Category: Europe

  • MEETING du NPA à Lille

    Vendredi dernier, juste après la conférence de presse donnée par la liste LCR-PSL et Olivier Besancenot, nous sommes allé à un meeting à Lille, où parlait entre autres notre tête de liste LCR-PSL pour les européennes Céline Caudron (LCR). Une délégation d’une quinzaine de camarades du PSL y a rejoint nos camarades de la Gauche Révolutionnaire, un courant dans le Nouveau Parti Anticapitaliste. La prise de parole d’Olivier Besancenot, très dynamique, politique et combative, résonne encore dans nos têtes…

    Photos par Mandy et Nico

  • Manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats à Berlin – Reportage photos

    A côté de la manifestation de la CES à Bruxelles vendredi dernier, il y avait aussi d’autres manifestations à Madrid (le jeudi), à Prague et à Berlin. Nous avons reçu une série de photos de cette dernière, envoyées par René Andersen, un militant trotskiste et cheminot pensionné qui habite maintenant à Dresdes.

    René Andersen, Dresdes

  • Gay Pride: la lutte pour les droits des LGBT reste d’actualité!

    Cette année, la Gay Pride a de nouveau surtout été un évènement assez commercial dans notre pays. Il ne s’agissait hélas pas d’une action combative autour des droits des homosexuels. Il est pourtant certain que cette lutte n’est pas encore terminée. Un simple regard sur la répression contre la Gay Pride à Moscou démontre à quel point la solidarité internationale est nécessaire. Mais dans propre pays également, le danger d’une progression de l’homophobie existe. Un contexte de crise est un terreau idéal pour les méthodes de «diviser pour régner».

    La crise : terreau fertile pour la division

    La communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels) a obtenu des droits légaux, dont le droit de se marier. Etre gay a aussi été présenté par les boites de marketing comme quelque chose de «branché». Pour une petite couche au sommet de la société, être gay ne pose effectivement pas de problème. Mais pour l’immense majorité de la population, il en va différemment.

    Nous accueillons bien entendu avec joie chaque étape franchie vers l’égalité légale, mais bien davantage est nécessaires pour lutter contre les discriminations et l’homophobie. Et nous risquons bien de faire marche arrière sur bien des points dans les prochains mois et années à venir. La crise économique entraîne des déficit et un manque de moyens idéal pour monter les différents groupes dans la société les uns contre les autres. Ce sont principalement les immigrés qui ont à souffrir de cette situation, mais la communauté LGBT peut aussi se trouver sous le feu.

    Nous assistons déjà à une progression de l’homophobie et de la méfiance face aux LGBT parmi les jeunes. Les commentateurs des médias recherchent la cause de cette évolution chez les jeunes eux-mêmes et parlent d’une jeunesse moins tolérante qu’autrefois. Nous ne sommes pas d’accord avec cette analyse. C’est en bouchant les perspectives d’avenir pour les jeunes et leurs possibilités d’avoir une meilleure vie qui créé l’ouverture pour toutes sortes de conceptions comme celles-ci. Et ce n’est certainement pas le sous-financement de l’enseignement qui a contré cela. Voilà comment peut se développer l’homophobie.

    Le PSL s’oppose au racisme, au sexisme et à l’homophobie. Tout ce qui nous divise nous affaiblit. Pour stopper cette division, nous devons nous en prendre aux causes, et donc nous organiser autour d’un programme clairement anti-capitaliste.

    Repression en Russie

    La Gay Pride à Moscou a fait face à une intervention particulièrement répressive de la police. Les autorités ont annoncé qu’il n’y aura jamais de véritable Gay Pride dans la capitale russe. La violence a réprimé un rassemblement de LGBT malgré la présence d’une centaine de journalistes. Les militants LGBT scandaient des slogans comme «Justice contre l’homophobie» ou «droits égaux pour tous». Ils ont rapidement été arrêtés par la police anti-émeute.

    Chaque année de nouveau, la Gay Pride à Moscou est réprimée (voir notre rapport de la répression en 2007). Cette année, les militants des droits des LGBT espéraient que l’Eurovision qui se déroulait au même moment leur offrirait une opportunité pour intervenir plus facilement. Cela n’a pas été le cas. La Russie n’est pas seule à avoir une politique ouvertement homophobe. Cette année, des LGBT ont été poursuivis dans divers pays africains. Au Sénégal, les membres d’une organisation LGBT ont été condamnés à 8 ans de prison pour avoir fait de la prévention contre le SIDA. Au Burundi, l’homosexualité est légalement interdite.

    La répression et les poursuites contre les LGBT doivent être dénoncées ici par le mouvement LGBT, qui doit faire une priorité de la lutte contre la division et les discriminations et pour la solidarité internationale.


    • Reportage-photo de la Gay Pride 2009 à Bruxelles
    • Tract distribué par le PSL à la Gay Pride
  • Répression des homosexuels en Russie

    La Gay Pride à Moscou ? "Il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais", a signifié le porte-parole de la mairie. Une fois la manifestation repérée, la police anti-émeute de Moscou débarque et fonce dans le tas, bavant de rage, matraque au poing. Derrière elle, une centaine de journalistes. Malgré la présence des caméras, les centaines de policiers n’ont pas hésité à assener, ici et là, des coups d’une violence inouïe. Des militants LGBT’s ont quand même eu le temps de crier : "Jusctice contre l’homophobie!" et "Droits égaux pour tous!", avant d’être rapidement embarqués.

    • La Russie de Poutine fait couler du sang homosexuel
  • Irlande du Nord: Des milliers de personnes dans les rues à l’appel des syndicats dontre les meurtres et le sectarisme

    Environ 10.000 personnes se sont rassemblées au Belfast City Hall ce 11 mars tandis que des milliers d’autres ont protesté à Derry, Newry, Lisburn et Downpatrick contre les meurtres de la dissidence de l’IRA (l’IRA-Véritable) et contre le danger d’une recrudescence des tensions sectaires.

    Rapport et photo d’un correspondant à Belfast

    De nombreuses banderoles syndicales ont recouvert la manifestation. Le Socialist Party, notre section-soeur, était le seul groupe politique présent avec une banderole. Nos pancartes avec le slogan “No more killings – For workers’ unity” (“Stop aux meurtres – pour l’unité des travailleurs”) ont reçu beaucoup d’attentions des média locaux et internationaux.

    Le Socialist Party avait fait une édition spéciale de son journal qui a eu beaucoup de succès, 600 exemplaires ont été très vite vendus. Il est aussi apparu dans les nouvelles de la BBC et en première page du Financial Times. Les auto-collants du Socialist Party ont aussi été très populaires.

    L’idée d’une alternative politique de masse a reçu du soutien également, un parti de la classe des travailleurs et des jeunes qui lutterait contre la casse sociale, pour de meilleurs salaires et contre la destruction de services publics. Tous les partis sectaires au parlement régional sont complices des politiques d’austérité.

  • Manifestation antifasciste à Maastricht – Reportage photo

    Dimanche dernier s’est tenue une manifestation antifasciste à Maastricht à laquelle a participé une délégation de Blokbuster, notre campagne antifasciste flamande, contre une manifestation du groupuscule néonazi Voorpost. Sur décision du bourgmestre, environ 300 antifascistes ont été détenus pendant des heures, sans aucun droit et sans que la moindre procédure n’ait été entamée. Pendant que les anti-racistes étaient encerclés par la police, l’extrême-droite a pu défilé dans la ville.

    Frederik

  • Blokbuster proteste auprès de la ville de Maastricht

    Dimanche dernier s’est tenue une manifestation antifasciste à Maastricht à laquelle a participé une délégation de Blokbuster, notre campagne antifasciste flamande. Blokbuster a écrit une lettre de protestation à la ville de Maastricht car, sur décision du bourgmestre, environ 300 antifascistes ont été détenus pendant des heures, sans aucun droit et sans que la moindre procédure n’ait été entamée. Pendant que les anti-racistes étaient encerclés par la police, l’extrême-droite a pu défilé dans la ville.

    Lettre de Blokbuster et quelques photos de la manifestation


    Monsieur,

    Dimanche dernier, nous avons été détenus avec un grand groupe d’anti-racistes dans votre ville, sans aucune justification, et nous voulons réagir. Nous avons été enfermés pendant des heures sans une seule information dans un petit bout d’une place sur les rives de la Meuse.

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    Photo de Voorpost-Nederland en 2005. Le caractère néonazi de ce groupuscule est difficile à nier…
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    La ville Maastricht est entre autres connue pour son rôle européen. Nous savons déjà que la libre circulation des services est utilisée pour miner nos salaires et que la libre circulation des personnes ne vaut pas pour les sans-papiers. Mais, apparemment, la libre circulation des personnes ne s’applique pas non plus dans la ville de Maastricht elle-même.

    Nous trouvons aussi assez hypocrite que les autorités occidentales critiquent les pays qui ne respectent pas les droits démocratiques et arrêtent des gens sans raison alors qu’elles font la même chose. Aucune procédure administrative n’a été entamée contre les militants bloqués contre leur gré durant des heures sans aucune disposition de base (hygiène, boissons, nourriture,…). Selon les agents qui nous détenus, cette décision est venue de vous.

    Nous protestons contre les mesures de cette sorte qui évoquent plutôt Guantanamo Bay qu’un Etat de droit démocratique. Les agents qui nous ont détenus nous ont affirmé que nous n’étions pas arrêtés. Nous n’avons toutefois pas disposé de notre liberté d’aller et de nous trouver où nous voulons. Apparemment, il existe à Maastricht quelque chose comme des gens "un peu arrêté" : effectivement en détention, mais que cela ne s’appelle une arrestation.

    Dit is een inbreuk op het democratisch recht om te manifesteren en dient enkel om betogers te intimideren en potentiële betogers af te schrikken. Wij zullen er niet aan twijfelen om dit optreden van uwentwege voor een breder publiek aan te klagen. Cela constitue une violation du droit démocratique de manifester. Cette mesure a pour but d’intimider et d’effrayer les manifestants et les potentiels futurs manifestants. Nous n’allons pas hésiter à dénoncer publiquement ces pratiques.

    Bien à vous,

    Geert Cool, au nom de Blokbuster


    Quelques photos

  • Irlande : occupation de Waterford Crystal

    Des agents de sécurité avaient spécialement été engagés pour distribuer aux travailleurs de l’usine de cristal mondialement célèbre de Waterford des lettres individuelles annonçant qu’il n’était plus nécessaire de rejoindre son poste de travail, vu que l’usine allait fermer! Mais les travailleurs ont commencé à occuper l’usine…

    Kevin McLoughlin, Socialist party (CIO-Irlande), article publié le 11 février sur www.socialistworld.net

    Consternés, mais profondément mécontents de la cessation de la production, les ouvriers de Waterford Crystal se sont dirigés vers le centre des visiteurs. Là, un plus grand nombre d’agents de sécurité engagés à cet effet leur ont bloqué le chemin, certains réclamant même apparemment des battes de baseball. S’ils ont cru qu’une telle intimidation étoufferait la colère des travailleurs, ils se sont lourdement trompés. Des centaines d’ouvriers ont écarté les violents. Ainsi a commencé l’occupation de l’usine de cristal de Waterford le vendredi 30 janvier.

    Les travailleurs n’avaient pas d’autre alternative que l’occupation. Plus de 700 travailleurs sont employés chez Waterford Crystal, dans approximativement 500 fabriques de produits en verre de cristal. Si la fermeture de l’installation était effective, leurs droits et leur futur auraient été démantelés d’un coup.

    Sept cents postes sont directement en jeu, mais indirectement il y en a beaucoup plus. La fermeture aurait aussi signifié que les compagnies qui ont encerclé Waterford Crystal comme des vautours auraient été capables de plonger et de réduire substantiellement les salaires et les conditions de travail de n’importe quelle force ouvrière embauchée.

    Avec les continuels problèmes financiers de la société, un nombre considérable de travailleurs avaient été préparés à accepter le licenciement. Dans les conditions envisagées, les travailleurs détenant beaucoup d’ancienneté auraient obtenu plus de 150.000 € en guise de licenciement. Maintenant, avec la faillite, tout ce qu’ils auraient pu obtenir aurait été un paiement basique légal. La défense des pensions a aussi été un moteur crucial pour l’action des travailleurs.

    Les ouvriers de Waterford Crystal n’avaient donc pas d’autre choix que d’occuper l’usine et de prendre son contrôle effectif ainsi que celui de son matériel comme moyens de lutte pour la défense de leurs droits. Cette conclusion a été tirée extrêmement vite et a reflété ce qui était en jeu, mais aussi le fait que le militantisme et les traditions de gauche parmi les verriers ne s’étaient pas éteints.

    Les faillites ont doublé l’année dernière en Irlande. Cette année s’annonce pire encore, avec des estimations d’après lesquelles plus d’un tiers de toutes les entreprises sont insolvables. Dans ce cadre, la lutte de Waterford Crystal est extrêmement importante et regardée avec attention par de nombreux travailleurs.

    La verrerie Waterford a d’abord été fondée en 1783. Cette année, l’usine de Wedgwood aurait célébré son 250ème anniversaire si cette socité n’avait pas été rachetée par Waterford et avait fusionné avec elle en 1986 pour 323 millions d’euros (en monnaie actuelle).

    En quelques années de collaboration, toutefois, la valeur de leur fusion équivalait au moins à ce que Waterford avait payé pour l’acquisition de Wedgwood. Des dettes remontant à cette époque avaient atteint un point tellement critique qu’elles avaient paralysé la compagnie. En dépit de ces dettes, le patron a continué à collectionner les trophées, enrichissant Waterford d’encore plus de marques de renom, comme Royal Doulton, la porcelaine Rosenthal en Allemagne et All-Clad Metalcrafters aux États-Unis.

    Waterford Wedgwood employait plus de 8.000 personnes dans le monde. Ses dettes atteignaient le montant de 450 millions d’euros, à peu près la moitié de la valeur des ventes annuelles. Au commencement de cette année, Bank of America a nommé un receveur pour quelques compagnies, notamment pour l’usine de Waterford et celle de Wedgwood, mais d’autres secteurs de la société, employant 5.000 travailleurs, sont toujours en activité.

    Les travailleurs de Waterford paient le prix de l’instabilité financière, de la crise économique et de la mauvaise gestion flagrante. Les données sont que, si le remboursement des dettes est supprimé, l’usine de Waterford serait rentable et sa part dans le marché américain augmenterait actuellement.

    Quand on arrive au centre des visiteurs actuellement occupé, à la droite de l’entrée, on peut lire sur une banderole du syndicat UNITE «Nationalisons Waterford Crystal». Quand on entre à l’intérieur de l’usine, maintenant sous le contrôle des travailleurs, on peut voir que tout est très ordonné, les ouvriers accueillent chaleureusement tout soutien et vous êtes assailli de toutes parts par des propositions de thé, de café, de sandwiches ou même de crème glacée.

    Vous avez un aperçu des profondes capacités et du pouvoir de la classe des travailleurs. Ce qu’ils font, d’après la loi, est illégal, mais, comme une autre banderole l’affiche : «Les travailleurs unis ne seront jamais vaincus». L’État serait incapable de les chasser tant sont grands leur détermination et leur soutien dans la communauté. Waterford démontre qu’avec une action bien organisée et le soutien de la classe des travailleurs, on peut écarter les lois dirigées contre les syndicats ainsi que l’État.

    Les travailleurs montrent leur pouvoir

    Avec les travailleurs en occupation, le syndicat UNITE aurait dû immédiatement lancer une campagne pour la nationalisation, que plusieurs travailleurs soutiennent clairement. Cependant, le fait que les dirigeants syndicaux se sont exclusivement concentrés sur la recherche d’un acheteur privé démontre qu’ils ne pensent pas que la nationalisation est une option.

    Les travailleurs font confiance au syndicat et acceptent la focalisation sur la recherche d’un acheteur privé en espérant que le problème sera en quelque sorte résolu. Mais il y a clairement aussi du malaise et de la peur de ce que cette solution va obtenir. Comme un travailleur le faisait remarquer dans le Waterford News & Star, «Quelque choix que nous fassions, nous allons être battus, mais avec un bâton plus doux si Clarion (une entreprise japonaise, NDT) prend le contrôle de l’usine».

    La décision est au capital privé de la compagnie d’actions Clarion, l’option favorite du syndicat. Mais même les prévisions les plus optimistes sont que si Clarion prend le contrôle avec une assistance financière considérable, seulement 300 emplois peuvent être sauvés et les salaires et les conditions seront diminués. N’importe quel privé va aussi tenter d’éviter toute responsabilité pour les pensions et les coûts des licenciements.

    Il est possible que les conditions que les sociétés comme Clarion peuvent offrir en matière d’emploi, de licenciement ou de paiement des pensions ne seront pas acceptables pour les travailleurs. Toutes les tentatives tendant à diviser les travailleurs et à les contraindre à un accord doivent être rejetées.

    Nationalisation : la seule solution

    Mais il ne s’agit pas de choisir quelle défaite est la meilleure. La nationalisation n’est pas une pensée après coup sur laquelle méditer si on ne peut trouver aucun acheteur privé. Les arguments en faveur d’une nationalisation de Waterford Crystal sont très forts. La société est viable et c’est pourquoi aucun argument ne peut justifier pour quelle raison 400 emplois devraient être perdus.

    Si Clarion était sur le point d’en prendre le contrôle et même de garantir le fonctionnement de l’usine pour deux ou trois ans, il est plus probable qu’ils se seraient retirés bientôt après en laissant éventuellement un centre pour visiteurs, un magasin et juste assez d’emplois dans la construction pour l’approvisionner.

    On devrait se battre pour sauver les 700 emplois. Les travailleurs licenciés devraient être remplacés par de nouveaux travailleurs et on devrait défendre les salaires et les conditions de travail, résultat obtenu par des années de lutte. La nationalisation sous le contrôle démocratique et la gestion des travailleurs est la seule voie pour garantir un véritable avenir à Waterford Crystal et à ses travailleurs.

    L’idée que la nationalisation n’est pas possible est infirmée par les événements. Le gouvernement est actuellement occupé à finaliser ses 7 milliards de sauvetage de l’Allied Irish Bank et de Bank of Ireland. Ils viennent justement de nationaliser Anglo Irish Bank ! Une campagne pour demander que l’État intervienne et investisse pour défendre Waterford Crystal et l’économie du Sud-Est par une nationalisation recevrait une très large réponse publique.

    Le syndicat UNITE devrait saisir cette opportunité. En menant une lutte pour la nationalisation, ils pourraient défendre la classe ouvrière de Waterford, mais aussi transformer le débat engagé sur la manière dont la crise économique devrait être traitée. Tout ce que nous entendons est une propagande pour un pacte de solidarité sociale, dans lequel la population tire d’affaire l’État et les riches.

    Une lutte pour la nationalisation de Waterford Crystal pourrait être le départ d’un nouveau mouvement qui mettrait en évidence le besoin pour l’État de recourir à la richesse et aux ressources économiques pour défendre les emplois et le gagne-pain du peuple, plutôt que de tirer d’affaire les grosses entreprises et les riches.

  • Soutenez Yahya al Faifi!

    Un syndicaliste et dissident Saoudien est menacé d’expulsion en Grande-Bretagne !

    Yahya Al Faifi, un syndicaliste très courageux et un socialiste profondément engagé – est menacé d’être expulsé vers la tyrannie en Arabie Saoudite, où les dissidents sont régulièrement torturés et «disparaissent». Le 12 février, il a reçu une lettre qui a rejetté son appel contre le refus de sa demande d’asile. Maintenant, lui et sa famille sont en danger imminent d’être déporté hors de Grande-Bretagne. Demain sera une journée d’action internationale en leur faveur, y compris à Bruxelles, devant l’ambassade britannique.

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    Jeudi 19 février: protestation à l’ambassade de Grande-Bretagne à Bruxelles

    Rendez-vous à 10h devant l’ambassade, dans les environs de la Place Schuman (metro Maalbeek). L’adresse est la suivante: Rue d’Arlon n°85, 1040 Bruxelles.

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    Le mouvement syndical organise une journée d’action pour Yahya ce jeudi 19 février. Un rassemblement se déroulera devant l’entrée du ministère de l’Intérieur, à Londres, à 14h00. Un certain nombre de syndicalistes et de députés seront présents pour sa défense.

    Nous invitons les syndicalistes et les socialistes à organiser internationalement des protestations en dehors des ambassades et des consulats britanniques à travers le monde le même jour – et à le faire savoir des médias. Si ce n’est pas possible, toute autre protestation est la bienvenue ce 19 février.

    Il est important que toute personnes qui veut participer à ces actions entre en contact avec cette campagne. La meilleure protection que Yahya peut avoir est une démonstration énorme de soutien – et cette aide ne sera utile que connue et rendue publique. (Contact : defendyahyaalfaifi@googlemail.com)

    Jusqu’ici, Yahya a le soutien des parlementaires Ann Clwyd et Jeff Cuthbert, de Billy Hayes, le secrétaire général du syndicat des télécommunications ; Marquez Serwotka, secrétaire général des services publics et commerciaux (qui organise la fonction publique) ; Wayne Thomas, secrétaire général du syndicat NUM en Pays de Galles; de la direction de l’union nationale des journalistes de Pays de Galles ; du directeur de l’union des universités du Pays de Galles ; et de beaucoup d’autres syndicats. En 2006, le TUC (Trade union Council) du Pays de Galles avait soutenu une campagne en faveur de Yahya et des droits syndicaux en Arabie Saoudite. Yahya est membre du syndicat des télécommunications en Grande-Bretagne et un membre honoraire de l’union nationale des mineurs.

    Chacun peut écrire au ministère de l’Intérieur, tout en nous en envoyant une copie. Tous ceux qui ont une position officielle dans un syndicat en Grande-Bretagne ou internationalement et qui peut donc apporter un soutien à cette campagne est prié de nous faire suivre les détails de sorte que nous puissions ajouter leur nom à la liste des partisans. Cette démonstration publique de soutien est très importante pour persuader le ministre de l’Intérieur de changer sa décision pour ne pas expulser Yahya et sa famille.

    Un combattant pour les droits syndicaux en Arabie Saoudite

    En Arabie Saoudite, Yahya a travaillé pour BAE Systems. Lorsque la société a annoncé la réduction des salaires des travailleurs saoudiens de 40% en 2002, Yahya a organisé les 2000 travailleurs concernés et les a conduit à jusqu’à la victoire en stoppant net le projet patronal.

    Ceci, naturellement, a nécessité d’organiser un syndicat dans l’usine. 500 personnes avaient assisté au premier meeting – même si les syndicats sont illégaux en Arabie Saoudite – ce qui a illustré la détermination de ces travailleurs. Malheureusement, BAE Systems a renvoyé Yahya.

    Yahya a lutté pour récupérer son travail et a porté son cas devant le tribunal. BAE Systems voulait clairement signifier qu’il ne pouvait rien faire et l’entreprise a envoyé à Yahya une lettre officielle qui affirmait que la décision de le licencier venait du gouvernement lui-même.

    Tous ces évènements – la victoire des travailleurs, l’établissement du syndicat, le renvoi de Yahya et son combat pour récupérer son emploi – ont reçu une grande couverture médiatique en Arabie Saoudite. Yahya s’est donc vite retrouvé sous surveillance et a reçu des menaces par téléphone de la part du gouvernement. On lui a dit qu’on lui ‘couperait la langue’ s’il ne cessait pas la campagne. Par la suite, il a été averti qu’il valait mieux pour lui de quitter le pays s’il tenait à protéger sa famille. Ce qu’il a fait.

    Yahya et sa famille sont arrivés en Grande-Bretagne il y a quatre ans et demi et ils ont demandé l’asile.

    Maintenant, le Ministère de l’Intérieur et le juge du Tribunal pour l’Asile et l’Immigration déclarent que – en dépit de la situation effroyable des droits de l’homme en Arabie Saoudite où les dissidents sont régulièrement emprisonnés, torturés et « disparaissent » – Yahya et sa famille ne font face à aucune menace s’ils retournent en Arabie Saoudite. Personne ne peut raisonnablement être d’accord avec cette affirmation.

    Un partisan des luttes en Grande-Bretagne

    Dès son arrivée en Grande-Bretagne, Yahya a soutenu chaque lutte syndicale. Pendant l’occupations des ferries irlandais en décembre 2005, Yahya s’est non seulement investi dans les piquets de grève organisés, mais il a aussi voulu dormir sur les docks de Pembroke jusqu’à ce que tous travailleurs des Ferries irlandais retrouvent leurs jobs. Il a été également présent aux piquets de grève ouvriers communaux, des travailleurs de l’Agence pour l’emploi et des enseignants.

    Ce dont il s’agit ici, c’est du soutien à apporter à un syndicaliste courageux qui n’a pas hésiter à se sacrifier pour la lutte ainsi que du soutien à la lutte pour la construction de syndicats au Moyen-Orient – ce qui est une part importante du combat pour un avenir socialiste au Moyen-Orient et internationalement.

    SVP, envoyez vos lettres au ministère britannique de l’Intérieur:

    • Home Office, Direct Communications Unit, 2 Marsham Street, London SW1P 4DF
    • public.enquiries@homeoffice.gsi.gov.uk
  • Royaume-Uni: La grève rencontre la victoire à la raffinerie de Lindsey

    Les leçons à tirer de ce conflit

    L’accord obtenu entre le comité de grève de la raffinerie Lindsey et la compagnie pétrolière Total, qui détient cette raffinerie, est devenu une référence pour des douzaines d’autres sites à travers tout le Royaume-Uni, et même en Europe. Cette lutte héroïque menée par plus de mille travailleurs (soutenus par des actions sur plus de vingt autres sites) engagés sous différents types de contrats s’est clôturée par une victoire pour les travailleurs.

    Bill Mullins, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    C’est une victoire acquise contre les patrons de Total, mais aussi contre l’ensemble du régime néolibéral qui sévit à travers toute l’Union Européenne. Au cours de ce processus, les lois anti-syndicales se sont révélées complètement inconsistantes une fois la masse des salariés mise en route.

    Les travailleurs se sont vus garantir 102 des 198 emplois menacés. Leur contrat est de construire une nouvelle installation chimique dans la raffinerie.

    Comme Keith Gibson l’a expliqué dans son article dans The Socialist (le journal du Socialist Party, section sœur du Parti Socialiste de Lutte) de la semaine passée, «Shaw’s, l’entrepreneur de départ, a appris qu’il avait perdu une partie du contrat au profit d’IREM, une entreprise italienne, qui amènerait sa propre main d’œuvre d’Italie et d’ailleurs pour faire le boulot».

    Par conséquent, Shaw’s a dit aux délégués syndicaux du site que certains de leurs membres seraient licenciés à partir du 17 février, de sorte à faire place aux travailleurs italiens.

    Ce qui était crucial dans cette affaire n’était pas le fait que ces travailleurs soient italiens ou portugais, mais que ces travailleurs ne feraient pas partie de «l’accord national pour l’industrie de l’ingénierie et de la construction (National Agreement for the Engineering and Construction Industry – NAECI)». Pourquoi ? Parce que selon les directives européennes, soutenues par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ceci serait perçu comme une «contrainte au commerce» et donc contre la liberté de mobilité de la main d’œuvre et du capital enchâssée dans les lois et les règles du club des capitalistes européens.

    Nul besoin d’être physicien nucléaire pour comprendre que ceci n’est rien d’autre qu’une charte pour les patrons, et uniquement pour eux. Les patrons adorent par-dessus tout avoir la complète liberté de faire ce qu’ils veulent, sans que les syndicats ne viennent les en empêcher.

    La presse a donné la priorité au slogan “Les emplois britanniques pour les travailleurs britanniques” exprimé par certains travailleurs lors des meetings de masse. Elle n’a pas pu voir (mais à quoi d’autre pourrait-on s’attendre lorsqu’il s’agit de cette presse capitaliste enragée ?) que le problème des grévistes était simple : ils étaient exclus de leurs emplois sur le site par la traîtrise des patrons, sous couvert du «droit pour le travail et le capital d’être déplacé sans restriction vers n’importe quelle partie de l’UE».

    Comme nous l’avons déjà dit dans un éditorial du “Socialist”, “Aucun mouvement ouvrier n’est ‘chimiquement pur’. Des éléments de confusion, voire des idées réactionnaires, peuvent exister et ont existé lors de ces grèves. Toutefois, cette lutte était fondamentalement dirigée contre la ‘spirale vers le bas’, pour le maintien des salaires et des conditions de travail négociés par les syndicats sur ces immenses sites de construction».

    Les lois et directives actuellement en vigueur dans l’UE sont complètement biaisées ; elles donnent une totale carte blanche aux patrons qui peuvent importer de la main d’œuvre qui travaillera à un moindre salaire et dans de pires conditions que ceux du « pays d’accueil », tant que les conditions minimum de leur pays d’origine sont remplies.

    Ces travailleurs ne doivent pas être syndiqués, et il était clair que les travailleurs d’IREM ne l’étaient pas, ni en Italie, ni ailleurs. La dirigeante de la confédération syndicale italienne CGIL, Sabrina Petrucci, a rappelé au Morning Star du 6 février qu’IREM est une entreprise connue pour sa politique antisyndicale.

    Mais la lutte était plus constante que cela. C’était une lutte pour le contrôle de leur lieu de travail par les travailleurs eux-mêmes. Si les cadres de Total, en tant que propriétaires du site, et les entrepreneurs italiens d’IREM avaient pu agir comme bon leur semblait, ils auraient complètement enfoncé tous les éléments de contrôle ouvrier pour lesquels on avait lutté contre la direction du site tout au long de la période passée.

    Une partie de l’accord obtenu, qui est une percée majeure, permet aux délégués syndicaux de vérifier que les travailleurs italiens et portugais travaillent bien dans les mêmes conditions que les travailleurs locaux. selon les termes de l’accord NAECI.

    Cela signifie en pratique que les travailleurs syndiqués travailleront au jour le jour aux côtés des travailleurs italiens engagés par IREM, et seront à même de vérifier si les conditions de travail sont bien respectées ou non.

    Cette revendication était fondamentale pour les grévistes lorsqu’ils ont élaboré une liste centrale de revendications lors des assemblées générales. Cette liste inclut la revdnication que «Tous les travailleurs au Royaume-Uni doivent être couverts par l’accord NAECI, et tous les immigrés doivent être syndiqués».

    Afin de s’accorder une sécurité supplémentaire en vue de maintenir l’organisation syndicale sur les sites, les grévistes ont aussi accepté une revendication mise en avant par le comité de grève, qui met l’accent sur la nécessité d’un «recensement et d’un suivi, contrôlé par le syndicat, des chômeurs et des membres du syndicat qualifiés qui habitent dans la région».

    C’est exactement ce que ne veulent pas les capitalistes et qui est effectivement, de leur point de vue, une «contrainte au commerce», càd à leur droit d’exploiter leur main d’œuvre sans que le syndicat n’ait quelque chose à dire là-dessus.

    De plus, fermement établi dans l’accord, on trouve la clause selon laquelle les délégués du site pourront surveiller l’entreprise italienne par des réunions de liaison régulières.

    Ce que revendiquent assez correctement les grévistes de Lindsey, c’est que si les entrepreneurs du site ont besoin de plus de main d’œuvre, alors ils doivent le demander au syndicat, qui sélectionnera le personnel à partir de son registre des chômeurs de la région. En d’autres mots, il faut être syndiqué pour pouvoir figurer sur le registre.

    L’alternative au contrôle syndical sur le “recrutement et le licenciement”, est la situation dans laquelle les patrons ont le droit de recruter et de virer qui ils veulent, et dans ce cas, à qui vont-ils donner les emplois ? Certainement pas à des militants syndicaux ! Comme c’est trop souvent le cas, une liste noire est souvent dressée par les patrons. Pour que cette revendication soit réellement mise en pratique, il faudra une lutte continue entre le personnel et la direction ; une lutte dont l’enjeu est le contrôle de l’entreprise et, par conséquent, elle fait partie d’une lutte visant à définir dans l’intérêt de qui l’entreprise continuera à tourner.

    La Gauche

    Honteusement, certains parmi la Gauche se sont complètement laissés emporter par les gros titres de la presse bourgeoise tout au long du conflit ; ces journaux mettaient en évidence les éléments du type “Les emplois britanniques pour les travailleurs britanniques”. Ce qu’ils n’ont pas réalisé, ou ce à quoi ils ont refusé de faire face, c’est que c’est toute la période précédente qui a mené à cette bataille. Si ce conflit s’était déroulé il y a un an, il est probable qu’il ne se serait pas développé de la manière dont il l’a fait. Ce qui était nouveau dans l’équation, c’était la rapide entrée dans une période de chômage de masse, qui menace chaque travailleur en Grande-Bretagne comme à travers une grosse partie du monde.

    La crise économique a créé une peur parmi les travailleurs, non seulement pour leur emploi d’aujourd’hui, mais aussi une crainte quant à la question de savoir si leurs enfants auront un emploi à l’avenir. Dans la période précédente, il était possible pour les travailleurs de trouver un boulot sur d’autres sites.

    Un élément de la période précédente était l’inscription des militants syndicaux sur une liste noire à différentes entreprises, ce qui a déjà conduit à des batailles localisées dans le passé. Au cours de ces luttes s’est posé la question : qui dirige le lieu de travail : la direction ou le syndicat ?

    Aujourd’hui, près de 25.000 travailleurs spécialisés dans les techniques d’ingénierie de la construction sur des gros projets – comme les raffineries pétrolières ou les centrales électriques – sont de plus en plus conscients que les temps changent. Près de 1.500 d’entre eux sont déjà tombé au chômage.

    Récemment encore, les syndicats se préparaient à se battre contre les patrons en organisant les délégués syndicaux au niveau national. Mais tout ce plan a été précipité lorsque Total a décidé de donner un contrat à IREM avant Noël (ou, du moins, de le donner à une entreprise américaine qui allait à son tour le sous-traiter auprès d’IREM).

    Ce timing n’était en rien une coïncidence. Les patrons de Total voulaient utiliser le ralentissement de l’économie pour pouvoir confier l’ouvrage à un entrepreneur qui n’aurait pas à se soucier des syndicats, contrairement à la plupart des entrepreneurs britanniques spécialisés dans les gros projets de construction et qui sont obligés d’employer des travailleurs aux conditions normales.

    Les politiciens capitalistes se sont plaints du fait que le principe de liberté de mouvement avait été écorché par l’accord. Mais on parle en fait de “liberté” pour les patrons d’effectuer des déplacements de main d’oeuvre à travers tout le continent grâce aux législations de l’UE soutenues par les tribunaux (et qui sont partout contre les intérêts des travailleurs), et ce afin de saper l’organisation des syndicats.

    Cette “liberté” a effectivement été attaquée par cette grève, laquelle a dans la foulée porté un coup à la “spirale vers le bas” des conditions de travail.

    Il devient de plus en plus nécessaire de coordonner davantage tous les syndicats européens au niveau des entreprises, mais aussi aux niveaux national et paneuropéen. Il faut aussi une campagne massive pour propager la nouvelle de la victoire des salariés de la raffinerie de Lindsey à travers tout le pays et toute l’Europe.


    Commentaire d’Alistair Tice, membre du Socialist Party :

    Cela faisait un moment que la pression s’accumulait à cause du refus d’Alstom d’engager des travailleurs britanniques sur le chantier de la centrale électrique de Staythorpe. Plusieurs manifestations avaient eu lieu, y compris avec des délégations issues de Lindsey.

    La confirmation du fait qu’IREM n’engagerait aucun travailleur britannique a été la goutte qui a fait le déborder le vase. Les délégués syndicaux ont recommandé de rester dans le cadre des procédures, mais une asemblée des salariés de Shaw’s a exigé l’action immédiate et a voté en faveur de la grève.

    Ceci signifiait de commencer une grève inofficielle sans aucune direction et sans aucune revendication claire. Le vide qui a existé pendant les deux à trois premiers jours a été rempli par des pancartes “artisanales” téléchargées à partir d’un site d’ouvriers de la construction qui disaient “BJ4BW” (British Jobs for British Workers – Les emplois britanniques pour les travailleurs britanniques) en parodiant ainsi les propres termes du Premier Ministre Gordon Brown . Bien que ce slogan n’a jamais été une revendication des grévistes, les médias s’en sont emprarés afin de présenter la grève comme “anti-travail étranger”.

    Cette déformation de la grève dans les médias a causé une réaction parmi les grévistes qui ont insisté lors des interviews et des conversations sur le fait que la grève n’était ni raciste, ni contre les travailleurs immigrés, mais bien contre l’exclusion de la main d’oeuvre britannique, et contre l’attaque portée à l’accord national. Le BNP (British National Party, parti d’extrême-droite), contrairement aux racontars des médias, n’était pas le bienvenu au piquet.

    L’intervention active du Socialist Party (section sœur du Parti Socialiste de Lutte en Angleterre et Pays de Galles, NDT) a été un facteur important pour déterminer l’issue de la grève. Keith Gibson, membre du Socialist Party, et qui n’était pas délégué, a été élu au comité de grève et est devenu son porte-parole l’après-midi même de son élection. Qu’une telle responsabilité lui soit confiée est une conséquence de sa réputation, basée sur des années et des années de militantisme syndical. On a entendu des commentaires de la part des travailleurs du genre “Gibbo y est maintenant. C’est un des meilleurs. Il va tout arranger”.

    Un lundi le Socialist Party a distribué près de 1.000 tracts aux grévistes qui expliquaient que la grève n’était pas contre la main d’oeuvre étrangère, mais contre la “spirale vers le bas” et que son slogan devrait être “des emplois, des salaires et des conditions de travail aux normes syndicales pour tous les salariés” plutôt que “BJ4BW”. De même, nous avons aussi proposé une série de revendications claires que Keith a fait adopter par le comité de grève, et qui ont été présentée à l’assemblée générale. Les discours de Keith ont toujours mis l’accent sur l’intérêt commun de l’ensemble des travailleurs contre les patrons.

    Le lendemain et le surlendemain, bien que quelques Union Jacks (drapeaux britanniques) pouvaient encore être aperçus ça et là, toutes les affiches BJ4BW étaient parties. A la place, il y avait des pancartes en italien appelant les ouvriers italiens à rejoindre la grève et une autre qui disait “Travailleurs du monde entier, unissez-vous !”.

    Ce qu’on remarque ici, c’est la conscience confuse qui existe et l’effet que l’intervention consciente de véritables socialistes peut avoir sur la progression de revendications de classe et sur le recul d’idées réactionnaires qui peuvent exister en conséquence d’années et d’années quasiment vides de luttes et d’absence d’une politique de classe.

    Les critiques ultra-gauche contre la grève (et le Socialist Party) ne sont jamais intervenus et n’ont pas discuté avec les travailleurs. Ils préféraient croire les récits de la presse capitaliste et ont donc rejeté cette grève sous prétexte qu’elle aurait été réactionnaire, raciste, ou xénophobe. Si le Socialist Party n’avait pas participé activement à ce conflit, le danger aurait pu être présent que de telles attitudes se soient renforcées. Mais au lieu de cela, une splendide victoire a été obtenue, qui pose les bases d’une syndicalisation des travailleurs étrangers et d’un renforcement de l’unité de classe.

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