Category: Europe

  • Grande-Bretagne. Les dernières élections de Blair

    Grande-Bretagne

    Le New Labour a pour la troisième fois consécutive remporté les élections en Grande-Bretagne. Victoire sans beaucoup d’éclat pour Tony Blair qui sort fortement affaibli des élections. La majorité du Labour dans le parlement britannique est tombée de 166 à 66 parlementaires. L’atout le plus important pour Blair est la faiblesse de l’opposition et le manque d’une alternative de gauche.

    Karel Mortier

    Le Labour a été élu avec 36 % des voix. Moins de 21 % des 44 millions d’ électeurs britanniques ont voté pour le Labour. Cela est cependant suffisant pour obtenir une majorité dans le parlement britannique. Les Conservateurs, sous la direction de Michael Howard, ont regagné un nombre de sièges en jouant sur nombre de préjugés racistes et sur les sentiments d’insécurité mais ils ne constituaient toujours pas une menace pour le Labour. Les Libéraux n’ont que partiellement réussi à prendre des électeurs mécontents au Labour malgré qu’ils se soient profilé comme parti anti-guerre.

    Le journal d’affaires The Financial Times, qui soutient le Labour, dit qu’il n’y a plus de différences fondamentales entre les trois grands partis et que pour les entreprises, la question de savoir qui est au pouvoir n’a pas beaucoup d’importance. Les oppositions entre gauche et droite selon le même journal ne devraient pas persister longtemps en Grande-Bretagne, tout au moins pas entre les trois grands partis. Le Financial Times a calculé que la différence entre les plans de dépenses des trois grands partis est de 4 milliards de Livres. Cela semble beaucoup d’argent, mais cela est moins de 1 % des dépenses totales de l’Etat britannique. L’hebdomadaire britannique The Economist et le quotidien populaire The Sun, du magnat australien des médias Ruppert Murdoch, soutiennent le Labour car selon eux il n’y a pas d’alternative.

    Une défaite importante pour Blair est la victoire de George Galloway, expulsé du parti car il protestait trop fort contre la guerre en Irak. Il se présentait contre Oona King, défenseur de la guerre et protégé de Blair. Un point négatif est cependant que Galloway approche les électeurs musulmans d’une façon opportuniste sans mettre en avant un programme socialiste

    Le secrétaire général du syndicat des conducteurs de trains (RMT), Bob Crow, dit à juste titre qu’il est impossible pour le Labour d’être à nouveau un parti des travailleurs, seulement il ne veut pas encore pour le moment en tirer des conclusions. En ce moment il n’y a pas encore d’ avancée significative dans le lancement d’un nouveau parti des travailleurs en Angleterre et au Pays de Galles.

    En Ecosse il y a le Scottish Socialist Party (SSP), dans lequel nos camarades écossais sont également actifs. Le SSP n’a pas fait une si bonne prestation dans les élections pour des raisons de frictions internes. Le système électoral britannique joue très fort au désavantage des plus petits partis, ce qui joue évidemment aussi un rôle.

    En Angleterre et au Pays de Galles, la campagne électorale du Socialist Party, qui avait 17 candidats, était surtout orientée sur le renforcement du parti. Nous avons eu un certain nombre de bons résultats (5% dans le Nord-Est de Coventry – 2,4 % dans le Lewisham – 2,4 dans le Walthamstow – 1,8 % à Newcastle – …) mais le soutien reçu dans la campagne ne s’est pas reflété dans les résultats électoraux.

    Malgré la petite majorité du Labour et la position faible de Blair, on voit que c’est du Labour que proviendront les attaques sur les acquis sociaux de la classe ouvrière. L’attaque sur les pensions, suspendue juste avant les élections, va être relancée les prochains mois. L’économie britannique ne va pas rester non plus immunisée contre les problèmes économiques du reste du monde. La faillite de Rover, le dernier fabricant indépendant britannique de voitures, et la perte de 20.000 emplois en sont une illustration. La bourgeoisie va essayer de faire payer la crise aux travailleurs. On a plus que jamais besoin de syndicats combatifs et d’une alternative politique.

  • France. Le NON à la Constitution européenne dynamite la gauche

    A l’heure où paraît cet article, nous ne connaissons pas encore les résultats des référendums organisés en France et aux Pays-Bas sur la Constitution européenne. Par contre, en Belgique, une chose est certaine : 100% des Belges n’auront pas été consultés !

    Jean Peltier

    Il a été un moment question d’organiser en Belgique aussi une consultation populaire sur le sujet. Mais l’opposition des partis socialistes et chrétiens a enterré le projet. Motifs officiels : le seul parti parlementaire opposé au projet de Constitution européenne étant le Vlaams Belang, il ne serait pas indiqué de lui offrir une tribune d’expression « grand format » à l’occasion d’un référendum et il serait dangereux, en plus, de développer de nouvelles tensions communautaires à cette occasion. Au nom d’un antifascisme de pacotille et de la défense de l’unité du pays, on a donc décidé en haut lieu de faire ratifier ce projet à la sauvette par le Parlement fédéral puis les parlements régionaux. Et, pour ne prendre aucun risque, la « grande campagne d’information populaire » annoncée en contrepartie de l’absence de référendum a été enterrée avant même d’être lancée…

    La vraie raison pour la non-organisation d’un référendum est bien sûr ailleurs : c’est la peur que, comme en France, l’opposition à cette Constitution soit beaucoup plus forte que prévu et qu’elle provoque de grosses tensions au sein des partis, particulièrement au sein du PS et des Verts, et qu’elle creuse encore un peu plus le fossé entre la FGTB, où l’opposition à la Constitution est forte, et le PS et le SP.a.

    De son point de vue, Di Rupo a raison de se méfier des remous qu’un véritable débat sur cette Constitution pourrait provoquer dans son parti et dans la gauche belge quand on voit ce qui se passe chez nos voisins. C’est une véritable fracture qui s’est développée au sein de la gauche française. Les directions du Parti Socialiste et des Verts, ainsi que le syndicat CFDT, se sont ralliés sans le moindre état d’âme au libéralisme. Elles mènent activement campagne pour le Oui à la Constitution, aux côtés des partis de droite et du patronat et avec l’appui d’un bombardement médiatique rarement vu.

    Mais, malgré cela, elles se retrouvent aujourd’hui minoritaires au sein de l’électorat de gauche sur cette position. Car beaucoup de travailleurs et de jeunes ont vu l’occasion de transformer ce référendum en « raffarindum » et entendent bien se saisir de l’occasion qui leur est donnée pour dire à la fois « Non à Raffarin » et « Non à la Constitution ». Les dirigeants de droite et de gauche ont beau hurler que ces deux « non » n’ont rien à voir, de moins en moins de gens les croient. Car la politique de Raffarin – détricotage des 35 heures, attaques contre la Sécurité sociale, privatisations en cours à la Poste et dans les services publics de l’électricité et du gaz (EDF-GDF), suppression du lundi de congé de Pentecôte,… – n’est que l’application en France de la politique que la Commission européenne préconise et que la Constitution renforcerait.

    S’appuyant sur ce rejet populaire de la politique libérale du gouvernement, une alliance pour un « Non de gauche » s’est développée au cours de la campagne entre le Parti Communiste, les courants de gauche dans le PS et les Verts, une partie de l’extrême-gauche (la LCR), ATTAC, des syndicats de travailleurs (CGT et SUD), de paysans (Confédération Paysanne) et d’étudiants (UNEF) et quantité d’autres mouvements et associations. Les porte-parole de ce « Non de gauche » n’ont pas une perspective de rupture avec le capitalisme ni même avec l’Union de la Gauche qu’ils veulent simplement réorienter un peu plus à gauche que sous l’ère Jospin. Mais ces fractures dans la gauche politique et sociale et surtout l’ampleur de la mobilisation militante pour le Non montrent – quel que soit le résultat final du référendum – le potentiel énorme qui existe pour la formation d’un nouveau parti qui défendrait clairement les intérêts des travailleurs et se placerait en rupture avec les exigences du capitalisme. Le drame est qu’il n’y a actuellement que très peu de forces militantes qui mettent clairement en avant cette perspective.


    Pour une critique de la Constitution européenne, voir l’article« Une camisole de force ultra-libérale »

  • Contre l’Europe des banques et des patrons, votons NON à la Constitution européenne !

    Licenciements, bas salaires, délocalisations, privatisations, casse des services publics…Voilà les conditions de vie et de travail de la majorité des travailleurs et des jeunes en France et dans toute l’Europe !

    Tract de la Gauche révolutionnaire

    Les gouvernements s’en prennent aux services publics, aux retraites, à l’emploi… Ils veulent utiliser des traités comme la "Constitution européenne" pour aggraver l’offensive. Avant d’être soumise à Référendum, la "constitution" a été adoptée par les gouvernements européens : Blair, Berlusconi, Raffarin… C’est bien la même politique qui se retrouve dans la "constitution" européenne qu’elle permet d’accentuer en lui donnant un cadre légal européen

    Votons "Non" à l’Europe de l’économie de marché !

    La " constitution " dit que l’Europe sera une "économie sociale de marché" où "la concurrence est libre et non faussée". Seule la loi du profit comptera, permettant d’accélérer l’exploitation des travailleurs. Les services publics ne seront possibles que s’ils sont rentables et suivent les lois du marché. La "constitution" aidera à tout transformer (retraites, santé, éducation…) en sources de profits pour le seul bénéfice des patrons et des actionnaires.

    La Constitution souligne qu’il faut "une main d’oeuvre susceptible de s’adapter ainsi que des marchés du travail aptes à réagir rapidement à l’évolution du marché". En clair, pour être compétitif, ils faut des emploi toujours plus précaires et flexibles, au seul bénéfice des patrons.

    Les dirigeants politiques qui appellent à voter Oui sont tous sur la même idée : seule l’économie capitaliste serait possible selon eux. Une économie basée sur la “concurrence” dont on voit les dégâts chaque jour : licenciement, rivatisation, précarité…

    Cette Europe n’est pas la nôtre, "non" à l’Europe capitaliste !

    Luttons pour riposter !

    Face à ces politiques de casse sociale, la colère est là. En votant "non", on peut mettre une claque au gouvernement et au patronat. La victoire du "non" peut renforcer la confiance des travailleurs et des jeunes mais, seule, elle ne suffira pas. Il faut s’opposer activement à l’offensive patronale et gouvernementale avant, pendant et après le vote par la lutte.

    D’ailleurs, les 100 premiers patrons français ont lancé un appel à voter oui. Leur principal argument, ce n’est pas sur la “constitution” mais sur le fait qu’une victoire du non serait une aide à la lutte contre la politique actuelle du gouvernement. Cet déclaration des principaux capitalistes français montre bien que la campagne pour le Non et la lutte contre la politique de Raffarin et des patrons sont bien liées.

    Car les attaques continuent : délocalisations, Poste libéralisée, loi Fillon contre l’éducation,… Pour lutter, il nous faut une nouvelle journée de grève commune aux jeunes et aux travailleurs. Alors que les entreprises ont fait des profits énormes, le gouvernement nous vole un jour férié en nous obligeant à travailler gratuitement le lundi de la pentecôte. Les travailleurs de Total ont remporté une victoire en faisant grève et en obligeant les patrons de Total à les payer ce jour là. Et en plus, ils ont obtenus des créations d’emploi. Partout, les syndicats auraient du organiser le même genre de lutte !

    S’organiser pour lutter !

    Face à l’offensive patronale et gouvernementale en Europe, il nous manque un véritable parti de combat des travailleurs et des jeunes . un tel parti serait capable de coordonner les luttes, de les intensifier et de se battre contre l’Europe capitaliste. L’absence d’alternative au patronat et aux partis qui le servent pèse lourd sur nos capacités de riposte. Ce parti permettrait de réellement s’en prendre à cette société capitaliste qui marche pour les profits d’une minorité. Seule une société authentiquement socialiste, démocratique permettra une organisation de l’économie, par les jeunes et les travailleurs, pour la satisfaction des besoins de tous.

    Voilà pourquoi se bat la Gauche révolutionnaire, rejoignez-nous !

  • Les derniers acquis de la Révolution d’Octobre attaqués en Russie

    C’était en janvier-février de cette année, à Saint-Pétersbourg et ailleurs en Russie; des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues, bloquant voies ferrées, autoroutes,… Tout en réclamant la démission de Vladimir Poutine. Pour la première fois depuis son accession au pouvoir en 1999, les sondages faisaient apparaître une majorité de russes le contestant.

    Nicolas Croes

    En cause, ce que l’on appelle la " monétarisation " des allocations. Les pensionnés bénéficiaient jusqu’alors de 50% de réduction pour leurs loyers et des transports en commun gratuits, avantages dont bénéficiaient également plusieurs secteurs de l’Etat. Tout cela fut supprimé et remplacé par une compensation financière ridicule. Les mobilisations qui suivirent furent les plus massives de l’ère Poutine, et prirent un tournant particulier, car ces attaques visaient les derniers acquis sociaux issus de la période soviétique, et se déroulaient très exactement un siècle après la révolution avortée de 1905. Ce n’était pas seulement Poutine qui était décrié, mais également le régime, et, de plus en plus, le capitalisme en lui-même.

    Différentes études parues lors des élections présidentielles de 2004 notamment avaient déjà permis de démontrer que l’offensive extrêmement violente menée à l’encontre du passé soviétique de la Russie n’avait pas abouti aux résultats attendus. Malgré le flot ininterrompu depuis 1991 d’articles, d’analyses d’archives, de livres ou d’émissions télévisées ou radio dénonçant le "communisme" et promouvant les "valeurs marchandes démocratiques", 57% des Russes veulent revenir au régime soviétique, même dégénéré et bureaucratisé comme il l’était.

    Quinze années après la chute de l’Union Soviétique, 45% de la population considèrent encore ce système comme meilleur que l’actuel, et 43% veulent une "révolution bolchévique". Quant à l’opinion des russes concernant les privatisations, 80% les définissent comme criminelles… Il faut toutefois nuancer cela, les jeunes n’ayant pas ou peu connu l’URSS sont de loin plus perméables à la propagande du Kremlin actuel.

    Les raisons d’un tel sentiment, malgré l’absence de démocratie ouvrière que connaissait l’URSS depuis le milieu des années vingt? C’est qu’à côté de la bureaucratisation de la société sortie de la révolution d’octobre subsistaient encore des acquis de cette révolution. Mais ceux-ci n’étaient plus que l’ombre de ce qui fut décidé à l’origine. On trouve à ce sujet d’intéressantes données dans le livre de Boukharine et Préobrajensky L’ABC du Communisme, publié en 1919. Ainsi, il était interdit d’utiliser le travail des mineurs âgés de moins de 16 ans, alors qu’ils étaient encore envoyés dans les mines en Belgique. Ceux-ci étaient graduellement retirés du travail et, tout en assurant leur vie matérielle, placés dans des écoles. Les femmes enceintes, ou ayant accouché, recevaient une allocation spéciale égale à leurs appointements, pour tout le temps de leur inactivité, ainsi qu’un subside supplémentaire pour les soins à apporter à l’enfant. De plus, les journées de travail étaient fixées à un maximum de 8 heures, moins pour les travaux plus pénibles, qui étaient par ailleurs interdit pour les adolescents et les femmes.

    Il existe une multitude d’exemples, comme l’assurance en cas d’accident, qui permettait d’indemniser toute la famille,… Les malheurs que connurent les travailleurs russes à ce moment n’étaient pas dus à de mauvaises lois, mais à une grande insuffisance découlant du blocus décrété par les puissances impérialistes et de la guerre civile.

    Tout cela peut se réduire au fait que la priorité n’était pas de faire du profit. Il y eut durant les premières heures du régime soviétique un réel accent sur le bien-être des travailleurs, et ce en dépit de l’isolement, de la guerre et de la famine. Non pas secondairement et dans le seul but de justifier le pouvoir accaparé par la bureaucratie comme ce fut le cas sous Staline et ensuite, mais tout simplement parce que là est le seul objectif du socialisme.

  • ATTAQUES CONTRE LES pensions en europe

    Attaques contre les pensions en Europe

    La lutte contre les pensions est menée avec hargne par les patrons et les gouvernements à l’échelle internationale. Les raisons sont les mêmes dans tous les pays. Les gouvernements de l’Union européenne qui n’ont pas de déficit budgétaire peuvent être comptés sur les doigts de la main. Avec une population qui vieillit et une croissance économique extrêmement faible, les dirigeants craignent que la croissance des dépenses pour les pensions ne gonflent les dettes déjà immenses. De leur côté, les patrons espèrent augmenter leurs profits par des allocations de pensions plus basses. Par un système plus privatisé, ils veulent libérer de l’argent pour placer en bourse. L’argent ne doit pas stagner dans les coffres des gouvernements mais doit servir à faire du profit par la spéculation.

    Peter Delsing

    L’attaque généralisée contre les pensions est surtout due au changement du rapport de force entre les travailleurs et les patrons après la chute du stalinisme. L’offensive néo-libérale s’est accélérée ces 15 dernières années. Les patrons s’imaginent qu’ils peuvent abolir tous nos droits pour se remplir les poches. Beaucoup d’exemples montrent cependant que le thème des pensions est très sensible. Ce sujet peut provoquer des mouvements de masse dans la classe ouvrière. En Autriche, les attaques sur les pensions ont déclenché, en mai 2003, la plus grande grève générale depuis un demi siècle et ce après des décennies de luttes isolées et sporadiques.

    Italie

    En 1994, le premier gouvernement Berlusconi a échoué dans sa tentative de démanteler les pensions. Une grève et des manifestations de masse avaient suffit pour que la Ligue du Nord, partenaire dans la coalition, fasse tomber le gouvernement. Sa base ne pouvait pas avaler la réforme. Le mouvement contre Berlusconi avait ainsi porté au pouvoir la coalition de l’Olivier, qui se revendique de la gauche. Mais le gouvernement Dini a aussi introduit une réforme des pensions : pour les jeunes travailleurs, les pensions ne seraient plus comptées sur base du salaire – plus élevé – des dernières années de carrière, mais sur base des contributions pendant toute la carrière. Les travailleurs qui cotisaient depuis plus longtemps restaient, eux, dans l’ancien système. Le pire, c’est que cette stratégie de division a été soutenue par les trois grandes fédérations syndicales.

    De leur côté, les patrons ne voulaient pas du plan de Dini. Ils trouvaient que celui-ci n’allait pas assez loin. La politique antisociale de la coalition de l’Olivier a donné l’opportunité à Berlusconi de revenir au pouvoir. Confronté à des dépenses pour les pensions de près de 15% du PIB et à des dettes toujours plus importantes, Berlusconi a présenté un nouveau plan d’austérité en septembre 2003. Celui-ci prévoyait de faire cotiser les travailleurs italiens pendant 40 ans pour une pension complète, au lieu de 35 ans précédemment, et ce dès 2008. L’âge moyen de la pension, 57 ans, devait systématiquement augmenter à 65 pour les hommes et 60 pour les femmes. A terme, Berlusconi comptait économiser 12,5 milliards d’euros par an, soit 1% du PIB (dès 2012). C’est donc une pure mesure d’austérité. Le président du syndicat CGIL, Epifani, menaçait déjà à l’époque d’organiser une grève générale. Le jour suivant l’annonce du projet, de nombreuses grèves spontanées éclataient de toute part dans la péninsule.

    Le 24 octobre 2003, les trois grands syndicats – CGIL, CISL et UIL – organisaient une grève générale de 4 heures, à laquelle 10 millions de travailleurs ont participé. Plus de 100 manifestations ont été organisées. Bizarrement, le dirigeant de la CGIL Epifani déclarait qu’il ne s’agissait pas d’une « grève politique ». Il disait également que la chute du gouvernement Berlusconi en 1994 était la conséquence de la position de la Ligue du Nord et non pas des manifestations contre la réforme des pensions. Cette position souligne le manque d’alternative politique de la part des dirigeants syndicaux. A Rome, le dirigeant du parti d’opposition le plus important, la Gauche Démocratique (ex-communiste), a pris la parole lors de cette manifestation.

    Malheureusement, Bertinotti, dirigeant du grand parti de gauche Refondation Communiste, a essayé de s’appuyer sur les partis discrédités de la coalition de l’Olivier. Alors qu’il fallait garder une attitude totalement indépendante de l’ex-«aile gauche» de la politique bourgeoise. Refondation Communiste ne pouvait et ne peut pas regagner la confiance des travailleurs de cette façon.

    Le samedi 6 décembre 2003, à Rome, les syndicats organisaient une manifestation de 1,5 million de participants contre les plans de réforme des pensions de Berlusconi sous le slogan «Défendez votre avenir!». «Les contre-réformes ne passeront pas!», disait Angeletti, dirigeant de l’UIL. Le 26 mars 2004, une deuxième grève générale autour des pensions était organisée. De nouveau, plus d’un million de travailleurs étaient dans la rue. Mais aucun plan d’action réel n’était mis en avant pour chasser définitivement Berlusconi. Cela a permis au gouvernement de faire voter par le parlement les propositions de réforme pendant l’été 2004. Réaction de la direction syndicale: protestation verbale.

    France

    En France, les attaques contre les pensions ont également suscité des manifestations de masse. Le 13 mai 2003, une grève de la fonction publique, soutenue par quelques secteurs privés, a rassemblé près de 2 millions de manifestants dans 115 villes. Le mouvement contre la réforme des pensions de Raffarin montrait son potentiel à unifier les différentes luttes. Raffarin voulait allonger la durée de cotisation des travailleurs de la fonction publique de 37,5 ans à 40 ans pour une pension complète vers 2008 et à 42 ans vers 2020. Le 19 mai 2003, 700.000 travailleurs sont de nouveau descendus dans la rue.

    Les syndicats CFDT et CGC ont néanmoins signé un accord avec le gouvernement de droite, lui permettant ainsi de poursuivre dans la même voie. Cela a provoqué des remous à la base et dans certaines directions régionales à la CFDT. La question de la démocratie interne a été posée et certains ont demandé la démission du président du syndicat. Deux autres syndicats – CGT et FO – ont organisé une nouvelle manifestation, le 25 mai à Paris, contre la réforme des retraites. A nouveau 1,5 million de personnes étaient dans la rue. Dans un sondage publié dans Le Parisien, 65% des sondés déclaraient soutenir ces manifestations.

    L’appel pour une grève générale était toujours plus fort. Thibault, dirigeant de la CGT, craignait toutefois de perdre le contrôle de la base. Il s’est prononcé contre une grève générale parce que «ça affaiblirait la CGT pour des années». Le dirigeant du syndicat Force Ouvrière de l’époque, Marc Blondel, se prononçait dans un premier temps contre une grève générale – parce que ce serait «insurrectionnel» et cela poserait la question d’une «alternative politique». Ensuite il a été gagné à cette idée, mais « n’a pas voulu casser le front syndical»… C’est pourtant une grève générale de la fonction publique, en 1995, qui a torpillé le projet de réforme des retraites du gouvernement Juppé et qui a même mené plus tard à la chute du gouvernement. Les dirigeants syndicaux ne voulaient pas faire ce pas. Le 24 juillet 2003, la loi sur les pensions était voté par l’assemblée nationale.

    Leçons des mobilisations

    Les mobilisations contre la réforme des pensions peuvent mener à une lutte de masse de différents secteurs. Ces mobilisations ont la sympathie de la masse des travailleurs et peuvent – comme en France et en Italie – faire tomber des gouvernements. Les dirigeants réformistes sont un frein au mouvement. À la base,des comités de grève devraient être élus pour pouvoir décider de façon démocratique des objectifs de la grève. Ils devraient se rassembler régionalement et nationalement dans différents secteurs avec une force la plus efficace possible. Et cela pour démocratiser les syndicats et empêcher la trahison par la direction. Sur le plan politique il faut rompre avec les partis « progressistes » qui mènent une politique néo-libérale. La question d’un nouveau parti des travailleurs comme instrument politique de la lutte et la nécessité d’un gouvernement des travailleurs, appuyé sur les masses, deviennent alors des questions clés pour résoudre la situation.

    La rôle d’une gauche syndicale combative est fondamentale. En Grande-Bretagne nos camarades ont joué un rôle important dans différents syndicats pour mettre en avant l’idée d’une grève générale contre les plans de pensions de Blair. C’était par exemple le cas dans le PCS, le syndicat des fonctionnaires où plusieurs membres du SP ont été élus au bureau exécutif. Confronté à la menace d’une grève des services publics juste avant les élections parlementaires en mai, Blair a fait marche arrière, du moins temporairement. «Une défaite importante», selon les porte-paroles du capital. Nous devons nous organiser nous aussi en Belgique pour pouvoir répondre aux attaques des patrons et du gouvernement.

  • Action de protestation à l’ambassade turque

    Ce vendredi 8 avril, une quinzaine de membres et de sympathisants du MAS-LSP se sont mobilisés pour se rendre devant l’ambassade turque afin de protester contre les pratiques scandaleuses d’une firme de contruction turque en Irlande. Cette firme y emploie des immigrés turcs payés 2euro 30 de l’heure pour un travail pouvant aller jusqu’à 90 heures par semaine.

    Après une demi heure, deux camarades ont été reçus par le vice-consul et ont pu expliquer notre action. Celui-ci a déclaré qu’il comprenait notre réaction, mais estimait tout de même qu’il fallait nous orienter vers l’ambassade irlandaise : c’est à l’Irlande de contrôler le respect de ses lois sociales. Au contraire, notre point de vue est de mettre la pression de plusieurs côtés. Des telles affaires s’appliquent non seulement à l’Irlande, mais à l’ensemble de la communauté internationale, et ce problème doit être résolu de manière internationale. C’est pourquoi nous demandons que le gouvernement Turc prenne ses distances par rapport à ces pratiques, qu’elles se passent en Irlande ou ailleurs. Le vice-consul a accepté la lettre de protestation du MAS-LSP et de la délégation de Bayer en promettant de l’envoyer aux instances compétantes

    Nos organisations soeurs ont mené des actions semblables aux ambassades turques dans leurs pays, et leurs rapports seront publiés sur ce site.

  • Chirac face à la défaite?

    Les mobilisations contre le gouvernement de Raffarin fusionnent avec l’opposition à la constitution européenne. Ce 10 mars dernier, plus d’un million de personnes sont descendus dans les rues de France pour demander de meilleurs salaires et pour lutter contre l’allongement du temps de travail. Les travailleurs du secteur privé se sont joints à leurs collègues du secteur public, les “vétérans” d’un grand nombre de manifestations ont manifesté côte à côte avec de jeunes travailleurs et des lycéens qui participaient à leur première manifestation.

    Karl Debbaut

    C’était le cinquième jour de mobilisation nationale depuis le début de 2005 et le plus important depuis le printemps 2003, période ou avaient eu lieu de grandes luttes contre la réforme des pensions du gouvernement de droite dirigé par Raffarin. Selon les syndicats, la participation aux 150 manifestations à travers la France a doublé en comparaison au dernier jour d’actions nationales du 5 fevrier. Cette démonstration impressionante de la force des travailleurs a poussé le gouvernement et les patrons francais sur la défensive.

    Le gouvernement Raffarin, guidé par les stratèges de l’ organisation patronale, le MEDEF, et le président de la république, Jacques Chirac, pensaient avoir brisé la resistance des travailleurs au printemps 2003. A ce moment là, la faillite des directions syndicales à organiser une grêve générale a permi l’ application de la réforme des pensions. Le gouvernement a continué à appliquer l’ offensive patronale : semi privatisation du gaz et de l’ électricité, attaques sur les services sociaux et l’ éducation,… La Poste et la SNCF, la compagnie nationale des chemins de fer, ont été réorganisées afin de les préparer à la privatisation. Le 8 février dernier, le gouvernement en a finit avec la semaine des 35 heures, autorisant ainsi les patrons à faire travailler les travailleurs plus longtemps sans payer les heures prestées en plus des 35 heures.

    Il y a une énorme colère par rapport aux tentatives des patrons d’ allonger le temps de travail. Mais beaucoup de travailleurs n’ ont pas oublié l’expérience de l’ introduction de la semaine de 35 h par le dernier gouvernement de la gauche plurielle – une coalition compose par les sociaux démocrates, les “communistes”, les verts et des indépendants- quand cela a été utilisé pour introduire une “flexibilité” sauvage dans le secteur privé. Dans l’enterprise automobile Citroën, à Saint-Denis, la production a augmentée jusqu’à 6000 voitures sur une période de 4 jours, alors qu’ avant la même quantité était produite en 5 jours.

    Les tentatives des patrons pour allonger la longueur de la semaine de travail a mené en réalité à une coupe supplémentaire dans les salaires réels des travailleurs du privé. Les 5.2 millions de travailleurs du secteur public ont déjà souffert de la même érosion de leurs salaires. Selon la CGT, le deuxième plus grand syndicat, les revenus ont chuté en termes réels de 5-6% ces trois dernières années. Le gouvernement a offert aux travailleurs du secteur public une maigre augmentation de salaire de 0.5% à partir du 1er février 2005 et une autre de 0.5% au 1er novembre.

    Raffarin a attendu trois jours avant de répondre à la mobilisation syndicale du 10 mars. Après avoir invité les dirigeants syndicaux à reprendre les négociations sur les salaires du secteur public, il a déclaré dans son style inimitable : "Le courage aujourd’hui, c’est la réforme…La lucidité politique conduit à l’équilibre entre l’écoute et la détermination. Je montrerai dans les jours prochains, concrétement, que je sais mettre en pratique l’une (l’écoute) et l’autre (la détermination)."

    Il a aussi appellé les patrons à regarder à des initiatives concrètes pour commencer les négociations sur les salaires des travailleurs du secteur privé.

    Antoine Seillière, le patron des patrons, à la tête du Medef, a déclaré que ni le gouvernement ni la fédération patronale n’ a l’ autorité de déterminer les salaires dans le secteur privé. Il a aussi déploré que le gouvernement réagisse si rapidement à la pression de la rue.

    Raffarin et Chirac ont décidé de changer de stratégie. Ils sont inquiets par rapport au nombre croissant de travailleurs du public et du prive qui prennent part aux manifestations, et spécialement au sujet de la résistance qui se développe contre l’ Union Européenne et la Constitution Européenne. Les travailleurs francais regardent les politiques de l’ UE et celles du gouvernement francais et tirent la conclusion qu’ elles sont des “jumelles diaboliques”. Les politiques néo-libérales de privatisation, de dérégulation et d’ attaques sur les conditions de vie et de travail de millions de travailleurs sont les mêmes que ce soit en France ou en UE.

    La CGT appelle à voter NON lors du référendum sur la Constitution Européenne prévu le 29 mai prochain. En faisant cela, cela a élevé le référendum au niveau d’ une question centrale dans la mobilisation des travailleurs contre Raffarin, et cela a rajouté une pression énorme sur les partis pro-constitution dans le gouvernement et dans l’ opposition. Vu que les prochaines élections nationales prendront place dans deux ans, le référendum sera la première opportunité de frapper de plein fouet le gouvernement.

    Le soutien public à la Constitution Européenne a chuté solidement en France. On est maintenant à seulement 10 semaines du vote et le soutien est tombé à 56%, 10% de moins qu’ il y a trois mois. Un sondage publié dans le Parisien le 18 mars montre que le soutien à la Constitution Européenne ne serait que de 49%, avec 51% contre. Un autre sondage publié par Le Figaro montre que 52% sont certains de voter contre. C’ est la première fois que les opposants à la constitution sont en tête dans les sondages et cela va certainement secouer pas mal de dirigeants européens.

    La droite est divisée sur cette question, par exemple l’ ex-ministre de l’ interieur Charles Pasqua a déclaré : "La Constitution européenne n’est pas, comme on aimerait leur faire croire, l’aimable jubilé de la paix et de l’amitié entre les peuples européens. C’est au contraire l’acte fondateur de la «Nouvelle Europe» chère à Donald Rumsfeld, inféodée aux marchés financiers, coulée dans le moule atlantiste avec lequel l’adhésion de la Turquie va la faire coïncider exactement, intégrée de facto dans le «nouvel ordre mondial».

    Le Parti Socialiste a organisé un référendum interne pour décider de la position du parti. Le leader du PS, François Hollande, a mené campagne pour le oui et a gagné. Son principal concurrent était l’ ancien premier ministre, Laurent Fabius, vu généralement comme le numéro deux du parti. Le camp du non a quand même obtenu 42%. Cela ne veut pas dire que le débat interne est clôturé. De nouveaux sondages avancent l’ idée que si le scutin était réorganisé aujourd’ hui le camp du non obtiendrait 59%. Fabius et d’ autres leaders du PS continuent de mener campagne pour le non, cela en ayant comme ambition de diriger le PS dans les prochaines elections de 2007. Les tensions internes sont importantes et un futur regroupement interne ou une fracture ne sont pas à exclure. Henri Emmanuelli, leader du Nouveau Monde, une des minorités dans le PS qui s’oppose à la constitution, compare les membres du PS qui soutiennent la Constitution Européenne avec les socialistes qui ont voté pour un soutien complet aux collaborateurs du régime de Vichy du Maréchal Henri Pétain en 1940.

    La question du référendum a atteint une telle envergure que Chirac se déclare aujourd’ hui publiquement contre la directive Bolkenstein sur les services. Il disait que c’ est inacceptable. Il a aussi demandé au président de la Commission Européenne, Jose Manuel Barosso de “garder contrôle sur ses membres de la commission”. Récemment, différents membres de la commission européenne ont vexé les médias francais à cause de leur franchise néolibérale. Danuta Hübner, membre de la commission pour la politique régionale, a déclaré que “au lieu de metre fin aux délocalisations, l’ UE devrait les encourager au sein de l’ UE”. Nelli Kroes, membre de la commission pour la concurrence, ajoutait : "Les subventions de l’ UE des pays riches pour les pays pauvres devraient être stoppées”. Vladimir Spidla, membre de la commission pour les affaires sociales, avancait encore plus clairement ceci : “L’ objectif est premièrement et avant tout la flexibilité”. Peter Mandelson, récompensé par Tony Blair en obtenant le poste à la commission européenne sur le commerce, a lui rappellé aux etats membres qu’ “ ils doivent continuer a réformer leur marché du travail et leur système de sécurité sociale”.

    En France, le gouvernement et l’ élite se trouvent sur le tranchant d’un couteau. La stratégie de Raffarin est de proposer des négociations et d’ essayer de casser l’ unité croissante entre les travailleurs du public et du privé. En offrant un rien aux bureaucrates syndicaux, il va essayer de faire dérailler les mobilisations et, en même temps, essayer d’obtenir une victoire pour le camp du oui au référendum. Les travailleurs et la jeunesse en France ont montré clairement leur compréhension de la situation et l’ énergie qu’ ils ont pour combattre le capitalisme. Ces mouvements ont sauvegardé la France des plus mauvais excès du néo-libéralisme et du capitalisme, une situation décrite par le nouveau ministre des finances, Thierry Breton, comme “ le refus collectif de toute une génération…de réformer ce qu’ il faut et d’ éliminer les “déchets”.

    Le mouvement actuel en France et la possibilité d’ un vote contre la Constitution Européenne le 29 mai peuvent avoir une influence profonde sur les dévelopements politiques.

    Cela pourrait conduire à des scissions dans les partis de centre-gauche et de centre-droit, ainsi qu’ à un regroupement des forces politiques. Les travailleurs sont pour le moment retenus en arrière à cause de l’ absence de leur propre véritable force politique socialiste. Bien que beaucoup d’ occasions ont été ratées dans le passé pour construire un tel nouveau parti des travailleurs, les évènements actuels vont créer de nouvelles opportunités pour les travailleurs francais et européens pour avancer sur la route du socialisme.

  • Un jour triste et décevant pour notre droit de protester

    Un jugement marque un recul pour nos libertés civiques

    socialistworld.net

    Ce matin, à la Cour Royale de Justice, un verdict a été rendu suite aux plaintes initiées par deux personnes ayant été détenues dans un cordon de police le 1er mai 2001.

    Le Juge a conclu que la Police Métropolitaine avait le droit de détenir les manifestants et d’autres dans un cordon de police, dans le but d’empêcher des actes de violence.

    Plus de 3000 personnes ont été détenue à Oxford Circus pendant plus de 7h sans nourriture, eau et toilettes. Lois Austin (membre du Socialist Party – CIO en Angleterre), une des deux personnes qui portait plainte, a été détenue dans le cordon sans être autorisée à sortir pour aller chercher sa fille à la crèche.

    Lois a déclaré: "C’est un jour triste et décevant pour le droit de protester. Le jugement marque un recul pour nos libertés civiques et en particulier pour le droit de manifester sans subir une detention et des abus policiers. Cela criminalise des manifestants pacifiques et cela va être vu pour la police comme une ligne qu’ils peuvent reproduire dans le future”

  • NON A LA GUERRE ET AU CAPITALISME! NOUS LUTTONS POUR LE SOCIALISME!

    Ceci était le slogan repris par près de 500 jeunes dans notre bloc anticapitaliste à la manifestation contre l’occupation en Irak de ce samedi 19 mars à Londres. De nombreux drapeaux et pancartes étaient visibles dans notre bloc tout le long du parcours en direction de Trafalgar Square et nous chantions l ‘internationale, chanson traditionnelle de la lutte pour le socialisme. En l’occasion de la deuxième année du début de la guerre en Irak, ce sont plus de 100.000 personnes qui sont descendus dans la rue pour de nouveau montrer massivement leur opposition a l’occupation sanglante de l’Irak. Six semaines avant les élections générales, beaucoup de gens ont vu cette manifestation comme l’opportunité de montrer à Blair et au New Labour qu ils n acceptaient pas leurs mensonges sur la guerre et sur le vol de leurs pensions et services publics.

    Sarah Sachs-Eldridge

    International Socialist Resistance et Socialist students (organisations soeurs de RI et EGA) ont planifié cette intervention depuis plusieurs semaines. Par exemple des jours de productions de materiel ont été organisés ( drapeaux, chasubles,…), nous avons aussi organisé des equipes de membres qui se sont concentrés sur le service d ordre, la collecte de fond de lutte, la vente du journal,… Des slogans et de courts speech ont été préparés et nous avions aussi comme touche finale un sound system ambulant. Nous ne voulions pas uniquement que notre bloc soit le plus dynamique et le plus entendu mais aussi qu il soit le plus politique.

    Zena Awad, qui est l’organisatrice nationale de Socialist Students, a perdu sa voix en arrivant a Trafalguar Square vu qu elle a maintenu l animation pendant la longue manifestation. Toby Harris, membre d ISR à Wincester, nous a parlé du rôle de l impérialisme américain. Michael Wainwright, de l université de Brunel, nous a parlé de la campagne contre les attaques dans l éducation que Socialist students organise, en reprennant ensuite leur slogan « Plus de coupes, plus de droits d inscription, plus de licenciements »

    Notre plan était de montrer clairement que nous étions les socialistes dans le mouvement antiguerre. Beaucoup de jeunes avec qui nous discutions se décrivaient comme anticapitalistes. L opposition à la guerre a conduit beaucoup de jeunes à tirer la conclusion que l on a besoin de se débarasser de ce système qui n engendre que guerres et exploitation. Ceux qui sont restés dans notre bloc tout au long de la manif, derrière nos drapeaux rouges et nos slogans socialistes, voulaient ensuite être actifs avec nous sur les différentes campagnes que l on mène, contre les bas salaires, contre le racisme,…. Mais ils voulaient aussi discuter des idées pour lesquelles nous luttons.

    Derrière notre calicot « FIGHT FOR YOUR FUTURE », de nombreux membres et sympathisants des universités et lycées de toute l’Angleterre, ainsi que de nombreux jeunes travailleurs, ont défendu nos idées dynamiquement. Certains ont été convaincus par des discussions dans la manif que l on doit en finir avec le système capitaliste et le remplacer par une économie planifiée selon les besoins de la population. Cette intervention nous montre comment de plus en plus de jeunes prenne confiance pour défendre activement les idees socialistes.

    Beaucoup de mebres d ISR et de Socialist Students, sont des membres du Socialist Party (LSP-MAS en Angleterre) et du Comité pour une Internationale Ouvrière, auquel le Socialist Party est affillié. Comme membres d une internationale, nous avons été capables d apprendre de nos sections soeurs à travers le monde. Nos chasubles rouges nous ont été données par la section belge et la section Brésilienne nous a inspirée pour produire les nombreux drapeaux rouges après avoir participé à leur vibrant bloc au Forum Social Mondial.

  • Directive Bolkestein. Stop à l’offensive sur nos droits sociaux!

    C’est aussi le samedi 19 mars qu’aura lieu la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) contre la tristement célèbre directive Bolkestein. Des délégations syndicales et des militants de toute l’Europe vont faire entendre leurs voix contre l’offensive brutale sur nos droits sociaux.

    Peter Delsing

    Que contient la directive du politicien ultralibéral hollandais, membre de la Commission Européenne, Bolkestein? L’objectif est de supprimer les obstacles à la commercialisation des services en Europe. Plus concrètement, il s’agit d’une proposition extrémiste visant à permettre que les lois sociales et environementales les plus basses deviennent la norme. La directive proposée par la Commission Européenne permettrait, par exemple, qu’un entrepreneur polonais puisse embaucher des ouvriers polonais en Belgique aux salaires et conditions de travail de la Pologne. Même chose pour les bureaux d’intérim, les services de nettoyage, les services mis en place par les pouvoirs locaux,… même notre enseignement et nos soins de santé sont en danger.

    Les gouvernements ne seraient plus à même de pouvoir déterminer des tarifs minimaux ou maximaux pour les médicaments, ou d’imposer des normes minimales de travail pour le personnel dans les hôpitaux et les maisons de repos. Le marché s’introduit donc davantage pour imposer sa dictature dans des secteurs vitaux essentiels comme les soins de santé.

    La directive Bolkestein est donc une atteinte directe aux salaires et à la sécurité sociale dans les pays européens, qui va dépouiller ceux qui ne l’ont pas encore été jusqu’à présent par les politiques successives menées par les différents gouvernements néo-libéraux.

    Une Europe "sociale" dans le cadre du capitalisme?

    C’est une bonne chose que la CES descende dans la rue pour protester contre cette régression sociale. Mais la question est vraiment de savoir sur quel programme politique s’appuyer pour avancer sur la voie d’une alternative pour le mouvement ouvrier. Malheureusement, les dirigeants syndicaux européens cultivent encore et toujours des illusions sur la possibilité d’une "Europe sociale", basée sur un libre marché social et "corrigé". Mais si ce libre marché est devenu de moins en moins social ces 25 dernières années, ce n’est pas parce que les politiciens suivent "accidentellement" une mauvaise politique; c’est à cause de la crise de surproduction du système capitaliste….

    Sous le drapeau de l’agenda de Lisbonne, cette Europe des patrons va être rendue plus compétitive pour 2010. Cela signifie pratiquement: créer des emplois-bidons, revoir les salaires à la baisse, faire travailler plus dur et plus longtemps, privatiser et ébranler la sécurité sociale. La directive Bolkestein est simplement le prolongement d’une politique antisociale qui est suivie depuis des années par l’UE et les gouvernements nationaux.

    Pas de constitution européenne néo-libérale!

    Le plus gros syndicat français, la CGT, avec ses 700.000 membres, a récemment débattu de la constitution européenne. Au menu de cette constitution amère il n’y a que privatisations et démantèlement des droits sociaux. Bernard Thibaut et la direction de la CGT voulaient d’abord s’abstenir d’appeler à voter sur la constitution. Ils furent ensuite rappelés sévèrement à l’ordre par leurs militants, qui votèrent à 81 contre,18 pour et 17 abstentions.

    La révolte contre cette Europe capitaliste croît à la base. Avec le MAS et notre organisation internationale socialiste, le CIO, nous sommes dans toute une série de pays au premier rang de la résistance sur les lieux de travail. Rejoignez-nous dans cette lutte pour une alternative socialiste internationale!

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