Category: Europe

  • Villeroy & Boch : Les travailleurs du Luxembourg payent aussi la crise capitaliste !

    La crise n’épargne pas le Luxembourg. Outre les banques qui licencient, le Grand-Duché comporte aussi des industries touchées de plein fouet, notamment dans le secteur sidérurgique (ArcelorMittal) et automobile (Goodyear). Villeroy & Boch est un des fleurons historiques de cette industrie locale. Ou plutôt était. Car en mars dernier, la Direction annonçait la fermeture du site avec ses 230 salariés, malgré des bénéfices en 2008/2009 et après déjà 2 plans sociaux (2003=120 licenciés, 2006=180).

    Le comité NPA Transfrontalier Longwy-Luxembourg.

    Avec une arrogance révoltante de la part de la direction, ne voulant pas payer plus que les indemnités légales. Pendant plusieurs mois, les discussions ont piétiné, et la direction a continué de proposer des sommes dérisoires.

    De plus, «la direction a commencé dès Mars à mesurer le temps qu’il fallait pour démonter une machine et cela devant nos yeux!», expliquait une salariée.

    Les travailleurs avaient la volonté de mettre la pression dès le départ, mais ils en ont été dissuadés par leurs syndicats qui ne voulaient pas transgresser la loi luxembourgeoise, très restrictive sur le droit de grève. «Il aurait fallu réagir plus tôt, on a l’impression que c’est trop tard, les stocks de marchandises ont été vidés! Nous avons joué le jeu depuis Mars en assurant un travail de qualité!»

    Le 21 octobre, les salariés déclenchaient pour la première fois une grève pour se faire entendre dans les négociations. Mais la direction est restée ferme: 25,95€/mois d’ancienneté. Les travailleurs revendiquent 225€/mois, soit un peu plus que l’indemnité obtenue en 2003. «C’est la crise des patrons mais c’est nous qui payons», s’énerve une travailleuse.

    Le 26 octobre, les travailleurs ont manifesté devant le siège social à Mettlach (Allemagne) pour n’obtenir que 70€/mois de la part du patron; les ouvriers ont donc de nouveau bloqué l’usine!

    Le surlendemain, la Direction a de nouveau menacé en affirmant qu’elle licencierait pour faute grave si la production ne reprenait pas, sur base d’une loi en sa faveur. Pris à la gorge, les salariés ont repris le travail.

    Mais le combat n’est pas terminé. Les Villeroy ont montré à tous qu’on ne devait pas se laisser guider vers l’abattoir. Pour poursuivre la lutte, ils auront encore besoin de courage et de solidarité. Malheureusement, ces derniers jours, peu de monde s’est pressé pour les soutenir: hormis des délégués syndicaux investis, aucune entreprise extérieure ne les a soutenus, et les directions syndicales nationales sont restées discrètes.

    Seul André Hoffmann, député de La Gauche a interpellé le Ministre du travail au Parlement, qui lui a répondu sur le mode «je voudrais bien mais je ne peux point»!

    Chez Eurostamp (sous-traitant auto) à Villers La montagne (F), les travailleurs attendent les noms des 107 personnes licenciées. Chez Delphi, à Bascharage (L), 110 emplois vont passer à la trappe. Quelques kilomètres et une frontière séparent ces deux entreprises, et Villeroy n’est pas loin. Contre cette offensive patronale sans frontières, la convergence des luttes doit s’organiser. C’est une urgence et c’est le mot d’ordre central du comité NPA Transfrontalier Longwy-Luxembourg.

    npalongwy@yahoo.fr

  • Autriche: Universités occupées, 50.000 étudiants dans la rue et le gouvernement forcé à faire ses premières concessions

    Ce jeudi 22 octobre, les étudiants de l’université de Vienne ont occupés leur amphithéâtre. Six jours plus tard, l’occupation s’était propagée à d’autres universités et villes autrichiennes. Le 28 octobre, 50.000 étudiants sont descendus dans la rue à Vienne et 400 à Salzburg pour manifester leur opposition au manque de moyens, d’espace et de financement pour un enseignement gratuit.

    Laura Rafetseder, SLP (CIO-Autriche)

    Leurs principales revendications étaient une augmentation du financement publique des universités plutôt que de donner l’argent aux banques, une opposition aux frais d’inscription et au processus de Bologne (directive européenne visant à introduire le privé dans l’éducation) ainsi qu’au système de Numerus Clausus. Après 9 jours d’occupation, le Ministre de la Science, Hahn, a déclaré que le gouvernement donnerait 34 millions d’euros en plus aux universités. En dépit du fait que ces 34 millions d’euro ne résoudront pas la crise qui s’abat sur les universités, il s’agit d’un signe clair que le gouvernement peut être forcé de faire des concessions en cas de mouvement de lutte.

    Le manque de financement est responsable de la crise dans les universités.

    Les premiers à protester ont été les étudiants de l’Université des Beaux-Arts, qui se sont opposés à l’introduction d’un système de bachelor/master inspiré du Processus de Bologne. Ils ont vite été rejoint par les étudiants de l’université de Vienne qui en ont ras-le-bol des conditions dans l’université – les étudiants doivent s’assoir par terre faute de place, etc. Au cours des élections de l’an dernier, les minervals avaient été partiellement aboli grâce à un puissant mouvement de masse contre les frais d’inscriptions. Encore aujourd’hui, la lutte se poursuit pour diminuer ces frais pour les étudiants hors-UE et les étudiants qui étudient «trop» longtemps. Les médias et le gouvernement ont tenté de s’opposer à cette diminution partielle du minerval en s’en prenant aux étudiants Allemands des universités autrichiennes, tout en ignorant délibérément que c’est le manque de moyen qui est à l’origine de ce mouvement.

    La solution du gouvernement s’est résumée en une série d’attaques contre l’enseignement dont le système de numerus clausus pour réduire le nombre d’étudiants. Il y a aussi le danger que le minerval revienne à son niveau précédent. Les frais d’inscription ont été introduit en 2002 en même temps que le système de bachelor/master ainsi que la privatisation de certaines parties de l’université, mesures contre lesquelles les étudiants ont protesté. Ces mouvements de protestations n’ont pas abouti à cause du rôle des dirigeants étudiants et des dirigeants syndicaux. Le mouvement était isolé et les conséquences des changements n’étaient pas évidentes pour beaucoup d’étudiants. Cela a changé depuis. Aujourd’hui, la majorité des étudiants est bien consciente que la hausse du minerval, l’introduction du système de bachelor/master et du numerus-clausus n’améliorera pas la situation, bien au contraire. Le fait que le gouvernement donne de l’argent aux banques, et que les étudiants doivent pour cela accepter de voir leurs conditions d’enseignement diminuer a provoqué une vague de colère. Un des principaux slogan des manifestations était «De l’argent pour l’enseignement – pas pour les banques et le big-business!»

    Une colère croissante parmi la classe ouvrière, solidarité avec les étudiants

    Le mouvement de protestation a prit place au beau milieu d’unee monté de la colère parmi la classe ouvrière concernant sa situation sociale. 2.000 travailleurs des crèches avaient ainsi manifesté le 17 octobre pour un meilleur salaire, plus de personnel et de meilleures conditions de travail. D’autre part, les négociations salariales des travailleurs du métal ont été rompues lors de la conférence avec les dirigeants syndicaux, le 28 octobre. Fin septembre, les travailleurs des imprimeries avaient eux aussi manifesté contre la tentative de l’union patronale de laisser tomber les négociations collectives. Le printemps dernier encore, les écoliers s’étaient mis en branle et il s’en est fallu de peu qu’arrive une grève des enseignants, mais les leaders syndicaux ont été trop lâches.

    Le gouvernement est en train de préparer des attaques massives contre les enseignants mais, pour des raisons tactiques, ils attendent la fin des élections dans le syndicat des enseignent qui prendront place fin novembre. L’ensemble du secteur scolaire semble se mettre en alerte.

    Le fait que les médias, et plus spécialement les tabloïdes, parlent des protestations de manière sympathique reflète le fait que la population est du côté des contestations. Cela reflète aussi le fait que l’ÖGB (le Congrès Syndical Autrichien) doit ouvertement supporter les protestations des étudiants. Les protestations ont, sans doute, mit la pression sur l’ÖGB – la plupart de la classe ouvrière regarde ces protestations avec sympathie, contente que «enfin quelque chose se passe». C’est cela qui différencie ce mouvement étudiant des précédents.

    Forces et faiblesses du mouvement

    Le mouvement a poussé une nouvelle couche d’étudiants à entrer en lutte. Un côté très intéressant du mouvement est l’aspect internationaliste – des rapports d’occupations se déroulant dans d’autres pays ont été faits durant les Assemblées Générales. Les étudiants allemands représentent aussi une grande partie des étudiants en lutte, et ce malgré les tentatives du gouvernement de diviser le mouvement en accusant ceux-ci d’être responsable des problèmes dans les unifs. L’occupation assure aussi que la vie au jour-le-jour est organisée (nettoyage et approvisionnement en nourriture pour les occupants,…). Cela montre comment, dans une société socialiste, on pourrait assurer que les besoins journaliers de chacun soient assurés. La tentative de certains médias de faire passer l’occupation pour une «petite fête» n’a pas réussi. Un point négatif, cependant, est que le mouvement est clairement moins radical que ce à quoi l’on a déjà pu assister dans le passé. Ce mouvement n’est ainsi pas clairement anticapitaliste, mais plus anti-néolibéral, ce qui illustre que la conscience varie en fonction des évènements. Le mouvement est aussi assez hésitant pour élire démocratiquement des représentants, ce qui pourrait, à l’avenir, tourner en sa défaveur.

    Le mouvement se disperse

    A l’heure où nous écrivons cet article, le futur du mouvement n’est absolument pas clair. Mais le fait que celui-ci se soit propagé vers d’autres villes et universités et que la manifestation du 28 octobre a constitué une grande victoire est une indication que le mouvement pourrait encore grossir. Le 29 octobre, il y a eu des manifestations à Innsbruck et à Graz. Pour l’instant il y a eu des occupations à Vienne, Linz, Graz, Innsbruck et Klagenfurt. Il est également possible qu’une grève écolière prennent place en solidarité la semaine prochaine.

    Le CIO participe au mouvement

    Depuis le début du mouvement, le Sozialistische Linkspartei (SLP, CIO-Autriche) a fait partie intégrante de la lutte. L’idée de la manifestation du 28 octobre a ainsi été suggérée par les camarades du CIO en Autriche. Les activistes du SLP ont joué un rôle crucial pour tenter de joindre d’autres luttes au mouvement étudiant. Le mécontentement parmi les travailleurs du métal a été supporté par une délégation des universités sur base de notre initiative. A Salzburg, nous avons été centraux dans l’organisation de la manifestation avec d’autres groupes. Jan Rybak, un membre du SLP, a été un des principaux orateurs de la manifestation de Salzburg. Nous avons mis en avant la nécessité pour le mouvement d’élire démocratiquement un comité pour organiser la protestation et pour l’ÖGB d’organiser la solidarité. Nous avons suggéré l’idée d’une conférence nationale pour discuter des revendications, des slogans et des prochaines étapes pour augmenter la pression sur le gouvernement. Cela pourrait être une étape d’une grande importance pour rassembler les différentes luttes dans une même journée de grève nationale du secteur de l’enseignement (étudiants et professeurs, travailleurs des crèches, universitaires et enseignants).

    Nous expliquons aussi que ce mouvement montre la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs puisqu’aucun des partis de l’establishment n’a de solutions à proposer et n’a même pas envie d’en chercher. C’est le système capitaliste qui est responsable de la crise dans l’éducation. Il doit être remplacé par un système socialiste qui assurera à chacun un enseignement gratuit et de qualité.

  • EUROPE: la social-démocratie en crise

    Le PASOK peut bien avoir remporté les élections grecques, beaucoup d’autres partis sociaux-démocrates en Europe n’ont guère de raisons de faire la fête, que ce soit le PS en France, les travaillistes en Grande-Bretagne, le SPD en Allemagne,… Tandis que journalistes et intellectuels se penchent sur la crise de la social-démocratie, celle-ci se gratte la tête en quête d’une solution. Mais d’un côté comme de l’autre, nul ne semble avoir trouvé le moyen d’un redressement.

    Par Thomas (Gand)

    Jadis la social-démocratie pouvait encore se présenter sans trop de problèmes comme l’organisation politique de la classe ouvrière. Les acquis arrachés par l’action de cette dernière constituaient un des piliers de la popularité des partis socialistes et travaillistes. Le mouvement ouvrier a été le moteur de nombreux mouvements de réformes et, dans le cadre de la croissance économique d’après-guerre, la politique keynésienne d’interventions massives de l’Etat a offert l’espace à certaines réformes économiques et sociales (comme la sécurité sociale). Mais la crise des années ‘70 a scellé le sort du keynesianisme et, avec lui, de la social-démocratie. Pour restaurer les profits des capitalistes est arrivée la politique néolibérale, embrassée avec enthousiasme par la social-démocratie.

    En Belgique, les sociaux-démocrates (PS et SP.a) ont participé depuis vingt ans à tous les gouvernements successifs et y ont appliqué la politique néo-libérale. L’idée des capitalistes, en réunissant sociaux-démocrates et sociaux-chrétiens dans un même gouvernement en 1988, était de tempérer l’ardeur des syndicats. Pour le PS et le SP, les problèmes ont sérieusement commencé et leurs rangs se sont peu à peu vidés d’une base active et militante. Idéologiquement, également, les choses se sont dégradées. Mais les conséquences n’ont pas été les mêmes des deux côtés de la frontière linguistique.

    En Flandre, la présidente du SP.a Caroline Gennez prétend que le SP.a est favorable à un «libéralisme progressiste» («Le socialisme est un libéralisme évolué» a-t-elle expliqué) et ce même processus est intervenu dans de nombreux pays. Par contre, à l’échelle européenne, le PS francophone fait figure d’exception, en premier lieu grâce à la force importante qu’a conservé le mouvement syndical en Wallonie. Même sous-employée, cette force a permis de freiner l’offensive ultra-libérale. La FGTB wallonne a conservé une certaine force de pression sur le PS qui, même très sérieusement entamée, reste bien plus forte que ce qui existe dans d’autres pays. En Flandre, c’est le syndicat chrétien qui domine plus largement, ce qui explique que le CD&V, son «partenaire privilégié», conserve encore une certaine image sociale en comparaison avec ses « partis frères », comme la CDU allemande, le PP espagnol,…

    Mais si le PS en Wallonie et le CD&V en Flandre restent attentifs aux syndicats, ce n’est que pour mieux contrôler leurs luttes et faire appliquer le programme de la bourgeoisie «en douceur». Il est urgent de briser les liens entre syndicats et partis traditionnels et de lancer une initiative pour une nouvelle formation de gauche pour et par les travailleurs. Ce processus a été lancé en France avec le NPA ou en Allemagne avec Die Linke. En Belgique aussi, c’est possible et nécessaire.

  • Irlande: Pour une grève générale de 24 heures le 6 novembre!

    A bas le gouvernement!

    Aucun doute, en Irlande, il y a «eux et nous». Pour eux: 54 milliards d’euros de renflouement pour les banques ou encore 216.000 euros de dépenses pour John O’Donoghe, le ceann-comhairle (président du parlement). Pour nous: réductions de salaire, coupes sociales dans l’acceuil aux enfants, les soins de santé ou l’éducation et encore de nouveaux impôts. Ce mois de décembre, les économies (d’un montant de 4 milliards d’euros) vont frapper la qualité de vie de chaque homme, femme et enfant de la classe des travailleurs!

    Stephen Boyd, Socialist Party (CIO-Irlande)

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    La discussion prévue lors du week-end Socialisme 2009 sur la Révolution des Oeillets au Portugal ne prendra pas place, pour des raisons familiales concernant l’orateur. Ce groupe de discussion sera remplacé par un groupe consacré à la situation en Irlande, avec deux collaborateurs irlandais de l’euro-député Joe Higgins: Paul et Finghin. Joe parlera au meeting central du samedi et également dans un groupe de discussion sur l’histoire du CIO (qui passe du dimanche au samedi).
    [/box]

    L’appel pour une journée de protestation lancé par l’ICTU (Irish Congress of Trade Unions) pour le 6 novembre est l’occasion pour les travailleurs de montrer leur opposition aux attaques du gouvernement. Le 21 février dernier, 120.000 personnes avaient manifesté contre les assainissements et l’ICTU avait ensuite parlé d’un plan pour une grève générale le 30 mars, grève en définitive annulée pour le simple prétexte d’une nouvelle discussion entre «partenaires sociaux». Quelle avancée…

    Cette attitude des dirigeants syndicaux avait irrité et démoralisé de nombreuses personnes. Mais, pour les protestations du 6 novembre, il est à nouveau question de nouveaux entretiens entre «partenaires sociaux». Le secrétaire général de l’ICTU, David Begg, et son président, Jack O’Connor, ne veulent que discuter pour atténuer les pires aspects des assainissements.

    Quelques dirigeants syndicaux sont disposés à concéder des économies sur le dos du service public et des conditions de travail et même d’accepter d’allonger la semaine de travail sans augmentation de salaire pour peu qu’il n’y ait pas de coupe salariale ou de pertes d’emplois. Quand le secrétaire général de l’ICTU, David Begg, a donné son avis à propos du plan d’assainissement de 4 milliards d’euros du gouvernement pour les dépenses publiques, il a déclaré que «Ce qu’ils essayent de faire est trop brutal, trop tôt». David Begg et beaucoup d’autres dirigeants syndicaux ne sont pas réellement opposés aux projets du gouvernement, ils diffèrent seulement sur l’ampleur des économies et sur le rythme d’application.

    David Begg a ainsi expliqué qu’il s’opposait aux plans des gouvernements de réduction des dépenses publiques pour atteindre un déficit de 3% d’ici 2013, comme le veut la Banque Centrale Européenne. Mais ce n’est que la date qui pose problème, il pense que les coupes d’austérité doivent être effectuées plus lentement et pour une plus longue période, jusqu’en 2017. Il soutient donc toujours l’idée d’assainissements, mais pour une plus longue période.

    Ces assainissements décimeront les soins de santé, endommageront durablement l’enseignement de nos enfants, appauvriront les allocataires sociaux et mettront des milliers de travailleurs à la porte.

    La décision de l’ICTU de proposer une journée d’action le 6 novembre n’est pas arrivée sans grincement de dents. Les dirigeants syndicaux sont divisés à propos de la meilleure manière de faire face à la crise vis-à-vis de leurs affiliés. Les dirigeants syndicaux ne sont pas divisés sur la façon de combattre et de stopper les attaques du gouvernement et des patrons, mais sur la manière de faire passer une nouvelle discussion entre «partenaires sociaux» !

    La plupart des dirigeants syndicaux ont perdu le contact avec la réalité, ce qui n’est pas étonnant quand on sait que bon nombre d’entre eux gagnent plus de 100.000 euros par an et n’ont donc aucune idée de la vie des travailleurs. Plus grave encore, la majorité des dirigeants syndicaux soutiennent le système capitaliste et l’économie de marché qui a causé la crise économique actuelle. Ils croient qu’il n’y a aucune alternative contre les projets du gouvernement.

    L’impact de la crise pour les travailleurs et leurs familles est très réel. Il ne s’agit pas de voir comment discuter avec le gouvernement, mais de voir comment survivre.

    La colère des syndicalistes a poussé les dirigeants syndicaux plus loin qu’ils ne le voulaient. Le syndicat IMPACT a ainsi voté pour organiser des grèves en cas de menace de licenciements ou d’attaque sur les salaires de ses membres malgré le fait que certains de ses dirigeants sont opposés aux protestations du 6 novembre!

    D’importantes forces se sont liguées contre la classe des travailleurs. Le gouvernement a été rejoint par les médias, les organismes des patronales et le Fine Gael (principal parti d’opposition, de droite) pour une campagne commune en vue d’obtenir la réduction des dépenses sociales ainsi que la diminution du salaire minimum et des salaires des travailleurs de la fonction publique. Les 20.000 emplois du secteur public sont menacé. Des milliers de professeurs, d’infirmières, de médecins, etc. perdront leurs emplois.

    La réponse des dirigeants syndicaux n’est pas suffisante. Ils ont pourtant le pouvoir de mobiliser 650.000 membres, ainsi que leurs familles, pour la plus grande journée de grève et de protestation que ce pays ait jamais connu. Le gouvernement s’effondrerait devant un tel mouvement. Malheureusement, les dirigeants syndicaux n’appelleront pas à la grève, à moins d’un retournement de situation fort inattendu. La majorité des dirigeants syndicaux porte une responsabilité dans ce qui va arriver et devraient être démis de leurs fonctions.

    Pour une grève générale de 24 heures!

    Le Socialist Party, rejette complètement leur approche. Le point de départ de n’importe quel mouvement contre les économies sur le dos des services publics et des travailleurs doit être: comment stopper les plans du gouvernement et non : comment faire des économies alternatives.

    Les protestations du 6 novembre devraient prendre la forme d’une grève de 24 heures. Un appel du mouvement syndical pour une grève d’une journée contre les plans d’austérité budgétaire recevrait un large appui de la part de tous les travailleurs, mais aussi de la part des chômeurs. La coalition gouvernementale Fianna Fail/Green est faible, il est possible de la faire chuter.

    Les médias seront bientôt couverts de «pleurs» et de jérémiades des ministres du gouvernement, des patrons et des économistes qui leur sont vendus. Tout ceux-là condamneront les syndicats de menacer et la reprise, et la réputation internationale de la «nation». Ils ne méritent que le mépris! Le pays a été conduit au bord de la faillite par le Fianna Fail et ceux qui soutiennent servilement le capitalisme.

    Les travailleurs, les jeunes et les chômeurs doivent leur donner une bonne réponse en sortant dans la rue par centaines de milliers le 6 novembre. Chômeurs, collectivités locales confrontées à des coupes dans des services essentiels, enseignants, travailleurs du public et du privé doivent être unis dans la lutte pour défendre l’emploi, les salaires et les conditions de travail.

    Un changement politique fondamental est nécessaire. Le capitalisme, responsable de la crise, doit être rejeté. Nous avons besoin d’un parti de masse de la classe ouvrière pour construire une société socialiste où les besoins de la majorité seraient prioritaires.


    «Tous les travailleurs, les chômeurs et tous ceux qui craignent les coupes sauvages du ministre Lenihans doivent rejoindre les protestations du 6 novembre. Que cette journée soit telle que le Fianna Fail et les Verts ne puissent jamais l’oublier. Que cela soit le début d’un véritable mouvement pour stopper les économie.» Joe Higgins, député européen du Socialist Party (CIO-Irlande)

  • Retour sur les élections en Allemagne: Un nouveau gouvernement de droite, mais « Die Linke » a rencontré le succès

    Les élections générales en Allemagne ont mis fin à la grande coalition entre les conservateurs du CDU (Union chrétienne démocrate) et les sociaux-démocrates du SPD. Cette grande coalition fait maintenant place à une alliance de droite conservateurs/ libéraux, CDU/CSU (Union chrétienne sociale) et le FDP (Parti démocratique libre), ce futur gouvernement marqué très a droite ne manquera pas d’agir contre les intérêts des travailleurs.

    Par Sascha Stanicic, SAV (CIO-Allemagne)

    Les deux partis du gouvernement sortant ont subi des pertes, mais cette élection est en paradoxe en soi: les partis du gouvernement sortant ont été sanctionnés à cause de leur politique de droite anti-travailleurs, politique qui sera poursuivie et accentuée par le nouveau gouvernement de droite.

    Le SPD, qui a dirigé la pays avec les verts pendants sept ans jusqu’au début de la grande coalition en 2005, a subi de lourdes pertes. Le SPD «premier» (pour le collège électoral ) a vu ses voix passer de 18.129.000 à 12.077.000 tandis qu’en seconde place (pour la liste de parti, le vote décisif pour déterminer le vote du parlement), le SPD a chuté dans des proportions semblables laissant le parti à un pauvre 23%. C’est 11% de moins qu’il y a 4 ans et le plus mauvais résultat du SPD depuis la deuxième guerre mondiale! Depuis 1998, la liste SPD a perdu près de la moitié de ses électeurs de 20.178.800 (40%) à 9.988.800. (23%). C’est un désastre pour le SPD, un ancien parti des travailleurs de masse devenu entretemps le moteur des réformes néolibérales en Allemagne.

    Le CDU d’Angela Merkel n’a pas fait mieux que son ex-partenaire et un grand nombre de ses électeurs sont passés au FDP (libéral). De même le CSU, l’allié du CDU en Bavière, a également vu ses voix chuter. La raison pour laquelle le SPD a été plus durement sanctionné tient au fait qu’ils sont au pouvoir depuis plus longtemps. De plus, le fait qu’ils soient « sociaux démocrates » (sur papier) a amplifié cette insatisfaction.

    Le principal gagnant de cette élection est le parti libéral, le FDP, qui passe de 9,8% à 14,6%, et ce grâce à de nombreuses voix issues du CDU. Les gains du FDP semblent absurde tant leurs positions ultra libérales approfondiraient certainement la crise économique actuelle. Mais au cours de la campagne, ils ont lourdement insisté sur la nécessité de supprimer certains impôts. Même le «Financial Times Deutsch land» n’appellait pas à voter FDP, le parti ne soutenant pas assez la régulation des marchés.

    Une raison clé de ce résultat est qu’un accord a été conclu entre le patronat et le gouvernement, cet accord visant à essayer de limiter l’impact de la crise économique jusqu’au vote. En échange d’une extension du plan gouvernemental de chômage partiel, les patrons ont promis de ne pas licencier en masse jusqu’aux élections, c-a-d maintenant.

    De bons gains pour Die Linke

    Le deuxième vainqueur de ces élections est la formation de gauche Die Linke, maintenant le quatrième parti au parlement. En comparaison de 2005, quand il était encore une alliance entre le PDS (l’ancien parti au pouvoir dans la stalinienne Allemagne de l’Est) et le WASG (alliance pour le travail et la justice sociale), ce parti a vu ses voix augmenter de 3,2%, totalisant ainsi 11,9% des suffrages. C’est certainement un succès non négligeable mais néanmoins un peu court au vu du potentiel existant. Avant les élections, certains sondage le créditaient de 14%. Mais lors des élections pour le parlement de Brandebourg (organisé le même jour que les législatives) ses voix n’ont même pas augmenté. Alors que 780.000 déçu du SPD se sont tournés vers Die Linke, ce sont des centaines de milliers supplémentaires qui auraient pu être gagnés, ceux la même qui, dégouté de «leur» parti, n’ont pas voté du tout. Par rapport à 2005, on estime que 1.600.000 personnes ayant voté SPD se sont abstenues lors de cette élections.

    Lors d’un sondage ayant pour thème la crédibilité des différents partis, sondages réalisés peu avant les élections, Die Linke n’a récolté que la troisième place derrière les libéraux et les verts. Ceci est partiellement explicable par l’expérience qui a vu Die Linke participer à des coupes sociales et à des privatisations après que cette formation ait rejoint les gouvernements locaux de Berlin et de Mecklenburg. Mais le plus gros défaut de Die Linke réside dans de le fait que, malgré une campagne meilleure que la précédente et principalement centrée sur les questions économiques et l’aide sociale, ils n’ont jamais réussi a développer un profil fort et clair.

    Maintenant que le SPD, les verts et Die Linke sont dans l’opposition, le danger apparaît que la direction de Die Linke tente de se rapprocher d’un nouveau SPD «d’opposition» (et donc plus à gauche) dans le but de préparer un future coalition. Au contraire, ce qui est nécessaire est un parti de masse ouvrier et socialiste qui se concentre sur les luttes ayant lieu en dehors du parlement et sur comment propager les idées du socialisme. Avec la très probable participation de Die Linke aux gouvernements de plusieurs Etats fédéraux, il est possible que la direction jette par-dessus bord des aspects essentiels du programme. Déjà, ces dernières semaines, les dirigeants du parti ont «radouci » leur position concernant le retrait des troupes allemandes d’Afghanistan. Le retrait immédiat n’est plus à l’ordre du jour. Maintenant, on nous dit que cela nécessitera des discussions avec les partenaires de l’ Allemagne en Agfhanistan, c’est-à-dire les autres puissances impérialistes et le gouvernements antidémocratique et corrompu de Karzai, et que cela prendra du temps. C’est une stratégie de sortie avec laquelle le SPD peut être d’accord.

    Le nouveau gouvernement sera tôt ou tard forcé de lancer une avalanche d’attaques contre la classe ouvrière, les chômeurs, les pensionnés et les jeunes. Par conséquent, la tâche décisive pour les syndicats, Die Linke (et tout les autres) est de se préparer à une lutte massive. Dans ce contexte, il est scandaleux que Michael Sommer, dirigeant syndical (DGB), ait déclaré le soir des élections que les syndicats sont préparés à travailler avec ce gouvernement . Un vrai dirigeant syndical aurait dit à ses affiliés de se préparer à de futures luttes.

    Ces batailles viendront tôt ou tard, probablement plutôt tôt que tard. Elles auront lieu aussi bien dans le secteur industriel,contre les licenciements massifs, les fermetures d’usines, que dans l’arène politique, contre les coupes sociales, une possible augmentation de la TVA et d’autres mesures semblables.

    Cette élection ouvre une période plus instable dans la société allemande. Le nouveau gouvernement de droite ne reflète pas un virage à droite décisif dans la société. Les résultas montrent un mécontentement croissant, la volatilité et dans une certaine mesure une polarisation politique. Les conséquences de ceci, et de nouvelles opportunités pour les idées socialistes seront plus que jamais d’actualité quand le gouvernement tentera de faire payer la crise à une partie de la classe moyenne ainsi bien sur qu’aux travailleurs.

  • Les grandes banques suédoises étranglent l’économie lettonne

    Chaque jour, il est de plus en plus évident de voir qui étrangle l’économie lettone : c’est Anders Borg, le Ministre des Finances suédois, qui agit pour le compte des grandes banques suédoises. Derrière eux, se trouve l’Union Européenne, qui pendant le sommet des Ministres des Finances à Götenborg du 3 octobre, a donné un ultimatum brutal au gouvernement letton.

    Per-Åke Westerlund, Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)

    « La Lettonie doit accomplir sa promesse de couper les dépenses publiques de 500 millions de lats en 2010 (700 millions d’euro), a dit dimanche Anders Borg, Ministre des Finances suédois, faisant remarquer que la patience internationale vis-à-vis de l’Etat baltique était limitée », a rapporté l’agence Reuters. C’est Borg qui était chargé du sommet de la finance européen parce que la Suède détient en ce moment la présidence tournante de l’UE. L’UE exige que « les coupes promises soient accomplies lorsque le nouveau budget letton sera présenté à la fin octobre ».

    Pour quels intérêts agit Borg ? Le quotidien suédois Svenska Dagbladet a rapporté samedi passé que Borg avait « contacté les top managers des grandes banques et les avait avertis de la possibilité d’une grave crise politique en Lettonie. Quelque chose qui à son tour pourrait mener à une dévaluation et finalement à un défaut sur la dette. En d’autres termes, une sorte de banqueroute étatique ».

    Troois banques suédoises, Swedbank, SEB et Nordea, ont prêté 131 milliards de krona suédoises (12,5 milliards d’euros) à des compagnies privées et à des ménages lettons. Le gouvernement suédois réclame de plus grosses coupes en Lettonie, afin d’éviter une dévaluation de la monnaie lettone, le lat, dont le taux est fixé à celui de l’euro (à 1,4 euro pour 1 lat). Une dévaluation du lat mutliplierait les dettes banquaires et pourrait mener à une vague de dévaluations en Europe de l’Est. Cette perespective, suivie par une hausse de l’instabilité politique, est un cauchemar pour l’Union Européenne. Le garrot que la Suède a placé autour de la Lettonie, toutefois, ne va qu’aprofondir la crise en Lettonie, dont on s’attend que l’économie se rétracte tragiquement de 18% cette année. Les travailleurs, les pensionnés, les écoliers et les chômeurs qui de plus en plus nombreux ont déjà payé une facture extrrêmement salée :

    • les ventes de nourriture en Lettonie ont chuté de 23,2% en août 2009 comparé à août 2008. Les ventes totales en magasin ont chuté de 30%
    • le taux de chômage est officiellement de 18%, le deuxième pire en UE
    • 70% des entreprises ont dit qu’elles allaient procéder à des coupes salariales. Les fonctionnaires ont perdu 15-20% de leur salaire
    • La moitié des hôpitaux ont été fermés, de même que nombre d’écoles

    En décembre de l’année passée, l’Union Européenne, la Suède et le Fonds Monétaire International se sont mis d’accord pour un « plan de sauvetage » d’une valeur de 7,5 milliards d’euros. Les dernières revendications des dirigeants pour plus de coupes sont arrivées après que le gouvernement letton n’ait finalement coupé « que » 225 millions de lat (320 millions d’euros) dans sa proposition de budget pour 2010. Les 500 millions de lat réclamés représentent plus de 10% du buget d’Etat, en plus des coupes qui ont déjà été faites. Sans ces coupes, le déficit étatique s’élèverait à environ 10% du PIB, ce qui est quand même moins que celui du Royaume-Uni ou des Etats-Unis.

    En février, un mouvement de protestation a forcé le gouvernement à calmer le jeu. Maintenant, le plus grand parti de la coalition au pouvoir, le « Parti populaire », dont le taux d’approbation dans les sondages est proche de 0%, hésite à accomplir de nouvelles immenses coupes budgétaires. « L’objectif d’économiser 500 millions de lats est impossible dans la pratique, à moins d’abattre plusieurs secteurs de l’économie », a dit la semaine passé Vents Armands Krauklis, le porte-parole du parti. Il est évident que ce que ce parti cherche à faire est de sauver sa propre position et non pas celle des travailleurs. Lorsque le parlement letton a voté contre une taxe sur la propriété, la réponse du FMI a été d’argumenter en faveur d’une dévaluation de la monnaie, donc d’abandonner le lien avec l’euro. C’est pourquoi l’UE et le gouvernement suédois défendent les banques suédoises, ces mêmes banques qui sont en premier lieu responsables de la crise. En fait, les bonus des dirigeants des banques suédoises se sont élevés cette année à 510 millions d’euros, ce qui n’est pas loin du montant des coupes budgétaires exigées en Lettonie.

    Une dévaluation semble maintenant inévitable. Mais une dévaluation ne serait qu’une autre méthode pour les capitalistes européens et lettons pour faire payer la crise aux travailleurs et aux pauvres. Ceci, dans une situation où l’on entend chaque jour de nouveaux scandales politiques et de rapports de corruption. Par exemple, la nationalisation de la banque Parex l’an dernier a coûté l’équivalent de 37% des revenus des impôts du pays. La Lettonie est en grand besoin d’un parti combatif véritablement socialiste pour les travailleurs e tles pauvres – un parti qui peut organiser la lutte contre le capital suédois, étranger et letton, tout en trouvant des alliés parmi les travailleurs de l’ensemble de l’Europe.

  • Le Traité de Lisbonne est passé, mais ce n’est pas une approbation de ce gouvernement détesté

    Une majorité significative de 2 tiers a fait passer le Traité de Lisbonne, annulant ainsi la décision de juin 2008, quand les électeurs irlandais avaient rejeté le traité à approximativement 55% contre 44%. Il est clair que la crise économique a joué pour faire changer l’opinion en faveur du ‘oui’. Les gens ont cru que le Traité pourrait améliorer les perspectives de reprise économique en Irlande. L’an dernier, Lisbonne avait été repoussé parce que les gens craignaient les conséquences des changements qu’elle apporte à l’Union Européenne et en raison de leur méfiance face à l’establishment politique. Cette fois-ci, pour une majorité, le Traité et son contenu étaient secondaires vis-à-vis de la crise économique.

    Kevin McLoughlin, Socialist Party (CIO-Irlande)

    Les patrons et l’establishment mobilisent pour le ‘oui’

    L’establishment politique et patronal n’a pas lésinné sur les moyens, avec une campagne bien préparée et bien financée et en ayant recours à la carotte («oui à l’emploi», «oui à la reprise»), mais aussi au bâton (des menaces selon lesquelles un deuxième rejet du Traité de Lisbonne conduirait à un désastre économique). Comme Joe Higgins, le parlementaire européen du Socialist Party (CIO-Irlande), l’a déclaré: la peur était au coeur de la campagne du ‘oui’.

    On a répandu l’idée que les cadres supérieurs des multinationales (aux profits gigantesques) étaient déjà à l’aéroport de Dublin, leurs valises faites, prêts à se sauver en cas d’une nouvelle victoire du ‘non’. Dans une entreprise après l’autre, les patrons sont intervenus, par email et directement, pour appeler leurs travailleurs à voter ‘oui’. L’équilibre dans les médias a été on ne peut plus rompu, 65% des articles concernant Lisbonne plaidant pour le ‘oui’ durant la dernière semaine de campagne, contre seulement 15% pour le ‘non’.

    La campagne du ‘oui’ a joué sur l’idée qu’un rejet de Lisbonne mettrait l’Irlande à l’écart de l’UE, le gouvernement a joué sur l’hypothèse d’une Union Européenne à deux vitesses avec l’Irlande à l’extérieur. Étant donné que plus de 70% des gens croient que l’Irlande est économiquement plus forte au sein de l’UE, en plus de la crainte que la crise économique empirera, il est compréhensible qu’une majorité de la population ait décidé de voter ‘oui’.C’est assez ironique de remarquer que les responsables de la crise économique, les milieux d’affaires et l’établissement politique capitaliste d’Irlande et d’Europe, aient pu instrumentaliser la crise pour faire passer le Traité de Lisbonne.

    Quelques parallèles peuvent être faits avec les élections générales de 2007 en Irlande. Bon nombre de personnes y avaient voté pour le Fianna Fail (le principal parti au pouvoir) en absence de véritable alternative, en espérant qu’en votant pour le même gouvernement, il était possible de maintenir la croissance économique. Le soutien pour le Fianna Fail est depuis lors tombé sous le plancher, à des niveaux historiquement bas. Maintenant, plus de 80% des gens désapprouvent ce gouvernement détesté. De la même manière, la base pour ce vote ‘oui’ disparaîtra.

    Cela deviendra une victoire à la Pyrrhus pour l’establishment. Lisbonne ne facilitera aucune reprise économique en Irlande ou ailleurs. En fait, ce Traité sera employé pour inciter les gens du commun à payer le prix lourd pour la crise au cours des années à venir. Les mensonge sur cette fameuse reprise économique combinés aux méthodes d’intimidation de la campagne du ‘oui’ reviendront pour hanter l’establishment et approfondir la colère dans la société.

    Qu’un tiers d’électeurs ait rejeté le Traité une seconde fois est aussi un élément significatif, étant donné l’énorme campagne que l’establishment a menée, avec le soutien du parti travailliste et d’une majorité des dirigeants syndicaux. Les études illustrent que le soutien au ‘oui’ chez la bourgeoisie et les couches les plus riches de la société était de 90%. En revanche, parmi la classe des travailleurs, le sentiment était double, mais dans beaucoup d’endroits, de grandes majorités ont à nouveau rejeté Lisbonne. Les travailleurs qui ont voté ‘oui’ l’ont fait avec peu d’enthousiasme et sans diminuer leur opposition au gouvernement.

    Le rôle clé du Socialist Party

    Concernant le Traité lui-même, le thème le plus important était probablement la question des droits des travailleurs. Ceci reflète l’opposition qui existe face aux attaques contre les emplois, le salaire et les conditions de travail, mais c’est également un compliment pour le rôle joué par le Socialist Party et en particulier pour notre parlementaire européen, Joe Higgins. Joe était le dirigeant le plus décidé et le plus efficace de la campagne du ‘non’. Le Socialist Party a très fortement milité avec des milliers d’affiches et plus d’un demi-million de tracts abordant la défense des droits des travailleurs, des droits démocratiques, des services publics et en opposition au militarisme.

    Quelqu’ait pu être le résultat de Lisbonne en tant que renforcement de la mainmise du monde des affaires, cela peut être surmonté en mobilisant la puissance de la classe ouvrière contre les attaques sur l’emploi, les salaires et les services publics. Lors des inévitables luttes à venir, la nécessité d’une véritable alternative à la crise et au capitalisme deviendra beaucoup plus claire pour beaucoup de gens. Cela créera d’énormes occasions pour construire un soutien large pour une une alternative socialiste.

  • Délégation du CIO à l’école d’été du NPA: Rapport et photos

    La première école d’été du NPA a pris place du 23 au 26 août à Port Leucate, dans le sud de la France. Quelques 1.500 personnes ont participé à de nombreux ateliers de discussions et un meeting public le dimanche. Cinq membres du PSL sont descendus participer à ce rendez-vous important et prendre part aux discussions. Le CIO milite et construit en France le NPA, ses membres étant organisés dans le courant Gauche Révolutionnaire au sein du NPA. Plusieurs membres de la LCR belge (avec qui le PSL a présenté une liste commune aux européennes, LCR-PSL et à Bruxelles dans le cartel PC-PSL-LCR-PH) étaient aussi présents.

    Par Nico M (Bruxelles)

    Une université d’été est toujours un moment important dans l’agenda d’un parti. C’est le moment où les militants peuvent approfondir leurs analyses, leurs points de vue, préparer collectivement les campagnes à venir et revenir sur un bilan de ce qui a déjà été construit. D’autant plus qu’il s’agit dans le cas présent de la première après 6 mois d’existence et une campagne électorale européenne. Le CIO milite pour que cette initiative large pour un nouveau parti anticapitaliste soit le moyen des travailleurs pour se politiser, organiser leurs luttes, partager leurs expériences et discuter de l’alternative à ce système qui licencie les leurs centaines après centaines. Quand Olivier Besancenot a lancé son appel pour ce nouveau parti il y a un an, les camarades de la Gauche Révolutionnaire ont tout de suite répondu qu’ils étaient prêts à participer à cette initiative pour combler le vide politique à gauche laissé par les partis traditionnels, PS et Verts. Depuis nous participons activement aux discussions et campagnes pour faire du NPA la voix des jeunes et des travailleurs.

    Un point de vue marxiste:

    Les militants du courant Gauche Révolutionnaire du NPA apportent dans le processus de création et de consolidation un point de vue marxiste sur l’analyse de la situation en France mais aussi sur les méthodes, campagnes et revendications à mettre en avant. Nous défendons une orientation claire vers les travailleurs en tant que seule force sociale capable de renverser le capitalisme et instaurer une économie planifiée démocratiquement selon les besoins et non les profits, capable d’instaurer le socialisme pour éviter crises économiques, financières et sociales, gaspillages, pillages … barbarie.

    Les nombreux thèmes différents abordés dans les débats à Port Leucate illustrent l’ampleur des ravages que causent ce système pourri dont la classe dominante est occupée à faire payer ses crises aux travailleurs. Nos interventions défendaient un programme transitoire offensif sur ces différents points. Il faut saisir aujourd’hui les forces qui se radicalisent en popularisant des mots d’ordres remettant en cause la propriété privée des moyens de production. Pour construire un parti de masse le NPA doit continuer son processus de clarification politique dans lequel chaque membre peut participer démocratiquement à l’élaboration du programme. L’enthousiasme présent pendant ces quatre jours parmi les participants illustre le potentiel pour la formation de nouvelles forces politiques à gauche des partis traditionnels, engagés dans des combines électoralistes.

    Une délégation internationale du CIO

    Sur place, outre les membres du PSL, étaient présents une camarade de notre organisation sœur au Brésil, impliquée dans le P-SOL, ainsi que Joe Higgins notre parlementaire européen élu récemment en Irlande. Nous avons, lors d’un meeting à cette université d’été, présenté notre internationale par l’intermédiaire de nos sections française, belge, brésilienne et irlandaise. Dans le processus de consolidation du NPA nous pensons que la question de l’internationalisme est cruciale. Les travailleurs et les jeunes français doivent nouer des liens de solidarité avec leurs camarades des autres pays, dépasser les frontières dressées par le capitalisme et s’alimenter des expériences et leçons de toutes les régions du globe.

    Nous avons donc parlé de l’élection de Joe Higgins sur base d’un programme socialiste, des récentes luttes importantes en Grande Bretagne (Lindsey, Visteon, etc.) auxquelles ont participé nos camarades du Socialist Party. Notre camarade du Brésil est revenue sur la mise en place du P-Sol. L’idée est de faire partager ces expériences et de poser la question de l’internationalisme dans le processus de discussion au sein de NPA.

    Les membres du PSL mais aussi de la LCR belge ont pu expliquer l’initiative de la liste commune aux élections européennes en Belgique francophone. Nous avions pris avec nous la plateforme politique de cette liste commune («Contre l’Europe du Capital. Pour une Europe Socialiste») qui a été chaleureusement accueillie par les membres du NPA.

    L’expérience que nous avons ramenée avec nous de cette université d’été est importante et à rajouter à celle de notre collaboration aux dernières élections avec la LCR, le PC et le PH. Elle appuie aussi la nécessité en Belgique que les jeunes et les travailleurs s’arment d’un outil politique indépendant implanté dans les entreprises, écoles, universités pour défendre nos acquis et organiser notre résistance.


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • Action de protestation contre la répression des occupants de l’agence Thomas Cook à Dublin

    Ce mardi après-midi des militants du PSL ont mené une petite action devant l’un des bureaux de l’agence touristique « Thomas Cook » rue de Brouckère, en solidarité avec les travailleurs irlandais qui se sont faits déloger par les forces anti-émeutes ce matin à Dublin alors qu’ils menaient une occupation de leur agence depuis samedi pour protester contre leurs licenciements.

    Nos tracts et nos affiches mentionnaient entre autres les profits et les bonus plantureux accaparés par la direction de Thomas Cook comparés aux cacahuètes offertes en guise de prime aux travailleurs licenciés.

    La responsable du bureau, une fois informée des raisons de notre présence, s’est montrée réceptive et, par solidarité avec ses collègues irlandais, nous a laissé apposer notre stand. Nous avons collés des affiches sur la vitrine de l’agence et discuté avec la clientèle et les passants de cette rue commerçante. L’argument avancé par nos militants comme quoi « s’ils l’ont fait là-bas, ils peuvent le faire ici aussi» n’y est sans doute pas pour rien.

    Plus d’une réaction des personnes que nous interpellions dans la rue attestaient de ce sentiment que personne n’est à l’abri d’une telle situation, aucun secteur n’étant épargné par la crise et son lot de licenciements et de fermetures d’entreprises. Le nombre de passants et de clients de l’agence ayant refusé le tract que nous leur tendions était en effet très peu nombreux.

    Il est clair que des situations telles que ce qui se passe en Irlande se reproduiront encore. Deux passants d’origine irlandaise insistaient en particulier sur la brutalité de la crise en Irlande et affirmaient à juste titre que des plans de licenciements du même type se développent un peu partout dans le pays. L’intervention policière à Dublin et les mesures judiciaires prises à l’encontre des grévistes visent clairement à intimider et à dissuader tous ceux qui à l’avenir voudraient se lever et se battre pour défendre leurs emplois. A chaque fois que l’occasion se présentera, nous nous lèverons, nous aussi, pour défendre ces camarades et construire la solidarité internationale autour de leurs luttes.

  • Appel à la solidarité avec les travailleurs de Thomas Cook

    Action à 15.00 u: Thomas Cook Travel Shop – De Brouckèreplein 37, 1000 Bruxelles

    Depuis samedi, plus de 40 travailleurs de Thomas Cook occupent le magasin de Grafton Street à Dublin en Irlande en protestation contre la perte d’emplois et pour obtenir des primes de départ plus importantes. A 5h du matin, 50 agents anti-émeute sont rentrés dans le bâtiment après avoir écarté physiquement une trentaine de sympathisants de l’occupation qui s’étaient rassemblés devant le bâtiment. La police anti-émeute a cassé la vitrine afin d’accéder au bâtiment. Les travailleurs ont été emmenés un par un, y compris une femme enceinte de 8 mois.

    Matthew Waine (conseiller communal du Socialist Party, le parti soeur du Parti Socialiste de Lutte en Belgique) et Richard Boyd Barret (conseiller communal de “People Before Profit”) se trouvaient sur place au moment des faits et ont aussi été arrêtés.

    Matthew Waine raconte: “C’est une honte, les pouvoirs publics interviennent afin de faire le sale boulot pour une multinationale telle que Thomas Cook. Ces travailleurs ont voulu faire le point, pas seulement dans leur propre intérêt, mais pour tous les travailleurs du pays qui sont visés par le gouvernement et les patrons. J’appelle tous les travailleurs et les chômeurs à se réunir à 1 heure de l’après-midi devant le palais de justice afin de soutenir ces travailleurs.”

    Et encore: "Une travailleuse enceinte a été emmenée par les policiers. Sa demande d’être accompagnée de son mari lorsqu’une ambulance l’emmenait a été refusée. Comparez cette attitude avec celle réservée au patron de Thomas Cook, Manny Fontenla-Novoa. Celui-ci à empoché l’an passé un bonus de 7 million de £ pour liquidation d’emplois. Le gouvernement irlandais (une coalition des libéraux et des verts) illustre une fois de plus de quel côté il se trouve: du côté des banquiers et des millionnaires.

    LE COMITE DE SOLIDARITE AVEC LES TRAVAILLEURS DE THOMAS COOK EN IRLANDE APPELLE TOUS LES TRAVAILLEURS A SE MOBILISER DEVANT LES 4 MAISONS DE JUSTICE AUJOURD-HUI (MARDI)

    Le Parti Socialiste de Lutte et l’organisation internationale dont nous faisons partie, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) soutiendra aujourd’hui ces actions en menant l’action devant des sites de Thomas Cook en Belgique.

    + d’infos : www.socialisme.be ou www.socialistparty.net (Irlande)

    Thomas Cook est la seule partie profitable du grand groupe Allemand Arcandor qui s’est déclaré en faillite en juin. Depuis 2007, Arcandor détient 52.8% de Thomas Cook, une valeur de 1 milliard d’euro, mais les deux entreprises sont scissionnées sur le plan organisationnel et il est possible qu’Arcandor essaie de vendre Thomas Cook.

    Envoyez des e-mails de protestation à:

    Matthew Waine (conseiller communal du Socialist Party, le parti soeur du Parti Socialiste de Lutte en Belgique): un des personnes arrêtées

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop