[PHOTOS] Anvers : secteur de la distribution
17 décembre 2014 17:23
Le secteur de la distribution avait à nouveau bien répondu à l’appel à Anvers dans le cadre de cette journée de grève générale. Photos de Jente.
Le 20 février, les négociateurs grecs ont accepté une extension de quatre mois du programme de renflouement actuel avec ses créanciers (la Troïka – l’UE, le FMI et la Banque centrale européenne).La délégation grecque aurait été soumise à un chantage pur et simple de la part de l’Eurogroupe (les ministres des Finances de la zone Euro). Le gouvernement grec de Syriza a été prévenu qu’ils seraient forcés de mettre en œuvre des contrôles de capitaux dans les jours qui viennent s’ils n’étaient pas d’accord.
Les éléments clés de cet accord sont que la Grèce accepte le cadre du « mémorandum » (l’accord d’austérité) pour les quatre mois à venir ; la Grèce n’obtiendra le renflouement suivant que si elle est évaluée « positivement » par la Troïka ; la Grèce doit rembourser toute la dette à échéance stricte ; la Grèce est contrainte d’utiliser la plus grande partie de l’argent rassemblé par le programme d’austérité pour rembourser la dette sans qu’elle ne puisse engager « d’actions unilatérales ».
Il est clair que l’accord représente un grand recul de la part du gouvernement grec.
Cet accord sur quatre mois peut avoir empêché dans l’immédiat la sortie du PAYS de l’euro, mais avec un très lourd prix à payer. Bien que le premier ministre Tsipras essaie de donner le change, Athènes a fait de grandes concessions, et a reculé sur des revendications comme la dépréciation du montant de l’énorme dette de la Grèce.
Syriza prétend avoir obtenu « le meilleur » des mauvais accords dans un contexte de pressions concernant le refinancement des banques grecques et de retraits chaotiques des fonds dans ces mêmes banques par les Grecs. « Nous avons gagné du temps », a revendiqué Syriza. Mais du temps pour quoi ? On a vu que l’accord conduit Athènes à proposer des réformes acceptables pour ses créanciers. Les propositions de Syriza doivent être validées par l’Eurogroupe et la Troïka, avec la DATE butoir d’avril. Si Syriza n’acceptait pas ces diktats, la Grèce n’obtiendrait pas les nouveaux prêts nécessaires pour ne pas être en défaut de paiement de la dette de 320 milliards d’euros.
Tout est-il perdu ?
Cela signifie-t-il que « tout est perdu » ? Ceci dépend de l’état d’esprit des travailleurs et de la population grecque. Les mouvements ouvrier et social se battront pour que leur victoire électorale se traduise sur le plan industriel, tandis que la Troïka essayera de contenir Syriza dans le cadre capitaliste de l’Union européenne. Le gouvernement sera durement coincé entre ces deux pressions. La façon dont cette lutte va se terminer est imprévisible car c’est une bataille entre forces vives.
Syriza devrait dire la vérité aux Grecs. Si le gouvernement a fait des concessions pour gagner du temps pour permettre la mise en œuvre d’un plan stratégique pour défaire l’austérité, alors la population comprendra et rejoindra la bataille. Mais en refusant de faire cela, le gouvernement grec montrera tristement que le chemin qu’il prend est celui de la collaboration de classe avec l’Union Européenne et la classe dirigeante locale, en acceptant leur calendrier.
Syriza ne met pas en avant un programme socialiste général. Ses dirigeants promettent de rester dans la zone Euro capitaliste, quoi qu’il en soit. Ce qui veut dire emprisonner les travailleurs grecs dans la camisole de force du capitalisme de l’Union européenne des patrons et accepter la logique « du marché unique » et le diktat de la Troïka.
Le ministre des Finances grec Varoufakis a affirmé que l’accord permet à la Grèce de modifier son objectif fiscal cette année, ce qui pourrait amener un excédent inférieur, et qu’il y a « une ambiguïté créative » au sujet des excédents que la Grèce devrait produire au-delà de 2015. Le gouvernement grec a dit que ceci lui permettra d’effectuer certaines politiques humanitaires. Il est vrai que quelques milliard d’euros pourraient atténuer les pressions épouvantables sur ceux et celles qui sont les plus durement touchés parmi de la population grecque. Ceci peut être vu comme un certain progrès par les travailleurs, pour le moment, du moins comparé au morne bilan du dernier gouvernement.
Les enjeux ne pourraient être plus hauts
Mais ça ne sera pas suffisant pour financer une série de réformes pour la classe ouvrière et d’indispensables investissements publics massifs. Les principales parties du «Programme de Thessalonique» de Syriza, qui lui-même était un recul par rapport aux programmes précédents de Syriza, seront reportées, peut-être indéfiniment. Il est bien loin de réparer les dégâts de la perte de 25 % du PIB de ces cinq dernières années. Et si le gouvernement Syriza est d’accord avec des conditions générales draconiennes exigées par le capitalisme allemand alors les travailleurs grecs le verront, tôt ou tard, comme un retournement et une capitulation de la part de Syriza.
Déjà des dirigeants de Syriza vacillent publiquement sur certains engagements politiques comme le rétablissement de la télévision publique ERT. Alors qu’il avait affirmé qu’il n’effectuerait aucune nouvelle privatisation, Syriza a discuté la possibilité que des sociétés privées participent au « développement » d’infrastructures.
Il y a encore un soutien public énorme pour un programme anti-austérité radical. Plus de 100 000 personnes se sont retrouvées dans le centre d’Athènes le 15 février, pour soutenir la position initiale de Syriza dans la négociation. L’état d’esprit était combatif. Les fascistes d’Aube dorée et le nationalisme réactionnaire ont été repoussés à l’arrière-plan dans la situation politique grâce à cette nouvelle ambiance anti-troïka et anti-impérialiste. 70% des électeurs d’Aube dorée ont dit avoir été d’accord avec la position du gouvernement Syriza. Cela montre le soutien actif énorme dont pourrait bénéficier une lutte large contre la Troïka, clairement contre les coupes et pour un programme socialiste, qui inclut le reniement de la dette, pour en finir avec toute l’austérité, pour le contrôle des capitaux, un monopole de l’Etat sur le commerce extérieur, et la propriété publique démocratique des grandes entreprises et des banques, pour répondre aux besoins de la majorité et non d’une poignée – et un appel internationaliste de classe en direction des travailleurs du reste de l’Europe.
Même si Syriza s’en tient avec défiance à son Programme de Thessalonique, les travailleurs et les plus pauvres en Grèce se mobiliseraient avec enthousiasme pour soutenir sa mise en œuvre, avec le soutien actif des travailleurs à travers l’Europe, défiant leurs propres gouvernements mettant en œuvre les coupes budgétaires.
Si le gauche échoue à montrer une porte de sortie et si les classes moyennes et de grands pans de la classe ouvrière tombent dans la frustration et la démoralisation, ceci rouvrira la voie à Nouvelle Démocratie et à d’autres partis pro-austérité et offrira même une nouvelle opportunité de croissance à Aube dorée. Les enjeux ne pourraient pas être plus hauts pour la classe ouvrière grecque et européenne.
Cet article est composé d’extraits d’une interview avec Nicos Anastasiades qui sera publié dans l’édition de mars 2015 de Socialism Today (le magazine mensuel du Socialist Party en Angleterre et au Pays de Galles)
Notre droit de nous battre pour de meilleures conditions de vie mit sous pression !
Au sein de l’Organisation Internationale du Travail (qui a une composition tripartite réunissant des groupes représentants des travailleurs, des patrons et des gouvernements) et de son organe exécutif (le Bureau International du Travail), le groupe patronal a lancé une attaque contre le droit de grève, un droit fondamental pour les travailleurs. En novembre dernier, le Conseil d’Administration du Bureau International du Travail a ainsi été empêché de saisir la Cour de Justice Internationale de La Haye à propos du différend qui oppose les employeurs et les travailleurs sur le droit de grève, comme le prévoit pourtant la Constitution de l’OIT. Il s’agit d’une grave remise en question du droit de grève.
La Confédération Syndicale Internationale (CSI) a donc lancé une campagne internationale pour la défense du droit de grève, symbolisée par cette journée d’action internationale, sous le slogan : “Ne touchez pas au droit de grève”. La CSI a dénoncé dans un courrier à destination de ses membres que le patronat vise, partout à travers le monde, à “saper le droit de grève” et “aggraver pour toujours le rapport de force sur le lieu de travail et dans la société”. Le droit de grève est remis en question au travers de la Convention 87 de l’OIT et puisque ces conventions ont valeur de traités internationaux, elles engagent les Etats à mettre leur législation en conformité avec le droit international. Pour la CSI, le patronat tente depuis 2012 déjà de s’attaquer au droit de grève au sein de l’OIT (alors que la reconnaissance juridique de ce droit existe depuis plus de 50 ans). Une fois ce droit défait au niveau international, il serait dès lors juridiquement plus facile aux groupes employeurs de démanteler les lois nationales relatives au droit de grève.
Parallèlement, des traités internationaux tels que le très toxique Traité transatlantique (TTIP) ont notamment pour but d’inféoder l’ensemble des droits arrachés par les travailleurs aux intérêts économiques du monde du capital en se basant sous l’argumentation dangereuse selon laquelle une législation environnementale ou sociale serait une atteinte à la libre concurrence et au “marché libre”.
Cette offensive patronale ne surgit bien évidemment pas par hasard. Si l’élite capitaliste essaye de limiter le droit à l’action collective, cela démontre simplement qu’elle est bien consciente de la gravité de la situation de la crise économique capitaliste tout autant que de la faiblesse de sa position face à la force collective des travailleurs. A très juste titre. Comme l’expliquait le dirigeant syndical irlandais James Larkin : “Les grands de ce monde n’ont l’air grands que parce que nous sommes à genoux. Levons-nous!” C’est ce que craignent le plus les partisans du système capitaliste.
Les libertés syndicales bafouées
Les atteintes à la liberté de mener des actions collectives sont nombreuses à travers le monde. En 2011, la CSI avait publié un rapport détaillé sur l’état des libertés et des droits syndicaux. Cette année-là, au moins 76 syndicalistes avaient été assassinés à cause de leurs activités syndicales, dont 29 uniquement en Colombie (en 2013, 26 syndicalistes avaient encore été tués dans le pays). Les 25 années ayant précédé ce rapport, au moins 2.914 syndicalistes avaient été tués, et encore ce chiffre doit il être considéré comme un minimum puisque les grévistes du secteur du pétrole massacrés au Kazakhstan en 2011 ne figuraient par exemple pas dans le document. Les lecteurs régulier de ce site se rappelleront de la couverture que nous avions consacré à l’époque à ces tragiques événements, de même qu’à la sanglante répression qui a frappé les mineurs sud-africains en grève à Marikana, en Afrique du Sud, en 2012.
En Europe, la crise capitaliste et l’imposition de mesures d’austérité drastiques ont été synonymes de répression accrue des mobilisations sociales, et particulièrement syndicales. En Espagne, en Grèce, au Portugal et ailleurs, de nombreux syndicalistes ont été appelés devant les tribunaux pour le “crime” d’avoir voulu défendre des conquêtes sociales durement arrachées par les générations précédentes.
L’année 2015 ne sera pas une exception, nous pouvons déjà en être certains. En Turquie, les ouvriers métallos sont partis en grève le 29 janvier dernier pour défendre leur convention collective de travail, notamment concernant le salaire des jeunes. Leur action vient d’être déclarée illégale. Un tribunal a également récemment déclaré illégale la grève des mineurs de Jastrz?bska Spó?ka W?glowa en Pologne.
La Belgique n’est pas épargnée
Tant la CSI que les syndicats belges dénoncent depuis longtemps que la protection des droits syndicaux fait défaut dans notre pays. En 2011, le rapport de la CSI constatait qu’au moins 10 délégués avaient été licenciés en raison de leurs activités syndicales. Les autorités et les patrons tentent d’autre part de réprimer les actions collectives et le droit de mener des actions collectives, notamment en faisant usage de requêtes unilatérales contre les piquets de grève.
La vitesse supérieure a été enclenchée avec l’arrivée au pouvoir de l’actuel gouvernement fédéral de droite dure. Lorsque l’on demandait à l’époque à la présidente de l’Open-VLD, Gwendolyn Rutten, si le gouvernement était prêt à négocier avec les syndicats concernant les attaques prévues par le gouvernement, elle répondait que rien n’était pas discutable. “Nous sommes, en effet, élus par des gens qui ne lancent pas de pierres et qui n’organisent pas de grève sauvage”. Cette arrogance largement présente dans les sphères de droite a reçu quelques coups à la suite du premier plan d’action du front commun syndical, mais elle reste encore bien présente. L’imposition d’un service minimum dans divers services publics reste par exemple toujours dans les projets de la coalition MR/CD&V/Opel VLD/N-VA.
Dans le cadre des actions du plan d’action de novembre/décembre, le directeur général de la Fédération des Entreprises Belges (FEB) Bart Buysse avait déclaré que “la FEB demande une évaluation et une révision des règles actuelles relatives au droit de grève” en justifiant : “ce droit n’est pas absolu. Il est indispensable de disposer d’un cadre légal pour le droit de grève, assorti de conditions, limitations et procédures claires. (…) Nous devons examiner comment grévistes et syndicats peuvent être davantage responsabilisés à cet égard.” Pour les patrons, le droit de protester n’est pas un problème, c’est certains, c’est surtout le fait que ce droit puisse être efficace qui les dérange…
Le droit de grève et de mener des actions collectives est toujours bien d’actualité, très certainement au vu des attaques antisociales qui nous pleuvent dessus et de ce que les partisans du capitalisme ont encore en réserve pour nous faire payer une crise dont ils sont les seuls responsables. Il nous faut riposter avec audace et énergie.
L’annonce d’un deuxième plan d’action en front commun syndical qui commencera par une concentration syndicale le 11 mars prochain, à 11 heures, à la Place de la Monnaie à Bruxelles représente une bonne étape dans cette direction. Un bon plan d’action offensif qui indique clairement que la lutte sera menée pour l’emporter pourra exercer une grande attraction et ainsi permettre d’organiser activement le large soutien dont dispose l’opposition anti-austéritaire. La meilleure manière de défendre nos droits syndicaux, c’est de répondre en en faisant usage !
La Belgique a connu une opération anti-terroriste de grande ampleur contre des djihadistes, dont deux ont été tués et plusieurs arrêtés. L’armée a été déployée pour assurer des tâches de sécurité. La menace terroriste n’est pas limitée à la Syrie, à l’Afghanistan, au Pakistan ou à Paris. Verviers, Vilvoorde ou encore Molenbeek ; ces noms rendent la menace plus palpable. Ce danger ne tombe pas du ciel.
Par Geert Cool
Ces derniers mois, près de 400 jeunes sont partis de Belgique pour se battre en Syrie. Une partie d’entre eux reviennent déçus, mais ce n’est pas le cas de tous. Certains veulent poursuivre leur combat. Les organisations du type d’Al-Qaïda et de l’État Islamique qui encouragent le terrorisme en Occident sont très autoritaires et profondément réactionnaires. Leur volonté est d’instaurer des régimes basés sur l’exploitation capitaliste et féodale, la censure et la servitude. Comment peuvent-elles exercer une force d’attraction ?
Dès avant les guerres impérialistes menées en Irak et en Afghanistan, nous avions prévenu du danger des répercussions terroristes en Occident. Si la colère était massive à travers le monde contre ces guerres, ce fut très certainement le cas parmi les communautés musulmanes. L’intervention impérialiste et son cortège de morts et de destructions suscitaient une répulsion extrême. À cela s’ajoutait encore l’oppression continue de la population de Gaza. L’impérialisme n’a, par ailleurs, pas hésité à stigmatiser les musulmans pour justifier ses guerres, parallèlement au renforcement de la répression policière et de la limitation des libertés démocratiques.
Ensuite, les inégalités – déjà fortes – ont été renforcées par l’austérité instaurée dans nos pays. En raison des diverses formes de discrimination, cette réalité est devenue encore plus crue pour les jeunes d’origine immigrée. Et faute de tout espoir d’amélioration, des circonstances désespérées ne peuvent conduire qu’à des opinions désespérées. Selon nous, la seule perspective positive réaliste part d’une canalisation de la colère contre ce système, dans la lutte du mouvement organisé des travailleurs pour une société qui rompe avec la logique du chacun-pour-soi capitaliste. Mais au cours de ces dernières décennies, le mouvement syndical et la gauche se sont retrouvés en position de faiblesse, dans la défensive. L’espace a ainsi été laissé pour toutes sortes d’actes désespérés, comme les émeutes des banlieues françaises (2005) ou en Angleterre (2011).
Pire encore, le fondamentalisme religieux peut exercer un certain attrait, de la même manière que le racisme et le nationalisme dans les pays capitalistes développés. La crise économique et sociale en cours mondialement entraine une désintégration du tissu social et l’émergence d’éléments de barbarie, la Syrie ou l’Afghanistan constituant des exemples parmi les plus extrêmes. L’horreur causée par le capitalisme ne justifie toutefois en aucun cas d’infliger une abomination similaire à la population ordinaire.
Le terrorisme est un danger que les classes dirigeantes et les gouvernements capitalistes sont incapables d’éloigner. Ils sont eux-mêmes responsables du terreau à la base de la croissance de ce terrorisme. Aucun renforcement de la répression d’État n’éliminera la menace. Ce qu’il nous faut, c’est une lutte unitaire contre les politiques d’austérité et les interventions impérialistes de l’establishment capitaliste.
Cette attaque d’une brutalité sans précédent a suscité une vague d’indignation et de colère qui a dépassé les frontières de l’Hexagone. Des dizaines de rassemblements spontanés se sont organisés dans de nombreuses villes de France, en Belgique et encore dans d’autres pays. La violence de l’attaque a créé une onde de choc qu’il est encore difficile de mesurer à l’heure actuelle, mais qui mettra du temps à s’apaiser. Car toute attaque contre la liberté d’expression est une attaque contre tous nos droits fondamentaux : nos libertés individuelles, nos droits politiques, syndicaux… Ces droits n’existent pas seulement grâce aux lois et aux institutions “démocratiques”. Ils existent grâce aux hommes et aux femmes qui se lèvent chaque matin pour les défendre : journalistes, militants, travailleurs sociaux, délégués syndicaux, artistes… L’attaque contre Charlie Hebdo est un coup porté contre tous ceux-là.
Par Jean L. (Luxembourg)
La liberté d’expression que nous connaissons aujourd’hui est relative. Il ne saurait être question de liberté réelle tant que les magnats de la presse détiennent 90% des médias pour influencer l’opinion afin de défendre leur propre idéologie. Mais même de tels droits démocratiques limités (comme le droit de nous organiser, le droit de mener des actions collectives et la liberté d’expression) n’ont pu être arrachés que grâce à la lutte du mouvement des travailleurs.
Nous devons donc nous mobiliser pour défendre ces droits contre ceux qui veulent nous bâillonner. Mais dans cette lutte, il ne faut pas se tromper d’ennemi. Il faut aussi prendre garde aux faux amis. Ceci mérite quelques explications.
Les gros amalgames se profilent déjà, en embuscade, venant de la droite et d’extrême droite : “”les terroristes sont des islamistes donc “l’islamisation” de la France est un problème…” Une communauté entière est assimilée à une poignée de fondamentalistes criminels. C’est tellement simple ! Et facile, tant le terrain a été patiemment préparé par de sinistres « polémistes » adeptes du suicide de la pensée et du déclin des valeurs humaines. Quelques faits divers avaient récemment fait monter le taux d’islamophobie dans l’atmosphère, comme signe prémonitoire d’une tempête qui s’annonçait.
A ceux qui seraient tentés par ces amalgames anti-musulmans, rappelons simplement 2 faits. Premièrement, les victimes de la terreur islamiste sont majoritairement des musulmans. Ensuite, les islamistes n’ont pas le monopole de la terreur, bien au contraire : ces dernières décennies, les attaques contre les journaux étaient surtout le fait de l’extrême droite, de certains intégristes catholiques, ou encore des partisans de l’Algérie française… En 2011, des dizaines de jeunes norvégiens sont tombés sous les balles d’un extrémiste de droite islamophobe. On pourrait multiplier les exemples…
Mais l’heure n’est pas aux décomptes macabres. L’heure est à la mobilisation des jeunes et des travailleurs pour la liberté d’expression, contre toute forme de terreur, de racisme et de discrimination. Il ne faut pas laisser l’extrême droite et les partisans du repli sur soi identitaire occuper le terrain. Une phrase de la première déclaration de notre organisation-sœur française Gauche Révolutionnaire pourrait laisser entendre qu’elle pense que les manifestations « républicaines » appartiennent à la droite et l’extrême droite. Ce n’était pas l’intention. Gauche Révolutionnaire est en effet intervenue dans le mouvement à Rouen avec ses propres tracts qui ont été très bien reçus et défendaient des positions partant des intérêts du mouvement des travailleurs et pas tout simplement à se ranger derrière «l’unité républicaine ». Cela est important car un climat nauséabond s’est développé ces derniers mois en France et en Allemagne notamment, avec des relents clairement islamophobes. Nos gouvernements en portent une part de responsabilité. Ne nous laissons pas diviser.
Pour éviter qu’à ce drame, s’ajoute celui d’un “choc des civilisations”, les syndicats, les organisations du mouvement ouvrier, les associations doivent appeler à se rassembler et à rendre hommage aux victimes de Charlie Hebdo sur leurs propres bases : pour l’unité des travailleurs, des jeunes et de la grande majorité de la population quelles que soient son origine ou ses croyances, pour la liberté d’expression, contre tous les réactionnaires et les terroristes intégristes, contre les politiques racistes et impérialistes des gouvernements en France qui accroissent les divisions sectaires, l’intolérance et l’obscurantisme.
Quel journée de grève ! Il n’y a qu’un mot pour décrire tout cela : impressionnant. Bart De Wever répète sans cesse qu’il y a deux Belgique. Pour une fois, nous lui donnons raison. Elle n’est cependant pas divisée comme il l’entend. Il y a d’un côté la Belgique de l’establishment politique et des anti-grève professionnels qui ont abreuvé les médias dominants de propagande antisociale. De l’autre, il y la démocratie des centaines de milliers de grévistes et des milliers de piquets de grève. L’économie du pays a été totalement bloquée ce 15 décembre. Comme le dit le slogan : sans notre travail, leur capital ne vaut pas un balle !
Sur notre blog, nous avons publié divers articles, rapports, interviews, reportages-photos,… :
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18 décembre 2014 12:52
Lundi 15 décembre 2014, grève générale et point culminant du plan d’action en front commun syndical. Trois équipes mobiles du PSL sont organisées pour couvrir la région namuroise. Deux semaines ont passé depuis la grève tournante en province de Namur, et la détermination est toujours aussi vive.
Après une réunion visant à mettre au point les dernières modalités d’action, le premier rendez-vous se situe sur les quais de la gare, dimanche à 22 heures. Tout est déjà à l’arrêt et un cheminot nous explique pourquoi le piquet est plutôt discret : « la détermination est telle dans notre secteur qu’on sait bien qu’il n’y aura rien à bloquer, personne ne va travailler. » Le bilan est simple, comme partout dans le pays, rien ne roule. Nous les quittons peu avant minuit, mais pour eux, la nuit continue. La journée commence à quatre heures trente, les équipes se mettent en route vers leurs zones d’action, ainsi réparties : Namur Centre, Basse Sambre et Andenne.
L’équipe d’Andenne commence par se diriger vers le zoning de Seilles. À notre arrivée, l’amélioration est de taille, une barricade infranchissable se dresse sur notre route, rien ne passera. Nous sommes reconnus par les travailleurs déjà présents le 1er décembre et les discussions vont bon train. La bonne humeur et la motivation sont bien présentes malgré le froid et le vent. Nous nous rendons ensuite à Marches-les-Dames, où une autre surprise nous attend. Un camion et un bulldozer de 80 tonnes bloquent l’entrée principale, mais pas de traces des travailleurs. Une équipe réduite est quand même présente, nous expliquant que leurs collègues sont partis bloquer Andenne, d’où nous venons, et les ronds-points alentours. Étant à leur recherche, la pluie commence à tomber, les piquets devront redoubler de courage. Nous finirons par trouver un rassemblement à hauteur de l’E-411, près de Bouge. Malgré la pluie, l’ambiance est conviviale, et la motivation poussera à l’improvisation d’un barrage filtrant. N’étant pas contraire, une équipe de police proposera son aide. Mais ailleurs, d’autres policiers déplaceront incessamment les barrages, désorganisant les grévistes.
A Namur-même, les piquets sont eux-aussi en place. L’atelier SNCB de Salzinnes est bien évidemment bloqué, alors qu’une autre délégation est devant la gare. Pour la première fois, l’université est barricadée par une délégation employés bien déterminée à marquer le coup ! Nous sommes particulièrement bien accueillis devant plusieurs écoles du centre-ville. Les enseignants ont utilisé leur méthode habituelle en bloquant l’accès aux écoles des collègues qui leur demandaient. Les discussions et les débats vont bon train, et nos bras remplis de Lutte Socialiste s’allègent très vite. Plus tard, c’est un collectif d’artistes et d’acteurs du monde culturel qui animera bruyamment les rues du petit centre-ville namurois.
En Basse-Sambre, tous les bastions ouvriers sont à l’arrêt. Chez AGC, chez Materne, au dépôt du TEC, au zoning de Rhisnes,… l’ambiance est combative et la détermination indiscutable. L’idée qu’un deuxième plan d’action sera nécessaire pour améliorer encore le rapport de force avec le gouvernement est largement majoritaire.
A 13h30, nos trois équipes se rejoignent devant la gare. La JOC (Jeunes Organisés et Combatifs) et nous avions proposé une manifestation symbolique à l’heure où les piquets commencent à être levés. Le défilé se rend place de l’Ange dans une ambiance bon enfant et nous permet de rediscuter avec plusieurs militants rencontrés pendant la matinée. Le quarantième journal de la journée y est vendu. La journée d’action se termine tout doucement. Et tout le monde réfléchit déjà à la suite…
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17 décembre 2014 14:53
Voici ci-dessous une série de photos de la grève générale de ce 15 décembre prise sur les piquets de grève à Gand.
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17 décembre 2014 14:40
Tout comme la culture ou l’enseignement, la recherche scientifique est dans la ligne de mire du gouvernement Michel Ier. Mais cela fait déjà bien longtemps que l’asphyxie des établissements scientifiques fédéraux (ESF) a commencé et les gouvernements précédents n’ont rien à envier à ce nouveau gouvernement de droite dure.
Par Valérie
Lundi 15 décembre 7h30 à l’entrée du Pôle Espace, une douzaine de travailleurs des ESF situés à Uccle (l’Observatoire Royal de Belgique, l’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique et l’Institut Royal de Météorologie) se sont donnés rendez-vous autour d’un braséro pour discuter notamment de la note de politique générale de la secrétaire d’état en charge de la politique scientifique, Mme Elke Sleurs (NV-A). On peut y lire : « En faisant une nouvelle fois confiance au secteur privé, je compte à nouveau encourager sa participation au financement de la politique scientifique. (…) Une forme plus modeste de collecte de fonds, comme la méthode de crowdfunding, ouvre des opportunités…»
Au total 500 personnes travaillent sur le site du plateau d’Uccle dont 300 sont contractuelles. Nous estimons qu’environ 10% du personnel étaient en grève ce lundi. Si la mobilisation peut sembler faible, cela fait pourtant bien longtemps qu’elle n’a pas été aussi élevée et cela doit faire 30 ans qu’on n’a pas vu de piquet au plateau d’Uccle!
En guise d’encouragements, les ‘piquetistes’ ont reçu quelques coups de klaxon des véhicules qui passaient par là et la visite d’une douzaine de personnes dont l’un des directeurs qui nous a assuré qu’il serait à nos côtés la prochaine fois s’il s’avérait que l’exécution du projet de Mme Elke Sleurs (lequel reste malgré tout assez flou) s’avérait nocif pour les ESF. Ceci n’est pas tombé dans l’oreille de sourds et nous le lui rappellerons en temps voulu!
Voici ci-dessous quelques photos du piquet et l’essentiel des revendications des grévistes du Pôle Espace parues dans un tract distribué sur notre lieu de travail le vendredi 12 décembre pour appeler le personnel à se mettre en grève:
« Nous voulons que nos salaires, nos pensions, notre protection sociale, nos moyens et conditions de travail soient préservés, assurés, améliorés et harmonisés ; que nos institutions, dont la qualité leur vaut une réputation internationale, soient activement soutenues par le gouvernement fédéral.
Nous nous solidarisons avec les revendications identiques de tous les travailleurs et allocataires sociaux.
Nous refusons la précarité de nos emplois, la perspective d’une retraite misérable, l’éclatement et l’émiettement des structures de recherche, la privatisation de nos activités professionnelles, le grignotage et le démantèlement des services publics. »
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16 décembre 2014 17:55
La journée d’hier, premier point de chute du mouvement de résistance contre l’austérité, fera date dans l’histoire sociale de la Belgique. Les diverses actions que nous avons vécues seront un point de référence pour beaucoup de nouveaux militants de la classe des travailleurs. C’est aussi une journée qui rappelle les anciens combats de classe qu’ont vécus les plus anciens des militants. La classe dominante a conscience de cela et tente de le gommer de la mémoire collective au moyen de tous ses outils. Si elle n’arrive pas gommer les acquis de cette journée, il lui reste alors à ternir l’image de ce mouvement.
Par Alain (Namur)
La bourgeoisie et le patronat en ordre de combat
La lutte des classes fait un retour en force en Belgique. Ce que craignait la bourgeoisie belge est en train de tout doucement se réaliser. La classe des travailleurs qui est massivement organisée dans les syndicats est en train de se mettre en mouvement. Toutes les couches du mouvement ne sont cependant pas encore en action. La bourgeoisie sait très bien que si l’ensemble de la classe se met en mouvement avec des objectifs audacieux, on pourra commencer à lancer le compte à rebours de sa domination.
Face à cela, la bourgeoisie utilise tout les outils à sa disposition pour diviser le mouvement, ternir son image ou encore amadouer ses actuels dirigeants. Il y a bien sur le gouvernement qui roule pour ses intérêts, mais avec 20% de soutien, la classe dominante a besoin d’autre instruments pour imposer sa politique. Les médias traditionnels, les nouveaux médias, les différentes institutions (FMI, OCDE, think thank,…), les experts,… tous sont utilisés pour limiter la portée du mouvement.
Le classique « diviser pour mieux régner »
En Belgique, la majorité des entreprises sont des PME. Pour beaucoup de travailleuses et de travailleurs, dans ces entreprises, leur droit à l’association, leur droit de s’organiser dans un syndicat, est nié. Il est donc beaucoup plus facile pour le patron d’effectuer une pression sur la ou le salarié(e). Dans ces entreprises, de manière générale, les conditions de travail sont moins bonnes. On y dénombre plus d’accidents de travail, les salaires sont en moyenne plus bas et la flexibilité exigée est souvent importante. Le mouvement des travailleurs a depuis longtemps cherché à pallier à cela via les accords interprofessionels qui s’imposent à toutes les entreprises. Mais ces dernières années, comme le rapport de force s’est dégradé au profit du patronat, les AIP n’ont pas pu jouer leur rôle. Il est temps que le mouvement des travailleurs réclame le droit des travailleurs de s’organiser en délégation y compris dans les entreprises de moins de 50 travailleurs.
De plus, le capitalisme dans son ensemble s’est réorganisé pour faire face à la combativité ouvrière. Face aux énormes concentrations des travailleurs dans les grandes entreprises qui établissait des équipes syndicales puissantes, le patronat a multiplié l’externalisation. D’une part pour se concentrer sur ce qui fait le cœur de métier de l’entreprise – c’est à dire aussi ce qui fait la valeur ajoutée – mais surtout pour briser ces équipes syndicales. Aujourd’hui, dans les grands centres de production sur un même site, plusieurs entreprises travaillent avec des commissions paritaires différentes et donc des réalités différentes pour les travailleurs.
La politique de la franchisation dans le commerce est un autre exemple de la manière dont le capitalisme s’est réorganisé pour détricoter les conditions de travail et diminuer l’influence de l’organisation ouvrière.
L’attitude du patronat et le poids de l’idéologie dominante
Le patronat joue aussi sur l’existence de divers niveaux de conscience au sein de notre classe. Leur but est d’isoler l’avant-garde pour l’empêcher qu’elle parvienne à entraîner les couches plus retardataires. Dans plusieurs entreprises, les DRH ont fait passer le message que quelque soit le niveau des blocages, aucune absence ne serait tolérée. Il faudrait prendre un jour de congé, prendre sur ses heures supplémentaires,… Pour les sous-traitants (souvent des indépendants), les contrats qui ne sont pas honorés seront sanctionnés par des amendes de retard.
Dans cette situation, celle ou celui qui a décidé de travailler en ce jour de grève parce qu’il n’a pas encore conscience du danger de l’austérité a été poussé dans le dos par le patronat pour tenter d’arriver au boulot par tous les moyens. Certains employés sont même arrivés à 3-4heures du matin au boulot pour éviter les blocages…
La conscience en retard et la pression des patrons contre la grève explique les dérapages et la violence qui ont été commis par ceux qui ont foncé sur les piquets, qui ont agressé des militants parfois même avec armes blanches.
Le rôle des médias doit aussi être souligné. Nous avons déjà traité du sujet des médias et du fait que ceux-ci appartiennent en Belgique à 7 grandes familles qui ont toutes intérêt à ce que le gouvernement applique son programme. Les médias publics sont dirigés par des administrateurs nommés par les politiciens qui appliquent l’austérité.
Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que les médias ne distinguent pas l’essentiel de l’accessoire. Nous avons vécu une journée historique dans tout le sens du terme. Le clivage social en Belgique et partout dans le monde s’approfondit à la faveur du développement de la crise du système de production capitaliste.
Au lieu de traiter de cela, les médias traitent de la manière de faire atterrir le mouvement pour la presse dite sérieuse et pour la presse de caniveau, elle traite des incidents causés par les manifestants. On banalise ainsi les agressions contre des manifestants à la barre à mine et les manifestants qui se font rouler dessus. Mais, par contre, on met en emphase des indépendants qui pleurent car empêchés de travailler. On joue sur l’émotionnel. On devrait jouer aussi sur l’émotionnel en allant interroger les 15% de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté! En allant interroger le sixième des enfants qui vit sous le seuil de pauvreté en Belgique ! On verrait alors où est l’essentiel et où est l’accessoire.
Dans la presse, on a répété à l’envi le fait qu’à côté du droit de grève, il y avait le droit au travail, sans expliquer toutefois qu’en Belgique, près d’1 million de personnes sont en fait exclues au quotidien de ce prétendu droit et que la classe des travailleurs se battait d’ailleurs pour eux aussi. On n’a pas non plus expliqué que le droit au travail, c’est aussi de travailler dans de bonne conditions et que les grévistes se battaient pour ça aussi. Il est clair que vu comme cela, ceux qui défendent le »droit au travail » sont bel et bien les travailleurs et leur organisations. Le patronat, lui, défend son droit d’exploiter et de s’enrichir. D’ailleurs, la manière avec laquelle les patrons s’accommodent des conditions de travail et de l’état démocratique de certains pays devrait inciter certains à réfléchir.
Comment faire face
Depuis le début du mouvement, le PSL met en avant la nécessite d’organiser partout où c’est possible des assemblées générales pour expliquer l’impact des mesures d’austérité. Nous lions cela au besoin d’une alternative sociétale et d’un outil politique pour porter un programme de rupture avec ce système en crise. Notre édition spéciale de grève mettait en avant la demande d’un plan d’action plus massif et plus dur. Marx disait que les idées peuvent avoir un poids matériel si elles sont reprises par les masses. Une présence massive dans les rues et sur les piquets liées à des revendications et des mots d’ordres audacieux peuvent faire évoluer la conscience des couches plus retardataires. Cela peut aussi assurer une sécurité plus grande pour les militants et avoir un effet de persuasion plus grand.
La volonté de combat, mais aussi d’alternative de gauche, s’est exprimée hier par l’accueil qu’à reçu notre tract et notre journal. Nous devons mettre à profit le temps de repos de fin d’année pour continuer la mobilisation et repartir encore plus forts, plus massivement et de façon plus déterminée dès la rentrée.
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16 décembre 2014 14:44
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race au succès de la grève du 8 à l’ULB, les bases pour un succès le 15 étaient déja bien posées! Avec environs le même nombre de personnes que la semaine passée, le piquet fut tout de fois mieux organisés avec de meilleurs blocage des bâtiments tout en laissant cependant les cafétérias ouvertes vu l’approche des examens.
Nous avons cependant été témoins des méthodes crapuleuses de la direction d’ISS (nettoyage à l’ULB) qui consiste d’un côté à mettre pression pour éviter la grève dans les jours précédents et, dans un deuxième temps, à venir le matin du 15 pour lister les grévistes (ce qu’ils n’ont pas le droit de faire) en leur promettant l’entièreté du salaire une fois qu’ils ont signé leur présence. Il est évidement clair que ce type de « cadeau » n’est fait que pour casser la grève. Donner un peu aujourd’hui pour reprendre beaucoup plus demain (et tant qu’à faire, avoir la liste des grévistes).
Comme la semaine passée, la CSC Alimentation & Service à organiser une petite manif pour faire le tour des piquets qui entourent le campus ainsi que du rectorat dont les portes durent emmurés pour rappeler que la direction de l’ULB (ainsi que les anciennes avec Delchambre notamment) gèrent l’université comme une entreprise et vise donc à ramener du fric et pas un service de qualité aux étudiants et de bonnes conditions de travailleurs aux employés.
Avec EGA, nous avons aussi pu emmené une délégation d’élèves du secondaire malgré le froid, les examens et l’heure) dès 5h30 pour soutenir le piquet et les travailleurs. Plus tard dans la matinées, nous avons organisé une réunion avec ceux-ci et Patrik Résier, de la CNE-ULB, afin de répondre à leurs questions sur la grève et de leur donner les arguments contre la propagande médiatiques contre le mouvement
La grève fut donc un grand succès et les discussions que nous avons eu avec les délégations syndicales nous ont permis de renforcer nos liens pour les luttes futurs.
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Lors de ces dernières journées de grève, le site socialisme.be a livré de nombreux rapports des piquets de grève. Articles, interviews, photos,… n’ont pas manqué pour relayer au mieux l’atmosphère des grèves régionales et du mouvement contre le gouvernement Michel et contre l’austérité. C’est ce que nous allons à nouveau faire durant la grève générale du 15 décembre. Afin de rendre tout cela plus pratique d’accès, nous avons créé un blog spécifiquement consacré à la grève générale nationale : socialisme.be/15decembre (il vous est aussi possible de cliquer sur l’image ci-dessous).
Durant la journée, nous avons livré divers rapports et photos directement des piquets via facebook, avec le groupe Belgian strike live. Nous allons alimenter notre nouveau blog de matériel de ce lundi 15 décembre au 18-19 décembre.
Pour faire un succès de ce blog, nous avons bien entendu besoin d’apports. Les militants du PSL vont bien entendu s’en charger, mais nous ne voulons pas nous y limiter. N’hésitez pas à nous envoyer vos photos, courtes réactions, photos, via redaction@socialisme.be.
Vers une grève générale de 48 heures
Tract du PSL pour la grève générale du 15 décembre – Tract en format PDF
Le premier plan d’action du front commun syndical se termine ce 15 décembre, peut-être bien la plus grande grève générale de 24 heures de notre pays. Le gouvernement hésite. Il fait le pari que nous n’oserons pas continuer. Les ministres CD&V espèrent que nous nous satisferons d’un impôt sur (les profits sur) la fortune comme lot de consolation. Mais il n’est pas question de revenir sur les mesures antisociales. Reynders n’a-t-il d’ailleurs pas déclaré que le gouvernement devra aussi adopter d’autres mesures ? Ce gouvernement doit être balayé de même que toute sa politique d’austérité. Cela ne se passera pas en étant timoré ni en nous plongeant tête baissée dans l’aventure : il nous faut un nouveau plan d’action encore plus massif qui prépare une grève générale de 48 heures reconductible si nécessaire vers une grève générale illimitée.
S’il y en a qui perturbent l’ordre public, ce sont ce gouvernement et ses homologues régionaux. Le consensus d’après guerre de négociation sociale a été jeté par-dessus bord. Pourquoi? Le capitalisme est plongé dans une profonde crise structurelle prolongée que ses partisans veulent faire supporter à tous ceux qui n’appartiennent pas à l’élite. Et qui se trouve au beau milieu de cette voie ? Le mouvement organisé des travailleurs. Jusqu’il y a peu, nombreux étaient ceux qui doutaient encore de son existence. Les syndicats? Des reliques d’une époque révolue selon De Wever. Le plan d’action a réaffirmé la force du mouvement syndical. Existe-t-il donc encore une force capable de construire une société différente débarrassée de la cupidité et de l’exploitation? Les syndicats mettent les masses en mouvement quand ils mobilisent sérieusement. Et ils peuvent attirer à leur remorque d’autres groupes sociaux.
Quelle est l’idée derrière un plan d’action? Chaque action s’appuie sur la précédente de sorte que le mouvement se renforce. Activistes, militants, délégués et secrétaires syndicaux étaient ainsi mobilisés à pleine puissance. Alors que le mouvement prenait de l’ampleur, la popularité des gouvernements fédéral et régionaux a chuté. Des prétendues ”deux démocraties” existant en Belgique (francophone et flamande), il ne subsistait rien de notable durant les grèves provinciales. La grève fut menée avec enthousiasme des deux côtés de la frontière linguistique.
Mais il reste encore pas mal de potentiel. En de nombreux lieux de travail, des assemblées générales ont été organisées pour le personnel, à chaque fois couronnées de succès. Mais cela doit encore être fait dans beaucoup d’endroits. Soumettre le plan d’action à un vote renforce sa légitimité. Nous avons su gagner une large sympathie, mais elle doit être transformée en participation active, y compris sur les piquets de grève. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons assurer qu’il ne s’agit pas d’une “grève des syndicats”, mais d’une grève de tous les travailleurs, avec l’aide des syndicats.
Dans les grandes entreprises, le plan d’action a généralement été bien suivi, mais les plus petites étaient souvent en retrait. Des décennies durant, les patrons ont refusé la directive européenne en faveur d’une représentation syndicale à partir de 20 travailleurs. Les syndicats devraient en faire une revendication et fermer les zonings industriels. Que certains, pour une fois, ne puissent pas exercer leur “droit au travail”, cela ne l’emporte pas sur les décennies où de nombreux autres ont été privés de leur droit de grève sous peine de licenciement. Ces partisans du “droit au travail” veulent-ils d’ailleurs que les chômeurs se rendent aux tribunaux faire respecter ce droit ?
Nous diriger immédiatement vers une grève “au finish” signifierait de laisser ce potentiel inexploité. Nous courrions le risque que les plus convaincus se retrouvent isolés de la grande masse, ce qui pourrait fournir un prétexte pour que certains et que le mouvement soit divisé, peut-être aussi selon des lignes communautaires parce que l’on trouve dans une région que la lutte n’est pas aussi farouche dans l’autre. Ne nous faisons pas d’illusions : si nous perdons cette bataille, dans peu de temps, l’élimination pure et simple de l’index sera sur table et le statut des fonctionnaires sera vidé de sa substance. C’est pourquoi nous pensons qu’il vaut mieux faire un pas en arrière pour ensuite faire deux bonds en avant : un deuxième plan d’action, plus massif et plus dur.
Quelle forme pourrait-il prendre ? D’abord un grand meeting du front commun syndical début janvier, avec 10 à 20.000 participants, pour discuter du deuxième plan d’action et le soumettre au vote, suivi d’assemblées du personnel sur tous les lieux de travail. Tant à ces réunions qu’au meeting, on pourrait donner des tracts de mobilisation pour une manifestation de masse dans le courant de la fin du mois de janvier, au plus tard. Nous pourrions les distribuer massivement, y compris sur les marchés, et chaque militant aurait une paquet d’affiches pour en coller jusqu’aux associations et petites entreprises. L’objectif doit être de dépasser les 200.000 personnes, avec divers points de départ puisque la gare du Nord était déjà pleine la fois dernière. Cela pourrait être suivi en février par trois grèves régionales, qui visent aussi cette fois les petites entreprises, avec la défense proéminente de la revendication d’une représentation syndicale dans les entreprises à partir de 20 travailleurs. Nous ne trouvons pas que les grèves sectorielles sont une bonne idée : cela peut conduire à la division et contrarie le blocage des zones industrielles. Tout cela devrait avoir pour point d’orgue une grève nationale de 48 heures qui, si le gouvernement ne tombe pas encore, peut devenir une grève à durée illimitée.
Michel I est à bout de force. Mais reporter au pouvoir une tripartite n’est pas une alternative. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un gouvernement qui est aussi acharné à défendre les intérêts des travailleurs que le gouvernement actuel l’est pour les intérêts patronaux. Les assemblées du personnel pourraient contribuer à élaborer une véritable alternative en donnant vie par la base, par entreprise et par secteur, à un programme de revendication des travailleurs. En s’accrochant toujours au moindre mal – la social-démocratie, la démocratie chrétienne ou les Verts – la voie a été ouverte pour que la droite dure arrive au pouvoir. Le mouvement des travailleurs mérite mieux.
La FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut appelle depuis deux ans tous ceux à la gauche de la social-démocratie et des Verts à se réunir dans un vaste parti de lutte de gauche. A Bruxelles et en Wallonie, les listes PTB-GO (Gauche d’Ouverture) ont constitué un premier pas dans cette direction, récompensé par de bien meilleurs scores que ceux des listes PTB+. Mais comme les sondages le suggèrent, l’ouverture de PTB-GO est encore insuffisante pour saisir le potentiel présent : 85% de la population est favorable à un impôt sur la fortune. Dans les sondages, PTB-GO ne le traduit que de façon limitée, et même pas du tout dans le cas de PvdA +. Un vrai grand parti large de lutte pourrait faire mieux. Beaucoup de gens ont voté pour PvdA + ou PTB-GO en partant de l’hypothèse que le parti continuerait ensuite sur cette lancée. Malheureusement, il semble plutôt que le PTB ait poussé sur le bouton “pause” de l’ouverture et de la diversité. Le PSL reste prêt à reprendre la discussion à tout moment, mais en même temps, nous voulons construire nos propres forces autour du programme suivant:
La deuxième journée de grèves régionales a confirmé la puissance d’un plan d’action avec un calendrier constructif et allant crescendo. La semaine dernière, dans le Hainaut, la grève régionale a touché neuf travailleurs sur dix dans les entreprises et les services. La performance est solide, même selon les normes wallonnes. La province d’Anvers n’était cependant pas restée en arrière : le port était notamment complètement à l’arrêt. Dans le Limbourg et le Luxembourg, le rendez-vous a là aussi donné lieu à des participations historiques. La question était de savoir si la deuxième journée de grèves régionales confirmerait cette tendance. La réponse est oui, clairement, tant à Liège, où l’aéroport était complètement paralysé, qu’à Namur mais aussi en Flandres Occidentale et Orientale. Selon les syndicats, en Flandre Orientale, au moins 8000 militants ont participé à 500 piquets de grève. Pour la première fois de son histoire, le port de Gand était complètement à l’arrêt. Grâce à la préparation de la grève de la part des cheminots, les mouvements régionaux ont également eu des répercutions ailleurs dans le pays.
Sans émeutes ni déclarations matamoresques de patrons ou de bourgmestres excités, l’intérêt médiatique a baissé pour cette deuxième journée de grèves régionales, qui a même parfois été reléguée aux pages intérieures de la presse écrite. Pour le reste, l’attention a souvent été accordée non pas à la résistance de la base mais à son impact sur les transports publics. Mais si ce gouvernement des riches pensait que la colère allait s’éteindre ou que le froid aurait raison des grévistes, cette journée du 1er décembre a constitué une réponse des plus vigoureuses. Ces grèves régionales n’ont en rien été indicatives d’un affaiblissement de la résistance sociale. Bien au contraire : le succès de la manifestation du 6 et de la première journée de grèves régionales a renforcé l’ampleur de la seconde journée. Cela promet pour lundi prochain, à Bruxelles et dans les deux provinces brabançonnes !
Et le 8 décembre ne sera encore qu’un tremplin vers la grève générale nationale du 15 décembre. Ce sera peut-être la plus grande journée de grève générale de l’histoire belge, avec plus d’un million de grévistes. Nous sommes très clairement dans une phase ascendante du mouvement.
Sur une multitude de piquets, le nombre de jeunes travailleurs était remarquable. Beaucoup parmi eux faisaient pour la première fois connaissance avec l’arme de la grève. Sur de nombreux zonings industriels, des méthodes ont fait leur apparition là où elles n’avaient encore jamais été éprouvées. Au site Ghelamco, à Gand, un piquet commun a été tenu avec le personnel de l’entreprise Ivago (gestion des déchets des entreprises chimiques) mais aussi avec celui du supermarché Albert Heijn. Au port de Gand, les piquets étaient nombreux, et les dockers ont bloqué la route aux côtés des travailleurs de Volvo ou de Honda. L’action menée en commun par delà les frontières des entreprises constitue un élément qui renforce le mouvement. Le port de Zeebrugge était bloqué de la même manière. A Liège et à Namur, les piquets furent aussi des succès, les grandes entreprises étaient à l’arrêt et la volonté d’agir était grande parmi les grévistes.
Si certaines petites entreprises n’ont pas été touchées par la grève, ce fut souvent en raison de l’absence de représentation syndicale. Lorsque les autorités européennes parlent d’austérité, les autorités belges se dépêchent de répondre aux injonctions. Mais lorsqu’elles critiquent la Belgique pour la représentation syndicale dans les PME de vingt employés, là, le gouvernement estime visiblement qu’il peut passer au dessus des recommandations européennes. A cela s’ajoute l’abus excessif de contrats temporaires et précaires pour les travailleurs qui, avec la dictature de nombreux petits employeurs sur les lieux de travail, explique qu’il existe du personnel «prêt à travailler ». Les fédérations patronales flamandes Voka et Unizo affirment que 80% des entreprises n’ont pas été touchées par la grève. Cela peut être vrai, mais ils ne disent pas que 60% de ces entreprises n’emploient qu’une seule personne et que 80% d’entre elles emploient moins de 10 travailleurs! Tout cela pris ensemble ne représente que 20% de tous les travailleurs.
Banderole du comité de solidarité avec la grève de l’ESASUne des caractéristiques exceptionnelles de cette deuxième journée de grèves régionales fut la solidarité de la jeunesse. Pour les étudiants du secondaire, le timing était très difficile puisque nombre d’entre eux sont sur le point de commencer leurs examens. Certains ont néanmoins décidé de soutenir les piquets, comme à l’Athénée de Voskenslaan à Gand. Au campus Blandijn, un groupe d’étudiants s’est aussi réuni pour montrer sa solidarité avec la grève. A Namur, la FEF, l’AGE, les Jeunes CSC et Jeunes FGTB ont tenu une assemblée à l’université pour inciter les étudiants à participer à al grève générale du 15 décembre. A Liège, des étudiants étaient réuni en piquet à l’université, mais il y a aussi eu ce groupe d’étudiants de l’ESAS (Ecole Supérieure d’Action Sociale) qui a constitué un comité de soutien à la grève il y a quelques temps déjà et qui a été faire la tournée des piquets avec une banderole sur laquelle était inscrit : « (Futurs) travailleurs, luttons contre l’austérité ». A Liège toujours, un appel de l’Alliance pour des Alternative à l’Austérité et du réseau Stop Article 63§2 a réuni plus de 300 personnes pour une manifestation qui est partie du siège du PS vers celui du MR. Parmi eux, la jeunesse était présente en nombre. Ce n’est plus seulement de la solidarité : la jeunesse (re)découvre le mouvement syndical et prend sa place dans le mouvement. Le mouvement des travailleurs, s’il est assez offensif,peut attirer à lui d’autres couches que celles qui lui sont naturellement liées. Nous avions déjà vu le secteur culturel participer au mouvement, comme le 6 novembre ou lors de la journée du 24 novembre avec la campagne Hart boven Hard (le coeur contre la rigueur) à Anvers. Cela a été confirmé par les activités de la jeunesse ce 1er décembre.
Le gouvernement a tremblé sur ses bases, mais il reste sourd et aveugle à la résistance sociale croissante. Les partis gouvernementaux ne savent que trop bien ce qui est en jeu. Richard Miller, du Centre Jean Gol (le centre d’étude du MR) a déclaré dans les pages du Soir que cette grève est “politique et anti-démocratique” parce que le mouvement vise à « déstabiliser le gouvernement Michel et donc l’Etat ». Sur les piquets, le sentiment que ce gouvernement doit être balayé était bien vivace. Voilà l’objectif du mouvement et le gouvernement en est bien conscient. Les politiciens établis n’ont toutefois bien évidemment pas expliqué ce qu’ils considèrent comme antidémocratique dans ces actions menées par la base syndicale. Comme si le suffrage universel lui-même n’avait pas été arraché par ces méthodes prétendument “antidémocratiques”. Sans grève, il n’y aurait pas d’ajout de démocratie par la base de la société pour corriger le semblant de démocratie du sommet de celle-ci, qui favorise celui qui peut s’offrir la campagne publicitaire la plus chère. Le fait que c’est justement un membre du MR qui sort cet argument de la démocratie est des plus cyniques : ce gouvernement ne dispose même pas d’une majorité au parlement du côté francophone, ne parlons même pas encore de la rue.
La pression monte. Même des électeurs des partis aujourd’hui au gouvernement ont participé aux actions. Ils ont réalisé que le fameux changement qu’on leur promettait n’est pas en leur faveur. Mais ce gouvernement n’a pas l’intention de faire un pas de côté. Il peut recourir à l’opinion publique tant qu’elle est en sa faveur, mais son véritable patron, ce n’est pas l’électorat, c’est le patronat. Dans le cas de De Wever, c’est la fédération patronale flamande Voka.
Sur les piquets, il était clair qu’il faudra continuer après le 15 décembre. La volonté est là et ce mouvement ne pourra pas être stoppé aisément. “Une fois que les vacances seront finies, nous sommes toujours parfaitement déterminés pour, si nécessaire, pousser ce gouvernement jusqu’à nos livres d’histoire,» a ainsi déclaré un écolier de Gand dans les médias. Il est loin d’être le seul à penser ainsi.
Aller plus loin exigera un nouveau plan d’action, plus dur et réunissant plus de monde, avec à nouveau des grèves régionales ou sectorielles aboutissant à une grève générale, cette fois-ci d’au moins 48 heures. Si cela ne suffit pas, nous finirons par procéder à l’organisation d’une grève reconductible. On entend parler d’un impôt sur la fortune ou de l’abandon de nombreux cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises, afin d’également faire contribuer les riches et les entreprises. Mais nous ne voulons pas en rester là. Nous n’avons bien entendu rien contre une taxe sur les riches, mais sommes surtout favorables au retrait de toute la politique d’austérité. Mais l’austérité est inhérente au système économique actuel, le capitalisme.
Les réunions de personnel et assemblées générales peuvent évaluer la grève et nous préparer pour la prochaine, mais nous pouvons aussi nous en servir pour discuter de nos revendications par entreprise et par secteur dans le but d’affiner notre alternative anti-austérité et d’examiner de quels moyens nous avons besoin pour qu’elle devienne un fait. Nous ne sommes encore qu’au début du combat. La semaine prochaine, Bruxelles et les provinces brabançonnes suivront, et puis ensuite peut être la plus grande journée de grève générale de l’histoire belge!
Dans le cadre de la journée de grève régionale à Liège, plusieurs équipes de militants du PSL ont rendu visite aux très nombreux piquets de grève. La manifestation du 6 novembre fut un succès monumental, la journée de grèves régionales du 24 novembre fut aussi une réussite et ce 1er décembre n’a pas dérogé à la règle. Voici ci-dessous quelques réactions de personnes rencontrées aux piquets, récoltées par Cathy.
Fabian, 40 ans, sans emploi
« Il ne faut faire aucune concession à ce gouvernement ! C’est grève au finish. Les délégués commerciaux nous informent et on a un très bon contact avec eux. Mon papa était syndicaliste, j’ai toujours été dans le mouvement. Faut bouger ! Et pas que les syndicats. Il faut les syndicats, les chômeurs, les travailleurs, les étudiants : ensemble, recréer de la solidarité.
« Il faut aussi informer les gens : j’ai rencontré un délégué syndical qui ne savait même pas que les chômeurs exclus ne pourraient pas systématiquement avoir accès au CPAS. Les chômeurs vont perdre le peu qu’ils ont et ils n’auront plus rien : on appauvrit les gens.
On doit bloquer les banques et les nationaliser et sortir de la zone euro parce qu’avec le TTIP (Traité transatlantique) ça va être pire ! »
Angy, puéricultrice, en incapacité maladie
« C’est le gouvernement ET les mesures qu’il faut faire tomber. C’est pas juste De Wever, le PS a bien préparé le terrain pendant des années ! Que ce soit à la Mutuelle, au chômage ou comme travailleur, tu gagnes la misère : tu paies ton loyer, tes charges et il te reste 100 euros pour bouffer et pour tes enfants ! Faut arrêter de rire. Mes enfants, ils la paient déjà la taxe tartine et ils n’ont même pas droit à la soupe avec ça. Il faudrait un syndicalisme populaire, des assemblées du peuple, pour qu’on gère ce qu’on a produit, qu’on décide nous-mêmes. »
5 travailleurs d’ESB, entreprise qui ferme, en négociation pour leur fin de contrat
« A nous 5, on comptabilise 150 ans de travail ! L’entreprise ferme, et après une moyenne de 35 ans de travail, on nous refuse même la prépension, c’est honteux, dégueulasse ! Ce gouvernement est mauvais. Et le pire, c’est qu’en Grèce ou en Espagne, c’est la merde, l’austérité a empiré les choses et ici, c’est comme si on ne voyait rien, on continue dans le même système.
« Les jeunes n’ont pas d’avenir, les moins jeunes sont dans la merde et les vieux ne peuvent pas s’arrêter de bosser…Mais c’est quoi ça ? »
Le Parti Socialiste de Lutte défend:
• Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure!
• Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
• Bas les pattes du statut des fonctionnaires! Aucun démantèlement des services publics! Aucune privatisation ou libéralisation! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing!
• Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
• Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
• Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
• Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité!
• L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’offrent aucune garantie d’emplois. Pour une économie planifiée, gérée et contrôlée démocratiquement par la collectivité : pour un socialisme démocratique et moderne!