutes les entreprises qui agitent la menace de délocaliser ? Un gouvernement des travailleurs qui veut offrir une alternative crédible ne pourra pas éluder cette question. Il devra être aussi audacieux dans l’intérêt du monde du travail que le gouvernement actuel l’est dans l’intérêt de celui du capital.

  • Grève pour faire tomber Michel 1er mais aussi toute l’austérité!

    tract_bannerNous répondons aujourd’hui au gouvernement et au patronat. Oui, les syndicats peuvent encore mobiliser des tonnes d’affiliés. Non, le mouvement des travailleurs n’est pas un concept du siècle dernier. Au contraire ! Il est bien en vie et prêt à se battre. Et oui, le mouvement des travailleurs est toujours le moteur du changement social, capable d’entrainer derrière lui toutes les couches de la société.

    Tract en version PDF

    Le gouvernement fédéral Michel et le flamand de Geert Bourgeois estiment leur temps arrivé. Ils veulent affaiblir les syndicats et bouleverser les relations de forces entre travail et capital. Ils recherchent ouvertement la confrontation pour ouvrir la voie à une société où plus rien ne se dressera sur le chemin des riches et des patrons. Ils ont toutefois provoqué un impressionnant plan d’action avec lequel les syndicats tirent avec eux toute la résistance sociale. Même les journalistes de l’establishment grassement payés depuis la fin du 19e siècle pour nous qualifier d’énergumènes amateurs de bières doivent bien provisoirement reconnaître que le soutien est vraiment très large pour cette manifestation.

    Le plan d’action syndical relance la tradition des assemblées générales du personnel. Il a été discuté en de nombreux lieux de travail et même parfois soumis au vote. Cela favorise la participation de tous, permet de désarmer les adversaires et nous place en meilleur posture pour l’évaluation et la préparation de nouvelles actions. Il n’y a pas eu de réunion du personnel chez vous ? Organisez-là ou demandez-le à vos délégués.

    Nous n’avons pas besoin de querelles entre syndicats : aidons les militants combatifs des autres syndicats à surmonter les oppositions internes ! Ne nous laissons pas non plus diviser sur des lignes communautaires. Même si certaines mesures auront un impact plus dur dans une région plutôt qu’une autre, ce gouvernement n’est pas anti-wallon, anti-bruxellois, anti-flamand ou anti-belge : il est anti-travailleur ! L’austérité est générale, cela exige l’unité. C’est instinctivement ressenti mais la renforcer et la préserver nécessite une organisation consciente. La décision des 800 élèves en grève écolière le 22 octobre dernier à Gand de rejoindre le plan d’action syndical est un exemple à suivre.

    Pour l’essentiel, le gouvernement clame que « vos droits sont incompatibles avec nos profits. » Ne nous laissons pas endormir par quelques concessions sur lesquelles ils reviendront plus tard. Ce gouvernement doit tomber. Mais c’est encore insuffisant. Parmi les mesures antisociales de l’accord gouvernemental, 70% sont basées sur les politiques du gouvernement précédent, aux dires de Di Rupo lui-même. En bref : les attaques antisociales se poursuivront avec un gouvernement Di Rupo II, et les mesures prises par l’actuel resteront d’application. Seul le rythme de l’austérité les différencie.

    Notre lutte ne fait que commencer. L’expérience ainsi acquise doit être utilisée pour la construction d’un véritable contre-pouvoir de la classe des travailleurs. A la place d’un gouvernement anti-travailleur, nous voulons un gouvernement des travailleurs, un gouvernement dont la politique ne garantira la satisfaction des besoins de la large majorité de la population au lieu des profits d’une poignée de super-riches. Cela exige d’intégralement rompre avec la politique austéritaire.

    – Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
    – Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
    – Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
    – La prépension à 55 ans, pour des systèmes de fin de carrière avec diminution du temps de travail et pension anticipée à 60 ans !
    – Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
    – Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
    – Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité !
    – Pour la fin de ce système archaïque de propriété privée des moyens de production et de profit! Pour un socialisme démocratique moderne et l’utilisation libre des connaissances et des ressources pour le bénéfice de tous!

    (more…)

  • Des néo-nazis se réunissent samedi prochain en Belgique : Résistance!

    autonoom-300x160Le 8 novembre prochain, à la veille de la manifestation nationale antifasciste qui prendra place à Bruxelles, les néo-nazis des “Autonome Nationalisten” se réuniront en Belgique avec leurs collègues néerlandais non moins marginaux de la NVU (Nederlandse Volksunie). Le lieu de cette rencontre n’est pas connu, leur caractère marginal les poussant toujours à tenir anxieusement secret l’endroit de leurs réunions.

    Ce meeting se place dans la suite logique de la collaboration entre ces deux groupuscules. En dehors de Constant Kusters de la Nederlandse NVU, il est aussi question de Tom Huylebroeck des Autonome Nationalisten. Il y a déjà eu précédemment une rencontre commune aux Pays-Bas.

    Ces deux groupes sont connus pour leur tendance néo-nazie. Constant Kusters participait encore il y a quelques années à une commémoration hitlérienne de Blood&Honour dans notre pays. Des partisans de Kusters ont connu des problèmes avec la justice. La collaboration entre Constant Kusters et le nouveau groupement de Chris Berteryan en Belgique n’est pas nouvelle. Au milieu des années 1990, Kusters a participé à plusieurs reprises à des activités du Odal Aktiekomitee.

    L’Odal Aktiekomitee était l’organisation de Berteryan lorsqu’il essayait de poursuivre la construction de la milice privée VMO. Ce nom provient de l’ancien café Odal de Bert Eriksson, le néo-nazi bien connu et dirigeant du deuxième groupe VMO. L’Odal Aktiekomitee a notamment organisé une contre-manifestation lorsque Blokbuster (campagne antifasciste flamande du PSL) a manifesté à Bruges en 1997 contre la violence fasciste. L’organisation a éprouvé des difficultés lorsque leur chef, Berteryan, a lui-même connu des problèmes judiciaires, il est resté des années en prison. Il s’est avéré que de la drogue circulait dans les cercles Odal. L’an dernier, Berteryan a fait son come-back avec une manifestation à Bruges qui a réuni une vingtaine de partisans dont des militants du groupuscule néonazi francophone Nation. L’arrivée d’Aube Dorée au Parlement européen a été saisie pour essayer de construire une structure plus forte. Début octobre, un meeting néonazi avait ainsi pris place en Belgique.

    La NVU a été dirigée pendant des années par Joop Glimmerveen et bénéficiait du soutien de membres du Vlaams Blok comme Roeland Raes. Au début du siècle, il y a eu une cassure entre Glimmerveen et Kusters. Glimmerveen reprochait à Kusters de “corrompre le national-socialisme par son comportement. Mentir, tromper, faire des ragots, voler et semer la zizanie.” Ou encore : “cet homme rate systématiquement l’opportunité dans quelque domaine que ce soit de se développer dans une direction favorable.” Lors de manifestations de la NVU, il y a souvent des néo-nazis connus, même le groupe BBET (Bloed, Bodem, Eer en Trouw) (Sang, Sol, Honneur et Fidélité) s’est rendu aux Pays-Bas pour participer à des actions de la NVU. Kusters a essayé de nier le caractère néo-nazi de son parti mais s’y prend vraiment très mal. Le négationnisme est peut-être un hobby dans ces cercles mais ce n’est crédible à aucun moment.

    La montée d’Aube Dorée et d’autres néo-nazis en Europe – entre autres, le NPD allemand d’Udo Voigt et le Jobbik en Hongrie – renforce la confiance en soi de groupements qui auparavant étaient tellement marginalisés qu’ils risquaient de disparaître. Même si ces néo-nazis n’ont pas beaucoup de soutien, ils sont quand même dangereux. Ils ne craignent pas la violence et avec une confiance renforcée en eux, il n’est pas exclus qu’ils ne la dirigent pas contre la gauche.

    Pour l’instant, cela se limite à des graffitis sur les bâtiments de la FGTB à Anvers et des JOC à Bruxelles mais cela peut aller en escalade et par le passé, nous l’avons constaté avec Odal qui participait à Bruges au milieu des années 1990 à la campagne de terreur contre la gauche. Des cafés alternatifs ont été mis en pièces, une action contre le rôle de Shell au Nigéria organisée par le prédécesseur du PSL a été chargée par une bande de nazis.

    Nous n’accepterons aucune situation façon Aube Dorée dans notre pays et appelons à organiser la protestation contre les néos -nazis. Il ne faut pas leur laisser d’espace. La manifestation du 9 novembre à Bruxelles, dans le cadre d’une journée d’action européenne antifasciste, est une excellente occasion de mener l’opposition aux néo-nazis dans la rue dans notre pays. No Pasaran!

    Manifestation antifasciste ce 9 novembre à Bruxelles : 15h, Avenue de Stalingrad, au Mégaphone, près de la gare de Bruxelles-Midi

    • Résistance internationale contre le racisme et l’austérité!
    • Stop à la répression et au racisme dans la police! Stop au contrôle au faciès!
    • Stop à la criminalisation des migrants!
    • Pour des Emplois, logements et services publics; Luttons contre le racisme, le sexisme et l’homophobie!

    Premiers signataires :

    Blokbuster, JOC Bruxelles (Jeunes Organisés et Combatifs), Jeunes FGTB Charleroi-Sud Hainaut, USE (Union Syndical Etudiante), Initiative solidarité à la Grèce qui résiste, EGA (Etudiants de Gauche Actifs), CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde), SAF (Steunpunt Antifascisme), AFF (Anti-Fascistisch Front), Jeunes FGTB, PSL (Parti Socialiste de Lutte), Fewla (soutien à la lutte du peuple mapuche), Syndicalisten tegen fascisme, BBTK-SETCa BHV Hôpitaux, groupe Réagis de la FGTB de Bruxelles, Jeunes Anticapitalistes (JAC),…

    Contact pour signer la plateforme: info@blokbuster.be

    manifAntifa_affiche

  • BM&S : Mobilisation ce mercredi 29

    SOLIDARITE AVEC LES NETTOYEURS DE BM&S EN GREVE DEPUIS LE 21 AOÛT 2014 !

    Par le Comité de soutien des grévistes de BM&S

    elisa_BMSDepuis le 21 Août 2014, les ouvriers de la société de nettoyage de train BM&S sous-traitant de la SNCB sont en grève. 3 intérimaires et 2 travailleurs, délégués de la FGTB, ont été écartés.

    L’entreprise BM&S reconnait n’avoir pas de preuve des motifs de l’écartement, mais refuse la réintégration des travailleurs.

    Depuis le 17 Octobre 2014, la SNCB ne s’oppose pas à la réintégration que ce soit sur le site de Schaerbeek ou sur tout autre site où BM&S preste des services pour la SNCB, dans l’attente du résultat des enquêtes en cours…

    LA FGTB DEMANDE DEPUIS L’ARRET DE TRAVAIL LA REINTEGRATION SANS CONDITION POUR LES DELEGUES ET UN CONTRAT A DUREE INDETERMINEE POUR LES 3 INTERIMAIRES DE LONGUE DUREE.

    Le combat des nettoyeurs de BM&S pour gagner leur vie est un combat qui nous concerne.

    C’est pour cette raison que nous organisons un

    GRAND RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITE

    MERCREDI 29 OCTOBRE 2014 – 07H30 – SITE DE LA SNCB FOREST
    RUE DU CHARROI, 20 – FOREST 1190

    LA LUTTE CONTINUE ET LES TRAVAILLEURS NE LACHENT RIEN !

    FONDS DE SOUTIEN ET DE SOLIDARITE – BE 49 0001 4318 8871 POUR LE COMITE DE GREVE

    CONTACT DES DELEGUES : 0488 231 871 / SAID – 0483 364 906 / ABDEL

  • APPEL COMMUN JFGTB/JCSC: Les Jeunes unis contre les politiques d’austérité

    jeunesenlutte-300x225Pour la première fois depuis longtemps, un front uni contre les différentes politiques gouvernementales voit le jour. Nous ne pouvons tolérer les mesures programmées car elles vont hypothéquer l’avenir des jeunes, partout en Belgique.

    Les jeunes subissent de plein fouet le ralentissement de l’économie et la pénurie d’emplois. Ceux qui ont la chance de trouver rapidement un emploi, sont bien souvent obligés d’occuper des emplois précaires, sans perspective d’avenir. Ceux qui n’en trouvent pas, sont harcelés par des procédures de plus en plus arbitraires et seront bientôt forcés d’accepter des mini-jobs précaires et sous-payés pour conserver leurs droits. Les allocations d’insertion, déjà rabotées sous la précédente législature (pour rappel, des dizaines de milliers de personnes seront exclues au 1ier janvier 2015), vont progressivement disparaître avec les nouvelles mesures fédérales programmées.

    L’allongement de la carrière à 67 ans est une mesure absurde lorsque l’âge effectif de départ à la retraite est à peine à 60 ans aujourd’hui. De plus, il faudra qu’on nous explique en quoi garder les aînés plus longtemps au travail va permettre de libérer des emplois pour les jeunes ? Le Ministre des Pensions, avec un aplomb cynique, ose affirmer que cette mesure va bénéficier à la jeunesse !

    Le saut d’index va avoir un impact structurel sur le salaire des jeunes tout au long de leur carrière. Un jeune de 22 ans commençant sa carrière avec un salaire brut de 2200 € perdra au final près de 25.000 €. D’un point de vue économique, cette politique d’austérité est contreproductive. La BCE, le FMI – institutions qu’il est difficile de qualifier de gauchistes – estiment qu’il faut au contraire augmenter les salaires des travailleurs pour assurer la relance de l’économie.

    Le gouvernement Michel veut créer des emplois, en offrant 3,5 milliards aux entreprises. Ces cadeaux ne sont pas conditionnés à des obligations de création d’emplois et il n’y a donc aucune garantie que les entreprises engagent. C’est un chèque en blanc aux actionnaires et aux détenteurs de capitaux.

    Le gouvernement va chercher l’argent dans les mauvaises poches. Rien n’a été fait pour rétablir un minimum de justice fiscale. Pas étonnant que la FEB se réjouisse de l’accord de gouvernement.

    Pendant ce temps-là, les jeunes vont devoir payer encore plus cher leurs études. La démocratisation de l’enseignement supérieur semble être un vœu pieux. Les autorités sont-elles aveugles ? Comment assurer que la société belge se développe sans un réinvestissement massif dans l’enseignement ?

    Tout se passe comme si les gouvernements actuels (tant fédéral, communautaires que régionaux) avaient décidé que les mécanismes de solidarité et de répartition des richesses, ainsi que la société civile dans son ensemble, devaient progressivement disparaître, au profit exclusif de l’individu et de l’entreprise. Nous ne sommes pas aux Etats-Unis, nous ne pouvons accepter ces attaques frontales contre les services publics, la sécurité sociale, l’enseignement, la culture, la jeunesse, les « étrangers »….

    De manière inédite, d’Arlon à Ostende, les organisations de jeunesse syndicales invitent tous les jeunes, et les organisations de jeunesse, à nous rejoindre aux différentes manifestations prévues :

    -Le 24 octobre à 16h à la Bourse de Bruxelles pour le coup d’envoi ;
    -Le 06 novembre à Bruxelles, avec une action commune ;
    -Le 17 novembre en solidarité avec les étudiants ;
    -Le 24 novembre : Hainaut, Limbourg, Luxembourg, Anvers ;
    -Le 1ier décembre : Namur, Liège, Flandre Orientale, Flandre Occidentale ;
    -Le 8 décembre : Bruxelles, Brabant Flamand, Brabant Wallon ;
    -Le 15 décembre : PARTOUT !

    Des séances d’information collectives vont être organisées prochainement dans toutes les régions.

    L’avenir nous appartient, faisons reculer ces gouvernements de contraception sociale !

    Liste des signataires :

    -Jeunes CSC / ACV Jongeren
    -Jeunes FGTB / ABVV Jongeren

    CONTACTS :
    Jeunes FGTB : Angela Sciacchitano, jeunes@jeunes-fgtb.be , 0474 45 82 56
    Jeunes CSC : Pierre Ledecq, jeunes@jeunes-csc.be , 0485 94 35 93

  • Grève non seulement contre Michel Ier, mais aussi contre toute l’austérité !

    Photo : PPICS
    Photo : PPICS

    La déclaration du gouvernement Michel n’a plus laissé planer de doutes. L’objectif est d’affaiblir les syndicats et de modifier les relations de forces entre travail et capital. Rarement un gouvernement a aussi ouvertement cherché la confrontation. Le plan d’action avec lequel la direction syndicale entraine toute la résistance sociale est également impressionnant. Renverser Michel 1er est le défi qui nous fait face, mais cela ne suffira pas. Nous devons faire dégager toute la politique d’austérité par la grève.

    Le gouvernement veut bel et bien détruire tout ce qui avait été annoncé comme cibles. De plus, il veut repousser l’âge de la pension à 67 ans. C’est “obligé” parce que nous vivons en moyenne plus longtemps. “Des carrières plus courtes et des pensions les plus élevées” – si seulement c’était vrai – “cela ne peut pas arriver.” Mais le gouvernement oublie de préciser que si nous vivons plus longtemps, nous sommes surtout beaucoup plus productifs.

    Afin de prouver qu’il n’est pas aussi antisocial que ce qu’affirment les syndicats, le gouvernement de droite utilise comme idiot utile le “socialiste” Frank Vandenbroucke. Ce dernier a élaboré un système de retraite à points. “Attention, si vous avez reprenez quelque chose, il faut l’appliquer dans son intégralité!” Réponse du gouvernement: “oui, oui”. La social-démocratie rend les choses vraiment faciles au gouvernement. Lors d’une conférence de presse, Di Rupo a ramené tout le travail d’opposition d’Onkelinx au fait que 70% des mesures prévues par Michel ont été décidées sous le gouvernement précédent.

    Wouter Beke, du CD&V, a rappelé avec jubilation que, sous Onkelinx, le budget des soins de santé n’avait connu qu’une croissance de 0,9% en 2013, alors que le gouvernement actuel propose 1,5%. L’enveloppe de la liaison des allocations au bien-être a été rabotée de 40% sous Di Rupo, tandis que le nouveau gouvernement de droite promet 100%. Évidemment, le gouvernement récupère cela dans d’innombrables autres domaines, mais cela illustre que l’austérité n’a pas renforcé la crédibilité de la social-démocratie, mais au contraire sapé.

    Le gouvernement n’aura pas facile

    Si le gouvernement n’a pas facile, cela n’a rien voir avec une incroyable opposition de la social-démocratie et des verts. Cela a bien plus à voir avec le calibre des ministres de Michel. A quoi fallait-il donc s’attendre d’autre en plaçant Theo Franken secrétaire d’Etat à l’asile et à l’immigration ou Jan Jambon ministre de l’Intérieur? Un premier ministre fort n’aurait jamais accepté ça. Les autres membres du gouvernement de la N-VA devraient être un peu plus fins. Mais l’erreur de calcul de la nouvelle ministre de la mobilité Jacqueline Galant (MR) sur les économies à mener à la SNCB, ce n’était pas mal non plus.

    L’ossature de ce gouvernement serait la création d’emplois. Pour maintenir payables les pensions, il faut créer de l’emploi, de même pour combattre la pauvreté, etc. Pour le gouvernement, cela doit se faire en donnant encore plus de cadeaux aux patrons. Ensuite les investissements viendraient d’eux-mêmes. A quel point ils y croient eux-mêmes, cela est illustré par la réponse qu’on obtient quand on demande combien d’emplois seront créés : “Nous ne pouvons pas le savoir, nous ne sommes pas dans une économie planifiée”. C’est ce qu’a déclaré Wouter Beke dans l’émission “De Zevende Dag”, ce que Patrick Dewael (Open VLD) a réitéré par la suite.

    Beke et Dewael espèrent ainsi mettre en difficulté “la gauche”. Cela rappelle les Républicains aux États-Unis, qui qualifiaient Obama de socialiste pour le discréditer. Entre-temps, le soutien à Obama a considérablement diminué, mais la popularité du “socialisme” a augmenté en proportion. Que le PS et les Verts soutiennent aussi peu l’économie planifiée qu’Obama le socialisme, nous n’avons pas à l’expliquer. Que la “main invisible” du libre marché conduit à un mauvais fonctionnement de l’économie et à la crise, à ce qu’une poignée de super-riches côtoient un inépuisable réservoir de pauvres, c’est devenu évident. Et c’est cela qui, à son tour, met sous pression le système capitaliste et ses institutions.

    Un plan d’action à soumettre aux assemblées générales

    Que les syndicats n’allaient pas se laisser faire, on pouvait déjà le sentir depuis un certain temps. Le plan d’action; les tracts d’information; les arrêts de travail; la manifestation nationale du 6 novembre; les grèves tournantes des 24 novembre, 1er décembre et 8 décembre et, enfin, la grève générale de 24 heures du 15 décembre sont une réponse appropriée à l’ampleur des attaques du patronat et du gouvernement.

    Nous devons discuter autant que faire ce peu de ce plan d’action avec les militants combatifs et le soumettre à un vote lors d’assemblées générales du personnel. Celui qui aura voté concernant ce plan d’action respectera mieux sa légitimité, même s’il a voté contre. Celui qui perd le vote pourra encore faire usage de son droit individuel de faire grève, mais sans entraver la majorité qui voudra se rendre au travail. Cela nous permettra mieux d’évaluer ensuite la grève et de motiver les collègues pour la prochaine occasion.

    Pour faire tomber le gouvernement, nous aurons besoin de tout le monde. Nous ne pouvons nous permettre des querelles entre syndicats et nous devons faire tout notre possible pour aider les militants combatifs des autres syndicats à surmonter les oppositions internes. Nous ne devrions pas non plus nous laisser diviser selon des lignes communautaires. Même si certaines mesures frapperont plus dur dans une région que dans une autre, ce gouvernement n’est pas en premier lieu anti-Wallons, anti-Bruxellois, anti-Flamands ou anti-Belges, mais anti-travailleurs.

    Nous appelons tous les militants à discuter dès aujourd’hui du plan d’action des syndicats, à le préparer, à l’argumenter, à le défendre. Si nous faisons dégager ce gouvernement et ses projets, ce sera très bien, mais pas si cela doit conduire à une réédition de la tripartite pour nous enfoncer “70%” du même plan dans la gorge. Nous n’avons pas besoin de gouvernements anti-travailleurs, mais au contraire d’un gouvernment des travailleurs, un gouvernement dont la politique ne viserait pas à assurer les profits d’une poignée de super-riches mais à satisfaire les besoins de la vaste majorité de la population. Cela signifie de totalement rompre avec les politiques d’austérité actuelles.

    – Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
    – Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
    – Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
    – La prépension à 55 ans, pour des systèmes de fin de carrière avec diminution du temps de travail et pension anticipée à 60 ans !
    – Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
    – Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire pour les chômeurs ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
    – Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous controle démocratique de la collectivité !
    – Pour la fin de ce système désuet de propriété privée des moyens de production et de profit! Pour un socialisme démocratique moderne et l’utilisation libre des connaissances et des ressources pour le bénéfice de tous!

  • Le PTB a tenu sa Protest Parade à Bruxelles

    Sous un soleil digne de la fin de l’été, des milliers de personnes se sont rendues à Bruxelles dans le cadre de la Protest Parade, les organisateurs du PTB parlant de 7000 participants. Cette manifestation a clairement illustré que la gauche existe toujours bel et bien, de même que la recherche d’alternatives face aux plans d’austérité drastiques du gouvernement de droite dure.

    Le plan d’action des syndicats allant crescendo jusqu’à la grève générale du 15 décembre prochain a posé le défi de construire un mouvement de masse pour faire chuter le gouvernement Michel. Mais nous ne voulons pas seulement faire tomber Michel 1er, c’est toute la politique d’austérité qui doit être balayée. L’arrivée au pouvoir d’une nouvelle tripartite appliquant une politique similaire après la chute de ce gouvernement ne représenterait aucunement une alternative. De nombreuses attaques – comme la suppression progressive de la retraite anticipée ou la remise en cause de l’index – s’appuient sur des politiques menées par le gouvernement précédent. Wouter Beke (CD&V) a déclaré que l’actuel accord gouvernemental aurait tout autant pu être conclu avec les socialistes. C’est surtout le rythme des attaques qui est aujourd’hui différent.

    Mais Wauter Beke a raison, un gouvernement Di Rupo 2 ne serait pas une alternative. Nous avons besoin d’un nouveau parti de masse des travailleurs pour rompre avec la politique d’austérité, un parti dans lequel le large éventail d’opinions présent dans le mouvement des travailleurs trouverait sa place. Dans ce cadre, avec sa position de première force de gauche radicale possédant également un poids électoral et plusieurs députés, le PTB est naturellement dans la meilleure position pour jouer un rôle important. Mais devant l’offensive de la droite, nous allons avoir besoin de toutes nos forces. Un piquet de grève est plus fort si tout le monde est présent, dans le respect des sensibilités de chacun au-delà des frontières syndicales ou de statut (ouvrier, employé, intérimaire, travailleur d’un sous-traitant, stagiaire,…). Cela s’applique également à la représentation politique du mouvement des travailleurs. Pour arriver à la constitution d’une alternative large, l’ouverture et le respect des spécificités de chacun sont cruciaux.

    Une telle ouverture n’était pas présente à la Protest Parade. Nous avons vu tout le contraire avec une manifestation uniformisée où chaque drapeau, pancarte,… appartenant à d’autres organisations était renvoyé manu militari à la fin de la manifestation. Que les autres forces de gauche, tant les partis que les associations, se retrouvent comme convenu à la fin du cortège, cela ne représentait aucun problème et cela n’a, du reste, été contesté par personne. Mais le simple fait d’aller dire bonjour à des collègues présents ailleurs dans le défilé avec un drapeau ou une pancarte était interdit, ce qui constitue une forme extrême d’imposition du silence pour tout type de discussion. Nous avions visiblement mal compris l’invitation de Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB et élu fédéral, faite envers tout le « peuple de gauche ».

    Du côté francophone, lorsque le PTB avait annoncé une ouverture sous la forme de Gauche d’Ouverture, cela avait à juste titre été salué par la FGTB de Charleroi & Sud Hainaut comme un pas en direction de l’appel lancé par cette régionale le 1er mai 2012 pour réunir sur une base anticapitaliste toutes les forces politiques à la gauche du PS et d’Ecolo. Si la FGTB de Charleroi & Sud Hainaut avait décidé de mettre davantage l’accent sur cet appel en prenant part à la Protest Parade ou si d’autre sections et délégations combatives avaient décidé d’y participer, se seraient-elles vues confinées à la fin du cortège? Ou alors ces délégations auraient-elles eu à se diviser entre ceux qui voulaient manifester au sein du cortège et ceux qui voulaient manifester avec les drapeaux, les pancartes et les tracts d’autres organisations, derrière la ligne du service d’ordre ?

    Pour stopper l’offensive de la droite, la tripartite n’offre aucune alternative, comme nous l’avons dit. Nous sommes à l’aube d’un mouvement de résistance qui a, face à lui, de grands défis. Les Thatchers belges veulent s’en prendre drastiquement à notre niveau de vie et changer le rapport de forces en faveur du capital. Notre camp, celui du mouvement des travailleurs, doit riposter avec toute sa force. La devise de «l’unité dans la diversité», la base de la solidarité, ne peut que nous renforcer.

    Les militants du PSL seront présents dans la lutte contre ce gouvernement des riches, côte à côte avec leurs collègues, leurs amis, leurs connaissances,… et ce au-delà des divergences politiques. Il nous faudra de grands efforts pour faire chuter ce gouvernement, et cela nous conduira évidemment à débattre de la manière de traduire le plus efficacement possible le plan d’action syndical sur notre lieu de travail, des prochaines étapes à construire si le gouvernement reste sourd à nos revendications lors de la grève du 15 décembre, de ce qui devrait remplacer le gouvernement Michel,…

    Mener et stimuler ce débat, à la fois au travail et dans les actions ou encore parmi les militants, fait partie intégrante de la préparation des prochaines étapes de notre lutte. Le PSL pense à ce titre pouvoir y offrir un apport constructif.

    Nous avons envoyé une proposition de déclaration à diverses organisations qui nous avaient dit être favorables à une réaction commune.

    [divider]

    Réaction d’Eric Byl

    Certains lecteurs commençaient à être impatients face au silence de « socialisme.be » vis-à-vis des événements que nous commentons ci-dessus et des allégations exprimées par le PTB sur son site à l’encontre du PSL. Nous avons délibérément reporté la publication d’une réponse. Nous ne voulions pas réagir à chaud et préférions laisser les événements retomber quelque peu. Dans le feu de la polémique, on peut en effet avoir tendance à réagir sans considération pour le contexte politique. On peut aussi, comme l’auteur d’un article sur le site du PTB, écrire des choses qui ne sont pas conformes à la vérité et même carrément contradictoires. C’est ainsi que Max Van Cauwenberghe, apparemment l’un des responsables du service d’ordre du PTB, a écrit que les militants du PSL auraient jeté des pétards au service d’ordre du PTB. Ceux qui étaient sur place savent très bien qu’il n’y avait pas de pétards. Il affirme également qu’un membre féminin du service d’ordre a été frappé, a eu des côtes froissées et au moins deux semaines d’incapacité de travail. C’est une lourde accusation. De la part du PTB, qui dispose de suffisamment d’avocats et de médecins, on peut se demander comment cela se fait qu’ils n’ont pas immédiatement publiquement identifié le responsable. L’explication est simple : ce que Max décrit n’est jamais arrivé. Si Max avait un peu réfléchi avant d’écrire ou avait au moins relu une fois son article, il n’aurait pas tout d’abord parlé de façon désobligeante d’une cinquantaine de membres du PSL pour ensuite parler de « de nombreux membres » du PSL qui ont tenté de forcer leur présence aux premiers rangs. Laisser tout d’abord les choses retomber avant d’écrire est vraiment très utile et peut vous aider à éviter d’inutiles malentendus.

    Ce que le service d’ordre du PTB a osé dans le cortège de la Protest Parade n’a plus été vu depuis les années ‘80. J’ai moi-même eu Jan Hasaers du PTB au téléphone la soirée précédent la manifestation. Sa proposition que le bloc anticapitaliste se retrouve derrière le PTB lors du rassemblement me semblait chose évidente. Je n’avais pas compris que cela signifiait pour lui et pour le PTB qu’il était interdit à des individus ou à des amis d’aller voir le reste de la manifestation en portant des drapeaux ou des pancartes du PSL pour y saluer un collègue ou aller à la recherche d’une connaissance. Toute personne qui avait un drapeau du PSL, d’EGA ou de Blokbuster, qui portait une pancarte du PSL ou qui avait quelques journaux à vendre était, dans le cortège du PTB, manu militari interpelé et renvoyé derrière les lignes du service d’ordre. Ce n’est pas ce que j’avais compris au téléphone, au contraire, Jan avait même explicitement confirmé qu’il n’y avait aucun problème pour nos ventes de journaux. Le PSL a au moins eu droit à un appel téléphonique, même s’il n’était pas possible de comprendre les intentions réelles du PTB. D’autres n’ont pas du tout été contactés, mais ont tout de même été interpelés sans ménagement pour être renvoyés à l’arrière. C’est au moins arrivé à un anarchiste avec son drapeau rouge et noir. En dépit des affirmations de Max, la LCR s’est aussi plainte que ceux qui voulaient diffuser son tract ont été renvoyés à l’arrière. Le PTB affirme que le PSL ne s’en est pas tenu aux accords convenus entre Jan Hasaers et moi-même au téléphone, mon sentiment était que cette discussion était beaucoup plus fraternelle et ouverte que les actes du service d’ordre du PTB. Cette manifestation fut un succès, mais l’absence totale de drapeaux, pancartes, journaux ou tracts d’autres organisations de gauche nous fait froid dans le dos. Nous espérons que ce n’est pas là le renouveau démocratique que le PTB dit vouloir.

    [divider]

    Photos de la Protest Parade

    Par PPICS

    Par Loïc

    Par Liesbeth

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop