Category: Féminisme

  • JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES: La lutte n’est pas terminée!

    Hier se déroulait à Bruxelles une des actions organisées mondialement dans le cadre de la Marche Mondiale des Femmes. Nous sommes en parfait accord avec l’idée de massivement mobiliser autour de la question des femmes. Nous voulons rendre au 8 mars son statut de journée d’action internationale, où femmes et hommes se lèvent ensemble pour mettre fin à toute discrimination. Nous pensons néanmoins qu’il faut aller plus loin que le programme de la Marche Mondiale, bien qu’il comporte déjà nombre de revendications correctes et importantes. C’est le capitalisme qui est la cause du mauvais statut des femmes.

    Par Laura G (Gand)

    Dans les années ’90, l’idée selon laquelle la lutte pour les droits des femmes était de l’ordre du passé dominait. Pour une femme, le fait de réussir ou pas était considéré comme entièrement dépendant de ses efforts individuels. Mais des recherches menées aux Pays-Bas montrent que moins de la moitié des femmes qui travaillent sont indépendantes financièrement, que les femmes font toujours la plus grande partie du ménage et que l’écart salarial est toujours loin d’avoir disparu… La lutte des femmes est donc toujours nécessaire, ici comme dans le reste du monde.

    Le Rapport sur l’écart salarial de 2009 nous montre, tout comme de nombreuses autres études, que les rôles traditionnels n’ont pas disparu. Dans certains secteurs, ce sont surtout des hommes qui travaillent, dans d’autres surtout des femmes. Les salaires sont plus bas dans les secteurs «féminins», mais bien des femmes ne reçoivent pas de salaire égal pour un travail égal. L’homme reste le gagne-pain le plus important dans la plupart des familles. Quand des circonstances obligent un des partenaires à rester plus souvent à la maison – à cause des enfants, des parents, des malades,… – il est logique que ce soit celui qui a le plus bas salaire. Les femmes interrompent donc plus régulièrement leur carrière et sont plus touchées par le temps partiel, avec une pension moins élevée. Avec les loyers actuels, la meilleure stratégie des femmes contre la pauvreté est encore d’avoir un partenaire. Les salaires féminins étant plus bas, beaucoup de femmes isolées flirtent avec le seuil de pauvreté.

    On nous a longtemps affirmé que la dernière chose à obtenir pour “l’émancipation totale” était une percée des femmes dans les hautes fonctions. Mais même si la moitié des fonctions de cadres dans les entreprises et la politique était occupée par des femmes, cela ne signifierait toujours pas une amélioration pour la majorité des femmes. Ainsi, certaines des plus grandes attaques contre le mode de vie et la position des femmes ont été faites par des ministres femmes: abolition de l’interdiction du travail de nuit pour les femmes et d’un règlement de pension qui tenait compte de la double tâche (le ménage et le travail) et de ses conséquences sur les carrières des femmes, introduction des statuts fortement sous payés comme les ALE, les titres-services, le statut des mères d’accueil,…

    • Dans les “secteurs féminins” les salaires doivent immédiatement augmenter, de même que le salaire minimum.
    • Il faut des emplois à temps plein avec un bon statut et un bon salaire combinés au droit d’avoir et d’éduquer des enfants.
    • Pendant le congé parental, le salaire doit être entièrement payé.
    • Les allocations familiales doivent augmenter pour représenter les coûts réels de la vie.
    • Il faut des places d’accueil de bonne qualité pour les enfants pour tous, dans tous les quartiers.
    • Avec la pression du travail actuelle, une diminution du temps de travail sans perte de salaire pour tous est nécessaire, avec embauches compensatoires, ce qui est aussi un premier pas dans la lutte contre le chômage.

    Non au sexisme!

    La place de l’industrie publicitaire pour déterminer l’image de la femme dans la société est aujourd’hui déterminante. La femme est devenue un simple objet pour pousser à acheter tel ou tel produit, ce qui a un grand impact sur la vision qu’ont d’elles-mêmes les femmes ainsi que sur la manière dont les hommes se situent face à elles. 1 femme sur 3 a dû faire face à de la violence sexuelle à l’école ou au travail.

    Beaucoup d’organisations étudiantes annoncent leurs activités à grands coups de femmes nues, ou presque. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) de l’université francophone de Bruxelles, l’ULB, ont lancé une campagne pour combattre le sexisme sur le campus.

    Plus d’investissements dans des crèches collectives

    Le PSL-Gand a lancé en février une campagne de pétition pour accuser le manque de place et les listes d’attente pour les crèches. Les autorités promettent des solutions depuis des années, mais le problème ne fait que grandir.

    Dans certains cas, le manque de place dans une crèche pousse un des deux partenaires à arrêter de travailler, dans d’autres, cela pousse à jongler avec un agenda compliqué se reposant sur les amis, la famille,… afin d’assurer la garde des enfants.

    Le début de cette campagne du PSL a été une réussite. Nous mettons l’accent sur des crèches publiquement financées, la meilleure garantie d’accueil de qualité avec un statut décent et fixe pour les employés.


    Quelles leçons tirer de l’histoire?

    Dans la période 1870-1920, les femmes ont lutté pour le droit de vote et le droit à l’enseignement. Les gouvernements y étaient opposés par crainte que cela ne renforce le vote de la classe ouvrière. Finalement, en accordant l’égalité totale aux femmes, la Révolution russe de 1917 a forcé plusieurs pays capitalistes à accorder le droit de vote aux femmes (Canada, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Pays-Bas,…).

    La Journée des Femmes commence son histoire aux Etats-Unis. Le 8 mars 1908, des milliers de travailleuses du textile ont manifesté à New York pour le droit de vote des femmes, pour de meilleures conditions de travail, des augmenta- tions salariales, des journées de travail plus courtes et l’abolition du travail des enfants.

    Le 28 février 1909, les femmes socialistes ont organisé une commémoration, la première Journée des Femmes, avec des manifestations et des meetings massifs partout aux Etats-Unis. Elles revendiquaient des droits politiques et ne luttaient pas contre les «hommes» mais contre le patronat qui exploite tous les travailleurs.

    Cette première Journée des Femmes n’était pas vraiment en mesure d’effrayer le Parlement, mais elle a tout de même obtenu quelque chose: il est apparu que c’était une bonne manière d’impliquer aussi des femmes, moins actives politiquement, entre autres dans l’organisation pratique. A chaque Journée des Femmes, année après année, de plus en plus de femmes rejoignaient les partis et les syndicats socialistes.

    En 1910, la deuxième Conférence Internationale des Femmes Ouvrières (la première s’étant tenue en 1907) a approuvé la proposition de Clara Zetkin d’organiser chaque année une journée internationale des femmes travailleuses. Un an plus tard, la première Journée Internationale des Femmes (le 19 mars) a été un grand succès, avec de nombreux meetings et manifestations en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Suisse et aux Etats-Unis.

    En Russie, la Journée Internationale des Femmes a été organisée pour la première fois en 1913, avec des meetings illégaux et des articles spéciaux dans la presse socialiste. Les lois répressives rendaient impossible toute manifestation publique. En 1914, une manifestation avait été planifiée, mais n’a pas pu se dérouler à cause de l’intervention de la police. En Russie, la Journée des Femmes était liée à la lutte contre la répression. Le slogan pour le droit de vote des femmes était devenu un slogan pour le renversement du tsarisme.

    De la guerre à la révolution

    Avec la première guerre mondiale, l’organisation de la Journée des Femmes est devenue très difficile. Mais l’organisation internationale des femmes s’est poursuivie, et liait la lutte pour les droits de femmes à la lutte contre la guerre. Il était difficile de manifester – en 1915, cela n’a pu se faire qu’en Norvège. En Suisse, une conférence internationale a été organisée pour discuter de la manière de mettre un terme à la guerre.

    Le 8 mars 1917, les travailleuses du textile à de Saint-Pétersbourg se sont mises en grève contre les mauvaises conditions de travail et de vie. Elles revendiquaient du pain et le retour des hommes de la guerre. Cette lutte s’est de plus en plus généralisée parmi les femmes et les hommes. Les femmes de Saint-Pétersbourg ont été les premières à porter l’assaut final au régime tsariste. Le 8 mars, commençait la révolution de «février» (la Russie utilisant toujours le vieux calendrier).

    La Révolution russe et les droits des femmes

    La Révolution d’Octobre a donné aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes. Les droits civils n’existaient alors pour les femmes que dans une poignée de pays capitalistes. Chez certains, l’illusion se créait que le droit de vote des femmes et le droit de siéger au Parlement allait à terme résoudre tous les problèmes des femmes. Mais tant dans les pays capitaliste après le suffrage universel qu’en Union Soviétique après la bureaucratisation du régime, nous avons constaté que c’est loin d’être suffisant. Tant que subsiste la misère et qu’un groupe privilégié revendique une plus grande partie de la richesse, cette élite va chercher à diviser la majorité de la population, et les femmes de la classe ouvrière en seront toujours les victimes.

    Les travailleuses russes avaient déjà toute une histoire de lutte derrière elles. Ainsi, la grève des fileuses de coton à Saint-Pétersbourg de 1878 avait imposé l’interdiction légale du travail de nuit pour les femmes et les enfants. A certains endroits, les femmes étaient aussi actives dans les révoltes et les grèves que les hommes, et parfois même les dirigeaient. Cependant, il ne s’agissait que d’une minorité – la majorité des femmes restait loin de la politique et de la lutte. Avant la révolution, la plupart des membres féminins du mouvement clandestin étaient des femmes éduquées d’origine plus aisée. Cela a toutefois changé en 1905 lorsque les travailleuses russes se sont massivement mises en action.

    Dans la lutte, il s’est rapidement avéré clair que les revendications des travailleuses ne correspondaient pas à celles des féministes bourgeoises. Les ouvrières luttaient pour une journée de travail plus courte, de plus hauts salaires, un traitement humain, moins de répression, plus de liberté d’action… Les féministes bourgeoises luttaient pour l’égalité au sein du capitalisme: elles voulaient obtenir autant d’avantages, de pouvoir et de privilèges que les hommes de leur classe. Les femmes de la classe ouvrière luttaient justement pour abolir ce genre de privilèges.

    Les différences sont devenues très claires pendant la lutte du personnel domestique de Saint-Pétersbourg. L’initiative avait été prise par des féministes bourgeoises qui proposaient une coopération entre employeuses et travailleuses. Les travailleuses avaient néanmoins vite ressenti que cette coopération n’était pas à leur avantage et elles se sont tournées vers leur propre classe. Cette distinction, non pas entre hommes et femmes mais entre travailleurs et classe dirigeante, était nécessaire pour permettre les développements ultérieurs qu’a connus la Russie.

    La révolution n’aurait pas eu lieu si les organisations ouvrières n’avaient pas gagné la lutte pour une influence décisive parmi les travailleuses et pour l’unité des travailleurs.

    La guerre mondiale a eu pour effet que de plus en plus de femmes allaient à l’usine. La femme était en premier lieu devenue un travailleur salarié. Mais le capitalisme est dur pour la femme: elle devenait un travailleur salarié, mais sans qu’une partie importante de ses tâches non payées dans le ménage ne soit reprise par la société. Le capitalisme créait la double tâche des femmes: travailler et les obliger à continuer d’exercer des fonctions sociales qu’il est difficile de rentabiliser.

    Les femmes et le socialisme

    Après la révolution, la Russie Soviétique a réalisé de grandes avancées concernant les droits des femmes. Les femmes n’ont pas seulement obtenu l’égalité juridique, politique et légale, mais l’Etat ouvrier faisait tout ce qu’il pouvait pour donner aux femmes l’accès complet à la vie économique et sociale. Les femmes pouvaient divorcer, l’avortement était légal, elles pouvaient étudier, voter et être élues à tous les niveaux; elles recevaient des congés de maternité payés avec l’assurance de pouvoir regagner leur emploi. Concernant la double tâche, des crèches ont été crées, des repas servis au travail et à l’école,… En organisant le ménage et l’accueil des enfants en tant que responsabilité de la société, les femmes pouvaient travailler en dehors de la maison sans conséquences néfastes pour leurs familles.

    Ainsi, il était possible de faire participer les femmes à la production et à l’organisation de la société en tant que membres de cette société à part entière et de valeur égale:

    • les femmes appliquaient leurs droits politiques en pratique (p.ex. en se faisant élire)
    • les femmes suivaient des études (la moitié des étudiants étaient des femmes)
    • les métiers qui étaient perçus comme typiquement «masculins» (ingénieur, mécanicien, etc.) étaient également occupés par des femmes
    • divorcer n’était plus un privilège de riches (un divorce à l’amiable se faisait en moins de deux semaines)

    Une grande amélioration s’est effectuée dans la vie des femmes russes. Après une période de méfiance, les femmes ont commencé à utiliser les services publics (crèches, soins collectifs des enfants, repas collectifs,…) et à les apprécier. Mais la société était trop pauvre et trop peu développée, la faim dominait (aussi à cause de la guerre civile qui a duré jusqu’en 1921), les moyens présents ne correspondaient pas aux plans,… La libération de la femme n’est pas possible sur base de pénurie généralisée.

    Le stalinisme revient sur les acquis des femmes

    La Révolution d’Octobre avait fait de grands pas en avant, mais une cruelle contre-révolution s’est produite ensuite. Avec la défaite du mouvement révolutionnaire dans plusieurs pays européens, la Russie s’est retrouvée isolée. Cet isolement, combiné aux grosses pénuries dans le pays et au sous-développement économique et culturel, a été la base du développement d’une bureaucratie toujours plus grande, qui est de plus en plus revenue sur tous les acquis. Les lois de la Révolution d’Octobre ont été révisées, supprimées et remplacées par des copies du droit bourgeois. Les mêmes arguments qui étaient auparavant utilisés en faveur du droit à l’avortement et au divorce – la libération des femmes, les droits de l’individu, la protection de la maternité,… – sont devenus des arguments contre l’avortement et le divorce.

    L’attitude adoptée par la bureaucratie contre les femmes et la famille reflétait le changement général qui avait lieu en Union Soviétique. Au lieu d’être le parti de l’avant-garde du prolétariat révolutionnaire, le parti bolchévique était de plus en plus devenu l’organisation politique de la bureaucratie. La bureaucratie inférieure a suivi le sommet du parti dans sa lutte pour le pouvoir et pour des privilèges. En 1927, l’Opposition de Gauche (sous la direction de Léon Trotsky) a protesté contre le fait que l’appareil administratif croissant accaparait une partie de plus en plus grande de la richesse. La seule conséquence a été l’arrêt des publications de ce genre de données. Les statistiques sur la taille, la richesse et les privilèges de cette couche ont commencé à être censurées de façon professionnelle. Dans «La Révolution Trahie», Trotsky estimait que ces couches privilégiées étaient constituées de 20 à 22 millions de personnes, c’est-à-dire 12 à 15% de la population. Cette division était sans doute plus «démocratique» que sous le tsarisme et que dans la plupart des pays capitalistes, mais on ne peut qualifier cela de socialisme.

    Un grand nombre d’enfants des rues est apparu, mais sur cela non plus il n’était pas possible d’avoir des données publiques, tout comme pour la prostitution. Les crèches étaient d’une qualité lamentable, ceux qui avaient de l’argent cherchaient une autre solution. Une campagne a été mise sur pied contre «le divorce trop facile», et il a dès lors fallu payer pour la procédure. La bureaucratie a aussi mené une campagne contre l’avortement. Ils prétendaient que «sous le socialisme» aucune femme n’avait le droit de refuser «les joies de la maternité».

    Le droit à l’avortement avait été reconnu parce qu’avoir un enfant pouvait pousser les femmes dans la pauvreté. Le droit à l’avortement fait partie de la lutte contre la pauvreté et est un droit social, politique et culturel. La bureaucratie parlait de «socialisme» mais oubliait que le socialisme doit éliminer les causes de l’avortement, ce que le régime bureaucratisé ne faisait pas. La loi anti-avortement a conduit à des protestations, mais est passée. Les «dames» des couches privilégiées, tout comme les femmes riches dans les pays capitalistes, disposaient cependant des moyens de faire ce qu’elles voulaient. Même l’avortement était devenu un privilège.

    Cuisiner et faire la lessive à la maison ont été encouragés et sont de nouveau devenus une responsabilité individuelle, les services collectifs étaient souvent de mauvaise qualité faute de moyens. Quand les bons alimentaires ont été abolis en 1935, beaucoup de personnes ont recommencé cuisiner à la maison. La femme a été repoussée à la maison, les solutions pour la double tâche ont été démantelées.

    Ces mesures ont démontré qu’une législation ne suffit pas, elle peut même être hypocrite. La majorité des femmes ne peut pas être «libre» si la société n’est pas capable de prendre sur elle les soins matériels des familles et si seules les femmes riches peuvent sous-traiter les «tâches ménagères».

    Le stalinisme ne pouvait et ne voulait pas libérer de moyens pour cela, mais la position des femmes n’a fait qu’empirer par la réintroduction du capitalisme début des années 90. Les soins de santé et l’enseignement gratuit, le logement abordable,… ont été perdus avec d’énormes conséquences pour les femmes. Des services publics tout entiers, entre autres dans l’accueil des enfants, ont été abolis, fortement diminués ou privatisés. Le mode de vie de la grande majorité de la population s’est drastiquement effondré.

    Voilà pourquoi on retrouve beaucoup de femmes de l’ex-Bloc de l’Est dans la prostitution occidentale. La voie vers la libération n’était pas dans le capitalisme, mais dans le socialisme démocratique, dans la planification de la production décidée de façon démocratique, avec pour objectif les besoins de la majorité de la population et non les profits de quelques-uns.

  • Marche Mondiale des Femmes: Manifestation locale à Liège

    Stop au sexisme – stop à la violence! Augmentation des salaires et des allocations! Des services publics pour les tâches domestiques!

    C’est certain, l’oppression des femmes n’est pas encore terminée, que ce soit dans les pays moins développés ou chez nous. C’est le message qu’ont porté plusieurs centaines de personnes, hier, lors de la manifestation locale à Liège dans le cadre de la Marche Mondiale des Femmes. Selon les dires de nombreux participants, c’était beaucoup plus de monde que l’an dernier. Le PSL était aussi présent. Nos journaux et tracts en main, nous avons défendu que la lutte des femmes n’est pas séparée de la lutte des travailleurs contre l’exploitation du système capitaliste et pour une alternative socialiste.

  • Marche Mondiale des Femmes à Bruxelles: Des emplois, pas de sexisme!

    Plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées aujourd’hui à Bruxelles à l’appel du mouvement de la marche mondiale des femmes. Le slogan principal porté par les initiateurs était: “Changer la vie des femmes pour changer le monde – Changer le monde pour changer la vie des femmes!” En ce qui nous concerne, il faut effectivement changer le monde, ou plutôt changer DE monde; vers un monde socialiste débarassé de l’exploitation capitaliste. Notre intervention nous a permis de vendre une soixantaine d’exemplaires de Lutte Socialiste, notre mensuel, et une trentaine de brochure “un programme socialiste anti-crise pour les travailleuses”.

  • STOP au sexisme sur notre campus!

    Participe à la marche mondiale des femmes – samedi 6 mars à bruxelles – 12h30 à la Bourse

    La Marche mondiale des Femmes se tiendra le 6 mars prochain à Bruxelles, dans le cadre de la journée internationale des Femmes (le 8 mars). Partout dans le monde, le sexisme est toujours bel et bien présent. La Belgique n’est pas épargnée, comme le démontre en un instant la façon dont les entreprises utilisent l’image de la femme comme outil de vente pour n’importe quel produit; des voitures, aux boites de nuit. Cela dans le seul but d’augmenter leurs profits.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    Cette image de la femme comme objet sexuel ou représenté «dans son rôle traditionnel» est également présente dans notre unif. De nombreux cercles étudiants folkloriques, culturels, régionaux ou politiques n’hésitent pas à y recourir pour attirer facilement l’attention. Ce type d’affiches dégradantes fait malheureusement partie de la routine, mais cela a un impact important sur le comportement des étudiants et des étudiantes.

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    Dans l’ensemble de la société, le sexisme a des conséquences directes sur les femmes et les jeunes filles. L’image de la femme actuellement véhiculée dans les médias et ailleurs est néfaste au point d’entraîner des problèmes comme la boulimie (90% des personnes touchées par cette maladie sont des femmes), le stress, etc. Sans encore parler du harcèlement sexuel et de la violence. Un tiers des femmes avoue avoir subi des violences sexuelles à l’école, sur son lieu de travail ou encore dans leur famille.

    Le comportement sexuel des jeunes s’en trouve lui aussi fortement influencé. EGA défend l’émancipation sexuelle de chacun – libre et sans contrainte – mais s’oppose l’image de soumission associée aux femmes ainsi qu’à la commercialisation du corps de la femme.

    La crise du capitalisme que nous traversons touche particulièrement les femmes du fait de leur position sur le marché de l’emploi. Le sexisme est partout, y compris sur le lieu de travail. Une femme gagne ainsi, en moyenne, 76% du salaire d’un homme. Les femmes occupent plus de 80 % des emplois à temps partiel, obligées de jongler entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Elles sont également 2 fois plus touchées par des contrats à durée déterminée que les hommes.

    Face à la crise, les partis bourgeois appliquent l’austérité et de nombreuses années difficiles s’annoncent pour la population et les jeunes plus particulièrement. On prévoit une diminution des moyens dans l’enseignement supérieur. Le coût, déjà conséquent, que représente les études s’en verra ainsi augmenté, avec un impact direct sur les jeunes filles. Certaines ont, déjà à l’heure actuelle, recours à la prostitution pour pouvoir payer leurs études et ceci ne fera sans doute que s’amplifier.

    EGA appelle chacun à prendre part à la manifestation du 6 mars d’une part et d’autre part à ce que les cercle étudiants et les étudiant(e)s membres de l’un ou l’autre cercle mènent le débat au sein de leurs réunions, assemblée des membres,… afin d’adopter une attitude anti-sexiste tant dans son matériel que dans ses activités.

    Il est absolument nécessaire de lutter pour une réelle émancipation de la femme. Ce n’est pas une lutte contre les hommes, mais bien une lutte commune pour des emplois convenables et des salaires décents pour tous, pour des services publics qui organisent collectivement une partie des tâches «domestiques»,… Le capitalisme n’a de cesse de diviser les travailleurs au maximum pour pouvoir maximaliser les profits à court termes pour une poignée d’actionnaires.

    • Contre la violence envers les femmes
    • Contre le démantèlement des services de base (soin de santé, logement…)
    • POUR Des emplois convenables et des salaires décents pour tous
    • POUR Des services publics qui organisent collectivement une partie des tâches “domestiques”
  • Samedi 6 mars – Marche Mondiale des femmes

    Les femmes marchent contre la pauvreté, la guerre, la violence envers les femmes et le démantèlement des services de base

    Le 6 mars, la plateforme « Marche Mondiale des Femmes » appelle à une nouvelle manifestation à Bruxelles. Des milliers de femmes et d’hommes – syndicalistes, féministes, militant(e)s de mouvements sociaux ou simples citoyen(ne)s – viendront faire entendre leur protestation face à la pauvreté, la guerre, la violence envers les femmes et toutes les difficultés qu’elles rencontrent encore pour accéder à des services de base pourtant indispensables. Nous vous appelons toutes et tous à y participer.

    Par Anja Deschoemacker

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    Arrêtez le cauchemar au Congo

    Le projet 2010 de la Marche Mondiale des Femmes se terminera le 10 octobre avec le passage d’une délégation européenne au Kivu (province de l’est du Congo). La situation barbare dans laquelle est plongée la population locale et la violence presque impensable que subissent les femmes de tous âges sont bien connues. Mais rien n’est fait pour mettre fin à l’horreur.

    Dans un rapport reposant sur les recherches menées par ses envoyés dans le nord du Kivu en février et mars 2008, Amnesty International explique : « Les membres des groupes armés et des troupes gouvernementales continuent les viols et les abus sexuels envers les femmes et les jeunes filles et, dans un nombre plus réduit de cas, également envers des hommes et des garçons. Parmi les victimes, il y a de jeunes enfants et des femmes âgées, dont beaucoup ont subi des viols en groupe ou des viols à répétition. (…) Des femmes ont été enlevées et utilisées comme esclaves sexuelles. Dans beaucoup de cas, l’abus sexuel et le viol apparaissent être motivés par des raisons ethniques et/ou visent à terroriser et à démoraliser des communautés qui sont soupçonnées de soutenir des groupes ennemis. »
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    La lutte reste nécessaire

    Dans les années ’90, on nous a dit et redit que les femmes n’avaient plus de raison de devoir mener une lutte collective pour améliorer leur sort, qu’arriver à se faire une place agréable dans la vie ne dépendait désormais plus que des capacités individuelles et des efforts de chacun et chacune.

    La réalité était et reste néanmoins bien différente. Si, chez nous, les discriminations légales ont été supprimés, les femmes doivent faire face, aujourd’hui comme hier, à un taux de chômage plus élevé que celui des hommes et surtout à un sous-emploi beaucoup plus fort : en 2006, 7,8% des hommes travaillent à temps partiel contre 44,2% des travailleuses. En moyenne, une femme devrait travailler trois mois de plus par an pour obtenir le salaire d’un homme.

    Cette position économique inégale ne disparaît pas simplement par des changements de lois. Les lois n’ont en effet pas arrêté la forte montée de l’emploi à temps partiel et de l’emploi temporaire – il y a aujourd’hui de plus en plus de femmes qui travaillent en dehors de la maison mais, en pourcentage, il y en a de moins en moins qui parviennent à vivre de leur salaire sans tomber dans la catégorie des travailleurs pauvres. Si les hommes avec enfants gagnent plus que les hommes sans enfants, pour les femmes c’est le contraire. En conséquence, les femmes dépendent de plus en plus d’un revenu masculin pour s’assurer un confort de base et la pauvreté augmente pour les femmes (et leurs éventuels enfants) qui ne disposent pas d’un tel soutien masculin.

    Les femmes subissent aussi les conséquences du démantèlement progressif des services publics et de la sécurité sociale. Les listes d’attente qui s’allongent dans les services sociaux et médicaux rappellent tous les jours que ceux qui ont le plus grand besoin d’aide et de soins ne peuvent bien souvent compter que sur leur famille. Une partie des drames familiaux qui se passent tous les jours trouve son origine dans cette situation.

    La manifestation du 6 mars est une manifestation nécessaire et les revendications qui sont mises en avant constituent un minimum nécessaire pour commencer à s’en prendre aux problèmes sociaux que vivent les femmes et leurs familles.

    Quel programme défendons-nous ?

    La commission Femmes du PSL a récemment publié une brochure “Un programme socialiste anticrise pour les travailleuses” (à commander à la rédaction). Dans cette brochure, nous expliquons que, pour assurer une véritable libération de la grande masse des femmes et leur permettre d’obtenir une position à part entière dans la société, il faut une politique qui réponde aux besoins sociaux en créant et en développant des services collectifs, plutôt que de reporter l’ensemble des tâches domestiques sur le dos des femmes.

    Ainsi la lutte contre le sous-emploi (et donc contre les bas salaires qu’il provoque) ne peut être gagnée que par la transformation de tous les emplois à bas salaire, à temps partiel et à durée limitée en emplois qui offrent une sécurité d’emploi et un salaire à part entière. Un premier pas important pour arriver au plein emploi – ce qui, en plus, empêcherait le patronat de dresser des groupes de travailleurs contre les autres sur base de leur sexe, de leur âge ou de leur origine nationale – est une diminution du temps de travail sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires. Cette mesure est aussi nécessaire pour offrir à chacun un peu plus de temps à passer avec sa famille, pour développer ses talents, pour se relaxer.

    Offrir à toutes les femmes – et surtout à celles ayant des enfants – un emploi à temps plein ne peut cependant se faire que si des solutions collectives sont offertes aux nombreux problèmes qui retombent aujourd’hui sur le dos des familles. Pour pouvoir passer plus de temps avec nos enfants, il faut élargir les formules de congé maternel – et paternel – avec paiement du salaire complet. Mais ce n’est pas suffisant: les tâches domestiques répétitives dans le ménage doivent au moins être partiellement reprises par des services publics à créer.

    Aujourd’hui les familles disposant de revenus assez élevés peuvent faire appel aux titres- services. Bien sûr, de tels services sont nécessaires mais il est honteux que les conditions de salaire et de travail du personnel engagé en titre-services sont parmi les pires sur le marché du travail. Il en va de même pour le secteur de l’accueil des enfants par les parents d’accueil: le PSL soutient la grève, annoncée pour février par la CNE, pour donner aux mères d’accueil un statut de travailleur à part entière. De tels services devraient être des services publics, accessibles à tous, où les travailleurs auraient droit eux aussi à un statut de fonctionnaire.

    L’indépendance financière est, pour les femmes aussi, la meilleure protection contre la violence. La société devrait investir beaucoup plus pour protéger les femmes et les enfants battus et les aider à construire une nouvelle vie. Une offre élargie de logements sociaux de qualité à loyer abordable, des services d’accueil d’urgence avec assez de personnel et de moyens, un accompagnement social et psychologique des victimes et des acteurs,… sont nécessaires. Mais, sans indépendance financière de la femme, il ne peut y avoir de changements fondamentaux.

    Qui va payer tout ça?

    Un tel programme coûte cher. Beaucoup de tâches nécessaires sont aujourd’hui accomplies par le travail non-payé des femmes. « Ta famille ne sait pas tout faire ? Tant pis, cherche une solution toi-même ! », voilà ce que disent en réalité le gouvernement et le patronat aux femmes. Pour les forcer à transformer ce travail non-payé en emplois payés à part entière, c’est une lutte massive de toute la classe des travailleurs qu’il faudra.

    Car la question fondamentale est bien celle-là : les fruits du travail doivent-ils profiter à une petite élite capitaliste ou bien revenir à la société, pour qu’elle puisse utiliser au mieux ces moyens pour en finir avec la pauvreté, le chômage, les loyers élevés, les listes d’attente dans les secteurs de soins,… C’est la soif de profit de cette élite qui oblige les femmes partout dans le monde à travailler gratuitement.

    C’est cette élite qui joue sur les différences existantes dans la classe des travailleurs afin de monter un groupe contre l’autre pour pouvoir tirer vers le bas les salaires, les contrats et les conditions de travail. Et c’est cette élite encore qui déclenche des guerres et des conflits violents dans ses affrontements avec ses concurrents pour s’emparer de nouveaux marchés ou de nouveaux débouchés.

    Une solution complète et définitive à tout cela n’est possible qu’en arrachant le pouvoir des mains de cette élite – une tâche qui ne peut être accomplie que par le mouvement ouvrier – et en réorganisant la société sur la base de la coopération et de la solidarité. La véritable émancipation de la majorité des femmes n’est possible que dans la lutte pour le socialisme – c’est le programme que le PSL défendra samedi 6 mars et sur lequel nous voulons mener la discussion avec le plus de manifestants possible.

    Aidez-nous et prenez contact avec femmes@socialisme.be.

  • Le PSL/LSP mobilise pour la Marche Mondiale des Femmes

    Journée Internationale des Femmes 2010 – Le 6 mars à Bruxelles

    Dans le cadre la Marche Mondiale des Femmes, une action se tiendra le 6 mars prochain, à Bruxelles. La Marche Mondiale des Femmes est un projet qui est né à la fin des années 1990 et qui s’est déjà illustré par deux grandes manifestations à Bruxelles (en 2000 et en 2005). Cette année, c’est le 6 mars qui a été choisi afin de mettre en évidence le 100ème anniversaire de la première Journée Internationale des Femmes. Le PSL/LSP qui, depuis des années, profite de cette journée pour mettre en avant son programme socialiste pour les femmes a décidé de se mobiliser pour cette manifestation.

    Anja Deschoemacker, commission femmes PSL/LSP

    Rétrospectivement, la première Marche Mondiale des Femmes pouvait être vue comme un tournant, un point où le post-féminisme – l’idée que les femmes ne sont plus discriminées et qu’il est possible désormais pour la femme de « réussir » individuellement – commençait à perdre de son influence. Le post-féminisme faisait partie du néolibéralisme, un moyen pour remettre en cause la protection des travailleuses obtenue par le mouvement ouvrier. Lors de la deuxième manifestation bruxelloise, en 2005, l’écart creusé entre les idées et revendications prônées lors de la manifestation et celles des organisations féminines officielles des partis bourgeois devenait encore plus clair. Les délégations les plus remarquées étaient principalement composées de syndicalistes criant leur rage contre le Pacte des Générations (élaboré par Freya Van den Bossche) et ses conséquences pénibles pour les femmes pensionnées, déjà grandement appauvries.

    A l’heure où l’apogée du néolibéralisme arrive à son terme, il devient de plus en plus clair qu’aller plus loin est nécessaire afin d’obtenir pour les femmes une position sociale à part entière. Ce ne sont pas l’ascension individuelle de femmes carriéristes, ni même la lutte pour une politique de quotas de parité en entreprise ou sur les listes électorales qui sont à mettre en avant, mais bien la lutte contre les secteurs à bas salaires, celle contre les contrats temporaires et à temps partiels. Ces derniers sont en constante augmentation et poussent toujours plus de femmes, principalement de jeunes femmes, vers une pauvreté et une précarité inévitable.

    Pour le 6 mars 2010, les revendications de la manifestation sont concentrées autour de quatre axes principaux.

    Se battre contre :

    • La pauvreté et l’indépendance économique – femmes et travail digne
    • Violence envers les femmes

    Et pour :

    • La paix et la démilitarisation
    • Défense des services de base – souveraineté alimentaire

    Des questions prioritaires correctes

    Les personnes abonnées ou habituées à la lecture de notre journal ou de notre site web savent à quel point ce sujet est important pour le PSL/LSP. Pendant les années 1990, nous étions une des seules organisations qui ne s’est pas laissée embobiner par le post-féminisme.

    Nous avons mené de nombreuses actions contre le sexisme toujours grandissant, nous avons donné notre point de vue par rapport au fait que l’image de la femme objet soit sans cesse mise en avant dans les médias et la publicité. Nous avons fait le lien entre la position économique déplorable des femmes – les bas salaires, le travail à temps partiel et des contrats temporaires, les allocations très basses… – et la présence durable de phénomènes comme la violence envers les femmes et l’objectivation sexiste. A ce moment, nous étions totalement à contre-courant. Le circuit féministe officiel organisait à cette époque surtout des événements comme l’élection de la « Manager féminine de l’année ».

    Nous avons trouvé qu’il était nécessaire de se mobiliser massivement autour de points d’attentions prioritaires comme la Marche Mondiale des Femmes qui a trouvé son origine dans les milieux syndicaux du Canada. Nous appelons nos membres et sympathisants à coopérer à ce projet et à mobiliser un maximum de leurs amis, collègues, famille, dans leur école, entreprise, quartier. C’est un lieu et un moment idéal pour mener la discussion sur nos idées socialistes et sur des projets comme les marches des jeunes pour l’emploi avec des couches plus larges de femmes actives.

    Quelques mots de critique sur le programme du MMF

    On peut trouver le programme de revendications complet, élaboré en 1999 et adapté en 2001, sur le site du MMF (www.marchemondialedesfemmes.be/). Comme écrit ci-dessus les points sur lesquels on demande de l’attention concernent quelques-uns des problèmes les plus importants auxquels est confronté un grand nombre de femmes.

    Dans le point « pauvreté », figurent des revendications importantes comme l’accès à tout un nombre de services de base (entre autres, un logement convenable et les soins de santé) et des revendications malheureusement toujours actuelles pour une fin de l’écart salariale et pour un salaire minimum général. Nous vivons dans une période où un nouveau type d’esclavagisme a vu le jour. Il s’agit de ce que l’on a nommé l’industrie du sexe. De plus en plus de mères isolées, d’étudiantes ainsi que d’autres catégories de femmes qui vivent sous le seuil de pauvreté ou qui ont à faire à des coûts qu’elles ne savent pas supporter avec leurs faibles revenus sont forcées d’avoir recours à la prostitution occasionnelle. Il est essentiel que nous mettions ce point en avant et que nous revendiquions la fin de la commercialisation du corps de la femme.

    Aussi, nous voulons insister sur les points suivants. Il est essentiel de mettre en avant des revendications comme l’égalité salariale. Cela implique aussi une lutte pour des salaires plus hauts dans ces secteurs où, aujourd’hui, les bas salaires, les contrats temporaires et/ou à temps partiel sont inscrits dans la norme. Secteurs dans lesquels les femmes sont souvent surreprésentées. Il implique aussi de trouver une solution au problème de la double tâche féminine – la combinaison difficile du travail en dehors de la maison et des tâches domestiques – autre que la promotion d’une division égale des tâches domestiques entre homme et femme. C’est, en effet, un cercle vicieux. Tant que les salaires féminins seront bas, ce seront en majorité les femmes qui limiteront leur temps de travail en faveur des tâches ménagères et les hommes continueront à faire des heures supplémentaires pour obtenir ainsi plus d’argent pour la famille.

    Dans l’une de nos dernières brochures, « Un programme anticrise pour les travailleuses », nous défendions un programme de services publics (avec emploi statutaire) qui organisent collectivement une parties des tâches « domestiques » (l’accueil des enfants, mais aussi plus de moyens pour les soins de jeunesse, des handicapés, des personnes âgées, des ateliers dans lesquels on lave et on repasse, des services de nettoyage à domicile pour les familles qui en ont besoin…). Nous revendiquons aussi une diminution du temps de travail sans perte de salaire et des systèmes larges de congé parental avec payement du salaire plein pour les mères comme pour les pères.

    Il est essentiel que les limites du programme deviennent on ne peut plus claires, surtout quand on arrive aux séries de revendications autour de politique économique. Celles-ci doivent donner une meilleure base sociale pour les femmes partout dans le monde, et doivent aussi être réalisables, donc payables. Malheureusement, ce qui est pour l’instant observé est un tas de revendications à l’encontre desquelles nous ne pouvons pas aller mais qui restent somme toute bien désuètes face à la situation actuelle. Citons par exemple la taxe Tobin avec des revendications correctes comme l’effacement de la dette du tiers-monde et un arrêt des programmes d’adaptation structurelle du FMI et de la Banque Mondiale, mais aussi avec des idées bien naïves comme la mise sur pied d’un « Conseil pour la Sécurité Economique et Financière » international (dans lequel, selon eux, des ONG et des syndicats doivent siéger) qui doit alors rendre impossible les excès du marché libre. Dans la même tendance, il y a la revendication pour le contrôle politique des marchés financiers.

    Si la question de la propriété privée des moyens de production les plus importants n’est pas posée, chaque « contrôle » sera de nouveau esquivé. Il n’y a pas qu’en Belgique que les grands fraudeurs financiers réussissent toujours à contourner la loi… Ce qui manque dans le programme est une vision correcte sur la cause sociale de la mauvaise position des femmes et sur la multitude de problèmes auxquels elles sont confrontées. Cette cause vient tout simplement du type de société de classes dans laquelle la majorité de la population mondiale est soumise à une petite minorité de capitalistes qui ne connaissent qu’une seule motivation à la production, la soif de profit.

    Nous voulons nous rendre à la Marche Mondiale des Femmes pour mener cette discussion et pour y défendre notre programme socialiste anticrise pour les travailleuses. Ceux qui veulent coopérer à cette campagne peuvent prendre contact avec la commission femmes du PSL/LSP (femmes@socialisme.be) ou téléphoner à notre secrétariat (02/345.61.81) pour plus d’informations.

  • Pour nous aussi, un programme anti-crise !

    C’est la crise pour tout le monde. Alors, pourquoi est-ce qu’il faudrait un programme anti-crise spécial pour les femmes ? Cette réaction nous l’avons entendue plusieurs fois au cours de manifestations ou de discussions. La réponse est pourtant simple. Parce qu’avant la crise, la situation des femmes était déjà difficile. Qu’avec la crise, cela n’a fait qu’empirer. Et que si on ne fait rien, cela ne risque pas de s’améliorer. Alors oui, il faut un programme anti-crise pour les femmes !

    Par Stéphanie (Louvain)

    Aujourd’hui encore, le salaire des femmes est généralement plus bas que celui des hommes : 12% en moyenne, mais avec les contrats à temps partiel, le fossé se creuse jusqu’à 24%. Une telle différence met d’ailleurs une pression constante sur les salaires des hommes: il ne faut pas longtemps à un patron pour comprendre ce que l’argument du moindre coût d’une femme peut lui rapporter. Mais ce n’est pas la travailleuse la responsable, c’est le patron!

    Et puisqu’on évoque le travail à temps partiel, parlons-en. En 2006, 7,8% des salariés masculins travaillaient à temps partiel. Les salariées, elles, étaient 44,2% dans le cas. Et il s’agit rarement d’un « choix » volontaire. Les mi-temps, les quart-temps, les horaires coupés, ce sont les patrons qui les imposent en fonction des besoins de leurs entreprises : aux caissières dans les supermarchés, aux femmes d’ouvrage dans les bureaux, aux employées dans les call-services,…

    Et, comme les coupes dans les budgets sociaux font qu’il est de plus en plus difficile de trouver des places dans les crèches, les femmes ont une raison de plus de se retrouver à horaire partiel, qu’elles le souhaitent ou non.

    S’occuper des enfants n’est d’ailleurs qu’un aspect de la deuxième journée de travail que les femmes doivent faire après avoir bouclé la première, mais cette fois à domicile : le ménage, les soins des enfants,…

    La crise, le chômage qui monte, les difficultés à joindre les deux bouts, la misère qui s’installe, tout cela a encore un autre effet ravageur, surtout chez les jeunes : la montée d’une industrie du sexe, le développement de la prostitution,…

    Alors, pour toutes ces raisons, un programme anti-crise pour les femmes n’est pas un luxe mais une nécessité. Ce programme, nous le développons dans la nouvelle brochure que la Commission Femmes vient de publier. Il détaille les inégalités que subissent les femmes, travailleuses, chômeuses ou au foyer, et avance les mesures qui nous semblent indispensables.

    Il ne s’agit pas, pour nous, d’isoler les femmes et encore moins de les dresser contre les hommes. Il s’agit au contraire de répondre aux besoins particuliers des femmes à travers des revendications qui améliorent leur situation mais bénéficient aussi par ricochet à l’ensemble des travailleurs et des allocataires.

    C’est évidemment le cas de la diminution du temps de travail, de la transformation de tous les statuts précaires en vrais emplois, d’un programme massif de construction de logements sociaux, de la limitation de la flexibilité sur le marché d’emploi à ce qui est socialement utile,… mais aussi de l’égalité salariale entre hommes et femmes, d’un accueil des enfants gratuit et de bonne qualité, fortement élargi et assuré par un vrai service public. Et c’est aussi le cas de la lutte contre les préjugés et les actes sexistes.

    Prendre en compte les revendications des femmes, ce n’est pas simplement leur rendre un service. C’est leur montrer la nécessité de s’organiser pour faire face au patron ou au gouvernement. C’est faciliter leur entrée dans la lutte collective et donc renforcer celle-ci. Et c’est leur montrer que pour en finir avec leur oppression, une transformation socialiste de la société est indispensable. Et tout cela, c’est encore plus décisif en temps de crise qu’à tout autre moment.

  • INTERVIEW – Le voile et les femmes musulmanes

    La question du port du voile suscite à nouveau la polémique. Le PSL s’oppose tant à l’interdiction du voile qu’à son imposition. Nous avons déjà publié plusieurs articles sur cette question, ces derniers ayant surtout abordé les communautés musulmanes situées en Europe. Dans cette interview, notre camarade Rukhsana Manzoor, du Socialist Movement Pakistan, aborde la manière de traiter de cette question dans les pays dit musulmans.

    Ces dernières années, particulièrement après les attentats du 11 septembre, les dirigeants occidentaux ont utilisé le thème du port du voile pour détourner l’attention de la population, stigmatiser la communauté musulmane et recevoir le soutien des couches les plus réactionnaires de la population. De l’autre côté, les mollahs instrumentalisent cette situation pour obtenir appui de la part de la droite de la population musulmane. La droite politique et la droite religieuse utilisent donc cette question en fonction de leurs propres intérêts. D’un côté, on force les femmes à retirer leur voile, de l’autre on veut les obliger à le porter. Mais personne ne se soucie de leur avis.

    Le PSL s’oppose à ces deux approches: c’est selon nous le droit de chaque femme de choisir de porter le voile ou non. L’Etat et la droite religieuse n’ont aucun droit d’interférer dans les vies personnelles des gens.

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    A lire:

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    Le voile est-il coutume ou religion?

    "Il y beaucoup de confusion autour de la question du voile, si son port résulte d’une obligation religieuse ou d’une habitude. Les fondamentalistes et les mollahs illettrés prétendent que le port du voile est une obligation pour les femmes musulmanes, et que cela doit rester ainsi. Pour eux, qu’une femme montre son visage en public est contraire à l’Islam. Ce sont toutefois des arguments complètement faux, parce que le voile n’est pas une tradition islamique ou une prescription religieuse. Le voile est bien antérieur à l’Islam. Le voile a été pour la première fois porté il y a plus de 5000 ans. Selon Muazzez Cig, un archéologue turc spécialiste de la civilisation sumérienne antique, les «voiles étaient portés par des prêtresses sumériennes qui avaient comme devoir d’initier les jeunes hommes au monde du sexe»."

    "Au 13ème siècle avant Jésus-Christ, les rois assyriens avaient «instauré le port du voile en même temps que la retraite des femmes au harem royal». Dans la Perse pré-Islamique, on a découvert des traces de femmes voilés (particulièrement celles mariées aux gens riches). En Arabie pré-Islamique, le voile était simplement porté pour protéger son visage des vents du désert chargés de sable. Mais tant dans le judaïsme que dans le christianisme, on trouve également le voile, associé jadis à la modestie et à la propreté (des notions qui ont changé avec le temps). En Inde, il y a environ 2000 ans, quelques tribus hindoues ont commencé à prescrire le voile pour sauver la «modestie» et «l’honneur» de leurs femmes. Les indiens Rajputes, une tribu hindoue, imposent toujours strictement le voile et la ségrégation complète des femmes. C’est donc un fait historique que le voile est une coutume et non un engagement religieux."

    "Il s’agit d’une tradition tribale ancestrale et d’une tradition féodale qui est maintenant intégrée à la religion. Aucun code vestimentaire spécifique n’existait au cours de la période initiale de l’Islam. Le fondateur de l’Islam n’a jamais exigé des femmes musulmanes qu’elles se couvrent de bas en hauts d’une burqa afghane. De 632 à 661, l’Islam s’est étendu à Bassora, en Syrie, au Bahreïn, à Oman, au Yémen, en Egypte, Jérusalem, en Algérie, en Libye, au Maroc, au Soudan, en Chypre et en Tunisie, et il n’y avait aucun prescrit vestimentaire pour les femmes musulmanes. Au fur et à mesure que l’Islam progressait, les premiers musulmans ont adopté des pratiques régionales, notamment le voile. Durant le règne des dynasties d’Umayyade et d’Abbaside (les relations féodales de cette période ont été entièrement établies), une période de presque 600 ans, seule une partie des classes urbaines avaient adopté le voile et/ou la ségrégation, la plupart du temps comme un symbole de statut élevé, pour les femmes qui n’avaient pas besoin de travailler. À travers toute l’histoire islamique, les femmes musulmanes rurales et nomades, soit la majorité des femmes musulmanes, n’ont pas portée le voile."

    "Dans le milieu du 18e siècle, Mouhamed ibn al Wahab, un théologien arabe, s’est appliqué à renouveler l’exégèse afin d’épurer l’Islam. Son apport principal était sa croyance que les musulmans avaient «mal compris l’Islam pendant des siècles». Mouhamed ibn al Wahab et Mouhamed ibn al Saoud se sont mis d’accord pour régner en divisant l’interprétation islamique et l’administration politique entre eux. Dès lors, les règles politiques de l’Arabie Saoudite ont été édictées de la Chambre d’Ibn Saud tandis que les grands Muftis (ecclésiastiques religieux qui ont le droit d’interpréter la religion) étaient nommés par la Chambre d’Ibn Wahab."

    "Jusqu’à aujourd’hui, les gouverneurs saoudiens et les grands Muftis ont dépensé des milliards de dollars pour promouvoir les enseignements d’Ibn Wahab dans les sociétés musulmanes (ce qui inclut une grave discrimination des femmes dans l’éducation, l’emploi et la justice). Les femmes saoudiennes ne peuvent pas conduire et la police religieuse impose un code strict sur la manière de porter le voile et sur la couleur des vêtements. Tout ceci provenant des us et coutumes, ce qui n’a rien à voir avec la religion."

    "Durant la deuxième moitié du 19e siècle, quelques intellectuels musulmans ont défendu que les interprétations du Coran concernant la polygamie et le port du voile n’avaient pas l’Islam pour base. En 1923, des intellectuels turcs ont commencé à dénoncer le voile. La même année, au Liban, en Syrie et en Tunisie, des manifestations durant lesquelles les femmes enlevaient publiquement leur voile se sont déroulées. En Iran, Reza Pahlvi (qui a régné de 1925 à 1941) a publié une proclamation interdisant le voile."

    "Le voile n’était pas un problème dans les années ‘60 et ’70, mais l’est devenu aux environs des années ‘80 et ‘90. La question du voile est revenue avec le développement du fondamentalisme islamique, un phénomène réactionnaire. Mais aujourd’hui encore, la majorité des 700 millions de musulmanes ne portent pas de voile masquant l’entièreté du visage."

    Les femmes sont-elles libres de choisir?

    "Dans beaucoup de sociétés musulmanes, les femmes musulmanes ne sont pas libres de choisir de porter ou de ne pas porter le voile. La majorité de femmes voilées du Pakistan n’ont pas leur mot à dire sur cela, c’est au contraire les hommes qui prennent les décisions à cet égard. Dans les familles conservatrices, les filles commencent à porter le voile très jeune, comme une tradition et une coutume. Même les petites filles âgées de 6 ou 7 ans commencent à porter le voile, selon les décisions de la famille et pas d’elles-mêmes. Des femmes sont forcées de porter le voile sur base religieuse mais aussi selon les traditions et la coutume de la famille. Pour beaucoup de femmes, le voile est une condition pour leur permettre de sortir de la maison. En Iran, en Arabie Saoudite et dans quelques autres pays, l’arsenal législatif force les femmes à porter un habit spécifique. Ce n’est en aucun cas un choix mais bien une lourde contrainte. Dans beaucoup de secteurs, ce n’est pas une législation nationale mais les responsables religieux locaux qui forcent les femmes à porter le voile. Pour eux, chaque femme sans voile ou sans burqa n’est pas modeste et est considérée comme une prostituée. Ces religieux voient le voile comme un signe de modestie, d’honneur et de noblesse de la famille. Ainsi, les femmes ne sont pas libres de prendre leur propre décision. Cette discussion se mène chez les hommes, qui décident de ce que les femmes doivent ou ne doivent pas porter."

    Est-ce la question primordiale pour les femmes?

    "Les médias, les politiciens et les dirigeants religieux essayent de donner l’impression que c’est une question primordiale pour les femmes. Mais il y a des millions de femmes dans les sociétés musulmanes qui ne peuvent couvrir leurs corps, tout simplement parce qu’elles sont trop pauvres! Là-dessus, leur silence est frappant. On ne parle pas des millions de femmes qui vivent dans une pauvreté extrême, dans la faim, qui subissent une énorme exploitation et la répression en raison du capitalisme réactionnaire et du système féodal."

    "La question clé pour ces femmes n’est pas le voile, mais bien de se débarrasser de ces exploitations et conditions terrifiantes. Cette question, comme quelques autres, est un effort de la classe dirigeante et des autorités religieuses de droite pour détourner l’attention des masses des vraies questions."

    "La violence domestique, sociale et politique ainsi que la discrimination, le chômage, la pauvreté, la faim, l’éducation, la santé et la discrimination à l’égard des femmes sont les problèmes principaux considérés par les femmes pauvres, voilés ou non. D’une part elles font face à l’exploitation capitaliste et, de l’autre, à la culture, aux traditions et aux coutumes féodales et tribales. Seule la lutte permettra de résoudre cette question."

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