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Category: Jeunes
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La lutte pour une organisation de jeunesse révolutionnaire
Les jeunes et la politique
Les jeunes (les lycéens, les étudiants et les jeunes travailleurs) ont accumulé une tradition énorme de lutte et de sacrifice. Leur lutte a inspiré la grève générale de Mai 68 en France, ils ont mis en marche le mouvement qui a jeté l’Apartheid dans les poubelles de l’histoire, ils ont affronté les chars staliniens en Chine, etc. Aujourd’hui aussi, les jeunes ont tout intérêt à lutter pour un avenir. Les jeunes sont les premières victimes de la crise et de l’exploitation. En France, des dizaines de milliers de lycéens ont fait grève il y a peu contre les réformes dans l’enseignement. Le gouvernement a pourtant refusé de céder quoi que ce soit. C’est pourquoi nous pensons que la défiance envers toute forme de politique ne fait pas avancer la lutte pour nos droits.
Emiel Nachtegael
La JGS dans les années trente
Comme exemple édifiant d’une organisation politique combative en Belgique, il y a la JGS (Jeune Garde Socialiste), l’organisation du POB dans les années 30.
Le chômage prenait alors des proportions hallucinantes: l’armée des chômeurs a crû jusqu’à un demi-million en février 1932 ! Les jeunes figuraient parmi les premières victimes. Les remous sociaux se généralisent et atteignent un point d’ébullition dans la grève des mineurs en 1932 où les JGS, avec les communistes et les trotskystes, ont joué un rôle de premier plan.
En 1933, Hitler arrive au pouvoir sans rencontrer la moindre résistance de la part des puissants partis ouvriers allemands social-démocrate et stalinien (SPD et KPD) ; il les supprime l’un et l’autre ainsi que les syndicats. Les jeunes travailleurs belges ressentent instinctivement la menace et affluent massivement dans les organisations ouvrières. La JGS passe de 6000 membres en 1929 à 25.400 en 1934. En 1935, pas moins de 35.000 jeunes défilent lors de la manifestation annuelle de la JGS. Ils réclament des ‘réformes structurelles’ anti-capitalistes dans l’industrie et dans les banques afin de lutter contre la crise. Le congrès de la JGS en 1933 a traduit ce sentiment en se prononçant contre la participation gouvernementale, contre le parlementarisme et pour l’action énergique contre le danger de l’extrême-droite.
La menace fasciste
La JGS, la jeunesse communiste et les jeunes trotskystes concluent en 1934 un accord pour l’action unifiée contre le fascisme. Bientôt suivront des initiatives d’unité sur le plan local entre des sections du POB et le PC. Et ce malgré la direction nationale du POB qui a toujours condamné ces initiatives et qui leur préférait les alliances gouvernementales… avec les banquiers et les Catholiques. Face à cette position ambigüe, les JGS étaient au premier rang dans la lutte : dans les milices ouvrières armées, en mobilisant massivement contre des meetings fascistes, etc.
Au congrès de la JGS de 1934, l’aile “révolutionnaire” dirigée par Dauge gagne la majorité: il faut répondre à la menace de guerre par la grève générale et l’insurrection armée des travailleurs. Le congrès reconnaît aussi la nécessité de construire un parti révolutionnaire sans toutefois se départir de sa position ambigüe envers la direction du POB. Ces tergiversations ont été sévèrement critiquées par le révolutionnaire russe Trotsky. La JGS ne s’opposera pas ouvertement à la participation gouvernementale du POB. Cette ambiguïté finira par conduire la JGS à la faillite.
La lutte contre la crise allait de pair avec une lutte politique pour le pouvoir : soit le pouvoir des banquiers et des patrons avec un scénario fasciste soit le pouvoir des travailleurs dans une économie démocratiquement planifiée. Mais le POB a tout fait pour dépanner les partis capitalistes ; ceux-ci ne pouvaient plus diriger le pays sans le POB au gouvernement, qui seul pouvait endiguer les luttes.
Le POB au pouvoir
En 1935, le POB entre ainsi dans le gouvernmement d’Union Nationale de Van Zeeland, un banquier. Du « Rien que le Plan De Man !» scandé par le POB, il n’en restera que le premier mot. Cependant, De Man et les autres ministres socialistes s’acquittent très bien de leur tâche… en envoyant les gendarmes contre la grève générale en 1936.
Quand ce gouvernement décide de garder les miliciens dans les casernes après leur service militaire, les comités de soldats de la JGS organisent des actions dans les casernes. Ces actions conduisent à des émeutes et à des manifestations de soldats. Lors de la grève générale, ces soldats refuseront de réprimer les grévistes. Le capitalisme belge tremblait sur ses bases et n’a dû son salut qu’à la direction du POB. La polarisation augmente de jour en jour. Lors des élections de 1936, tant les communistes que les rexistes (fascistes) en sortent vainqueurs. La direction du POB y répond par des exclusions et des mesures disciplinaires contre l’aile gauche. En 1936, 600 membres sont ainsi exclus de la JGS ; ils formeront ensuite la base d’une organisation de jeunesse trotskyste.
Le refus de la direction d’opter résolument pour un programme révolutionnaire clair et sa politique de ‘soutien critique’ à la direction du POB ne pouvaient que conduire la JGS à la capitulation. Le processus de dégénérescence, commencé en 1935, aboutit en 1940 à un appel à la jeunesse belge à se rallier à la ‘défense nationale’. Les parlementaires de la JGS voteront en faveur des crédits de guerre. Après sa dissolution, beaucoup de militants de la JGS combattront côte-à-côte avec les staliniens et les trotskystes dans la résistance armée contre l’occupation. Mais la JGS ne sera plus que l’ombre d’elle-même.
Aujourd’hui, le MAS-LSP pense qu’il faut plus que jamais s’organiser autour d’un programme socialiste qui doit faire l’objet d’un débat démocratique. Les jeunes du MAS renouent avec les traditions combatives de la jeunesse des années trente. Mais ce que nous retenons aussi des années trente, c’est qu’il nous faut un parti révolutionnaire des jeunes et des travailleurs pour ne pas laisser la victoire nous échapper. Construisons ensemble cette alternative ! Rejoignez le MAS-LSP !
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Anvers: arrêtez la censure!
A l’Université d’Anvers (UA) nous n’avons pas la possibilité de mettre des affiches, ni d’occuper, ou rarement, un local pour un meeting, et plusieurs fois la police a été appelée pendant qu’on diffu-sait des tracts à l’université. Le 10 mars, la police est en plus inter-venue massivement pendant un débat avec Filip Dewinter (Vlaams Belang).
Jan Vlegels
Un groupe d’immigrés s’était vu refuser l’entrée de la salle quand 12 combis stoppèrent sou-dainement à l’entrée. 30 policiers envahirent la salle, et ils avaient été jusqu’à faire venir un hélicop-tère. Nos camarades présents protestaient. Plus tard le soir – après un film contre le sexisme, organisé par ALS/EGA – j’ai été arrêté sans aucune raison directe. La police refusait même de faire un PV de mon arrestation. Et maintenant l’UA utilise cet incident comme argument pour ne plus donner à ALS/EGA des salles de meeting. Dans le même temps, une militante a été récemment menacée d’être expulsée de sa Haute Ecole Anvers si elle n’arrê-tait pas son activité politique!
A côté de notre opposition à la politique d’enseignement en Bel-gique et des discussions menées sur la nécessité d’une société socialiste, nous sommes obligés de faire des campagnes pour la conservation des droits démocra-tiques, comme la possibilité pour les étudiants de s’organiser contre ce que la bourgeoisie et ses serviteurs au gouvernement veulent faire avec l’enseignement. En fait, ALS/EGA doit à Anvers reconquérir les droits qui ont été acquis par les étudiants et les tra-vailleurs dans la période suivant mai ’68.
Nous menons depuis à peu près un an une campagne pour plus de droits démocratiques et contre la répression. Grâce, entre autre, à la pétition pour reconnaître ALS/EGA, nous avons constaté que nous avons au moins le soutien passif de la majorité des étu-diants quand nous nous pronon-çons contre la création des univer-sités élitistes. Cette campagne et la croissance de ALS/EGA ont permis de diminuer le harcèle-ment policier pendant nos activi-tés. A la Haute Ecole d’Anvers, nous avons lancé une forte cam-pagne pour le droit de s’organiser en opposition à la politique de la direction.
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Gand: la droite veut exclure EGA
En mars, une motion d’exclusion d’ALS/EGA a été discutée à l’Université de Gand. L’initiative était prise par le LVSV (libéral) et le CDS (chrétien-démocrate), avec le soutien de quelques chefs de service de l’université. Après la grande manifestation anti-NSV que nous avons organisé en dé-cembre, on voulait s’en prendre à notre antifascisme conséquent. La motion n’a finalement pas obtenu une majorité mais, évidemment, d’autres attaques vont suivre.
Simon Van HaerenLa raison officielle pour nous exclure était que nous « empêch-ons » les activités d’autres orga-nisations parce que nous appelons toujours à des actions de protes-tation quand des orateurs du Vlaams Belang sont invités. L’organisation d ‘actions contre le racisme est, selon ces démocrates auto-déclarés, autant de viola-tions des droits de l’homme… D’autres « arguments » ont été donnés, comme le collage sur les bâtiments universitaires ou les campagnes menées dans les bâti-ments universitaires.
A l’université d’Anvers la police est intervenue en force dans un débat avec, entre autre, Filip Dewinter. Un membre d’ALS/EGA a été arrêté. A l’Ecole Supérieure d’Anvers, nous avons reçu l’inter-diction de mettre des affiches.
Ces tentatives de réduire ALS/EGA au silence, de nous crimina-liser ou de limiter notre fonction-nement ne viennent pas par coïncidence: ce sont des pas pré-paratoires à une offensive néo-libérale dans l’enseignement. La résistance massive des étudiants des écoles supérieures en Wallonie cette année et les protestations massives des lycéens en France montrent comment les étudiants peuvent se radicaliser très rapidement et comment la volonté d’action peut croître. Les recteurs des universités comprennent très bien le rôle crucial que ALS/EGA peut jouer dans la construction et la direction d’un mouvement étu-diant. En soi c’est donc un signe de notre bon travail que de voir ALS/EGA à la première place sur les listes noires des rectorats!
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Nouvelles élections à l’université de Liège
Le 8 mars ont eut lieu à l’université de Liège des élections pour renouveler la représentation étudiante. Le seuil de participation (fixé à 20%) n’ayant pas été atteint, de nouvelles élections auront lieu ce 13 avril.
Simon Hupkens
Lors de la précédente campagne, une liste large présentée par le SAEL (syndicat autonome des étudiants liégeois) avait été constituée. Tranchant avec les méthodes habituelles de la bureaucratie étudiante, cette liste se présentait avec un programme fouillé et progressiste et a mené une campagne jamais vue sur l’ULg, allant à la rencontre des étudiants et suscitant le débat.
Le groupe d’EGA sur l’ULg, partie prenante de cette initiative depuis le départ, a soutenu cette liste aux élections et y a présenté des candidats. Face à cette campagne, la représentation étudiante traditionnelle n’a pu opposer que quelques listes réactionnaires au programme plus que minimal.
Plutôt que d’entamer le débat sur le programme, ces étudiants se sont bornés à attaquer le SAEL sur la participation de notre groupe, dans la plus belle tradition de l’anticommunisme primaire.
Cette campagne frisant la désinformation et dénuée de contenu politique, couplée à une attitude très désinvolte de la part de l’administration académique dans l’organisation de ces élections a sans doute joué un rôle important dans le peu de participation des étudiants au scrutin (19,34% au lieu des 20% requis).
La médiocrité des attaques dont ont été victime le SAEL et EGA montre l’importance d’une structure large et combative mettant en avant un véritable programme social pour les étudiants.
Notre groupe à Liège continuera donc de soutenir le SAEL lors des prochaines élections en mettant en avant autant que possible une optique anticapitaliste car nous pensons que la lutte pour un enseignement démocratique et accessible à tous est liée à la lutte pour une société socialiste.
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Les infrastructures sportives de l’ULB menacées par la direction!
Interview d’Alby, étudiant en éducation physique.
Pierre et Gégé.Au début du mois de mars, les étudiants d’ISEPK (faculté d’éducation physique et de kinésithérapie) ont appris que l’ULB comptait les délocaliser pour 2007 à Erasme. C’est la seule information qui nous a été fournie dans un premier temps. Tous les étudiants se posaient des questions car le site d’Erasme n’est pas du tout adapté pour nous accueillir. Par exemple, il n’y a pas de locaux de sport et tout le monde se demande où est-ce que nous allons pouvoir faire du sport. De plus, les auditoires et les locaux sont déjà en saturation. Ils veulent nous y caser en plus des horaires déjà prévus, ce qui est une pure folie. Rien ne nous a été expliqué officiellement, on se demande vraiment ce qu’on va devenir et il semble que l’ULB n’en ait vraiment rien à foutre.
EGA : -Peux-tu nous expliquer en quelques mots ce qui s’est récemment passé dans la faculté d’ISEPK ?
Alby : Au début du mois de mars, les étudiants d’ISEPK (faculté d’éducation physique et de kinésithérapie) ont appris que l’ULB comptait les délocaliser pour 2007 à Erasme. C’est la seule information qui nous a été fournie dans un premier temps. Tous les étudiants se posaient des questions car le site d’Erasme n’est pas du tout adapté pour nous accueillir. Par exemple, il n’y a pas de locaux de sport et tout le monde se demande où est-ce que nous allons pouvoir faire du sport. De plus, les auditoires et les locaux sont déjà en saturation. Ils veulent nous y caser en plus des horaires déjà prévus, ce qui est une pure folie. Rien ne nous a été expliqué officiellement, on se demande vraiment ce qu’on va devenir et il semble que l’ULB n’en ait vraiment rien à foutre.
Un autre problème est que dans son projet, la direction compte également raser le hall sportif pour en faire un nouvel auditoire. C’est une décision qui risque de toucher tous les étudiants de l’ULB car cette salle est tout le temps utilisé et ouverte à tous les étudiants toute la journée.
EGA : -Comment avez-vous appris ce projet ?
Alby : Nous l’avons appris jeudi passé du fait qu’il y a eu une fuite qui est arrivée jusqu’au conseil facultaire, où le projet a donc été dévoilé au grand jour. Nous n’avions cependant que très peu d’informations concrètes sur les détails du projet.
EGA :-Quel impact penses-tu que cela puisse avoir au niveau social et financier sur les étudiants, et sur leurs conditions d’étude ?
Alby : Je pense que ce qui se cache derrière ce projet est le fait que la faculté ISEPK coûté trop chère à l’université. Pour exemple, pour certains cours, il arrive que nous ayons un prof d’athlétisme pour 8 ou 10 étudiants. Cela revient évidemment plus cher que les cours qui sont donnés par un prof dans un auditoire de 200 ou 300 étudiants. L’ULB veut donc faire des économies, mais cela au détriment de la qualité de notre enseignement. J’estime qu’à partir du moment où les étudiants paient un minerval de 700 euros, la moindre des choses est qu’ils aient droit à un enseignement de bonne qualité. Il est pourtant clair que les mesures qui vont être appliquées vont dans le sens contraire. On va priver de distractions sportives non seulement les étudiants de notre faculté, mais en réalité tous les étudiants de l’université. Sans compter que des gens de l’extérieur utilisent également ces infrastructures sportives. Par exemple, le hall de sport accueille chaque mercredi 200 enfants à qui nous donnons cours. Si le hall est rasé, non seulement ces enfants n’y auront plus accès, mais en plus, nous perdrons un acquis supplémentaire, dans le sens que le fait de donner cours à des enfants nous permettaient d’avoir un petit job rémunéré sur le site même de l’université. Ce ne sera plus le cas.
EGA : -Quel est l’état du matériel de sport aujourd’hui ?
Alby : La salle n’est pas très neuve, ce n’est pas le grand luxe mais nous ne pouvons pas nous plaindre. Par contre, s’il n’y a plus de hall de sport, tout ce que la direction est capable de nous répondre, c’est qu’ « on aura qu’à aller à l’ADEPS à Auderghem ». Ce qu’ils ne nous disent pas, c’est que le site d’Auderghem se trouve à 1h30 en transport en commun à partir d’Erasme, et qu’il n’y a pas de station de métro pour y arriver. Vous vous imaginez faire systématiquement l’aller-retour Erasme-Auderghem à chaque fois que l’on a cours de sport ? C’est impensable.
EGA : -Comment ces décisions sont vécues chez les étudiants et les professeurs ?
Alby : Le sentiment général est que le fait, en soi, d’aller à Erasme ne serait pas une mauvaise chose si dumoins il y avait les moyens financiers et les infrastructures nécessaires pour que cela puisse se faire dans de bonnes conditions. Je connais à la VUB des étudiants en éducation physique. Ils sont beaucoup mieux lotis (piscine, piste d’athlétisme, …). Ca prouve qu’avoir de bons équipements est quelque chose de réaliste. Cependant, je pense qu’à terme, les étudiants des autres universités seront victimes de la même politique. Je ne l’espère pas pour eux mais je crains fort que c’est ce qui risque d’arriver. Toutes les décisions prises par la direction de l’ULB ces dernières années n’ont rien apporté de bon aux étudiants. Encore dernièrement, ils ont voulu réintroduire le numérus clausus chez les kinés…
EGA : -Que penses-tu du mouvement qui vient de s’enclencher ?
Alby : Je pense que c’est très positif, ça montre que beaucoup de gens sont conscients du danger. Un autre point que j’estime important, c’est que, si ce sont les profs qui ont entamé le mouvement, tout de suite une solidarité s’est crée entre les profs et les élèves. Il est clair que si l’ULB n’est pas décidée à changer d’optique, il faudra continuer le mouvement et surtout l’élargir et mobiliser davantage.
EGA : -As-tu encore quelque chose à ajouter ?
Alby : Oui. Je pense que le sport est un facteur socio-culturel important, et que c’est particulièrement déplorable, pour une université qui se dit « libre », de vouloir nous l’enlever. Pour moi, « libre » ne rime pas avec…libéral.
Pour EGA, il est clair, que cette nouvelle attaque sur les infrastructures sportives et toute la faculté de l’ISEPK se retrouve dans le cadre de l’élitisation de l’enseignement supérieur. Le processus de Bologne vise (et on a déjà pu entendre de nombreuses fois le recteur Demarret en vanter les mérites) à instaurer la compétition entre les différentes universités d’Europe, et ainsi, créer des pôles d’excellence, universités de référence, d’élites, très coûteuses et dans lesquelles se retrouveront uniquement les cours les plus demandés et les plus intéressants sur le marché du travail.
On peut déjà imaginer avec cette mesure, qu’à terme, l’ULB, pour se débarrasser définitivement de cette faculté qui ne l’intéresse pas, la fusionnera avec la Haute Ecole pratiquant le même enseignement, et se trouvant, comme par hasard, juste à côté d’Erasme. C’est malheureusement le début de toute une série de mesures offensives que l’on prévoit sur toutes les facultés « trop peu rentables », contre lesquelles il va falloir se battre vigoureusement. Pour empêcher l’application de ces mesures d’austérité et surtout pour préserver ou arracher les acquis que nous sommes en train de perdre sur l’université, la seule solution est de s’organiser pour lutter, étudiants, travailleurs, et professeurs ensembles. Pour que les étudiants de l’ISEPK n’essuient pas un échec, il est fondamental d’élargir le mouvement un maximum, vers toute la population de l’université, et de faire un lien clair avec toutes les attaques que mène actuellement la direction de l’ULB sur nos acquis (privatisation des services sur le campus, fermetures des infrastructures pour les étudiants, augmentation du minerval intermédiaire, limitation d’accès à la bibliothèque, envoie des forces de l’ordre sur les étudiants…) !
EGA est pour un refinancement massif de l’enseignement à tous les niveaux et s’oppose bien évidemment à son élitisation. Nous sommes pour un enseignement gratuit, de qualité et accessibles à tous. Mais c’est seulement par la lutte que nous pourrons imposer aux élites dirigeantes l’enseignement démocratique auquel nous avons le droit.
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Invervention policière massive sur le campus d’Anvers. Un responsable EGA arrêté.
La fédération étudiante UNIFAC organisait jeudi 10 mars au soir, au UFSIA, à Anvers, un débat sur le foulard, avec plusieurs orateurs, entre autre Filip Dewinter. Un groupe d’immigrés s’est vu interdit d’entrer la salle, et tout d’un coup la police est arrivée sur le campus. Les étudiants qui protestaient contre l’intrusion policière furent traités de manière inacceptable. Le responsable d’EGA/ALS à Anvers, Jan Vlegels, a même été arrêté administrativement parce qu il protestait contre la présence policère dans les batiments de l’universités.
Geert Cool
Les Etudiants de Gauche Actifs avaient au même moment que le débat sur le foulard d’ UNIFAC, leur propre activité sur le même campus. Quand on a appris qu’il y avait des problèmes, on est allé voir ce qu’il en était. On a alors vu qu’un groupe d’immigrés étaient défendu de rentrer la salle, et un tas de policiers venait de s’introduire sur le campus. On trouve intolérable que la police puisse intervenir dans les murs de l’université! D’autant plus que le rectorat en avait donné son accord! L’utilisation des forces de l’ordre était inadmissible, et a mené à la criminalisation des personnes qu’on interdisait d’entrer.
EGA/ALS ne tolèrent aucune présence policière sur les campus, et là en plus, il s’agissait clairement de stigmatiser les immigrés présents. Quand Jan Vlegels (d’EGA/ALS) a mis en avant cette position, il fut arrêté pour « perturbation de l’ordre public ». Il n’a été libéré qu’à 1h du matin, et la police a refusé de faire un procés verbal les faits.
Nous voulons préciser que nous n’étions pas responsables des tensions qui s’amplifiaient. Un article dans le journal « Gazet van Antwerpen » aujourd’hui semble pourtant l’insinuer: « Les Etudiants de Gauche Actifs organisaient une soirée/film dans un autre auditoire, et sont venus à l’appel des cris. La nervosité était complète, et les tensions augmentaient. Certains ont poussé, tiré…»
Ceci est une version assez ambigue des faits. Si il y avait de la nervosité, c’était dû au fait que des étudiants se voyaient interdire l’accès au débat, et que d’un coup il y avait 12 combis et une trentaine de flics qui ont envahi l’université!
Nous luttons clairement contre cette attitude repressive!
Nous défendons le droit à la libre expression, et le droit d’organiser une véritable opposition contre la politique antisociale du gouvernement. C’est cette politique antisociale qui met pression sur les universités et Hautes Ecoles afin de faire des économies de budget, ce qui mène irrémédiablement à un climat montant de tensions. C’est dans ce contexte d’attaques que se mène la censure et la repression.
Nous ne l’accepterons pas, et EGA/ALS luttera encore et toujours pour nos acquis et contre les attaques qui visent à nous les reprendre!
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EGA est menacé à GAND
La manifestation anti-nsv en décembre l’a déjà montré : Etudiants de gauche Actifs à Gand restent forts ! Apparemment ce n’est pas la vision du rectorat. Depuis le jour où nous avons pu mobiliser 1500 étudiants dans la lutte contre le racisme et la politique antisociale du gouvernement et de ceux qui l’ appliquent sur les universités, la répression contre EGA a augmenté.
Boris Van Acker
L’université de Gand augmente la pression sur les Etudiants de Gauche La lutte contre EGA est menée au sein du PFK (Organisation philosophique et politique ), une maison de discussions sans but, dans laquelle chaque organisation politique étudiante doit être reconnue si elle veut avoir les droits d’une organisation étudiante sur le campus. Cela signifie concrètement pour pouvoir organiser des activités dans les bâtiments de l’université, recevoir des subsides, …
Le PFK n’est en fait rien de plus qu’un levier pour les bureaucrates de droite qui après leurs études ambitionnent un poste dans les partis au pouvoir. Si une organisation étudiante autant active politiquement que EGA a également un siège dans cette organisation et a réussi à toucher des couches plus larges d’étudiants avec ses idées, cela crée des frustrations parmi ces pseudos intellectuels néo-libéraux.
Ils ont lancé une première attaque durant cette année académique, il y a deux mois, juste après la manifestation anti-nsv. A ce moment le KVHV (Fédération des étudiants catholiques flamands du supérieur) lançait une proposition de changement de statuts, où il était mis qu’ « une organisation faisant parti du PFK ne peut pas empêcher les activités d’une autre organisation faisant également parti du PFK »
Deux semaines après un de leur meeting, ces mêmes étudiants ont accusé ALS (EGA en Flandre) d’avoir empêcher physiquement leur “débat pluraliste” d’avoir lieu.
En réalité, ce “débat pluraliste” n’était rien d’autre qu’un meeting avec comme orateur principal, une grande figure du Vlaams Belang: Van Hecke. D’un débat, on ne pouvait pas parler, parce que l’autre orateur, originellement prévu, n’avait pas été prévenu par les étudiants du KVHV qu’il devait s’exprimer aux côtés d’un militant d’extrême droite, et lorsqu’il s’en est rendu compte, il a refusé d’ y participer.
EGA/ALS a toujours défendu que les gens du Vlaams Belhang (ou d’ une autre organisation d’extrême droite) ne peuvent pas avoir le droit à une tribune dans les universités. En ce sens, nous avons appelé à une action de blocage.Nous avons mobilisé en une journée une centaine d’anti-racistes capables d’empêcher l’accès au meeting.
“Contre le terrorisme de gauche”, il fallait réagir, et pour ce faire, il fallait changer les statuts, ce qui ne signifie, en realité, rien d’autre que de limiter les libertés démocratiques des organisations étudiantes.
Il y eût un premier vote au sein du PFK qui a rejeté le changement des statuts à faible majorité. Néanmoins, la proposition fut reportée à nouveau à l’ordre du jour de la reunion suivante. Cette fois là, les grandes figures de droite présentent sur l’université ont été mobilisées afin de faire pression et faire passer la motion. Ainsi, Dominique Van Acken, chef de la direction des bâtiments et Nicolas Courant, chef des activités etudiantes, sont venus dans le seul but d’attaquer notre organisation. Mais une fois de plus, la motion fut rejetée.
“Toujours continuer la lutte contre l’extrême gauche”, telle est la devise des partis droitiers. Ainsi, le 09/03, ALS s’est vu recevoir une invitation à la reunion du PFK pour mardi prochain, avec à l’ordre du jour une proposition remarquable. Le CDS (les étudiants chértiens démocrates) et le LVSV (étudiants libéraux), ont proposé une motion de méfiance contre ALS. Si cette motion est votée, ça signifie pour EGA/ALS, la perte de leur reconnaissance sur l’université.
ALS/EGA est accusé de plusieurs “crimes”:
Le non respect de la déclaration universelle des droits de l’homme, le non respect de la constitution Belge, du conseil d’Europe et de la Belgique, ainsi que d’avoir sali le renom de l’ONU et celui de l’université. A côté de ces grands mots, le dossier portant ces accusations est pitoyable, dépourvu de fondement, et ne comporte aucune assise solide.
La question d’empêcher un meeting avec l’extrême droite, c’est ce qu’ils qualifient “d’atteinte à la déclaration des droits de l’homme”. A côté de ça, nous sommes accusés du terrible crime d’avoir collé en dehors des endroits prévus à cet effet, ce qui fut qualifié “d’atteinte au droit de propriété”. Enfin, nous ne respectons pas la réglementation de la sécurité, parceque nous organisons des stands.
Tout cela n’est guère convaincant, mais nous ne pouvons accepter ces tentatives visant à museler la gauche. L’argumentation prétextant qu’empêcher un meeting d’extrême droite va contre la déclaration des droits de l’homme est facilement démontable. En effet, cette déclaration inscrit que la libre expression n’est pas absolue, si ce droit est utilisé dans le seul but d’aller à l’encontre des droits d’autrui.
Hors, le meeting, comme expliqué ci dessus, n’était que la permission de la propagande d’un parti condamné pour racisme et insitation systématique à la haine et à l’intolérance.
Selon les principes de Nuremberg, il en va du devoir de chacun de protester contre l’atteinte aux droits d’autrui. Cette action de protestaion était de notre devoir.
En ce qui concerne les autres accusations, c’est de la rigolade, un approfondissement de la contre argumentation n’est donc pas necessaire. Peut être seulement ceci: le travail d’EGA est plus large que seulement limité au nombres de ses membres. Nous travaillons avec d’autres organisations, et comptons une périphérie enorme de sympathisants. La force de nos campagnes est donc portée par de nombreuses personnes, c’est pourquoi nous n’avons pas toujours un contrôle sur l’utilisation de notre matériel (par conséquent, du collage sauvage de nos affiches). Il est donc en ce sens absurde de nous en faire porter la responsabilité.
Il parait alors évident que ces attaques contre EGA ne sont pas contre nos attitudes, mais bien contre nos idées. Les critiques exprimées par EGA contre la politique antisociale que mènent le gouvernement et la direction de l’université, sont soutenues par beaucoup d’étudiants. L’idée que l’on puisse développer une certaine conscience politique chez les étudiants sur le neolibéralisme, la privatisation de l’enseignement, la récupération de nos acquis sur l’université, la croissance de l’extrême droite nourrie par ces attaques, … en effraient beaucoup.
Cette tentative d’empêcher la diffusion de nos idées auprès des étudiants ne nous empêchera pas de continuer à le faire. Nous allons continuer, comme nous l’avons toujours fait, la lutte contre les attaques sur nos acquis démocratiques (eux mêmes obtenus par des luttes antérieures) .
L’enseignement doit garantir une éducation et une vie sur l’université, où tout le monde à le droit et la possibilité de se forger un esprit critique et de lutter librement pour la démocratisation de l’enseignement et l’ensemble de la société.
Détruire toute opposition, c’est aller dans le sens inverse. Nous voulons mettre clairement en avant qu’EGA/ALS n’est pas un cercle qui se laisse écraser, nous jouons un rôle dirigeant dans la lutte pour un enseignement démocratique et contre le racisme, nous sommes vus par beaucoup d’étudiants comme un instrument pour défendre leurs revendications. Faire taire EGA signifie une atteinte à nos acquis democratiques sur l’université.
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Travail intérimaire. Les nouveaux esclavagistes
Si on veut sauvegarder notre avenir en tant que jeunes, alors il faudra nous organiser et lutter, car les emplois flexibles et précaires qui nous sont réservés ne vont pas disparaître comme ça. Le patronat a préparé quelques statuts bidons et précaires. Parmi ceux-ci, le travail intérimaire est l’outil par excellence pour museler les jeunes travailleurs. Tu rêves de décrocher un emploi avec un contrat à durée indéterminée dans l’entreprise où tu travailles avec ton contrat intérimaire ? Seul 1 travailleur intérimaire sur trois a vu se réaliser un tel rêve!
Yves Drieghe
L’époque où le travail intérimaire servait comme moyen de faire face à une hausse temporaire des commandes est révolue; maintenant, c’est devenu la norme. Les plus de 300.000 travailleurs intérimaires n’ont pas de revenu fixe, pas d’horaires fixes, pas de protection contre le licenciement et doivent travailler avec des contrats à la semaine et dans beaucoup de cas, avec des contrats à la journée. C’est l’insécurité et la flexibilité poussées jusqu’au bout! Ce qui est à l’ordre du jour maintenant, c’est la Marche des Jeunes pour l’Emploi afin de réunir nos forces et de lutter pour le respect et l’extension des droits des travailleurs intérimaires.
Lors de notre campagne devant les bureaux d’intérims, il s’est avéré que nous pouvons compter sur le soutien de beaucoup de jeunes. Ceux-ci commencent à travailler avec beaucoup d’espoir, mais finissent par sombrer dans le désespoir, une fois confrontés à la réalité.
Les histoires personnelles des travailleurs intérimaires confirment que ce genre de travail est l’instrument par excellence avec lequel le patronat attaque les salaires et la protection contre le licenciement des travailleurs. Louer une maison, faire une demande d’emprunt à la banque devient d’un coup illusoire. Ce qui est renforcé quand on voit tous ses amis faire face aux même problèmes. Voilà pourquoi nous avons lancé un appel pour lutter tous ensemble. La lutte contre des contrats intérimaires incertains et flexibles est devenu une nécessité!
Ainsi, le ministre flamand de l’Emploi, Frank Vandenbroucke, s’imagine accorder un rôle encore plus important au travail intérimaire. Sous les applaudissements de Federgon, la fédération des bureaux d’intérims, il propose la suppression de l’interdiction du travail intérimaire dans certains secteurs. Ce qui veut dire que le marché du travail intérimaire sera totalement libéralisé. C’est inacceptable!
Bien que des entreprises se servent du travail intérimaire pour casser la solidarité entre travailleurs et rendre plus difficile la lutte sociale, nous devons nous organiser pour défendre nos droits avec les autres travailleurs. Ensemble nous luttons pour un emploi décent avec un salaire décent pour tous.
L’extension du travail intérimaire et des autres formes de travail précaire doit être empêchée! Nos revendications sont claires: le respect des droits actuels (signature du contrat avant le début du travail, interdiction d’envoyer les intérimaires travailler lors d’une grève, droit à un salaire garanti lors d’une maladie, à travail égal salaire égal) et l’extension des droits des travailleurs intérimaires: participation et candidature aux élections sociales! Droit de grève! Droit à un revenu fixe! Droit à un emploi à temps plein! Mais afin de réaliser ces revendications, il faudra unifier la lutte contre les attaques du patronat.
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Chasse aux chômeurs: 600 exclusions en quatre mois
600 exclusions temporaires de chomeurs ont été prononcées par l’ONEm depuis la mise en application de la loi Vandenbroucke. Nous avons interviewé Didier Brissa, animateur des Travailleurs Sans Emploi de la FGTB Liège-Huy-Waremme.
Propos recueillis par Jean Peltier
A.S. : Où en est la chasse aux chômeurs aujourd’hui?
Didier: “Nous n’en sommes qu’aux débuts: seuls les moins de 30 ans sont convoqués et on n’est qu’à la première phase des contrôles. Si plus de 80% des appelés ont été acceptés par l’ONEm, les autres se retrouvent avec un «contrat », c’est-à-dire avec une série d’obli-gations à remplir (preuves de recherches d’emploi etc) avant un deuxième contrôle. 600 jeunes chômeurs ont été sanctionnés d’une suspension d’un mois d’allocations pour ne pas s’être présentés au contrôle. Beaucoup d’entre eux ont d’autres problèmes sociaux (analphabétisme, endettement,…), les sanctions de l’ONEm ne vont pas les aider à se relancer! Tout cela n’est encore qu’un début. Dans les prochains mois, l’ONEm va convoquer les 30-40 ans, puis les 40-50 ans. Il y a 1 emploi pour 25 chômeurs en Belgique, 1 pour 32 en Wallonie, 1 pour 45 à Liège et 1 pour 121 à La Louvière. Même si chaque chômeur s’inscrit dans 10 agences d’intérim, ça ne créera pas de l’emploi! Par contre, le dispositif de la chasse aux chômeurs coûte 130 millions d’euros par an. Avec cela, on pourrait créer un emploi pour la moitié des jeunes qui arrivent au chômage chaque année.”
A.S. : Comment s’organise la réponse syndicale?
Didier: “Vu les différences de situation entre Wallonie et Flandre (le pourcentage de chômeurs et la durée moyenne du chômage sont deux fois moindres en Flandre), il n’y a pas une réponse unie des syndicats au niveau fédéral(*). De plus, la campagne menée par plusieurs ministres (libéraux et socialistes) contre la «fraude sociale» a eu un impact réel, ce qui rend difficile de mobiliser les actifs contre la chasse aux chômeurs. Il n’est pas facile de mobiliser les chômeurs non plus. Beaucoup s’imaginent qu’ils ne seront pas visés parce qu’ils sont chefs de famille ou isolés (ce qui est tout à fait faux), beaucoup se sentent aussi abandonnés et se disent que manifester ne sert pas à grand-chose.”
(*) Note de la rédaction d’Alternative socialiste : Nous ne pensons pas que ce sont les différences de taux de chômage entre les régions qui font « qu’il n’y pas de réponse unie des syndicats au niveau fédéral ». Nous pensons qu’il n’y pas de réponses syndicales parce que les directions syndicales ne veulent pas lutter.