Category: Europe

  • Le réalisateur Ken Loach soutient les travailleurs licenciés de l’aéroport de Belfast

    “Résoudre le problème en faveur de Gordon et de ses camarades”

    Ken Loach, réalisateurs de films comme “Land and Freedom” ou encore “The wind that shakes the barley” (Le vent se lève) a signé la pétition de soutien des travailleurs de l’aéroport de Belfast qui tiennent actuellement une grève de la faim aux bureaux du syndicat Unite à Belfast.

    Le réalisateur de renommée mondiale a déclaré: ”C’est un principe fondamental du syndicalisme que de soutenir les travailleurs en lutte. Cette situation n’aurait jamais dû se développer. Tony Woodley, le secrétaire général, doit intervenir maintenant pour résoudre le problème en faveur de Gordon et de ses camarades”

    Vous aussi, soutenez les travailleurs licenciés de Belfast!

    Signez la pétition!

    Pour suivre la campagne des travailleurs de l’aéroport de Belfast, visitez: www.socialistpartyni.net

  • Irlande du Nord: Solidarité avec les délégués syndicaux licenciés!

    Le syndicat “Unite” dans la honte

    Des délégués syndicaux licenciés injustement réclament justice après avoir été trahis par leur direction syndicale. Solidarité!

    Les délégués syndicaux de l’aéroport de Belfast Gordon McNeill, Madan Gupta et Chris Bowyer déclarent:

    “Nous réclamons la justice de la part de la direction de notre syndicat, UNITE. Il y a six ans, nous avons fait grève pour une augmentation salariale de 50 pence par heure. Notre permanent, soutenu par la direction syndicale, s’est entendu avec notre employeur pour que 24 d’entre nous soient renvoyés. Notre syndicat nous a dit que nous n’avions rien contre la compagnie. Nous avons-nous-mêmes défendu nos droits, et gagné!”

    "En conséquence, nous avons été laissés seuls avec les factures du procès. Nos maisons sont maintenant en danger car nous sommes confrontés à des dettes que nous ne pouvons pas payer. Nous avons eu à faire face à des menaces de mort paramilitaires nous et nos familles pour laisser tomber l’affaire !"

    "Nous demandons que le syndicat paye nos factures et nous dédommage des difficultés que ses actions nous ont fait rencontrer."

    "Au cours de ces 8 derniers mois, la direction de UNITE a promis à quatre reprises de payer les facture et a fait une offre de compensation, sans que cela n’ait encore eu de suite."

    "Nous avons mené une grève de la faim et de la soif en avril, mais avons suspendu cette action après cinq jours parce que la direction syndicale avait de nouveau promis de payer nos factures et de nous donner la compensation pour le 30 avril."

    "Mais ils ont ensuite renoncé. Aucune proposition n’a été faite. Les factures ne sont toujours pas payées."

    "Au lieu de cela, ils exigent maintenant des conditions. La première est que nous publions une déclaration affirmant que le secrétaire général, Tony Woodley, et le secrétaire régional irlandais, Jimmy Kelly, ont agi « honorablement » dans ce conflit."

    "Nous proposons au contraire qu’il y ait une enquête publique pour déterminer ce que la direction syndicale a fait durant ces six ans de conflit pour que les affiliés d’UNITE puissent juger par eux-mêmes."

    "Nous faisons appel à chaque affilié d’UNITE, et à chaque syndicaliste, de nous soutenir pour que Tony Woodley et Jimmy Kelly tiennent leurs engagements."

    "Soyons tous unis pour construire un syndicat fort, capable de nous défendre contre les attaques menées sur les services publics, les emplois, les salaires et les conditions de travail."


    Signez la pétition!


  • Allemagne: Des antifascistes bloquent la manifestation des néonazis

    Des antifascistes bloquent la manifestation des néonazis.

    Samedi dernier, une manifestation du groupe néonazi NPD s’est déroulée à Stolberg (près d’Aix-la-Chapelle). Le NPD avait mobilisé nationalement pour cette troisième action à Stolberg en quelques semaines de temps. A sa première manifestation, le NPD avait réussi à mobiliser quelques 800 participants et les antifascistes s’étaient retrouvés minoritaires. Mais, ce samedi, la mobilisation antifasciste a été bien plus forte.

    Geert Cool

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    Les antifascistes bloquent le passage des néonazis (à l’avant plan de la photo)
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    Le MAS/LSP a également participé à cette manifestation pour soutenir nos « collègues » antifascistes allemands, mais aussi parce que l’internationalisme est la base de nos analyses. Environ 25 militants belges sont ainsi venus à Aix-la-Chapelle pour aider le SAV (Sozialistische Alternative, l’organisation-sœur du MAS/LSP en Allemagne) à faire de cette manifestation un succès. Nous avons été chaleureusement accueillis et notre message de résistance internationale contre l’extrême-droite – mais aussi contre le capitalisme – a trouvé un écho favorable parmi les participants à cette manifestation.

    La manifestation a commencé le samedi à 9 heures du matin, ce qui n’est pas l’heure idéale pour faire venir un grand groupe de manifestants dans une petite ville des alentours d’Aix-La-Chapelle comme Stolberg. La participation à la manifestation antifasciste était d’autant plus appréciable : 1.500 antifascistes étaient présents!

    A l’avant de la manifestation se trouvaient quelques motards antifascistes, puis suivait la délégation du SAV et ensuite d’autres groupes parmi lesquels des anarchistes, des syndicalistes et des militants politiques de la nouvelle formation de gauche « Die Linke », mais aussi des verts et même des membres du SPD (l’équivalent allemand de notre parti soi-disant « socialiste »). La manifestation a commencé par quelques prises de paroles par, entre autres, Marc Treude, conseiller communal local du SAV. La délégation belge du MAS/LSP a également pu témoigner sur le podium de la nécessité de la solidarité internationale.

    Après ces petits speechs, la manifestation a suivi un parcours relativement petit dans les rues de Stolberg. La police était massivement présente et occupait littéralement la ville. Il n’était pas évident d’y accéder, les déviations étaient déjà annoncées à quelques kilomètres du centre et aucune circulation n’était admise dans la ville.

    Le NPD a organisé cette manifestation suite au décès d’un néonazi lors d’un combat en essayant de présenter le défunt comme un martyr, une victime de la violence. Pourtant il est évident que les néonazis sont eux-mêmes responsables de la violence à Stolberg et aux environs, là où ils ont une base et un conseiller communal.

    Pour cette nouvelle action du NPD, il y a de nouveau eu une mobilisation nationale, peut-être même internationale, et la direction nationale du groupe néonazi était présente au complet. Pourtant, ils n’ont pas pu compter sur 800 participants comme deux semaines plus tôt, mais sur seulement 400, bien moins que le cortège de groupes et organisations de gauche qui se trouvait en face avec 1.500 manifestants. La veille s’était aussi déroulée une manifestation à l’initiative des partis traditionnels avec 2.000 personnes. La contre-manifestation du 26 avril a surtout été le fait du SAV et de Solid (l’organisation de jeunes de « Die Linke ») avec l’objectif de bloquer la manifestation des néonazis.

    Après un petit parcours, la manifestation s’est dirigée en direction des néonazis, pour finir à 100 mètres d’eux. Les partisans du NPD n’avaient donc plus le champ libre pour continuer leur trajet et ont donc dû s’en aller. Leur haine n’a ainsi pas pu faire de percée vers le centre-ville. La manifestation antifasciste est toujours restée pacifique, c’est la force de notre nombre qui a permis de bloquer les néonazis. Mais la détermination des manifestants était frappante.

    Comme cela a déjà été mentionné, la manifestation avait commencé le samedi matin à 9 heures, mais ce n’est que vers 16 heures qu’elle s’est finalement terminée. La ville a été occupée la journée entière par les antifascistes et la police pour empêcher de laisser les néonazis se diriger vers les quartiers immigrés. Beaucoup d’immigrés étaient d’ailleurs présents dans le cortège antifasciste.

    A la petite place Olof Palme Friedensplatz, les antifascistes sont donc restés durant des heures, sous les slogans ou les speechs, notamment de Lucy Redler du SAV qui a expliqué que la lutte contre le racisme doit être liée à la lutte contre le néolibéralisme et pour une alternative socialiste à la société d’exploitation.

    En soirée, il y a encore eu un meeting à Aix-La-Chapelle qui a abordé la résistance et la lutte contre l’extrême-droite. Là, des membres du SAV, du MAS/LSP et d’Offensief (notre organisation-sœur aux Pays-Bas) ont pris la parole juste avant une soirée de hip hop politique avec Holger Burner, un chanteur assez connu en Allemagne de Hambourg, qui est aussi actif au SAV. Cette manifestation a été un premier pas important dans la résistance antifasciste.

    Il sera toutefois nécessaire de faire davantage pour éliminer l’extrême-droite. Le mouvement ouvrier doit entrer activement en résistance contre la politique néolibérale et son impact sur notre niveau de vie. Cette résistance active est en train de monter en Europe, notamment avec les importants mouvements de lutte en Grèce et au Portugal. Mais pour mener cette résistance active jusqu’à la victoire, nous avons besoin d’organisations politiques et syndicales combatives qui, selon nous, doivent adopter sur base de l’expérience des luttes un programme socialiste.



    MOBILISONS CONTRE LES NEONAZIS DE "NATION"!

    "NATION" est un groupe de néonazis francophone qui veut organiser un rassemblement ce premier mai à Charleroi. La FGTB organise une contre-manifestation. N’hésitez pas à y participer vous aussi! STOP au fascisme ! STOP au racisme ! Tout ce qui nous divise nous affaiblit!

    RDV: 13h, à Charleroi, parking des Beaux-Arts (là où la FGTB fête son premier mai).

    Ensuite: cortège en commun jusqu’à l’esplanade Jules Destrée, rue de la Montagne.

    Plus d’informations ici.

  • Manifestation antifasciste à Aix-La-Chapelle: reportage photo

    Reportage photo de Geert Cool

    Le début de la manifestation

    Podium sur le camion

    Le stand du SAV

    Motards contre le fascisme

    Marc Treude, conseiller communal local

    Aperçu de la manifastation avant son départ

    "Il n’y a pas de capitalisme sans racisme", citation de Malcolm X

    Les manifestants parcourent à travers Stolberg

    Délégation du SAV

    "Nazis Raus"

    Délégation belge

    Orateur des motards antifascistes

    Quelques camarades belges

    "Jobs, geen racisme" ("Du boulot, pas de racisme")

    Variante allemande de "du boulot pas de racisme": résistance contre la casse sociale

    Le conseiller communal Marc Treude à l’avant de la manifestation

    Aperçu de la manifestation

    Speech de Lucy Redler du SAV

  • La récente victoire de Berlusconi va provoquer une opposition de masse.

    Les élections législatives italiennes qui viennent d’avoir lieu, après seulement 20 mois d’un faible gouvernement de centre gauche, ont vu une victoire confortable du parti de Silvio Berlusconi. La Ligue du Nord (extrême-droite) a doublé ses sièges alors que la nouvelle alliance de « gauche-arc-en-ciel » n’a pas réussi à avoir un seul représentant…

    Article de Clare Doyle, Comité pour une Internationale Ouvrière.

    C’est un échec retentissant pour son chef de file, Fausto Bertinotti, qui quitte ainsi la vie politique. Depuis la première guerre mondiale, c’est la première fois qu’un parlement italien démocratiquement élu ne comprend ni socialiste ni communiste !

    C’est une punition qui sanctionne le fait que le PRC (Partito della Rifondazione comunista, formé en 1991 en réponse à la dissolution du vieux Parti Communiste et dont Fausto Bertinotti était le dirigeant) est allé vers la droite. Les dirigeants du PRC se sont de plus en plus engagés dans des coalitions gouvernementales avec des partis capitalistes, sans aucune discussion interne, pour finalement former une coalition amorphe avec les verts et les sociaux démocrates : la gauche-arc-en-ciel. Ils ont ainsi perdu 75% de leurs voix combinées comparé à 2006 et n’ont récolté que 3% des suffrages !

    Une leçon d’importance…

    Bien que notre internationale ait toujours fait preuve d’esprit critique, pour beaucoup de personnes, le PRC était une référence à gauche. La participation du PRC à un gouvernement capitaliste s’est terminée en désastre pour ce parti et ses partisans. C’est une leçon d’importance à retenir pour les dirigeants des mouvements anticapitalistes se développant dans d’autres pays comme « Die Linke » en Allemagne ou le Psol au Brésil.

    Maintenant, ce sont les travailleurs qui vont devoir payer le prix de la troisième victoire du magnat des médias, Silvio Berlusconi. L’Italie est déjà financièrement aux abois avec la plus grande dette nationale d’Europe. Et ce, avant même d’être frappée par les effets de la crise économique.

    Un des proches de Berlusconi a d’ailleurs promis que l’économie serait soumise à une « thérapie de choc » pour favoriser les patrons. La déroute de ce qui devait être un pôle de résistance à gauche du nouveau Parti Démocrate a laissé les travailleurs italiens sans représentation politique. Une voix doit se faire entendre : un nouveau parti regroupant les travailleurs et la jeunesse est nécessaire pour contrer la politique antisociale que le nouveau gouvernement ne manquera pas d’instaurer.

    Berlusconi semble avoir triomphé une fois de plus mais, comme Sarkozy, il pourrait voir rapidement sa cote de popularité retomber. Cette victoire ne sera pas une répétition de celle de 2001. La situation économique mondiale a changé et il y aura des attaques toujours plus dures contre les travailleurs.


    Liens :

  • Allemagne: progression du nouveau parti de gauche

    Les médias parlent d’un « virage à gauche » en Allemagne. Si des élections nationales avaient lieu aujourd’hui, Die Linke, le nouveau parti de gauche dirigé par Oskar Lafontaine (qui fut président du SPD, le PS allemand), récolterait entre 11 et 14 % des voix. Lors des élections régionales en Hesse et en Basse-Saxe, Die Linke a franchi le seuil électoral de 5% pour la première fois dans des régions de l’Allemagne de l’Ouest.

    Tanja Niemeier

    Mécontentement social

    Le terreau fertile pour cette montée électorale de la gauche est le mécontentement social qui grandit dans de larges couches de la population. Seuls 15% de la population jugent que les chiffres de croissance économique se reflètent dans leur portefeuille. De nombreux scandales provoqués par la corruption et la fraude fiscale perpétrées par les topmanagers et les super-riches ont éclaté ces derniers mois. Les dernières enquêtes de la brigade financière ont révélé que 700 « citoyens éminemment fortunés » ont placé 3,4 milliards d’euros sur des comptes en noir au Liechtenstein. En revanche, les chômeurs qui ont été durement attaqués ces dernières années, ne disposent plus aujourd’hui en moyenne que d’un budget moyen de 4,35 euros par jour pour leur alimentation, une somme qui ne permet pas d’assurer les 2.300 calories nécessaires.

    Atmosphère combative

    Le fossé entre les profits record et le démantèlement du pouvoir d’achat et des acquis sociaux n’est plus considéré comme inévitable. Les conducteurs de train et leur syndicat indépendant GDL ont réussi récemment à obtenir une victoire après des actions de grève : 11% d’augmentation salariale, une réduction de travail d’une heure par semaine et une prime unique. Les salaires des cheminots allemands sont relativement bas par rapport au niveau européen, mais cette victoire a une grande valeur symbolique. Elle démontre qu’une lutte menée de manière sérieuse peut donner des résultats.

    Les luttes de ces dernières années étaient surtout défensives et les directions syndicales y mettaient fin en concluant souvent des « compromis » vides de contenu pour les salariés. Aujourd’hui, les machinistes ont mis fin à cela. Les autres vont suivre. Dans les services publics et le secteur métallurgique, les travailleurs revendiquent une augmentation salariale de 8%. Dans certaines régions, cette revendication était même symboliquement de 9,4%, le même pourcentage que celui de l’augmentation que se sont accordées les parlementaires… Des actions ont déjà été lancées dans divers secteurs, comme à Stuttgart où les vendeuses de H&M ont mené une grève pendant dix semaines.

    Virage à gauche

    Les travailleurs allemands ont gagné une plus grande confiance en eux mais cela ne suffit pas pour mettre fin au démantèlement social. Le fabricant de GSM Nokia a annoncé la fin de la production à Bochum pour la transférer en Roumanie où les salaires sont seulement de 300 euros par mois. Les 2.300 salariés et les 1.000 temporaires sont menacés d’être jetés à la rue. Avant, Nokia avait reçu 80 millions d’euros de soutien gouvernemental. Les politiciens des partis traditionnels ont appelé au boycott de Nokia. Mais même les commentateurs bourgeois ont posé la question : en quoi Motorola ou Siemens valent-ils mieux, eux qui récemment ont supprimé des postes en masse?

    Dans un contexte de profits record pour les entreprises, les travailleurs revendiquent un morceau du gâteau et les actions offensives jouissent d’un soutien large de la part de la population. Le « virage à gauche » dans la société allemande est bien réel, tant au niveau de la combativité qu’au niveau électoral. Die Linke bénéficie de ce climat mais sa direction semble plus intéressée à participer au pouvoir avec le SPD et les Verts qu’à préparer l’extension des luttes. Pourtant ce n’est pas en participant à des coalitions néolibérales qu’on obtiendra de vraies victoires mais plutôt en liant les combats quotidiens à une perspective de transformation socialiste de la société.

  • Kosova. Une indépendance sous la supervision de l’Europe. Un dangereux mirage ?

    La déclaration d’indépendance provoque des divisions au sein de l’Union Européenne ainsi que de la violence aux frontières du Kosovo. Pendant que l’ethnie albanaise kosovare faisait la fête avec des feux d’artifice dans les rues de Pristina, la capitale du Kosovo, les nationalistes serbes irrités arrosaient de pierres l’ambassade américaine à Belgrade. Ces deux événements étaient des réactions suscitées par la déclaration d’indépendance vis-à-vis de la Serbie du parlement kosovare le 17 février dernier.

    Article de Dave Carr, publié en anglais le 20 février.

    Le Kosova (ou Kosovo, comme les Serbes l’appellent) est le septième Etat indépendant à être formé depuis la dissolution de l’ancienne fédération de Yougoslavie en 1991. Mais, bien que 90% des kosovares appartiennent à l’ethnie albanaise, il existe au Kosova une importante minorité serbe d’un peu plus de 5% de la population, principalement concentrée dans une enclave, au nord, et qui reste fermement opposée à la séparation de la Serbie.

    Bien que la Serbie ait déclaré qu’elle ne lancerait pas une guerre pour empêcher la sécession, la violence ayant pour cible les troupes de l’OTAN de la part de certains membres de la minorité serbe peut s’intensifier dans l’enclave tout en menaçant de s’étendre à un conflit plus large dans la région.

    Le 19 février, des Serbes masqués ont incendié des postes frontières qui séparent la Serbie du Kosova. Plus tard, les forces de l’OTAN ont fermé les routes menant aux points de contrôle des frontières.

    En outre, le même jour, près d’un millier d’hommes – dont certains sont suspectés d’appartenir au ministère serbe de la police intérieure – ont parcouru le nord du Kosova, où la plupart des serbes kosovares vivent, augmentant ainsi la crainte que le nord soit divisé en deux le long de la rivière Ibar.

    Depuis la guerre menée par l’OTAN contre la Serbie en 1999 (précédée de trois ans de guerre civile et de conflits ethniques entre le régime nationaliste serbe de Slobodan Milosevic et l’armée de libération du Kosova – UÇK – soutenue par la population albanaise, l’ethnie majoritaire), le Kosova a été administré par les Nations Unies, tandis que les troupes de l’OTAN maintiennent l’ordre.

    Les entretiens finaux sur le statut du Kosova ont commencé en 2006, mais ils n’ont pas permis d’aboutir à un accord entre la Serbie et le Kosova, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France indiquant toutefois qu’ils reconnaitraient un Kosova indépendant. En novembre 2007, les élections parlementaires ont permis à Hashim Thaci, ancien commandant de l’UÇK, de devenir premier ministre, suivi, trois mois plus tard, par la déclaration d’indépendance coordonnée par les puissances occidentales.

    Mais la déclaration d’indépendance a des répercussions politiques, non seulement en Serbie – dont le gouvernement a appelé à un rassemblement de masse pour protester tout en menaçant d’appliquer des sanctions économiques et diplomatiques – mais également dans le monde entier.

    La Russie et la Chine se sont énergiquement opposées à l’indépendance kosovare. La Russie a même essayé, sans succès, de faire voter par le Conseil de sécurité de l’ONU une résolution affirmant que la déclaration d’indépendance du Kosova est « nulle et vide ».

    La Russie a des liens historiques avec la Serbie et veut éviter de voir une nouvelle érosion de son influence déjà amoindrie dans les Balkans, surtout pour un Etat pro-américain. Elle craint également que la déclaration d’indépendance du Kosova puisse représenter un précédent pour les mouvements sécessionnistes de certains territoires de la Fédération russe.

    La Russie a tout particulièrement peur que le Kosova stimule les séparatistes de Tchétchénie, contre lesquels la Russie a mené deux guerres sanglantes.

    Le Président russe Vladimir Poutine a notamment menacé, en représailles, de reconnaitre les régions dissidentes de la pro-occidentale Géorgie : l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, soutenues par la Russie. Il est également possible que les Serbes de l’ancienne République yougoslave de Bosnie-Herzégovine puissent réclamer un référendum sur l’option séparatiste.

    L’Union européenne, qui envoie 2.000 policiers et fonctionnaires administratifs pour surveiller la transition du Kosova vers l’indépendance, est divisée au sujet de la reconnaissance : la Chypre, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et l’Espagne s’y sont opposés, déclarant que cela stimulerait les mouvements séparatistes.

    Cependant, avec le chômage et la pauvreté de masse qui sévit au Kosova, les puissances impérialistes occidentales craignent que, sans accorder une certaine indépendance, une révolte ou une guerre civile ne se développe contre le contrôle du pays par l’étranger. Elles préfèrent donc donner plus de pouvoir à leurs vassaux de l’élite politique du Kosova tout en gardant dans leurs mains le contrôle final. Le « nouveau Kosova » n’est pas un véritable Etat souverain indépendant, mais un « semi-protectorat » des puissances occidentales.

    L’Union Européenne va diriger le territoire tel l’Occident l’a déjà fait, tout comme pour la Bosnie, au cours de ces 10 dernières années, y compris en donnant un pouvoir gigantesque à « Bureau Civil International » qui aura le pouvoir d’abroger des lois et de démettre des fonctionnaires kosovares (Guardian, Londres, 20 février 2008). Le Kosova est d’une importance géostratégique essentielle pour l’impérialisme, en particulier dans le cadre de l’opposition face à la Russie. Les Etats-Unis ont déjà une importante base militaire dans le territoire.

    L’Alternative socialiste

    Sur base capitaliste, le sous-développement du Kosova, l’exploitation et la domination par des sociétés multinationales et des élites albanaises corrompues, l’extrême pauvreté et le chômage ne peuvent être surmontés. Un Kosova capitaliste indépendant ne pourrait développer ni une industrie nationale forte, ni une réelle démocratie, ni une vraie indépendance.

    Pour que le Kosova puisse devenir démocratique et économiquement viable, une transformation socialiste de la société est nécessaire, basée sur la propriété publique des secteurs primordiaux de l’économie sous le contrôle et la gestion des travailleurs. Une planification économique démocratique serait également nécessaire afin de satisfaire les besoins de la société.

    Un Kosova socialiste indépendant garantirait tous les droits, notamment linguistiques et culturels, des minorités. Cela peut également impliquer l’autonomie pour la minorité serbe, si celle-ci le réclame.

    C’est seulement sur cette base que les craintes des minorités d’être opprimées dans un Kosova indépendant à dominance albanaise peuvent être surmontées et qu’une vraie unité puisse être réalisée.

    Ce serait un signal clair aux classes ouvrières des autres pays des Balkans qu’un Kosova socialiste indépendant veut surmonter le nationalisme dans cette région et cherche la coopération des peuples des Balkans.

    Un appel devrait être lancé aux masses des travailleurs et des paysans des populations de l’ex-Yougoslavie et de l’Albanie pour emprunter un chemin socialiste et pour mettre sur pied une fédération volontaire, démocratique et socialiste des pays des Balkans.


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  • Jouer le jeu de l’extrême-droite ? L’expérience française

    De nombreuses stratégies ont été tour à tour mises en avant pour lutter contre l’extrême-droite. Une des positions ayant gagné du terrain est celle selon laquelle nous devons laisser l’extrême-droite aller au pouvoir afin de se démasquer elle-même : en menant une politique antisociale, elle va tout de suite perdre des voix, selon ce raisonnement. Nous ne sommes absolument pas partisans d’une telle aventure. Regardons plutôt ce qu’a signifié le partage du pouvoir dans les pays où des formations néofascistes ou populistes de droite sont arrivées au pouvoir.

    Le FN au pouvoir : Vitrolles et Orange

    A partir du début des années ‘90, plusieurs villes du sud de la France sont tombées aux mains du FN, lequel avait reçu une majorité dans leur conseils communaux. Les exemples les plus connus sont Vitrolles et Orange. Qu’est-ce qu’a signifié pour ces villes l’arrivée du FN au pouvoir ?

    Orange

    La bibliothèque d’Orange constitue un exemple célèbre et significatif : le maire du FN Jacques Bompard a placé de nombreux ouvrages sur liste noire. Le bibliothécaire a été licencié et l’ensemble des ouvrages contre le racisme, et même les contes africains, ont été proscrits pour cause « d’infraction au respect des normes morales ». Bompard a ensuite proposé de remplacer ces livres par des dons de membres du FN. Les subsides pour la bibliothèque ont de plus été sérieusement amputés. L’ancien bibliothécaire, M. Cannazi, a expliqué que « Au début, on se contentait d’enlever des livres de la liste de commandes de nouveaux ouvrages. Mais dans la deuxième phase, c’est la collection existante qui fut attaquée et certains livres furent supprimés. Même les fichiers de l’ordinateurs furent purgés, de sorte qu’il ne reste aucune trace ».

    Bompard et son conseil municipal FN ont également menés la lutte contre d’autres formes de culture « étrangère ». Le centre culturel « Mosaïque » a été expulsé de ses locaux, une manifestation culturelle annuelle, « Coup de Soleil », a été annulée parce qu’elle contenait de la culture nord-africaine,… Dans les services communaux, le personnel a très fortement été réduit, pour être remplacé par des partisans du FN. Cela a aussi été très dur pour les militants syndicaux. La pression sur les militants a même mené Pierre Nouveau, secrétaire de Force Ouvrière à Orange, à se suicider parce qu’il n’en pouvait plus. Dans sa lettre d’adieu, il écrivit « C’est Francoeur, Schmitt et le maire qui m’ont tué ». Francoeur était un échevin FN, Schmit chef des services municipaux.

    Un centre social d’Orange a dû fermer ses portes parce que les subsides furent coupés par le FN. Ce centre social servait à l’accueil à des clochards, des ex-détenus,… Le conseil municipal a commencé par une campagne contre le centre social dans le journal municipal en s’efforçait de dire qu’il fallait fermer ce centre. Trois des cinq centres sociaux de la ville ont ainsi été fermés.

    A Orange, les modifications ont été jusqu’au mode de fonctionnement du conseil municipal. Le maire a averti tous les membres du conseil que, désormais, le temps de parole était limité à trois minutes par sujet, avec une seule possibilité d’intervention. Cela n’était évidemment pas d’application pour le maire et les échevins (tous membres du FN).

    Vitrolles

    Une mesure remarquable à Vitrolles – où Catherine Mégret, la femme de Bruno Mégret, a été maire entre 1997 et 2002 – a consisté à instaurer une prime de 5.000 francs français (à peu près 700 euros) pour chaque enfant blanc nouveau-né. La maire Catherine Mégret a cependant dû abroger cette règle après sa condamnation pour racisme. Les raisons de cette loi étaient évidentes : Catherine Mégret a expliqué à un journal allemand qu’il « n’y a pas de différences entre les races (…), mais il y a des différences entre les gènes ».

    Ensuite, la mairie a essayé d’obtenir l’expulsion d’un logement tsigane. Une maison de jeunesse alternative a aussi été fermée, ainsi qu’un café local, fermé par la police. Le cinéma, lui aussi, a dû cesser ses activités après avoir projeté un film sur le Sida. Les noms de rue « à consonance étrangère » ont été remplacés : la place Nelson Mandela est ainsi devenue la place de Provence, la rue Salvador Allende est devenue la rue Mère Thérésa, et une rue a même été renommée d’après le dirigeant du FN Jean-Pierre Stirbois. En avril 1997, tous les éducateurs de rues et tous les agents de prévention ont été congédiés. 84 contractuels ont ainsi été mis à la porte par la commune, de même qu’une cinquantaine de fonctionnaires des services municipaux. Entre-temps, une politique anti-sociale a été menée avec, par exemple, une hausse de 20% du prix de l’eau. Dans les écoles, les enfants immigrés ont été refusés.

    Conclusion

    Les exemples de Vitrolle et d’Orange illustrent ce que désire réellement l’extrême-droite : une politique antisociale et répressive. Ceux qui veulent mener la même politique en Belgique afin de « lutter contre l’extrême-droite » de la sorte proposent donc en réalité une attaque sur le personnel communal, les bibliothèques, le secteur culturel, le travail de rue,… Une telle politique renforce la tactique de "diviser pour régner" sur laquelle l’extrême-droite se base. Qui plus est, elle forme un danger pour tous ceux qui pensent autrement, lesquels sont systématiquement harcelés, parfois même jusqu’au suicide comme ce fut le cas pour le syndicaliste d’Orange. Selon nous, une telle tactique n’est pas une option pour les anti-fascistes. Les premières victimes de la prise de pouvoir par l’extrême-droite sont toujours les jeunes et les travailleurs. La faillite des politiciens traditionnels ne va pas disparaître en laissant place à des forces encore plus antisociales.

  • Qui est Jean-Marie Le Pen ?

    Le Pen devint actif en tant qu’étudiant de droite à Paris à la fin des années ‘40. Il faisait partie du groupe "Corpo de Droit" (une fraction de droite à l’intérieur de l’UNEF – Union Nationale des Etudiants Français, le syndicat étudiant).

    Geert Cool

    Il devint graduellement de plus en plus actif politiquement. Comme il l’a lui-même expliqué : « L’invasion de l’Armée Rouge à Berlin m’avait convaincu de la nécessité de lutter contre le communisme – une force de répression et de tyrannie ». Au sein du mouvement anti-communiste, le gouvernement De Gaulle ne pouvait compter que sur très peu de soutien de la part des anciens partisans du régime collaborateur de Vichy mené par le maréchal Pétain (qui n’était rien de plus qu’une marionnette au service de Hitler en France). De plus, en France, la gauche était sortie extrêmement renforcée de la guerre et il y avait le danger d’un mouvement massif qui pourrait porter les communistes au pouvoir. C’est pourquoi De Gaulle n’a jamais réellement condamné le collaborationnisme, mais fit au contraire appel à plusieurs figures connues issues de cette tradition nazie.

    Le Pen fut assez rapidement promu à la tête du service d’ordre de Jacques Isorni, un avocat fort discuté, membre du groupe UNIR (Union Nationale Indépendante des Républicains), un groupe défendu par les vichystes. C’est ainsi qu’Isorni apparut en tant qu’avocat de Pétain dans son procès après la guerre.

    Parce qu’il prenait au pied de la lettre son désir de lutter contre le communisme, en 1953, Le Pen s’embarqua pour l’Indochine (qui devint plus tard le Vietnam, le Laos et le Cambodge) avec l’armée. Les Français y subirent une grave défaite, comme les Etats-Unis à leur suite, et après qu’un accord de paix ait été conclu en 1954 (avec la scission du Vietnam), Le Pen revint en France pour y devenir actif politiquement.

    Le Pen se fit membre du mouvement poujadiste, fondé par Pierre Poujade en guise de protestation contre une taxe imposée aux petits commerçants et indépendants. Poujade tenait un discours populiste pour recevoir un soutien des indépendants. Il pouvait aussi compter sur le soutien de néo-nazis tels que Maurice Bardèche, un auteur connu pour son livre « Nuremberg ou la terre promise » dans lequel il nie l’holocauste (l’édition en néerlandais fut traduite par une certain Karel Dillen (1)…). Bardèche y formulait tout de même quelques critiques concernant Hitler : il trouvait que le fascisme allemand n’était pas assez pur !

    Le mouvement poujadiste pouvait compter sur énormément de sympathie de la part de la droite, et obtint une victoire électorale en 1956, grâce à laquelle Le Pen fut élu au Parlement. A la base de cette victoire, se trouvait essentiellement une rhétorique anti-establishment et le rejet des politiciens traditionnels ; nombre des poujadistes provenaient du mouvement du président De Gaulle (Poujade lui-même avait d’abord été parlementaire pour les gaullistes). Les poujadistes tiraient leur image anti-establishment dans une sphère raciste et antisémite. Le gouvernement de France-Mendès fut décrit comme un gouvernement juif qui n’avait rien à voir avec la France.

    Le succès des poujadistes fut de très courte durée. On trouvait de nombreuses différences d’opinion parmi ce mouvement. Ainsi, Le Pen était opposé à l’approche relâchée de Poujade, qui refusait d’organiser le mouvement. Poujade disait que ses partisans devaient être « parmi les gens » au lieu de s’organiser en sections locales. Au contraire, Le Pen était partisan de l’édification d’un parti avec un cadre fort. Un autre point de discussion était les positions concernant l’Algérie et la lutte pour l’indépendance qui s’y déroulait. Le Pen et la plupart des poujadistes étaient complètement opposés à la possibilité d’une indépendance. Le Pen déclarait que l’Algérie devait rester une colonie parce que cela donnait la garantie que la race blanche soit protégée par une meilleure répression des Algériens.

    Après la scission du mouvement poujadiste, Le Pen se rendit en Algérie pour y servir en tant qu’officier de l’armée. Lors des mois précédents, il était devenu évident que les Français n’étaient pas des tendres et ne reculaient pas devant la torture la plus brutale, les exécutions de masse, etc. Le Pen fit personnellement partie de ces interventions violentes de l’armée française. Il déclara même plus tard : « J’ai torturé parce que cela était nécessaire » (Le Combat, 9/11/1962). Le Pen trouvait cela nécessaire parce que ce serait un signal pour les « barbares ». La répression des Algériens était, selon lui, en partie « biologiquement déterminée ».

    De retour en France, Le Pen prit part aux négociations autour d’un éventuel coup d’Etat de la part du groupe terroriste OAS (Organisation de l’Armée Secrète, un groupe qui s’opposait à l’indépendance de l’Algérie), mais il trouva finalement cette participation trop risquée et retira son soutien.

    Dans les années 60, la droite fut poussée sur la défensive. L’Algérie, après l’Indochine, s’était avérée être une nouvelle défaite, et l’extrême-droite française était fragmentée, de sorte qu’elle n’avait quasi plus aucun impact. Le Pen se retira dans sa librairie et sa maison d’édition, dans laquelle il publiait de la propagande de droite. Ceci le conduisit à être condamné à deux reprises (en 1965 et 68) pour sa production de disques reproduisant les discours d’Hitler !

    Au début des années ‘70, des négociations furent entamées entre les différentes organisations d’extrême-droite en vue d’une alliance, un « front nationaliste ». La plus importante de ces forces était le groupe « Ordre Nouveau », une organisation connue pour la violence de ses membres, lesquels n’hésitaient pas à malmener physiquement leurs adversaires politiques. Cet Ordre Nouveau fut même interdit à un certain moment après une véritable bataille contre des militants de gauche. Lorsque l’alliance du Front National fut lancée en 1972, l’Ordre Nouveau comptait pour un tiers des membres du FN. Le Pen devint assez vite le dirigeant du FN, et entreprit des tentatives d’organiser cette alliance en un parti fortement organisé. Ce fut sa principale préoccupation pendant les années ‘70, ce qui le poussa à écarter l’opposition de l’Ordre Nouveau.

    A partir des années ‘80, le FN commença à obtenir un plus grand impact lors des élections. En 1981, le gouvernement de gauche de Mitterand arriva au pouvoir sur base d’un programme qui promettait de rompre avec le capitalisme. Les sociaux-démocrates et communistes au gouvernement refusèrent de rompre réellement avec la logique du système actuel, et se virent contraints, dans une période de crise économique, de mener une politique libérale. Ceci fut à la base d’un mécontentement contre les sociaux-démocrates et les communistes. Un mécontentement que le FN employa habilement afin de se profiler comme étant les seuls à réellement se soucier des intérêts des Français.

    Ceci devint clair lors des élections communales de Dreux (près de Paris), lors desquelles le FN obtint ses quatre premiers élus, au début des années ‘80. Le FN y avait mené une importante campagne anti-immigrés. Les journaux de l’époque relataient les histoires de faux colporteurs de produits de luxe qui sonnaient aux portes, et comment Mohammed avait ainsi pu s’acheter deux télés ou un lecteur vidéo. La campagne raciste trouva un accès faute d’une alternative après le désastre du gouvernement Mitterand. En outre, le FN fut aidé par un accord électoral avec le RPR de Jacques Chirac, lequel disait qu’il préférait avoir 4 membres du FN au conseil communal, plutôt que 4 communistes.

    Le FN reçut un énorme soutien venant d’un côté inattendu. Mitterand voulait renforcer sa position en modifiant le système électoral (passer à un système proportionnel plutôt que le système majoritaire), de sorte que chaque fraction de la droite puisse gagner des représentants, renforçant ainsi la division de la droite. Mitterand voyait dans le FN un outil idéal pour affaiblir la droite traditionnelle (le RPR de Chirac). Mitterand fut donc le premier à laisser participer le FN à un débat télévisé sur une chaîne d’Etat. La conséquence ne se fit pas attendre : en 1986, le FN récoltait 10% des voix et, par conséquent, 10% des sièges. Mitterand avait commis une erreur cruciale en pensant en termes de calculs électoraux. Le FN avait enfin de compte pris énormément de voix à la social-démocratie, et était porté par les électeurs de gauche dégoûtés.

    La percée du FN dans les années ‘80 mena par conséquent la droite à adopter une partie de la rhétorique du FN. Ainsi le Ministre Pasqua (RPR) reprocha-t-il à son propre Premier Ministre d’avoir été trop laxiste avec les immigrés. Le RPR essaya aussi d’arriver à une alliance électorale avec le FN, mais sans succès. Ces éléments rendirent le FN encore plus fréquentable, ce qui rendit également les militants fascistes de plus en plus confiants en eux-mêmes. A partir de la fin des années ‘80, plusieurs cas de violences avaient déjà été rapportés. Par exemple, un cimetière juif fut complètement dévasté en 1988. En 1993, un journaliste fut battu lors d’un meeting du FN.

    Le Pen continua à suivre sa ligne dure. Il a laissé échapper que l’holocauste était un « détail de l’histoire », puis fut condamné après qu’il ait frappé un candidat d’un autre parti lors de la campagne électorale,…


    (1) Karel Dillen est un des membres fondateurs du Vlaams Belang, parti néonazi flamand

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  • La plus grande occupation souterraine de l’histoire de Pologne! Des actions de solidarités urgentes sont nécessaires!

    Cinq cents mineurs participent à une grève avec occupation à 1.000 mètres de fonds dans la mine polonaise de Budryk. C’est la plus grande grève souterraine de l’histoire polonaise. La protestation a commencé à la mi-décembre, mais, début janvier de cette année, les mineurs ont décidé de déplacer leur occupation au sein même de la mine métier de la mine sous terre.

    Article par Paul Newberry, GPR (organisation-sœur du MAS/LSP en Pologne)

    Les mineurs exigent l’égalité salariale de l’ensemble des employés de la Jastrzebska Coal Company, qui vient juste de reprendre leur mine. Bien que la productivité dans la mine de Budryk soit équivalente à deux fois la moyenne dans ce secteur de l’industrie, ces travailleurs gagnent les plus bas salaires de l’industrie minière.

    Cependant, la grève a excité la haine de classe éprouvée par tous les principaux partis politiques, tous unis dans leur dénonciation et leurs attaques contre les mineurs. Tous les journaux polonais – y compris les prétendus journaux « démocratiques » et « respectables » tels que la Gazeta Wyborcza d’Adam Michnik – attaquent également cette grève, propageant mensonges et calomnies à l’encontre des mineurs. Jaroslaw Zagorowski, le président de la Jastrzebska Coal Company, a comparé les syndicats organisant la grève de Budryk aux pirates de l’air et a qualifié les dirigeants de la grève de « terroristes ».

    Malheureusement, les attaques ne viennent pas que du camp des grandes entreprises et de ses laquais achetés au Parlement polonais. Solidarnosc joue un rôle de casseur de grève dans ce conflit, chose qui n’est d’ailleurs pas inhabituelle de la part de ce « syndicat ». Marek Szolc, leader syndical de Solidarnosc à la mine de Budryk et anti-globaliste proéminant membre d’ATTAC, a scandaleusement fait appel à l’Etat pour qu’il intervienne par tous les moyens nécessaires pour briser la grève. De la même manière, ZZG, un autre syndicat minier, s’est joint aux patrons pour attaquer les deux syndicats qui sont derrière la grève, Août 80 et Kadr.

    Les vrais terroristes sont ceux qui forment la Mafia des mines – les syndicalistes corrompus et les directeurs du secteur du charbon, qui agissent en tant que parasites sur l’industrie et siphonnent les bénéfices des mines pour leurs propres compagnies privées. Des syndicats tels que Solidarnosc s’opposent à la grève car leurs dirigeants, il y a bien longtemps déjà, ont rejoint le côté des patrons et ont abandonné toutes les luttes sérieuses pour améliorer les droits et les conditions de vie des travailleurs. La terreur qu’ils ont introduits dans les mines a directement conduit au traficage délibéré des senseurs à gaz de la mine de Halemba qui, il y a juste un an, a eu pour conséquence la mort de 23 mineurs tués dans une explosion de méthane. Les mineurs sont déterminés à gagner !

    La détermination des mineurs est renforcée par celle de leurs familles. Les épouses et les familles des mineurs font le piquet tous les jours devant la mine pour montrer leur soutien. Les mineurs et leurs partisans, y compris le Groupe pour un Parti des Travailleurs (GPR, section polonaise du Comité pour une Internationale Ouvrière, l’internationale à laquelle est affilié le MAS/LSP), essayent de construire et d’élargir le soutien et la solidarité envers la grève. Au cours de ces 2 dernières années, les mineurs du syndicat Août 80 ont parcouru le pays en long et en large pour supporter les travailleurs en lutte et pour défendre les droits des femmes. Le niveau de solidarité qu’ils ont montré est sans précédent dans l’histoire polonaise récente. Maintenant, les mineurs d’Août 80 ont besoin de l’appui d’autres travailleurs. Le 10 janvier se sont déroulées des manifestations dans plusieurs villes de Pologne, y compris à Varsovie.

    GPR appelle à des actions de solidarité avec les mineurs de Budryk. Non seulement exigeons-nous l’augmentation salariale que les mineurs réclament et méritent, mais nous exigeons également la fin des privatisations. Nous croyons que cette grève et l’expérience de la tragédie de Halemba a démontré la nécessité du contrôle ouvrier et de la gestion de l’industrie par les travailleurs eux-mêmes.

    Nous soutenons l’appel du Comité de Grève pour la solidarité internationale et soutenons la grève. Des donations de soutien peuvent être effectuées sous le nom "Support fund for families of striking miners of Budryk" (fond de soutien pour les familles et les mineurs de Budryk). Le numéro de compte bancaire est POLU PL PR PL 23 8454 1053 2001 0041 5426 0001. Le nom de la banque est : Banque Orzesko-Knurowski Bank, Spódzielczy Oddzia, Ornontowice, Pologne.

    Les messages de soutien pour nos camarades polonais sont les bienvenus à : poldek@mdnet.pl

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