Category: Europe

  • Stopper Raffarin-Fillon et les patrons !

    Stopper Raffarin-Fillon et les patrons !

    Raffarin a bien des raisons de s’inquiéter. Les patrons multiplient les profits mais le chômage continue d’augmenter, les salaires sont insuffisants. Et il continue d’avancer vers la privatisation de La Poste, des hôpitaux,… Les seuls qui bénéficient de ça, ce sont les patrons et les actionnaires. C’est bien toute cette situation que nous rejetons que l’on soit lycéen, étudiant, travailleur, chômeur ou retraité.

    Tract de la Gauche révolutionnaire

    Chaque mesure du gouvernement renforce les inégalités. Ils disent "moderniser" les services publics mais il s’agit de préparer leur privatisation et “améliorer” la compétitivité des entreprises sert à permettre une plus grande exploitation des travailleurs.

    La loi Fillon va obliger les établissements à trouver parmi les profs déjà sur place des remplaçants avec toutes les inégalités que ça va entraîner. Les élèves pourront dès l’age de 13 ans être orienté vers des filières professionnelles s’ils n’ont pas le niveau, alors qu’une élite aura le droit à tous les moyens.

    Le plan hôpital 2007 va exiger que chaque service dans un hôpital soit bénéficiaire. Même les accouchements doivent permettre des bénéfices ! le Contrat de plan à La Poste doit se traduire par la fermeture de milliers de bureaux. A la SNCF des milliers d’emplois doivent être supprimés…

    Et dans le privé ça va encore plus loin !

    C’est la logique même de ce système, le capitalisme : seuls comptent les profits. Les lois Aubry ont officiellement réduit le temps de travail à 35 heures. Mais dans la plupart des cas, c’est avec flexibilité, annualisation du temps de travail… dans la plupart des usines on se retrouve à travailler le samedi ou la nuit. Cela a augmenté les profits mais également le chômage. Et en plus le gouvernement veut augmenter le nombre d’heures supplémentaires que pourraient exiger les patrons !

    Cette politique, cette loi du profit, y’en a assez !

    Stopper Raffarin-Fillon en construisant une grève générale tous ensemble

    La grève d’aujourd’hui montre notre ras le bol mais aussi notre force. Sans les travailleurs l’économie ne tourne pas, sans les jeunes, ce monde n’a pas d’avenir. Mais une journée de grève ne suffira pas à stopper le gouvernement et les patrons. C’est une lutte déterminée, tous ensemble, qu’il faut construire.

    Une grève générale ça ne se fait pas comme ça. Mais les raisons pour lesquelles nous sommes tous en grève aujourd’hui sont les mêmes, nous en avons assez de cette politique au service des riches et des patrons. Nous en avons assez des privatisations, des fermetures de classes, etc. Autour de revendications simples nous pouvons tous nous rassembler : pour des augmentations de salaire (au moins 150 euros), les 35 heures sans flexibilité ni annualisation, l’arrêt des privatisation, le retrait total de la loi Fillon etc. Nous pouvons élaborer tous ensemble ces revendications.

    Les dirigeants des syndicats pourraient préparer une telle lutte. En proposant une nouvelle date de grève en la préparant vraiment, non pour demander de nouvelles négociations, le gouvernement dit qu’il ne veut pas reculer, mais pour construire le rapport de force qui permettra d’imposer nos revendications. S’ils refusent de le faire, nous devrons le faire nous même !

    Les secteurs déjà en lutte peuvent organiser des assemblées générales auxquelles ils invitent l’ensemble des secteurs. Sur chaque lieu de travail nous pouvons également en organiser pour discuter des revendications et des moyens d’actions.

    Il faut un parti de combat pour les travailleurs, contre Raffarin et les patrons !

    Leur politique est dictée par le capitalisme qui ne connait que la loi du profit. Il nous faut un parti de combat, qui rassemble les travailleurs et les jeunes. Un nouveau parti permettrait aujourd’hui à tous ceux qui veulent lutter de discuter ensemble des meilleurs moyens pour gagner. Il permettrait également de défendre une véritable alternative à ce système qui ne connaît que la loi du profit. Il se battrait pour une économie organisée par les travailleurs, démocratiquement, pour la satisfaction des besoins de tous : le socialisme authentique.

    C’est pour tout cela que la Gauche révolutionnaire se bat : pour gagner sur nos revendications contre Raffarin et les patrons, pour organiser une lutte la plus massive et déterminée possible de tous les travailleurs et des jeunes, pour un nouveau parti des travailleurs basé sur nos luttes, défendant une véritable alternative au capitalisme, le socialisme. Rejoignez nous !

  • France. 500.000 manifestants contre Raffarin

    La resistance se fait de plus en plus dure à chaque tentative de la bourgeoisie et de ses laquais politiques d’imposer des contre-réformes aux travailleurs et aux jeunes. Les syndicats, sous la pression de leur base, avaient appelé à manifester ce 5 février. Déjà le 20 janvier, plus de 328.000 travailleurs du secteur public ont manifesté pour défendre les salaires et le niveau de vie.

    Vincent Devaux

    Ce 5 février, il était principalement question de protester contre la volonté du gouvernement Raffarin de liquider la loi sur les 35 heures afin d’imposer des heures supplémentaires. Il ne resterait de cette loi des 35 heures que l’augmentation de la flexibilité. Pour le reste cette mesure est un cadeau fait au Medef (le patronat) et justifié avec une hypocrisie écœurante par Raffarin: "En finalisant la réforme des 35 heures, je souhaite permettre aux salariés qui le souhaitent de travailler plus pour gagner plus et aux entreprises de trouver un dynamisme qui les incite à embaucher". Il est notamment question d’augmenter le nombre légal d’heures supplémentaires, de passer de 180 heures à 220 et donc d’en revenir aux… 40 heures par semaine, voire plus. En outre, le prétendu "choix" pour les salariés d’accepter ou pas des heures sup’ est un leurre; la baisse du pouvoir d’achat et les pressions patronales ne le permettent pas.

    500.000 personnes, surtout du secteur public, ont donc répondu à l’appel dans 118 villes de l’Hexagone, pour défendre les 35 heures, l’emploi et les salaires. Cette journée cristallisait le mécontentement accumulé ces derniers mois contre toutes les attaques antisociales et privatisations. D’autre part, nombre de CGTistes arboraient l’autocollant "Non à la Constitution Européenne!". En queue de manif, les lycéens, très combatifs, qui ont depuis lors montré à plusieurs reprises leur détermination à lutter contre le "Projet de loi sur l’avenir pour l’école" de François Fillon. Le 8 février, ils étaient plus de 100.000 à exprimer leur rage dans la France, le 15 février rebelote.

    Les protestations tant du côté des travailleurs que des lycéens vont s’amplifier dans l’Hexagone. La coordination nationale lycéenne à appelé à manifester tous les mardis et à participer à la manifestation des enseignants prévue au mois de mars. D’autre part, la CGT, FO et la CFTC appellent à manifester ce 10 mars pour défendre à nouveau les 35 heures, l’emploi et les salaires. Le printemps s’annonce chaud!

  • Nouveau développement politique contre l’offensive patronale en France

    Cette année, le gouvernement francais a tenté une offensive massive contre les travailleurs et la jeunesse. L’éducation nationale est sous attaque avec une nouvelle loi, "La Poste", SNCF, la société des chemins de fer nationale, ont été réorganisées pour préparer la privatisation sur un moyen terme. Le 8 février dernier, le gouvernement de Raffarin a cassé les 35 heures légales de temps de travail hebdomadaire. Ces nombreuses attaques provoquent la colère des travailleurs et de la jeunesse contre ce gouvernement et les patrons. Plus les attaques du gouvernement augmentent, plus la colère se développe.

    Leïla Messaoudi

    Une offensive massive du gouvernement

    Ces deux dernières années, la réforme des pensions en 2003, la semi-privatisation de l’électricité et du gaz de France, la réforme des soins sociaux en 2004, ont été réalisés. À ces moments-là, aucun des syndicats principaux n’ont décidé de mobiliser contre ces attaques, ils ont organisé quelques manifestations et aucune vraie mobilisation sur les lieux de travail. Les luttes ont été très isolées et particulièrement celles contre les licenciements dans le secteur privé.

    Les capitalistes français doivent assurer leurs propres profits en prenant de plus en plus aux travailleurs et à la jeunesse. C’était assez significatif de voir à quelle vitesse le gouvernement a changé la loi sur le temps de travail hebdomadaire. Décembre passé, une première discussion à l’assemblée nationale a organisé la fin de la semaine des 35h. Il y a deux semaines, le 8 février, la loi a été définitivement changée par l’assemblée nationale pour supprimer les 35h. Le 1er mars, le sénat devra voter également. Ils expliquent qu’il est question du droit "de travailler plus longtemps pour être payé plus". L’ancienne loi a introduit la flexibilité du temps de travail sur l’année, la nouvelle loi traite davantage de la question du paiement d’heures supplémentaires. Derrière ce changement de la loi, ils autorisent les patrons à faire travailler plus longtemps les travailleurs sans payer les heures prestées en plus des 35h par semaine. Les patrons doivent faire des bénéfices rapides sur les salaires. Les anciennes lois sur les 35h, appliquées par le gouvernement de la gauche plurielle leur ont donné l’occasion d’annuler beaucoup de pauses et de rythmes de travail sur les lieux de travail. Cette nouvelle loi ne les aident pas seulement à payer des salaires inférieurs pour le même temps de travail mais aussi à introduire beaucoup de différents salaires, statuts au sein des lieux de travail, divisant ainsi les travailleurs et cassant les droits collectifs de ceux-ci.

    Le gouvernement de Raffarin doit faire du bon boulot pour les patrons maintenant, même si ce pourrait être le dernier job pour lui avant le référendum sur la constitution européenne en juin. C’est pourquoi Raffarin ne bouge pas sur la question du changement de la semaine des 35h. Le capitalisme français ne pouvait pas reculer sur ces questions sans perdre plus d’influence sur le marché mondial.

    Une vague de mobilisations

    Toutes les attaques ont augmenté l’ inquiétude de la majorité de la population à propos des revenus, des licenciements, des salaires et des conditions de vie en général. Les mobilisations contre le gouvernement et les attaques des patrons en France se développent depuis le début de 2005. L’opposition entre les travailleurs et le gouvernement est plus forte que jamais depuis les élections de 2002. Précédemment, dans chaque secteur, les travailleurs ne voyaient pas comme maintenant le lien entre les attaques menées contre eux et les autres. La stratégie des capitalistes d’attaquer séparément le secteur public et privé n’arrive plus à diviser les travailleurs des deux secteurs. Les gens ressentent qu’ils sont "dans le même bateau".

    Le 20 janvier, plus de 328 000 travailleurs du secteur public ont participé aux manifestations pour défendre les salaires et la norme de vie. Le samedi, 5 février, 517 000 travailleurs étaient dans les rues de 118 villes à travers la France contre la réforme de la semaine de 35h, pour leurs salaires et pour défendre les services publics. En même temps, depuis le 20 janvier, un mouvement d’écoliers se développe et ce malgrès les vacances dans plusieurs régions du pays. Le jeudi 10 février, 100 000 écoliers étaient en grève et ont manifesté contre le nouveau projet de loi sur l’éducation nationale. Ce mouvement énorme d’écoliers est bien percu par les travailleurs et pourrait renforcer leur détermination dans le combat qu’ils menent. La lutte combinée des travailleurs et de la jeunesse est la situation la plus effrayante avec laquelle un gouvernement pourrait être confronté.

    Les syndicats dans un tournant

    Les syndicats ont un rôle clef dans cette situation. Ces dernières années, les travailleurs qui ont voulu lutter contre les coupes budgetaires et les privatisations ont ressenti l’échec des syndicats. Les syndicats ont perdu de l’influence depuis plusieurs années parmi les travailleurs. Durant les deux derniers mois, face aux actions des patrons, dans les lieux de travail, la pression a grandi dans les rangs des travailleurs. Les directions syndicales ont été obligées d’ appeller à une grève d’un jour dans le secteur public en janvier. Il était également question pour eux de survivre comme un syndicat reconnu par les travailleurs et en tant qu’associé de l’état. Le samedi 5 février, avec des manifestations massives de travailleurs des secteurs public et privé était un bon point de départ. Les gens réalisent cela, chaque secteur a besoin d’une lutte commune pour contre attaquer. Ceci a concrètement soulevé la question d’une lutte unifiée des travailleurs de tous les secteurs pour stopper l’offensive des patrons et du gouvernement.

    Depuis le début de février, rien de clair n’a été annoncé par les syndicats. Dans quelques secteurs, comme le secteur de l’éducation nationale, les syndicats ont appellé a plusieurs jours d’actions, manifestations et de grèves en mars. Mais, aucun d’eux n’ appellant vraiment pour le même jour de grève. En fait, le potentiel énorme actuel pour construire ce jour de grève commune de tous les secteurs contre la nouvelle loi des 35h, les licenciements, les bas revenus et les attaques sur les services publics les inquiètent. Les directions syndicales refusent de prendre la responsabilité d’ appeller à un nouveau jour de grève. Ils essayent d’éviter une prolongation d’une grève qu’ils ne pourraient pas contrôler.

    Il est temps de contre-attaquer

    Dans tous les secteurs, les travailleurs ont besoin d’une cible commune. Un "jour de grève commun de tous les travailleurs et de la jeunesse" au milieu de mars doit être établit comme un but principal et être préparé dans chaque secteur. Les travailleurs ne peuvent pas attendre que les syndicats organisent cette grève. Une lutte unifiée de tous les secteurs et de la jeunesse est la seule facon d’arrêter l’offensive des patrons et du gouvernement. Nous devons la préparer, tous ensemble, membres d’un syndicat ou pas, en construisant des assemblées générales, des comités de grève. Ces assemblées, démocratiquement controllées par les travailleurs, dans chaque secteur, peuvent être le point de départ d’un jour commun et réussi de grève contre la politique des patrons. Il est possible que les patrons et le gouvernement soient prêts à se confronter à un tel jour de grève mais la possibilité d’une prolongation de ce jour de grève commune en une grève generale les feront devenir nerveux. Une grève generale arrête l’économie et donc les profits. Les travailleurs se rendent compte pendant une grève generale de la vraie puissance qu’ils ont mais également du pouvoir qu’ils ont de contrôler la production et de décider quoi faire avec cette production.

    Une lutte unifiée n’est pas une garantie pour réussir a arrêter les attaques pendant longtemps, les mêmes mesures pourraient revenir à l’ordre du jour. Plus les travailleurs sont organisés et impliqués dans la lutte, moins le gouvernement pourra mettre en avant de nouvelles attaques après la lutte. Une grève générale soulève également la question de remplacer le gouvernement. Etre organisé, discuter des revendications ensemble, décider et organiser la grève, nous donne la possibilité d’être plus au courant de la situation. Mais cela ne nous donne pas un programme pour remplacer le gouvernement et nous ne pouvons pas être en grêve toute l’année.

    Il est temps de construire une alternative socialiste

    La nouvelle situation politique en France a ouvert de manière cruciale la discussion sur la façon de combattre le gouvernement et les patrons. L’appel a une grève commune d’un jour des travailleurs du secteur public et du privé est le seul but concret à proposer dans la situation actuelle. La Gauche revolutionnaire, la section française du CIO, est la seule organisation qui a concrètement développé cet appel dans quelques syndicats et dans les manifestations et rassemblements. Aucuns des syndicats mais également aucunes des deux organisations d’extrême gauche (LCR et LO) n’ont proposé un but concret pour s’opposer au gouvernement et aux patrons. Ils parlent de la nécessite "d’une contre offensive des travailleurs" ou de la construction d’un "grand movement tous ensemble" sans plus de précisions.

    Aujourd’hui, la question de la construction d’un nouveau parti qui organise les travailleurs, la jeunesse, les chômeurs…. tous ceux qui veulent lutter est une importante question. Un tel parti doit vraiment casser avec le capitalisme et tous les partis qui ont accepté de gérer la misère pour les pauvres et les profits pour les riches. Un tel parti doit répondre à la question de l’alternative au capitalisme et au combat pour construire une société qui peut vraiment satisfaire les besoins de tout le monde : une société socialiste. Nous devons combattre pour une alternative socialiste au capitalisme avec un programme concret pour lutter.

  • La lutte contre les attaques du gouvernement Raffarin et du patronat continue

    Fin janvier, la France a vécu au fil des grêves et manifestations qui ont prit place contre les plans de libéralisation du secteur public, les attaques sur les salaires et le temps de travail ainsi que sur les privatisations du gouvernement Raffarin. Le pic de ces journées de mobilisation fut le 20 janvier quand plus de 328.000 travailleurs du secteur public sont descendus dans les rues de France. Les grêves et manifestations, organisées sur une période de cinq jours, étaient les premières mobilisations de cette envergure depuis le mouvement contre la réforme des pensions du printemps 2003. Plus de 50% de tous les profs ont débrayé et dans le secteur public la participation moyenne atteignait les 25%.

    Karim Brikci

    Mais la base des syndicats ne voulant pas s’arrêter à ces journées d’action, la bureaucratie syndicale, sous pression, avait appellé à une journée de mobilisations contre les attaques sur la semaine des 35h ce 5 février dernier.

    De nouveau cette journée a montré la volonté énorme des travailleurs français de lutter pour leurs acquis et pour leurs conditions de travail. Il y a eu des manifestations dans plus de 118 villes à travers la France et ce sont plus de 500.000 personnes qui y ont prit part, les plus grosses manifestations ayant eu lieu à Paris (90.000 participants) et à Marseille (50.000 participants). Tous les syndicats avaient mobilisé fortement et la CGT y était très bien représentée, ses militants portant des autocollants contre la constitution européenne. Il y avait aussi d importantes délégations de grosses entreprises du secteur privé, mais aussi de plus petites entreprises qui sont victimes de licenciements ou fermetures.

    Ces manifestations unitaires sont un grand pas en avant pour le mouvement, mais cela ne peut pas en finir là. Nos camarades de la Gauche révolutionaire sont intervenus dans ces manifestations en avancant l’idée d’une grève générale dans le secteur public et le secteur privé. Les camarades français étaient aussi renforcés par des équipes de camarades venus expressement de Belgique.

    Si nous voulons développer une grêve unifiée des travailleurs des secteurs public et privé, il est nécessaire d’organiser des assemblées génerales et des comités de grêve, controlés démocratiquement par les travailleurs dans chaque secteur. Ces assemblées et comités pourraient organiser et discuter des actions à mener pour unifier les travailleurs du secteur public et du privé. Une telle lutte unifiée pourrait arriver à stopper les attaques du gouvernement. Mais nous ne pouvons avoir de garantie que de telles mesures ne reviennent pas sur l’agenda du gouvernement dans le futur. C’est dans la logique du système capitaliste lui-même que d’un côté les patrons empochent les profits et que de l’autre côté les masses laborieuses et sans emplois se retrouvent face à plus d’exploitation, pauvreté et chômage.

    C’est pour cela que nous avons besoin d’un nouveau parti qui organisera les travailleurs, jeunes, chômeurs,…autour de revendications concrètes qui les uniront dans la lutte contre les attaques néolibérales des gouvernements de l’ Union Européenne et du patronat. Mais nous devons aussi construire une aile révolutionnaire dans un tel parti pour éviter que sa direction n’accepte de gérer le système capitaliste mais mener la bataille idéologique pour renforcer les idées révolutionnaires et avancer la nécessité de rompre avec ce système qui n’engendre que guerres, racisme et pauvreté. C’est dans ce sens qu’ oeuve le Comité pour une Internationale Ouvrière à travers le monde, et c’est ainsi que continueront à intervenir nos camarades de la Gauche révolutionnaire dans le mouvement qui se développe en France.

  • “AEGIS hors d’Irak!”

    Lors du week-end des élections anti-démocratiques en Irak qui étaient censées légaliser l’occupation du pays, Résistance Internationale (ISR) et les Socialist Students ont organisé une action à Londres devant le siège d’ Aegis Defence Services.

    Suzanne Beishon, ISR et Socialist Party, Londres

    Aegis, une compagnie de sécurité privée, a reçu un contrat de $293 millions par le Pentagone pour coordonner des opérations de sécurité de milliers d’entreprises privées anonymes en Irak. Aegis fait donc des profits énormes pendant que plus de 100.000 Irakiens sont morts depuis le début de la guerre. Notre action à Piccadilly était enthousiaste et attrayante pour ceux qui passaient près de nous, et nous avons pu discuter avec beaucoup de jeunes qui étaient très mécontents de la situation en Irak.

    Quand je lui ai demandé ce qu’elle pensait des élections ayant lieu en Irak, Rosemary Lew d’Amérique, qui est devenue active dans le mouvement contre la guerre quand Dick Cheney a visité son campus au Wyoming, m’a dit :"Il est difficile d’avoir une élection dans un pays où les gens ne peuvent pas voter à cause de la peur et du manque de lieu de vote sécurisés, ce qui entraîne que les élections sont une énorme farce!" Jack Nakama, aussi d’Amérique, a répondu à cette question en disant, "je pense que c’est juste une tentative de légitimiser le pourquoi nous sommes intervenus militairement là, et je pense que nous devons laisser les Irakiens décider de leur propre destin, ce qui n est actuellement pas le cas. C’est juste une stratégie du haut vers le bas. La seule démocratie peut venir de la base,des personnes, pas des grandes multinationales ou des présidents des USA." Et finalement Florian Koosbauer a indiqué : "je pense que ce n’est pas une vraie élection, c’est bien davantage une dictature." Ces avis montrent vraiment la conscience croissante des jeunes aujourd’hui et de la colère qui existe envers l’occupation de l’Irak. L’action était vraiment animée et notre capacité de chanter et scander des slogans a impressionné tout le monde, y compris les policiers.

  • France. Semaine de mobilisation contre les licenciements et pour des augmentations de salaire.

    Les travailleurs du secteur public sont entrés massivement en action la semaine passée contre la libéralisation en cours poussée par le gouvernement Raffarin et pour protester contre l’ accord maigre offert au sujet des salaires. Postiers, cheminots, employés des entreprises du gaz et de l’ électricité, profs, infirmières, chirurgiens,…et beaucoup d’ autres travailleurs du secteur public sont descendus dans les rues de France massivement. Les grêves et manifestations, organisées sur une période de cinq jours, sont les premières mobilisations de cette envergure depuis le mouvement contre la réforme des pensions du printemps 2003. Le jeudi 20 janvier, 328.000 personnes participèrent aux manifestations à travers toute la France. Plus de 50% de tous les profs étaient en grêve. Dans le secteur public, la participation moyenne atteignait les 25%.

    Karl Debbaut

    Les 5,2 millions de travailleurs du secteur public se sont vus offert une hausse de salaire de 0,5% pour le 1er février 2005 et une autre hausse de 0,5% au 1er novembre 2005. L’ attitude des syndicats traduit l’ énorme anxiété qui existe chez les travailleurs du secteur public et du secteur privé au sujet de l’ érosion de leurs revenus. Des chiffres officiels montrent pourtant que l’ inflation totale a atteint 2,1% en 2004. Plus important sont pourtant les grosses augmentations des prix de l’ énergie ( +10,2% de décembre 2003 à décembre 2004 ) et en particulier le prix des produits pétroliers ( +14,6% ). La seconde plus grosse aventure dans les prix est le prix du tabac ( +9,5% ). Les augmentations dans les coûts de logement ( les loyers au augmenté de 3,4% ) et les coûts de transport ( +4,5%) rognent aussi le revenu perçu par chaque famille.

    Les inquiétudes au sujet des revenus sont aussi combinées avec la résistance contre les plans du gouvernement qui poursuivent la voie de la complète libéralisation du secteur public, la perte de 7188 jobs dans ce secteur en 2005 et contre les plans pour supprimer la loi de la semaine des 35h. Le gouvernement veut laisser à chaque employeur la possibilité de négocier avec ses travailleurs sur la longueur de la samaine de travail. Cela va bien sur entraîner une avalanche d’ initiatives, et spécialement dans le secteur privé, pour rallonger la semaine de travail sans aucune réelle compensation dans les salaires.

    Le caractère des manifestations était très combattif. La participation, plus large que celle attendue par les syndicats, montre la reprise de confiance chez les travailleurs du secteur public dans leur longue lutte contre le gouvernement Raffarin. Cette confiance dans la lutte doit être traduite par les directions syndicales dans un combat effectif. Il est hautement improbables qu’ils le fassent si ils ne sont pas mis sous pression par leur base. Les travailleurs des chemins de fer ont été une force signifiante et influante dans les mouvements précédents. Ils sont conscients de cela, mais le gouvernement et les sommets syndicaux aussi. Quand les cheminots parisiens ont débrayé à Paris le 19 février passé, ils se trouvés dans une situation ou aucune manifestation n’ avait été organisée dans la capitale. C’ était certainement une intention des appareils syndicaux de calmer les esprits et d’ éviter une prolongation spontanée de la grêve d’un jour.

    Pour la majorité des travailleurs du secteur public, il est clair que pour obtenir une victoire, ils ont besoin de se lier avec les travailleurs du privé. Les syndicats appellent à une journée de manifestations contre les attaques sur la semaine des 35h par le gouvernement français le samedi 5 février. Cela va être vu comme la prochaine étape dans la construction d’ un mouvement plus généralisé dans le secteur public et le secteur privé, afin de défendre les revenus, afin d’ arrêter la longue liste de licenciements et pour appeler à l’ arrêt des politiques néolibérales.

    Les camarades de la Gauche Révolutionnaire, la section française du CIO, ont participé aux manifestations à Rouen, Marseille, Paris, Le Havre, Caen et Evreux. Nous appellions à une grêve générale d’un jour dans le secteur public et le secteur privé. Nous avons eu de très bonnes réactions pendant la distribution de nos tracts et la vente de notre journal, l’ Egalité. Pendant la manifestation à Marseille, environ 100 écoliers ont décidé de montrer leur soutien à nos revendications en utilisant notre tract comme un badge qu’ils attachaient sur eux.

    Pour développer une grêve unifiée des travailleurs des secteurs public et privé, nous avons besoin de la préparer en organisant des assemblées génerales et des comités de grêve, controlés démocratiquement par les travailleurs dans chaque secteur. Ces assemblées et comités pourraient organiser la lutte en discutant des revendications et des actions pour unifier les travailleurs du secteur public et du privé et pour commencer la mobilisation.

    L’appel aux manifestations du 5 février est un point de départ. Il n’ est pas nécessaire d’ attendre que les dirigeants syndicaux préparent et appellent à des actions unifiées. Leur refus d’ organiser une manifestation des cheminots à Paris montre qu’ils peuvent agir comme un frein sur le développement d’un mouvement généralisé contre Raffarin, Chirac et les attaques des patrons.

    Une lutte unifiée des secteurs public et privé peut stopper les attaques du gouvernement et de l’ élite dirigeante. Mais il n’y a aucune garantie que de telles mesures ne reviennent pas sur l’ agenda du gouvernement dans le futur. C’ est un résultat de l’ augmentation de la compétition conduite par les multinationales. C’ est dans la logique du système capitaliste lui-même que d’un côté les patrons augmentent leurs richesses et que de l’ autre côté les masses laborieuses et sans emplois se retrouvent face à plus d’ exploitation, pauvreté et chômage.

    Nous avons besoin d’un nouveau parti qui organisera les travailleurs, jeunes, chômeurs,… et tous ceux qui en ont assez de ces continuelles politiques qui mettent de plus en plus de pression sur les pauvres. Un nouveau parti de ceux qui n’ acceptent pas le capitalisme et la pauvreté qu’il engendre. Un tel parti organisera, autour de revendications qui uniront les travailleurs, la lutte pour une société qui satisfera réellement les besoins de la majorité de la population. Une société socialiste démocratique basée sur la nationalisation, sous contrôle ouvrier, des secteurs clefs de l ‘économie. Un tel parti serait un énorme outil pour les travailleurs. Il pourrait, par exemple, jouer un rôle décisif dans l’ organisation d’ une grêve générale d’ un jour des travailleurs des secteurs public et privé.

  • Russie: ‘La révolution de Coton’ secoue le regime de Poutine

    Les manifestations de pensionnés balayent le pays.

    Après la ‘révolution orange’ en Ukraine, la Russie a été frappée par ce que l’on a appellé la ‘révolution de coton’. Une énorme vague de manifestations, essentiellement de pensionnés, a ballayé le pays contre la réforme sur les subventions traditionellement payees aux pensionnés pour le logement, la santé et les transports.

    Rob Jones, Moscou

    La vitesse à laquelle le régime de Poutine a du faire des concessions a fait de ces manifestations quelque chose d’important. Les tactiques ‘militantes’ des manifestations ont été encouragées par les pensionnés de la ville de Khimki – une banlieu de Moscou située juste à l’ extérieur de la ville. Ils bloquaient la principale autouroute Moscou – St Pétersbourg. Cela est aussi d’ une importance particulière parce que c’ est aussi la route qui conduit au principal aéroport international. Des centaines, et parfois des milliers, de personnes agées dans d’autres villes ont suivi les actions, bloquant des routes, assiégeant les bâtiments gouvernementaux, et dans le cas des pensionnés Sibériens, menacant de bloquer la voie ferrée trans-Sibérienne.

    La colère des pensionnés était dirigée contre ce qu’on appelle la ‘monetarisation’ des allocations. Transports gratuits et 50% de réduction dans les coûts du logement pour les pensionnés et d’autres categories de la population, incluant les soldats et la police, ont été aboli ce 1er janvier 2005, pour être remplacé par une ‘compensation monétaire’. Traditionellement, les pensionnés recevaient 200 roubles supplémentaires par mois (+- 5euros) mais leurs coûts de transport absorbent à eux seuls rapidement ce payement ‘extra’ (un ticket dans un bus coûte aujourd’hui 20 eurocents et fréquemment les pensionnés doivent changer de bus ou tram). Les nouvelles factures pour le logement sont attendues cette semaine, ce qui pourrait conduire à une nouvelle vague de manifestations.

    Peut-être que le pire element de cette réforme n’ a pas encore frappé – le changement dans les subventions pour les soins de santé. Celles-ci vont être supprimées et chaque pensionné sera payé une somme standard. L’argument du gouvernement est que cela donne au pensionné le ‘droit de choisir’. Mais on ne peut alors pas parler de soins de santé standards : par exemple, une personne peut n’ avoir besoin que de simples cachets pour les maux de tête, pendant qu’un autre peut avoir besoin de médicaments chers.

    Poutine, et en particulier les ministres neolibéraux qui ont poussé à mener cette réforme ont été ‘confinés dans un coin’. Ils ont essayé d’ attributer la responsabilité aux autorités régionales pour leur incompetence dans la distribution des nouveaux payements. Mais beaucoup de personnes sont conscientes que le gouvernement est en train de recolter d’ énormes surplus dans les budgets, pendant qu’il continue de couper dans les allocations des travailleurs.

    Pour éviter les protestations se développant dans certaines regions, beaucoup d’autorités régionales annoncèrent que plusieurs allocations, tels que les coûts de transport gratuits, seraient financés par les budgets locaux. Mais cela na pas été assez pour enlever la pression sur le gouvernement fédéral. L’augmentation de la pension convenue pour avril a été avancée et le gouvernement a annoncé qu’il va dégager jusqu’à plus de 3 milliards de dollars de son ‘fond de stabilité’ – argent gagné par les prix élevés du pétrole qu’il avait mis de côté pour les mauvais jours. Il reste à voir si ne serait ce un de ces ministres directement impliqué dans l’application de cette réforme sera forcé de quitter son poste. Il y a pour le moment une discussion ‘radicale’ sur le sort du Premier Fradkov qui n’aurait plus que quelques mois devant lui.

    Ces évènements confirment que les tentatvies de Poutine d’ amener tout sous son contrôle personnel sont en train d’ échouer. La réaction de son régime au moment des permières manifestations – une chasse aux sorcières pour trouver le ‘coupable’ – était caractéristique pour ce qui en réalité est un peu plus qu’ un Etat policier. En particulier, il s’est avéré qu’un ordre avait été donné à la police d’ arrêter n’importe qui en dessous de 45 ans dans les manifestations parce qu’ils sont ‘probablement des faiseurs de troubles’. Des activistes du Socialisticheskoye Soprotivleniye (CIO en Russie) ont été victimes de cette mesure.

    En meme temps, une remarquable caractéristique de ces manifestations est qu’elles ont été généralement spontanées, avec très peu de participation de tous les partis politiques. Seulement au moment ou les manifestations s’ étendaient, le Parti Communiste, qui est bien sur principalement aujourd’hui un parti de pensionnés a essayé de mobiliser ses partisans.

    Néanmoins, cela ne veut pas dire que les manifestants sont apolitiques. De plus en plus de revendications anti-Poutine sont mises en avant et il y a une soif de recherche d’idées politiques, et cela malgrès l’ âge élevé des manifestants. Pour donner un indice de cette radicalisation, plus de 250 copies du journal du CIO ont été vendues dans les manifestations à Khimki.

    La revolution de 1905 invoquée par les manifestants

    Un autre élément important est la grande conscience parmi les manifestants que ce mois c’est le centième anniversaire de la première Révolution Russe, et, le 22 janvier il y avait une initiative d’envoyer une petition à Poutine de la même facon qu’il y a cent ans quand des manifestants avaient essayé d’envoyer une pétition au Tsar pour la justice, avant que celui-ci n’envoya les troupes sur les manifestants. Comme la ‘monetarisation’ a conduit a un minement du soutien à Poutine, avec une chute de 20% dans les sondages de popularité ces dernières années, ses politiques de casse des acquis sociaux ont mené à des mobilisations massives qui ont force le gouvernement à faire des concessions. Le Ministre de la Défense a été forcé d’annoncer que la réforme de la conscription (annoncée en décembre dernier), et qui aurait entrainé que les étudiants auraient perdu le ‘postposement’ de leur conscription pendant leurs etudes, ne sera pas appliqué dans le futur proche. Le gouvernement est conscient qu’une fusion du mouvement des pensionnés avec celui des étudiants serait trop difficile à controler.

    Sans aucun doute, les évènements de l’année dernière en Ukraine, qui ont montré qu’en descendant dans la rue, les masses pouvaient changer les rapports de force, ont encourage ce mouvement en Russie. En même temps, les manifestations en Russie sont un avant gout de ce qu’il pourrait se passer dans le future en Ukraine. Le nouveau Premier Ministre de l’ Ukraine, Viktor Yuschenko, est entouré de conseillers économiques, incluant ceux de l’ ONU, qui essayent de le pousser aussi à opérer la ‘monétarisation’ des allocations.

    Après plusieurs années de ‘calme’ dans les mouvements de protestation en Russie, et à travers la plupart des pays du CIS, il apparait maintenant que de nouveau les masses dans ces pays recommencent à se lever et à lutter pour leurs droits.

    Clairement, toutes les allocations qui ont été ‘monétarisées’ doivent être rétablies immédiatement. Mais les problèmes dont les pensionnés doivent faire face ne se limitent pas et sont plus profonds que seulement l’ etat de leurs allocations. La privatisation du système de transport a mené à une situation ou les compagnies privées refusent de transporter les passagers qui ne savent pas payer, argumentant qu’ils prennent les places des passagers qui payent. Les loyers et les charges de logement ont aussi augmentées. Les soins de santé deviennent de plus en plus chers, et ce en grande partie dû aux coupes dans les listes de médicaments disponibles sur prescription (remboursables), laissant ceux qui ont besoin des médicaments les plus chers les payer eux-mêmes. Stop aux privatisations, stop aux attaques sur les droits démocratiques !

    Les socialistes disent que les privatisations doivent être stoppées et que les soins de santé, le logement et le transport doivent retourner sous possession et contrôle du public, avec de propres resources et subventions payees par les énormes augmentation de profit que l’ Etat fait avec la vente de pétrole et de gaz. Les plans de réformes du système des pensions par le gouvernement devraient être retirés et les pensionnés devraient recevoir une pension décente.

    La persecution d’ activistes par l’ Etat doit cesser et tous les prisonniers politiques doivent être libérés immédiatement. Récemment un groupe d’ activiste du Parti National Bolchévik (un parti d’extrême droite qui utilise des symboles de gauche pour attirer les jeunes) ont été condamnés à 5 ans de prison pour avoir occupé les bureaux du Ministère de l’ Education. Bien que n’ayant aucune sympathie pour les vues et positions de ce parti, ces condamnations extremes doivent être vues comme un avertissement à tous les opposants du régime de Poutine. Une fois de plus des activistes du Sotsialisticheskoe Soprotivleniye (CIO en Russie) sont sous attaque.

    Nous supportons aussi complètement les revendications de beaucoup de manifestations qui appellaient le gouvernement de Poutine à quitter le pouvoir. Mais cela pose alors aussi la question de qui va les remplacer. Clairement, meme le Parti communiste, qui a une certaine base electorale chez les pensionnés, est néanmoins incapable de résoudre aucun des problèmes que les pensionnés et les travailleurs sont en train de subir. La période à venir va certainement amener son lot de manifestations, vu que la population a vu qu’il était possible de vaincre le gouvernement, et ce vu que les attaques sur nos niveaux de vies et sur nos droits démocratiques vont continuer. Les activistes dans ce mouvement doivent se lier aux étudiants engagés, aux soldats conscrits, travailleurs et aux minorités oppressées. Un tel mouvement pourrait créer les bases de la formation d’une réelle alternative à l’ actuel gouvernement et pourrait commencer à construire un parti des travailleurs massif, capable de combattre jusqu’à la fin cet immonde système capitaliste qui permet aux Abramovichs et Khordokovskiis (oligarches) d’ amasser des milliards, pendant que des millions de pensionnés sont laissés sans les moyens basiques nécessaire pour avoir une vie tolérable.

  • UKRAINE. Les travailleurs n’ont pas de candidat!

    AUTREFOIS région économique de premier plan pour l’URSS, l’Ukraine est tombée dans le capitalisme le plus sauvage après la chute du stalinisme. Dans les années 90, la libéralisation de l’économie a mis sur la paille des millions de travailleurs. Aujourd’hui, la population ukrainienne possède le niveau de vie le plus bas d’Europe.

    Stéphane DelcrosEn novembre dernier, la fraude massive qui a entaché le résultat du second tour de l’élection présidentielle en Ukraine a débouché sur un mouvement de protestation de grande ampleur dans la partie occidentale du pays. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre la victoire frauduleuse du premier ministre Viktor Ianoukovitch, le candidat de l’ancienne bureaucratie reconvertie dans le capitalisme mafieux. Non content d’avoir truqué le scrutin, le régime n’a pas hésité à empoisonner le candidat de l’opposition Viktor Iouchtchenko qui représente la nouvelle bourgeoisie ukrainienne. L’invalidation du scrutin sous la pression de la rue a déclenché des manifestations de masse dans la partie orientale de l’Ukraine qui avait voté pour Ianoukovitch. En effet, cette région de l’Ukraine est la plus industrialisée et ses habitants, majoritairement russophones, craignent que Iouchtchenko ne ferme les mines et toutes les entreprises nonrentables.

    Le Président russe Poutine, qui soutient Ianoukovitch, a tenté d’exploiter cette situation en agitant la menace d’une partition de l’Ukraine. Ce qui se passe en Ukraine pourrait être le prélude à des mouvements analogues en Russie et dans d’autres républiques exsoviétiques. Poutine s’efforce de consolider son pouvoir en utilisant les méthodes et les symboles de l’ancien régime stalinien. Mais la destruction de tous les acquis sociaux qui ont accompagné le rétablissement du capitalisme a créé une situation sociale potentiellement explosive qui pourrait emporter le régime Poutine.

    D’un autre côté, l’Union européenne et les Etats-Unis soutiennent ouvertement Iouchtchenko qui n’a aucune alternative à offrir à la population ukrainienne. Sous couvert de soutenir la démocratie, les dirigeants occidentaux ne pensent qu’à élargir leur sphère d’influence. Partisan de la nouvelle bourgeoisie ukrainienne, ancien gouverneur de la banque centrale et artisan des réformes néolibérales qui ont notamment poussé à la fermeture de nombreuses mines dans l’est du pays, Iouchtchenko est passé maître dans l’art d’exploiter les travailleurs au profit des banques privées.

    Le mouvement de protestation en Ukraine combine des éléments de révolution et de contre-révolution. D’un côté, la population s’insurge pour la défense de ses droits démocratiques (à l’ouest) ou pour la défense de l’emploi (à l’est). En occupant les rues jour et nuit et en bloquant le système administratif du pays, la population a utilisé les méthodes de lutte du mouvement ouvrier. D’un autre côté, la direction politique du mouvement dans les deux régions du pays est une direction bourgeoise.

    L’absence d’une alternative politique qui pourrait unifier les travailleurs ukrainiens de l’ensemble du pays ouvre la voie à des tentatives de fractions diverses de la classe dirigeante pour récupérer le mouvement à leur profit et dresser les travailleurs les uns contre les autres, avec tous les risques de guerre civile qui en découlent.

    La population de l’Ukraine occidentale s’oppose davantage à Ianoukovitch qu’elle ne soutient Iouchtchenko. Si celuici devait être finalement élu au “ troisième tour “, le 26 décembre, la population devra utiliser les mêmes armes contre lui pour lutter contre sa politique néo-libérale. Le seul moyen de surpasser les intérêts impérialistes – d’est ou d’ouest – et d’empêcher les divisions ethniques, c’est d’unifier les travailleurs de toutes les régions afin qu’ils luttent pour leurs droits démocratiques et sociaux. La classe ouvrière ukrainienne a besoin d’un parti des travailleurs défendant ses intérêts!

  • Union Européenne. Une camisole de force ultra-libérale

    UNION EUROPÉENNE

    LA COMMISSION EUROPÉENNE et les gouvernements veulent faire ratifier une constitution qui bétonne le libéralisme.

    Jean Peltier

    Tous les pays membres de l’Union européenne vont devoir se prononcer dans les deux ans qui viennent sur le projet de Constitution européenne. En Belgique, cela sera peut-être fait par un vote du Parlement mais il est possible que nous soyons appelés à voter sur ce sujet lors d’un référendum en mai ou en juin 2005.

    A quoi doit donc servir cette Constitution?

    En partie, à fixer des règles juridiques clarifiées pour permettre à l’Union européenne de fonctionner avec 25 pays membres. Mais ce texte ne se limite pas à définir des règles de procédure pour les prises de décision.

    Elle fixe surtout un modèle économique, social et politique pour l’Union européenne que tous les gouvernements devront impérativement respecter sous peine de sanctions.

    Et comme cette Constitution ne pourra être modifiée à l’avenir qu’à l’unanimité des pays membres, il est clair que ce texte s’imposera pour longtemps! Les quatre grandes familles politiques européennes et belges – chrétiens, libéraux, socialistes et verts – sont favorables à cette Constitution. Les partis socialistes essaient de «vendre» la Constitution en insistant sur les quelques références qui figurent dans le texte à l’Europe sociale, au plein emploi et au progrès social. Mais il ne s’agit que de déclarations d’intention qui ne sont appuyées par aucune mesure concrète. Par contre, les multiples références à l’économie de marché, à la compétitivité et à la libre concurrence sont appuyées par des centaines de dispositions pratiques, issues des traités antérieurs et désormais gravées dans le marbre de la Constitution.

    Non à la Constitution et à l’Union européennes

    La Constitution renforce aussi toutes les procédures de contrôle et place les Etats de l’UE en liberté surveillée, en exigeant que «les Etats membres facilitent l’accomplissement par l’Union de sa mission et s’abstiennent de toute mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l’Union». Et quels sont ces objectifs: «la liberté de circulation des capitaux» et la «concurrence libre et non faussée». Dans ces conditions, un gouvernement mis sous pression par une mobilisation des travailleurs ne pourrait plus jamais subsidier des secteurs économiques en difficulté, renationaliser un secteur ou établir un contrôle sur les opérations bancaires car tout cela fausserait la concurrence!

    Enfin, la Constitution ne se contente pas de politique intérieure. Si les Etats membres sont appelés à renforcer leur «discipline budgétaire» – ce qui veut dire continuer à sabrer dans toutes les dépenses sociales – la Constitution prévoit par contre un engagement ferme de ces Etats à «améliorer progressivement leurs capacités militaires» et à renforcer leur coopération étroite avec l’OTAN.

    Pour une Europe socialiste!

    Cette Constitution prolonge et amplifie la politique ultra libérale impulsée par la Commission européenne et les gouvernements nationaux depuis près de trente ans. Elle traduit les intérêts des bourgeoisies européennes: casser les systèmes de protection sociale, baisser les salaires et affaiblir la résistance des travailleurs afin de renforcer la position de l’Union européenne dans la concurrence internationale.

    Le MAS appelle non seulement au rejet de ce projet de Constitution, mais au rejet de tout projet de construction européenne dans le cadre capitaliste.

    Seule une Fédération des Etats- Unis socialistes d’Europe peut apporter la prospérité et la paix aux peuples du vieux continent.

  • Pays-Bas: “La coupe est pleine!”

    Aux Pays Bas, après des années de silence imposées par des négociations entre les partis politiques, les patrons et la direction syndicale, le célèbre modèle Polder, utilisé par la bourgeoisie pour maintenir la paix sociale au détriment des conditions de vie des salariés, a été définitivement enterré.

    Jan Van Emous

    Depuis le début des années 80, une modération salariale constante est prônée pour améliorer la compétitivité face aux pays voisins. Aux Pays Bas, les coûts salariaux seraient trop élevés. L’année dernière, le gouvernement Balkenende 2 mettait brutalement fin à ce modèle Polder.

    L’économie néerlandaise a souffert lourdement des récessions précédentes. La réponse du gouvernement a depuis prit la forme d’une attaque massive des acquis sociaux pour un montant historique de 17 milliards d’euros. L’indignation grandissante a mené en 2003 à une manifestation de 25.000 personnes à Amsterdam menée par le groupement de la gauche hollandaise "Renverser le courant". La direction syndicale n’avait cependant pas l’intention d’organiser la résistance puisque, pendant l’automne, elle négociait avec le gouvernement un ajournement de 2 milliards de réduction des dépenses en échange d’une nouvelle modération salariale globale. Pour 2004 et 2005, on n’a concédé aucune marge salariale en dépit des aspirations de la majorité des militants syndicaux.

    Offensive contre les acquis sociaux

    Depuis, le gouvernement a tiré la conclusion qu’il devait renforcer la pression. Au printemps 2004 et dans le budget 2005, on a encore proposé des économies pour 2 à 2,5 milliards d’euros. La situation se détériore sur tous les terrains sociaux: l’enseignement, les soins de santé, les allocations et les pensions font tous l’objet de mesures d’austérité. Les conditions de travail sont aussi dans le collimateur. L’allongement du temps de travail la semaine de 60 heures et la journée de 12 heures est à l’ordre du jour. On décourage fiscalement les prépensions pour les plus de 60 ans. On abolit les dispositions des conventions collectives qui limitent la concurrence salariale au sein d’un secteur.

    Ce printemps a vu la mise sur pied de la plate forme d’action "La coupe est pleine" à l’initiative de militants syndicaux du port de Rotterdam. Ce groupement, auquel participe aussi notre organisation soeur Offensief, a reçu beaucoup d’écho dans l’ensemble du pays. Ce succès pousse maintenant la direction syndicale à soutenir les actions contre le gouvernement afin de garder un pied dans le mouvement. Le gouvernement a clairement choisit d’entrer en confrontation avec le mouvement ouvrier organisé. Il espère sans doute que les syndicats soient incapables d’organiser une résistance digne de ce nom.

    Le premier jour de grève a drainé 60.000 manifestants dans les rues de Rotterdam: 3 fois plus que prévu. A Amsterdam, un jour de grève est organisé et une manifestation nationale est prévue pour le 2 octobre.

    Il faut la grève générale!

    La résistance peut facilement amener des centaines de milliers de personnes dans la rue car le gouvernement Balkenende ne recueille plus la confiance que de 20% des électeurs. Il reviendra aux militants de mettre en avant les bonnes tactiques et les bons slogans pour stopper les mesures d’économie.

    Offensief utilise le slogan: "Dehors le gouvernement!" avec comme sous titre: "Il faut la grève générale! Pas de compromis pourri avec le gouvernement. Le MAS/LSP enverra une délégation à la manifestation nationale du 2 octobre à Amsterdam.

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