Category: International

  • Tremblement de terre, raz de marée: Dévastation au Sri Lanka.

    La dévastation tragique causée par le tremblement de terre et le raz de marée dans l’Océan Indien a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes. Dans le seul Sri Lanka, ce sont plus de 13000 personnes décédées et ce chiffre ne cesse d’augmenter.

    Un nombre de membres du United Socialist Party (CIO au Sri Lanka) sont portés diparus, ainsi que le camarade Piyatilake, un membre du Comité Central du USP et qui vivait et travaillait à Gallen une des villes du sud du Sri Lanka qui a été touché le plus durement par le « Tsunami ». D’autres membres du parti ont été tué et les maisons de beaucoup d’entre eux ont été détruites.

    Nous attendons des nouvelles du sort des camarades de la côte Est – spécialement ceux qui vivent autour de Pottuil- région ou des villes et des villages entiers ont été détruits. Nous mettrons en ligne plus d’informations quand nous aurons des nouvelles des camarades ainsi que le matériel avec la réponse du USP sur la catastrophe.

    Sérieusement, d’énormes ressources doivent être trouvées pour sauver les vies des blessés. Il est aussi très important d’ essayer de nettoyer l’eau, de trouver de la nourriture et des abris. On devrait utiliser l’argent qui était destinée à l’armée Sri Lankaise ( qui se préparait à une reprise d’une guerre civile sur l’île) pour un programme massif du gouvernement pour la reconstruction immédiate de maisons, lieux de vie,….

    Il devrait y avoir un maximum de contrôle démocratique sur tous les programmes d’aides d’urgence par des comités élus de travailleurs et de gens pauvres dans chaque région et au niveau national. Il ne peut y avoir aucun privilège pour les riches et aucune discrimination sur base de la nationalité, religion ou caste.

    Le coup porté au United Socialist Party par cette tragédie est impossible a estimer. Galle, par exemple, était une zone ou le USP étaient en train de gagner du soutien et avait un de ses meilleur résultat aux dernières élections. Dans l’ Est et à Jaffna, nos camarades ont combattu vaillamment pour un programme socialiste clair du parti, incluant les pleins droits à l’autodétermination pour la population Tamil et pour les minorités dans ces régions.

    Les camarades à travers l’île sont en plein dans un cauchemar. Ils vont avoir besoin de l’aide et de la solidarité des membres du CIO et de leurs sympathisants du monde entier, pour surmonter les difficultés immédiates auxquelles ils sont confrontés et pour reconstruire les ressources et la capacité de lutte du USP.

    Nous demandons à tous ceux qui souhaitent donner un soutien au USP, et qui souhaitent aider à construire sa force de campagne, d’envoyer des donations au :

    "Campaign Sri Lanka", c/o Committee for a Workers’ International

    PO Box 3688, London, Britain, E111YE

    Messages de soutien et de solidarité peuvent être envoyés par e-mail (espérant que l’électricité et les téléphones fonctionneront) au:

    usp@dynaweb.lk

    cc à :

    cwi@worldsoc.co.uk

  • Campagne pour les droits démocratiques au Nigeria

    Le Nigeria est l’une des économies les plus grandes d’Afrique avec de vastes réserves de pétrole et d’autres ressources naturelles.. Une énorme richesse s’est accumulée, mais la plupart est sur les comptes bancaires à l’étranger de riches et corrompus hommes d’affaires et politiciens. Le régime militaire est officiellement terminé au Nigéria et cependant encore fréquemment il y a des meurtres de civils par la police / l’armée.

    Cet article a été repris du site de la Gauche révolutionnaire, la section française du CIO.

    Quand aux élections, quand elles existent, il est de notoriété publique qu’elles sont truquées avec des chiffres de résultats électoraux pour les partis dirigeants impossibles comme 99,92% ! Les candidats de l’opposition et notamment ceux présentés par des socialistes, souvent ont leurs votes abaissés ou falsifiés, les privant ainsi de leur droit de représenter le peuple.

    Politiciens corrompus et élections truquées

    L’actuelle ministre des finances, Ngozy Okonjo-lweala, a accepté de prendre ce travail à condition qu’elle soit payée en dollars US, ce qui veut dire 247 000 dollars par an (235 000 euros), plus que ce que de nombreux ministres reçoivent en Europe ! Le Département d’Etat américain cite au sujet des élections de 2003 que ça n’a "pas été en général des élections libres et loyales et donc qu’ [elles] privent les citoyens de leur droit à changer de gouvernement."

    Le pire des aspects de la vie quotidienne de l’écrasante majorité des nigérians c’est la lutte pour survivre. Les salaires, quand ils sont versés en temps et en heure, ne sont en aucune manière gardés, sont dépassés par l’inflation et dépensés rapidement en raison de la hausse galopante du prix de l’essence sur le marché local. Il y a eu des hausses successives du prix du pétrole et du kérosène l’an dernier ainsi que la proposition d’imposer une nouvelle taxe d’achat sur l’essence.

    Ces mesures ont conduit la masse des travailleurs et des pauvres à manifester qui ont contraint les dirigeants des syndicats d’organiser trois grèves générales depuis juin 2000. Comme la nourriture est acheminée traditionnellement chaque jour vers les villes, seulement de petites quantités non refrigérées sont disponibles, il est donc extrêmement difficile de maintenir une grève générale de longue durée. Quoiqu’il en soit, la force du ressentiment a été telle que les grèves de juin et juillet 2003 ont duré huit puissantes journées.

    A cette époque, le gouvernement du président Obasanjo a été contraint de faire quelques concessions, mais ensuite, l’austérié néolibérale et les politiques de privatisation ont continué. Son gouvernement continue de gonfler le prix de l’essence.

    La campagne pour les droits démocratiques et des travailleurs au Nigéria

    La campagne pour les Droits Démocratiques et des Travailleurs a pour but de renforcer le mouvement ouvrier au Nigeria, en particulier ses militants de base, en organisant des échanges sur les expériences de mobilisation et en assurant la solidarité matérielle, morale et financière.

    Nous voulons soutenir les campagnes des étudiants contre les financements de misère dans l’éducation et contre la répression politique face à leurs luttes. La campagne interviendra aussi dans la lutte des femmes pour des carrières et des salaires égaux, dans l’éducation et au travail et contre leur traitement par la loi et dans la société comme des citoyens de seconde zone.

    Les syndicats sont indispensables pour mener des luttes victorieuses. Leurs dirigeants, locaux et nationaux, risquent souvent d’être battus, arrêtés et même tués dans le cadre de leurs activités. Les meilleurs d’entre eux continuent à se battre sans se décourager.

    Diffusion de l’information

    La situation au Nigeria est peu connue dans le mouvement ouvrier international. Les soutiens fondateurs de la Campagne (listés page suivante) veulent faire connaître la situation critique des travailleurs, des femmes et des étudiants dans le pays.

    Nous voulons éditer des bulletins réguliers présentant les nombreuses violations des droits démocratiques et syndicaux au Nigeria et montrant le travail de ceux qui luttent contre cela. Nous voulons aussi récolter des fonds pour aider les militants sur place à mener campagne et à organiser la jeunesse, les femmes et les travailleurs. Cela implique de produire du matériel de campagne, de financer les déplacements des militants à travers le pays et d’avoir des locaux correctement équipés. Vous pouvez aider en finançant un ordinateur, un téléphone ou un générateur d’électricité. Tous les soutiens et contributeurs recevront des détails sur ce qui est nécessaire et la manière dont l’argent est dépensé.

    Nous organisons des tournées de meetings de représentants nigérians de la Campagne, mais nous pouvons aussi assurer la présence d’orateurs locaux.

    Nous pouvons envoyer des informations complémentaires et du matériel de campagne sur demande. Nous souhaiterions également que les organisations et/ou les individus fassent des collectes et des dons. Des virements automatiques sont aussi très précieux pour assurer un financement régulier de la Campagne.

    Solidarité et soutien matériel

    Nous tous qui faisons partie de cette campagne sommes convaincus qu’une campagne internationale peut avoir de grands effets. Nous faisons appel à vous, en tant que militants dans des pays où vous avez le "privilège" de pouvoir bénéficier de tous les droits démocratiques élémentaires, pour envisager dès que possible ce qui suit :

    – Ajouter votre nom ou celui de votre organisation à la liste des soutiens de la Campagne.

    – Organiser des meetings sur la situation au Nigeria.

    – Accueillir un membre de la Campagne venant du Nigeria ou de votre propre pays pour intervenir dans un syndicat, une organisation politique ou une réunion publique afin d’apporter son soutien.

    – Faire une donation importante au travail de la Campagne au Nigeria et/ou donner un ordre de virement bancaire pour un financement régulier de la Campagne.

    Si vous pouvez faire un versement direct sur un compte bancaire anglais, les références du compte sont : Intitulé du compte : "Campaign Nigeria". Banque : Loyds TSB. Code guichet : 30-95-03. N° de compte : 00563697.

  • Algérie, 50 ans après la Toussaint 1954. Les éléments d’une explosion sociale sont réunis

    Algérie, 50 ans après la Toussaint 1954

    Que se passe-t-il en Algérie ? Depuis le 1er novembre 54 et le déclenchement de la révolution algérienne, il y a 50 ans, et l’instauration du régime du F.L.N., les travailleurs et les jeunes algériens ont été dépossédés de leur révolution politiquement et économiquement.

    Leïla Messaoudi

    La balance commerciale du pays présente un excédent de 6,5 milliards de dollars pour les neuf premiers mois de 2004. Le FMI déclare la "situation assez favorable" et note les avancées dans les réformes structurelles, notamment la restructuration du secteur bancaire. L’ambassadeur américain annonce que les Etats-Unis appuieront l’Algérie dans son "processus d’adhésion à l’organisation mondiale du commerce (O.M.C.)". Et la France essaie de se maintenir en envoyant régulièrement des ministres en visite.

    Gouvernement d’Ouyahia : un gouvernement pour les capitalistes

    Aujourd’hui, le gouvernement d’Ahmed Ouyahia dépossède les Algériens des richesses produites, exportées en grande partie, comme le pétrole et le gaz. Les importations sont pour "l’équipement industriel". 2003 a été une année de forte croissance économique pour l’Algérie sans que les Algériens en voient les effets sur leurs conditions de vie, bien au contraire. Des émeutes quasi insurrectionnelles se sont développées et se multiplient contre le pouvoir et ses préfectures depuis plus de 6 mois. Là sur l’eau, ici sur le logement ou tout simplement contre le zèle policier et gouvernemental sur les marchés pour contrôler les petits marchands, la multiplication des luttes est avérée. Partout les traces d’une population aux abois, des salariés non payés depuis des mois, soulignent les conditions sociales désastreuses dans lesquelles se trouvent les populations algériennes.

    En 2003, avant les élections, des grèves générales notamment des cheminots contre les plans de privatisation des secteurs publics avaient freiné les privatisations de Bouteflika.

    Un gouvernement "rouleau compresseur" contre les travailleurs

    Certains secteurs sont à nouveau touchés par des mouvements de grève illimitée comme, depuis le 18 octobre 2004, les praticiens de santé publique qui exigent la titularisation de 300000 vacataires dans la Fonction publique. Les dockers de la Coordination nationale des syndicats ont eux aussi mené une action coup de poing "d’alerte" le 26 octobre dernier contre la privatisation des chantiers navals qui menace des milliers d’emplois et plus de 3000 journaliers. Face à ces mobilisations, face aux émeutes, en particulier dans la région du M’zab, le gouvernement Ouyahia joue la carte de l’écrasement judiciaire et militaire des mouvements. De Ghardaia à Constantine, les procès contre les jeunes "émeutiers" se multiplient et sanctionnent par de la prison ferme.

    Quant aux mouvements sociaux, le gouvernement passe à l’offensive contre le droit de grève dans la Fonction publique. Des mesures exemplaires ont été prises contre les grévistes. Ainsi, le conseil de gouvernement a annoncé le non-paiement de tout jour de grève, ce qui brise l’accord fixant 3 jours déduits par semaine de grève. Il a déposé plainte contre les syndicats qui "entravent" le service public de santé par le recours à la grève illimitée et a engagé des procédures de licenciement des personnels en grève illimitée pour abandon de poste !

    Ces luttes sont en général dirigées par des syndicats autonomes et parfois certains affiliés à l’UGTA, le syndicat officiel. Ces mesures répressives sont valables pour tout mouvement illimité à venir! Avec cette batterie de mesures anti-ouvrières, le gouvernement met fin à l’un des derniers acquis gagnés lors du soulèvement d’octobre 1988. Rien de surprenant, non plus, que plusieurs journalistes soient censurés ou en prison. Prévoyants, Bouteflika/Ouyahia, les frères ennemis, montrent quels intérêts ils défendent, ceux des capitalistes algériens et étrangers qui veulent l’ouverture du marché algérien à la concurrence.

    Riposter en construisant l’alternative socialiste dans les luttes !

    Des syndicats autonomes combattent ces attaques mais l’UGTA est absente. Aucun soutien officiel aux luttes actuelles n’est donné par le syndicat majoritaire. Il ne juge pas utile de "déclencher les hostilités" contre Ouyahia comme il n’était pas officiellement opposé aux privatisations malgré sa base mobilisée. Une partie de la Commission nationale de la centrale appartient au RND, le parti de Ouyahia…

    Les nationalisations, le développement industriel du pays sont des acquis que les travailleurs algériens défendent. Les jeunes et les familles réclament des conditions de vie décentes, des loyers modérés et de l’eau et s’affrontent régulièrement au pouvoir qui sert les profits d’une poignée. Cette bataille entre en conflit direct avec les intérêts capitalistes.

    Les revendications sur les services publics, sur les conditions de vie posent la question politique du pouvoir. Le capitalisme cherche à avancer à grands pas en Algérie. Ce système ne pourra pas satisfaire les besoins quotidiens et vitaux des Algériens attaqués précisément par le gouvernement Ouyahia. C’est autour de revendications pour de véritables infrastructures (routes, eau, logements), contre les privatisations que les travailleurs peuvent se rassembler et se doter d’un programme qui s’attaque au système, au capitalisme.

    Renationaliser les secteurs privatisés, avoir des routes, ceci implique de contrôler et gérer l’économie. Qui mieux que les travailleurs peut le faire ? Le socialisme est la seule perspective pour l’Algérie, ce n’est pas "celui" des régimes staliniens mais une société gérée démocratiquement par tous et toutes, pour les besoins de tous, où les Algériens profiteront des richesses du pays. Pour cela, il faut construire un outil de lutte politique, un parti qui défende sans compromis au quotidien cette perspective de lutte et l’alternative socialiste au capitalisme. Le Comité pour une Internationale ouvrière se bat pour ça.

    Cet article a été repris du site de la Gauche révolutionnaire, la section française du CIO.

  • Retrait des troupes françaises et de l’ONU de Côte d’Ivoire!

    Côte d’Ivoire:

    Contre les politiciens corrompus, pour une Côte d’Ivoire gouvernée par les travailleurs, les jeunes et les paysans !

    La situation en Côte d’Ivoire s’est encore dégradée. L’armée française, appelée à la rescousse par le président Gbagbo en 2002, joue désormais le rôle de gendarme et d’occupant. Ces troupes ne sont en Côte d’Ivoire que pour protéger les intérêts des multinationales notamment françaises, et cela sur le dos des travailleurs, jeunes, petits paysans… habitant la Côte d’Ivoire.

    Le risque d’une guerre civile est grandissant. L’attitude de Chirac et du gouvernement français ne fait qu’augmenter cette possibilité.

    A un an de l’élection présidentielle ivoirienne, la situation reste bloquée. Le pays est divisé en deux depuis octobre 2002. Les accords de Marcoussis, imposés par le gouvernement français, obligeaient à la formation d’un gouvernement composé de tous les partis ivoiriens. Une telle attitude impérialiste de Chirac ne pouvait que compliquer encore la crise.

    Le point central des accords était la modification de l’article 35 de la constitution ivoirienne, relatif aux conditions d’éligibilité, ce qu’on appelle l’ivoirité. Figurait également le désarmement des ex-rebelles du Nord, les Forces Nouvelles. Le groupe parlementaire du FPI, le parti du président Gbagbo, bloque le processus parlementaire tant que les forces nouvelles ne sont pas désarmées. Et celles ci pensent que si elles désarment elles n’auront plus de moyen de pression pour imposer la modification de l’article 35.

    Ivoirité, un piège

    L’ivoirité est un concept qui limite l’acquisition ou la reconaissance de la nationalité ivoirienne. Tous les politiciens ivoiriens ont participé au développement de cette notion raciste qui divise de plus en plus le peuple ivoirien sur des bases ethniques : Ouattara en créant la carte de séjour, Bédié en ayant recours à l’article 35 pour empêcher Ouattra de se présenter à la présidentielle de 95, Gbagbo en faisant campagne en 2000 sur le thème de la lutte contre la fraude à l’identité ivoirienne…

    Des politiciens au service du capitalisme

    Mais ces politiciens qui déploient autant d’efforts pour s’éliminer les uns et les autres, le font pour accéder au pouvoir car les enjeux économiques sont de taille. La Côte d’Ivoire est le premier exportateur mondial de cacao. Les multinationales françaises (Bolloré, Bouygues, France Telecom…) y font chacune des centaines de millions d’euro de chiffre d’affaire.

    Mais aucune de ces richesses ne va au peuple ivoirien. Au lieu de développer le pays, ce sont les multinationales et les politiciens ivoiriens à leur service qui bénéficient de ce pillage de la Côte d’Ivoire. L’armée française est en Côte d’Ivoire pour garantir la continuité de cela.

    Et c’est en agitant le racisme, et en formant leurs partis sur des bases exclusivement ethniques, que Gbagbo et les autres tentent de masquer leur complicité avec les groupes capitalistes. Des groupes comme les « jeunes patriotes » sèment la terreur pour veiller à ce qu’aucune contestation politique n’ait lieu et pour dévier la colère des ethnies les unes contre les autres. Une telle politique a favorisé le pillage, les violences et un racisme « anti-blancs » tels que la Côte d’Ivoire n’en avait jamais connu.

    Quelle issue?

    La Côte d’Ivoire, et l’Afrique en général, n’est pas condamnée à la corruption et à la guerre civile. C’est l’impérialisme notamment français et les politiciens locaux qui créent cette situation en acceptant la corruption, en plaçant leur enrichissement personnel avant les intérêts du peuple. La Côte d’Ivoire possède de nombreuses richesses qui pourraient permettre largement de développer le pays et d’apporter tout ce qui manque : eau, électricité, infrastructures, école et santé gratuites…

    Pour appliquer un tel programme, il faut un nouveau parti qui regroupe les travailleurs, les jeunes, les petits paysans, artisans et commerçants, homme ou femme, quelle que soit leur région d’origine, et organise la lutte indépendamment des politiciens corrompus, pour la satisfaction des besoins de tous.

    Un tel parti défendrait un programme de nationalisation des principales sources de richesses et des multinationales, et la gestion de l’économie par les travailleurs de manière planifiée et démocratique en fonction des besoins de tous et non des intérêts d’une poignée de corrompus. Il organiserait également la lutte contre les bandes qui sèment la terreur en organisant les habitants, les travailleurs, en groupes d’autodéfense, fonctionnant démocratiquement et ouvert à tous, sur la base des mêmes revendications pour tous. C’est un tel parti que les jeunes, les travailleurs de Côte d’Ivoire qui refuse de voir le pays sombrer dans la guerre civile et la corruption doivent construire dès maintenant. C’est le combat que la Gauche révolutionnaire veut aider à mener, pour une Côte d’Ivoire socialiste et démocratique, débarrassée du capitalisme, de la corruption qu’il entraîne… Une telle société permettrait à tous de satisfaire leurs besoins et de vivre ensemble dans la tolérance, et les mêmes droits démocratiques pour tous. Cela passe par le retrait immédiat des troupes françaises !

    Le Comité pour une internationale ouvrière dont la Gauche révolutionnaire est la section française, a des sections en en Afrique et sur tous les continents. Nous nous battons pour un monde socialiste, seul moyen de se débarrasser du capitalisme et des injustices qu’il entraîne. Rejoignez nous dans ce combat !

    Tracte publié par la ‘Gauche révolutionnaire’ section française du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO/CWI)

  • «Aucune organisation bourgeoise ne peut résoudre la situation»

    INTERVIEW DE DEUX CAMARADES ISRAÉLIENS

    Propos recueillis par Karim Brikci

    Pouvez-vous vous présenter?

    – Shahar: "Nous sommes membres de Maavak Sozialisti, organisation-soeur du MAS en Israël/Palestine."

    Quelle est la situation politique aujourd’hui?

    – Shahar: "La bourgeoisie s’attaque violemment aux acquis de la population et l’appareil syndical préfère freiner le mouvement et négocier avec le patronat. Dernièrement, il y a eu la grève des travailleurs municipaux qui, depuis plus d’un an et demi, n’avaient pas reçu de salaire, et celle des dockers contre la privatisation d’un port. Dans les deux cas, les directions syndicales n’ont réagi qu’au moment où leur base commença à entrer en lutte. La Cour du Travail, avec l’accord tacite des directions syndicales, a déclaré ces grèves illégales. Les dockers ont toutefois continué le combat contre l’Etat et leur direction syndicale durant plusieurs jours. Lors des ces grèves, les travailleurs se sont débarrassés de leurs délégués syndicaux et se sont organisés à la base pour se préparer aux prochaines attaques néolibérales."

    Comment réagit la population israélienne à propos du plan de retrait de Gaza?

    – Shahar: – "L’espoir d’être plus en sécurité et la propagande du gouvernement font que ce plan a un grand soutien. Mais la situation dans les territoires palestiniens couplée aux offensives néo-libérales en Israël ne font qu’augmenter les tensions. La désillusion envers le plan et le vide politique à gauche en Israël/Palestine vont permettre une ouverture plus grande aux idées socialistes."

    Qu’elles pourraient être les conséquences d’une disparition prochaine d’Arafat?

    – Yacov: "Il y aura une escalade de la violence. Aucune organisation bourgeoise n’est capable de contrôler la situation. En cause: la corruption de l’autorité palestinienne et les tentatives de la classe dirigeante israélienne et de l’impérialisme américain pour mettre en place de nouveaux premiers ministres sans soutien dans les territoires. La mort d’Arafat déclenchera une lutte armée entre fractions du Fatah."

    Peux-tu nous parler de la construction du mur de séparation et des réactions que cela suscite ?

    – Yacov: "Le mur détruit le quotidien des Palestiniens en séparant maisons, lieux de travail… Les Palestiniens n’ont pas d’autre choix que de résister par tous les moyens possibles. On a vu de nombreuses manifestations massives organisées par des comités de villages ou de villes, sur une base très démocratique, aidées par des activistes israéliens et internationaux. Le rôle des organisations bourgeoises officielles et des groupes islamistes y est insignifiant. Nous intervenons chaque semaine, malgré la répression très dure de la police, de la police militaire et de l’armée. Plusieurs camarades ont déjà été arrêtés."

    Comment abordez-vous la question nationale?

    – Shahar: "Nous essayons de surmonter les divisions de la population sur base religieuse et communautaire en avançant la nécessité de l’unité de tous les travailleurs. Ni deux états séparés ni un état uni sur base capitaliste ne peuvent amener de solution. Le capitalisme est incapable de résoudre les problèmes sociaux: les conditions désastreuses de vie des Palestiniens dans les territoires occupés ou la baisse du niveau de vie des travailleurs israéliens. Seuls deux états socialistes au sein d’une confédération socialiste du Moyen-Orient, où les travailleurs contrôlent à la base la production peut sortir ces populations de la crise."

  • Encore quatre ans avec Bush!

    ÉTATS-UNIS

    LES RÉSULTATS des élections américaines représentent une grosse déception pour beaucoup. Tant aux Etats-Unis que sur le plan mondial, on cultivait l’espoir d’une Ldéfaite du règne haï de Bush. Beaucoup ne pouvaient pas comprendre, ne voulaient pas le croire. Comment peut-on élire à nouveau un président qui est responsable de guerres effroyables et d’une politique asociale sans précédent?

    Katrijn Zaman

    Dans son discours, Bush a indiqué qu’il se servira de sa majorité républicaine confortée à la Chambre et au Sénat pour mettre en oeuvre son programme qui va encore davantage profiter aux riches et qui approfondira le projet impérialiste.

    Pourquoi Bush a-t-il remporté les élections?

    L’actualité des derniers mois n’a pas été favorable au président: le bourbier irakien, le pillage d’un dépôt de munitions, le déficit budgétaire démesuré, les pertes d’emplois. Selon les sondages, 52% des électeurs trouvent que l’économie est mal gérée. 55% jugent que la politique de Bush favorise plus les grandes entreprises que l’Américain moyen.

    Malgré cela Bush a été réélu. Bush a même reçu 34% des voix de ceux et celles qui ont perdu leur emploi ces dernières années. Beaucoup de jeunes et 88 pc des Afro- Américains ont voté pour Kerry. Leurs voix n’ont pas suffi pour battre les millions d’autres, surtout d’inspiration évangéliste chrétienne, qui ont vu en Bush le gardien des valeurs traditionnelles américaines.

    Beaucoup de ceux qui ont donné leur voix à Bush ont dans les faits donné leur voix à leur oppresseur (c’est-àdire les capitalistes qui soutiennent et financent Bush) contre les intérêts de la majorité de la population américaine. C’est le grand paradoxe de ces élections, qui résulte de nombreuses raisons historiques et culturelles. Parmi celles-ci, la volonté de s’accrocher à certaines certitudes (l’Église, la famille), d’autant plus que le monde est devenu plus instable et que la période dans laquelle nous vivons est dominée par la peur, le doute et l’incertitude.

    Kerry était-il une alternative?

    La victoire de Bush résulte surtout de l’échec de Kerry dans ses efforts d’avancer une alternative claire. Les similitudes entre les deux candidats étaient évidentes. Kerry ressort du même milieu élitiste que Bush et défend les mêmes intérêts de cette élite. Seul 40% de l’électorat a voté pour Kerry par conviction. Tous les autres ont voté pour lui dans le but de s’opposer à la politique de Bush.

    Tant Bush que Kerry défendent la politique néo-libérale d’austérité qui enrichit la minorité nantie tandis que les travailleurs et leurs familles paient la note pour la crise du système. Ils défendent tous deux la même politique belliciste. Si Kerry avait gagné, le massacre en Irak n’aurait pas pour autant disparu. Aucun des deux partis n’offre d’issue au bourbier irakien. La seule différence que les Américains ont pu remarquer, c’est que Kerry n’est pas Bush.

    Briser le système bipartite

    Ralph Nader, le candidat indépendant, a connu lors de sa campagne électorale une vague d’opposition de la part des Républicains, des Démocrates et de beaucoup de progressistes. Les Démocrates l’ont empêché de se présenter, notamment par des manoeuvres juridiques. Le coût de cette campagne anti-Nader s’est élevé à 70 millions de dollars.

    Finalement, Nader a récolté moins de 1% des voix. Cela est en partie dû à l’atmosphère «Tout sauf Bush». Ce résultat modique s’explique aussi par le refus de Nader de traduire sa campagne électorale (il a eu de très bons résultats lors des élections de 2000) par un organe politique, sous la forme d’un nouveau parti…

    Après 2000, Nader a disparu de la scène pour ne revenir que lors des élections présidentielles de cette année-ci. Une telle stratégie, purement électorale, ne suffit pas.

    L’opposition écartée?

    La victoire de Bush ne signifie pas que la résistance est brisée. L’opposition va revenir à l’avant-plan. Rien ne change au fait que Bush est un président rejeté par la majorité de la population. Un quart des électeurs est en colère contre le président. Ses mesures antisociales iront de pair avec un mouvement de protestation des travailleurs et de leurs familles aux Etats-Unis et dans le monde.

    Afin de s’opposer aux attaques à venir, il faudra un instrument politique aux travailleurs. Une nouvelle conscience est née des mouvements anticapitalistes, contre la mondialisation et contre la guerre. Le candidat indépendant Nader doit se déplacer du terrain électoral vers la construction d’une organisation politique active sur une base quotidienne. Une telle démarche représenterait un bon point de départ pour la création d’un instrument politique pour les travailleurs américains. Nous craignons cependant que cela ne se produise pas.

    Une telle initiative est pourtant la seule méthode pour éviter que les prochaines élections soient à nouveau dominées par le débat entre deux clones qui défendent la même politique asociale, néo-libérale et impérialiste. Face à cette perspective, il nous faut un parti des travailleurs, un parti indépendant des grandes entreprises et des banques.

  • L’Irak au cœur des élections américaines

    La situation en Irak aujourd’hui évoque de plus en plus celle qui existait au Vietnam au début des années 70: une population massivement opposée à la présence d’une armée US, un pouvoir local incapable de faire face aux escarmouches et aux attaques de la guérilla, une armée américaine incapable de former une relève locale et forcée de rester en première ligne, un gouvernement fantoche qui, jour après jour, annonce des victoires partielles devant mener à une victoire totale proche… qui s’éloigne pourtant de jour en jour! La principale différence, c’est que l’intervention américaine au Vietnam a duré dix ans, avec un effectif qui a atteint 500.000 soldats, et que la déroute risque d’arriver beaucoup plus vite en Irak.

    Jean Peltier

    La situation n’a en effet pas cessé de se dégrader pour les USA et leurs marionnettes au cours des derniers mois. Les actions de commando s’intensifient dans la plupart des villes, l’armée US a perdu le contrôle de très nombreuses régions du pays, le gouvernement installé par les Américains n’a aucune autorité, la coordination grandit entre les diverses fractions engagées dans la résistance armée, les bombardements massifs de l’aviation US en riposte aux attentats frappent durement la population civile et augmentent la haine envers les Américains et le soutien à la résistance armée.

    Il est certain qu’une fois n’est pas coutume, les questions internationales, et en particulier le terrorisme et l’Irak, joueront un rôle important dans la campagne électorale américaine. Mais il n’est pas encore clair dans quel sens elles feront pencher la balance. Car les Américains semblent très partagés sur le sujet. La domination des chaînes radio et télévision conservatrices – la grande majorité des chaînes radio et de télévision sont propriétés de quelques groupes financiers hyper puissants, dont les dirigeants sont étroitement liés aux cercles conservateurs à la tête du parti républicain – fait que la moitié au moins des Américains sont toujours persuadés qu’il y avait des armes de destruction massive en Irak, que Saddam Hussein était lié à Al Qaïda et que l’armée américaine est en train de gagner la partie en Irak.

    Bush joue à fond la carte de la peur, se présentant comme le seul dirigeant capable d’en finir avec le "terrorisme international". Kerry, par contre, peine à trouver une ligne claire. Il n’est évidemment pas simple pour lui d’avoir soutenu Bush dans son escalade contre Saddam, voté pour la guerre l’an dernier et dire aujourd’hui que cette guerre était une erreur et qu’il avait été "trompé" par les informations trafiquées données par Bush ce qui ne fait pas très sérieux pour un candidat à la présidence de la première puissance mondiale.

    Mais, au delà de ses petits problèmes personnels, les difficultés de Kerry viennent de ce qu’il est pris dans le dilemme qui étreint toute la classe dirigeante US. Bush est intervenu en Irak, avec le soutien de toute la bourgeoisie américaine, pour restaurer le prestige des USA ébranlé par le 11 septembre et pour prendre le contrôle des richesses pétrolières de l’Irak. Mais, un an et demi après, passée l’euphorie de la chute de Saddam, gagner la guerre apparaît de plus en plus impossible. Mais devoir quitter ce pays en l’abandonnant au chaos ou, pire encore, à un nouveau régime ennemi est une option encore plus impossible à envisager pour les dirigeants américains. D’où les propositions avancées par Kerry pour "internationaliser" le conflit et impliquer l’ONU dans la gestion de la crise, ce qui ouvrirait peut être une porte de sortie honorable aux Etats Unis. Mais les pays qui ont soutenu Bush rechignent à en faire plus et ceux qui s’opposaient à la guerre: France, Allemagne, Russie, Chine, Brésil, Inde,… n’ont aucune envie d’aller s’embourber dans les sables irakiens et de devenir des cibles ouvertes pour la ré&sistance irakienne.

    Bush et la victoire rapide impossible. Kerry et le désengagement progressif tout aussi impossible. Nuits blanches et avenir noir sont au programme des futurs stratèges de la Maison Blanche.

  • Kerry contre Bush: La peste ou le choléra!

    Un mois avant les élections présidentielles américaines qui se tiendront le 2 novembre, beaucoup de sondages donnent un léger avantage à Bush. Malgré la polarisation importante dans la société, un soutien faible pour Bush (entre 40 et 45%), les scandales liés à la guerre en Irak, les gigantesques baisses d’impôts pour les riches et le big business (plus de 2 milliards de dollars), le clivage croissant entre les riches et les pauvres, les manifestations de masses, les Démocrates de Kerry n’arrivent pas à infliger une cuisante défaite à Bush.

    Bart Vandersteene

    Pourquoi les Démocrates n’arrivent-ils pas à battre Bush?

    Lors des élections présidentielles précédentes, seulement la moitié des Américains ont jugé utile se rendre aux urnes. Les Démocrates ne réussissent pas à expliquer à la population pourquoi et comment un président démocrate mènerait une politique radicalement différente pour les Américains moyens et pour la population mondiale. Les causes de ce manque d’enthousiasme sont uniquement dues à eux-mêmes.

    Dans un magazine d’opinion destiné aux patrons, Kerry est décrit comme «l’équivalent politique du valium». Kerry bénéficie d’une auréole due à sa réputation de héros de guerre (conflit du Vietnam) et plus tard dans le mouvement contre la guerre au Vietnam. Dans les faits il compte parmi les riches Démocrates qui aspirent au pouvoir et qui sont à la solde du big business. Il est non seulement le sénateur le plus riche. A ce poste il a systématiquement voté selon les intérêts patronaux.

    A propos de la guerre en Irak il emploie un discours vaguement anti-guerre. Mais au parlement il a voté en faveur de la guerre en Irak et des fonds destinés aux efforts militaires. Lors d’une de ses conférences de presse, il a même déclaré que sa première décision après son élection serait d’envoyer 40.000 de soldats en plus en Irak. De temps en temps, il essaie de profiter du sentiment anti-guerre répandu aux Etats-Unis. Mais d’autre part, face aux élites dominantes, il s’efforce de faire preuve d’être un gérant meilleur et plus fiable que l’équipe en place.

    Les élections primaires et le tournant à droite des Démocrates

    Lors des élections primaires, où l’on désigne un candidat démocrate pour les élections présidentielles, divers candidats se sont profilés comme le pôle antagoniste de Bush. Howard Dean, qui pendant longtemps a devancé les autres candidats dans les sondages, avait l’intelligence de ressentir le sentiment anti-Bush profond dans la société. Il a mené une campagne anti-guerre qui a connu un accueil enthousiaste parmi certaines couches de la population. Kerry a été obligé de l’imiter en lançant des slogans radicaux. La direction du Parti démocrate a été très angoissée par cette campagne, susceptible de susciter des espoirs parmi la population, espoirs que les Démocrates sont incapables de combler. C’est pourquoi la direction du Parti démocrate a choisi d’écarter Dean au profit de Kerry. En revanche depuis sa désignation officielle il a fait une courbe rentrante à droite. Si des illusions pouvaient encore subsister quant à l’aptitude du Parti démocrate d’être un instrument de transformation de la société, elles sont maintenant définitivement dissipées.

    Le crédit: une bombe à retardement

    Dans une période de crise économique structurelle, le capitalisme tente de repousser la crise devant lui, soit en l’exportant vers d’autres pays, soit en la repoussant dans le temps. Voilà la profession de foi de la politique économique de Bush. Il est responsable du taux d’intérêts de 1% (le plus bas historiquement) afin d’inciter les consommateurs américains à continuer à consommer à crédit. Mais chaque dollar emprunté devra être remboursé à un moment donné. Pour chaque dollar de croissance économique entre 2001 et 2003, 3,19 dollars de dettes ont été accumulés (par les entreprises, le gouvernement ou le consommateur). Les niveaux de dette des entreprises, du gouvernement et du consommateur, ont atteint des sommets historiques. Cette bulle boursière devra éclater à un moment donné. Tant Kerry que Bush devront procéder à une politique d’austérité dans les dépenses sociales, avec les conséquences à prévoir. Sous la présidence de Bush, le nombre de pauvres a officiellement augmenté de 40 millions à 45 millions de personnes. Pour la plupart des habitants, bénéficiant d’une faible couverture sociale, la crise imminente frappera fort. Ils se rendront compte que la nation du Rêve américain, de la liberté et de la démocratie, n’est plus capable de leur offrir un avenir. L’idée d’une alternative ne sera pas uniquement un sujet de discussion des jeunes et des travailleurs radicalisés, mais imprègnera toute la société. Alors à ce moment-là, un bouleversement dans la réflexion et l’action quotidiennes des Américains est envisageable.

    La nécessité d’en finir avec le bipartisme

    Il faut rompre avec le bipartisme pour arriver à un changement aux USA. La candidature de Ralph Nader montre la faiblesse de ce système. C’est pourquoi Socialist Alternative, la section soeur du MAS aux USA, mène une campagne énergique en soutien à la campagne de Nader, qui en 2000, avec le soutien des Verts, a récolté 2,7 millions de voix. Ils ont leur propre postulant qui se présente uniquement dans ces états où le résultat du vote est connu d’avance et qui est donc dépourvu d’importance. Dans les états où Bush et Kerry se battent coude-à-coude, les Verts appellent à voter Kerry.

    Ralph Nader est un populiste de gauche, qui mène une campagne audacieuse contre le big business et le bipartisme. Son programme est un pôle d’attraction parce qu’il combine des revendications radicales: contre la guerre en Irak et l’occupation, l’abolition du Patriot Act (la restriction des droits démocratiques après le 11/9), la création de millions d’emplois suite à des investissements publics, un salaire minimum de 10 $ l’heure, l’extension des droits des travailleurs, l’abolition de la législation antisyndicale (Taft-Hartley Act), l’égalité des droits pour des homosexuels, lesbiennes et bisexuels, le droit de vote à partir de 16 ans, etc.

    Contrairement au programme des Démocrates, celui de Nader offre la base autour de laquelle des dizaines de milliers d’activistes peuvent être regroupés. Malheureusement, certains souffrent du syndrome Anyone But Bush (Tout sauf Bush), dont Michael Moore. Pour eux, tous les problèmes du monde et aux USA sont l’oeuvre d’une seule personne et non le résultat de la volonté et de la politique d’une force dans la société (la bourgeoisie) qu’elle souhaite imposer à la population mondiale. Chose qu’elle a faite sur base du sentiment d’effroi après le 11 septembre. Bush n’est que l’interprète de cette politique. La chimère de Tout Sauf Bush ignore la question de qui ou en quoi doit consister le Tout.

    Pour les Américains, les élections signifient un choix entre Pepsi-Cola of Coca-Cola. Souvent on choisit pour l’original et non pour la mauvaise copie. Nader l’a posé ainsi: «Dans ce pays, il n’y a pas d’élections libres. Nous avons un parti du Big Business à deux têtes qui sont toutes les deux maquillées à leur façon, qui vendent nos élections et nos gouvernement à celui qui offre le plus».

    Malgré cela Nader refuse toujours jusqu’à présent de mettre sur pied la structure nécessaire, c’est-à-dire un parti, qui encadre la résistance de beaucoup d’Américains. S’il continue à suivre cette politique, on ne pourra pasconstruire un mouvement de contestation que tous les quatre ans. Socialist Alternative, par contre, a lancé un appel à Nader pour convoquer une conférence qui réunisse des militants anti-guerre, des syndicalistes, des minorités ethniques opprimées, des électeurs démocrates désillusionnés et autres pour préparer le lancement d’un nouveau parti. Tel parti pourra faire en sorte que chaque mouvement contre Bush ou Kerry ait une expression politique sur le plan local, régional et national. C’est d’une importance extrême pour toute la population mondiale. Car aux USA une lutte décisive devra être menée si l’on veut construire une autre société, une société socialiste.

    Comment acheter un président

    Pour leur campagne électorale, Bush et Kerry disposent ensemble de plus d’un milliard de dollars. Nader, par contre, tout en refusant des fonds des entreprises, a récolté cet été plus d’un million de dollars. Une paille dans un pays comme les Etats-Unis. Malgré l’avantage financier énorme de Bush et de Kerry, le programme de Nader trouve des échos beaucoup plus positifs parmi ces couches de la population qui ont l’occasion de faire la connaissance avec la version originale, et non via les déformations de ce programme qu’ont fabriquées les Démocrates et les Républicains. Selon les sondages de cet été, pour chaque dollar dont Nader aurait besoin pour gagner une voix, Bush en dépenserait 15,43 et Kerry 11,29. Imaginez ce qui aurait été possible si chaque candidat avait eu les mêmes chances.

  • Comment sortir la classe ouvrière américaine de l’étau républicain/démocrate?

    Un parti des travailleurs

    La question d’une réelle alternative politique défendant les intérêts du peuple américain est loin d’être nouvelle, et fut notamment abordée par Trotsky dans ses discussions avec les membres américains de la Quatrième Internationale dans les années trente.

    Nicolas Croes

    L’histoire du mouvement ouvrier n’est en rien linéaire. Chaque pays a connu un développement particulier, influencé par la situation économique et sociale du pays lui-même, mais également par la classe ouvrière étrangère. L’émergence des syndicats aux États-Unis ne date que de la guerre de sécession (alors qu’en Angleterre, par exemple, les premières tentatives se situent avant même la révolution française), mais il fallut attendre la crise de 1929/33 pour que ceux-ci deviennent de véritables organes de lutte. Et, de la même manière que le Parti travailliste a émergé des syndicats anglais au début du 20e siècle sur base du déclin relatif du capitalisme et de l’impérialisme britanniques, mais également de la nécessité d’un prolongement politique aux luttes économiques, il fallait aux USA un parti de défense de la classe ouvrière.

    La direction des syndicats américains de l’époque était trop liée au Parti démocrate qui, tout comme aujourd’hui, ne représentait que les intérêts de la bourgeoisie. En 1938, lancer un appel pour un parti des travailleurs était une évidence, mais la question était de savoir si l’on devait abandonner pour cela la construction d’un parti révolutionnaire.

    Trotsky argumenta que le déclin du capitalisme se déroulait beaucoup plus vite que le développement de l’organisation aux États-Unis, développement rendu d’autant plus difficile que les staliniens, effrayés à la fois par la perspective d’une forte organisation véritablement marxiste révolutionnaire et par un mouvement de masse qu’ils ne pourraient contrôler, ne ménageaient pas leurs attaques, quitte à être du côté des exploiteurs. Dans ces conditions, demander à la masse des ouvriers d’adhérer à l’organisation révolutionnaire directement était une absurdité. Par contre, un parti large des travailleurs permet à la classe ouvrière de s’organiser plus efficacement et de tirer une analyse plus pertinente des luttes passées, bien qu’il ne puisse suffire à aider les ouvriers à s’émanciper complètement et à sortir du cadre du capitalisme. C’est pourquoi Trotsky défendait que l’appel à la création d’un parti des travailleurs devait être lancé tout en continuant la construction d’un courant révolutionnaire organisé au sein de ce partit large, de manière à le transformer en parti révolutionnaire de masse.

    La Deuxième Guerre mondiale devait hélas se déclencher. La bourgeoisie en profita pour prendre des mesures contre le mouvement ouvrier pendant et après la guerre, en réprimant tout mouvement combatif sur une base nationaliste facilitée par la suite par la guerre froide.

    Actuellement, la situation est un peu différente. Mais l’augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire, les différentes pressions visant à réduire les coûts salariaux,… tout nous démontre que rien n’est chose acquise sous le capitalisme, et que rien n’arrête les exploiteurs dans leur recherche effrénée de profit. Et avec l’impressionnant virage à droite des partis sociaux-démocrates, nous nous retrouvons dans la même situation que la population laborieuse américaine, sans relais politique pour défendre nos intérêts. Et si ce nouveau parti des travailleurs ne saurait être créé que sur base des luttes concrètes de la population, et doit donc attendre une amplification des luttes, le courant révolutionnaire, lui, ne peut attendre, et doit continuer à être renforcé.


    (voir: Léon Trotsky, Discussions sur le Labor Party, Oeuvres n°17, p.279, Institut Léon Trotsky)

  • Kazakhstan: Un rapport d’Alma Ata

    «Nous sommes la seule organisation socialiste révolutionnaire et cela offre beaucoup de perspectives» explique un membre de Démocratie Ouvrière, ancien meneur de grèves dans une usine d’armement d’Ouralsk. Deux semaines durant j’ai discuté avec des dizaines de militants d’Alma Ata, fait plusieurs rapports sur le travail du CIO et ai pu me rendre compte des actions locales.

    Eric Byl

    Alma Ata, verte métropole peuplée de 1,2 millions d’habitants nichée au fond d’une vallée, était jusqu’en 1998 la capitale administrative, aujourd’hui déménagée à Asnata. La construction d’Astana, projet du président Nazarbaïev, absorbe 50% du budget national. Nazarbaïev était secrétaire général du Parti communiste avant l’indépendance (1991) et, entre-temps – grâce à des multinationales occidentales comme Exxon-Mobil, La Lyonnaise des Eaux et précédemment Tractebel – est devenu multimillionnaire.

    Nazarbaïev contrôle 80% de l’économie et presque tous les partis: son parti (Patrie), le deuxième plus grand parti «d’opposition» (Tous Ensemble) dirigé par sa fille aînée, le troisième (Choix Démocratique) par son beau-fils, le PC Populaire qui le soutient ouvertement, le PC officiel qui siège au front populaire et poursuit une politique néolibérale avec le Choix Démocratique. La petite Fraction Marxiste-Léniniste appelle avec nous à un boycott des jeunes aux élections.

    L’exploitation pétrolière et du gaz entretient une classe moyenne prospère, mais la majorité ressent l’économie de marché différemment: avant 1991 le revenu mensuel d’un travailleur était de 150 roubles contre 200 dollars aujourd’hui, le loyer s’élevait à 3 roubles contre 50 dollars actuellement, et les soins de santé et l’enseignement gratuits sont dans un piètre état. La qualité se paie comme en Occident.

    Malgré la répression, la résistance s’organise: Démocratie Ouvrière a des sections dans une demi-douzaine de villes au Kazakhstan et est en discussion avec des groupes d’Ouzbékistan, du Kirghizistan et du Tadjikistan.

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