Category: Europe

  • France: Reportages-photo de la grève nationale de jeudi dernier

    Environ 2,5 millions manifestants ont participé aux défilés de la grève nationale pour l’emploi, le pouvoir d’achat et la défense des services publics, dont 300.000 à Paris uniquement. Une délégation de camarades du PSL s’est rendue sur place (à Valencienne, Paris et Marseille) pour participer à cette journée ainsi qu’à l’intervention de nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, actifs au sein du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) lancé autour d’Olivier Besancenot. La GR est intervenue à Valenciennes, à Lille, à Paris, à Rouen, au Havre et à Marseille et a vendu environ 200 exemplaires de son journal, l’Egalité (vous pouvez accéder ici au tract de la GR à cette occasion).

    Reportage-photo de Valencienne

    Reportage photo de Paris

  • Russie : Licenciement d’un dirigeant syndical et partisan de Résistance Socialiste (CIO-Russie)

    Un licenciement lié aux coupe dans les acquis sociaux des travailleurs – actions de solidarité requises !

    Le 19 janvier, Dmitrii Kozhnev, responsable de la section syndicale de l’usine Tsentrosvarmash du syndicat des travailleurs de l’industrie automobile (MPRA) et partisan de Résistance Socialiste, a été renvoyé de son lieu de travail dans la ville de Tver. À la fin d’une de ses journées, il a été appelé avec son directeur au bureau du personnel. Dmitrii a alors été informé de son renvoi avant que deux gardes ne le jettent dehors.

    Résistance Socialiste (CIO – Russie)

    Selon la loi russe, les employeurs doivent d’abord obtenir l’accord du syndicat compétent avant de renvoyer des travailleurs de telle façon. Le directeur de l’usine de Tsentrosvarmash avait approché le syndicat à ce sujet, sans arriver à un accord. Il a donc décidé de passer outre la législation en vigieur.

    Après le renvoi de Dmitrii, le harcèlement des autres syndicalistes de l’usine s’est intensifié.

    Le soudain renvoi de Dmitrii est lié aux plans de la direcection, qui ont le soutien du ‘syndicat’ officiel, qui visent à lancer une attaque sérieuse contre les conditions de travail en coupant dans les acquis sociaux des travailleurs. Le syndicat indépendant des travailleurs de l’industrie automobile (MPRA) était un obstacle sérieux à ces projets. Le syndicat indépendant, cependant, prévoit de continuer sa campagne contre les actions illégales de la direction de l’usine.

    Nous faisons internationalement appel aux syndicalistes et militants pour protester contre le renvoi abusif de Dimitrii Kozhnev, pour exiger son ré-engagement immédiat et pour exiger le retrait des coupes dans les avantages des travailleurs.

    Envoyez vos protestations à :

    • Yu. E Makarov, General Director of “Tsentrosvarmash”, Ul P.Savelevoi 47, Tver, Russia 170039
    • tver@tsentrosvar.ru

    En envoyant une copie:

    • au siège central de la société : info@tmholding.ru / Tel. +7 4822 553309 / Fax +7 4822 553538
    • à l’administration de la region de Tver : Ul. Sovetskaya 41, Tver, Russia 170100 / it@web.region.tver.ru

    SVP, envoyez aussi une copie à robert.cwi@gmail.com

  • [video] Interview de Joe Higgins (Socialist Party, Irlande)

    Lors de la réunion du Comité Exécutif International du Comité pour une Internationale Ouvrièrew qui s’est tenue fin novembre, nous avons parlé avec Joe Higgins, ancien parlementaire du Socialist Party, au sujet de la situation politique en Irlande. Ce pays a été durement frappé par la récession économique. Des milliers d’emploi ont été perdus et le rêve du "Tigre Celtique" a disparu.

  • Suède : La nationalisation de l’industrie automobile est maintenant un vif sujet de débats

    La campagne du Rättvisepartiet Socialisterna montre la voie

    Tandis qu’un tsunami de fermetures et de licenciements de masse ébranle la Suède, la décision des deux constructeurs automobiles Ford et General Motors de vendre leurs entreprises suédoises (Volvo et Saab) au plus offrant a choqué les travailleurs, et provoqué un débat soudain sur le besoin de nationaliser l’industrie automobile.

    Arne Johansson, Rättvisepartiet Socialisterna (COI-Suède)

    Les acquisitions de Volvo Cars par Ford en 1999 et de Saab en GM en 2000 sont maintenant généralement perçues comme deux catastrophes majeures pour la plus importante des industries manufacturières suédoise. Maintenant, la décision de se débarrasser de leurs compagnies suédoises à l’agonie va être une précondition pour Ford et GM s’ils veulent recevoir l’argent du Congrès ou du gouvernement américain afin de les sortir de leurs propres faillites imminentes.

    Les effets combinés de la crise du capitalisme mondial financier, de la surcapacité de l’industrie automobile mondiale et de la crise énergétique et écologique ont produit une crise dramatique de la propriété capitaliste. Puisqu’il ne se trouve pas d’acheteurs intéressés avec la capacité et la volonté d’accomplir les investissements massifs requis pour les producteurs suédois, leur propre survie est maintenant en jeu – y compris celle de la pyramide de sous-traitants qui sont les principaux fournisseurs des gros producteurs de camions que sont AB Volvo et Scania.

    Il y a encore quelques semaines, le Rättvisepartiet Socialisterna (RS, Parti de la Résistance Socialiste, CIO-Suède) était la seule organisation demandant la nationalisation de Volvo et Saab de manière explicite. Mais cette revendication a tout d’un coup explosé pour émerger sous la forme d’un débat politique crucial.

    Sans une intervention majeure de l’Etat, il est maintenant possible que l’entièreté de l’industrie automobile suédoise disparaisse complètement dans le futur proche. Cela implique 140.000 travailleurs (2% de la population suédoise en âge de travailler), qui ont produit l’an dernier un sixième de la valeur des exportations suédoises. Ceci aurait des conséquences catastrophiques : cela déclencherait une vague de chômage de masse qui provoquerait à son tour une dépression profonde et de longue durée, achevant ainsi ce qui reste de l’ « Etat providence » déjà à l’agonie.

    Selon un nouveau sondage ordonné par Sveriges Ingenjörer (Ingénieurs de Suède, le syndicat des ingénieurs), 68% des Suédois seraient en faveur d’un plan d’urgence de nationalisation (« étatisation » en suédois) de Volvo, même si ce doit être une mesure temporaire. Ceci représente néanmoins une hausse soudaine de la conscience quant à la profondeur de la crise capitaliste, aussi bien qu’un virage extrême quant à la manière de considérer la propriété publique.

    Rolf Wolff, qui est le chef du Handelshögskolan à Götenborg (une importante université de commerce), a, dans un article paru le 27 novembre dans le journal économique Dagens Industri (Industrie au Quotidien), parlé du fait que les périodes de crise sont aussi des «périodes d’opportunités, des moments pour repenser et penser différemment». Il a poursuivi en disant que «Tandis que les USA, le pays qui a été la machine idéologique qui a lancé le néolibéralisme, avec en tête l’échelle et les valeurs boursières, vont vers la nationalisation des compagnies de prêts hypothécaires, des banques et des compagnies d’assurance pour les sauver, nous autres, en Suède, continuons à refuser de discuter la survie future des plus importantes de nos industries».

    Mais le débat a maintenant explosé au cours des dernières semaines. Parmi ceux qui ont aussi défendu la nécessité d’une solution étatique, se trouvent Hans-Olov Olsson, ex-PDG de Volvo Cars, ainsi que Bo Elkman, un autre ancien patron de Volvo, qui suggèrent que le gouvernement devrait racheter Volvo, de même que Saab, pour «une couronne ou deux». Le syndicat des Ingénieurs suédois, l’Unionen (le syndicat des employés) et IF Metall (le syndicat des métallos) clament tous fortement que la fin de l’industrie automobile signifierait la perte définitive d’un savoir-faire industriel crucial pour la Suède. Ils militent également en faveur d’une intervention majeure de la part de l’Etat, y compris d’une phase de propriété étatique au moins temporaire – partielle si des investisseurs capitalistes sont prêts à participer aux côtés du gouvernement – avec une proposition d’organiser un rachat coordonnés par les fonds de pension de l’Etat et des capitalistes suédois.

    Selon le Financiel Times, GM et Ford ont demandé des prêts pour leurs entreprises suédoises, afin de rehausser leurs valeurs avant de les vendre. Mais les emprunts d’Etat, de même que le soutien de l’Etat à la recherche et au développement sans propriété ne font qu’améliorer le prix que recevront Ford et GM s’ils parviennent à vendre – sans aucune garantie pour la survie future de l’entreprise et pour les salariés.

    Confronté à cette situation, le gouvernement de droite et son Ministre de l’Industrie, Maud Olofsson, ne font pour l’instant que répéter, tels des perroquets, que «Nous (c-à-d, l’Etat) devrions posséder moins d’entreprises», que «L’Etat n’est pas un meilleur propriétaire que l’industrie automobile internationale», et que l’argent des contribuables et des pensionnés ne doit pas être risqué. A la question de savoir ce qu’il arriverait aux contributions et aux pensions si l’industrie automobile devait couler, ils n’ont, bien entendu, aucune réponse.

    Rolf Wolff, dans une interview accordé à un journal de Götenborg, a critiqué ce genre d’arguments, ajoutant qu’un prix d’un dollar pourrait bien être assez pour Volvo Cars (le coût serait de devoir accomplir les investissements requis). Dans une polémique contre des professionnels de la finance et des consultants en gestion qui «ont fait des profits énormes en dupant des gouvernements», il affirme que «Si l’Etat peut posséder des banques et des compagnies énergétiques, il peut posséder des entreprises automobiles… Aucune recherche économique n’a jamais obtenu des résultats permettant de prouver que l’Etat serait en soi un mauvais gérant».

    La campagne du Rättvisepartiet Socialisterna

    Les membres de RS ont milité en faveur d’une campagne syndicale massive pour la fin des fermetures et des licenciements, pour des programmes de recherche et d’éducation, pour une semaine de travail plus courte, et pour la nationalisation de l’industrie automobile. Quelques semaines plus tôt, des travailleurs de l’automobile à Götenborg qui venaient de se faire licencier ont obtenu une couverture médiatique nationale au journal télévisé, pour une première petite manifestation de 130 personnes, qui reprenait les mêmes revendications. Maintenant, ils ont obtenu les signatures de centaines de travailleurs de l’automobile.

    Le premier choc a aussi donné lieu à plus de manifestations. Il y a quelques semaines, une manifestation forte de 1.000 travailleurs a été organisée par la centrale syndicale métallurgique locale de Volvo Trucks à Umeå, afin de demander l’interdiction de licenciement pour deux ans, des lois visant à une meilleure protection du travail, un jour de travail plus court, etc. Dans un discours à la fin de la manifestation, ceci était relié à la revendication d’une campagne nationale pour considérer la prise en charge des banques et des principales entreprises.

    RS se réjouit du fait que la question de la propriété de l’industrie ait été soulevée en tant que point urgent. Il est maintenant nécessaire de militer en faveur d’une mobilisation syndicale massive et nationale afin de défendre les emplois, le bien-être social et la protection de l’environnement – reliée à la nationalisation d’urgence de l’industrie automobile toute entière. Un dollar semble être un prix raisonnable.

    Bien sûr, cela ne devrait pas être une mesure temporaire, mais devrait être considéré comme une mesure stratégique sur le long terme afin de non seulement protéger les emplois, mais également d’accomplir la transformation écologique nécessaire de l’ensemble du secteur du transport, en plus de rompre avec le capitalisme.

    La transformation nécessaire du secteur des transports ne peut être accomplie sur base des profits capitalistes. Celle-ci requérrait des investissements étatiques massifs dans la production de modèles de voitures non-polluantes, en plus d’un revirement majeur en faveur des systèmes de transport en commun – des trains à grande vitesse qui remplaceront les vols domestiques et continentaux, des lignes de bus confortables et gratuites qui remplaceront l’absurde trafic automobile. Il serait également assez possible d’utiliser les ressources de l’industrie automobile afin de développer l’énergie éolienne et marémotrice, etc.

    Pendant leur temps libre et ce, à titre bénévole, plus de cent ingénieurs de Volvo Cars ont déjà développé une centaine de propositions de voitures vertes, dont 13 ont été transférées au département recherche et développement de l’entreprise. Pendant longtemps, il y a eu de vives critiques par rapport à la mauvaise gestion de leur entreprise par les gérants de Ford et de GM, qui ont activement bloqué toute proposition visant à développer des voitures non-polluantes et à consommation minimale. Ces arguments sont parfaits pour montrer la nécessité d’accomplir la nationalisation sous le contrôle des travailleurs, en cogestion avec un futur gouvernement socialiste.

    RS/Offensiv se réjouit de la remise en question de la propriété des banques et de l’industrie automobile. Mais la crise de la propriété va bien plus loin que cela et parcourt toutes les grandes entreprises, dont les propriétaires font maintenant la preuve de leur plus profond mépris vis-à-vis de leurs salariés, avec des licenciements de masse, déjà alors que nous ne sommes qu’au tout début de la crise. Il y a un arrêt quasi total de l’activité dans le secteur du bâtiment, en dépit du besoin pressant de construire des maisons et de rénover des centaines de milliers de logements sociaux construits dans les années 60 et 70, et de ce faire d’une manière qui permette à la fois d’économiser de l’énergie, et de fournir un logement qui soit à la portée des jeunes et des travailleurs.

    Revendications

    Le temps est venu pour les travailleurs et les socialistes d’exiger une campagne syndicale massive pour les emplois, le bien-être social et le climat – reliée à la revendication de la nationalisation urgente des banques et de l’industrie automobile, sous le contrôle des travailleurs. Ceci signifierait également des revendications concrètes en terme de lois du travail permettant le veto par rapport aux licenciements, une semaine de travail plus courte, une hausse des allocations sociales, de meilleurs services publics (enseignement, santé, prise en charge des enfants et des personnes âgées, etc.), et un programme massif d’investissements publics afin de sauver l’environnement.


    Post Scritpum du 16 décembre :

    Depuis que cet article a été écrit, le gouvernement suédois a présenté un plan de crise pour le secteur automobile d’une valeur de 28 milliards de couronnes (2,5 milliards d’euro), basé sur des garanties d’emprunt et un soutien étatique pour une nouvelle compagnie de recherche et développement automobile, à charge de l’Etat, et qui soutiendrait les entreprises automobiles privées. Ceci a joué en défaveur des propositions plus radicales, et n’aura de bénéfices que pour une durée très limitée. Toutefois, l’Unionen, le syndicat des employés, a amené la revendication d’une fusion de Volvo et Saab en une seule entreprise avec un nouveau propriétaire – quelque chose qui semble très difficilement réalisable sans nationalisation.

  • Révolte en Grèce

    Le meurtre d’un garçon de 15 ans par la police entraîne une colère de masse

    Samedi dernier en soirée, un groupe de jeunes étudiants de secondaire a crié vers une voiture de police qui passait devant le café où ils étaient, au centre d’Athènes, et ont jeté deux bouteilles d’eau en plastique d’un demi litre sur cette voiture. Les deux policiers ont arrêté la voiture plus loin, sont sortis et se sont approchés. Un des officiers a sorti son pistolet et a tiré vers les lycéens, tuant l’un d’entre eux. Les deux policiers ont alors simplement tourné le dos au groupe et sont partis !

    Andros Payiatsos, Xekinima (CIO-Grèce), article écrit le mardi 9 décembre

    La société grecque est naturellement sous le choc. Immédiatement, un rassemblement de plusieurs milliers de personnes a pris place au centre d’Athènes en protestation. Des manifestations se sont déroulées dans toutes les principales villes de Grèce le jour suivant et de nouvelles manifestations ont été prévues le lundi, le mardi et le mercredi, matins et après-midis. La fureur et la colère son massives ! C’est qu’il y a tellement tension à l’intérieur de la société ; à cause du chômage et de la pauvreté, à cause de 23 ans de politiques d’austérité, à cause des scandales et de la corruption et, maintenant, du meurtre de sang froid, de l’exécution d’un garçon de 15 ans par la police ! La goutte a fait déborder le vase, et une énorme colère s’est répandue.

    Le gouvernement essaye de défendre qu’il s’agit d’un incident isolé – l’argument habituel. Mais les gens ne sont pas disposés à écouter. Pour l’énorme majorité des travailleurs et de la jeunesse, le policier a simplement agi en conséquence de ce pourquoi la police est formée. Les policiers sont vus comme des racistes liés à l’extrême-droite et menteurs, des gens qui détestent les mouvements sociaux et répriment brutalement les grèves et les manifestations. Il y a eu tellement tant d’incidents en ce sens que personne n’a vraiment besoin d’être convaincu.

    Le gouvernement est dans une paralysie absolue. Avec une majorité de seulement un parlementaire (151 sur 300), le gouvernement est en soi déjà instable.

    «Ce gouvernement de meurtriers doit tomber» est le slogan principal avec lequel Xekinima (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Grèce) intervient dans ces événements. Nous appelons à l’occupation de toutes les écoles et universités ainsi qu’à des grèves dans le but de faire chuter le gouvernement. En même temps, nous appelons à la formation d’un gouvernement de gauche, basé sur les forces de SYRIZA (une nouvelle formation de gauche composée d’environ 11 organisations et partis différents, dont Xekinima) et du KKE (parti communiste de Grèce), pour prendre le pouvoir sur base d’un programme socialiste, au service des intérêts des travailleurs, de la jeunesse et des paysans pauvres de Grèce.

    Un mouvement de masse peut conduire à un réel changement

    Ce gouvernement peut tomber sous l’action d’un puissant mouvement des travailleurs et de la jeunesse, mais pas par les émeutes et la destruction massive que nous avons vues dans chaque ville ces derniers jours, provoquées par des groupes d’anarchistes (dans les rangs desquels se trouvent beaucoup d’agents provocateurs). Au cours de ces derniers jours, ces groupes ont eu carte blanche pour détruire tout ce qui tombait dans leurs mains. Mais si cela continue, ces actes joueront en faveur du gouvernement et de l’Etat. Au début, les travailleurs pouvaient accepter quelques excès de ces groupes, mais particulièrement après les dernières émeutes, cette humeur changera. Les arguments basés sur la « loi et l’ordre » commenceront à gagner du terrain. Ainsi, ces groupes qui ne montrent aucun respect pour un mouvement de masse et en particulier pour le mouvement ouvrier fourniront la meilleure aide pour qu’un gouvernement et un appareil d’État paralysés puissent reprendre le contrôle.

    Seul un mouvement de masse et en particulier la classe ouvrière est capable de faire chuter ce gouvernement, par des actions de masse. Seule la classe ouvrière peut fournir une alternative au gouvernement et au système capitaliste.

    La totalité du secteur éducatif est déjà à l’arrêt. Beaucoup d’occupations prennent place. Les professeurs des universités ont appelé à une grève de trois jours. Les professeurs du primaire et du secondaire ont appelé à une grève de deux jours. Demain, mercredi 10 décembre, il y a une grève générale appelée par le GSEE (confédération grecque des travailleurs grecs). Cette grève était initialement prévue pour protester contre le budget, mais avec les derniers évènements, elle prendra une toute autre forme.

    La question principale est maintenant de savoir comment continuer le mouvement après mercredi. La jeunesse peut être un facteur décisif – ils peuvent prendre l’initiative et aider ainsi la classe ouvrière entrer décisivement en lutte. Un des facteurs les plus importants est le fait que SYRIZA, dans son ensemble, est sorti avec le slogan, « Ce gouvernement doit tomber ! » Cela peut donner une direction au mouvement et à la société.


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  • Paris: reportage photo de la manifestation du personnel enseignant et des jeunes

    Ce jeudi se sont déroulées de grandes manifestations en France contre les économies faites sur le dos de l’enseignement. De Belgique, des membres et sympathisants des Etudiants de Gauche Actifs, le cercle étudiant du Mouvement pour une Alternative Socialiste, sont partis participer à ces mobilisations à Paris et à Lille. A Paris, quelques dizaines de milliers de manifestants ont défilé, peut-être 10.000 à Lille. La colère est grande contre les attaques du gouvernement Sarkozy. Cette année, 13.500 emplois vont disparaître à cause de diverses mesures d’assainissement. Cela conduit de plus en plus à un enseignement d’élite pour les riches et un accès restreint à un enseignement valable pour le reste. Nous publions ici quelques photos de la manifestation qui a pris place à Paris.

    Mirre (Gand)


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  • Paris: reportage photo de la manifestation du personnel enseignant et des jeunes (2)

    Ce jeudi se sont déroulées de grandes manifestations en France contre les économies faites sur le dos de l’enseignement. De Belgique, des membres et sympathisants des Etudiants de Gauche Actifs, le cercle étudiant du Mouvement pour une Alternative Socialiste, sont partis participer à ces mobilisations à Paris et à Lille. A Paris, quelques dizaines de milliers de manifestants ont défilé, peut-être 10.000 à Lille. La colère est grande contre les attaques du gouvernement Sarkozy. Cette année, 13.500 emplois vont disparaître à cause de diverses mesures d’assainissement. Cela conduit de plus en plus à un enseignement d’élite pour les riches et un accès restreint à un enseignement valable pour le reste. Nous publions ici quelques photos de la manifestation qui a pris place à Paris.

    Kjel (Courtrai)


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  • Paris: Manifestations du personnel enseignant et des jeunes

    Une quinzaine de membres d’EGA (l’organisation étudiante du MAS) ont participé au côté des camarades de la Gauche Révolutionnaire (notre section-sœur en France) aux manifestations à Paris, Valencienne et Lille lors de la journée de grève du 20 novembre dans l’enseignement en France.

    La grève a été fortement suivie avec plus de 50% de gréviste dans le secondaire et près de 70% dans le primaire. Plus de 220.000 instituteurs, enseignants, membres du personnel, élèves et étudiants ont pris part aux 130 cortèges organisés par les syndicats dans toutes la France. La manifestation à Paris à rassemblé 40.000 participants. 42 exemplaires du journal de la Gauche Révolutionnaire ont été vendus ainsi que des dizaines de journaux lycéens à Paris.

    Le gouvernement Sarkozy et son ministre Xavier Darcos a supprimé 11200 postes dans l’Education cette année et ils veulent en supprimer 13500 de plus en 2009. Pour les élèves, la réforme « Darcos » diminue le nombre d’heures de cours de 32h à 27h et permet un nombre illimité d’élèves par classe alors que celle-ci sont déjà surpeuplées. Sarkozy et Darcos veulent faire payer la crise aux travailleurs et aux jeunes. Le gouvernement Sarkozy coupe dans le budget de l’éducation nationale alors qu’il a déjà offert 360 milliards d’euros aux actionnaires pour sauver leur système financier.

    Des grèves et des manifestations ont eu lieux cette semaine dans de nombreux secteurs (dans le privé et dans les services publics). Samedi, les postiers manifesteront en masse contre la privatisation de la Poste. Une lutte d’ensemble contre la politique du gouvernement Sarkozy est nécessaire. C’est pourquoi la Gauche Révolutionnaire met en avant l’idée d’une grève interprofessionnelle à partir du 25 novembre.


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  • SYRIZA : une chance historique pour la gauche en Grèce.

    Actuellement, la Grèce connaît une grave crise politique. Depuis plusieurs années, la situation se dégrade au niveau économique et social. Ceci a renforcé la prise de conscience de la population envers cette exploitation et le besoin d’une alternative politique, sous la forme d’un nouveau parti des travailleurs. C’est ainsi que s’est développée la formation de gauche SYRIZA, jusqu’à jouer un rôle politique important. Quelles sont les chances offertes par cette évolution et quels sont les dangers cachés derrière ces chances ?

    Analyse par Wouter W. d’Athènes

    La crise politique va de pair avec un déclin économique et social.

    Les médias parlent quotidiennement des innombrables scandales qui caractérisent le gouvernement actuel et le précédent. Les deux plus grands partis, ND et PASOK, jouent les rôles principaux dans ces scandales. ND (conservateurs de droite) est l’actuel parti au pouvoir ; PASOK (sociaux démocrates), le précédent.

    Les scandales se rapportent à la corruption, à des accords secrets avec des entreprises, aux gigantesques avantages financiers donnés à l’église orthodoxe…. Ceci a pour conséquence que les deux partis ont perdu beaucoup de voix dans les sondages. Actuellement, PASOK est le plus grand parti mais avec moins de voix qu’auparavant.

    La tromperie vis-à-vis de la population a comme résultat que de plus en plus de gens prennent conscience de l’exploitation par cette classe de chefs d’entreprises, de chefs religieux et de leurs représentants politiques. C’est pourquoi la situation politique actuelle, avec un président et un gouvernement ND, est très instable. Quelques ministres ont déjà obligatoirement démissionné et la majorité au parlement ne s’élève qu’à un siège. Quand celui-là disparaîtra, il y aura de nouvelles élections.

    A côté de cette situation politique instable, la Grèce est aussi caractérisée par un fort degré d’exploitation. Une série de grèves nationales suite aux attaques sur le système des pensions en est l’extériorisation sous forme de lutte. Depuis l’introduction de l’euro, les prix ont très fortement augmenté mais les salaires sont restés à l’ancien niveau. Beaucoup de salaires ne s’élèvent qu’à 600 ou 700 euros.

    Il est question d’un chômage grandissant et, à beaucoup de niveaux, les travailleurs se font de plus en plus exploiter. En plus d’une énorme diminution de leur pouvoir d’achat, les travailleurs sont livrés aux caprices des chefs d’entreprises et ce, assurément dans les entreprises où aucun syndicat n’est représenté. Cela signifie d’accepter toutes les conditions de travail sinon le licenciement suivra ! Les émigrés sont employés pour des salaires très bas et dans des environnements malsains. Les étudiants et les élèves se voient aussi obligés de travailler dans ces conditions pour payer leurs études.

    En plus des pertes d’emplois, la crise économique a des conséquences visibles en Grèce. C’est ainsi que, là aussi, des banques sont en difficulté et que l’argent des impôts payés par les citoyens (28 milliards d’euros) est réservé au sauvetage de ces banques privées en cas de besoin. En même temps, le gouvernement contredit à tort un approfondissement de la crise en Grèce.

    Aussi bien la crise économique que les attaques contre les conditions de travail montrent que la résistance des travailleurs doit continuer à s’organiser. Pour que cela soit possible, un nouveau parti des travailleurs est nécessaire. Ces dernières années, de nombreux pas ont été faits dans cette direction, par la création et le développement de SYRIZA. Mais ce rassemblement d’organisations de gauche est-il bien le nouveau parti des travailleurs sur lequel les travailleurs comptent ?

    SYRIZA : un nouveau parti des travailleurs ?

    La création de SYRIZA (coalition de gauche radicale) se situe en 2004 lorsque, à côté de Synaspismos (déjà un rassemblement de quelques organisations de gauche et écologistes), toute une série d’organisations se sont groupées pour former un nouveau front de gauche. Ces organisations comportaient des tendances Maoïstes et Staliniennes mais également des tendances Trotskystes, des groupements écologistes et toute une série de participants indépendants actifs politiquement.

    Notre organisation-sœur en Grèce, Xekinima, a beaucoup discuté au sujet d’une participation à SYRIZA et en est devenue officiellement membre en juin 2008. Etant donné que, l’année passée, SYRIZA est devenu un instrument important pour défendre les perspectives des travailleurs sur la scène politique, nous voyons ceci comme un pas important vers un parti des travailleurs valable.

    Actuellement, il s’agit toutefois d’un groupement d’organisations sans structures démocratiques et sans programme clairement défini. SYRIZA peut toutefois déjà compter sur un large soutien de la population. Lors des dernières élections (septembre 2007), la formation a obtenu un peu plus de 5% ; actuellement, son résultat dans les sondages se situe entre 10 et 15%.

    SYRISA a pu se développer sur la base d’une rhétorique de gauche ; dès que la direction commence à manquer de clarté dans ses propos, le soutien diminue. Le parti social-démocrate PASOK veut envisager une coalition pour le prochain gouvernement. Un certain nombre de personnes de premier plan ne se démarque pas assez clairement de la social-démocratie, ce qui a mené à une chute dans les sondages. Deux anciens leaders de Synaspismos ont déjà publiquement appelé à entrer à leurs côtés dans un prochain gouvernement. Nous appelons toutefois à choisir un gouvernement de gauche. C’est pourquoi il y a une proposition permanente vers le KKE (le Parti Communiste) et d’autres formations politiques de gauche afin d’effectivement réaliser cela à l’avenir.

    SYRIZA offre beaucoup de possibilités mais contient, en même temps, un certain nombre de dangers qui, déjà dans le passé, ont rendu impossible un parti des et par les travailleurs. Disons clairement que SYRIZA n’est pas (encore) un parti des et par les travailleurs.

    SYRIZA : une foule de possibilités mais aussi de dangers.

    Quelles sont les possibilités offertes par SYRIZA ? Et quels sont les dangers qui menacent cette chance historique pour la gauche en Grèce ?

    Avant tout, SYRIZA offre la possibilité de développer et de réaliser, à gauche, un véritable parti pour et par les travailleurs. Actuellement, il défend déjà un certain nombre de revendications des travailleurs, en soutenant leur lutte. Par exemple, SYRIZA soutient les grèves et manifestations, aussi bien des étudiants que des travailleurs. Beaucoup de travailleurs et d’étudiants voient cette formation comme la porte vers la libération de l’exploitation quotidienne et de la discrimination. Cela leur donne une perspective de résistance contre le pouvoir capitaliste et renforce leur foi dans la lutte pour une nouvelle forme de société.

    Un mouvement et un parti qui n’est pas créé par la classe riche et corrompue des capitalistes mais par celle des travailleurs constitue le noyau du potentiel de cette formation. Toute revendication socialiste et démocratique est chaudement accueillie par beaucoup de travailleurs qui, actuellement, voteraient SYRIZA. Mais ces revendications ne sont pas des caractéristiques acquises de SYRIZA, vu qu’on y utilise un langage équivoque.

    Ceci nous amène aux dangers qui se cachent derrière cette chance unique pour SYRIZA. Etant donné la présence de différentes tendances politiques dans cette formation, les positions sont différentes quant au chemin que SYRIZA doit emprunter. Les deux grandes discussions concernent la structure et le programme de SYRIZA.

    Actuellement, la structure de l’organisation consiste en organes dirigeants (nationaux et locaux) qui ne comportent que des représentants des organisations participantes et quelques membres indépendants. Il n’existe pas de structure démocratique dans laquelle les membres pourraient voter pour un programme et une direction. Il n’est pas question non plus d’un parti dans lequel, par exemple, serait garantie la possibilité de révoquer de façon permanente des élus. Si, par exemple, un parlementaire ne défend pas les revendications des travailleurs, il ne peut pas être immédiatement démis de ses fonctions politiques.

    Il existe aujourd’hui une aile droite au sein de SYRIZA, essentiellement composée d’une ancienne génération venant de Synaspismos. Ceux-là, tout comme quelques autres tendances, ne mettent pas de revendication socialiste en avant et flirtent avec PASOK afin de former un futur gouvernement. Leur réformisme n’apportera aucun changement. Cela a été démontré de nombreuses fois par l’histoire. Songez aux exemples récents comme Rifondazione en Italie, Die Linke en Allemagne et le SP aux Pays-Bas. Avec la structure actuelle, ces réformistes peuvent, sans approbation démocratique, faire ce qu’ils veulent au nom de SYRIZA, ce qui ne serait pas le cas avec une structure démocratique développée. L’absence d’une telle structure ne constitue toutefois pas une excuse pour un programme non socialiste.

    Le programme actuel de SYRIZA est très restreint et imprécis. Actuellement, la discussion règne au sujet d’un plus grand développement du programme. Ici aussi, la lutte s’engage entre le côté de gauche et le côté réformiste de droite. Nous avons milité avec Xekinima, pas seulement avant la participation à SYRIZA mais aussi depuis notre participation, pour un programme socialiste démocratique. Ayant mis ceci en avant de façon conséquente, sous forme de revendications très claires, nous voyons maintenant grandir le soutien pour un tel programme. De plus en plus de gens prononcent le mot « socialisme ». L’intérêt pour la gauche est un fait et est renforcé par la pression venant de la base ainsi que par le succès des revendications de Xekinima.

    Celui-ci a veillé à ce qu’il y ait plus ou moins unanimité pour un certain nombre de sujets : augmentation énorme des salaires et des pensions, semaine de 35 heures, journée de 7 heures, semaine de 5 jours, stop à la flexibilisation des emplois, pour des contrats stables, disparition de toutes les lois qui ont attaqué la sécurité sociale, pour des investissements énormes dans les soins de santé et l’enseignement (en pourcentage du PIB)… Les revendications deviennent aussi plus fortes au sujet de thèmes tels que le racisme, l’immigration, les prisonniers, l’égalité entre hommes et femmes, l’environnement,… De plus, nos revendications portent sur la nationalisation des secteurs privatisés et l’indexation des salaires. Attention, certains personnages au pouvoir osent mal utiliser un mot comme «nationalisation », dans le sens que l’Etat devrait racheter ces secteurs.

    Etant donné que, jusqu’à présent, il n’existe pas de programme clairement détaillé, SYRIZA reste une formation instable. Les travailleurs restent dans l’expectative car SYRIZA laisse encore des doutes. SYRIZA doit utiliser la chance qui lui est offerte par les travailleurs. Pour cela, il doit aussi devenir plus visible dans la rue.

    A cause de la pression du PASOK et des médias pour se joindre aux partis du centre et à cause de l’acceptation de cette proposition par l’aile droite de SYRIZA, une scission ne peut être exclue dans les temps à venir. Une séparation d’avec l’aile droite rendrait SYRIZA plus fort en ce qui concerne une entente pour un programme socialiste et une structure démocratique.

    Nécessité d’un nouveau parti des travailleurs en Belgique.

    Si on regarde la Belgique, il est clair qu’actuellement, aucun nouveau parti des travailleurs ne se présente à gauche, ni même aucune initiative qui y tendrait. Sur certains plans, SYRIZA pourrait constituer un exemple pour la Belgique.

    Le potentiel pour une formation politique alternative peut se manifester particulièrement vite. La montée de SYRIZA en est une expression. Une coopération dans la gauche peut être utile pour arriver à une nouvelle formation mais peut aussi mener à la confusion en matière de programme et de structure. Ce sont des éléments essentiels dans le développement vers un parti des travailleurs. Nous défendons un programme socialiste démocratique et une structure démocratique ouverte pour le parti. Ceci mène à un grand soutien pour Xekinima au sein de SYRIZA mais plus généralement dans la société. Un véritable engagement des travailleurs et de leurs familles dans le développement d’une alternative politique sera d’une importance déterminante pour l’avenir de SYRIZA.

    En Belgique aussi, il y a nécessité d’une perspective vers une autre société. Aujourd’hui, les partis néolibéraux, de droite, nationalistes et racistes se portent tous garants de la poursuite de l’exploitation des travailleurs. Le patronat et les politiciens traditionnels veulent répercuter la crise du capitalisme sur les travailleurs, en amplifiant l’exploitation. Ceci renforce la nécessité d’une alternative politique.

    Une alternative doit être construite à partir du mouvement des travailleurs, de façon que notre voix soit représentée au niveau politique. Par ces mots que je vous envoie de la Grèce combative, je veux aussi faire un appel enflammé pour que la lutte s’organise en Belgique et que des pas soient réalisés dans la direction d’une alternative politique.


    Liens :

  • Avertissements d’Autriche

    L’extrême-droite à 28%, Haider sort de route

    Dans la nuit du 11 au 12 octobre, le politicien d’extrême-droite Jörg Haider est décédé. L’alcool et une vitesse exagérée (142 km/h pour une limitation à 70) lui ont fait perdre le contrôle de son véhicule. La mort de Haider a massivement attiré l’attention des médias. Ces dix dernières années, il a été un des politiciens européens les plus controversés. A cette occasion, sa politique asociale et ses liens avec le néonazisme sont quelque peu passés « à la trappe ». Ne rien dire des morts si ce n’est en bien ?

    Par Thomas (Gand)

    Haider et son FPÖ néo-fasciste ont connu une forte poussée dans les années 1990. Après les 26,9% obtenus par le parti en 1999, il est entré dans le gouvernement autrichien aux côtés du parti conservateur ÖVP, à la grande indignation du reste de l’Europe. Les cercles néolibéraux ont pointé d’un doigt moralisateur ce scandaleux gouvernement de coalition. Bien entendu, l’establishment politique n’a pas pu expliquer pourquoi le succès de l’extrême-droite en Autriche n’était pas un cas isolé. Tout comme le VB chez nous, le FPÖ a pu se développer sur un sol riche en mécontentement passif. Ces déceptions se sont manifestées dans les années ’80 et ’90, à cause d’une politique néolibérale dure et de l’absence d’alternative à gauche. C’est d’ailleurs perceptible dans toute l’Europe: tandis que les politiciens et les organisations patronales limitaient les dépenses publiques et sociales, les entreprises ont fait des milliards de bénéfices.

    Lorsque le FPÖ a participé au gouvernement autrichien, rien n’a fondamentalement changé. Bien au contraire : le gouvernement a lancé une attaque d’ampleur contre les pensions, ce qui a conduit Haider à une défaite électorale. Haider et son parti ont dû endurer l’opposition du mouvement des travailleurs (avec les grandes grèves de 2003) et a perdu les élections. Une scission est survenue par la suite, Haider, ses ministres et plusieurs parlementaires ont créé le BZÖ. La majorité des militants (en dehors de la province de Carinthie) sont restés au FPÖ.

    Ce résultat d’une politique antisociale, dans laquelle le FPÖ a sa responsabilité, est souvent cité en exemple pour illustrer que mouiller l’extrême-droite au pouvoir est une bonne tactique pour l’affaiblir. “Laissons-les prendre part à la “bonne chère” du pouvoir et cela sera vite fini.” Nous nous sommes quant à nous toujours opposés à cette vision car un gouvernement incluant l’extrême-droite mènera une politique particulièrement dangereuse pour le mouvement des travailleurs.

    Cela est, de surcroît, une vision statique. Lors des élections de septembre, Haider a fait un « come back ». Le BZÖ comme le FPÖ ont réalisé de bons scores (respectivement 10,7% et 18%) ; ensemble, ils ont obtenu plus qu’en 1999 et le décès de Haider ne signifie pas la fin de l’extrême-droite, même si le BZÖ pourrait avoir des difficultés après la disparition de son leader incontesté. Mais il n’y a rien de fondamentalement changé à la politique néolibérale. Sans réponse de gauche, la porte reste ouverte à l’extrême-droite. La nécessité de syndicats combatifs est là, mais aussi celle d’un parti politique des travailleurs.

    A côté de cette leçon très importante, il y a, bien sûr, une deuxième leçon à tirer de l’expérience de Haider : la nécessité d’une conduite adaptée et sûre sur les routes!

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