Category: Europe

  • Allemagne: Mobilisation contre le gouvernement et le patronat

    ALORS QU’ICI le Parti socialiste ne compte plus ses efforts pour garder son image «de gauche», en Allemagne, c’est le Parti Social-Démocrate (SPD) qui mène les attaques contre les travailleurs.

    Nicolas Croes

    Attaques, d’abord, contre les chômeurs. Car, dans le cadre de «l’agenda 2010», visant à rendre l’Allemagne plus compétitive, il est prévu de diminuer les indemnités de chômage. Dans certaines régions, à partir de janvier 2005, c’est presque 20% de la population qui devra se contenter de 345 euros, augmentés d’une aide minime pour le loyer. Les chômeurs ne pouvaient rester inactifs contre cette loi. Reprenant l’exemple des manifestations du lundi qui, en 1989, protestaient contre le régime stalinien d’Allemagne de l’Est, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, cruel camouflet pour Schröder, maintenant comparé à un Honnecker…

    Bien loin de s’essouffler, ces mobilisations gagnent en intensité et l’on attend 2 millions de manifestants pour le 3 octobre. Ce sera nécessaire pour élargir la lutte des chômeurs vers les entreprises afin de créer une dynamique soutenue contre l’Agenda 2010. Il faut des actions de grève régionales et nationales, comme pas suivant dans la mobilisation, pour montrer la force de frappe des travailleurs et de leur famille, capable de bloquer la machine capitaliste.

    Il faut dire que les chômeurs ne sont pas seuls sur la sellette, puisque les pressions pour augmenter le temps de travail continuent. A l’origine prévue comme un «rempart contre la délocalisation», les 40 heures sont maintenant appliquées dans certains services publics régionaux allemands (on peut cependant difficilement imaginer comment délocaliser l’administration locale).

    Face aux chômeurs et aux travailleurs qui voient leurs conditions de vie et de travail diminuer de manière inqualifiable, la coalition rouge-verte au pouvoir proteste, s’indigne même. Non pas contre les patrons, premiers à mettre en avant l’austérité et derniers à en payer les frais, mais contre cette «hystérie» qui s’est emparée du précieux électorat allemand (la population est-elle encore considérées autrement?).

    Vers un nouveau parti des travailleurs?

    En effet, en plus des mobilisations, un nouveau parti se constitue à la gauche du SPD et de nombreux membres du parti du chancelier Schröder sont tentés, dégoûtés par la politique néo-libérale des sociaux-démocrates.

    Cette nouvelle formation issue de deux groupes («Alternative électorale» et «Initiative pour le Travail et la Justice sociale») dispose déjà de moyens importants: 3.000 membres, 70 sections locales,… et suscite un tel intérêt dans la population qu’il semble impossible pour le SPD et Shröder de remporter les prochaines élections.

    Jusqu’à présent cette nouvelle formation est peu radicale, mais cela montre qu’il existe un espace pour un nouveau parti des travailleurs. Mais il est possible que l’orientation politique change sous la pression de la base: qu’elle ne se limite pas aux revendications immédiates (maintien des allocations sociales, refus des privatisations, etc.) mais qu’elle mette à nu les causes véritables de la politique menée (la crise capitaliste). Notre organisation soeur Sozialistische Alternative Voran (SAV) participe à cette nouvelle initiative afin d’y développer une opposition révolutionnaire socialiste.

    Il est important de suivre les répercussions, dans notre pays, des événements d’Allemagne. La proposition du patronat de Marichal Ketin d’augmenter le nombre d’heures de travail sans augmentation de salaire ou le plan Vandenbroucke visant à diminuer le nombre de chômeurs montrent que l’offensive de la bourgeoisie touche également la Belgique. Nous assistons tous à des attaques en règles contre nos acquis, et si le Parti socialiste est encore fort en gueule, jamais des mesures concrètes n’ont étés proposées, et leurs quelques lamentations bruyantes n’auront offert d’emplois qu’aux journalistes.

  • Jeux Olympiques. Médaille d’or pour le néo-libéralisme

    Jeux Olympiques

    LES JEUX OLYMPIQUES d’Athènes ont été marqués par l’empreinte de l’idéologie néo libérale qui se sert de cet événement comme d’une puissante machine de marketing, non sans conséquence pour les athlètes, les spectateurs et les travailleurs. Le budget de ces Jeux olympiques s’élève à plusieurs milliards d’euros dont 1,2 milliards sont réservés aux dispositifs de sécurité soit 5 fois plus que pour Sydney en 2000, transformant ainsi la capitale grecque en un véritable forteresse sous le contrôle de l’OTAN.

    Stéphan Delcros

    Il s’agit d’un coût exorbitant quand on connaît la situation de précarité dans laquelle vit une grande partie de la population. Les Roms ou Tziganes , très nombreux à Athènes et en particulier près de l’emplacement du village olympique, ont été "priés" de s’installer plus loin, à l’abri des regards." Il aurait en effet été fort gênant que les milliers de spectateurs et de sportifs remarquent que la Grèce préfère investir des millions dans l’installation d’un toit pour le stade olympique à l’architecture "tournée vers le XXIe siècle", plutôt que d’aider cette minorité à sortir de sa précarité sociale en commençant, par exemple, par leur offrir un logement décent pour remplacer leur taudis sans eau courante ni électricité. Il en va de même pour les mendiants, réfugiés et toxicomanes errants dans les parages des sites olympiques qui furent soit expédiés du champ de vue général, soit enfermés dans une nouvelle prison, construite pour l’occasion.

    L’hypocrisie ne s’arrête évidemment pas là. A la demande des responsables de la ville d’Athènes, la législation concernant la prostitution et le proxénétisme a été assouplie afin d’attirer les prostituées dans la capitale pour que les touristes et les athlètes puissent en disposer plus facilement. Il s’agit là d’une valorisation scandaleuse de l’exploitation de la femme à des fins capitalistes qui contraste clairement avec l’idéal de "pureté" proclamé par les organisateurs des Jeux olympiques d’Athènes.

    La "fête du sport" a également été ternie début août par la mort de 13 ouvriers sur les chantiers de construction. Subissant de nombreuses pressions pour terminer les travaux dans les délais, les ouvriers ont parfois dû travailler plus de 15 heures par jour, réduisant ainsi leur concentration et leur vigilance et augmentant les risques d’accident, parfois mortels.

    On ne peut parler des Jeux olympiques sans évoquer les fameux "dix commandements" dictés par les sponsors aux spectateurs. Il était par exemple interdit à ceux ci d’emporter leur propres boissons ou nourriture, certaines firmes multinationales comme Coca ou McDo ayant le monopole à l’intérieur des différents sites. Interdiction également de porter des vêtements de marques concurrentes ou même de faire une quelconque publicité pour des entre-prises ne sponsorisant pas les Jeux.

    Ce qui aura retenu l’attention lors de ces Jeux olympiques, ce sont les affaires de dopages avec notamment l’abandon pour non présentation à un contrôle antidopage des deux sprinters grecs Thanou et Kenteris, énormément appréciés dans leur pays. Marqué par l’idéologie individualiste, le sportif est devenu une "star", un exemple à suivre pour la jeunesse. Exploité par les sponsors, il est entraîné dans une spirale sans fin de recherche de la réussite à tout prix. Si l’on combine ceci à l’appât toujours plus grand du gain, nécessité également véhiculée par le système capitaliste, on comprend aisément pourquoi le sport actuel est souvent synonyme de dopage.

    Sous couvert de "trêve olympique" ou "d’amitié entre les peuples", les organisateurs des Jeux veulent lancer un message d’espoir, de paix et d’égalité entre tous. Le plus grand événement sportif de la planète n’est pourtant que le reflet de notre société et de la situation internationale économique et financière. L’idéologie néo libérale y est omniprésente et ce au détriment du sport en lui même, souvent relégué au second rang.

  • Élections européennes: une défaite pour l’establishment

    LES ELECTIONS européennes de juin ont gravement sanctionné Blair, Schröder, Berlusconi, Chirac , Verhofstadt et Co. La faible participation de l’électorat (en moyenne 42%) et le succès des formations résistant contre le projet de l’Union Européenne (UE) ou ayant un discours populiste en disent long sur l’engouement pour l’UE.

    Geert Cool

    Les résultats de nos camarades ailleurs en Europe

    Le MAS n’avait pas seulement des candidats en Belgique, ses organisations soeurs étaient présentes aux élections dans plusieurs pays : en Irlande, le Socialist Party a obtenu 5,5% des voix à Dublin pour les élections européennes. Ses forces était surtout mobilisées pour les communales où le nombre d’élus du Socialist Party a doublé de 2 à 4. Nous avons maintenant des conseillers communaux à Dublin et Cork.

    A Coventry St. Michaels, les marxistes ne devaient pas nécessairement se contenter d’un beau pourcentage après la virgule: le Socialist Party a obtenu 4,2% et a décroché deux élus. De bons résultats ont aussi été enregistrés ailleurs en Angleterre et au Pays de Galles.

    Enfin, 2,5% dans la ville Rostock a permis à notre organisation soeur allemande d’obtenir sa première élue communale. C’est un résultat significatif car Rostock fut, au début des années 90, le théâtre du spectaculaire incendie d’un centre d’asile provoqué par des groupements néo-nazis. Aujourd’hui, une véritable opposition est présente dans le conseil communal de Rostock.

    La quasi totalité des partis au gouvernement ont perdu des plumes : les sociaux-démocrates de Schröder récoltaient 21,5% des votes (jamais il n’ont fait si peu depuis 1932), le Labour Party de Blair n’était que le troisième parti (après les Tories et les Liberal- Democrats) aux élections communales et n’obtenait que 22% aux européennes (leur score le plus bas depuis 1918), l’UMP de Chirac faisait juste 17%…

    Pour une couche croissante de la population, il devient évident que l’UE est un instrument du capital, responsable des attaques sur les acquis sociaux et les conditions de travail: l’UE fait pression sur les états-membres pour progressivement supprimer les allocations de chômage, pour augmenter l’âge de la retraite, L’UE propose de libéraliser les services (via la directive Bolkestein, par exemple), ce qui va exercer ici une pression énorme sur les salaires et les conditions de travail. Rien d’étonnant à ce que l’enthousiasme pour l’UE soit si limité. Remarquons aussi que dans les nouveaux états-membres, la participation électorale était de 28%.

    La défaite de l’establishment ne peut être expliquée que partiellement par la politique de l’UE. L’élément le plus important est le dégoût général envers ces gouvernements sur le plan intérieur et/ou vis-à-vis du soutien pour la guerre en Irak : Blair et Berlusconi payent cher ce soutien à l’encontre de l’opinion publique ; les privatisations et les assainissements dégradant le niveau de vie sont aussi des éléments majeurs à la perte de confiance envers les instruments politiques de la bourgeoisie. Le plus grand problème lors des élections européennes était l’absence générale d’alternatives claires. Des formations populistes pouvaient donc facilement gagner du terrain. L’UK Independance Party (UKIP) d’un politicien raté Labour Kilroy-Silk (ayant échoué contre les socialistes de gauche dans le Labour Party à Liverpool et qui est ensuite devenu présentateur TV) obtenait un score spectaculaire de 16,7% pour les élections européennes. Faut-il le souligner ? L’UKIP n’a pas de membre et manque cruellement de sections dans des grandes parties de la Grande-Bretagne.

    D’autres scores remarquables ont été enregistrés pour des figures vues comme incorruptibles, comme Paul Van Buitenen (fonctionnaire de l’UE s’étant fait connaître en résistant à la corruption) avec sa liste "Europe Transparent" aux Pays-Bas qui a obtenu 7%. En Autriche, il existait une liste comparable. La montée rapide de telles formations est surtout l’expression d’un manque total de confiance envers les partis traditionnels. La défaite de ces derniers était d’ailleurs le message central des européennes.

    Ceci rend très concrète la question d’une alternative politique. Que va faire la gauche pour répondre aux couches de la population toujours plus larges qui se détournent de l’establishment politique ? Qu’il ne s’agisse pas d’une question facile est devenu clair en France, où l’alliance LO/LCR (deux formations avec lesquelles nous avons des divergences fondamentales) est retombée à 3,3%, perdant ainsi ses cinq parlementaires européens. Deux ans auparavant, lors des élections présidentielles LO et LCR obtenait ensemble 10,4%. N’ayant pas saisi les opportunités pour construire un puissant nouveau parti des travailleurs, LO/LCR s’est vu dans l’incapacité de créer une dynamique pour maintenir et améliorer son score.

    C’est un avertissement aux autres partis de gauches qui ont obtenu de bons résultats comme le Bloc de Gauche au Portugal, la Rifondazione Comunista en Italie et le SP aux Pays- Bas. La méfiance envers les partis traditionnels est flagrante. C’est positif en soi, mais il faut aller plus loin en développant une phase dans laquelle des parties importantes de la classe ouvrière s’engagent activement dans des mouvements de lutte pour défendre leur acquis sociaux.

  • Allemagne: Discussion sur un nouveau parti des travailleurs

    LE SAMEDI 3 avril, plus de 500.000 manifestants sont descendus dans la rue en Allemagne pour protester contre l’Agenda 2010antisocial de Schröder . A l’initiative des fédérations syndicales allemandes, 300.000 personnes ont manifesté à Berlin, 120.000 à Stuttgart et 100.000 à Cologne.

    Luc Wendelen

    Il s’agissait de la plus grosse manifestation contre le gouvernement SPD depuis que celui-ci a été mis en place en 1998. L’agenda 2010 prévoit de grosses économies sur les allocations de chômage, les pensions et les soins de santé, des licenciements massifs, une semaine de travail plus longue,…Selon des récents sondages, 64% de la population désapprouve ce plan , alors que 76% le trouve"socialement malhonnête et déséquilibré".

    La manif à Berlin était très combative. Un des slogans les plus repris était: "Nous sommes le peuple, pas les entreprises". Le porte-parole d’ IG Metal à Berlin est pourtant parvenu à ne pas dénoncer une seule fois Schröder et le SPD, et à lancer des fleurs sur le "progrès" et la "justice sociale".

    Sans la pression de la base, les dirigeants syndicaux se seraient encore attablés avec le SPD pour discuter de la meilleure manière de faire accepter l’Agenda 2010 aux travailleurs. Mais avec la manif de 100.000 personnes du 1er novembre et la vague de manifestations de la fin de l’année dernière, la direction syndicale pouvait difficilement faire autre chose que d’entreprendre de nouvelles actions. A la manif du 3 avril, notre section allemande, le SAV, est intervenue avec 2 slogans: "pour une grève générale de 24 heures" et "pour un nouveau parti des travailleurs, des chômeurs, des jeunes et des pensionnés". L’idée de la grève générale fut également scandée par d’autres personnes.

    Certains manifestants avaient fait par eux-mêmes des calicots appelant à une grève générale. Le "Ver.di" (le syndicat des services publics) revendiquait également des actions de grève. Notre slogan pour un nouveau parti des travailleurs était très bien accueilli et beaucoup de manifestants étaient très ouverts à la discussion sur ce sujet. Quelques fonctionnaires syndicaux de gauche ont lancé, au sein de Ver.di, l’initiative d’une "alternative politique pour les élections de 2006", dans le but de présenter une alternative au SPD pour les prochaines élections. Au sein de IG Metal, un groupe de fonctionnaires syndicaux a fait un appel "Pour le travail et la justice" (ASG), qui va plus loin dans l’idée de la construction d’un nouveau parti des travailleurs. Cependant, il est assez regrettable que ce genre d’initiatives soient généralement assez floues sur la question de la mise sur pied effective de ce nouveau parti.

    L’intention qui est derrière l’initiative de l’ASG est surtout de faire pression sur le SPD; ils utilisent donc l’idée d’un nouveau parti des travailleurs plus comme un moyen de pression que comme une réelle démarche afin de construire une opposition..

    Mais ce ne sont pas les seules initiatives; selon le journal Welt am Sonntag, plus de 30 groupes locaux se sont créés à la gauche du SPD à travers tout le pays. Pour contrer la politique antisociale du gouvernement, il faut que ces initiatives locales s’accordent et tiennent une conférence nationale avec tous les intéressés, ainsi que les deux initiatives nationales. Il est surtout important que ces initiatives ne deviennent pas des initiatives électorales séparées, mais bien un réel parti avec une intervention active dans la rue, dans les entreprises, et qu’il puisse offrir un programme d’action contre l’Agenda 2010.

    Le développement d’un tel nouveau parti des travailleurs est LE défi en Allemagne. Il marquerait de toute évidence un grand pas en avant et offrirait enfin une réponse à la fameuse question : "Quelle alternative à Schröder?"

  • France: Défaite majeure de la CFDT à la SNCF

    LES ELECTIONS professionnelles de mars dernier à la SNCF ont enregistré un progrès important de SUD-Rail et une défaite majeure de la CFDT qui régresse au quatrième rang. Si on compare les résultats Ldes élections de 2000 avec ceux de 2004, la CGT passe de 42,% à 47,1%, SUD-Rail de 10,7% à 14,8%, l’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) de 11,3% à 14%, la CFDT de 19% à 7,5%. La participation au vote, qui a atteint un record (80% de votants), montre l’importance de ce vote aux yeux des cheminots français. La CFDT paie cash la politique droitière de sa direction (François Chérèque).

    Après la crise révolutionnaire de Mai 68, la CFDT avait vu ses rangs gonflés par l’arrivée d’une vague de militants syndicaux radicalisés, rebutés par le contrôle stalinien exercé par le Parti communiste sur la CGT. A partir des années 80 toutefois, sous ses dirigeants successifs (Edmond Maire, Nicole Notat, François Chérèque), la CFDT a amorcé un tournant droitier.

    Les syndicats SUD sont issus de l’aile gauche de certains secteurs de la CFDT (Hôpitaux, Poste, SNCF). En novembre 2003, après la capitulation de François Chérèque sur la réforme des retraites du gouvernement Raffarin, 50% des affiliés CFDT avaient voté pour quitter la CFDT. Une partie a rejoint la CGT, une autre SUD-Rail.

    Un tel scénario est-il envisageable en Belgique?

    Il faut dire d’abord que le paysage syndical est fort différent dans notre pays où la majorité des travailleurs sont syndiqués, ce qui est loin d’être le cas en France. Ensuite parce qu’il n’y a tout simplement pas d’élections dans les services publics (sauf à la STIB). Mais le fait important dans ce qui vient de se passer à la SNCF, et qui à terme peut très bien se passer dans d’autres secteurs et d’autres pays, est que les travailleurs ont durement sanctionné les bureaucrates syndicaux qui tentent de leur faire avaler les restructurations néo-libérales.

    C’est dans le pays d’à côté et uniquement dans une entreprise publique. Mais cela valait la peine d’être signalé.

  • Elections en France: une occasion manquée pour LO-LCR

    CAMPAGNE ELECTORALE DE LA GAUCHE REVOLUTIONNAIRE

    Aux élections cantonales, Leïla Messaoudi, candidate de la Gauche Révolutionnaire (section du CIO), a recueilli 184 voix soit 4,1% sur le canton de Rouen 5. Au coeur du quartier, sur 3 bureaux de vote, nous recueillons 7%, 7,4% et 10,2%, alors que la liste LO-LCR (à laquelle nous participions également) ne recueille que 4,1%, 3,2% et 9,7%.

    Cela confirme pour nous que le type de campagne que nous avons mené correspond bien à ce qu’attendent de nombreuses personnes issues des couches populaires: une campagne dynamique partant des besoins et des demandes concrètes des travailleurs et de leurs familles en termes de logement, d’emploi et de services publics. Beaucoup de gens étaient d’accord avec notre revendication d’un nouveau parti des travailleurs; au lieu de faire campagne autour de mots d’ordre assez abstraits comme “une loi d’interdiction des licenciements”, la liste LO-LCR aurait dû avoir le même type d’approche. Ce qui lui aurait permis d’attirer vers elle de nouvelles couches de travailleurs, de jeunes, de chômeurs, de retraités,…au lieu de les laisser dans les bras du PS.

    Pour le reste, LO et la LCR se réjouissent du référendum «anti-Raffarin» des régionales, et appellent à voter pour leur liste commune aux européennes; inutile de dire que si les 2 partis trotskistes continuent dans la même voie, ce genre d’appel risque d’avoir peu d’écho.



    Leïla Messaoudi

    LA DROITE en France a subi une cinglante défaite aux élections régionales; le PS et ses alliés (PCF et Verts) ont raflé 50,51% des voix et la présidence de toutes les régions sauf l’Alsace. «La politique du gouvernement Raffarin a été lourdement sanctionnée; la balle est maintenant dans le camp du PS», s’est empressé de commenter Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR. Certes, on peut facilement s’accorder sur le fait qu’il s’agit là d’un vote-sanction traduisant un rejet sans appel de la politique de régression sociale menée par le gouvernement Raffarin; mais l’extrême-gauche ferait bien de tirer les leçons de son propre résultat.

    Cédric Gérôme

    Un vote de «moindre mal»…faute d’une opposition sérieuse

    Les 5 années au pouvoir de la gauche plurielle ont été des années d’abandon total de la défense des acquis des travailleurs: démantèlement des services publics, annualisation du temps de travail due aux lois Aubry, signature par Jospin de l’accord européen sur les retraites,…Lors des élections présidentielles de mai 2002, le ras-le-bol contre cette politique s’était exprimé au grand jour, par le passage de Le Pen au second tour: les travailleurs avaient clairement montré dans les urnes que la social-démocratie ne défend plus leurs intérêts. Durant le règne de la droite, jamais le PS n’a remis fondamentalement en question la réforme sur les pensions, ou la décentralisation dans l’enseignement, qui avaient pourtant entraîné l’an dernier des mouvements de lutte d’une grande ampleur.

    Tout cela faisait de la «gauche» traditionnelle un opposant peu crédible et bien timide à la politique de Raffarin. Néanmoins, en appelant au «vote utile», le PS a profité de la colère sociale grondant contre la politique de la droite, mais aussi du peu d’initiatives sur sa gauche, pour faire mouche. Ce score ne traduit certainement pas un regain de confiance dans la gauchecaviar, mais seulement le manque d’une alternative de masse crédible offrant des perspectives aux travailleurs en lutte.

    Alors même que le PCF, en décrépitude depuis plus de 20 ans, a regagné des voix, l’alliance entre Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) n’a fait guère mieux que lors des régionales de 1998…alors qu’à l’époque ils faisaient listes séparées! L’extrême-gauche avait pourtant totalisé plus de 3 millions de voix (+ de 10%) au premier tour des présidentielles il y a 2 ans.

    Ce coup-ci, le seuil des 10% requis pour franchir le second tour n’a été obtenu dans aucune région. La faute à la modification du mode de scrutin? C’est un élément qui a joué. Mais le constat qu’il faut en tirer est surtout que LO-LCR n’ont pas été capables de mener une campagne à la hauteur de leurs possibilités.

    Ils se sont cantonnés à une alliance électorale sans lendemain, sans la lier aux besoins immédiats de la classe ouvrière, sans s’en servir comme d’un pont vers la construction d’un nouveau parti des travailleurs. La combativité et la radicalisation des masses en France souffrent d’un manque de prolongement politique; de par leur approche électoraliste, LO et LCR ont une fois de plus raté une occasion d’utiliser le potentiel présent afin de progresser vers la construction d’une alternative au PS et à ses alliés.

  • Espagne: Aznar paie cash pour ses mensonges

    L’ABOMINABLE ATTENTAT aveugle à Madrid, qui a fait 200 morts et au moins 1.500 blessés, a profondément heurté le peuple espagnol. 12 millions de personnes ont manifesté contre la terreur. Le jour après, le PP, le parti conservateur d’Aznar au gouvernement perdait les élections. Le PSOE la sociale-démocratie obtient le meilleur résultat depuis la chute de Franco: 11 millions de voix. Izquierda Unida (IU) encaisse une nouvelle défaite en reculant de 9 sièges à 5 au parlement national. IU s’est brûlée les doigts dans des coalitions locales avec le PSOE, en menant avec lui une politique d’austérité. Les élections sont une punition aux instincts belliqueux d’Aznar, de sa politique asociale et des mensonges patents sur la «certitude» de l’engagement de l’ETA basque dans les attentats.

    Emiel Nachtegael

    Défaite du PP conservateur

    Deux semaines avant les élections, Aznar avait confié au Monde qu’il n’est pas «de ceux qui se laissent ballotter par le flux et le reflux de l’opinion publique, ceux-là sont des girouettes». Un vrai leader, selon lui, devait adopter les décisions «contre l’opinion publique si il était personnellement convaincu que c’était pour le bien du pays». La politique gouvernementale, avec sa criminalisation de chaque forme d’opposition a rappelé pour beaucoup d’Espagnols les souvenirs de la période de Franco. Les organisations des droits de l’Homme font annuellement mention de tortures de Basques arrêtés. Et dorénavant l’état a également la permission d’ouvrir le courrier et les emails, de procéder aux écoutes téléphoniques et de pouvoir entrer dans les habitations sans mandat de perquisition.

    Après ces attentats meurtriers on voit pointer à nouveau le débat sur «la vulnérabilité de la démocratie en Europe» face aux «provocations terroristes». Les marxistes n’ont rien de commun avec des réseaux réactionnaires islamistes comme AlQaeda. Presque toutes les victimes des attentats étaient de simples travailleurs espagnols ou issus de l’immigration, travaillant à Madrid. Le terrorisme offre un excellent prétexte à ceux qui veulent le renforcement de l’appareil d’état. Maintenant c’est contre le terrorisme, mais demain ce sera contre la lutte sociale comme Bush l’a fait après le 11 septembre.

    Répercussions sur le plan international

    La défaite magistrale du gouvernement PP qui a entraîné l’Espagne dans la guerre tandis que 90% des Espagnols étaient contre a un an plus tard renforcé le mouvement antiguerre contre l’occupation de l’Irak. Différents pays européens ont, comme l’Espagne, déjà annoncé qu’ils ne souhaitaient pas maintenir leurs troupes en Irak plus tard que le 30 juin. Les électeurs espagnols ont sanctionné l’arrogance avec laquelle Aznar a traîné le pays dans la guerre qui n’était pas la leur et qui a déjà coûté la vie à presque 10.000 civils irakiens, 13.500 militaires irakiens et 665 soldats des troupes de la coalition. Comme l’on pouvait lire sur une pancarte: «Aznar; c’est votre guerre, ce sont nos morts».

    PSOE

    Les jeunes et les travailleurs espagnols ne voient pas le PSOE comme un parti socialiste combatif. Avant les attentats, les sondages donnaient le PSOE comme grand perdant. Il s’est rendu impopulaire par de nombreux scandales de corruption et par sa transformation précoce en parti bourgeois. Même si le nouveau gouvernement PSOE, mené par José Zapatero va devoir faire quelques concessions limitées, son programme sera de pousser plus loin la libéralisation et la réforme asociale du marché du travail.

    Le PSOE ne doit pas sa victoire électorale à une opposition de gauche active à la politique d’Aznar, mais à la haine envers Aznar suscitée par ses mensonges sur les auteurs de l’attentat. Les Basques et les Catalans n’ont pas beaucoup à attendre d’un nouveau gouvernement PSOE, qui n’est pas prêt à rompre avec le système capitaliste et qui, en défenseur de l’état bourgeois, ne reconnaît pas fondamentalement le droit à l’auto-détermination. L’énorme prise de conscience politique, surtout de la part des jeunes et des jeunes travailleurs, offre de nouvelles occasions de construire un parti ouvrier qui soit socialiste dans la lutte et pas seulement en paroles.

  • Elargissement de l’Union européenne. L’Europe du bradage social est en route

    Elargissement de l’Union européenne

    LE 1ER MAI, l’Union européenne accueillera 9 nouveaux pays membres d’Europe centrale, plus Chypre. L’Union européenne comptera alors 25 pays membres. A quoi peuvent s’attendre les travailleurs et les jeunes?

    Peter Delsing

    La majorité de la population n’arrive pas à suivre les affaires courantes européennes. 8 habitants de l’Union européenne sur dix déclarent être peu ou mal informés de l’élargissement de l’Europe. 84% se disent «presque pas» ou «pas du tout» concernés. En Belgique, seul 49% de la population se considère en faveur de l’élargissement.

    Les entreprises qui ont délocalisé, partiellement ou totalement, vers l’Europe de l’Est au cours de ces dernières années sont nombreuses. Le revenu moyen par habitant des 10 pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne est égal à 35% du revenu moyen des états membres actuels. Par exemple en Pologne (38 millions d’habitants) le salaire moyen mensuel s’élève à 460 euros. Le niveau de vie s’est effondré lors de la restauration du capitalisme et le démantèlement de l’économie planifiée. Même si cette économie planifiée était gérée de façon inefficace par une structure étatique monolithique (un seul parti au pouvoir) bureaucratique.

    Les capitalistes occidentaux considèrent l’Europe de l’Est comme un nouvel Eldorado: avec une maind’oeuvre bon marché et hautement qualifiée. De plus les 80 millions d’habitants des 10 pays qui vont entrer dans l’Union européenne représentent 80 millions de consommateurs potentiels. Mais il est peu probable que les profits réels seront à la mesure des espérances des capitalistes. Après le 1er Mai, la valeur de la production totale (Produit intérieur brut de l’Union européenne) n’augmentera que de 5% malgré une croissance de la population estimée à 20%.

    La bourgeoisie se servira du niveau de vie bas en Europe de l’Est pour miner le niveau de vie des travailleurs d’Europe occi-dentale. Voila sans doute un des objectifs principaux de l’élargissement: disloquer les acquis de l’ensemble des travailleurs.

    De Standaard (17 février) proposait récemment une baisse des salaires afin d’éviter que les entreprises ne délocalisent: «Étant donné qu’une baisse de salaires sera difficile à faire avaler, il est souhaitable que les pays occidentaux revoient leur système d’allocations de chômage afin de rendre plus flexibles les travailleurs non-qualifiés» (17 février). Autrement dit: réduire les allocations de chômage, pour s’attaquer ensuite aux salaires. La riposte à opposer est la lutte intransigeante pour la défense de l’emploi et des conditions de vie de part et d’autre des frontières européennes actuelles. Cette lutte est une tâche des syndicats combatifs et des partis ouvriers en Europe.

    Les autorités des pays membres actuels vont recourir à un système de quotas et de permis de travail pour réguler le nombre de travailleurs de l’Est qui viendront vendre leur force de travail en Europe occiden-tale. Elles utiliseront cette main-d’oeuvre de réserve pour faire pression ici sur les salaires et faire accepter de mauvaise conditions de travail. Comme au temps où les autorités belges ont fait appel aux immigrés ita-liens pour descendre au fond de la mine.

    Un sondage récent révèle que 70% de la population des pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne pense qu’il est plus facile de trouver un em-ploi ici que là-bas. En revanche seuls 30% croient que leur propre niveau de vie s’améliora après l’entrée de leur pays dans l’Union européenne.

    D’autre part le Danemark et la Grande-Bretagne veulent restreindre le droit à la sécurité sociale pour les nouveaux venus. La division entre les travailleurs est un piège mortel qui risque d’affaiblir la résistance aux patrons et de désigner de nouveaux boucs émissaires en faisant l’impasse sur les véritables coupables: les capitalistes et les gouvernements.

    Exigeons les mêmes droits pour tous les travailleurs! Qu’ils soient originaire du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest! Tous doivent avoir le droit de s’organiser dans les syndicats. Le travail clandestin, sans contrat, sans barème, sans protection sociale doit être active-ment combattu! C’est la seule possibilité pour lutter tous ensemble contre les patrons pour les salaires et les droits sociaux. Les travailleurs ont tout à perdre s’ils se laissent diviser.

    Une Union européenne élargie sera une construction instable. L’euphorie s’est dissipée. Une nouvelle période de lutte de classes mettra l’Europe du capital à l’épreuve. Déjà la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie, principaux candidats à l’élargissement, ont ralenti la politique d’austérité par crainte d’une riposte sociale impétueuse.

    La bourgeoisie caresse l’espoir d’un effondrement de la Pologne sur le scénario argentin. Le soutien au parti social-démocrate SLD est passé de 41% aux 2001 à 13% au-jourd’hui dans les sondages. Le taux de chômage s’élève à 20%. La corruption est omniprésente. Le déficit budgétaire de 2004 risque de frôler les 6% du PIB, alors qu’on exige un déficit de maximum 3% pour introduire l’euro.

    Après une série de mobilisations sociales (syndicats, retraités) un important volet de mesures d’austérité (notamment une réforme des retraites) a été repoussé à plus tard. Le gouvernement polonais a dû céder aux revendications des mineurs et des cheminots en lutte. D’ici 2007 le gouvernement polonais veut introduire une série de mesure d’austérité équivalant à 6,8 milliards d’euros. La croissance de ces dernières années n’a pas bénéficié à la majorité de la population. En Hongrie, le déficit budgétaire en janvier était estimé à 5,6% du PIB, ce qui a provoqué à la démission du ministre des Finances.

    Rejoignez le MAS pour construire une alternative anticapitaliste et internationaliste. Non à la division entre les travailleurs pour mieux les exploiter! Luttons tous ensemble pour nos droits sociaux et nos salaires! Unissonsnous pour socialiser les profits exorbitants accumulés par les grandes entreprises! Luttons pour une fédération des états socialistes en Europe!

  • France: Elections régionales et locales

    La Gauche Révolutionnaire présente pour la première fois une candidature dans les élections cantonales et deux candidats sur les listes d’alliance électorales de LO/LCR aux régionales. Nous reproduisons, ci dessus, un de nos tracts.

    Cet article a été repris du site de la Gauche révolutionnaire, la section française du CIO.

    Chirac, Raffarin et Sarkozy s’attaquent aux services publics d’éducation, de santé, de la Poste. Ils s’en prennent tantôt à l’éducation avec 14% d’embauches en moins cette année, ferment des classes en Zone d’éducation prioritaire (5 sur les Hauts de Rouen), mais aussi des milliers de bureaux de Poste, des dessertes SNCF… La politique antisociale de ce gouvernement concerne aussi le logement social. On le vend, on le détruit sans tenir compte des habitants. Cette politique a été menée à Rouen, par les maires successifs, depuis plus de six ans

    Rouen : logement social bradé ou détruit, ça suffit !

    Pendant des années, on a laissé se dégrader certains quartiers de Rouen. Les logements se sont vidés n’étant pas renovés et reloués. Sous Yvon Robert ou Pierre Albertini, les choses ont empiré. En 2001 et 2002, seuls 361 logements ont été rénovés sur 4194 programmés et seulement 8 logements construits !

    Aujourd’hui, Albertini met en place le Grand Projet de Ville 3. Les projets de réhabilitations d’immeubles sur les Hauts de Rouen sont abandonnés ! Les habitants ne savent plus sur quel pied danser ! De nouvelles destructions et constructions sont programmées en même temps que nombreux logements sociaux sont vendus. Ou vous achetez un appartement en mauvais état ou vous louez à un prix plus élevé…. Nous ne croyons plus leur baratin ! Il s’agit pour la mairie de se débarrasser des logements sociaux peu importent les conditions de vie des habitants concernés ! Ce n’est rien d’autre que la casse du logement social !

    Pour tous des logements décents, de vrais emplois et des services publics de qualité !

    De nombreuses personnes, privées d’emploi, précaires ou âgées perdent leur droit et l’accès aux services publics minimum. Là encore, ce sont les moins payés, les plus précaires et leurs familles habitant souvent dans des quartiers défavorisés au niveau social qui trinquent ! Pendant ce temps, les patrons font leurs profits…

    Les élections du 21 mars 2004 doivent être pour tous et toutes une occasion de montrer le rejet de cette politique antisociale. Les partis de l’ex-gauche plurielle (PS, PCF et Verts) réapparaissent à l’approche de ces élections mais ne proposent rien d’autre que de refaire la politique de cadeaux au patronat et de miettes pour les travailleurs !

    Votez Leïla MESSAOUDI, candidate de la Gauche Révolutionnaire sur le canton de Rouen 5 !

    Dans ces élections, la Gauche Révolutionnaire présente, pour la première fois, une candidature avec Leïla MESSAOUDI, 28 ans, enseignante en collège, sur le canton des Sapins, le Châtelet, Boulingrin et 4 cantons (Rouen 5) et deux candidats sur les listes d’alliance électorale de LO/LCR aux régionales.

    Les grèves du printemps dernier ont montré, que pour gagner face à ces attaques, il ne faut pas lâcher sur nos revendications. Même si la réforme des retraites est passée, aujourd’hui c’est celle de la Sécu qui se prépare.

    Contrairement à LO et la LCR, nous pensons donc qu’il ne faut pas s’arrêter à une alliance électorale. Aujourd’hui, les luttes sont peu nombreuses et isolées. La lutte des parents et des enseignants pour le maintien des 5 classes sur les Hauts de Rouen est un exemple de la résistance face aux attaques.

    Les travailleurs ont besoin d’instruments pour soutenir, coordonner et impulser ces luttes. Il manque bien aujourd’hui un véritable parti qui organise et défende sans concession les travailleurs face au patronat sur un programme sans concession, revendicatif, clairement anticapitaliste. La Gauche Révolutionnaire défend un programme clairement opposé aux politiques au service des patrons et pour une véritable alternative démocratique au capitalisme, le socialisme.

    Nous proposons à tous ceux et celles qui veulent préparer les luttes, poser les bases de la construction d’un nouveau parti des travailleurs, de soutenir nos candidatures et de mener campagne avec nous !

  • Dans tous les quartiers, le même droit à l’éducation !
  • Licenciements, précarité, privatisations: ça suffit!
  • Forum Social. Mobiliser les travailleurs ou s’en distancier?

    Le 28 février, le Forum Social de Charleroi organise une journée d’activités sur le thème de l’Europe. Ce forum, composé pour une grande part d’ONG et de représentants du monde associatif, se veut un prolongement au niveau local du Forum Social de Belgique, dont la charte est ellemême calquée sur les principes des Forums européen et mondial. Si la démarche de ce forum est louable, il convient néanmoins d’en analyser le caractère: le fait que tout parti politique y soit interdit alors que des membres de partis traditionnels tels que le CDH ou le MR soient invités aux débats suscitent déjà certains doutes quant au bon vouloir de ces «altermondialistes» à s’opposer à la politique du gouvernement.

    Cédric Gérôme

    Dans la lignée de la déclaration du président français d’ATTAC lors du FSE à Paris, dénonçant le risque d’assimilation à l’extrêmegauche si le mouvement était trop radical, le Forum social belge tend lui aussi à se distancier des travailleurs en lutte pour en réalité servir de tribunes aux politiciens bourgeois.

    Le FSB veut tisser autour des différentes organisations un réseau commun qui a un caractère nettement réformiste. La direction de ce forum se cantonne à une critique du «libéralisme», évitant soig-neusement de parler du capitalisme, et tente d’emmener le mouvement non vers un changement révolutionnaire de la société, mais vers une régulation de l’économie capitaliste. Le FSB ne recherche pas une alternative au capitalisme dans son ensemble, mais compte plutôt sur la bonne volonté des «institutions internationales démocratiques» de la société bourgeoise qu’il voudrait voir transformer en organisations de bienfaisance.

    Pour exemple, les conclusions des discussions menées au sein de ce forum sont envoyées sous forme de pétitions au gouvernement, dans le but d’interpeller le monde politique. Nous ne sommes pas opposés par principe à l’idée du Forum Social, mais nous pensons qu’il doit rester indépendant des représentants de la classe dominante, responsables des plans d’austérité contre le monde du travail. C’est seulement en réalisant la jonction avec ce dernier et en lui offrant des perspectives de lutte que nous pourrons faire avancer le mouvement.

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